
Garde civils républicains, sous les ordres de Franco, déportant des mineurs des Asturies en 1934
Le parlement espagnol a rejeté par 318 votes (PSOE , socialistes, PP droite et souverainistes), des amendements à la loi d'indemnisation de victimes du franquisme, au motif qu'ils étaient membres d'Eta. Ont voté contre: PNV, nationalistes basques, ERC républicains catalans, IU et ICV coalitions avec le PCE et les Verts et CC (nationalistes canariens).
C'est vraiment: "Si ce n'est toi, c'est donc ton frère". (Fables de la Fontaine: Le loup et l'agneau). Et une victoire posthume du franquisme.
En effet Eta sous Franco, ce n'est pas Eta actuelle. C'étaient des résistants à une dictature, de 1968 à 1977 mort du dictateur. Ils ont tué des bourreaux, des commissaires de la police franquiste et même le numéro 2 du régime Carrero Blanco, ce que tous les démocrates ont fêté au champagne.
Il y a eu des divergences politique au sein d'Eta, ce ne sera peut être pas évoqué par pudeur et pour ne pas froisser l'entourage actuel d'Eta, mais cela n'a pas été un long fleuve tranquille.
En 1965 une partie quitte Eta pour former EMK qui deviendra par la suite le Mouvement Communiste d'Espagne, une des plus importante organisation politique d'extrême gauche. Liée à l'OCT en France, dont a fait partie Liepietz des Verts et Piquet de la LCR.
Puis c'est la majorité de la 6è assemblée de 1973 (congrès) qui part majoritaire avec le journal "Zutik" qui deviendra celui de la LCR, LKI en Euskadi. LKI qui finira par fusionner avec EMK sous le nom de "Zutik". Actuellement certains des plus anciens se retrouvent dans "Izquierda Anticapitalista".
Toute cette époque a vu les militants d'Eta chercher une voie anticapitaliste au service de la classe ouvrière. On retrouvera les ex militants dans les syndicats ouvriers basques que ce soit LAB ou ELA, point forts de résistance à la mondialistion qui manquent dans le reste de l'état espagnol.
Quand la gauche nationaliste révolutionnaire se retrouvera entre elle, il y aura encore des scissions, comme les "Poli-mili", Politico militaires qui finiront par quitter la lutte armée, fonder "Euskadiko Ezquerra", gauche basque, qui fusionne avec le PC (EPK) et termine... au PSOE!
On pourrait ironiser: sous la pression du nationalisme espagnol philo-franquiste, des associations de victimes d'Eta manipulées par la droite extrême, le PSOE refuse d'indemniser des membres actuels du PSOE basque!
L'idéologie, l'âge, les méthodes de l'Eta d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec les antifranquistes du début, qui se revendiquaient bien plus du communisme et de la classe ouvrière que de méthodes criminelles.
Faire cet amalgamme anachronique est indécent.