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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 08:43
Publication: 12/03/2013 05:00
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MUTUELLES - Il est beaucoup question actuellement du financement des soins au parcours, mais ne serait-il pas plus utile de s'intéresser au parcours du financement? Est-on sûr que les sommes considérables dépensées par les systèmes de santé sont bien utilisées et sont destinées en priorité aux malades?

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Le magazine Time a publié fin février 2013 une vaste enquête menée aux États-Unis sur ce sujet. Ce long article, dont la lecture est déconseillée aux âmes sensibles, est annoncé ainsi en couverture de l'hebdomadaire: "Pilule amère, pourquoi les factures médicales sont en train de nous tuer?". Dans l'éditorial, il est rappelé qu'en valeur absolue, les dépenses de santé des États-Unis, près de 20 % du produit intérieur brut, égalent à elles seules les dépenses de santé des dix pays qui les suivent dans la liste des pays dépensant le plus pour la santé (Japon, Allemagne, France, Chine, Royaume-Uni, Italie, Canada, Brésil, Espagne et Australie), alors que les performances globales du système de santé américain sont inférieures à celles des autres pays développés.


Plusieurs institutions américaines, dont l'Académie nationale des sciences, viennent de publier un rapportaccablant sur le système de santé américain intitulé La santé aux États-Unis dans une perspective internationale: espérance de vie diminuée, moins bonne santé. Le journaliste du Time Magazine demande:

  • "Pour quelles raisons, bonnes ou mauvaises, être atteint d'un cancer signifie payer son traitement en comprimés un demi-million ou même un million de dollars?"
  • "Comment se fait-il qu'un séjour aux urgences pour une douleur thoracique qui se révèle être une indigestion se solde par une facture qui excède le coût d'un semestre de collège?"
  • "Comment expliquer qu'une seule dose de médicament, si merveilleux soit-il, coûte plusieurs milliers de dollars?"
  • "Pourquoi les examens complémentaires effectués au cours d'un passage de quelques jours à l'hôpital excèdent le prix d'une voiture?"
  • "L'économie de la santé est-elle si particulière pour que les avancées technologiques fassent grimper les prix plutôt que de les réduire?"

Les salaires des administrateurs et managers des hôpitaux à but non lucratif, établissements qui ne paient pas d'impôt sur les sociétés, sont astronomiques.

 

Les quatorze administrateurs du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York sont payés plus de 500.000 dollars annuels et six d'entre eux plus d'un million. Dans les villes moyennes, les hôpitaux sans but lucratif sont les entreprises qui dégagent les profits les plus élevés. Un établissement de ce type situé dans le Connecticut facture les hémogrammes dix fois le prix coûtant. Ailleurs, on fait payer aux patients les blouses des chirurgiens plus de trois fois leur prix d'achat, ou les tubulures des perfusions, alors que normalement ces fournitures font partie du forfait. Il arrive que la même prestation soit facturée trois fois. L'activisme médical est débridé, avec une multiplication d'examens complémentaires redondants, inutiles ou de grade supérieur à ce qui serait nécessaire.

 

Chaque hôpital a des tarifs très élevés établis sur des bases arbitraires.

 

Des rabais sont négociés avec les compagnies d'assurances. Medicare et Medicaid, qui sont financés par des fonds publics, ne paient que ce qu'ils considèrent comme le prix coûtant (soit souvent 5 à 10 fois moins que le tarif de base des établissements). Les citoyens sans couverture publique ou privée, ou avec une couverture privée insuffisante car plafonnée, paient le plein tarif (s'ils le peuvent: aux États-Unis, 60 % des faillites personnelles sont liées aux frais médicaux). Certains avocats spécialisés proposent leurs services pour faire diminuer la note.


Les dépenses en actions de lobbying du secteur de la santé sont trois fois supérieures à celles du complexe militaro-industriel.

 

Toutes les lois qui pourraient contribuer à réguler ce système sont âprement combattues. Cela explique pourquoi la réforme Obama ne va pas vraiment corriger ces excès: "Pour faire simple, avec l'Obamacare nous avons changé les règles de qui paie quoi, mais nous n'avons pas fait grand chose pour changer les prix."


En France, même si l'organisation du système de santé est (pour l'instant) fort différente de celle des États-Unis, les abus et gaspillages vont bon train. Il faudrait chiffrer les ressources consommées par les nombreuses agences publiques, les cabinets conseils et les agences de communication sollicités par ces mêmes agences et les établissements hospitaliers, les nombreuses et redondantes strates administratives qui diluent les responsabilités et freinent les décisions, les soins non pertinents, les traitements inefficaces pourtant remboursés par la collectivité, la production infinie de documents, rapports, plans, projets, contrats, protocoles, lettres d'informations, recommandations, bilans et études, souvent déconnectés de la réalité et encore plus souvent sans lendemain, les salaires, avantages et frais des dirigeants des agences, hôpitaux, cliniques, mutuelles et assurances?...


A propos des mutuelles et assurances, dont les cotisations et les primes augmentent de façon soutenue et ininterrompue, il faut lire la tribune du professeur André Grimaldi dans le Huffington Post et la lettre ouverte au mouvement mutualiste ("Solidarité ou business?") qu'il a cosignée avec Frédéric Pierru sur Mediapart. Les excès dénoncés aux États-Unis nous guettent si on laisse se développer le secteur des mutuelles et des assurances au lieu de renforcer la sécurité sociale.


L'Institut Montaigne, groupe de réflexion fondé par le président d'honneur du groupe Axa, a diffusé en 2011 un document sur ses propositions en matière de politique de santé. Il souhaite "promouvoir les établissements privés à but non lucratif et permettre de nouvelles formes d'organisation des établissements de santé". Il n'hésite pas à proposer "de permettre aux établissements publics d'être gérés comme le privé à but non lucratif". Il souhaite "mettre en concurrence les différentes entités chargées de gérer le risque maladie: caisses primaires d'assurance maladie, mutuelles, compagnies d'assurance, instituts de prévoyance, et certainement d'autres entités qui verront le jour. Ces institutions géreront la globalité du risque et susciteront la mise en place, à partir des professionnels de santé et des services hospitaliers référencés (publics ou privés), de véritables réseaux de santé... ", bref, tout ce qui rend archi-coûteux, inefficient et profondément inégalitaire le système de santé américain, mais florissantes les compagnies d'assurances. On relève que le privé à but non lucratif -dont les pratiques sont dénoncées par Steven Brill- est l'avenir radieux promis à l'hôpital public par l'Institut Montaigne!


Il faut plus que jamais défendre la sécurité sociale contre le danger que représenterait pour nos porte-monnaie et la santé publique l'avènement des mutuelles et assurances comme acteurs prépondérants du secteur de la santé, sans parler des menaces qu'elles feraient peser sur l'indépendance professionnelle des médecins et l'éthique des soins.


LIRE AUSSI:

http://www.huffingtonpost.fr/bernard-granger/assurances-mutuelles-sante_b_2852838.html

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 14:42
L'Inde montre la Voie (ferrée) 12/03/2013
Les trains victimes de la neige … ou du libéralisme ?

Le trafic ferroviaire est très perturbé, de nombreux trains sont supprimés, des dessertes ne sont pas assurées, les horaires ne sont plus respectés.

 

La fédération des syndicats SUD-Rail n’ignore pas les difficultés liées au froid et aux chutes de neige. Les cheminots et les cheminotes ont l’habitude de ce type de conditions : ils et elles exercent un travail pénible, dangereux mais utile à la collectivité. C’est le service public. Mais depuis des années, les directions de la SNCF et de RFF ainsi que les gouvernements successifs, ont d’autres préoccupations que le service public : il faut « être plus rentable, faire des économies, être compétitifs, améliorer la compétitivité »… 

 

La rentabilité, les économies, la compétitivité, la productivité, sont des formules utilisées pour cacher la réalité : là comme ailleurs, il s’agit d’accroître l’exploitation de celles et ceux qui travaillent, de celles et ceux qui font tourner l’économie, de celles et ceux qui ne cessent de faire croître la richesse du pays, et se font voler le produit collectif de leur travail par une minorité. 

 

S’agissant de services publics, nous constatons que rentabilité, économies, etc. ont des conséquences pour les usagers : quand il n’y a plus assez de personnel pour entretenir et faire fonctionner correctement le réchauffage des aiguillages, pour nettoyer les quais, pour entretenir les voies, quand les opérations de maintenance des trains sont de plus en plus espacées, quand le réseau et les infrastructures sont quasiment laissés à l’abandon durant des années, … Alors les campagnes de propagande, même rebaptisées « communication », ne font plus illusion ... les trains ne roulent plus ! 

La fédération SUD-Rail salue le travail des cheminotes et des cheminots, et partage la colère des usagers confrontés à un service public ferroviaire qui, au moindre évènement, n’a plus les moyens de fonctionner. 

Nous avons besoin de trains non supprimés, à l’heure, de cheminot-es au service des usagers dans les gares et dans les trains, d’un service public ferroviaire capable d’assurer sa mission même s’il neige en hiver, même s’il fait chaud en été, même s’il y a des feuilles mortes en automne. Le gouvernement a décidé une réforme de l’organisation du système ferroviaire : c’est le moment pour les usagers et pour tous les travailleurs/ses du rail de faire entendre leurs exigences ! 

 

Source: SUD Rail

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 14:29

Suite à la mise en place des franchises médicales instituées par Roselyne Bachelot, ministre de Sarkozy, Bruno–Pascal Chevalier, malade du sida, avait mené une grève des soins pour protester contre cette remise en cause de la solidarité de notre système de santé.


De nombreuses voix s'étaient élevées à ses côtés et au sein du Collectif national contre les franchises médicales.

François Hollande, alors 1er secrétaire du Parti Socialiste, s'était ainsi engagé à supprimer les dites franchises médicales.


Aujourd'hui, près d'un quart des Français renoncent à des soins faute de moyens.

 

Les franchises médicales et les dépassements d’honoraires sont toujours un des freins principaux à l'accès aux soins et il est plus que jamais nécessaire de les supprimer !


Pour l'accès aux soins pour toutes et tous partout !

Pour exiger la suppression des franchises médicales et des dépassements d'honoraires !


Rassemblement mercredi 13 mars 2013 à l'appel du collectif Notre Santé en Danger devant le ministère de la santé, avenue Duquesne à Paris, de 15h à 19h, avec conférence de presse à 17H00


Rassemblement devant la préfecture à Bordeaux, de 11H30 à 13H00 (Préfecture de Mériadeck, côté tram)


Rassemblement devant l'ARS à Toulouse, de 12H à 14H


 

Collectif Notre Santé en Danger, le 12 mars 2013

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 14:23

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 185 (07/03/13)

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Alors que les scandales autour de l’agroalimentaire se multiplient, la restructuration du secteur continue, avec la complicité des pouvoirs publics.

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Le démantèlement du groupe volailler Doux, et sa reprise partielle par le groupe Duc, en est l'illustration. Lors du dépôt d'offres de reprise du groupe volailler Doux en redressement judiciaire, Montebourg estimait que « le compte n'y est pas dans les offres », « toute solution qui séparerait les actifs des sites n'est pas envisageable »…

 

Deux mois plus tard, le groupe est démantelé, et 1 000 emplois sur 1 700 sont supprimés.

 

À Boynes (Loiret), sur 172 salariéEs, 96 sont conservéEs. TouTEs les salariéEs sous statut handicapé, une partie des salariéEs étrangerEs et la majorité des salariéEs syndiquéEs (46 des 58 à la CFDT) sont envoyés à Pôle emploi.

 

Une vraie liste noire… avec l'accord de l'inspection du travail et des pouvoirs publics.


Depuis le rachat par Duc et le départ de 85 personnes, les conditions de travail se sont encore détériorées : cadences infernales, surcharge de travail, non-remplacement des congés ou arrêts maladie. C'est la flexibilité totale – on sait à quelle heure on commence, mais pas à laquelle on termine – et il n'est pas question d'heures supplémentaires.


Si tout va très mal pour les salariéEs, les patrons, eux, sont choyés.

 

Même si la Commission européenne va diminuer de moitié ses subventions, elles devraient encore se monter à plusieurs dizaines de millions d’euros, sans parler du « crédit d’impôt compétitivité et emploi » du gouvernement, ni des subventions de la région et du conseil général. Mais, gare à la révolte. Mi-février, dès 4 heures du matin, une partie du personnel a monté devant les portes de l’usine un piquet de grève aux cris de « Halte aux cadences infernales » !

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Correspondant

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 14:16

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 185 (07/03/13)

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Mardi 26 février à Montreuil… Des tracts du PCF 93 appelant à combattre un chantier

 

  Des riverains réunis en présence de l’UMP, mais aussi de Jean-Pierre Brard, ancien maire de la ville et député apparenté PCF. Des élus PCF de la ville, distribuant des tracts « non au ghetto, oui aux espaces verts » et bloquant la rue. Et trois engins de chantier qui ont eu leurs pneus crevés à la perceuse.

 

Qu'est-ce qui peut provoquer autant d’hostilité ?


Il s'agit de la construction de « logements passerelles », des Algeco placés sur un petit terrain vague et destinés à accueillir des familles de Roms ! Il est clair que les Algeco prévus pour loger ces familles ne sont pas une réponse durable à la hauteur des besoins. Mais leur refuser l'accès à ces logements précaires revient à les rejeter à la rue. Une réalité qui n'a pas l'air d'émouvoir les riverains hostiles à leur venue ni ceux qui ont soutenu publiquement cette opération « coup de poing ».


Soutenu par la mairie de Montreuil, la région et l’Europe, ce projet, loin d’être parfait, a au moins la qualité de ne pas laisser des familles dans la rue et rompt avec la politique du bulldozer et de la chasse aux Roms que nous connaissons trop souvent en Seine-Saint-Denis.

 

Et le NPA Montreuil déplore que des partis et des militantEs de gauche flirtent avec la xénophobie,

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menant sur ce terrain une politique qui fait les bonnes affaires du Front national. Cet acte solitaire a été dénoncé par la plupart des autres organisations de gauche sur la ville.

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Thibault Blondin

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http://npa2009.org/content/roms-pcf-le-jeu-dangereux

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 13:42
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La cartographie des zones vulnérables à la pollution des eaux par les nitrates agricoles - dans le cadre de la directive européenne dite Nitrates - a été révisée en 2012 sur la base des concentrations observées dans les eaux souterraines et superficielles en 2010-2011.
 
Aujourd’hui, environ 55 % de la surface agricole de la France est classée en zone vulnérable, 100 % de la surface agricole en Bretagne est classée en zone vulnérable.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 13:23

karl

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Auteur de L'impossible capitalisme vert, Daniel Tanuro propose dans cet article une analyse du Manifeste écosocialiste du Parti de gauche. Mettant en évidence les avancées réelles contenues dans ce texte mais aussi ses limites, il contribue ainsi au débat crucial sur la nécessaire stratégie écosocialiste. 

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Le Manifeste écosocialiste du Parti de Gauche est un document important. Pour la première fois en France, une force politique représentée dans les enceintes parlementaires se réclame de l’écosocialisme pour tenter de conjuguer revendications sociales et exigences écologiques, dans une perspective de rupture avec le capitalisme. La condamnation du productivisme est sans appel.

 

Le fait que le texte écarte comme socialement injuste et écologiquement criminelle la stratégie social-démocrate de relance du système (Thèse 6 : « Nous n’attendons donc ni la reprise de la croissance ni les effets bénéfiques de l’austérité : nous ne croyons ni à l’une ni aux autres ») témoigne d’une prise de conscience de la gravité de la situation ainsi que de l’urgence des mesures à prendre pour y faire face. C’est dire que le Manifeste contribue à ouvrir un débat politique fondamental : quelle alternative à la cogestion du capitalisme par les Verts et le social-libéralisme ? Quel programme, quel projet de société, quelle stratégie pour un socialisme antiproductiviste ?


Ce débat ne fait que commencer.

 

La gauche, pour l’approfondir, gagnerait à s’immerger davantage encore dans les problèmes environnementaux, dont elle peine à prendre la mesure. A cet égard, la pente gravie par le Parti de Gauche depuis que ses fondateurs ont quitté le PS est remarquable. Cependant, le point n’est pas encore atteint à notre avis d’où les militant-e-s pourraient embrasser du regard toute l’immensité des défis. Le chemin qui reste à parcourir peut se mesurer notamment au fait que le Manifeste écosocialiste du PG considère les technologies comme socialement neutres (Thèse 13 : « Le problème n’est pas la technique en soi mais bien l’absence de choix et de contrôle citoyen »… comme si l’hypothèse d’un « nucléaire socialiste » était envisageable !) et ne dit rien des agrocarburants, du gaz de schiste ou de la capture-séquestration du carbone. Mais notre principale critique est que le PG ne se prononce pas pour l’abandon des combustibles fossiles et n’aborde pas franchement certaines contraintes majeures de la transition vers un système intégralement fondé sur les énergies renouvelables. En fait, en dépit de toutes les excellentes choses qu’il contient, le Manifeste du PG ne semble pas saisir l’ampleur formidable du défi énergétique/climatique à relever dans les quarante ans qui viennent et qui constitue selon nous la raison essentielle pour laquelle l’écosocialisme est une nécessité brûlante.

 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 12:55
par Mona Chollet, mardi 12 mars 2013

« Les musulmans semblent éprouver un sentiment de puissance virile à voiler leurs femmes, et les Occidentaux à les dévoiler »,

 

écrivait l’essayiste marocaine Fatema Mernissi dans Le Harem et l’Occident (Albin Michel, 2001). L’engouement des médias français pour des figures comme les Femen ou Aliaa El-Mahdy, l’étudiante égyptienne qui, en 2011, avait posé nue sur son blog (1), offre une nouvelle confirmation de la justesse de cette observation. On a pu voir sur France 2, le 5 mars, un documentaire consacré au collectif d’origine ukrainienne implanté en France depuis un peu plus d’un an (2), et un autre intitulé Aliaa, la révolutionnaire nue sur Public Sénat pour le 8 mars, Journée internationale des femmes.


Tant pis pour les milliers de femmes qui ont le mauvais goût de lutter pour leurs droits tout habillées, et d’offrir un spectacle moins conforme aux critères dominants de jeunesse, de minceur, de beauté et de fermeté. « Le féminisme, c’est ces femmes qui ont défilé dans les rues du Caire, pas les Femen ! Et sur ces femmes-là, je vois peu de documentaires TV », s’insurgeait sur Twitter, le 6 février dernier, la correspondante de France Inter en Egypte, Vanessa Descouraux. En France, les organisations féministes « se voient désormais plus souvent interpellées sur ce qu’elles pensent du mouvement d’origine ukrainienne que sur leurs propres actions » (3).

« Si tu montres tes nichons, je reviens avec mon photographe »

Femmes, vous voulez vous faire entendre ? Une seule solution : déshabillez-vous ! En octobre 2012, en Allemagne, les réfugiés qui campaient devant la Porte de Brandebourg, au centre de Berlin, pour dénoncer leurs conditions de vie peinaient à attirer l’attention des médias. En colère, une jeune femme qui manifestait avec eux lança à un journaliste de Bild : « “Tu veux que je me mette à poil ?” Le journaliste acquiesce et promet de revenir avec son photographe. D’autres journalistes l’apprennent et voilà, la foule d’objectifs se réunit autour des jeunes femmes qui soutiennent les réfugiés. Elles ne se sont pas déshabillées, mais ont profité de l’occasion pour dénoncer le sensationnalisme des médias (4). »


Les Femen, elles, ont été plus pragmatiques. Lors de leurs premières actions, en Ukraine, en 2008, elles avaient inscrit leurs slogans sur leurs dos nus, mais les photographes ne s’intéressaient qu’à leurs seins. Elles ont donc déplacé les inscriptions (5)... Cet ordre des choses n’inspire pas d’états d’âme particuliers à Inna Chevchenko, l’Ukrainienne qui a exporté la marque Femen en France : « On sait de quoi les médias ont besoin, déclarait-elle en décembre à Rue89. Du sexe, des scandales, des agressions : il faut leur donner. Etre dans les journaux, c’est exister (6). » Vraiment ?


Certes, la militante féministe Clémentine Autain a raison de rappeler que « le happening, c’est dans notre culture. De la suffragette Hubertine Auclert, qui renversait les urnes lors des élections municipales de 1910 pour que les journaux de la IIIe République puissent avoir leurs photos trash à la Une, aux militantes du MLF qui balançaient du mou de veau dans les meetings des anti-avortement dans les années 1970, on sait aussi monter des coups (7) ! ». Ce mode d’action est aussi celui de l’association Act Up dans sa lutte contre le sida. Mais encore faut-il que derrière les « coups », il y ait un fond politique solide et bien pensé qui leur donne leur sens. Or, dans le cas des Femen, c’est peu dire que le discours ne suit pas. Quand il ne se révèle pas franchement désastreux.

Contre les vieilles femmes qui lisent des livres

La réduction permanente des femmes à leur corps et à leur sexualité, la négation de leurs compétences intellectuelles, l’invisibilité sociale de celles qui sont inaptes à complaire aux regards masculins constituent des pierres d’angle du système patriarcal. Qu’un « mouvement » — elles ne seraient qu’une vingtaine en France — qui se prétend féministe puisse l’ignorer laisse pantois. « Nous vivons sous la domination masculine, et cela [la nudité] est la seule façon de les provoquer, d’obtenir leur attention », déclarait Inna Chevchenko au Guardian (8). Un féminisme qui s’incline devant la domination masculine : il fallait l’inventer.

 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 12:44

 

Esther Vivas

 

La terre est une source de profit pour quelques uns, que ce soit ici ou à l’autre bout de la planète.

 

Dans l’Etat espagnol, le boom immobilier a laissé un héritage d’urbanisations en ruines, d’aéroports pratiquement sans avions, de villages fantômes, de grandes infrastructures en désuétude… Une réalité dont la photographe Julia Schulz-Dornburg a brillamment tiré le portrait dans son livre/inventaire « Ruines modernes, une topographie du profit ». Dans les pays du Sud, la soif du profit avec la terre expulse des paysans, des peuples indigènes et impose la monoculture pour l’exportation, de grandes infrastructures au service du capital ou la spoliation des ressources naturelles.


L’oligarchie au pouvoir en tire profit et négocie dans l’ombre des combines urbanistique, signe des projets d’aménagement du territoire et transforme le sol rustique en sol urbanisable. Les cas de corruption se multiplient. La culture du pot-de-vin est à la mode. Il se développe ainsi un nouveau caciquisme qui réalise de grandes affaires sur le dos et aux dépens des citoyens et du territoire. Sous d’autres latitudes, l’histoire se répète. Les gouvernements corrompus sont les meilleurs alliés des investisseurs qui veulent acquérir rapidement des terres bon marché. D’après un rapport de Intermón Oxfam, on vend à des investisseurs étrangers tous les six jours une superficie équivalente à la taille de la ville de Londres.

 

C’est la fièvre de la terre.


La privatisation et l’accaparement des terres sont à l’ordre du jour. Qu’y a-t-il de plus profitable que ce dont nous avons besoin pour vivre et pour manger ? Comme l’a amplement documenté l’organisation internationale GRAIN, la crise alimentaire et financière qui a éclaté en 2008 a donné lieu à un nouveau cycle d’appropriation des terres à l’échelle globale. Dans l’objectif d’assurer au-delà de leurs frontières la production de nourriture pour leurs populations, des gouvernements, des entreprises de l’agro-industrie et des investisseurs (fonds de pensions, banques), avides d’investissements nouveaux et rentables, achètent depuis lors des terres fertiles dans les pays du Sud. Une dynamique qui menace l’agriculture paysanne et la sécurité alimentaire des pays concernés.


Les peuples indigènes expulsés de leurs territoires constituent le fer de lance du combat contre la privatisation de la terre.

 

Une lutte qui n’est pas nouvelle et dont Chico Mendes, « seringueiro » (ouvrier cueilleur de latex), célèbre pour son combat en défense de l’Amazonie et assassiné en 1988 par des latifundistes brésiliens, fut une des principales figures emblématiques. Chico Mendes impulsa l’Alliance des Peuples de la Forêt, rassemblant des indigènes, des seringueiros, des écologistes et des paysans contre les multinationales du bois et revendiqua une réforme agraire accordant la propriété communautaire de la terre et son exploitation en usufruit par les familles paysannes. Comme il le disait souvent : « Il n’y a pas de défense de la forêt sans défense des peuples de la forêt ».


Sans aller plus loin, ici, dans l’Etat espagnol, le Syndicat des Ouvriers de la Campagne (SOC), qui fait partie duSyndicat Andalou des Travailleurs (SAT), est l’une des principales références quant à la lutte pour la terre et en défense des droits des travailleurs agricoles journaliers. Depuis plus d’un an, ils occupent et exploitent la propriété de Somonte, à Palma del Río (Cordoue), une terre que la Junta de Andalucía se disposait à vendre en dépit du fait que 1.700 personnes sont au chômage dans cette localité.


L’objectif des occupants est que cette propriété soit exploitée par des coopératives de journaliers au chômage au lieu de passer dans les mains de banquiers et de grands propriétaires terriens. Somonte est un symbole de la lutte du SOC et du SAT, tout comme l’est également la municipalité de Marinaleda et tant d’autres projets dont ils sont à l’initiative.

En Catalogne, aujourd’hui, un exemple très éclairant de la manière dont les intérêts privés s’imposent au détriment des besoins sociaux et collectifs dans l’utilisation de la terre, est offert par la masía (ferme traditionnelle catalane, NdT) Can Piella, avec ses terres attenantes et qui se situe dans les rares zones rurales qui subsistent dans la région métropolitaine de Barcelone. Abandonnée depuis plus de dix ans, elle a été occupée par un groupe de jeune qui a créé une association qui compte aujourd’hui 2.000 associés. Ils ont restauré la ferme, relancé l’activité agraire avec un potager communautaire, revitalisé son environnement et l’ont ouverte aux villages voisins : La Llagosta, Santa Perpètua de Mogoda et Montcada i Reixac. Actuellement, après trois ans et demi de fonctionnement, un ordre d’expulsion menace le projet. La compagnie immobilière qui, pendant une décennie a abandonné la ferme et qui n’a aucun projet pour elle, la réclame.


Au début du XXe siècle, Emiliano Zapata, paysan et symbole de la Révolution mexicaine, exigeait « La terre à ceux qui la travaillent ». Plus de cent ans ont passé et ce mot d’ordre conserve toute son actualité.


Source :


http://esthervivas.com/2013/03/11/la-tierra-para-quien-la-trabaja/
Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

 

http://www.avanti4.be/actualite/article/la-terre-a-ceux-qui


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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 12:24
Justice mercredi 13 mars 2013
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La Cour européenne des droits de l’Homme doit examiner jeudi le recours déposé par l’ancien militant politique lavallois, Hervé Éon, 61 ans, condamné pour « offense au chef de l’État » en 2008.


Lors de la visite du président de la République, Nicolas Sarkozy, le 28 août 2008, à Laval, Hervé Éon avait brandi une pancarte portant l’inscription « Casse-toi pov’con ». Une référence à la célèbre algarade entre Nicolas Sarkozy et un agriculteur, quelque mois plus tôt au Salon de l’agriculture.


Trente euros d’amende


Le procureur de la République, Alex Perrin avait décidé de poursuivre en ressuscitant le vieux délit d’offense au chef de l’État, inscrit dans la loi sur la presse de 1881. En novembre 2008, Hervé Éon avait été condamné à une « amende de principe » de trente euros avec sursis (le parquet avait requis mille euros). Une décision confirmée par la suite en appel, et pour laquelle Hervé Eon n’avait pas obtenu de pourvoi en cassation.


« Atteinte à la liberté d’expression »


L’avocate d’Hervé Éon, Me Dominique Noguères, demande aux juges européens de condamner la France pour atteinte à la liberté d’expression d’Hervé Éon. Selon elle, son droit à un procès équitable aurait par ailleurs été violé par le rejet de sa demande d’aide juridictionnelle. « Même si la condamnation a été très légère, il est ahurissant que ce monsieur ait été arrêté et poursuivi en justice pour offense au chef de l’Etat, estime l’avocate », affirme-t-elle, soulignant que « le nom du président de la République n’était même pas cité » sur la pancarte litigieuse.

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http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_--Casse-toi-pov-con-Herve-eon-en-appel-devant-les-juges-europeens_6346-2172736-fils-tous_filDMA.Htm

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Brennilis

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Mardi 7 mai

 Yves-Marie Le Lay,

Président de

Sauvegarde du Trégor

  Douarnenez

Librairie l'Ivraie à 20h00

 

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