Le 25 novembre dernier, Nicolas Sarkozy se déplaçait au Mayet-de-Montagne, une commune de l'Allier de moins de 2 000 habitants, pour « protéger la
ruralité », disait-on dans son entourage. Au programme figurait la visite d'une exploitation agricole et une table ronde avec les agriculteurs, le tout devant les indispensables appareils photo
et caméras. Et il n'était pas dit que cette journée puisse être gâchée par des perturbateurs, comme l'avaient été de précédents déplacements. Il fallait donc éviter qu'un tel crime de
lèse-majesté ne se reproduise.
Non content d'avoir mobilisé 400 représentants de la force publique dans cette petite commune, le préfet avait donc mis au point un dispositif un peu spécial
pour un militant syndical et politique de la localité, envoyant ses gendarmes le chercher sur son lieu de travail. Ce militant, après avoir dû s'expliquer sur les quelques affiches collées la
veille, a vu les gendarmes lui déconseiller fortement de partir. Résultat : cinq heures passées à la gendarmerie, le temps que la visite présidentielle se termine.
Interrogé par la suite sur cette affaire, le préfet s'est permis d'ironiser : « Il faut croire que ce monsieur aimait notre café puisqu'il est resté cinq heures au
commissariat », a-t-il dit. Ce préfectoral humoriste confirme l'adage comme quoi « pour être préfet, faut pas être c..., mais ça aide ».
Stéphane FORT