LEMONDE.FR | 08.12.10 | 19h29 • Mis à jour le 08.12.10 | 20h20
Le 25 novembre, Nicolas Sarkozy est dans l'Allier, au chevet du monde agricole.
Depuis la défaite de la majorité aux élections régionales, huit mois plus tôt, le chef de l'Etat multiplie les déplacements en milieu rural. La visite d'une exploitation agricole d'Isserpent, suivie d'une table-ronde organisée avec des agriculteurs au Mayet-de-Montagne, se déroule sans accroc. Le président passe en revue une troupe de charolaises impassibles, serre quelques mains et conclut en promettant de "protéger la ruralité".
Rien à voir avec l'ambiance hostile qui avait accompagné les déplacements présidentiels à Sandouville (Seine-Maritime), en octobre 2008, à Châtellerault (Vienne), en mars 2009, ou encore à Saint-Lô (Manche), le 12 janvier 2009. Cette dernière visite, émaillée de heurts entre policiers et manifestants, avait provoqué l'ire de M. Sarkozy et entraîné les mutations du préfet de la Manche et du directeur départemental de la sécurité publique.
Un précédent suffisamment marquant pour mettre les forces de l'ordre de l'Allier sur les dents : au Mayet-de-Montagne, une commune de moins de 2 000 habitants, 300 à 400 représentants de la force publique sont mobilisés. Face à eux, un petit groupe d'une quinzaine de personnes a prévu de manifester son hostilité au chef de l'Etat et à la réforme des retraites. L'un d'eux n'en aura pas l'occasion : Frédéric Le Marrec, un militant du syndicat SUD de 42 ans, passera les cinq heures de la visite de Nicolas Sarkozy dans les locaux de la gendarmerie.
Son récit au Monde.fr est confirmé par des sources proches de la gendarmerie, qui ont souhaité rester anonymes mais entendent dénoncer "des méthodes d'un autre âge". Frédéric Le Marrec a par ailleurs porté plainte contre X... pour "arrestation arbitraire", le 6 décembre, auprès du commissariat de Vichy, qui dément avoir enregistré une telle plainte.
"LES GENDARMES N'AVAIENT PAS GRAND-CHOSE À ME DIRE"
Educateur spécialisé dans un foyer pour adolescents du Mayet-de-Montagne, Frédéric Le Marrec prend son poste à 6 h 30, ce 25 novembre. A 9 h 30, il quitte le foyer en compagnie d'un autre militant pour rejoindre ses amis manifestants. Devant son lieu de travail, deux gendarmes l'attendent, qui le prient de les accompagner à la gendarmerie. Là, il est interrogé par deux fonctionnaires venus de Moulins au sujet d'un collage d'affiches en faveur du Nouveau Parti anticapitaliste, la nuit précédente. D'ordinaire, explique un policier consulté à ce sujet, "ce genre de dossiers, qui débouche au pire sur une contravention, est traité en moins d'une demi-heure".
Très vite, une fois réglée cette affaire de collage, "les gendarmes n'avaient plus grand-chose à me dire, raconte Frédéric Le Marrec. Et comme je n'étais pas officiellement en garde à vue, j'ai voulu m'en aller. Lorsque j'ai commencé à rassembler mes affaires, ils m'ont dit : 'On vous déconseille de partir'". Voulant "éviter tout incident", le militant prend son mal en patience. Au bout d'un moment, il reçoit cette mystérieuse confidence : "Le préfet vous en veut." Peu après 14 heures, Frédéric Le Marrec quitte la gendarmerie. L'hélicoptère de Nicolas Sarkozy a décollé quelques minutes auparavant.
"SI À 9 H 30 IL VA PISSER, IL FAUT QUE JE LE SACHE"
D'après les témoignages des sources proches de la gendarmerie obtenues par Le Monde.fr, il semble bien que le préfet de l'Allier, Pierre Monzani, ait joué un rôle dans ce dossier. Le 24 novembre, lors de la réunion organisée avec les responsables de la sécurité pour préparer la venue du chef de l'Etat, le préfet cite nommément Frédéric Le Marrec : "Si à 9 h 30 il va pisser, il faut que je le sache", lance ce proche de Brice Hortefeux. Une consigne apparemment prise très au sérieux par les gendarmes.
Selon ces sources, le militant est connu localement : "Il est grand, il porte toujours un bonnet, c'est une figure du Mayet-de-Montagne. Il a activement participé au conflit sur les retraites, prenant part à des blocages et des tentatives de blocage de dépôts d'essence et à un tractage sur des rails." Rien qui justifie ces longues heures d'une rétention "extrêmement limite au niveau de la légalité : Le Marrec n'est pas connu comme quelqu'un de violent, ses actions ont toujours été mesurées sur Le Mayet-de-Montagne. Apparemment, on a juste désigné cet homme comme un fauteur de troubles potentiel et on s'est occupé de lui de façon préventive".
Le préfet dément avoir évoqué le cas de Frédéric Le Marrec lors de cette réunion préparatoire : "Je ne connais pas ce monsieur. De façon générale, ce serait
contre-productif de désigner une cible particulière à mes troupes, puisque celles-ci doivent se concentrer sur tous les dangers potentiels." Selon lui, le militant "veut se faire de la
publicité dans le milieu syndicaliste" et a été particulièrement bien traité pendant sa rétention à la gendarmerie : "Le café que lui ont servi les gendarmes devait être bon pour qu'il
s'attarde autant à la gendarmerie." La plainte a été transmise au procureur de la République.
Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 81 (09/12/10)
Malgré les cris de la droite du PS, la convention sur l’égalité réelle risque d’accoucher d’une souris. Situation contrastée au PS : côté cour, dirigeants et militants préparent studieusement la convention sur « l’égalité réelle » qui doit se tenir le week-end prochain ; côté jardin, on est plus que jamais dans le choc des ambitions présidentielles.
Concocté par Benoît Hamon, le document programmatique sur l’égalité aurait pu faire croire un temps que non seulement le PS repiquait au débat d’idées mais que, en plus, il le faisait sur une orientation infléchie à gauche.
C’est du moins la conclusion que l’on aurait pu tirer à l’écoute des remarques perfides distillées par les ténors de la droite du PS. François Hollande évoque « la hotte du Père Noël » et François Rebsamen « une sorte de concours Lépine des propositions ». Manuel Valls n’est pas en reste qui affirme « on fait l’inverse de ce qu’il fallait faire ». Quant à Pierre Moscovici, il dénonce « une élaboration entachée de trop d’opacité et un calendrier irréaliste ».
La cause est entendue : l’énumération sans hiérarchie et sans chiffrages de quelque 200 propositions n’est pas digne d’un « parti de gouvernement » ! Cette offensive contre le texte d’Hamon est pour le moins… exagérée. Rassurons ceux qui s’alarment, comme F. Rebsamen qui fait semblant de croire que « l’on a évité de peu la nationalisation de Total » ! Tout au plus est-il question d’une taxation des super-profits du groupe même si est vaguement évoquée « une forme de contrôle public […] en vue de l’indispensable réappropriation citoyenne de la rente pétrolière »…
Il est vrai que quelques-unes des propositions du texte peuvent passer pour une réponse (timide mais réelle) aux aspirations sociale : la limitation du salaire des dirigeants d’entreprises publiques ; l’instauration d’un taux minimum de places de crèches par agglomération (sur le modèle de la loi SRU sur le logement) ; le renforcement de la loi SRU (et l’augmentation des pénalités pour les municipalités contrevenantes) ; la création d’une allocation d’étude pour les jeunes en formation ; l’idée d’un « bouclier rural » ou encore des pas substantiels vers l’égalité des droits (mariage, adoption) pour les homosexuelLEs.
Reste que, pour le coup, les mesures sociales sont rarement chiffrées et leurs conditions non précisées… Ces promesses modestes, approuvées par 80 % des militants ayant participé à la consultation, sont encore trop pour les gardiens vigilants du social-libéralisme !
Mais, bien sûr, tous ces efforts pour montrer un PS « au travail », se consacrant à l’élaboration d’un projet pour 2012, se heurtent régulièrement à la réalité, qu’elle soit sociale ou électorale. Lors de la mobilisation populaire sur les retraites, les propositions du PS – allongement de la durée de cotisation – n’ont pas convaincu, pas plus que sa promesse de rétablir la retraite à 60 ans. Mais, surtout, venant après quelques autres, la déclaration de candidature de Ségolène Royal – comme le poids du suspens entretenu par DSK – illustrent combien toute la vie politique du PS est phagocytée par l’élection présidentielle…
François Coustal
Source : http://www.npa2009.org/content/parti-socialiste-obsession-pr%C3%A9sidentielle
Quel est le « trou » de la fédération ADMR ?
En décembre 2009, le tribunal de grande instance de Brest a gelé les dettes de la fédération ADMR du Finistère dans le cadre d'une procédure de sauvegarde. Le passif était alors évalué à 5,4 millions d'euros pour cette structure associative basée à Plabennec qui emploie 129 salariés. Les associations locales ADMR sont les principales créancières de la fédération. Celle-ci leur devrait quelque 3 millions d'euros.
Pourquoi la fin de la sauvegarde ?
Hier, le tribunal de grande instance de Brest a clos la procédure de sauvegarde. Il a refusé la demande des dirigeants de la fédération ADMR. Ceux-ci souhaitaient obtenir un nouveau délai de six mois. Le tribunal souligne que la fédération ADMR n'a pas été en capacité de proposer des mesures « sérieuses, réalistes et cohérentes ».
Quel scénario maintenant ?
Deux possibilités. Soit la fédération ne se trouve pas en cessation de paiement. Elle peut dès lors régler ses créanciers, licencier pour réduire son déficit et continuer de fonctionner. Soit elle n'est pas en mesure d'honorer ses dettes. Dans ce cas, un dépôt de bilan pourrait intervenir rapidement, ouvrant la voie à une procédure de redressement judiciaire. La fédération serait alors gérée par un administrateur judiciaire.
Quelles seront les conséquences pour l'emploi ?
Dépôt de bilan ou pas, la fédération ADMR se trouve dans l'obligation de licencier pour rééquilibrer ses comptes. La fin de la procédure de sauvegarde ne peut qu'accélérer le processus. Un plan social, baptisé plan de sauvegarde de l'emploi, a été élaboré au cours de l'année 2010. Il prévoit 86 suppressions de postes, dont 52 licenciements et 34 reclassements en interne.
« Scandaleux », « lamentable »... Hier après-midi, à la sortie du conseil des prud'hommes de Quimper, les ex-salariés d'AsteelFlash Bretagne (1), « écoeurés », n'ont pas manqué de commenter la décision rendue, quelques minutes plus tôt, par le conseil des prud'hommes de Quimper.
Après avoir écouté les trois avocats ¯ Me Gaëlle Péneau, pour le liquidateur judiciaire Me Soret, Me Jacques Gaoc, pour l'AGS (le régime de garantie des salaires) et Me Philippe Brun, pour les salariés licenciés ¯ puis s'être retirés dix minutes pour délibérer, les conseillers prud'homaux ont décidé d'accorder le renvoi de l'affaire au 10 mai.
« Demander un renvoi pour mettre en cause le groupe Asteel, c'est une erreur, a commenté l'avocat des salariés, déplorant la demande de ses collègues. La prochaine fois, en mai, Asteel demandera un renvoi et l'obtiendra ! Et en décembre l'année prochaine, quand on aura un jugement qui nous est favorable, ils feront appel. Cela va retarder l'indemnisation des salariés : il va falloir deux ans pour régler ce qui aurait pu l'être en six mois. »
D'une certaine manière, ce sont donc encore les salariés qui ont de nouveau été pénalisés hier. « Si l'affaire avait été plaidée, vous auriez pu avoir un jugement en janvier et une indemnisation en février, leur a assuré Me Brun. Ensuite, nous serions allés devant le tribunal de commerce, aux côtés de l'AGS et du mandataire, pour obtenir le remboursement des sommes avancées et demander une indemnisation complémentaire. » À ce jour, et alors que la cellule de reclassement est terminée, seule une personne sur les 59 salariés qu'il défend a retrouvé un emploi sous contrat.
8 décembre 2010 - Le Télégramme
Sans surprise,le tribunal de grande instance de Brest a, hier, constaté l'échec de la procédure de sauvegarde ouverte le 7décembre 2009 au bénéfice de la fédération ADMR. Le parquet, lui, va demander une enquête.
La vice-procureur Jouhanny, en charge du dossier de l'Aide à domicile en milieu rural du Finistère, n'y va pas par quatre chemins et pointe les dysfonctionnements d'un an de procédure de sauvegarde stérile. «Le plan de licenciements, énorme (NDLR, 86 salariés, et 34 reclassements) car il concerne plus de la moitié de l'effectif, n'est pas abouti. La situation financière est confuse.
Socialement, la situation est extrêmement difficile. On ne peut pas accepter un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de cette nature. Pour cela, il faut un minimum
de bonne foi, un minimum de bonne volonté. Par exemple, nous n'avons jamais eu le mode de calcul de la péréquation demandé, pourtant, tout au début. Nous sommes dans l'opacité la plus totale. On
nous raconte n'importe quoi, à commencer par l'avocat de la fédération (NDLR, MeNovel est aussi celui de l'Union nationale). Cette histoire ne va pas se finir chez nous. Ça va se finir à Paris et
certains ont du souci à se faire. Nous allons demander une enquête. Et nous verrons jusqu'où nous pourrons aller».
Les 5,8 M€ exigibles dans 45 jours
La décision de justice rendue hier induit le dégel des 5,8M€ de dettes de la fédération. Elles seront exigibles par les créanciers dans 45 jours au plus tard. «Il
faut faire face à ce qui nous arrive», juge Yves Derrien. Il faut que l'on prépare cela si on ne veut pas que le réseau (la fédération et les 92 associations) s'écroule. C'est à nous de nous
organiser». Est-ce possible en un mois et demi quand rien n'a été fait en une année entière? Lassées, des associations locales, créancières de la fédération, envisagent de demander très vite le
remboursement des sommes dues.
D'autres, proches de la cessation de paiement, sont maintenues «sous perfusion» par la fédération ou par l'Union nationale, qui met la main au portefeuille. Un portefeuille bien garni: pour préserver le réseau qui fait vivre ses sociétés privées, l'Union nationale devrait financer le PSE de la fédération du Finistère. Jusqu'où ira-t-elle? «Le plus décent serait que la fédération se déclare en cessation de paiement, estiment des élus du personnel. Elle serait alors mise en redressement judiciaire. Un administrateur prendrait la main et c'est le problème car la gouvernance ne veut pas laisser le pouvoir». Principal financeur, le conseil général, lui, ne répond pas et il n'est pas prêt de le faire si l'on s'en tient aux propos que tenaient Pierre Maille en avril dernier. «Tant que nous n'aurons pas de visibilité à long terme sur le plan de pérennisation du réseau, il ne sert à rien de s'engager».
Une enquête préliminaire sur les comptes de la fédération ADMR du Finistère a été ouverte en raison de soupçons de gestion douteuse. L'antenne de Brest de la police judiciaire est chargée de conduire les investigations. Elle enquêterait notamment sur les liens entre la fédération départementale et l’Union nationale ADMR.
C’est ce que l’on vient d’apprendre en marge d’une affaire qui dure maintenant depuis plus d’un an. Ces soupçons de gestion douteuse sont alimentés par l’incapacité de la fédération ADMR 29 à présenter des mesures « sérieuses, réalistes et cohérentes » pour redresser sa situation financière bien qu’elle ait bénéficié d’une procédure de sauvegarde. Ouverte en décembre 2009, celle-ci vient d’être clôturée par le tribunal de Brest.
Celui-ci constate notamment que la fédération ADMR ne propose qu’un « financement incertain » pour mettre en œuvre un plan social qui prévoit 86 suppressions d’emploi, dont 52 licenciements et 34 reclassements.
8 décembre 2010 - Le Télégramme
Si les élèves de 15 ans ont des résultats dans la moyenne des pays de l'OCDE, les inégalités scolaires se sont accrues en France depuis 2000. Le système élitiste est montré du doigt tout comme le redoublement.
La note est tombée: les élèves français de 15 ans ont des résultats dans la moyenne des pays de l'OCDE, selon les résultats de
l'enquête «Pisa» (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) rendue publique hier. Comme en 2006, la France se situe en effet dans la moyenne pour les trois compétences étudiées
(21een compréhension de l'écrit, 22e en mathématiques et 27e en sciences, sur 65 participants), loin derrière la tête du classement composée de Shanghai, de la Corée du Sud et de la
Finlande.
Un signal d'alarme
Si la place de l'Hexagone est peu enviable, les résultats révèlent en plus de fortes inégalités, qui se sont accrues dans les années 2000. Par rapport à «Pisa»
2000, la proportion des élèves de 15 ans «les moins performants en compréhension de l'écrit» est passée de 15% à 20%, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Parallèlement, le pourcentage des plus performants a augmenté de 8,5% à 9,6%. De la même façon, la proportion des élèves les plus faibles en mathématiques a crû, de 16,6% en 2003 à 22,5% en 2009,
alors que la proportion des meilleurs restait sensiblement identique. «Il y a de plus en plus d'élèves en échec scolaire, les inégalités se sont creusées. C'est un signal d'alarme pour la France,
qui avait déjà été tiré par l'OCDE en 2006», a commenté Éric Charbonnier, expert à l'Organisation. C'est qu'en France, l'école ne parvient pas à corriger les inégalités de départ: «L'impact du
milieu socio-économique sur la performance» y est plus grand que la moyenneOCDE.
«Pas de fatalité»
Les comparaisons relèvent ainsi que la France gagnerait à faire du soutien plus individualisé dans les écoles ou à réduire les redoublements. «Il n'y a pas de
fatalité», assure l'expert, car la Corée du Sud, le Japon ou le Canada, par exemple, parviennent à concilier performance et équité. Outre ces pays, les plus performants sont Shanghai, la
Finlande, l'Australie ou les Pays-Bas. Globalement, l'Allemagne, la Pologne et le Portugal s'améliorent, mais la Suède, l'Irlande ou la République tchèque reculent. Partout, les filles devancent
les garçons. On apprend aussi que la France se classe parmi les paysoù la discipline est la moins respectée. Les enseignants français tirent par contre leur épingle du jeu: ils encouragent leurs
élèves à lire plus que la moyenne OCDE. Sur le net:
Ces comparaisons internationales peuvent permettre à la France de tirer des enseignements.
Ce qui marche
- Le soutien individualisé. Il est au coeur de la lutte contre l'échec scolaire. Mais à certaines conditions qui ne sont pas vraiment remplies en France depuis la
réforme du primaire de 2008, estime l'expert Éric Charbonnier. Il prône des horaires allégés et un soutien qui «encourage» sans stigmatiser. - L'autonomie et l'évaluation des établissements.
L'évaluation «leur permet de voir ce qui ne marche pas, pour corriger le tir». - La formation des enseignants. Elle doit être «un mélange de compétences académiques et de capacités pratiques à
enseigner», selon l'expert. Or, la France a réduit la formation pédagogique à la portion congrue. - Des réformes à moyens constants.
Ce qui ne marche pas
- Les redoublements. Les pays, où le redoublement est une pratique courante, affichent de moins bons résultats que les autres, selon l'OCDE. Or, la France est
championne du monde en la matière, avec 37% d'élèves de 15 ans ayant redoublé au moins une fois (13% en moyenne dans l'OCDE). - Les notations-sanctions. Les mathématiques rendent les élèves
français parmi les plus anxieux du monde, selon l'OCDE, notamment parce que la notation est vécue comme une sanction. - De trop grands écarts entre établissements. En France, selon Éric
Charbonnier, les établissements de l'éducation prioritaire «ne sont pas équipés pour aider les élèves, avec des enseignants trop jeunes et trop de turnover».
Pour les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet, auteurs de «L'élitisme républicain», la France doit se donner comme cap de réduire le nombre des enfants
en grande difficulté. Leur constat est sans appel. Les résultats français «ne sont pas très étonnants: la situation ne s'améliore pas, car rien n'a été fait, les gouvernements ayant mis les
enquêtes Pisa sous le tapis». À l'inverse, «l'Allemagne, le Japon ou la Pologne ont scruté les résultats et pris des mesures en conséquence: la Pologne a supprimé ses filières et favorisé le
tronc commun, les résultats ont été immédiats. En Allemagne, le système a été amélioré au niveau de la maternelle».
Pour la mixité scolaire
Les experts pointent le système élitiste français, «qui favorise la sélection et laisse tomber ceux qui ne suivent pas». «Le nombre d'enfants en grande difficulté
scolaire a augmenté de 15% en 2000 à 20% en 2009, c'est énorme». Faut-il choisir entre école de masse et école d'élite? «Ce que montre Pisa - et c'est révolutionnaire -, c'est que l'un et l'autre
vont de pair: les pays qui ont beaucoup de bons élèves sont aussi ceux qui ont réussi à diminuer l'échec scolaire. Le Japon et la Finlande font des efforts énormes pour ne pas laisser les plus
faibles à la traîne.» Alors que faire? Il faut revoir la philosophie de l'enseignement. Les deux sociologues citent «La main à la pâte», opération lancée en primaire par le prix Nobel Georges
Charpak. «L'idée est de prendre les enfants comme ils sont et de trouver, par l'expérimentation, des moyens d'apprentissage qui leur conviennent. Ce que montre aussi Pisa, c'est que ce qui marche
le mieux, c'est la mixité scolaire à tous les niveaux.»
Brest
06 42 22 96 37
brest.npa@gmail.com
Quimper
06 59 71 42 21
Le blog sur les
questions maritimes
Le blog de solidarité avec
Pour plus de détails voir les liens:
Soirée prisonniers palestiniens
mardi 16 avril
20H30
Maison des syndicats
Quimper Gourmelen
vendredi 19 avril
8 h 45
Fermez Cofrents
(pays Valencian)
Concert à Lannion
Dimanche 28 avril
Brennilis
Mardi 7 mai
Yves-Marie Le Lay,
Président de
Sauvegarde du Trégor
Douarnenez
Librairie l'Ivraie à 20h00