À l'appel de la CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa, les manifestants ont défendu, jeudi matin, les retraites, l'emploi et les salaires.
« Salaires, emploi, retraites. Urgent ! Imposons d'autres choix » peut-on lire sur la banderole unitaire. Des salariés du privé sont là. Parmi eux, du personnel de Grass Valley (ex-groupe Thomson), de Véolia eau, Renault mais aussi des retraités, des infirmiers, des enseignants, des pompiers, des cheminots, des lycéens, des étudiants... On voit aussi la CFTC, des collectifs de précaires et chômeurs et des partis comme le NPA ou le PCF.
Des responsables syndicaux sont satisfaits. La CGT estime les manifestants à 10 000, « plus qu'en mars dernier », la CFDT à 7 500, la préfecture à 5 100. Nous avons compté 4 500 personnes environ.
« Et les jeunes ? »
Les manifestants défilent d'un pas tranquille. Quelques pétards sont lancés ici et là, on compte un ou deux feux de bengale et, de temps en temps, un « la retraite, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder », scandé par un syndicaliste ou « une retraite assurée pour des salariés usés », lancé par un autre. Si les manifestants ont répondu nombreux hier, on a déjà vu des mobilisations plus « toniques » à Brest.
« On est là pour se bagarrer pour les retraites, l'emploi et les salaires, expose Philippe Poupon du centre de tri de Kergaradec. C'est de pire en pire. Certains collègues partent avec une retraite de 900 €. »
Dans le cortège, Françoise rouspète. Pour elle, la retraite est acquise dans quelques semaines. Cela n'empêche. « La grande majorité des gens n'ont pas envie de travailler au-delà de 60 ans ! » Elle poursuit en disant : « On dit aux seniors de travailler plus longtemps alors qu'il y a plein d'entreprises qui ferment. Et les jeunes ? Leur laisse-t-on la possibilité de trouver du travail ? »
« Les salariés de demain »
Ceux-là aussi sont mobilisés. Certains sont en situation « de précarité totale ironisent-ils. Surdiplômés mais sans travail ! » Un enseignant du public âgé de 66 ans, à la retraite depuis ses 55 ans, est « solidaire » de ceux-ci. « Je vois plein de bac + 5 au chômage », se désole-t-il. En fin de défilé, on entend que « les retraites sont aussi une affaire de jeunes », soutient Mallorie, 21 ans, présidente de l'Unef-Brest. Des étudiants rappellent qu'ils sont « les salariés de demain ».
Sophie MARÉCHALet Sébastien PANOU