Avec des collègues militants du NPA, devant l'usine. © Christophe Goussard pour "Le Monde"
© Christophe Goussard pour "Le Monde"
On connaît mal son visage. Sur les fils d'agences photo, peu d'images de lui sont disponibles. Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), ne bénéficie pas de l'exposition médiatique de certains de ses rivaux. Pour un portrait, Raphaëlle Besse Desmoulières, journaliste au Monde, et le photographe indépendant Christophe Goussard, l'ont rencontré, mercredi 1er février, devant l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) où il est réparateur de machines-outils. Christophe Goussard raconte.
"C'est un jour de chômage technique pour Philippe Poutou, comme souvent ces derniers mois. On fait une première tentative de photos dans le grand froid à 14 heures. Accompagné de deux de ses collègues à la sortie de l'usine, il est décontracté, et il plaisante lorsqu’il est apostrophé par des ouvriers au loin au cri de 'Poutou Président !'. Il me fait comprendre qu'il préfère une photo avec eux plutôt que seul.
Il n’a pas l'assurance des candidats rompus à l’exercice, entourés de communicants. Il l'assume et le revendique même, lui qui a refusé d'être 'coaché'.
L'avantage de ce portrait, c'est que nous sommes hors meeting, hors conférence de presse, en province, avec l'un des (presque) inconnus de la campagne. Du coup, j'ai du temps : une heure, le luxe !
On le retrouve à l'intérieur, dans une pièce quelconque au bout d'un long couloir. Quelques minutes avant le début de l'interview, c’est un tout autre personnage devant l’objectif. On voit qu'il se force, qu’il n'aime pas ça : il est disponible mais mal à l'aise, les photos doivent se faire en parlant. J'arrête très vite…
J'ai un peu de temps devant moi, je reste donc pour l'interview. Je préfère la lumière du jour de la seule fenêtre de la pièce à la lumière du néon. Il se détend de nouveau avec les autres, je décide de faire quelques images autour de la table, tantôt en l'isolant, tantôt en cadrant ses collègues en premier plan."