10 octobre 2012
Hier, l'Autorité de sûreté nucléaire a annoncé qu'une partie des opérations de démantèlement de la centrale de Brennilis devra être soumise à une nouvelle autorisation. Le démantèlement ne devrait pas être achevé avant 2025.
Les opérations de démantèlement de la centrale de Brennilis, un temps suspendues, viennent de reprendre après le décret de poursuite «partielle» du chantier, portant sur les seuls échangeurs de chaleur. Pour la suite (bloc du réacteur et bâtiment qui l'abrite), il faudra une autre autorisation qui ne sera accordée qu'au terme d'une enquête publique, laquelle ne sera ordonnée qu'après la prise en compte, par EDF, des observations formulées par l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et dévoilée, hier, lors de son bilan annuel.
Cette dernière a, en effet, estimé que l'opérateur électrique devait revoir sa copie concernant le stockage des déchets radioactifs, le site du Bugey (Ain) n'étant
pas encore opérationnel (et, semble-t-il, pas près de l'être, après l'annulation du permis de construire). Ce contretemps mis à part, l'ASN «considère qu'EDF a bien préparé et bien engagé la
reprise des opérations de démantèlement», remarque Simon Huffeteau, en charge du dossier.
Trop rares radiophysiciens
Par ailleurs, l'ASN Bretagne - Pays-de-la-Loire a expliqué, toujours hier, que durant l'année écoulée, elle a noté 66 incidents mineurs, portant sur des détails
d'arrimage de produits en cours de transport (sangles insuffisamment serrées, points d'ancrage mal adaptés...), des anomalies de gestion documentaire dans les services de radiothérapie, ou des
insuffisances de précaution dans l'utilisation de matériel de radiographie industrielle. Pour autant, la situation est perfectible.
Pierre Siefridt, chef de la division de Nantes de l'ASN, observe qu'il existe toujours une carence en radiophysiciens, les spécialistes nécessaires à la mise en oeuvre des dispositifs de radiothérapie et de radiologie interventionnelle dans les hôpitaux. «La situation s'améliore et tous les établissements bretons remplissent les critères», commente-t-il en notant, toutefois, que certains sont à la merci d'un départ de spécialiste. «Mais la Bretagne est attractive et elle souffre moins que d'autres régions de cette carence de professionnels», précise le délégué régional Hubert Ferry-Wilczek.
L'ASN a également soulevé une difficulté propre à l'Ouest: un parc d'IRM insuffisant qui conduit à recourir plus qu'ailleurs à l'imagerie ionisante. «Il s'agit de faibles doses à chaque fois, mais les expositions sont de plus en plus fréquentes et cela devient préoccupant, même s'il n'y a aujourd'hui aucun enjeu sanitaire pour les patients», remarque Pierre Siefridt. «En cinq ans, l'augmentation des doses délivrées a augmenté de 57% et, faute d'alternative comme l'IRM non ionisante, la scanographie représente 58% de l'imagerie».
- Alain Le Bloas