mercredi 28 septembre 2011
Un nouveau comité d'entreprise s'est tenu hier. « On nous a dit qu'ils ne mettraient pas le chômage partiel en place », résume Thierry Beuzet de la CGT. Dans le flou, les représentants des salariés confient : « On ne sait pas où on va. »
Selon eux, la direction leur a demandé d'apurer leurs RTT et congés payés, et proposé que 25 personnes soient replacées au sein du groupe. Hier, malgré nos sollicitations, le PDG, François Meunier, n'a pas donné suite à nos appels.
« On essaye de remuer ciel et terre pour alerter préfet, sous-préfet, la Région, les acteurs du port... Si demain la Sobrena disparaît, s'il n'y a plus de chantier naval, c'est tout le développement du port qui disparaît », prévient Thierry Beuzet.
« On ne se laissera pas faire »
La Sobrena est la locomotive de la réparation navale à Brest. Avec ses propres sous-traitants et ceux de DCNS, le secteur emploie 800 personnes dans les entreprises Snef, Endel, SPRD, Sobec...
Les salariés ont suspendu leur mouvement qui consistait à boycotter les heures supplémentaires. Ils ont débrayé le temps du comité d'entreprise. D'après la CGT, la pression de ces derniers jours a payé. « On ne se laissera pas faire, insiste Thierry Beuzet. On sait qu'on a les moyens de maintenir l'emploi à la Sobrena et celui des sous-traitants. »
Ils ne veulent pas en démordre : « On sait qu'il y a du travail, qu'il y a de la réparation navale à faire. Il y a aussi du boulot sur l'arsenal. »
Lors de cette réunion, « on nous a fait part qu'ils avaient des projets mais qu'il n'y avait rien de concret ». Pour l'instant, « on ne nous parle plus de dépôt de bilan mais de difficultés, d'un manque de charge de travail, mais qu'ils essayent de décrocher des marchés ».
« Faire bouger les choses »
Pour les représentants des salariés, il faut se faire aider par l'État, les collectivités« pour ramener des bateaux ». Lundi, « nous avons rencontré Gérard Lahellec, vice-président du conseil régional chargé des infrastructures et des transports pour faire bouger les choses ». Pour eux aussi, il ne faut pas laisser filer des contrats comme en 2004, quand les bateaux de la Brittany Ferries sont partis se faire entretenir en Pologne pour un coût moindre.
Peut-être en sauront-ils davantage, mardi, lors d'un nouveau comité d'entreprise.