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2 mars 2013 à 20h27
Une marée humaine a déferlé samedi sur le Portugal, Lisbonne en particulier, à l'appel d'un mouvement citoyen apolitique qui a réalisé ainsi une mobilisation exceptionnelle contre les mesures d'austérité, exigées par les créanciers du pays, sous assistance financière.
"La troïka et le gouvernement dehors", "le Portugal aux urnes", "élections maintenant", "démocratie participative", pouvait-on lire sur les banderoles portées par les manifestants. "Qui s'endort dans la démocratie, se réveille dans la dictature", "Bandits, rendez-nous notre argent" clamaient de petites affiches. "Aujourd'hui je suis dans la rue, demain ce sera toi", lisait-on sur une autre à côté d'un portrait du Premier ministre de centre-droit, Pedro Passos Coelho.
500.000 manifestants à Lisbonne selon les organisateurs
Selon le mouvement apolitique "Que la Troïka aille se faire voir", organisateur des rassemblements à
Lisbonne et dans une trentaine de ville du pays, quelque 500.000 personnes ont défilé dans la capitale où le cortège avait démarré au son de la chanson "Grândola Vila Morena", reprise en coeur
par les manifestants, la voix tendue d'émotion. Cette chanson, fréquemment entonnée par des contestataires au passage de membres du gouvernement, est devenue le symbole de la contestation au
Portugal après avoir été l'hymne de la Révolution des Oeillets de 1974 qui a permis l'instauration de la démocratie.
A la fin des manifestations elle a retenti au même moment du nord au sud du pays dans toutes les villes où des rassemblements ont eu lieu : de Porto, la grande ville du nord, où selon les organisateurs 400.000 personnes ont manifesté, à Faro la station balnéaire du sud. En fin de soirée, les autorités n'avaient communiqué aucune estimation du nombre de manifestants. "C'est le peuple qui est souverain", une phrase correspondant à un des vers du chanteur engagé José Afonso, créateur de la chanson "Grândola Vila Morena", était le principal mot d'ordre des rassemblements.
Les créanciers du Portugal, principales cibles
La cible principale a été l'inspirateur des mesures d'austérité du gouvernement, c'est-à-dire la
"troïka" (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du Portugal, actuellement à Lisbonne pour un nouvel examen des comptes du pays. Très actif sur les réseaux
communautaires, "Que la Troïka aille se faire voir" a réussi samedi à rééditer son succès du 15 septembre 2012 quand il avait mobilisé à travers le pays des centaines de milliers de personnes à
travers tout le pays.
"Ce genre de comptabilité n'est pas important", a toutefois estimé un des responsables du mouvement, Nuno Ramos de Almeida. "Ce qui l'est, a-t-il dit, c'est que les gens s'opposent à cette politique", en ajoutant : "Le gouvernement ne peut gouverner contre le peuple et je crois qu'il va tomber". "Cette manifestation est un signal clair que "la troïka" et le gouvernement sont de trop dans ce pays", a estimé de son côté le chef du Bloc de gauche (extrême-gauche) Joao Semedo.
L'austérité, contrepartie d'un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros accordé en 2011
La manifestation de samedi a ainsi donné une nouvelle dimension au mécontentement populaire contre les mesures
d'austérité mises en oeuvre par le gouvernement de centre-droit, en contrepartie du plan de sauvetage international de 78 milliards d'euros accordé au Portugal en
mai 2011. A Lisbonne, le défilé a été d'autant plus important que de nombreux militants du principal syndicat portugais, la CGTP, y ont participé. Le cortège principal a également été rejoint par
plusieurs "marées", c'est-à-dire autant de manifestations organisées par des enseignants, des professionnels de la santé, ou des retraités, parmi les plus touchés par les coupes budgétaires. Même
des militaires se sont joints au défilé qui s'est terminé vers 18 h 30 GMT face au Tage, sur la majestueuse et monumentale Place du Commerce, noire de monde. Après avoir procédé l'année dernière
à des baisses des salaires et des retraites, le gouvernement a décrété cette année une hausse généralisée des impôts et prévoit des économies supplémentaires de 4 milliards d'euros par le biais
d'une "réforme de l'Etat" qui doit être présentée à "la troïka" des bailleurs de fonds. A l'issue de leur examen, les créanciers pourraient alléger des objectifs budgétaires que le gouvernement
peine à respecter, alors que l'économie doit reculer cette année de 2% et que le chômage a atteint le taux record de 16,9%.
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Regardez, pas d'allocations familiales, pas de retraites, pas de sécu, pas d'hôpitaux... pour les pauvres, pas d'impôts pour les riches, et çà marche! C'est l'avenir!
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vendredi 1 mars 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 184 (28/02/13)
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Le gouvernement a décidé que rien, absolument rien, ne devait échapper à l’austérité. Des « experts » mettent sur la sellette le financement de la protection sociale, les régimes de retraites, les hôpitaux, la branche maladie de la Sécu… Et maintenant au tour des « allocs » !
Le gouvernement a lancé des ballons d’essai dans les médias et prétend attendre les conclusions d’un rapport demandé à Bertrand Fragonard, conclusions dont on peut
aisément deviner le contenu au vu de son récent livre (« Vive la protection sociale », éditions Odile Jacob, septembre 2012)…
Les mesures « au rendement significatif »…
« Fiscaliser les allocations » :
il s’agirait donc de les inclure dans la déclaration de revenus soumis à l’impôt. Les prestations versées par les CAF (allocation aux familles ayant au moins deux enfants, prestation d’accueil du jeune enfant, allocation logements, allocation pour les handicapés, etc.) sont déjà très insuffisantes. Les 127 euros mensuels d’allocation ne permettent pas de faire face aux charges de deux enfants. Et les foyers qui n’étaient pas imposables le deviendraient et devraient se serrer davantage la ceinture.
« Soumettre toutes les prestations à des conditions de ressources » :
il faudrait donc réserver les allocations familiales « à ceux qui en ont réellement besoin ». En réalité, c’est une mesure d’économie qui pourrait s'étendre à toute la Sécu. Les personnes un peu plus aisées seraient exclues des prestations sociales et incitées à souscrire à des assurances privées. Les allocations, pensions et remboursements seraient réservés aux plus pauvres. Privatisation et assistance : le rêve du Medef !
« Fusionner des prestations » : la fusion du Complément familial (versé sous conditions de ressources aux familles ayant au moins trois enfants) et
la Prestation d’accueil des jeunes enfants rapporterait un milliard d’euros. Cela inaugurerait un « vaste ménage » dans les prestations.
… qui sont une baisse de salaire !
Les allocations familiales ont été à l’origine appelées un sursalaire familial, destiné à faire face aux charges familiales. C’est la seule branche de la Sécu à être
financée uniquement par cotisation dite patronale. Le taux de la cotisation famille s'élevait à 16,65 % en 1951 pour tomber à 9 % en 1990, puis à 5, 4 % en 2010.
Les salaires en dessous de 1,6 fois le SMIC (2 288 euros bruts) en sont totalement exonérés. Et ils osent nous parler de « trou de la Sécu » ! Les patrons doivent payer les cotisations, la part socialisée des salaires, à la hauteur des besoins, afin que les allocations soient revalorisées et versées dès le premier enfant, sans condition de ressources.
S. Bernard
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samedi 2 mars 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 184 (28/02/13)
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Il y a une dizaine de jours : un homme retranché sur une grue à Nantes manifestait son droit de revoir son enfant, droit qu’on lui aurait injustement retiré à la suite d’une décision de justice, bientôt rejoint par un deuxième qui se hisse à son tour sur une grue. Les médias en ont fait leurs choux gras et les politiques n'ont pas été en reste, le Premier ministre sommant ses deux collègues de la justice et de la famille de recevoir les associations de droits des pères, dont la plus médiatiques d’entre elles, « SOS papa ».
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Celle-ci s’est empressée de soutenir ces « malheureux papas » et de relayer leur discours : une justice acquise aux femmes en matière de garde d’enfant… Pourtant,
Serge Charnay, le premier à être grimpé sur sa grue, a tenté à deux reprises d’enlever son enfant et s’est montré violent envers le père de son ex-compagne. Quant à son compère, il est accusé de
violences conjugales… Au-delà de leur cas personnel, il y a derrière cet acte faussement spontané la marque d’un mouvement politique né outre-Atlantique appelé « masculinisme ».
Comme son nom l’indique, celui-ci s’est développé en réaction au féminisme, très présent au Québec, un féminisme avant-gardiste et radical. Du côté des
masculinistes, c’est essentiellement sous couvert d’associations apparemment apolitiques et entièrement tournées en direction du droit des pères qu’ils prônent un retour aux valeurs patriarcales
traditionnelles et une distribution des rôles hommes/femmes figée et déterminée. En bref, les masculinistes militent pour l’instauration d’une société encore plus
machiste.
Dénoncer et combattre
Or, si pendant trois jours les médias français n’ont fait que commenter avec empathie la détresse d’un « papa », d’autres y ont reconnu les modes d’action des
masculinistes canadiens, comme Patric Jean, cinéaste et auteur d’un documentaire sur la domination masculine, qui a dénoncé dans une tribune du Monde un « long travail politique » dissimulé. On a
d’ailleurs retrouvé le discours masculiniste dans la bouche même de Serge Charnay : contre le « parti du ministère des Femmes » et contre ces « femmes qui nous gouvernent ». Des propos
paranoïaques et machistes partagés par l’association SOS papa qui « dérape » régulièrement…
Ces actes, présentés comme spontanés, sont intervenus quelques jours avant une journée nationale pour le droit des pères organisée par l’association SVP papa ;
hasard du calendrier ? Peu probable… Les masculinistes s’expriment de plus en plus ouvertement en France depuis quelques années, que ce soit à travers ces associations ou de la bouche même de
certains polémistes très médiatiques comme le triste Zemmour. Il est insupportable que ce mouvement réactionnaire, machiste, homophobe, trouve un tel écho. Du discours paternaliste et machiste au
féminicide (perpétré il y a quelques années dans une université québécoise par l’un d’entre eux), il n’y a qu’un pas qu’on ne doit pas leur permettre de franchir.
Nils Lamrani
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samedi 2 mars 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 184 (28/02/13)
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Quand, dans le cadre d’une tournée au Maghreb pour des conférences sur l’écosocialisme, Jean-luc Mélenchon va en Algérie, ce n’est pas pour discuter en internationaliste, solidaire des mobilisations en cours dans différents secteurs (mouvement des chômeurs à Ouargla, mobilisation des différents secteurs publics, Barbacha…).
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«Vous êtes assez subtils pour deviner qu’étant de passage à Alger, je n’ai naturellement pas l’intention de m'exprimer sur la situation en Algérie » a-t-il déclaré à
la presse. Il discute en « patriote » et explique à propos des contrats que Hollande est venu conclure en décembre dernier à Alger : « La vie des nations est également faite de contrats et
d’accords. Si les Algériens ne sont pas contents de ces contrats, ils n’ont qu’à en signer d’autres. La République française doit y trouver son compte ».
Pas de repentance
Mais c'est surtout sur les questions liées au passé colonial de la France en Algérie que Mélenchon soutient Hollande. Pas question de parler de repentance de la
France : « Je pense que ça serait une belle perte de temps. La France, c’est aussi moi, et moi je n’ai martyrisé personne, ni mes ancêtres. (…) Je pense que c’est une perte de temps totale et un
subterfuge pour ne pas parler d’autre chose, des problèmes auxquels nous sommes confrontés ».
Des crimes commis à l'époque de la colonisation ?
« Le peuple français n’est pas davantage responsable de la colonisation que de l’esclavage ou de la déportation des juifs ! (…) J’ai dit devant le Sénat français que nos armes ont combattu pour un ordre injuste, celui de la colonisation et qu’il était juste qu’elles perdent ce combat. Le peuple algérien et l’Algérie se sont constitués dans la guerre d’indépendance. Cette guerre, il l’a gagnée. Quel genre de vainqueur a besoin des excuses du vaincu ? En avons-nous jamais demandé, après les avoir vaincus, aux Allemands qui nous ont envahis trois fois en un siècle ? ».
Comme si la lutte entre les deux puissances impérialistes rivales était comparable à 132 ans de colonisation, de spoliations légalisées, de soumission d'un peuple
réduit au statut « d'indigène musulman ». Mais cela n'entre pas dans le raisonnement du défenseur de la laïcité républicaine, qui d'ailleurs a fini par parler de « guerre civile » à propos de la
guerre d'indépendance.
Quand Mélenchon se positionne à l'étranger, ce n'est plus au nom de la « révolution citoyenne », mais en responsable politique qui assume le passé de l’État
français. Rien de bien subversif !
Cathy Billard
1 mars 2013
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Une centaine de victimes de l'amiante et des sympathisantsont manifesté, hier, au palais de justice. Elles craignent l'abandondes poursuites pénales envers ceux qu'elles jugent responsables.
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Les demandes d'annulation sont portées par d'anciens membres du Comité permanent amiante (CPA), structure de lobbying qui a milité
pour retarder l'interdiction de l'amiante. Elles sont aussi portées par deux anciens fonctionnaires de l'État, dont Martine Aubry. Si le parquet était suivi dans
sa demande, cela ouvrirait la voie à un enterrement de tous les dossiers présentés au pénal. À Brest, il y en a douze. Or, les victimes de l'amiante attendent depuis 16 ans que les responsables de ce drame soient jugés au pénal ».
Mutation possible de la juge d'instruction...
Le 18 janvier aussi, le ministère de la Justice annonçait que Marie-Odile Bertella-Geffroy, la juge d'instruction en charge du dossier, devait quitter ses fonctions.
Le Conseil supérieur de la magistrature, finalement saisi par Christine Taubira, se prononcera sur la mutation de la juge le 15 mars. « Cela fait dix ans que la juge Bertella-Geffroy instruit ce
dossier. Si elle était écartée, cela retarderait l'instruction d'un an au moins.
La perspective de la tenue d'un procès pénal de l'amiante s'éloignerait ». « Les députés et sénateurs du département ont-ils été saisis de l'affaire ? », a interrogé l'assistance. « Oui. Un courrier leur a été adressé. Ils compatissent. Nous leur avons demandé d'agir à Paris pour une prise de conscience générale du problème ». Les victimes finistériennes de l'amiante veulent maintenant que les moyens nécessaires soient alloués au Pôle de santé publique, afin que l'instruction soit bouclée en 2013 et que le procès pénal puisse commencer.
« En France, comme en Italie, les industriels de l'amiante ont provoqué une terrible catastrophe sanitaire, dont les effets se feront sentir pendant des décennies. Et pourtant, le contraste est saisissant : en Italie, les responsables ont des comptes à rendre à la justice. En France, 16 ans après le dépôt des premières plaintes, il n'y a toujours ni responsable ni coupable pour une catastrophe qui fait 3.000 morts par an ».
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1 mars 2013 à 17h54
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Dans le cadre d'un nouveau festival, Mamm Douar, Manu Chao sera en concert le 29 juin prochain, à Saint Nolff (56).
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Ce festival se voudra un évènement à la fois militant et festif. Manu Chao, chanteur alter-mondialiste, sera donc au coeur de cette fête des résistances écologiques. Outre les concerts, des débats et un village militant dédié à l'écologie seront mis sur pied. Les réservations pour ce festival et le concert de Manu Chao ouvriront le 5 mars à 10h.
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L’association Ingalañ, pour la promotion du commerce équitable, et la commune de Saint-Nolff lancent un nouveau festival militant, Mamm Douar (« Terre mère » en Breton), le 29 juin. Et créent l’événement avec la venue annoncée de Manu Chao.
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C’est désormais officiel. Le 29 juin, Manu Chao, le célèbre musicien voyageur, ancien leader de la Mano Negra, jouera sur la scène du site de Kerboulard à Saint-Nolff, où se produiront aussi Ke Onda, Zone d’expression populaire, Outernational ou encore la Rennaise DJ Miss blue.
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Des concerts et des débats
« Il s’agit d’une toute nouvelle manifestation Mamm Douar (« Terre mère » en Breton), une fête des résistances écologiques. Avec une partie musicale festive, un village militant dédié à l’écologie, la solidarité et un espace pour des débats, souligne Hervé Le Gal, coprésident d’Ingalañ (« partager » dans le sens d’égaliser en Breton). Ces débats seront notamment axés sur les thèmes de « l’accaparement des terres et de la souveraineté alimentaire », souligne Joël Labbé, sénateur-maire de Saint-Nolff, qui soutient la manifestation. Il annonce d’ores et déjà « la participation de José Bové. Nous avons aussi un accord de principe de Pascal Canfin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Développement. »
Tarif unique à 22 €
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Samedi 29 juin, site du Kerboulard, à Saint-Nolff. Espace concerts ouvert à 15 h 30, animations avec les groupes « Répercussion » et « Sitala lilli’n’ba ». Début des concerts dès 18 h. Manu Chao entrera sur scène vers 21 h 30 - 22 h. Tarif unique : 22 €. Billetterie dans les points de vente habituels (Fnac, Ticketnet, Digitick, etc.) à partir du mardi 5 mars. Espace débats du festival : ouvert gratuitement dès 11 h (capacité d’accueil de 600 personnes).
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Mireille Terrin
Brest
06 42 22 96 37
brest.npa@gmail.com
Quimper
06 59 71 42 21
Le blog sur les
questions maritimes
Le blog de solidarité avec
Pour plus de détails voir les liens:
Soirée prisonniers palestiniens
mardi 16 avril
20H30
Maison des syndicats
Quimper Gourmelen
vendredi 19 avril
8 h 45
Fermez Cofrents
(pays Valencian)
Concert à Lannion
Dimanche 28 avril
Brennilis
Mardi 7 mai
Yves-Marie Le Lay,
Président de
Sauvegarde du Trégor
Douarnenez
Librairie l'Ivraie à 20h00