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Europe écologie les Verts : de renoncements en reniements…
EÉLV a opéré un glissement à droite en passant un accord de gouvernance avec le PS, parti social-libéral productiviste et pronucléaire, et a renié de fait une grande partie de son programme. Dans les collectivités territoriales où, depuis des années, leurs éluEs sont aux affaires avec le PS (et le FDG), ils cogèrent le système, sans heurts. Et ce ne sont pas les mesurettes type Agenda 21 qui feront oublier leurs renoncements.
Mais leur participation au gouvernement Hollande a acté une étape supplémentaire dans la droitisation de leur mouvement car ils ont accepté, au nom de la solidarité
gouvernementale, de la recherche de notabilité, d’abdiquer sur leurs revendications.
De la même manière qu’un réformiste pense pouvoir défendre les droits et les enjeux sociaux dans le cadre du système capitaliste, les tenants de l’écologie politique tels Cohn-Bendit, de Rugy, Duflot prétendent que le capitalisme peut relever les défis écologiques. Ils partagent les mêmes platitudes libérales que Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot et autres businessmen vert pâle.
Or, ce que l’on nomme le « capitalisme vert » est une arnaque.
Le système les absorbe tous sans difficulté, mais sans que cela change quoi que ce soit en profondeur à sa nature et à son pouvoir de nuisance. EÉLV en arrive même à soutenir l’intervention militaire française au Mali, en refusant d’y voir une défense des intérêts géostratégiques et économiques des multinationales comme Areva. Refuser de voir que le marché est responsable et que seules des initiatives publiques, des entreprises publiques, des nationalisations par expropriations sont indispensables, c’est se bercer d’illusions et donner des coups d’épée dans l’eau. Nous n’oublions pas pour autant tous les militants et sympathisants d’EÉLV qui rejettent la dérive droitière de leur parti, avec qui nous partageons les discussions et les luttes.
Le Parti de gauche : des avancées mais quelle démocratie ?
Le PG a organisé des assises sur le thème de l’écosocialisme. Le PG propose de réelles avancées en rupture avec le productivisme qui ne doivent pas manquer d’animer les débats au sein du FdG dominé par un PCF productiviste et pronucléaire. Si nous partageons bon nombre de constatations sur la dégradation constante de l’environnement, sur l’épuisement généralisé des ressources et sur l’exploitation commune des humains et de la nature, nous divergeons sur les propositions de sortie de la crise écologique.
Le PG recommande de partir des besoins réels de la population et de sortir de la loi du profit.
Mais qui décidera des besoins ? Quelles procédures contre les tendances bureaucratiques ? Que produire ? Qui va trancher ces questions ? Pour le PG, c’est l’État qui serait le garant de l’intérêt général. On sait que ces illusions débouchent inévitablement sur une pratique parlementariste visant à prendre le contrôle de l’État, une voie réformiste qui n’assure en rien la sortie du capitalisme. Aucune réforme ne convaincra jamais l’armée, la police, la magistrature, les hauts fonctionnaires… de collaborer à une politique impliquant le contrôle ouvrier et citoyen généralisé.
De fait, rien n’est dit sur la nécessaire lutte anti-étatiste et antibureaucratique et les moyens d’assurer les prises de décisions par la population elle-même. Nous divergeons sur ces questions avec le PG qui défend la République avec ses colonies, son budget militaire et sa force de frappe atomique.