Jean De La Torre nous a quittés le 19 août, au terme d'une longue maladie. Il avait 81 ans.
Il était né à Nice, en 1927, dans une famille ouvrière. À 17 ans il avait commencé à travailler comme tourneur sur métaux, dans des petites entreprises où l'exploitation était insupportable pour un jeune ouvrier : dans l'une d'elles, il fut licencié pour avoir sifflé à son poste de travail. Très vite il avait adhéré au PCF.
Puis il était monté à Paris. À l'usine Ernault-Somua il fit connaissance d'André Calvez, qui était contrôleur de pièces dans cette entreprise, et qui lui ouvrit de nouveaux horizons politiques.
Calvez avait été gagné au trotskysme pendant la Deuxième Guerre mondiale. Bien que ses sympathies politiques allaient vers la tendance dirigée par Pierre Frank, il avait participé, lorsqu'il avait travaillé chez Citroën, au bulletin Voix Ouvrière (l'ancêtre de Lutte Ouvrière). C'est par son intermédiaire que nous fîmes connaissance de Jean De La Torre. Et depuis un demi-siècle, il est resté, humainement et politiquement, un ami fidèle, nous apportant son aide chaque fois que nous en avions besoin.
Licencié par Ernault, comme la grande majorité des syndiqués, chômeur, il était entré comme maître-auxiliaire dans l'enseignement technique.
Ce communiste a su transmettre ses idées à ses trois enfants. À ceux-ci, à sa compagne, nous tenons à dire que nous partageons leur tristesse, à exprimer notre sympathie dans l'épreuve qui les touche.
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Puisque Lutte Ouvrière cite le camarade Ned Calvez....
Extrait du livre Histoire De L'extrême-gauche Trotskiste, De 1929 à nos jours
Ce jour-là, De Rosa-De Sède apprend la mort d'Henri Molinier, à l'hôpital Bichat. Boulevard Malesherbes, un obus a frappé de plein fouet le chef de l'appareil militaire du PCI.
Le jeune trotskiste Henri van Hulst est lui aussi tombé pendant l'insurrection, les armes à la main, alors qu'il attaquait un local de la Milice à Neuilly. Andrè Calvès, dit Ned, aura plus de chance. Ce breton têtu, devenu lieutenant des FTP puis "commissaire politique", a truffé de trotskistes la compagnie Guy-Môquet puis à la compagnie Saint-Just, devenue bataillon ensuite. Il finit la guerre dans le fameux régiment du colonel Fabien.