Une puissante vague de froid touche actuellement la France et devrait encore s'intensifier au cours de la semaine. A cette occasion, l'option "centrales nucléaires + chauffages électriques", imposée en France de longue date, va à nouveau démontrer son absurdité : la consommation d'électricité française va atteindre de tels sommets que le parc nucléaire, bien que gigantesque, va être totalement dépassé.
Ces derniers hivers, c'est en important massivement du courant, en particulier depuis l'Allemagne (*), que la France nucléaire a pu éviter, parfois de justesse, un black-out électrique. Défendant obstinément leur idéologie pronucléaire, les autorités françaises n'ont pas saisi ces occasions pour reconnaitre la faillite de leur stratégie.
En effet, l'option nucléaire était supposée permettre à la France de se chauffer de façon autonome sans dépendre des importations de combustible. Or, finalement, c'est bien... en important massivement que la France a alimenté, ces dernières années, des millions de chauffages électriques.
Mais, suite à la catastrophe de Fukushima, l'Allemagne a pris la sage décision de fermer immédiatement ses 8 plus anciens réacteurs. En conséquence, cet hiver, l'Allemagne ne pourra plus sauver la France du black-out. Cette situation contredit trois des principaux prétextes avancés pour "justifier" l'option nucléaire malgré sa dangerosité extrême :
La supposée sécurité d'approvisionnement :
la supposée sécurité d'approvisionnement :EDF déclenche en ce moment diverses procédures dans l'espoir de pouvoir passer cette vague de froid sans avoir à reconnaître l'absurdité de l'option "nucléaire + chauffages électriques". Il s'agit en particulier de la procédure dite d' "effacement" qui consiste à demander à des industriels, en échange de forts dédommagements - de cesser leurs activités afin de réduire la consommation nationale d'électricité : un comble au pays de l'atome !la supposée indépendance énergétiqueCet argument est déjà contredit par deux données :
a) même poussé à son maximum, le nucléaire ne couvre que 15% de la consommation finale d'énergie en France (ne pas confondre avec la part du nucléaire dans l'électricité produite)
b) 100% du combustible nucléaire, l'uranium, est importé
Mais la situation est encore plus absurde lorsque l'on constate que, l'hiver, la France est contrainte d'importer massivement de l'électricité.la supposée réduction des émissions de co2Depuis des années, l'hiver, EDF a recours à de nombreuses centrale électriques thermiques (gaz, charbon), fortement émettrices de co2, afin d'alimenter le parc français de chauffages électriques... qui devait théoriquement éviter de causer des émissions de co2 ! D'ailleurs, une étude du RTE et de l'Ademe (**) reconnait que le chauffage électrique est plus fortement émetteur de co2 que le chauffage au gaz !