La direction de la filiale Grass Valley a annoncé un vaste plan social. Sur 73 postes, 26 sont supprimés à Brest.
« Cela fait quinze ans que je travaille chez Thomson Grass Valley. On est huit dans mon service, a priori, cinq vont partir. On ne sait pas encore qui. On s'y attendait mais quand la nouvelle tombe elle est quand même difficile à digérer. Ici, les gens sont démotivés. Premiers concernés, nous sommes les derniers informés ! Si je dois faire partie des 26 postes supprimés, je ne sais pas ce que je vais faire. Pas facile de se recaser à 42 ans. On verra. »
Le sentiment de la salariée de Technicolor (ex-Thomson) est partagé par Pascal Lareur, délégué central CFDT.
« Je travaille ici depuis 1992. C'est une boîte qui a eu un parcours compliqué, qui a subi beaucoup de réorganisations, de changements de noms. Au moins une dizaine ! Nous sommes écoeurés de devoir subir les stratégies d'un groupe. On ne sait pas ce que l'on va devenir. D'autant qu'il y avait un accroissement de la charge de travail depuis janvier. Ce qui n'était pas le cas l'an dernier. Les salariés ont du mal à comprendre. »
Vendredi, une trentaine d'entre eux ont manifesté de 9 h 30 à 11 h, « histoire de perturber le comité d'établissement extraordinaire qui s'y tenait, reconnaît le délégué central. Ils ont confirmé les 26 suppressions de postes. Des salariés ont exprimé leur amertume vécue depuis 15 mois. On nous a remis une note économique et financière. On a pris acte. » Un pique-nique revendicatif est organisé mardi midi en amont du comité central d'entreprise de jeudi et vendredi.
Dans un communiqué, la direction de Technicolor présente son projet de réorganisation. Elle y indique que « depuis la fin de l'année 2008, le marché mondial de la diffusion professionnelle sur lequel opère Grass Valley a enregistré une forte récession, de l'ordre de 30 % ».
Sophie MARÉCHAL