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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 14:08

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 184 (28/02/13)

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François Hollande est allé en Grèce le 19 février. D’un côté, il a prodigué la bonne parole, saluant les Grecs pour leurs efforts et leurs sacrifices, notant qu’ils étaient sur la bonne voie, et affirmant la solidarité de la France : « Je refuse une Europe qui condamnerait le pays à une austérité sans fin ». De l’autre, il a appelé cyniquement les patrons français à faire de bonnes affaires avec les privatisations en cours : « Les entreprises françaises doivent être présentes. »


Après avoir énuméré les secteurs, « énergie, gestion de l’eau, transports et chemins de fer », les perspectives pétrolières en mer Égée ont été également évoquées. Total serait intéressé… L’Union européenne impose à la Grèce non seulement l’austérité, mais une restructuration globale de son économie et de la société : des règles du contrat de travail à la propriété des services publics.


On mesure la déchéance de la social-démocratie à cette attitude d’un Président qui soutient les plans d’austérité à répétition imposée à la Grèce et incite les entreprises françaises à participer au dépeçage des services publics. Tout en assaisonnant le réel de quelques déclarations hypocrites.


L’énergie commerciale de Hollande en Grèce, après celle récemment déployée dans son voyage en Inde, correspond à une pensée capitaliste primaire qui confond intérêts des entreprises et bien-être du pays. On croirait entendre le PDG de General Motors qui déclarait dans les années 50 : « ce qui est bon pour General Motors est bon pour les États-Unis ».
Les trois visages de la misère


Pendant que Hollande fait le représentant de commerce, la croissance s’effondre et le chômage progresse. Selon les dernières prévisions économiques de la Commission, après une croissance nulle en 2012, l’économie française stagnerait en 2013 (+ 0, 1 %). Et le taux de chômage continuerait de progresser et passerait à 10,7 % en moyenne. La politique impulsée par Hollande et les autres dirigeants européens amène la perpétuation de la récession en 2013

( -0,3 %  pour la zone Euro). 32 000 emplois industriels ont été détruits en France en 2013 sur 68 000 destructions d’emplois au total. Malgré cet échec évident, Hollande et Ayrault persistent et signent : « Ce qui compte c’est la trajectoire. Nous allons la poursuivre. Nous allons dans la bonne direction », a déclaré Ayrault le 13 février.


Ce modèle économique est soutenu par le capital mondialisé assoiffé de profit et détaché des territoires nationaux. Mais il conduit les peuples à la misère. Par ailleurs, dans la hiérarchie des puissances, le capitalisme français recule par rapport à d’autres pays, l’Allemagne au premier chef. Il y donc un lien entre les trois faces de Hollande : le voyageur de commerce en Inde et en Grèce, le chef de guerre au Mali et le défenseur de l’austérité en France. Il s’agit d’une politique de soutien au capital français et à sa place dans le monde en panachant trois instruments : les mesures de restriction et de démantèlement des droits sociaux en France, la diplomatie économique et le déploiement militaire.
Face à cette politique globale, dans les semaines qui viennent, il s’agira d’articuler les luttes dans les entreprises et l’éducation, la pression contre l’Accord national interprofessionnel et la dénonciation globale d’une action gouvernementale cynique et menteuse.


Henri Wilno

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 13:40
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Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images
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C’est un autre nonagénaire, qui a passé sa vie à résister, à se battre contre l’injustice. En 1948, Norbert Gilmez était employé administratif aux Charbonnages de France.

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Eclate la grande grève des mineurs, parce qu’une circulaire a supprimé le salaire minimal des mineurs. Orchestrée par le PC, la solidarité nationale s’organise. Gilmez collecte les vêtements, les chaussures, au bénéfice des familles de mineurs en grève. A la fin de la grève, il est licencié, avec 3 000 grévistes. Alors logé par les Charbonnages, Gilmez est aussi expulsé avec sa famille. Depuis lors, avec quinze de ses camarades, il demande réparation pour licenciement abusif.

« Victimes de terrorisme d’Etat »

On passe les péripéties judiciaires. En 2011, la cour d’appel reconnaît le caractère abusif du licenciement, condamnant les Charbonnages de France à payer 30 000 euros à Norbert Gilmez (encore dans la fleur de l’âge, avec ses 89 printemps) et ses camarades. Alors ministre des Finances, Christine Lagarde se pourvoit en cassation. En 2012, l’arrêt de la cour d’appel est cassé.

 

Gilmez ne sera pas indemnisé.

 

Si longtemps après, on sent encore percer, dans sa voix, une indignation intacte. « Nous avons été victimes de terrorisme d’Etat. Il n’y avait pas de délit. On a résisté au terrorisme comme on doit résister à tous les terrorismes », déclare Gilmez à La Voix du Nord, un des rares médias à recueillir son témoignage à ce moment.

Inclus dans la loi d’amnistie sociale

Norbert Gilmez ne fait pas, n’a jamais fait, ne fera sans doute jamais la une d’un journal. Même pas aujourd’hui, au lendemain d’une journée où il vient pourtant de remporter une grande victoire : les sept mineurs encore sous le coup de condamnations après les grèves de 1948 et 1952 ont été inclus dans la loi d’amnistie sociale, votée mercredi par le Sénat, comme le signalent en quelques lignes les quelques comptes-rendus de presse qui s’intéressent au sujet. Condamnations ? Oui, car plusieurs de ces licenciés, anciens résistants, prisonniers de guerre, ou titulaires d’un grade dans l’armée, ont été dégradés lors de leur licenciement, et réclament la reconstitution de leur carrière. Les mineurs peuvent s’estimer heureux. A la demande des socialistes, les antipub, les militants de RESF, ou les faucheurs d’OGM condamnés ont été, eux, exclus du champ de cette loi d’amnistie. Ils ne devraient pourtant pas désespérer. Un calcul élémentaire leur permet d’entrevoir une possibilité d’amnistie dans 65 ans, soit en 2078.

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http://www.rue89.com/2013/02/28/norbert-gilmez-mineur-greviste-en-1948-lindigne-qui-ne-fera-pas-la-une-240112

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 13:22

Par Sophie Chapelle (28 février 2013)


Un nouveau règlement européen censé renforcer les évaluations sanitaires des plantes génétiquement modifiées (PGM) vient d’être voté, le 25 février.

 

Il a été adopté à la majorité qualifiée par les représentants des 27 gouvernements de l’Union européenne, réunis au sein du Comité permanent de la chaîne alimentaire. Ce règlement « comporte une part d’amélioration », reconnait l’association Inf’Ogm. Les demandeurs d’autorisations commerciales devront désormais fournir des analyses de toxicologie (jusque-là non obligatoires), et conduire des analyses basées sur des statistiques suffisantes. Les études de toxicité devront également être menées sur 90 jours, contre 17 auparavant.


Ce nouveau règlement devrait rassurer le consommateur. Mais dans un communiqué commun, plusieurs organisations syndicales et écologistes [1] s’insurgent contre ce qu’elles nomment une « supercherie » : ces « améliorations » s’appliqueront seulement aux demandes d’autorisations déposées six mois après l’adoption de ce règlement. Quid des 93 dossiers en attente, dont 27 demandes d’autorisation de culture de PGM sur le sol européen  [2] ? « Ces OGM seront "évalués" suivant les protocoles les plus laxistes qui ont permis l’autorisation systématique de l’écrasante majorité des OGM examinés jusqu’à ce jour par les comités d’experts européens », écrivent les organisations.


La Commission européenne et l’Autorité européenne de sécurité des aliments avaient reconnu que « l’évaluation des risques telle que conduite jusqu’à maintenant [était] insuffisante », souligne Inf’Ogm. C’est pourtant sur la base de ces anciens critères d’évaluation que pourraient être autorisées plusieurs plantes génétiquement modifiées en Europe. Les organisations signataires du communiqué dénoncent un « recul scandaleux qui va contre l’intérêt général ». Elles attendent du gouvernement français qu’il indique comment il compte s’opposer à cette dérive. Et insistent sur le fait que 27 nouveaux OGM pourraient bientôt envahir les champs.

Notes

[1] Amis de la terre, FNAB, Confédération paysanne, FNE, Greenpeace, UNAF

[2] Les autres dossiers concernent des importations de PGM produites à l’étranger.


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En savoir plus

Pour illustrer les limites de l’évaluation sanitaire actuelle : OGM : comment une étude bidonnée par Monsanto a été validée par les autorités sanitaires

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 13:03

non au fn

 

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MRAP jeudi 28 février 2013 - 12h44

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Le 26 février 2013, en déplacement à Rocamadour, Marine Le Pen, fidèle aux traditions de l’extrême droite, a proposé un "rééquilibrage de l’apprentissage de l’Histoire de France", en faveur de "ses éléments les plus glorieux".

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Elle s’est notamment déclarée "défavorable à un enseignement de la seconde guerre mondiale" : il est vrai que pour son père, « selon son célèbre propos du 13 septembre 1987 », "les chambres à gaz " - dans lesquelles périrent des millions d’hommes, de femmes et d’enfants - n’étaient "qu’un détail de l’histoire". Il est vrai aussi, que c’est le jour même de commémoration de la libération du camp d’Auschwitz - le 27 janvier 2012 - que Marine Le Pen - invitée d’honneur du FPÖ, principale organisation d’extrême-droite autrichienne - valsait au bal des corporations estudiantines de Vienne, avec les leaders néo-nazis pangermanistes.


Qui pourrait prétendre que parmi ces éléments qualifiés des « plus glorieux » ne figure pas la Résistance au nazisme et au fascisme pendant la seconde guerre mondiale ?

 

Ces hommes et ces femmes, Français ou étrangers, qui, parfois au prix du sacrifice ultime de leur vie, se sont levés contre la "bête immonde" pour que triomphe la Liberté ? Au nom des victimes de la barbarie nazie, contre la volonté d’amnésie de Marine Le Pen, le MRAP réaffirme un imprescriptible devoir de mémoire.


Autre thème cher au Front national : celui des "bienfaits de la colonisation", également abordé par Marine LE PEN à Rocamadour dans son interrogation aux enfants.

 

Non, le colonialisme et la colonisation n’ont pas joué "un rôle positif" ! La colonisation s’est appuyée sur la violence, l’humiliation ou la prétendue « supériorité » d’’un peuple sur un autre. Le racisme en était le fondement. Sur plusieurs continents et jusqu’au coeur de Paris, cette histoire a été émaillée de crimes et de massacres qui en sont une partie intégrante.


Au moment où nous apprenons le décès de Stéphane Hessel, résistant déporté par le nazisme, un symbole de l’honneur de la France à qui nous rendons un immense hommage, nous faisons nôtre son célèbre appel : « Indignez vous ! ».

Oui, indignons-nous des odieux propos de Marine Le Pen !

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http://bellaciao.org/fr/spip.php?article133704

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http://www.mrap.fr/contre-le-racisme-sous-toutes-ses-formes/lhistoire-de-france-vue-par-marine-le-pen-une-honte-pour-la-republique

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 12:38
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« En Grèce, la classe dirigeante et les gouvernants détruisent la démocratie », déclare au quotidien grec « Ef. Syn. » Eric Toussaint, professeur en sciences politiques et militant. Selon lui, seul un gouvernement déterminé et s’appuyant sur le peuple pourra obtenir une solution au problème de la dette. A ses yeux, SYRIZA ne doit pas se déplacer vers des positions modérées [1].

 

Tassos Tsakiroglou – La Grèce semble rester au cœur de la crise de la dette. Vous avez déclaré que le peuple grec, tout en étant au cœur de la crise, constitue aussi l’épicentre de la solution à cette crise. Qu’entendez-vous par là ?


Eric Toussaint – Il est clair que toute l’Europe vit une crise profonde. La classe capitaliste et la Commission européenne, qui opère en son nom, ont déclenché une attaque terrible contre les peuples. La Grèce se trouve au cœur de cette crise mais aussi au centre de la résistance à cette attaque. Des pays comme l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, mais également la Roumanie et la Bulgarie, sont aussi victimes de cette attaque.


Toutefois, la Grèce se trouve au centre parce qu’elle représente le début de la nouvelle phase de la crise, de par la mise en œuvre du protocole d’accord de mai 2010, mais aussi à cause de la résistance du peuple grec. Je suis au courant de la dernière grève générale du 20 février 2013 qui a été très importante. Des millions de personnes à travers l’Europe et d’autres continents ont leurs yeux tournés vers les formes de résistance en Grèce. Nous faisons le maximum pour susciter une coopération paneuropéenne entre les mouvements de lutte / une coopération entre les mouvements de lutte au niveau européen, afin de construire une résistance élargie capable de renverser la vapeur. Il est très difficile pour les citoyens d’un pays de faire seuls face à cette attaque.


Pour le moment nous ne voyons pas une telle forme de coopération.


C’est la raison pour laquelle nous devons être inquiets. Il existe toutefois de nombreuses tentatives pour que cela réussisse. Par exemple, la Confédération européenne des syndicats essaye, mais ce n’est pas du tout suffisant. Nous allons avoir des manifestations paneuropéennes les 13 et 14 mars 2013. J’espère qu’elles auront du succès, mais cela ne suffit pas.


En Grèce, nous nous trouvons dans une situation politique très précaire, avec de nombreux scénarios possibles. Nous vivons sous un gouvernement de plus en plus autoritaire, il multiplie les coups d’état parlementaires et utilise systématiquement la répression des mouvements sociaux. Au même moment, il est possible que SYRIZA devienne le premier parti aux prochaines élections. Comment voyez-vous les choses ?


Vous êtes confrontés à un défi majeur. Je suis d’accord avec vous qu’en Grèce les classes dirigeantes et les gouvernements détruisent la démocratie à plusieurs niveaux. Ils ne respectent pas le vote du peuple, ils ont imposé des protocoles d’accord et traités sans consultation démocratique, ils dégradent le pouvoir législatif, et cherchent à détruire la capacité de la classe ouvrière à négocier collectivement. Ainsi, vous êtes face à un défi majeur et la capacité de SYRIZA à donner une réponse vraiment radicale à cette attaque est en effet cruciale. Si SYRIZA adopte des politiques et des propositions plus modérées, les conséquences qui en découleront peuvent être énormes.


Dernièrement, beaucoup affirment que SYRIZA fait un effort pour adopter des positions plus modérées.


J’espère que SYRIZA radicalisera ses positions. Si SYRIZA réussit à devenir le prochain gouvernement, il est très important, par exemple, de suspendre unilatéralement le remboursement de la dette.


Vous trouvez qu’il est réaliste de le faire ?


Je pense qu’il est absolument impératif de changer le rapport de forces. Si le gouvernement ne prend pas une position de combat et se contente de dire ‘nous voulons renégocier’, il sera très difficile d’imposer aux créanciers une solution dans l’intérêt des masses populaires. Si vous commencez une négociation sans changer le rapport de forces, vous ne pouvez pas vraiment obtenir une solution réellement positive. C’est pourquoi il faut tout d’abord effectuer un défaut de paiement, les créanciers étant alors obligés de demander des négociations. Pour suspendre le paiement, il faut le soutien du peuple comme cela fut prouvé dans le cas de l’Équateur et de l’Argentine. Seul un gouvernement déterminé peut le faire.


Nous vivons un processus d’élimination des biens communs avec la privatisation de la santé, de l’éducation et de la plupart des sociétés et services du secteur public. Quelles en sont les conséquences ?


Il y a une dégradation considérable des conditions de vie de la majorité de la population. Il est clair qu’avec ces attaques, la classe capitaliste veut détruire ce qui a été construit après la seconde guerre mondiale avec la victoire sur le nazisme et le fascisme en Europe. Il s’agit d’une perspective historique pour la classe capitaliste qui pense que cette crise est une excellente occasion de réaliser son rêve de venir à bout de toutes les conquêtes populaires.


Quel est votre message aux Grecs ?


Premièrement, il faut que le mouvement social paneuropéen se renforce. Cela exige une action en coopération avec le peuple grec. La question ne se limite pas à la solidarité avec le peuple grec. Le défi c’est d’arriver à lutter ensemble, vu que d’autres peuples d’Europe souffrent. Les circonstances peuvent être différentes mais ils sont victimes de la même attaque. Et nous ne pouvons faire face à cette attaque qu’en unissant toutes les forces du continent afin de parvenir à un changement radical. Mon message est donc que nous devons nous unir et que tous nos efforts doivent converger dans ce sens

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Notes
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[1] L’interview originale a été publiée le 23 février 2013 par le quotidien grec « efsyn » http://www.efsyn.gr/?p=25897 Publié sous le titre « La Grèce doit suspendre unilatéralement le remboursement de sa dette ».

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* Éric Toussaint, professeur en sciences politiques à l’Université de Liège, est président du CADTM, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde, et membre du conseil scientifique d’ATTAC France. En 2007, il fut nommé par le président de l’Équateur Rafael Correa, membre de la Commission d’audit de la dette publique interne et externe du pays. Il est connu en Grèce, qu’il a visitée plusieurs fois dans le cadre de son action pour la libération des pays du Sud des jeux des spéculateurs internationaux et des organismes de crédit.

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http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article27966

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 12:21
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PREZIOSO Stéfanie 27 février 2013

Dès le début du 20e siècle, la mobilisation du 8 mars a opéré la jonction des luttes pour l’égalité entre femmes et hommes, et pour l’émancipation sociale.

 

Ce lien a été revendiqué à nouveau avec force dans les années 1968. Le « nouveau mouvement féministe » envisageait en effet la libération comme un processus dialectique : pas de libération des femmes sans libération des opprimé(e)s dans leur ensemble et pas de libération des opprimé(e)s sans libération des femmes.


L’articulation nécessaire du combat contre la domination masculine et les autres formes de domination, du féminisme avec les luttes de libération, avec celles de l’immigration et du monde du travail, était la pierre de touche du mouvement des femmes. Son objectif était de se poser en ferment d’une alliance contre toutes les formes d’oppression (de genre, de classe, de « race »), ne serait-ce que parce que bon nombre de femmes les subissaient toutes à la fois.


Depuis les années 80, ces positions ont marqué un repli.

 

Avec l’irruption de la crise, qui a placé le mouvement social sur la défensive, le féminisme « insurrectionnel » a cédé progressivement du terrain à ce que Nancy Fraser appelle le « féminisme dompté », qui invite les aspirations féministes à trouver une (petite) place dans la construction normative du capitalisme néolibéral. Certes, cette évolution ne touche pas l’ensemble du mouvement, loin s’en faut, mais les voix dissonantes deviennent de plus en plus inaudibles.


Ainsi, l’exigence de la parité des sexes au sein des institutions – aussi légitime soit-elle – s’est-elle dissociée de celle de la participation effective des exploité-e-s et opprimé-e-s à la vie politique. En effet, combien y a-t-il d’employés peu qualifiés, d’ouvriers, d’immigrés, de précaires – femmes ou hommes – dans les parlements ?

 

La représentation politique de ces catégories majoritaires, fortement discriminées, est-elle d’ailleurs concevable sans mettre en cause le salariat sous-payé, aux horaires flexibles, et précaire ? Est-elle possible sans rompre avec la démocratie représentative, où l’égalité des candidat-e-s et des élu-e-s est une fiction au regard de leur inégalité sociale ? A défaut de pouvoir apporter des réponses à ces questions, est-on bien certain-e-s de les avoir gardées bien présentes à l’esprit ?


« L’universel féminin » semble s’être substitué à cette idée cardinale selon laquelle l’oppression des femmes traverse toutes les formes d’oppression et se combine avec elles. Dans leur majorité, les femmes sont en effet des salariées subalternes, moins bien payées, plus précaires, et bénéficiant de retraites plus réduites ; elles sont les premières touchées par le démantèlement de l’Etat social. Elles sont donc nombreuses à vivre une discrimination sexuelle démultipliée par leur position de classe, sans parler des circonstances « aggravantes » liées à l’immigration ou à la couleur de la peau.


Pourtant, la « promotion des femmes » n’est-elle pas le but affiché par toute « société démocratique avancée », dont le résultat se mesure par l’accès des femmes aux responsabilités (dans les institutions et la hiérarchie des entreprises publiques et privées) ? C’est oublier que cet objectif a pour double effet d’« essentialiser » la féminisation du pouvoir (elles agiront autrement), et de mettre en sourdine la critique des institutions mêmes, qui ont été conçues à l’image d’une société patriarcale de classe. Ne risque-t-on pas ainsi d’enfermer les luttes pour l’émancipation dans le cercle restreint d’un combat pour la parité au sein d’une élite, oubliant au passage la grande majorité des femmes et des opprimé-e-s ?


En même temps, les milieux racistes, néocolonialistes et bellicistes n’hésitent pas à faire des clins d’œil aux femmes.

 

N’est-ce pas au nom de leurs droits qu’on justifiait hier les interventions en Afghanistan, aujourd’hui au Mali, et demain, qui sait, en Iran ? L’alibi de la libération des femmes pare ainsi d’un vernis démocratique les aventures néocoloniales, la stigmatisation des immigrés non européens (réputés machistes), et le renforcement de l’Etat pénal. Elle se nourrit de l’idée trompeuse, qu’en Occident, « l’égalité est acquise ».


Les questions les plus subversives de l’égalité substantielle et de l’émancipation sociale, portées par le féminisme, ont été en partie désamorcées. Si cela ne peut bien entendu être imputé aux féministes, la responsabilité de celles d’entre elles qui adhèrent peu ou prou à l’idée du « choc des civilisations » ne doit pas être négligé. Ne sont-elles pas « comptables », comme l’écrivait récemment Christine Delphy, de ce qu’on fait de leur lutte. Le patriarcat et le capitalisme ont une extraordinaire capacité d’adaptation ; l’instrumentalisation actuelle et la récupération de certaines revendications féministes sont l’un des exemples les plus manifestes de cette plasticité.


Aujourd’hui la revendication de l’égalité formelle risque de remplacer la tension vers l’égalité substantielle, vers un horizon émancipateur dont les promesses restent à réaliser ici comme ailleurs. N’est-il donc pas grand temps de renouer avec le féminisme « insurrectionnel » en questionnant les fondements de notre société patriarcale, de classe et néocoloniale, pour saisir l’intrication de ses formes de domination. Il ne doit pas exister de hiérarchie dans nos luttes au nom d’un moindre mal putatif. En effet, l’émancipation des femmes procède d’une opposition à la domination masculine et à toutes les formes d’oppression dont elles sont au premier chef victimes… Oublier cela c’est prendre le risque d’abandonner le terrain à nos adversaires.

* A paraître en Suisse dans le prochain numéro de « solidaritéS »

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http://www.solidarites.ch/journal

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http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article27965


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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 12:10
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PREZIOSO Stéfanie 26 février 2013

Une fois de plus l’Italie semble être à l’avant-garde de changements d’une certaine ampleur de la donne politique.

 

Véritable laboratoire de l’Europe, elle va servir de test. Alors que toute la presse internationale et nationale donnait Pier Luigi Bersani et son Parti démocrate vainqueur de cette élection, c’est bel et bien le MoVimento 5 Stelle (M5S) du comique gênois Beppe Grillo qui est en tête au Parlement et au Sénat. Réaction à chaud…


A 17h00, ce 26 février, c’est un Pier Luigi Bersani défait qui sort de son mutisme : « Qui ne peut garantir la gouvernabilité de son pays ne peut pas dire avoir remporté les élections et donc, nous n’avons pas gagné même si nous sommes arrivés les premiers » (les Démocrates seuls ne sont pas devant le M5S, mais leur coalition oui). Un ton dramatique pour un discours finalement peu substantiel où, visiblement très fatigué, le leader du centre gauche ne peut que proposer (mais à qui ?), une « réforme des institutions, de la politique, de la moralité publique et de la défense de ceux et celles qui sont le plus exposés à la crise économique ».

 

Un discours vide qui semble prendre acte confusément de la fin d’une période;

 

un sentiment largement partagé. Andrea Martini, dans un commentaire paru sur le site de Sinistra Critica, n’indiquait-il pas que ce vote avait « porté un coup décisif » à la « seconde république », à la mise en place de laquelle avaient œuvré, chacun à son tour, le regroupement de Silvio Berlusconi et le soi-disant centre gauche. Obscurément, il semble qu’il s’agisse de plus encore que cela, même s’il est encore bien difficile de se faire une idée précise de l’impact de ce vote sur la structure politique du pays. Beppe Grillo annonçait d’ailleurs triomphalement le 26 février que « le système s’était effondré ».


Un pays divisé


La coalition autour de Pier Luigi Bersani et du PD remporte 29,54% des voix à la Chambre des députés et 31,63% au Sénat, contre 29,18% pour la coalition de Silvio Berlusconi à la Chambre et 30,71% au Sénat. Le mouvement de Beppe Grillo est le premier parti du pays avec 25,55% des voix à la Chambre et 23,79% au Sénat. Le pays est donc bien « coupé en trois » comme l’annonce Il Fatto quotidiano de Marco Travaglio, le 26 février.


On peut évidemment pointer du doigt la loi électorale italienne, la question des prérogatives du Sénat, les réformes nécessaires pour l’expression d’un vote véritablement démocratique, l’abstention massive (25% de la population n’est pas allée voter, soit 5% de plus qu’en 2008). Mais en définitive, la question centrale n’est pas là, loin s’en faut. A l’heure où nous bouclons (26 février), toutes les options semblent ouvertes, même celles d’une grande coalition gouvernementale basée sur un accord entre le PD de Bersani et le Popolo della libertà (PdL) de Berlusconi. Un nouveau gouvernement technique, au vu du très faible résultat de Mario Monti (10,56% à la Chambre, et 9,13% au Sénat), semble logiquement exclu… mais nul ne sait. La décision appartient au président Giorgio Napolitano, seul habilité aujourd’hui à prendre des options.


Beppe Grillo : un vote contre l’austérité ?


Il faudra analyse plus finement ce qui s’est produit dans les urnes italiennes les 24 et 25 février, et avant cela, sur les places des villes italiennes, où des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées à l’appel du comique gênois, et avant cela encore, sur les vingt années qui ont précédé ce tremblement de terre électoral, marqué par « l’idéologie éclectique du berlusconisme ». Il faudra mieux cerner les contours de ce vote « protestataire » qui a fait du M5S, le premier parti du pays. Beppe Grillo ne se laisse d’ailleurs pas cerner aisément.


Au-delà des commentaires complaisants qu’on a pu lire ici et là dans la presse internationale (notamment « Beppe Grillo, empêcheur de voter en rond », Mediapart, 21 février 2013), le résultat qui est sorti massivement des urnes ne marque pas seulement un rejet de l’austérité. Il incarne aussi la fin d’un cycle politique qui pourrait concerner aussi d’autres pays. Après tout, l’Italie a goûté la première aux fruits amers de la politique d’un parti démocrate à l’américaine ; elle a élu avant la France son Sarkozy, de surcroît coalisé à l’extrême droite. Elle a enfin perçu et l’a exprimé fortement dans les urnes, en votant pour le comique gênois ce weekend, qu’il s’agissait là de voies sans issue. Beppe Grillo représente-t-il aujourd’hui une variante de ce « sovversivismo » dont parlait Antonio Gramsci comme d’une spécificité italienne, qui pouvait aller à droite ou à gauche mais qui en temps de crise allait inévitablement à droite ? Le temps sans doute nous le dira. Il représente néanmoins les nouvelles modalités d’une protestation populaire qui inquiète fortement les cercles dirigeants de la bourgeoisie européenne.

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* A paraître en Suisse dans le prochain numéro de « solidaritéS »

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http://www.solidarites.ch/journal

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http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article27964

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 11:42

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Économie jeudi 28 février 2013
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En dépit des vacances, la mobilisation reste forte à Alcatel.

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Ils sont environ 150 ingénieurs à distribuer des tracts aux automobilistes au rond-point du Cardo, qu’ils ont rejoint à pied au départ de l’entreprise d’Orvault.

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À Vélizy, en région parisienne, se tient la réunion du comité central d’établissement dans le cadre d’un plan de suppression d’emplois. Presque un quart des effectifs est menacé à Orvault.

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http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Alcatel-150-manifestants-defilent-a-Orvault_-2168406------44114-ald_actu.Htm

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 11:35

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Emploi jeudi 28 février 2013
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Les facteurs en grève

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Ce jeudi matin, tous les facteurs de Ploërmel étaient en grève. Réunis devant le centre de tri de Ploërmel à l’appel des syndicats Sud PTT et FO-Com, ils étaient une vingtaine à dénoncer « une dégradation de nos conditions de travail. Les personnes en arrêt maladie ne sont pas remplacées.» Ils espèrent rencontrer la direction dans la journée.

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http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Ploermel.-Les-facteurs-en-greve-denoncent-le-manque-de-remplacants_40771-2168399-pere-bre_filDMA.Htm

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 11:29

injures

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Social jeudi 28 février 2013
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Feu de palettes et attroupement ce matin devant l’usine RFS à Trignac.

 

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L’accès en était bloqué de 6 h à 9 h 30 à l’appel de la CGT, dans le cadre d’une journée de grève. Un mouvement est destiné à peser dans les discussions qui se déroulent depuis ce matin sur place, entre direction et syndicats, dans le cadre du plan de suppressions d’emplois programmé par le groupe Alcatel.

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L’usine de Trignac est concernée pour 25 postes. La CGT, en lien avec le cabinet d’expertise Secafi, entend contester la validité de ce plan et faire valoir des propositions alternatives. Les discussions vont se dérouler une bonne partie de la journée.

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http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Plan-social-a-RFS.-L-usine-etait-bloquee-ce-matin_40771-2168388-pere-redac--44109-abd_filDMA.Htm

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