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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 12:27
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24 novembre 2010

 

Après la Grèce, l’Irlande est à son tour le bouc émissaire des spéculateurs et des gouvernements libéraux.


Mardi 16 novembre, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, a suscité la stupeur en déclarant  : «  Nous sommes dans une crise pour la survie  » de la zone euro. Deux jours plus tard, il s’est efforcé de faire croire que ses propos concernaient en fait la phase précédente de la crise européenne, lorsque le taux d’intérêt des titres de la dette publique grecque s’envolait. Les confusions temporelles de M. Van Rompuy témoignent au moins de l’incroyable instabilité de la situation. À présent, ce sont les obligations irlandaises qui sont l’objet de la défiance et des attaques des spéculateurs. Pris de panique, de nombreux épargnants irlandais ont assailli les guichets des banques. Le gouvernement a réaffirmé l’extension de la garantie des dépôts jusqu’à fin 2011. Et après avoir fait mine de tergiverser, il a accueilli à bras ouverts les experts du FMI et de l’Union européenne (UE) venus accorder un prêt contre davantage de rigueur antisociale. Simple répétition du scénario grec de l’hiver dernier  ? Pas exactement.


Dans un système de financement de l’endettement public par le marché (sous forme de titres négociables), les doutes sur l’ampleur des pertes du secteur bancaire irlandais et l’annonce d’un fort déficit public ont certes augmenté la «  prime de risque  » exigée par les spéculateurs. Les taux d’intérêt ont ainsi atteint des niveaux prohibitifs. Mais la situation économique était connue depuis longtemps. D’où vient-elle  ? Comme les États-Unis ou l’Espagne, l’Irlande a connu ces dernières années une surproduction immobilière et un fort développement de l’endettement. Les prix immobiliers ont été multipliés par 2,5 entre 1997 et 2006. Les banques ont accordé des prêts qui ne seront jamais remboursés. Le gouvernement a sauvé les banques en «  nationalisant  » Anglo Irish Bank et en recapitalisant massivement les autres établissements en difficulté. Facture totale  : plus de 60 milliards d’euros.


Parallèlement, les recettes fiscales diminuaient car, sous l’effet de la crise, le PIB irlandais s’est effondré ( -7,1 % en 2009). Le déficit public s’est donc creusé. Il représentait 11,7 % du PIB en 2009. Les deux plans d’austérité qui ont alors été mis en place n’ont fait qu’aggraver la situation. La suppression de 33 000 emplois publics, la baisse des salaires des fonctionnaires de 10 à 15 %, la réduction des budgets sociaux (éducation, santé) et la diminution des allocations chômage ont plongé la population et l’économie dans une spirale déflationniste. Le déficit public est passé maintenant à 32 % du PIB et la dette publique à 100 % du PIB.

La «  phase irlandaise  »

Tout cela était connu depuis plusieurs mois. Si la «  phase irlandaise  » de la crise s’accélère maintenant, c’est en raison des précisions apportées par le dernier Conseil européen au sujet des règles applicables aux plans de sauvetage. Durant la «  phase grecque  », les dirigeants avaient fini par s’accorder pour attribuer collectivement un prêt à un État en difficulté afin de sauver les banques et d’éviter l’effet domino. Le dernier Conseil européen a validé le mécanisme mis en place mais il a aussi indiqué que les dettes des États aidés devraient être restructurées. Il s’agit en clair d’imposer aux créanciers un report, voire une diminution, des remboursements qu’ils percevront.


Cette décision répond en partie à des inquiétudes sur la viabilité économique de la zone euro. De fait, la restructuration des dettes publiques de la périphérie européenne est désormais ouvertement abordée par les grands créanciers eux-mêmes. Ils ne sont pourtant pas devenus philanthropes. Mais ils ne peuvent se désengager sans de lourdes pertes, parce qu’ils détiennent d’impressionnantes quantités de titres d’État. Et il vaut mieux pour eux renégocier les échéances et les montants des emprunts plutôt que de prendre le risque de perdre davantage par la suite. Mais cette décision répond aussi à des motivations politiques nationales. Pour tenter de faire passer de nouvelles mesures impopulaires, les dirigeants ont besoin de montrer aux électeurs qu’ils ne sont pas tout à fait les seuls à payer. C’était le sens des déclarations d’Angela Merkel  : «  une partie du coût des plans de sauvetage devrait être absorbée par les détenteurs d’obligations  ».


En Europe, deux styles coexistent au sein de la classe dominante. Pour M. Rasmussen, président du Parti socialiste européen, «  Angela Merkel doit apprendre que les dirigeants politiques doivent parfois la fermer  ». De même, la presse économique française estime que Herman Van Rompuy «  aurait mieux fait de tenir sa langue  ». Mais au-delà du style et de la communication, tous s’accordent pour faire payer l’essentiel de la crise aux travailleurs. En Grèce, en Irlande, et bientôt dans d’autres pays, cette politique mène à des attaques d’une violence inouïe. D’où la gratitude de M. Schulz, président du groupe socialiste au Parlement européen, soulignant «   les efforts et le courage du gouvernement Papandréou pour réformer drastiquement le pays et remettre son économie sur les rails  ».


L’annonce de la restructuration vise à faire croire à un effort partagé. «  Les chiffres sont horribles mais nous pourront les gérer sur une période de dix ans  » a déclaré le ministre irlandais des Finances. Horribles pour qui  ? Une partie du prêt contracté auprès de l’UE et du FMI servira directement à renflouer les cinq banques irlandaises qui se sont brûlé les ailes dans la spéculation. Le reste servira à rembourser les créanciers de l’État (d’autres banques  !). À l’heure où nous écrivons ces lignes, on évoque respectivement 20 et 60 milliards d’euros. Mais la population ne verra pas la couleur de ces 80 milliards et on voudrait qu’elle se serre encore la ceinture. En Irlande, le taux de chômage est officiellement de 14,1 %. La protection sociale est très faible, les saisies se multiplient.


En revanche, les entreprises sont imposées à seulement 12,5 %. Le pays s’est spécialisé dans le dumping fiscal et certains se verraient bien continuer ainsi  : «  L’Irlande n’a pas besoin d’un soutien immédiat. Ceci lui fournit une arme de négociation avec l’Europe pour conserver son taux d’impôt sur les sociétés  » a déclaré le directeur général du patronat irlandais. De Microsoft à Merill Lynch en passant par HP, Intel et Bank of America, toutes les multinationales font du chantage à la délocalisation. Elles se réjouissent pourtant de la baisse du salaire minimum que le gouvernement s’apprête à annoncer. Celui-ci est discrédité au point de devoir convoquer des élections anticipées en janvier. Car la colère monte. 40 000 étudiants défilaient il y a trois semaines. Une grande manifestation est prévue samedi 27 novembre contre les mesures d’austérité. Face à l’internationale du capital et aux fausses solutions nationalistes, les travailleurs doivent s’organiser et se serrer les coudes.


Philippe Légé



* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 79 (25/11/10).

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 08:49
Social jeudi 25 novembre 2010 Ouest-France

Ce matin, 250 retraités ont manifesté à Brest à l’appel de sept organisations syndicales. Face à la dépendance, ils observent que le nombre de places en maisons de retraite est insuffisant et les tarifs d’hébergement trop élevés. Ils demandent aussi une revalorisation des retraites et pensions.

 

Dépendance : 200 retraités manifestent à Quimper

Ils s'inquiètent du financement du plan «dépendance» et le font savoir au gouvernement. Environ 200 retraités manifestent ce jeudi matin dans les rues de Quimper.

Plusieurs syndicats (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, Unsa et FGR) demandent au gouvernement d'apporter «une réponse collective et solidaire à la perte d'autonomie et une augmentation des retraites». Ils craignent que les assurances privées s'emparent de ce «marché».

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 11:41
Ne payons pas leur crise!
Communiqué du NPA.

La première grève générale depuis 1988 au Portugal, à l'appel de la CGTP et de l'UGT, est massivement suivie et paralyse de nombreux secteurs de la vie économique, qu'il s'agisse des transports, de l'éducation, de la santé ou de l'automobile.


Le NPA apporte son chaleureux soutien aux travailleurs portugais qui se dressent contre les plans d'austérité élaborés par le gouvernement socialiste de José Socrates, avec la complicité des partis de droite.


Comme dans d'autres pays de l'Union européenne, ce sont les salariés, la population qui doivent faire les frais de la crise du système capitaliste. Comme en Grèce ou en Irlande, le plan d'austérité est particulièrement violent.


Le gouvernement portugais cède aux exigences des marchés financiers, des agences de notation internationale. L'addition est salée : baisse des salaires des fonctionnnaires et des prestations sociales, gel de pensions, augmentation de la TVA de 2 points, à 23%, ainsi que des impôts.


Le gouvernement de J. Socrates veut faire payer la crise aux salariés, c'est évident.

Le chômage et la précarité, qui explosent, frappent déjà durement la population.

 

Ce plan d'austérité ne pourra que jeter un peu plus les travailleurs et leurs familles dans la misère.


La grève du 24 novembre n'est pas la première mobilisation au Portugal.

 

Il faut qu' à l'échelle de toute l'Europe, les résistances se coordonnent face aux politiques libérales mortifères qui veulent faire payer la crise aux salariés et ramener leurs droits sociaux plusieurs dizaines d'années en arrière.

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 11:30

 

 

 

Accusé d'être un « marchand de peur », le chercheur anti-OGM Gilles-Eric Séralini poursuivait en diffamation l'auteur de ces propos, un professeur de génétique. Compte-rendu d'une audience où deux conceptions de la science et de l'indépendance se sont affrontées.

Scientifiques de renom, « faucheurs volontaires » ou simples citoyens concernés par les OGM, ils étaient nombreux ce mardi devant la 17e chambre du tribunal de grande instance (TGI) de Paris.


Marc Fellous, professeur de génétique et chef de l'unité d'immunogénétique humaine à l'Institut Pasteur, répondait d'une « campagne de dénigrement » à l'encontre de son collègue Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen.

En janvier, Fellous avait écrit à France 5 et au conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour critiquer la présence du chercheur anti-OGM dans « Le Magazine de la santé » (l'émission du 21 janvier est visible sur Youtube) :

« France 5 s'associe à la médiatisation d'un chercheur militant controversé et se fait le porte-parole d'un marchand de peur. »

Une campagne de dénigrement ?

Or, le même Marc Fellous est à la tête de l'Association française de biotechnologie végétale (AFBV), un groupe de chercheurs favorables aux OGM, et donc au cœur d'un conflit d'intérêt majeur aux yeux de Gilles-Eric Séralini.


Premier à être entendu par le TGI, le scientifique caennais en costume s'exprime sur un ton calme mais déterminé. Derrière ces bisbilles entre scientifiques, il voit la volonté de nuire à tout expert qui ose remettre en cause l'innocuité des OGM.


Fondateur du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), Gilles-Eric Séralini a notamment publié en 2009 une étude qui démontre la toxicité de trois maïs génétiquement modifiés de marque Monsanto.

Devant le juge, son avocat Bernard Darteville clame :

« C'est absolument incroyable, vous prenez le nom des adhérents [de l'AFBV], et vous vous rendez-compte qu'un certain nombre d'entre eux siègent carrément au conseil d'administration de sociétés d'agrosemence intéressées par les OGM ! »

Furieux, l'avocat énumère alors devant l'assemblée le nom des cotisants à l'AFBV. Parmi eux, beaucoup sont liés à plusieurs grandes entreprises, comme Limagro ou Rhône-Poulenc, première entreprise française à avoir investi dans les OGM.


Du côté de la défense, on souligne le manque de crédit apporté aux travaux de Gilles-Eric Séralini. L'avocat de Marc Fellous, Nicolas Bénoit, rappelle :

« La Commission du génie biomoléculaire, instance gouvernementale, a conclu que son étude n'apportait rien de nouveau au débat sur les OGM. »

Appelés à la barre, plusieurs scientifiques remettent également en cause le mode de calcul que Gilles-Eric Séralini utilise pour réaliser ses travaux.

Interrogée par Rue89, l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage, avocate et membre du Criigen, balaye ces accusations.

Selon elle, attaquer un expert en affirmant que toutes ses études sont dénigrées par ses pairs vise à le décrédibiliser. Il s'agirait de la même stratégie utilisée dans l'affaire de l'amiante ou du Mediator : on ne discute pas du fond, on agresse la personne en disant que c'est un incompétent.

L'indépendance, un mot dépassé ?

Lorsque Marc Fellous est interrogé par le TGI, le débat se resserre autour de la nature de l'Association française de biotechnologie végétale (AFBV). Le juge s'interroge :

« Dans les lettres que vous avez rédigées, comment pouvez-vous présenter votre association comme strictement indépendante si vos membres sont liés au secteur de l'agrosemence ? »

Dans la salle, les supporters de Gilles-Eric Séralini s'esclaffent, ironiques. La réponse de Marc Fellous va les indigner :

« Dans notre jargon d'experts, le mot “indépendant” est un terme qui persiste à être utilisé. Mais on devrait plus parler de transparence que d'indépendance. Ce mot est dépassé car nous sommes tous concernés par le financement des industriels. »

Il n'est pas le seul à déclencher l'ire des citoyens anti-OGM présents dans la salle. Bernard Chevassus, vice-président de la Commission du génie biomoléculaire, témoigne en faveur de Marc Fellous :

« Quand une association se déclare indépendante, il appartient aux gens de le vérifier. »

« L'argent de l'industrie n'est pas inutile »

Autre témoin, Jean Lunel, membre de l'Académie des sciences, réfute l'accusation selon laquelle Marc Fellous ait trempé dans un conflit d'intérêts. L'homme sort de la salle d'audience. Il explique à Rue89 :

« Ce n'est pas parce qu'on a des liens avec l'industrie qu'on perd toute indépendance. J'ai passé ma carrière dans l'industrie pharmaceutique, cela ne m'a pas empêché de refuser de réaliser certaines études si cela ne me convenait pas. »

Jean Lunel est soucieux. Avec ces méfiances envers le monde industriel, la France court à sa perte, selon lui :

« L'argent de l'industrie n'est pas inutile : aujourd'hui, nous pouvons effectuer le séquençage du génome des individus pour 1 000 dollars grâce aux recherches que l'industrie a financées pendant des dizaines d'années.

Je souhaiterais qu'il existe beaucoup plus de connexions entre la recherche publique et industrielle. De véritables pépites se trouvent dans nos laboratoires, mais elles partent toutes aux Etats-Unis ou au Canada. Les chercheurs en biotechnologies sont vieux et personne n'est là pour prendre la relève. »

Le jugement est mis en délibéré au 18 janvier.

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 11:11
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22 novembre 2010
 

LONDRES CORRESPONDANTE - « Des méthodes de travail inacceptables » et « ignorantes de la loi » : c’est en ces termes que le ministre de l’environnement britannique, Chris Huhne, a qualifié les pratiques qui étaient de mise à Sellafield, au nord-ouest de l’Angleterre, il n’y a pas si longtemps. Elles ont permis aux services de recherche de British Nuclear Fuel (BNFL), l’exploitant du complexe nucléaire local, de prélever des organes et des os sur soixante-quatre de leurs employés décédés entre 1961 et 1992, sans en informer les familles.


Dans un rapport de 650 pages remis au gouvernement, mardi 16 novembre, après trois ans et demi d’enquête, on apprend comment des morceaux de corps des anciens salariés de Sellafield - des langues, des fémurs, des foies, des cerveaux, des cœurs, ou encore des ganglions - étaient prélevés à l’hôpital de West Cumberland pour être remis dans une glacière au médecin en chef de BNFL.


Ils étaient ensuite pesés, étiquetés et entreposés dans un congélateur des laboratoires de Sellafield avant d’être analysés puis détruits.


Il y avait « un accord informel », regrette le rapport, entre les spécialistes du service national de santé (National Health Service) et ceux du centre nucléaire pour faire avancer la science. Les résultats de ces études sur les liens entre certaines maladies comme les cancers et les émissions de radiation faisaient ensuite l’objet de colloques et d’articles dans des revues spécialisées - au mépris de toute considération morale.


Des substitutions grossières


Ce n’est que plusieurs années après le décès de leurs proches que la plupart des familles ont découvert les faits. Dans certains cas, des os avaient même été remplacés par des manches à balai pour que les familles ne se rendent pas compte, à l’occasion des funérailles, des prélèvements qui avaient pu être effectués.


A l’époque des faits, la législation (datant de 1961) autorisait le prélèvement d’organes post mortem dès lors que la personne décédée ne s’y était pas opposée de son vivant ou que ses proches n’y voyaient aucune objection. Les scientifiques n’avaient donc pas besoin d’une autorisation en bonne et due forme, mais de la simple absence de contestation.


Les choses ont changé après le scandale de l’hôpital Alder Hey : les corps de 850 enfants avaient été mutilés pour les besoins de la science sans que leurs parents en soient informés. Depuis 2004, ce genre de pratique nécessite un accord plein et entier des proches des victimes.


« Le rapport reconnaît que (les études menées par Sellafield) ont aidé à améliorer les procédures de protection des employés face aux radiations », souligne Peter Furness, le président du Collège royal des pathologistes. Pour lui, ces faits se sont déroulés « il y a longtemps, quand les règles actuelles n’existaient pas ».


Virginie Malingre


* Article paru dans le Monde, édition du 23.11.10. | 22.11.10 | 16h04 • Mis à jour le 22.11.10 | 16h05.

 

Autre articles:

 

http://www.courrierinternational.com/article/2010/11/17/le-site-nucleaire-de-sellafield-au-coeur-d-un-scandale

 

http://www.dissident-media.org/infonucleaire/passoire_nuc_sellafield.html

 


 

Note: Scandale et Sellafield cela date! Depuis des décennies les mouvements républicains (nationalistes irlandais), la gauche extraparlementaires et les écologistes irlandais demandent l'arrêt de Sellafield. Cette usine de mort est en fait située en face de l'Irlande qui "bénéficie" elle aussi de ses effluents par la mer et les vents.

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 10:53

Par Bill Quigley le Mercredi, 24 Novembre



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Dans le New York Times du 26 novembre 2006, Warren Buffett, un des hommes d'affaires les plus riches des Etats-Unis, avait déclaré: « La guerre des classes existe, d’accord, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. » (1).

 

Quatre ans plus tard, Obama ou pas, ce constat ne fait que se confimer avec la crise capitaliste, comme le souligne Bill Quigley dans cet article qui recense les dernières statistiques officielles. Ces résultats ne sont évidemment pas le fruit d'un « processus naturel » ou de la «méchanceté des riches », mais bien la conséquence de la logique d'exploitation du système capitaliste. Une logique aggravée par les politiques néolibérales dominantes depuis 25 ans et qui connaissent aujourd'hui, avec la crise, un coup d'accélérateur, que se soit au Etats-Unis ou en Europe, avec l'offensive d'austérité. Les riches plus riches, le reste plus pauvre: jusqu'à quand? (LCR-Web).


Les riches et les portes-paroles à leur solde mènent actuellement un intense travail de propagande et de tromperie en direction des pauvres et des classes moyennes. Ils sont parvenus à convaincre pas mal de monde qu'un socialisme diabolique est en train de fleurir dans le pays et de piller leurs richesses. Mais la tromperie ne peut pas durer, les faits disent le contraire.


Oui, il y a bien une guerre entre les classes sociales, la guerre des riches contre les travailleurs, les pauvres et la classe moyenne. Cette guerre existe depuis de nombreuses années. Regardons les faits, ces faits que les riches et leurs faux prophètes à leur service ne veulent pas que les gens connaissent.


Laissons Glenn Beck (un journaliste ultra-conservateur de la chaîne Fox-TV, NdT) pontifier sur les socialistes qui envahissent Washington. Ou Rush Limbaugh (autre journaliste droitier, NdT) pérorer sur la « lutte des classes d'un programme gauchiste qui détruira notre société ». Ce ne sont que deux exemples de ces portes-paroles à gages des riches, grassement rétribués pour ce faire.


La vérité c'est que depuis deux décennies, les riches aux Etats-Unis se sont fait plus riches, et les pauvres, les travailleurs et la classe moyenne, plus pauvres. Voyons les faits et jugeons-en par nous mêmes:


Les chiffres officiels sur la pauvreté aux Etats-Unis démontrent que nous avons aujourd'hui le taux de misère le plus élevé depuis 51 ans. Le taux de pauvreté officiel aux Etats-Unis est de 14,3%, c'est à dire 43,6 millions de personnes pauvres. Un enfant sur cinq aux Etats-Unis est pauvre; un citoyen du troisième âge sur dix est pauvre.


Un travailleur sur six, soit 26,8 millions de personnes, est sans emploi ou sous employé. Le taux de chômage réel est de 17%. Officiellement, il y a 14,8 millions de personnes cataloguées par le gouvernement comme sans emploi, soit un taux de 9,6%. Le taux de chômage est encore pire pour les travailleurs afro-américains : 16,1% d'entre eux sont officiellement sans emploi.

 

Par ailleurs, 9,5 millions de personnes, qui travaillent à temps partiel tout en cherchant un emploi plein temps, ne sont pas reprises dans les statistiques officielles du chômage.

C'est également le cas pour 2,5 millions de personnes qui sont enregistrées comme sans emploi, mais qui ne sont pas reprises dans les chiffres du chômage car elles sont sans travail depuis plus de 12 mois.


Cinquante millions de personnes, aux Etats-Unis, n'ont pas de couverture en soins de santé. Les femmes enceintes, aux Etats-Unis, courent un risque majeur de mourir par rapport aux femmes enceintes dans 40 autres pays. Les femmes afro-américaines enceintes ont presque quatre fois plus de probabilité de mourir que les femmes blanches.


Plus ou moins 3,5 millions de personnes, dont un tiers sont des enfants, n'ont pas de logement. Dans la banlieue d'Atlanta, 33.000 personnes ont sollicité un logement subsidié à bas loyer en août 2010. Lorsque la ville de Detroit a mis en place un programme d'urgence pour aider les personnes confrontées à l'expulsion de leur logement, plus de 50.000 personnes se sont précipitées pour tenter d'obtenir les 3.000 aides disponibles.


En 2009, c'est un nombre record de 2,8 millions de ménages qui ont reçu un avis d'exécution hypothécaire pour leur logement, soit bien plus qu'en 2007 et 2008. En 2010, on estime que ce nombre atteindra les 3 millions de ménages. Onze millions de propriétaires de leur propre logement (presque un sur quatre) aux Etats-Unis ont financièrement « la corde au cou » ou doivent rembourser plus pour leur hypothèque que la valeur de leur maison.


Il y a 49 millions de personnes aux Etats-Unis qui mangent uniquement parce qu'elles reçoivent une aide alimentaire, ou parce qu'elles vont dans les soupes populaires et caritatives. 16 millions de personnes sont tellement pauvres qu'elles sautent des repas ou renoncent à certains aliments. Il s'agit des chiffres les plus élevés enregristré depuis l'existence de ces statistiques.

Le revenu annuel moyen pour un foyer « blanc » aux Etats-Unis est 51.861 dollars; de 65.469 dollars pour un foyer « asiatique »; 32.584 pour les afro-américains; 38.039 pour les latinos.

Il y a une génération ou deux, il était possible pour une famille moyenne de vivre avec un seul revenu. Aujourd'hui, deux revenus sont nécessaires afin de parvenir au même standard de vie. Les salaires n'ont pas évolué au même rythme que les prix; ajustés avec l'inflation, ils n'ont fait que se réduire depuis les 10 dernières années. Les coûts du logement, de l'éducation et des soins de santé ont augmenté plus vite que les salaires.


En 1967, 60% des ménages, situés entre les 20% les plus riches et les 20% les plus pauvres, ont reçus plus de 52% de tous les revenus. En 1998, c'était 47%. La proportion correspondante aux foyers les plus pauvres a également diminué, tandis que celle des 20% les plus riches a augmenté.


Pour la première fois depuis 1940, les revenus réels des ménages sont moindre à la fin du cycle économique de la décennie 2000 qu'à ses débuts. Malgré le fait que les salariés aux Etats-Unis travaillent de manière plus intensive et plus dure que jamais, la part de leur revenus dans les richesses totales qu'ils contribuent à créer diminue sans cesse. C'est le cas pour les salariés blancs, mais c'est encore plus vrai pour les Afro-américains.

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Les riches plus riches


La fortune des 400 personnes les plus riches des Etats-Unis a augmenté de 8% en moyenne au cours de la dernière année, pour atteindre 1,37 billions de dollars.


Le plus rétribué des directeurs des Fonds d'investissement en 2009, David Trepper, a « gagné » 4 milliards de dollars. Dans le reste du classement, d'autres directeurs ont été rétribués entre 900 millions et 3,3 milliards de dollars.


La répartition des richesses aux Etats-Unis est aujourd'hui aussi inégale qu'avant la Grande Dépression de la fin des années 1920. De 1979 à 2006, la part reçue par les 1% des plus riches du total des richesses produites aux Etats-Unis a plus que doublé, passant de 10 à 23%. Ces 1% des plus riches disposent d'un revenu annuel moyen de plus de 1,3% milliards de dollars. Au cours des 25 dernières années, plus de 90% du total de la croissance des revenus a atterri dans les poches des 10% les plus riches, laissant à peine 9% du reste se répartir parmi 90% de la population.


En 1973, pour 1 dollars versé en salaire à un travailleur, un patron en recevait 27. En 2007, la proportion a atteint 1 pour 275 dollars. Depuis 1992, le taux d'imposition moyen des 400 contribuables les plus riches a diminué de 26,8% à 16,6%.


Les Etats-Unis ont les plus grandes inégalités entre riches et pauvres de toutes les nations industrialisées d'Occident et cela n'a fait qu'empirer depuis 40 ans. Le World Factbook, publié par la CIA, inclu un classement des inégalités entre les ménages à l'intérieur de chaque pays, au travers de l'Indice Gini. Les Etats-Unis étaient classé 45e dans ce classement en 2007, au même niveau que l'Argentine, l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire. A titre de comparaison les autres pays sont: Japon (38e place), Inde (36e), Nouvelle-Zélande et Royaume Uni (34e), Grèce (33e), Espagne , France, Canada (32e), Corée du Sud (31e), Hollande, Irlande, Australie (30e), Allemagne (27e), Norvège (25e) et Suède (23e).


Naturellement, ces inégalités ont des conséquences en termes de santé, de nutrition, d'exposition à des conditions de travail dangereuses pour la santé et de mode de vie. Résultat, les riches vivent en moyenne cinq ans de plus que les pauvres aux Etats-Unis. En 2000, l'expérance de vie moyenne était de 74,7 ans pour les pauvres tandis que celle des riches était de 79,2 ans.


Conclusion


Tels sont les faits extrêmement préoccupants pour quiconque s'intéresse à la justice sociale, à l'égalité des chances ou à la justice tout court.


Le président Thomas Jefferson a observé un jour que la restructuration systématique de la société au profit des riches et au détriment des pauvres et de la classe moyenne est une tendance naturelle chez les premiers: « L'expérience nous enseigne que l'homme est le seul animal qui dévore sa propre espèce... On ne peut trouver aucune douce parole pour décrire la dépradation générale des pauvres de la part des riches ».


Les riches sont aujourd'hui occupé à dresser un écran de fumée avec le prétendu « socialisme » qui se répand aux Etats-Unis afin de distraire l'attention sur leur voracité et leur appropriation prédatrice des richesses. Ceux qui « crient au loup » du « socialisme » le font pour continuer à s'enrichir et pour garder le pouvoir. Mais ils ont raison sur un point: il y a bel et bien une guerre de classes en cours aux Etats-Unis. Et les riches sont en train de gagner cette guerre, il est temps que les autres se dressent et luttent pour la justice sociale.


Bill Quigley est directeur du Centre pour les droits constitutionnels et professeur de droit à l'Université de Loyola à La Nouvelle Orléans.


Publié dans Conterpunch


http://www.counterpunch.org/quigley10252010.html

 

Traduction française pour le site www.lcr-lagauche.be


Sources:

Bureau de recensement des Etats-Unis

Département du Travail des Etats-Unis. Rapport du Bureau des Statistiques du Travail d'octobre 2010).

Amnesty International Maternal Health Care Crisis in the USA

National Law Center on Homelessness and Poverty

Departement of Agriculture, Economic Research Service

Reuters and Realty Trac

« Home truth », The Economist, 23 octobre 2010

Jared Bernstein and Heidi Shierholz, State of Working in America

Forbes 400: « Les supers-riches se sont plus riches », 22 septembre 2010, Money.com

Business Insider. “Meet the top 10 earning hedge fund managers of 2009.”

US Internal Revenue Service

CIA The World Factbook

Elise Gould, “Growing disparities in life expectancy,” Economic Policy Institute

(1)http://www.nytimes.com/2006/11/26/business/yourmoney/26every.html?_r=3&ex=1165554000&en=02ed48ae1473efe0&ei=5070&oref=slogin&oref=slogin

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 10:44

 

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 10:31
Les éleveurs de porc de la Conf' occupent la DRAAF de Bretagne le 23 novembre pour demander "Maitrise et Désendettement"

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Désendettement et Maîtrise: pour un avenir des producteurs de porcs

Communiqué de presse - 24 nov 2010

Depuis 20 ans, les résultats techniques en élevage porcin n’ont cessé de s’améliorer. Cependant, les gains de productivité ont été intégralement captés par les autres maillons de la filière porcine. L’économie porcine n’est pourtant pas sinistrée, les marchés à l’export sont florissants et certains secteurs de la filière vivent très bien tandis que 50% des éleveurs sont menacés.


Un an et demi après l’action de la Confédération paysanne à l’Assemblée Générale du CRP (1) et de l’ARIP (2) (09 juin 2009) où nous avions demandé un état des lieux et des propositions pour la production porcine française, les éleveurs sont venus demander aujourd’hui au DRAAF de Bretagne ce qu’il avait fait depuis.

Les éleveurs de la Confédération paysanne ont pu constater que leur demande est au point mort et ils ont appris que le plan de cessation, annoncé lors de la dernière cellule de crise porcine (26 octobre 2010 à Rennes), ne sera pas financé. Aujourd’hui, les éleveurs exigent de l’Etat, non pas un plan de cessation d’activité, mais un plan de désendettement des éleveurs, financé par l’Etat et les autres acteurs de la filière, et le lancement d’une réflexion sur les outils à mettre en place pour maîtriser la production, seule capable de faire remonter les cours durablement.
 

(1) Comité Régional Porcin
(2) Association Régionale Interprofessionnelle Porcine
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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 10:07

 

jeudi 25 novembre 2010 Ouest France

Les commissaires aux comptes ont exercé leur droit d'alerte la semaine dernière. Le tribunal de commerce pourrait être saisi. Les 192 salariés sont particulièrement inquiets quant à leur avenir.

L'usine d'électronique Compétence (ex-Jabil) se trouve dans une situation très précaire. Les 192 salariés en ont eu la confirmation hier matin. Lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, le président de Compétence France, Sylvain Gros, a informé les représentants du personnel que les commissaires aux comptes du cabinet KPMG ont déclenché leur droit d'alerte la semaine dernière.

« Il s'attend, compte tenu de la gravité de la situation, à ce qu'ils confirment leurs inquiétudes et en informent le tribunal de commerce de Brest conformément à la loi », indique Serge Roudaut, délégué syndical Force ouvrière.


« Pas du tout rassurés »


Six mois après le rachat de l'usine Jabil par le fonds d'investissement américain Mercatech, les salariés sont particulièrement inquiets quant à leur avenir. La diversification dans le solaire n'a pas dépassé le stade des promesses. L'assemblage de centraux téléphonique pour le groupe Alcatel représente toujours l'essentiel de l'activité du site.


Mercatech a-il eu les yeux plus gros que le ventre ? Au mois de juin, cet investisseur a racheté quatre usines Jabil en France et en Italie. Il s'affirmait prêt à y investir immédiatement 50 millions de dollars. Il se faisait fort aussi de mobiliser entre 100 et 300 millions de dollars auprès des banques.


En fait, Mercatech se trouve toujours à la recherche de financements pour ses différents projets industriels en France et en Italie. Différentes pistes sont explorées. Selon le PDG de Mercatech, Stefano Cevolo, elles doivent permettre de dégager 30 millions de dollars de « cash » au 15 décembre et 30 autres millions de dollars à Noël.


Faut-il y croire? Serge Roudaut se montre très prudent. « Nous ne sommes pas du tout rassurés. On nous a déjà raconté tellement de mensonges. »


Jabil fait des avances


La situation actuelle frise le paradoxe. Après avoir cédé son usine brestoise, Jabil lui tient la tête hors de l'eau. En effet, le groupe américain joue le rôle d'affactureur pour Compétence France. Autrement dit, il lui fait des avances de trésorerie.


Seule bonne nouvelle, si l'on peut dire, la direction de Compétence France exclut à court terme une déclaration de cessation de paiement. Un nouvel accord d'affacturage avec Jabil devrait apporter 9 millions d'euros d'argent frais début décembre. De quoi régler les fournisseurs actuellement impayés et payer les salaires de décembre.


« Jusqu'au 31 décembre, ça devrait passer, remarque Serge Roudaut. Après, si Mercatech n'a rien trouvé comme financements, on se dirige vers le dépôt de bilan. »


 

Olivier MÉLENNEC.

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