« Abasourdis » : ce mot revenait en boucle dans la bouche des délégués syndicaux FO, CFDT et CGT, après la réunion du comité central d’entreprise du groupe Doux, mardi, à Châteaulin (Finistère).
Les élus du personnel ont claqué la porte en milieu d’après-midi, refusant de signer une motion de confiance à la nouvelle direction.
« Elle nous demandait d’approuver un texte dans lequel elle garantissait les emplois et le maintien des marques commerciales, le non-démantèlement de l’entreprise, la non-participation majoritaire de banques ou de groupes industriels au capital de Doux, explique Raymond Gouiffes, délégué central CGT.
Nous étions d’accord avec tous ces points. Mais, dans la foulée, elle nous a parlé d’une première vague de licenciements dans les emplois administratifs, et ça, nous ne pouvions pas le cautionner. »
Même sentiment de colère chez Nadine Hourmand de FO et Jean-Luc Guillart de la CFDT : « Nous n’avions plus confiance dans cette direction. »
L’ancien directeur convoqué
L’ancien directeur général Guy Odri et l’ex-secrétaire général Herrick Pinguet seront convoqués, le 11 juin, devant les nouveaux dirigeants pour s’expliquer sur leur gestion passée. Raymond Gouiffes appelle les salariés à manifester, ce jour-là, devant les fenêtres du siège.
« Ces deux personnes ont contribué à la fermeture de 13 sites, depuis 2003, et à la suppression de milliers d’emplois, explique le délégué. Nous le leur rappellerons bruyamment. »
Les élus du personnel ont quand même obtenu la nomination du cabinet d’expertise comptable Syndex pour une mission d’audit sur le groupe. « Nous lui demanderons d’enquêter sur l’état des finances et sur d’éventuelles pistes de repreneurs. »
La FNSEA veut une « introspection »
Au-delà des difficultés du groupe Doux, Xavier Beulin, président de la FNSEA, réclame « une introspection, un travail de fond sur les filières animales et singulièrement sur la filière avicole ». La filière française a des problèmes de compétitivité face à ses concurrentes européennes.
« Elle a aussi des difficultés avec les acheteurs de la grande distribution qui pressurent quand même beaucoup les entreprises. »
Jean-Paul LOUÉDOC.