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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 12:12

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 190 (10/04/13)

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Déjà mis en examen deux fois pour pour « prise illégale d’intérêt, trafic d’influence et association de malfaiteurs », les frères Guérini ont été placés en garde à vue le mardi 2 avril.


Cette fois-ci, rebelote : les deux frères étaient soupçonnées encore une fois d'avoir offert des marchés publics juteux pour des entreprises mafieuses en quête d'argent propre. Cette nouvelle affaire nous montre comment la classe politique marseillaise lie ses intérêts avec ceux des mafias locales, qui constituent une véritable gangrène pour les habitantEs des quartiers. Les éluEs prétendent lutter contre le fléau de la drogue dans les quartiers en apportant des réponses sécuritaires et autoritaires, alors que de l'autre côté certains leur donnent le contenu des caisses publiques.


C'est la collectivité qui paye…


Le plus alarmant dans l'histoire n'est peut-être pas tant ces histoires de détournement de fonds que la décision prise par le conseil général, y compris des élus PCF, de faire payer par la collectivité les frais de justice de Jean-Noël Guérini, président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône. En somme, on décide de dépenser l'argent public pour payer les frais d'un escroc alors que la population du département en aurait bien besoin pour développer les services publics et lutter contre la pauvreté.


Et le pire dans tout cela, c'est que quasiment tous les élus, quelle que soit leur couleur politique, ont les mains prises dans toutes ces affaires. Le 14 janvier 2011, c'était Alain Belviso, un élu du PCF, qui avait été placé en examen pour détournement de fonds publics. Face à cela, c'est à la population elle-même de s'organiser pour virer ces escrocs.


Correspondant


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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 11:54

Une cinquantaine de salariés de l’usine PSA d’Aulnay se sont invités au conseil national du Parti socialiste.

 

 Des employés de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), conduit par leur leader CGT, Jean-Pierre Mercier, ont interrompu samedi matin le Conseil national du PS, à la Cité des sciences, pour protester contre la fermeture du site et dénoncer la « trahison » du gouvernement dans le dossier.


Déjouant le dispositif de sécurité, qui craignait une irruption des opposants au mariage pour tous, les salariés de PSA-Aulnay, dont la fermeture est prévue en 2014, sont montés sur la tribune peu après le discours du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui a été exfiltré aussitôt. Pierre Moscovici, quant à lui, s’est promptement dirigé vers le fond de la salle.


Puisqu’ils étaient là, le premier secrétaire du PS Harlem Désir les a « invités » à prendre la parole, avant de s’entretenir avec une délégation. De la prise de parole de Jean-Pierre Mercier, leader CGT des PSA-Aulnay, les télés ont retenu essentiellement cette phrase :

« Avec Cahuzac, vous avez eu le sentiment de vous faire trahir, on peut témoigner nous ici à PSA Aulnay qu’un très grand nombre de salariés se sont sentis trahis parce que le gouvernement n’intervenait pas de leur côté dans le dossier de PSA Aulnay. Ce sentiment de trahison, on est en train de le partager de chaque côté, il faut que ça s’arrête. Si on est seuls devant les patrons, devant les employeurs, forcément au nombre qu’on est, c’est peut-être eux qui vont remporter la manche mais on le paiera tous parce que c’est un boulevard qui est offert pour le Front national. »

Durant cette irruption, la retransmission des débats du conseil national sur le site du PS, me dit-on, aurait été interrompue. Voici donc en intégralité le message que les PSA-Aulnay sont venus porter. Voilà bien longtemps que l’on n’avait entendu des ouvriers s’exprimer à la tribune ronronnante du « parlement » du PS

 

http://www.politis.fr/Les-PSA-Aulnay-s-invitent-au-PS,21725.html


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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 11:11
frcc

 

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10 mars 2013
  

L’indignation face à « l’affaire Cahuzac » est justifiée.

 

Elle ne représente pourtant que la face émergée d’un immense iceberg. Sa faute est individuelle, certes inexcusable. Elle témoigne d’une inconscience révélatrice à l’égard de la conception qu’un homme d’Etat devrait se faire de sa fonction. Mais cette faute procède d’une dérive collective des élites au pouvoir ; une dérive de longue durée.

 

Car de quoi Cahuzac est-il le symptôme ?

 

De l’indifférenciation entretenue entre les affaires de l’Etat, publiques s’il en est, et les affaires privées de l’industrie et de la haute finance. Cette collusion entre monde des affaires et direction de l’Etat et le positionnement interchangeable du personnel politique et des managers privés sont devenus affaire courante, que ce soit à droite ou à gauche depuis que cette dernière s’est convertie pour partie aux logiques néolibérales dominantes.

 

Le grand public n’en connaît que les exemples les plus frappants : Jean Peyrelevade passant de Matignon au Crédit Lyonnais, Jean-Charles Naouri des finances à Rothschild puis à Casino, Louis Gallois de Matignon à EADS, Loïck Le Floch-Prigent du ministère de l’Industrie à EDF, Louis Schweitzer de Matignon à Renault, etc. Tous firent des affaires en hommes d’affaires, avant, parfois, d’être missionnés par des gouvernements, et ce quelle que soit leur couleur politique, pour indiquer à l’Etat comment se mettre plus efficacement au service des entreprises. Combien d’autres membres de cabinets ministériels firent de même ? Ils sont légion. Certains développements récents ont laissé pantois. Un secrétaire général adjoint de l’Elysée qui devient président de Natixis. Le directeur de cabinet de la ministre de l’économie promu président de France Telecom. Entre autres.


On dira que ce type de collusion a toujours existé. C’est vrai. Mais deux éléments sont relativement nouveaux dans la situation actuelle. D’une part, la circulation entre haute fonction publique d’Etat et direction des entreprises du CAC 40 est plus rapide et systématique qu’elle ne le fût jamais et se trouve facilitée à mesure que Sciences Po, l’ENA et même Polytechnique, se transforment, elles aussi, sans cesse davantage, en business schools. C’est ainsi que les recettes et les modèles du privé, intériorisés très tôt par les futures noblesses d’Etat comme seules solutions « réalistes » et même pensables, leur font appréhender comme parfaitement « naturelles » ou « incontournables » les recettes de « gouvernance » ou de « management » qu’ont mises en place leurs prédécesseurs dans les cabinets ministériels antérieurs. De sorte, qu’au mieux ils les modifient de façon cosmétique, et que, communément, ils les reproduisent et les prolongent. D’autre part, la continuité des politiques développées par la gauche et la droite au pouvoir, favorisée par cette évolution de la haute administration, entérine, pour l’essentiel, le fonctionnement du capitalisme financier, et légitime ainsi certains modes de comportement personnel.


Quand rien n’est fait pour casser la cupidité des marchés financiers, quand l’activité économique des grandes entreprises n’a plus pour objet que de verser des dividendes toujours plus importants aux actionnaires, quand les rémunérations des grands patrons explosent, comment s’étonner que des individus, si haut placés soient-ils, ou parce qu’ils sont haut placés justement, ne se laissent pas eux aussi tenter ? Qu’a fait Jerôme Cahuzac ? Il était conseiller du ministre de la santé, il s’est reconverti dans l’entreprise privée (en chirurgie capillaire) et le conseil aux multinationales (pharmaceutiques).


On veut faire de lui un cas particulier. Il n’est que la manifestation la plus éclatante et la plus symbolique: un ministre chargé de lutter contre la fraude fiscale qui fraude –, de l’effacement progressif des frontières entre monde des affaires et haute fonction d’Etat. La fraude fiscale dont s’est rendu coupable Jérôme Cahuzac n’est que la manifestation de l’avidité érigée en système, son mensonge celle de la croyance en la toute-puissance du pouvoir. Il est dès lors trop simple d’accabler le seul Jérôme Cahuzac, malgré ses fautes, de tous les maux. Mieux vaudrait analyser quels processus sociaux et politiques ont favorisé un tel parcours.


Les mesures annoncées par le président de la République seront un emplâtre sur une jambe de bois.

 

D’abord, parce que l’une d’entre elles témoigne d’une méconnaissance de la Constitution, les juges étant seuls à même de décider de la durée des peines à l’issue d’un procès. Et ensuite, parce que, en cette affaire, l’indépendance de la justice n’est pas en cause, même si une refonte du Conseil supérieur de la magistrature s’avère nécessaire. Mais surtout ces mesures ne disent rien quant à la nécessité de transformer les représentations actuelles de la réussite sociale, ce qui suppose s’attaquer à la racine du mal, un système économique et social basé sur la recherche du profit maximum et qui produit des individus à son image.

 

Sandra Demarcq, Pierre Khalfa, Francis Parny, Willy Pelletier (Membres de la Fondation Copernic)


* Paru en tribune dans Le Monde du 5 avril 2013.
http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article28410
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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 11:00

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Santé lundi 15 avril 2013
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Confronté à un déficit dépassant le million d’euros, l’établissement de santé mentale de Quimper (Finistère) demande des efforts au personnel. La CGT et Sud Solidaire appellent à un nouveau rassemblement vendredi 19 avril, à 8 h 45, jour du conseil de surveillance de l’établissement.

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L’établissement annonce un déficit prévisionnel de plus d’un million d’euros (1 032 423 €). Un plan d’économies a été établi, comprenant une diminution des jours de RTT, et un gel des postes par pôle. Les syndicats s’élèvent contre ces mesures qui portent essentiellement sur les charges de personnel, qui représentent 83 % des dépenses de l’établissement.


Pour la CGT et Sud, « Ce n’est pas au personnel de payer les erreurs de gestion de la direction et de payer la stratégie de l’Agence régionale de santé (ARS) pour contraindre les établissements aux restructurations. » La direction, selon les syndicats, « reconnaît la mobilisation du personnel, » mais maintient son plan d’économies et « met la pression pour que cela se fasse rapidement par crainte d’une perte d’autonomie de gestion de l’établissement si l’état des prévisions de recettes et de dépenses n’est pas approuvé dans les trente jours suivants la notification du budget par l’ARS. »

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http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Quimper.-Plan-de-rigueur-a-l-hopital-Gourmelen_40820-2183638------29232-aud_actu.Htm

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 10:19
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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 14:13

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 190 (10/04/13)

Ravis de sortir un peu de leurs propres errements, les ténors de la droite rivalisent depuis une semaine de déclarations enflammées contre le gouvernement socialiste. Ils se réjouissent de la mort d’une certaine image morale, hier encore orgueil de la gauche au pouvoir. Mais quelle est donc la légitimité de cette droite à manifester aussi bruyamment son indignation ?


Petit rappel. Depuis 30 ans, et en particulier sous les présidences de Chirac et Sarkozy, tous deux mis en examen, ce sont trente ministres ou secrétaires d’État qui ont du démissionner ou pour lesquels une information judiciaire a été ouverte après des scandales financiers de nature et d’importance diverses. Parmi eux, Alain Carignon, Gérard Longuet, Pierre Bédier, Christian Blanc, Hervé Gaymard, Christian Estrosi, Michelle Alliot-Marie, Alain Juppé, Christine Lagarde, Eric Woerth…


Associés à ces noms de ministres, et à d’autres, des noms d’affaires devenus célèbres : Clearstream, Karachi, Tapie, Bettencourt. Sans parler des cigares ou des voyages en jet privé payés par les fonds publics, les vacances de luxe chez les amis dictateurs, les rapports bidons mais bien payés…


L'État UMP au service du privé


À chaque fois, il y a eu abus de biens publics, ou détournement à des fins privées – pour des logements, financement de campagnes électorales, etc. – et souvent de curieux mélanges : des combinaisons avantageuses entre soif de profit industriel et soif de pouvoir politique. Les liens entre politiques et industriels, entre élus et barons de l’industrie et des médias sont à l'évidence étroits.


À titre d’exemple, fin 2009, soutenue par une campagne médiatique massive et extrêmement angoissante sur les risques d’épidémie mortelle lié s à la grippe A, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, a commandé 94 millions de vaccins à différents laboratoires pharmaceutiques. Seules 5 millions de doses ont été utilisées, l’épidémie ayant été fortement surestimée. Mais l’État a dû payer 48 millions d’euros d’indemnisation à l’industrie pharmaceutique pour les vaccins qu’il avait commandés mais qui n’ont jamais été utilisés. Un beau cadeau !


Ce ne sont pas des suites d’erreurs individuelles, de « fautes personnelles inexcusables », c’est bien le fonctionnement d’un système, d’une caste au service d’une classe.


Roseline Vachetta

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 13:34

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 190 (10/04/13)

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La crise politique engendrée par le scandale Cahuzac n'est pas seulement révélatrice des rapports étroits qu'entretient le pouvoir socialiste avec la finance internationale et ses fraudeurs au fisc. Elle met en évidence, une nouvelle fois, la porosité de certains de ses membres avec la racaille fasciste, ennemi mortel de la classe ouvrière et de tout projet d'émancipation.


Les liaisons dangereuses


En nommant ministre délégué au Budget un chirurgien richissime grâce à sa clinique spécialisée dans la chirurgie esthétique et aux émoluments perçus à la faveur de son rapport privilégié avec les laboratoires pharmaceutiques, l’Élysée et Matignon commettaient une première erreur de casting. Mais qui pourrait encore croire que les coupables et durables amitiés de cet individu avec des fascistes notoires, membres du GUD, aient pu échapper à la vigilance des services de l’Élysée ou aux flics des Renseignements généraux ?


L'exemple vient certes de loin, et les laudateurs actuels de Mitterrand ­feraient bien de se souvenir de la fidélité mémorielle que ce dernier entretenait envers le maréchal Pétain, dont il n'a pas hésité à aller fleurir la tombe alors qu'il était président, et de son amitié indéfectible envers le collabo René Bousquet avec qui il déjeunait régulièrement.


La nausée


La stratégie, à long terme, mise en œuvre il y a plus de dix ans par Marine Le Pen, de lissage du profil du Front national, a permis à celui-ci de s'émanciper, au moins en partie, de l'image repoussoir qu'il véhiculait au sein de la population, et d’inhiber hélas chez bon nombre de militants progressistes, toute capacité d'entreprendre une analyse de fond sur la spécificité du danger que représente, pour notre camp social, l'existence et la progression d'un tel parti.
Fort de cette amnésie collective, et de l'absence de cadre unitaire pour lui faire face, celui-ci peut aujourd'hui prétendre, sans complexe, influer sur l'orientation idéologique des campagnes de la droite, et se poser en alternative politique pour les prochaines élections. L'amplification de la crise économique, sociale et politique lui donne des ailes… À nous de les lui couper.


Les mains sales


«  Mains propres et tête haute ! » Depuis sa création, le FN tente d'imposer l'idée qu'il serait un recours « éthique » face aux « politiciens corrompus… de droite comme de gauche ». Cette fable, insuffisamment dénoncée, ne résiste pas à un examen même sommaire de l'histoire du FN et à la longue liste des condamnations peu glorieuses qui ont été prononcées par des tribunaux, tant à l'encontre de ses cadres qu'à celle de ses simples adhérents (voir le site Mediapart).


On se souvient certes des dossiers les plus médiatisées, condamnation pour négationnisme ou incitation à la haine raciale, mais on oublie trop souvent les meurtres racistes, les agressions physiques… et les affaires. Ainsi, on oublie la gestion calamiteuse, voire mafieuse des municipalités qu'ils dirigeaient (Orange, Vitrolles ou Toulon). On oublie les conditions plus que douteuses par lesquelles Jean-Marie Le Pen a pu s'emparer de la fortune des ciments Lambert…
Les militants anticapitalistes doivent réinvestir le terrain de l'antifascisme, particulièrement dans l'épisode ­actuel d'une crise politique qui peut rapidement se transformer en crise de régime.


Alain Pojolat

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 13:16

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Par Jean-Michel Krivine Publié par Alencontre le 14 - avril - 2013

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Le souvenir de la révolte du ghetto de Varsovie en avril 1943 ne doit pas s’estomper.

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Rappelons d’abord (pour la jeune génération…) ce qu’était un ghetto. Le terme est d’origine italienne probable et désigne le quartier où les juifs étaient obligés de vivre. Son institution est médiévale et a survécu, en Europe, jusqu’à la révolution française. L’émancipation des juifs a été proposée par l’abbé Grégoire et votée en 1791 par l’Assemblée nationale.


L’occupation d’une partie de la Pologne par l’Allemagne nazie, aussitôt après la signature du pacte germano-soviétique (23 août) entraîne, en 1939, la reconstitution du ghetto. Alors que la plupart des 450 000 juifs de Varsovie avaient déjà été déportés et gazés dans les camps d’extermination de Treblinka et Maïdanek, une poignée de quelques centaines de combattants sont parvenus à défier l’occupant nazi et à l’affronter pendant sept semaines.

 

Il lui faudra des tanks et de l’artillerie pour en venir à bout.

 

Les combattants juifs n’avaient aucun espoir de gagner, leur seul objectif était de «témoigner», de clamer au monde que la population juive de Varsovie ne se laisserait pas passivement mener à l’abattoir et d’inciter d’autres opprimés à agir de même, ce qui eut lieu dans d’autres ghettos polonais.

 

Très rapidement, après l’occupation, des mesures avaient été prises contre la population juive qui comptait alors plus de 3 millions d’habitants en Pologne: confiscation de biens, interdiction de travailler dans les institutions publiques et les organismes de l’État, interdiction de voyager, rémunérations limitées, interdiction pour les médecins de soigner des non-juifs, port de l’étoile jaune à partir de 12 ans etc.

 

En novembre 1939 les nazis recréent le ghetto de Varsovie où doit se rendre toute la population juive de la ville avec interdiction d’en sortir.

 

Une ceinture de 18 km de mur et de barbelés l’entoure. L’isolement est total. La misère devient telle que des gens meurent de faim en pleine rue ; sans parler des épidémies de typhus. Un Conseil juif de 24 membres (Judenrat), aux ordres de l’occupant, gouverne le ghetto et dispose d’une police juive en uniforme. Malgré la brutalité de la répression, la majorité de la population essaie de survivre et au début, ne croit pas aux informations alarmistes qui surviennent de temps à autre.

 

Dès février 1941 pourtant, quelques rescapés avaient raconté comment les nazis avaient gazé des juifs à Chelmno après en avoir gazé 40 000 à Lodz.

 

Seules les organisations ouvrières y accordent du crédit et commencent un travail de propagande et d’organisation. Elles comprennent essentiellement le Bund, créé en 1897, (majoritaire, socialiste et non sioniste), l’Hashomer Hatzaïr (socialiste et sioniste), les syndicats et des organisations de jeunesse. Quant au Parti communiste polonais qui avait été liquidé par Staline en 1938, il commence lentement à se reconstituer et réapparaîtra en janvier 1942 sous un autre nom : Parti Ouvrier Polonais (PPR). À partir de la mi-1942, suite aux nombreuses exécutions de résistants et aux fusillades nocturnes, la population commence à comprendre que son avenir est des plus incertain.


C’est le 20 juillet 1942 que le Judenrat sera mis en demeure (et acceptera) de signer un Appel avertissant la population juive que, sauf exceptions, elle devra quitter la ville. Bien entendu la destination n’est pas précisée. C’est la première vague de déportation : les rafles commencent aussitôt et au deuxième jour le président du Judenrat, l’ingénieur Adam Czerniakow, se suicide. Lui savait parfaitement ce que signifiait le prétendu «départ à l’Est» et ne pouvait amoindrir sa responsabilité qu’en disparaissant.

 

C’est alors que les rafles se succèdent, opérées par les gendarmes, les Ukrainiens et la police juive, au rythme de plusieurs milliers par jour (de 1600 à 13 000 selon les auteurs…). Les partants sont rassemblés sur l’Umschlagplatz (devant la gare) et pendant un moment on leur distribuera 3 kg de pain et 1 kg de confiture, de telle sorte qu’il y aura des milliers de volontaires affamés, persuadés qu’on ne leur donnerait pas ça si on voulait les massacrer.

 

Pourtant la vérité commençait à se savoir : un envoyé avait été expédié du côté «aryen» et avait contacté un cheminot. Avec lui il se rend sur la ligne ferroviaire qu’empruntent les convois de déportés se rendant à Treblinka. Les cheminots de l’endroit leur apprennent que «tous les jours un train de marchandises, rempli de gens en provenance de Varsovie, emprunte cet embranchement et revient vide. Aucun convoi alimentaire ne passe par là et la gare de Treblinka est interdite à la population civile. Preuves tangibles que les gens qui y sont conduits sont exécutés».


Au mois de septembre 1942 il reste moins de 60 000 habitants dans le ghetto et en juillet les organisations résistantes se réunissent (sauf les sionistes de droite) et créent l’Organisation Juive de Combat (OJC) avec un commandant de la Hachomer [mouvement de jeunesse juive, créé en 1913, en Pologne], Mordechaï Anielewicz, et un adjoint du Bund, Marek Edelman.

 

L’OJC ne comprend que quelques centaines de combattants (de 500 à 2000 selon les auteurs). Elle a très peu d’armes: quelques dizaines de revolvers en mauvais état, des grenades et des cocktails Molotov fabriqués sur place, quelques fusils et un seul pistolet-mitrailleur. Des groupes de combat sont formés qui pratiquent des attentats, attaquent les SS et libèrent des prisonniers. L’OJC règne dans le ghetto qu’elle couvre d ‘affiches, avec le soutien de la population restante. C’est alors que les nazis décident d’en finir et va commencer la deuxième vague de déportations.

 

Le 19 avril 1943, à 4 heures du matin, 2000 à 3000 Waffen SS, auxiliaires ukrainiens, lettons et policiers polonais commencent à pénétrer dans la place. Ils seront rejoints par des troupes motorisées, des blindés et de l’artillerie. A leur grande surprise ils seront accueillis par un déluge de feu venant des quatre coins des rues. Il y aura d’assez nombreux morts et deux chars seront incendiés. Après quelques heures de combat acharné, les assaillants s’enfuient et à 14 h il n’en reste plus un. Ils referont une tentative le lendemain mais sans plus de succès. Ce n’est qu’au troisième essai qu’ils parviendront jusqu’au ghetto central qui sera incendié et littéralement rasé. La moitié des combattants juifs périra pendant les combats.

 

De nombreux survivants décideront de se suicider collectivement et parmi eux Mordechaï Anielewicz qui était à la tête de l’OJC, après avoir tué son amie, répétant ainsi le geste des Hébreux, en lutte conte les Romains, à Massada, au premier siècle après J-C. Quelques combattants parviendront à s’enfuir par les égouts, rejoindront la Résistance polonaise et participeront à l’autre insurrection de Varsovie en août 1944.


Parmi eux Marek Edelman qui a rapporté ultérieurement de façon émouvante et vivante l’histoire de l’insurrection du ghetto. En conclusion, nombre d’auteurs font remarquer que cet événement unique jusque-là dans l’Europe occupée a été pratiquement passé sous silence par les futurs vainqueurs occidentaux. La radio et la presse anglo-saxonnes en parlèrent très peu, après quelques jours de tractation entre le Foreign Office et le gouvernement polonais en exil à Londres.

 

Les Britanniques voulaient « vérifier l’exactitude des faits » et souhaitaient ménager leur allié polonais pas particulièrement philosémite. Il fut également ignoré par la majorité des Polonais dont l’antisémitisme traditionnel leur permit de supporter gaillardement l’assassinat de 3 millions de juifs de chez eux. Il ne s’agissait pas de Polonais «collabos», car ceux qui auraient pu les aider, les résistants de l’Armia Krajowa (Armée de l’intérieur), dépendant du gouvernement en exil à Londres, disposaient de dizaines de milliers de fusils, de grenades, et de milliers de pistolets dont ils eurent la générosité d’en offrir 9 aux combattants du ghetto…

 

Quant aux Soviétiques, ils étaient encore à mille km de Varsovie, mais un an plus tard, en août 1944, alors qu’ils s’y trouvaient à deux pas, au bord de la Vistule, et que les résistants avaient déclenché l’insurrection, ils ne bougèrent pas et laissèrent les nazis l’écraser au bout de 63 jours. Les communistes français ont alors raconté que l’insurrection avait été déclenchée sans contact avec l’armée rouge, qu’il s’agissait d’une décision criminelle des dirigeants polonais de Londres, que les nazis y avaient poussé et que les Russes, heureusement, ne sont pas tombés dans le piège. On imagine ainsi ce qui se serait passé si les Soviétiques avaient atteint Varsovie un an auparavant…

 

En ce qui concerne l’insurrection du ghetto et la discrétion des futurs libérateurs, un autre suicide eut lieu mais à Londres: le 17 décembre 1943, pour protester contre l’indifférence des puissances occidentales au massacre des juifs polonais, Artur Zygelboïm mettait fin à ses jours. Il représentait le Bund auprès du gouvernement polonais en exil.

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 12:39

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Par Ivan du Roy (12 avril 2013)

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Triste symbole

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Alors qu’une nouvelle loi oblige les organisations non gouvernementales russes à se déclarer comme des « agents de l’étranger » si elles perçoivent des financements internationaux, le journaliste Mikhail Beketov est mort le 8 avril, à l’âge de 55 ans.

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Mikhail Beketov était le rédacteur en chef de La Pravda de Khimki, un journal local de cette banlieue de Moscou.

 

Il avait été le premier à dénoncer les aberrations du projet d’autoroute reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, dont le tracé détruit partiellement la dernière forêt moscovite. Et à révéler des présomptions de corruption régnant autour de ce « partenariat public-privé » conclu entre les autorités russes et la multinationale française Vinci, qui possède près de 40% du consortium qui exploitera les péages de la future autoroute.


En novembre 2008, Mikhail Beketov avait été sauvagement agressé à son domicile par des hommes masqués.

 

Une agression qui le laisse à moitié paralysé et amputé d’une jambe. « Ils en ont fait un légume », racontait alors à Basta ! Evgenia Chirikova, militante écologiste russe, et porte-parole de la contestation. Cinq ans plus tard, l’ancien parachutiste et reporter de guerre, un géant de 2 mètres, décède d’étouffement ou d’une crise cardiaque à l’hôpital.

 

Ses agresseurs d’il y a cinq ans, eux, n’ont jamais été inquiétés.  

 

« Misha [Mikhail Beketov] a été le premier à comprendre que ce projet était entâché de corruption », confie Evgenia Chirikova après l’annonce de son décès. « Mais, à l’époque, Misha était seul et très exposé. » Depuis l’agression, le mouvement de défense de la forêt de Khimki a émergé et s’est amplifié pour devenir l’un des symboles de la contestation du régime de Poutine.


Le mouvement avait interpellé le PDG de Vinci Xavier Huillard en 2010, en espérant que l’entreprise de BTP « souhaite n’avoir rien en commun avec ce projet qui porte atteinte aux droits des citoyens de Russie et à l’environnement, et dont le site de réalisation est surveillé par des hommes armés et masqués ».

 

« Le tracé a été décidé et reste du ressort des autorités russes et à ce stade Vinci n’intervient pas sur le chantier », avait alors répondu la direction du groupe à Paris. La contestation a fait temporairement reculer le gouvernement, le Président de l’époque Dmitri Medvedev – qui se partage alternativement le poste avec Vladimir Poutine – suspendant les travaux en 2011. Depuis, ceux-ci ont repris. Dans un contexte où les mouvements sociaux et écologiques risquent encore davantage d’être inquiétés et criminalisés.

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http://www.bastamag.net/article3038.html

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 12:00
dimanche 14 avril 2013
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Après cinq ans d'études à la fac de Lille, Camille Lerquet décide, en 2010, de s'inscrire dans une grande école, à Paris, pour optimiser ses chances de trouver un emploi.
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Montant : 16 000 € les deux ans. Sans compter les loyers, 400 € par mois. « Je n'avais que 2 000 € d'économies. Mes parents payaient déjà mon loyer et les frais de la vie courante. Alors j'ai souscrit un prêt de 14 000 €. » Dans le milieu bancaire, un chiffre se chuchote : 12 % des étudiants contracteraient des prêts pour financer leurs études. Une estimation en hausse de quatre points en quatre ans, puisque l'Observatoire de la vie étudiante évaluait cette part à 8 % en 2008.


Chômage des jeunes à 27 %


Mais le phénomène est difficile à chiffrer précisément. Les seules données dont on dispose sont celles du « prêt étudiant Oseo » (1), lancé en 2008 par le gouvernement Fillon. Depuis leur création, 37 378 prêts Oseo d'un montant moyen de 8 000 € ont été souscrits, dont 1 968 en Bretagne, 1 783 en Pays de la Loire et 736 en Basse-Normandie.

 

A vrai dire, le dispositif n'a jamais vraiment décollé.

 

Pour les uns, les banques ne joueraient pas le jeu, exigeant caution et conditions de ressources. D'autres expliquent cet échec par la frilosité des étudiants. Pour Emmanuel Zemmour, président de l'Unef, si ce prêt ne marche pas, c'est « parce que les étudiants ne sont pas disposés à s'endetter sans savoir s'ils seront capables de rembourser ensuite. Avec un taux de chômage des jeunes de 27 %, ce n'est pas comme si l'on pouvait compter sur un marché de plein-emploi ». Or le remboursement des prêts démarre souvent dans les six mois suivant la fin des études... que l'on ait trouvé un emploi ou non.


Désormais diplômée, Camille, fille de médecin, a trouvé un job dans son domaine, le marché de l'Art. Mais, payée au Smic, elle ne s'en « sort pas ». Les 270 € de mensualités de son prêt réglés, ses 400 € de loyer débités, ses 300 € de frais de la vie courante défalqués (électricité, assurance, entretien de sa voiture, carte de transport...), il lui reste 230 € pour se nourrir, payer son forfait téléphonique, et s'accorder de petits plaisirs. Alors ses parents, qui avaient déjà pris en charge la première année de remboursement de son prêt, l'aident.


L'essentiel des ressources des étudiants provient, comme pour Camille, de la famille.

 

« Pour un foyer de classe moyenne, cela peut représenter jusqu'au tiers du budget mensuel », relève l'Unef. Les bourses et aides publiques étant déjà « insuffisantes », avec la crise et l'augmentation du coût de la vie, le syndicat craint que les familles soient de moins en moins en mesure de les financer. Et que le nombre d'étudiants emprunteurs n'augmente.


Xavier Niel, fondateur de free, y croit. L'entrepreneur vient d'investir dans le site financetesetudes.com, qui propose aux étudiants de négocier pour eux un prêt au meilleur taux, en faisant jouer la concurrence entre les banques. Seul précaution à prendre, pour Christian Kamayou, créateur du site : « que l'étudiant ne s'endette pas pour une charge disproportionnée par rapport au rendement probable de ses études ».


Si c'était à refaire, Camille n'est pas certaine qu'elle ferait les mêmes choix. « Même si j'aime mon métier et que l'école m'a beaucoup appris, je me demande parfois si ça vaut le coup d'investir dans ses études : quitte à commencer au Smic, autant le faire le plus tôt possible. »

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Dossier : Laure ANELLI.
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