Visée par une enquête portant sur des chefs de « complicité de faux » et de « complicité de détournement de fonds publics » dans le cadre du scandale Tapie, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, devrait être entendue très prochainement par la Cour de justice de la République (CJR) et elle a toutes les chances, selon de très bonnes sources, d’être mise en examen.
À cela, il y a une raison, qui est maintenant bien connue : du début jusqu’à la fin de la procédure d’arbitrage, qui a permis à Bernard Tapie d’empocher un pactole de 403 millions d’euros, elle a constamment fait « échec à la loi », selon la formule qu’avait utilisée l’ex-procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, lors de sa saisine de la CJR.
Mais une autre difficulté, imprévue celle-là, attend de surcroît Christine Lagarde.
Car il existe à Bercy une note confidentielle qui ruine totalement la stratégie de défense qu’a choisie l’ancienne ministre des finances de Nicolas Sarkozy. Cette note, dont à notre connaissance la CJR n’a pas obtenu communication – mais dont Mediapart a pu prendre connaissance –, établit très clairement que Christine Lagarde a choisi délibérément une procédure de règlement du contentieux Tapie-Crédit Lyonnais, en sachant à l’avance qu’elle serait contraire aux intérêts de l’État et à ceux des contribuables. En clair, cette note confirme que Christine Lagarde a commis des fautes majeures, qui ont fait le jeu de Bernard Tapie.
Cette note, qui à ce jour n’a jamais été rendue publique, date de 2005. Pour en comprendre l’importance, il faut se replacer dans le contexte de l’affaire Tapie.
( C'est bien plutôt 403 millions d'euros dont 45 de préjudice moral au moment où les victimes de l'amiante et du médiator sont envoyés bouler et où Lagarde s'oppose à l'indemnistion d'un mineur devant la cour de cassation !)