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blog du Npa 29, Finistère

Traité européen : une diversion (LO)

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Le Conseil constitutionnel vient de rendre son verdict.

 

Un simple vote au Parlement sera suffisant pour que soit ratifié par la France le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG).


Ce traité vise, entre autres, à instaurer une « règle d'or » limitant le déficit budgétaire structurel à 0,5 %.

 

Sous la houlette de Sarkozy et Merkel, les dirigeants des 25 pays européens avaient le 25 mars 2012 énoncé cette norme... qui s'ajoute aux précédentes. Les accords de Maastricht avaient déjà instauré en 1992 un maximum de 3 % de déficit du budget de l'État et une dette publique qui devait rester inférieure à 60 % de leur PIB.


On sait ce qu'il est advenu de ces fameuses règles : depuis l'éclatement de la crise financière en 2008, les déficits publics de l'ensemble des pays ont explosé. Ainsi, en 2011, la dette publique de la France était de 86 % de son PIB et son déficit budgétaire de 5,2 %. Aucun pays n'a respecté les critères d'appartenance à l'Union européenne.


Alors, demain, ce seuil devrait-il être au-dessous de 0,5 % ?

 

À d'autres ! Ce critère servira tout au plus d'alibi aux gouvernements pour justifier les mesures d'austérité.


Ces traités ne sont que des paravents. Faire de ces documents la cause des mauvais coups est une mystification, une diversion à laquelle se prêtent le Parti communiste et le Parti de gauche de Mélenchon.


Ils font en effet campagne pour réclamer un référendum et se distinguent par une surenchère cocardière qui consiste à rendre ce traité responsable de la situation des classes populaires.


Éric Coquerel (Parti de gauche) a dénoncé la « remise en question de la souveraineté nationale sur le budget ». Le Parti communiste, pas en reste, parle d' « un coup de poignard contre la république » et condamne « le transfert total de la souveraineté budgétaire de l'État vers des autorités extérieures au pays », prétendant que « cet oukase va constituer un cadenas austéritaire contre toute politique de gauche ».


En fait, en reprochant au gouvernement français d'être soumis à l'Europe, à Merkel, ils gomment sa soumission bien réelle au patronat français. Ils se placent ainsi sur le terrain qu'affectionne l'extrême droite.


Le patronat bien de chez nous taille à la hache dans les emplois, acculant les travailleurs à défendre leurs conditions d'existence. Ce n'est pas un référendum sur un énième traité qui les aidera à se protéger.


Il leur faut un plan de riposte qui formule clairement les objectifs leur permettant de ne pas payer la crise des capitalistes.


Christian Bernac

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2298&id=7

 

 

Débat avec LO: La manif du 30, une « diversion » ou une étape dans la lutte contre l’austérité ?

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 163 (27/09/12)

Dans Lutte ouvrière du 7 septembre, un article intitulé « Le Front de Gauche et le traité européen : une diversion », critique la politique du Front de Gauche et la manifestation du 30 septembre à laquelle le NPA appelle. « Le Front de Gauche de Mélenchon et le PCF, qui en est la principale force militante, font de la campagne pour un référendum sur le traité budgétaire européen l’axe principal de leur rentrée politique. Ils ont d’ores et déjà programmé une manifestation sur ce sujet pour le 30 septembre. [...]


Le traité européen, signé par Sarkozy et Merkel au début de l’année et proposé désormais à la ratification des Parlements des différents pays, contient en effet l’obligation de mener des politiques d’austérité. Mais ce n’est qu’une confirmation, à l’échelle européenne, de ce qui est en route depuis longtemps [...] Cette austérité, cette politique continûment appliquée par tous les gouvernements dans tous les pays, ne dépend pas des papiers que signent ou ne signent pas les politiciens européens... » écrit LO. Cette politique d’austérité tomberait-elle du ciel ? Un mal que l’on ne pourrait combattre ? Peut-être dépend-elle quand même de quelques papiers signés par des politiciens ? De quelques traités ?


«  Rappelons qu’en 2005 le traité constitutionnel européen, réputé "graver l’austérité dans le marbre" fut rejeté par les électeurs en France lors d’un référendum et dans d’autres pays. L’austérité n’en a pas moins continué » poursuit LO. Bien sûr, le Non n’a pas suffit à enrayer la politique des bourgeoisies et de leurs États, il n’empêche que ce fut une victoire qui a compté dans le rapport de forces. Elle n’a pas suffi ?

 

Pas plus que le mouvement des retraites n’a suffi à empêcher quelques politiciens de signer « un papier », une loi instituant la fin de la retraite à 60 ans. Avions-nous pour autant tort de nous battre ? Bien évidemment non. Ceci dit, si « aller demander un hypothétique référendum dont le résultat tout aussi hypothétique serait bien incapable de faire reculer le gouvernement et le patronat » est effectivement une diversion, manifester contre le traité budgétaire, non. « L’urgent est d’agir aujourd’hui pour organiser la riposte ouvrière » nous dit LO, oui, mais cette riposte, c’est une bataille politique face à la politique du gouvernement, une bataille qui implique de ne pas craindre d’être une force d’opposition à ce gouvernement et à sa politique.

 

On ne peut en effet lutter contre « la vague de licenciements dans les grandes entreprises » que si on est prêt à affronter le gouvernement Ayrault qui « laisse les mains entièrement libres au grand patronat et continue d’appliquer la politique d’austérité déjà engagée sous Sarkozy ». Eh oui, la bataille contre les licenciements et l’austérité, le TSCG, est une même bataille qui suppose que les organisations ouvrières soient capables de « se mobiliser face à ce gouvernement dit de gauche, comme auparavant face à un gouvernement de droite », d’agir comme une opposition de gauche à ce gouvernement. Ce que refuse le FdG, et c’est là où nous devons porter la critique.


LO prend argument de la campagne pour le référendum du FdG pour ne pas appeler à la manifestation du 30, alors que l’appel unitaire à cette manifestation n’en dit pas un mot. Vous avez-dit diversion ? En tout cas, une erreur politique.


Yvan Lemaitre

 

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