1° Un des objectifs du néolibéralisme a été d’écarter la « question sociale » – c’est-à-dire les conflits engendrés par le capitalisme, fondés sur l’injustice et l’inégalité sociales – non seulement du champ politique, mais aussi de la conscience citoyenne, y compris celle de la majorité des classes laborieuses.
A contribué à cet objectif, particulièrement dans l’Etat espagnol, le bien nommé « dialogue social ». C’est-à-dire la construction d’un consensus fondé sur la recherche systématique d’intérêts communs entre le patronat et les syndicats. Ce « dialogue social » est devenu une norme fondamentale pour gérer les relations entre Capital et Travail. Le résultat a été dévastateur au plan économique : réduction de la part des salaires dans le PIB et croissance record et soutenue des « excédents » [profits] des entreprises. Pour ce qui a trait au tissu syndical et associatif, le désastre est analogue : déclin du caractère militant de l’adhésion de la majorité des salarié·e·s aux syndicats et déclin parallèle de la pratique militante. En termes politiques, il en est résulté une consolidation d’une gouvernance bipartite PSOE-PP [Parti socialiste ouvrier espagnol-Parti populaire] et de l’hégémonie du PSOE dans les votes qualifiés comme étant ceux obtenus par la gauche.
La grève générale du 29 septembre 2010 semble avoir réussi à assurer le retour et la visibilité de la « question sociale ». Je dis bien « semble ». En effet, il ne fait pas de doute que ce 30 septembre est encore trop proche de l’événement pour tirer des conclusions d’ensemble. Il existe un risque clair, dans un tel contexte, de confondre les espoirs avec la réalité. Tout ce qu’a assuré la grève générale est encore embryonnaire et fragile. Les résultats de cette grève ont plus à voir avec les possibilités, les attentes qu’avec des conquêtes effectives et consolidées. Toutefois, il existe des faits concrets, raisonnés, qui permettent d’établir une certaine certitude que s’est produit ce réveil tant nécessaire de la « question sociale », si vital dans cette période de crise capitaliste systémique que nous traversons. Parmi ces données sont particulièrement significatives les réactions des porte-parole des entrepreneurs et de la droite politique. Les titres de une du type « Echec général » – et ce n’est pas un hasard s’ils se trouvent en une des publications qui sont les emblèmes de la désinformation, soit El Mundo et ABC – ne prétendent en aucune mesure saisir la réalité sinon l’exorciser pour assurer la tranquillité de leurs clients, comme ces reliques, ces scapulaires, ces médailles que portaient les carlistes [courant royaliste né dans la première moitié du XIXe siècle espagnol] durant la guerre civile et qui « Detente bala ! » [arrêtaient les balles de fusil].
2° La grève générale constitue un succès politique par les possibilités qu’elle ouvre plus que par ce qu’elle a effectivement conquis.
Ce serait criminel de ne pas apprécier cette donnée. Mais, il est aussi important de reconnaître les faiblesses, tout ce qui reste à accomplir afin que, prenant appui sur ce premier pas, il soit possible d’aller de l’avant. Et, cela, afin de nous approcher d’objectifs, certes forts lointains, absolument nécessaires pour des changements radicaux dans les champs économique et politique.
Par exemple :
• Il faudra étudier dans le détail les résultats de la grève du 29 septembre aussi bien dans les branches économiques que selon les régions, particulièrement là où la grève n’a pas réussi à atteindre un niveau suffisant pour être en tant que telle effective : les banques, le secteur hospitalier, l’éducation et, de plus, comme d’habitude, le secteur du commerce, spécialement dans les grandes surfaces.
• Il faudra débattre sur quelques mots d’ordre utilisés dont le contenu est pour le moins ambigu : « rectifier [la réforme] », « de cette façon non », ou les revendications portant sur la nécessité du renouveau du « dialogue social », qui permet, aujourd’hui 30 septembre, à Antonio Gutiérrez dans El Pais de revendiquer des galons de « médiateur ».
• Il faudra se méfier des tentatives de « monopole » des Commissions ouvrières (CCOO) et de l’UGT (Union générale des travailleurs) sur la grève. Il y a eu d’autres syndicats qui ont beaucoup travaillé en faveur de la grève et avec des résultats reconnus, comme le démontre la mobilisation initiée et dirigée à Madrid par la CGT [Confédération générale du travail, syndicat minoritaire mais fort actif, auto-gestionnaire, classiste ; elle est issue d’une scission de la CNT libertaire] ; ce fut la manifestation la plus ample que n’ait jamais appelée ce syndicat. Cela constitue une raison de plus pour penser que sa participation au sein de la mobilisation des CCOO et de l’UGT aurait eu une répercussion plus grande que l’appel à une manifestation parallèle.
Toutefois, il y a eu des apports originaux, efficaces et pouvant servir d’exemples pour le futur : des plates-formes unitaires dans des régions, des manifestations en vélo, des actions dans le monde de la culture (bien que, dans ce cas, moins grandes que d’autres types de mobilisations).
• Et, enfin, il faut souligner un élément plus grave : ELA et LAB [deux organisations syndicales du Pays Basque - Euskadi] ont rejeté l’appel et, y compris, ont fait obstacle directement à des actions et des piquets de grève. Ce n’est pas une question que l’on peut traiter en quelques lignes. Cela renvoie à des problèmes bien plus anciens et généraux et l’on ne voit pas comment il serait possible de surmonter ce type d’obstacles.
En résumé, le « terme victoire politique » a une signification intrinsèque : démonstration de force collective, sentiment d’avoir battu ceux qui prédisaient avec détermination que la grève serait un échec ; possibilité de changer « le sens commun » de celles et de ceux d’en bas qui, jusqu’à maintenant, étaient marqués par le scepticisme et la résignation. Donc, un début de récupération d’un militantisme syndical de la base des syndicats majoritaires dans de nombreux endroits. Et, y compris, au-delà de la sphère syndicale. On pourra dire ce que l’on veut, mais, dans le futur, il ne sera plus possible de mener la cuisine de la politique économique et sociale dans le circuit fermé des réunions avec « les agents du marché » et dans les couloirs du parlement. Il faudra, dès aujourd’hui, compter avec la rue, qui n’était pas invitée, elle, aux fêtes officielles et dont la présence a déstabilisé le plan de marche gouvernemental établi.
3° Une brèche a été ouverte, mais seulement une brèche.
Le discours optimiste de ceux qui ont convoqué la grève (« toutes les grèves générales ont connu le succès », « tôt ou tard, Zapatero changera »…) peut être compris si on le place dans la perspective d’animer la préparation d’une grève. Mais, aujourd’hui, il faudra faire face à la réalité, certes avec des espoirs, mais sans illusions.
Parce qu’il est faux que « toutes les grèves générales » se sont terminées par un triomphe. Elles ont obtenu des résultats partiels, d’importance inégale, mais pas des changements de fond dans les politiques socio-économiques. Si l’on veut, elles ont obtenu les « rectifications » dont les dirigeants syndicaux parlent, mais cela dans la perspective de changements très partiels et d’ampleurs très inégales (retrait d’une loi qui sort par la porte, mais qui entre à nouveau, plus d’une fois, par la fenêtre).
Mais, cette fois, nous devons faire face non seulement à une loi, mais aussi à une politique économique qui nécessiterait une marge de « rectifications » très importante. Nous faisons face à une politique de fer, à « un ajustement structurel » soumis aux normes, aux diktats des marchés, tels que cimentés au sein de l’UE et auquel le gouvernement Zapatero s’est soumis comme un vassal.
La seule rectification qui fasse sens consiste à changer les fondements de l’économie et de la politique, de s’autonomiser par rapport aux « marchés » et, dès lors, d’affronter leurs attaques. Pour cela manque encore un tissu social effectif, un sujet, qui se construise d’en bas, au sein des tréfonds de la société. Autrement dit, la constitution d’une alliance dans laquelle convergerait la gauche sociale et politique, et cela durant une période prolongée de résistances et d’apprentissages des nouvelles formes d’actions et d’organisations. Avancer sur ce chemin implique de renforcer une « gauche des gauches », qui mette fin à l’actuelle configuration politique de la gauche institutionnelle, un des héritages les pires de la Transition [du pouvoir franquiste à une démocratie bipartidaire légèrement bonapartisée par la royauté].
4° Un nouveau cycle politique s’est-il ouvert ? Pour le moment, la possibilité existe. Et, dès lors, s’affirme la nécessité de l’ouvrir.
Nous avons gagné tout ce en quoi nous avions déposé notre confiance et tout ce que nous avons fait pour cette grève. Certains plus que d’autres à coup sûr. Toutefois, il serait fort avisé que ceux qui émergent de cette grève avec les attributs d’une autorité politique et avec des éléments de renforcement, en premier lieu les commissions ouvrières (CCOO), regardent autour d’eux et se rappellent qu’ils n’étaient pas seuls et encore moins dans les piquets. Et aussi qu’ils se rappellent que dans les piquets de grève la coexistence entre des personnes de courants différents a été beaucoup plus facile que ce que pourraient laisser supposer les affrontements entre les organisations. Dans tous les cas, le 29 septembre représente aussi une possibilité, inédite depuis vingt ans, que se développe une gauche syndicale, plurielle, radicale et unitaire, liée aux mouvements sociaux au quotidien.
Il y a aussi un espace nouveau et effectivement gagné par la gauche anticapitaliste, de paire avec beaucoup d’autres activistes organisés et non organisés.
Actuellement, il s’agit de se mettre en mouvement à la fois avec ambition et humilité. Les clés du futur résident dans savoir lutter pour l’unité dans l’action et savoir le faire en le liant à des objectifs anticapitalistes propres aux luttes courantes, quotidiennes.
Et, entre autres, des éléments décisifs de la phase présente résident dans la capacité de se lier à toutes les personnes qui, lors des mobilisations ayant couronné la grève, ont acquis la conviction qu’il faudra de nouvelles grèves, qu’il faudra travailler à bien les préparer, à bien les conduire et qu’elles seront, à coup sûr, plus amples et plus fortes que celle du 29 septembre 2010.
Miguel Romero (Izquierda Anticapitalista )
30 septembre 2010.
Il y a quarante ans, le 17 septembre 1970, commençait ce qu'on allait appeler le « Septembre noir » des Palestiniens. L'armée jordanienne
intervenait massivement contre les organisations et les populations palestiniennes réfugiées sur son territoire. Les bombardements des principales villes du pays, le pilonnage par l'artillerie
des camps de réfugiés allaient faire des milliers de morts.
Au lendemain de la création d'Israël, en 1948, la Jordanie, qui avait annexé la Cisjordanie palestinienne, avait été l'un des principaux pays d'accueil des
Palestiniens chassés de leurs terres par les armées israéliennes. L'occupation de la Cisjordanie par Israël après la guerre des Six-jours de juin 1967 provoqua un afflux de nouveaux réfugiés. À
la fin des années 1960, les Palestiniens constituaient 60 % de la population - l'armée jordanienne elle-même était composée en majorité de Palestiniens - et le pays était devenu l'une des bases
principales des organisations nationalistes palestiniennes et le point de départ de la plupart des opérations militaires des fedayins contre Israël, et donc la principale cible des opérations de
représailles de l'armée israélienne. Mais c'est du régime arabe « ami » de Jordanie qu'allait venir le coup décisif.
Les conséquences de la défaite arabe de 1967
Depuis la fondation de l'État d'Israël, en 1948, les dirigeants des États arabes avaient pourtant fait de la tragédie du peuple palestinien et de la lutte contre
Israël « la cause sacrée du monde arabe ». Mais il ne s'agissait pour eux que d'une démagogie bien commode, destinée à détourner le mécontentement de leurs populations contre l'ennemi extérieur.
C'est ainsi, avec l'appui et les finances des États de la Ligue arabe, que fut créée, le 28 mai 1964, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Mais il s'agissait là de canaliser
et contrôler la révolte du peuple palestinien, tout en montrant que les dirigeants arabes aidaient effectivement ce peuple frère.
La débâcle des armées arabes face à l'offensive de l'armée israélienne, en juin 1967, changea la situation. En six jours les armées égyptienne, syrienne et
jordanienne s'effondrèrent. L'Égypte perdit la bande de Gaza, qu'elle avait annexée en 1948, et la péninsule du Sinaï, la Syrie fut amputée du plateau du Golan, et la Jordanie de la Cisjordanie
et de Jérusalem-Est. Les dirigeants arabes perdirent tout crédit aux yeux des masses arabes et des populations palestiniennes. Celles-ci se tournèrent vers les organisations nationalistes comme
le Fatah de Yasser Arafat ou le FPLP de Georges Habache qui affirmaient leur volonté de ne pas baisser les armes, et de continuer la lutte armée.
Nées à la fin des années 1950, ces organisations, qui s'inspiraient de l'exemple du FLN algérien et s'étaient lancées à partir de 1964 dans une politique
d'attentats, étaient restées jusque-là très minoritaires. Au lendemain de la guerre des Six-jours, elles multiplièrent les opérations de commando contre Israël. En mars 1968, des fedayins du
Fatah mirent en échec des forces israéliennes supérieures en nombre qui avaient lancé une attaque sur Karameh, un village jordanien.
Ces faits d'armes soulevèrent l'enthousiasme. Des milliers de jeunes Palestiniens de Jordanie, de Syrie, d'Égypte ou du Liban rejoignirent les fedayins, ces
combattants armés de la cause palestinienne. De 1968 à 1970, leurs effectifs furent multipliés par dix. Les organisations nationalistes palestiniennes investirent l'OLP et en prirent le contrôle.
En 1969, Yasser Arafat en devint le président.
L'émergence d'un mouvement palestinien puissant, bénéficiant d'une grande popularité dans l'ensemble du monde arabe, et échappant à leur contrôle, fut perçue comme
une menace par les régimes arabes. Et cela même si les dirigeants palestiniens, derrière Yasser Arafat, n'avaient pourtant à aucun moment cherché à tirer parti contre eux du soutien des masses
arabes et avaient donné de multiples gages de leur volonté de ne pas s'ingérer dans leurs affaires intérieures.
Les dirigeants arabes, se méfiaient néanmoins des organisations palestiniennes, et de la capacité de leurs dirigeants à maîtriser le mouvement de masse qui les
portait. Même à leur corps défendant, les fedayins pouvaient devenir un point de ralliement et un ferment révolutionnaire pour tous les opprimés de la région et en tout cas un facteur
d'instabilité pour tous les régimes du Moyen-Orient.
Le roi Hussein choisit l'affrontement
En Jordanie, la menace était immédiate pour le roi Hussein. Les organisations palestiniennes, fortes de 40 000 hommes en armes, y constituaient, de fait,
un État dans l'État. Elles avaient déjà pris le contrôle de plusieurs zones du royaume. Dans la capitale, Amman, les fedayins tenaient le haut du pavé et exerçaient, en concurrence avec les
forces royales, des tâches de police. Or, si les dirigeants de l'OLP n'envisageaient pas de renverser Hussein, celui-ci en revanche n'était pas disposé à tolérer le pouvoir de l'OLP. Dans
l'épreuve de force inévitable ce fut donc le roi Hussein qui passa à l'action.
En juillet 1970, après plusieurs mois de tension entre Israël et l'Égypte, avec pour toile de fond une partie de bras de fer entre les États-Unis et l'URSS, Nasser,
qui faisait jusque-là figure de chef de file du nationalisme arabe, acceptait le plan de paix proposé par le secrétaire d'État américain Rogers et approuvé par l'URSS. Il fut imité par la
Jordanie et par tous les gouvernements arabes. Ce plan, présenté comme la dernière chance d'un retour à la paix dans la région, mais qui ignorait les revendications nationales des Arabes de
Palestine, ne pouvait qu'être rejeté par les organisations palestiniennes. Une campagne internationale dénonça alors celles-ci comme des fautrices de guerre irresponsables. C'est dans ce contexte
qu'Hussein put lancer son offensive militaire contre les fedayins et les camps de réfugiés en Jordanie.
Hussein de Jordanie bénéficiait du soutien ouvert des États-Unis, qui menacèrent d'intervenir militairement « pour protéger leurs ressortissants » si les troupes
d'Hussein étaient mises en difficulté. Il bénéficia aussi du soutien tacite de l'ensemble des régimes arabes, de l'Égypte de Nasser à l'Arabie Saoudite du roi Fayçal. Seule la Syrie fit mine de
vouloir défendre les Palestiniens en faisant entrer quelques tanks en Jordanie, mais ceux-ci furent retirés aussitôt.
Après dix jours de massacres, les accords du Caire, conclus le 27 septembre entre le roi Hussein et Yasser Arafat sous l'égide du président égyptien Nasser,
furent censés mettre fin aux combats. Mais dans les mois qui suivirent, l'armée d'Hussein traqua dans tout le pays les combattants palestiniens qui avaient survécu aux massacres. Les combattants
palestiniens, laissés sans perspectives, sans directives, payèrent le refus de l'OLP de s'appuyer sur la sympathie des masses populaires arabes pour s'en prendre aux régimes en place. Mais il
fallut encore un an aux troupes d'Hussein pour éradiquer toute présence palestinienne armée sur le territoire jordanien. En juillet 1971, les troupes royales écrasaient les derniers combattants
palestiniens réfugiés dans le nord du pays.
Le « Septembre noir » était la démonstration que dans leur combat contre l'oppression israélienne, les Palestiniens n'avaient rien à attendre des dirigeants des
États arabes, quelle que soit leur démagogie nationaliste ou progressiste. Ces dirigeants, au même titre que ceux de l'État israélien et de l'impérialisme américain, refusaient toute remise en
cause du statu quo régional, et même simplement de faire droit aux revendications nationales du peuple palestinien... même au prix d'un massacre.
La même situation allait d'ailleurs se reproduire un peu plus tard au Liban, à partir de 1975. Les Palestiniens allaient être ainsi menés de défaite en défaite
parce que, dans le partage du Moyen-Orient effectué par l'impérialisme, il n'y avait pas de place pour eux ; mais aussi parce que, face à cette situation, les perspectives nationalistes de l'OLP
se révélaient trop étroites.
Jean-Jacques LAMY
Affiche de Izquierda Unida ( créé à l'initiative du PCE et où ils n'est plus "hégémonique" au profit de positions plus à droite) pour mobiliser les lesbiennes, pédés, trans : Nous aussi nous sommes la classe ouvrière!)
Si l'on en croit les premières évaluations données par le site du quotidien espagnol El Pais, l'appel à la grève générale lancé le 29 septembre par l'ensemble
des confédérations syndicales nationales était très largement suivi dans l'ensemble du pays, à l'exception, semble-t-il, du Pays basque. (Qui avait manifesté
tout seul le 29 juin à l'appel des syndicats natiojnalistes, sans les syndicats "espagnolistes" CCOO et UGT; Note du blog )
Paralysie à près de 80%, voire 100 % dans le secteur des industries alimentaires ; à près de 100% dans le secteur de la construction, blocage de tous les marchés
d'approvisionnement des grandes villes dont Madrid, Séville, Barcelone et Valence. Blocage depuis la veille au soir des services de nettoiement à l'exception de ceux desservant les hôpitaux, taux
importants de grévistes dans l'enseignement. Quant aux services publics tels que les transports et les hôpitaux, la grève y était massive et respectait strictement les impératifs des « services
minimaux » négociés préalablement. Pour les entreprises du secteur public, les premiers échos faisaient état d'une participation à la grève qu'il était trop tôt pour apprécier
réellement.
Par ailleurs, pendant toute la journée, des manifestations devaient se dérouler, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans de nombreuses villes
moyennes.
Les classes populaires d'Espagne montrent qu'elles refusent les sacrifices que le patronat, les banquiers et le gouvernement de Zapatero leur imposent. Elles
protestent contre le chômage (20% de la population active), la précarité, la mise en place d'une réforme du droit du travail destinée à faire payer la crise aux travailleurs et aux petites gens,
les réductions de salaire dans la fonction publique, les blocages de salaire dans le privé et les menaces ouvertes sur les retraites.
Zapatero avait déclaré à la veille de cette journée de grève générale qu'il la respectait et souhaitait ouvrir le dialogue avec les syndicats. Mais c'est un recul
sur l'ensemble de ces mesures antiouvrières que le monde du travail et les classes populaires devront imposer en donnant une suite à cette journée.
Henriette MAUTHEY
En Martinique, Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGTM et représentante de Combat Ouvrier, a été assignée devant le tribunal correctionnel le
29 septembre par le procureur de la République. La convocation lui étant parvenue hors délais, ses avocats vont demander le renvoi de l'affaire.
Suite à une plainte d'un certain Jean-François Hayot, de l'association « Respect DOM », notre camarade avait été entendue le 16 septembre 2009 pour
avoir utilisé dans ses propos à l'antenne de télévision ATV le refrain repris par des milliers de manifestants tout au long des mouvements de masse de février et mars 2009 : « Matinik se ta
nou, Matinik se pa ta yo ! An ban bétché volé, Nou ké foute yo déco », ce qu'on peut traduire par : « La Martinique est à nous, la Martinique n'est pas à eux, une bande de profiteurs nous volent,
que l'on va foutre dehors ».
En traduisant Ghislaine Joachim-Arnaud devant le tribunal, la justice choisit de s'en prendre en même temps à des milliers de travailleurs, jeunes, femmes,
chômeurs, qui lors de la grève et des manifestations de 2009 ont crié leur exaspération, leur colère et leur volonté d'en finir avec les agissements des exploiteurs et oppresseurs de tous bords
!
Ceux qui manifestaient ces jours-là sont ceux qui souffrent des bas salaires, du chômage, des emplois précaires, des prix exorbitants pratiqués sur les produits
courants par les maîtres du grand commerce et ceux de l'import-export. Ce sont ceux-là qui, durant les mois de février et mars 2009, ont crié leur colère contre ces exploiteurs et voleurs qui les
exploitent dans les plantations et qui les dépouillent ensuite au coin des grandes surfaces !
Que les gros exploiteurs dits « békés », qui sont les maîtres de l'économie de la Martinique (depuis des siècles !) se soient trouvés les cibles des
chants, slogans et quolibets des foules de manifestants n'a rien d'étonnant pour qui connaît (ou a vécu) l'histoire de la Martinique. Tous les grands mouvements sociaux de ce pays ont toujours
trouvé face à face des gros békés, propriétaires et exploiteurs, et des travailleurs salariés exploités qui luttaient pour améliorer leur condition.
Aucune justice ne peut changer l'histoire passée, ni la réalité des faits sociaux ! La caractéristique de « béké » est étroitement liée à la nature
sociale des activités des susnommés. Il n'y a ni race, ni pays, ni peuple béké. Les békés sont et ont toujours été synonymes d'exploiteurs, de gros propriétaires et de descendants des planteurs
esclavagistes des siècles passés !
Si Ghislaine Joachim-Arnaud passe en procès, ce sont des milliers de travailleurs, des dizaines de milliers de manifestants qui ont chanté les mêmes paroles qui lui
sont reprochées qui seront ainsi poursuivis en justice. Et le jour du procès, ils devront être présents pour lancer ces mots-là, publiquement, à la face de tous ceux qui désirent une confirmation
de ce qu'ils pensent et ressentent !
3 octobre 2010 - Le Télégramme
Environ 12.000 personnes ont, une nouvelle fois, manifesté, hier après-midi, dans les rues de Quimper, contre la réforme des retraites adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale. La mobilisation locale demeure donc constante.
À Quimper, la détermination des opposants à la réforme des retraites ne faiblit pas. Ils étaient en effet environ 12.000, hier après-midi, à battre le pavé sous des
trombes d'eau, après être descendus dans les rues à 11.500 le 23 septembre, 12.000 le 7 septembre et 11.000 le 24 juin. Rincés, les manifestants - un public plus familial que lors des
rassemblements précédents - ont certes emprunté un parcours plus court que prévu, mais ils se sont peut-être fait plus entendre qu'il y a dix jours. Fumigènes, pétards, slogans criés en boucle...
Tel celui-ci: «Public, privé, actifs et retraités... C'est tous ensemble qu'on va gagner»! Difficile hier, sous la pluie et les parapluies, de distinguer les salariés du public, de toute façon
plus nombreux, de ceux du privé. Tout juste a-t-on aperçu quelques banderoles siglées Entremont-Alliance, Cégélec ou foyer Championnet de Kerlaz aux côtés d'autres banderoles plus classiques
(action sociale du conseil général, EDF, centre hospitalier de Cornouaille, etc.).
Le coup du CPE?
Une certitude toutefois, l'intersyndicale (CFDT-CGT-CFTC-CFE CGC-FSU-Solidaires-Unsa du Finistère) organisatrice n'a pas caché, hier, son espoir de renouveler le
scénario du CPE. Le projet de Contrat première embauche avait d'abord été adopté par le parlement puis retiré par le gouvernement d'alors sous la pression de la rue en 2006. «Aujourd'hui,
ensemble, nous sommes forts et nous pouvons gagner la retraite à 60 ans et à taux plein pour tous», s'est exclamé au micro Jean-Marc Cléry (Sens-FSU), au nom de l'intersyndicale, sous les
acclamations de la foule réunie place de la Résistance. Il a estimé que «le recul de l'âge de la retraite de 60 à 62ans ainsi que de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein» constituait une
réforme injuste. La perspective de «l'aggravation des injustices et des inégalités, le choix de faire porter l'essentiel du financement de la réforme par les salariés sont inacceptables», a-t-il
clamé.
«Autre redistribution»
L'intersyndicale a réaffirmé hier qu'«une autre redistribution des richesses est possible» pour conforter la retraite par répartition, alors que se profile, le 5
octobre, l'examen du projet de réforme par le Sénat. La plupart des syndicats maintiennent, en tout cas, leur appel à manifester une nouvelle fois le mardi 12 octobre. «Car ensemble nous pouvons
gagner», a répété le syndicaliste avant que le cortège ne s'ébroue hier. Un cortège dans lequel avaient aussi pris place des militants FO et CNT, ainsi que nombre d'adhérents de partis politiques
de gauche et d'extrême gauche.
Brest
06 42 22 96 37
brest.npa@gmail.com
Quimper
06 59 71 42 21
Le blog sur les
questions maritimes
Le blog de solidarité avec
Pour plus de détails voir les liens:
Soirée prisonniers palestiniens
mardi 16 avril
20H30
Maison des syndicats
Quimper Gourmelen
vendredi 19 avril
8 h 45
Fermez Cofrents
(pays Valencian)
Concert à Lannion
Dimanche 28 avril
Brennilis
Mardi 7 mai
Yves-Marie Le Lay,
Président de
Sauvegarde du Trégor
Douarnenez
Librairie l'Ivraie à 20h00