23 novembre 2012
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Une participation minime pour s'acheter des produits alimentaires etd'hygiène, c'est le principe de l'épicerie solidaire. Elle a ouvert ses portes il y a un mois, avenue du 4-août-1944. Un millier de foyers en bénéficie.
C'est avec sa fille que Nicole, mère célibataire, est venue faire ses courses. Des pâtes, de la pâtisserie, des oeufs, des produits
sanitaires... Cette Vannetaise a rempli quatre sacs de courses, ce qui devrait lui «permettre de tenir deux à trois semaines». Habituée à fréquenter la distribution alimentaire, quand elle se
tenait rue Roeckel, route de Conleau, Nicole doit maintenant mettre la main à la poche. Une participation symbolique à laquelle elle adhère. «Je trouve même que c'est mieux. Je me sens moins
assistée, c'est une question de dignité».
Trois salariés, 70 bénévoles
Comme cette femme, un millier de ménages, répartis sur toute la communauté d'agglomération, sont inscrits à l'épicerie solidaire. «En moyenne, nos tarifs
correspondent à 10% du prix que l'on trouve dans les surfaces classiques de distribution», explique Julien Abdelaziz, gestionnaire de l'épicerie, dont il est l'un des trois salariés. Mais c'est
principalement grâce aux bénévoles qu'elle peut fonctionner. Ils sont 70, placés sous la coupe du premier d'entre eux, Yves Ravallec. C'est beaucoup, et pas assez
à la fois (1). «Nous allons recruter encore une personne supplémentaire pour améliorer le temps de passage aux caisses», explique Nicole Touzé, directrice adjointe à l'Amisep (2), l'association
qui porte le dispositif pour le compte de l'Agglo.
«Éviter un effet d'engorgement»
Ce sont les services sociaux des communes qui déterminent qui peut bénéficier des services de l'épicerie solidaire. Ensuite, les familles ont un quota qui leur est
alloué: 12€ par adulte, 24€ pour un couple, 6€ pour les personnes supplémentaires vivant au foyer. Un bénéficiaire ne peut venir qu'une fois par mois et sur rendez-vous. «On a voulu éviter un
effet d'engorgement comme on pouvait en avoir, rue Roeckel», explique Yves Ravallec. «Un des grands intérêts de cette formule, c'est qu'ils peuvent se servir,
faire leur choix dans les rayons, alors qu'auparavant, ils prenaient un panier déjà préparé», ajoute Nicole Touzé. L'essentiel des produits provient de la Banque alimentaire. Deux boulangeries
donnent leur pain de la veille, qui est distribué gratuitement. En revanche, les produits d'hygiène et les produits sanitaires sont achetés par l'association. À l'avenir, l'Amisep envisage de ce
service de l'épicerie solidaire comme plateforme pour former des personnes éloignées de l'emploi aux métiers de la distribution.
(1) Les personnes qui souhaiteraient s'investir peuvent le contacter au 06.33.34.98.19. (2) Association morbihannaise d'insertion sociale et
professionnelle.
- Loïc Berthy
Un fonds pour éviter les coupures d'eau et d'électricité
Le service d'action sociale du CCAS est en prise directe avec les personnes qui sont en difficulté. Il aide financièrement un millier de familles à payer leurs factures d'eau et d'électricité.
C'est ce service, que dirige Christelle Frossard, qui valide ou non la possibilité pour une famille de bénéficier de l'épicerie solidaire. Elles sont 700 à ce jour à Vannes. Les bénéficiaires des minima sociaux le peuvent de droit, pour les autres le reste à vivre (différence entre les revenus et les charges) ne doit pas dépasser 5€ par jour et par personne. Mais la précarité ne se traduit pas que par des difficultés à s'alimenter.
Quand les fins de mois sont difficiles, des familles peuvent ne pas avoir de quoi payer leurs factures d'eau et d'électricité. 1.100 foyers sont dans ce cas à
Vannes. En 2011, 240.000€ ont été utilisés pour aider ces Vannetais. Une somme prise en charge aux trois-quarts par le conseil général, dans le cadre du Fonds eau-énergie, et par le CCAS pour
le quart restant. Repéré comme fragile, l'usager ne peut faire l'objet d'une coupure dans l'année qui suit. 240.000€, ce chiffre est stable depuis deux ans. «En revanche, on note une
augmentation des demandes de secours d'urgence, qui nous sont adressées par les travailleurs sociaux», note Christelle Frossard.
«Ils rognent sur tout»
On parle là de personnes qui n'ont pas un euro devant elles et que l'on dépanne financièrement. «On leur donne des bons de 30 à 50 € qu'elles vont échanger contre
des espèces au Trésor Public. Dans la limite de deux fois par an». Les bénévoles de l'Udaf (*) sont aussi en contact étroit avec les personnes en difficulté. Simon Kerzhéro, son président,
estime que, dans le département, 2.500 dossiers de surendettement ont été présentés à la Banque de France durant l'année. Un chiffre qui là aussi est stable, mais cette stabilité est trompeuse
selon Simon Kerzhero: «Cela montre tout simplement dire que les gens font extrêmement attention et qu'ils rognent sur tout y compris l'essentiel comme les mutuelles santé».
(*) Union départementale des associations familiales.
Grande collecte de la Banque alimentaire aujourd'hui et demain
C'est demain et après-demain que la Banque alimentaire organise sa collecte nationale. Des centaines de bénévoles seront mobilisées pour l'occasion (ils étaient déjà
près de 2.000 l'an dernier), ceci afin de recueillir les dons des clients qui se rendront dans les grandes surfaces.
Conserves et aliments pour bébés
Les plats cuisinés, des conserves de fruits et légumes, paquets de pâtes et de riz, café et chocolat, aliments pour bébés sont les bienvenus. Cette collecte est
essentielle «surtout au moment où l'aide européenne est en péril» explique Daniel Tanguy, président de la Banque alimentaire du Morbihan. Un dixième de la nourriture qu'elle récolte annuellement
l'est à l'occasion de cette collecte du dernier week-end de novembre. Le rendez-vous est donc crucial.
169 tonnes de produits alimentaires
Ces produits sont ensuite redistribués aux associations caritatives. Au total, la Banque alimentaire a collecté 169 tonnes de produits alimentaires l'an dernier,
dont 47 tonnes à Vannes.