Voilà deux ans que la maternité de Vire est en danger. Depuis juillet, les accouchements ont été suspendus dans l’attente du recrutement de deux gynécologues.
L’avenir de la maternité viroise ne tient qu’à un fil. En juillet, l’Agence régionale de santé (ARS) a décidé de suspendre les accouchements, à la suite d’un incident qualifié de « grave », (une hémorragie lors d’une césarienne). Mobilisé depuis l’été 2010 pour sauver le service, le collectif « Touche pas à ma santé, à mon hosto » donne rendez-vous samedi à 10 h pour une nouvelle manifestation devant la Porte-Horloge de Vire.
« Il faut une forte mobilisation, indique Véronique Legrain, porte-parole du collectif. À Carhaix, en Bretagne, la population est parvenue à faire plier l’administration. »
À Vire, avec un seul gynécologue, le compte n’y est pas. Il manque deux gynécologues-obstétriciens pour relancer l’activité. L’ARS a accordé un délai, jusqu’au 1er novembre, afin de finaliser le recrutement. « J’ai obtenu auprès de la ministre la suspension de l’activité pour recomposer une équipe médicale. Sans quoi, la maternité devait fermer. Profitons de cette opportunité », indique le député PRG Alain Tourret. Pour l’heure, les mamans du Bocage virois doivent accoucher à Flers, Saint-Lô ou Caen. Cette situation n’est pas sans poser problème.
Une maternité en sursis
La direction affirme avoir des pistes « sérieuses ». Ces postes ont été classés prioritaires. Pierre-Jean Lancry, directeur de l’ARS, rappelle : « La sécurité restera notre priorité. Heureusement que l’événement grave, survenu en avril, ne s’est pas soldé par un drame. Il faut que les trois médecins réunissent toutes les garanties. Le réseau régional de périnatalité donnera donc son avis. Le dernier mot revient, bien entendu, à la direction de l’hôpital. » Aucun médecin n’a encore été retenu. Cet été, plusieurs femmes ont accouché en urgence à Vire. « Où est la sécurité ? s’interroge une maman. Accoucher dans une maternité ou au bord de la route ? »
Une ambiance pesante règne dans les couloirs de l’hôpital de Vire. Certains redoutent un démantèlement d’autres services, si la maternité disparaît. Mais après avoir résorbé un déficit en 2011, la direction mène des projets, avec notamment l’extension des urgences. « L’hôpital a une stratégie de développement », souligne Jean-Yves Cousin, maire de Vire et du conseil de surveillance de l’établissement.
« Une maternité ça coûte. On craint que l’hôpital devienne un centre de tri des urgences et une maison de retraite », redoute, quant à lui, un syndicaliste.
Cette affaire a également mis en lumière des tensions dans la communauté médicale. « La concurrence entre hôpitaux est flagrante », admet Véronique Legrain. Une fermeture à Vire profiterait à certains, notamment au pôle femme-enfant de Flers, situé à 30 km de Vire. « Je n’accepterai jamais une fermeture, tonne Jean-Yves Cousin. Admettre cela, c’est accepter la fin d’un service pour la population. Notre détermination est totale. »
Cyrille CALMETS.
Commnetaire: Carhaix reste la référence!