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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 06:28
Communiqué unitaire de soutien.

 

Ecrivain et journaliste, Taoufik Ben Brik est une plume indépendante, courageuse et intransigeante, en butte au harcèlement d'un régime indigne.


Le gouvernement tunisien poursuit de sa vindicte le journaliste et sa famille: traquenard, pression, répression, menaces, intimidations, convocations injustifiées à la police, tel est le quotidien de cette figure emblématique de la critique inlassable du régime.


Pour avoir couvert avec amertume et causticité les «élections» tunisiennes dans des médias français, pour avoir démasqué cette sombre farce politique, pour avoir osé faire entendre une voix discordante dans le concert obscène de louanges qui salue le sacre arrogant de Ben Ali, Taoufik Ben Brik se retrouve maintenant isolé, baillonné et réduit au silence.


Jusqu'à son arrestation aujourd'hui qui nous fait redouter le pire.

Nous ne pouvons tolérer la criminalisation de la dissidence.

Nous dénonçons le silence complice du gouvernement français devant ces atteintes aux libertés essentielles, ainsi que sa complaisance envers une dictature policière féroce.


Une dictature qui n'hésite pas à enlever et faire disparaître les journalistes comme Slim Boukhdhir, correspondant d'Al Arabya, agressé, roué de coups, menacé 2 heures après une interview à la BBC sur le rapport de RSF, ou encore Zouhaier Makhlouf, arrêté depuis le 20 octobre, et aussi des syndicalistes comme Mohamed Soudani, coupable d'avoir parlé à des média étrangers.


Sans parler de Florence Beaugé, journaliste au Monde, refoulée à son arrivée en Tunisie et insultée dans une presse aux ordres !


L'impunité aux tortionnaires, ça suffit !


Nous serons toujours aux côtés de ceux qui s'élèvent contre le déni de démocratie.


Nous témoignons avec force notre solidarité et notre soutien à Taoufik Ben Brik et toutes les victimes de la torture et de la maltraitance dans les prisons tunisiennes.


Le 30 octobre 2009.


Signataires: Zitouni Abdelkader Tunisie Verte, Mouloud Aounit MRAP, Hamadi Aouina Collectif Boycott élections 2009, Clémentine Autain FASE coordinatrice de Regards, Nicole Borvo sénatrice présidente du groupe Communiste républicain et citoyen, Olivier Besancenot NPA, Tarek Ben Hiba FASE, Daniel Bensaïd NPA, Mouhieddine Cherbib FTCR, Annick Coupé Union Syndicale Solidaires, Iyed Dahmani PDP, Cécile Duflot Les Verts, David Duslam Secretariat international CNT, Abid El Khattabi ASDHOM, Driss El Kherchi ATMF, Jacques Fath PCF, Karine Gantin Journaliste, Jérôme Gleizes commission transnationale des Verts, Kamel Jendoubi REMDH & CRLDHT, Alain Krivine NPA, Gilles Lemaire ATTAC France, Noël Mamère Les Verts, Christian Mahieux Union Syndicale Solidaires, Lumamba Mohsni NPA, Marguerite Rollinde chercheure, Omeyya Sedik, Adel Thabet PCOT,

 

"Tout le monde veut me séparer de ma Zmorda, la Peugeot 106 que ma femme m’a léguée, ou plutôt, qu'elle a délaissée."

Tout le monde veut me séparer de ma Zmorda, la Peugeot 106 que ma femme m’a léguée, ou plutôt, qu'elle a délaissée. Ma fille Khadija ne veut plus d’elle. Elle a honte de monter dans cette karkaza, vieille carcasse. Elle voit ses copines de classe descendre de belles limousines, des Mercedes, des BMW, des Jaguars... flambants, neuf, et elle, descend d’une petite citadine vieille de 14 ans, l’âge de mon chien, un slougui.

L’épicier du quartier du coin veut que je m’en débarrasse. "Il te faut une Hammer. Elle va avec ton gabarit." Le concierge veut que je la lui cède pour un prix symbolique. Mon aide ménagère, la terrible Dalal, veut l’offrir à son mari. Ils ne comprennent pas que j’ai des liens de parenté avec Zmorda. Ce n’est pas un pur-sang, mais c’est ma monture. Zmorda Ezzargua. Elle ne m’a jamais laissé en rade.

 Même si elle fait des caprices chaque matin. Elle ne démarre que lorsque je la caresse, je tapote son tableau de bord calciné par le soleil. Quel bon bout de chemin nous avons parcouru ensemble.

Vendredi 23 (treize) octobre 2009, deux jours avant le scrutin du dimanche, trois costumes noirs se postent devant chez moi, au neuvième étage de la résidence Beau Site, à Ennasr II, avec une convocation policière pour ma femme, Azza Zarrad, qu’ils tendent à mon frère Fethi. Motif : terminer une enquête judiciaire. Que de détails scabreux pour une drôle d’affaire.

En fait, la convocation concerne la propriétaire de Zmorda, ma femme et non pas le conducteur, en l’occurrence moi, votre humble obligé. Si c’était ça, ils auraient dû être plus fins mes limiers. Car l’adresse de Zmorda enregistrée dans la carte grise est celle de ma belle mère Lalla Rachida, au 2 rue de Mélasse.

En convoquant la propriétaire de Zmorda, ils veulent donner à l’affaire de la R19 verte qui m’est rentrée dedans, jeudi 22 octobre, une couleur pourpre, ordinaire, de droit commun et non mauve, la couleur de Ben Ali, politique. "Nous ne sommes pour rien. Ce n’est pas Ben Brik qui est visé, on n’a rien mijoté. D’ailleurs on ne connaît même pas l’identité du conducteur." Insinuent-ils.

On se perd dans les dédales du Cerveau des Services Spéciaux de la Dakhilia, les célèbres S.S.
D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ils se sont toujours braqués sur ma Zmorda. C’est elle qui est convoquée, qui paie les pots cassées, punie, pourchassée...

Au mois de janvier 1999, après la publication dans la presse suisse (à travers l’agence INFOSUD) d’une série d’articles sur le mouvement des étudiants, des policiers en civil ont vandalisé ma Zmorda sous le regard des voisins (volant arraché, pare-brise brisé, roues déchirées et objets volées dont le siège-auto de mon fils Ali.)

 C’était une punition sur la place publique.
Le 4 mai 1999, la police saccage encore une fois Zmorda, alors même que mes deux enfants Ali (deux ans) et Khadija (six mois) étaient à l’intérieur. Ce qui fait de Khadija en ce temps, la plus jeune victime de Ben Ali. Dix ans après, le jeudi dernier, c’est devant Khadija que la propriétaire de la R19 verte m’a pris dans ses griffes.

On a saccagé Zmorda le 4 mai suite à la publication de la "Tunisie en Fureur" dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung le 26 avril 1999.
Au mois de février 2000, pour le simple fait d’avoir enquêté sur les émeutes populaires qui ont secoué cette région, au lieu de ses quatre roues, ma Zmorda, se retrouve "l’arrière- train en l’air" sur quatre briques rouge-brique. Même la roue de secours a été volée.

Au mois de mai 2002, Zmorda ne freine plus, il n’y a plus d’huile dans les freins. Le soufflet des freins a été scié. Elle a payé, parce que je me suis permis de surnommer Ben Ali de Ben Avi, surnom repris par toute la presse internationale.

En 2004, année électorale, Zmorda n’a plus de capot, de siège, ni de porte. Son conducteur a eu la malencontreuse idée de décrire Ben Ali dans le Monde "Il occupe toute la place comme une mosquée. C’est un grand dictateur. La Tunisie ne lui suffit plus. Il lui faut l’Australie."

Le 22 février 2007, juste un jour après la publication d’un Rebonds dans Libération où j’ai écrit : "je vote pour Ben Ali, par manque d’être qui vibrent, qui bravent le danger, la cruauté, la haine, le malheur, et ramènent le pays au pays. Je vote pour Ben Ali. C’est ma crapule, l’ignoble père Karamazov, cette canaille raffinée. Et nous, tous, nous sommes ses fils, Aliocha, Ivan et Dimitri ses victimes et ses parricides, Tyrannicides ? Pauvres gens de Dostoïevski..", ils ont sectionné le durite. Le fioul coule comme une fontaine. Zmorda a failli prendre feu, moi et mes deux enfants dedans.

Au mois d’avril 2008, après que le général Ali Seriati, le chef de la sécurité du palais de Carthage, le gardien du sommeil de Ben Ali a demandé à ma femme de divorcer et qu’elle n'a pas obtempéré, la vitre arrière, la pare-brise, les rétroviseurs, les essuies glaces de la C3, Zouleikha, l’autre voiture de ma femme, ont volé en éclats.
Ils l’ont confondu avec Zmorda. Pauvre Zmorda. Brave Zmorda.

Taoufik Ben Brik

PS. Dernière minute. La convocation de la police arrive. L’affaire ne concerne plus ma femme. Y a plus de doute sur le conducteur de Zmorda. C’est bel et bien Ben Brik, le recherché.
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