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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 10:24

 


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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 10:15

 

Dans un article de Ouest-France du mercredi 22 septembre 2010 Christine Kerdreux et Piero Rainero déclarent « Nous n’avons pas été élus pour aggraver les conditions de vie des Quimpérois. »

Pour le PCF le choix d’une régie impliquerait une forte hausse du prix de l’eau. Les deux élus voteront la délégation à Véolia « sans donner de chèque en blanc ». Le PCF fait bien partie de la majorité municipale. Pas question d’en douter. Mais, Piero Rainero et Christine Kerdreux ont des billes pour justifier leur vote de vendredi soir au conseil municipal : « Notre vote ne sera en aucune façon un chèque en blanc à l’opérateur. Ce sera un vote de vigilance assorti de la ferme exigence que le cahier des charges soit pleinement respecté et exécuté. »

Tout l’argumentaire des communistes tient dans la phrase suivante. « Notre volonté est de garantir aux Quimpérois le meilleur prix et la meilleure qualité de l’eau en étudiant pour cela de façon rigoureuse et complète les conditions de son retour en régie municipale de plein exercice. »

En 1986, Marc Bécam et la CGE

L’adjoint au maire est limpide : l’étude du cabinet Oxena est « sincère et pointue. On ne peut comparer les besoins d’une régie et d’un privé qui peut mutualiser ses moyens, qui achètent 50 000 compteurs là où une régie en prend 3 000. Un retour à l’eau dès aujourd’hui impliquerait une augmentation du prix du m3 de 25 % à 30 %. Cette augmentation considérable du prix de l’eau résulte des conditions dans lesquelles la droite avait en son temps liquidé ce service. »

L’élu communiste revient en 1986, quand la majorité de Marc Bécam avait confié la gestion de la distribution de l’eau à la CGE. « Dans des conditions particulièrement scandaleuses ! Rien ne justifiait cette décision » appuie Piero Rainero. Pour lui, c’est à compter de cette décision à laquelle il s’était opposé (avec Bernard Poignant précise-t-il), qu’on a assisté à une hausse vertigineuse du prix de l’eau et à des surfacturations abusives dénoncées par la Cour des Comptes.

L’adjoint PCF pense que pour créer une régie à Quimper, il faudrait partir de zéro. « Ce choix serait coûteux pour les Quimpérois. Pour les 6 000 salariés qui travaillent à temps partiel, ne perçoivent que 800 € par mois, pour les 3 200 personnes qui n’ont pour vivre que les minima sociaux. Il y a dans notre ville 10 000 personnes dont les revenus sont établis à 908 €/mois. Paris a mis 8 années à revenir en régie, Grenoble 10 ans. Quimper ne peut le faire en quelques mois. »

« Bègles, Montreuil »

Pour les deux élus PCF, afin de revenir à un service public, il serait bon de confier « la compétence eau » aux régions ce qui permettait de mutualiser les moyens financiers, équipements, personnels. La régie ne signifie pas obligatoirement un prix bas et de qualité : « Lorient, Lanester, Douarnenez ou Saint-Nazaire où l’eau est en régie municipale ont des tarifs supérieurs à ceux que nous avons (2,09 € à Quimper pour un prix moyen breton à 3,20 €.)
Enfin, Piero Rainero pique, avec le sourire : « La délégation de service public n’est pas une privatisation : elle est appliquée à Bègles, maire Noël Mamère (Verts), à Montreuil, maire Dominique Voynet (Verts)... »

Mon commentaire : Leurs arguments concernant le prix de l’eau en régie publique sont faux, ils trafiquent les chiffres et comparent des prix en régie avec l’assainissement d’une part à des prix du privé sans l’assainissement d’autre part.
Quand l’eau est en régie publique, il n’y a pas d’impôt sur les sociétés à payer, il n’y a pas non plus de dividendes à verser aux actionnaires. Les frais de gestion et les frais de personnels étant les mêmes cela donne dans la réalité une baisse des prix de 20 à 30%.
Confirmée par plusieurs enquêtes d’associations de consommateurs. Je pense que l’explication est à rechercher ailleurs : le PC veut absolument conserver ses élus à la mairie et ça passe par une alliance très étroite avec le PS, y compris en soutenant les mesures les plus droitières prises par le maire. Avez-vous les mêmes élu-e-s PCF dans votre commune?

De : M.K.

 

Note: OK, OK, OK, alors pourquoi donc nos amis antilibéraux insistent-ils tant que çà pour que nous soyons avec eux sur les listes PS? Pour pouvoir démissionner en toute clarté? Nous préférons dire tout de suite "très peu pour nous!".

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 11:01

Daniel TANURO

Daniel Tanuro vous êtes l’auteur de L’impossible capitalisme vert, paru aux éditions Les empêcheurs de penser en rond / La découverte. Vous êtes aussi le fondateur de l’ONG « Climat et justice sociale ». Qu’est-ce que le « capitalisme vert » ?

 

 

 

 


D.T. : L’expression « capitalisme vert » peut s’entendre dans deux sens différents. Un producteur d’éoliennes peut se targuer de faire du capitalisme vert. En ce sens - au sens que certains capitaux s’investissent dans un secteur « propre » de l’économie – une forme de capitalisme vert est évidemment possible et très rentable. Mais la vraie question est de savoir si le capitalisme dans son ensemble peut tourner au vert, autrement dit si l’action globale des capitaux nombreux et concurrents qui constituent le Capital peut respecter les cycles écologiques, leur rythmes, et la vitesse de reconstitution des ressources naturelles. C’est dans ce sens que mon livre pose la question et il y répond par la négative. Mon argument principal est que la concurrence pousse chaque propriétaire de capitaux à remplacer des travailleurs par des machines plus productives, afin de toucher un surprofit en plus du profit moyen. Le productivisme est ainsi au cœur du capitalisme. Comme disait Schumpeter : « un capitalisme sans croissance est une contradiction dans les termes ».

 

L’accumulation capitaliste étant potentiellement illimitée, il y a un antagonisme entre le capital et la nature, dont les ressources sont finies. On peut objecter que la course à la productivité amène le capital à être de plus en plus économe en ressources, ce qui se traduit notamment par la diminution observée de la quantité d’énergie nécessaire à la production d’un point de PIB. Mais, d’une part, cette tendance à l’efficience accrue ne peut évidemment pas se prolonger indéfiniment de façon linéaire et, d’autre part, on constate empiriquement qu’elle est plus que compensée par la masse croissante de marchandises produites. Le capitalisme vert est donc un oxymore, au même titre que le capitalisme social.


Ce constat ouvre un débat entre deux conceptions stratégiques opposées. Pour les uns, le fonctionnement spontanément écocidaire du capitalisme peut être corrigé par une action politique dans le cadre du système, en recourant aux mécanismes marchands (taxes, incitants fiscaux, droits d’émission échangeables, etc.). Pour les autres, dont je fais partie, une politique de rupture s’impose au contraire parce qu’une remise en cause des lois fondamentales du capitalisme est absolument indispensable au sauvetage de l’environnement. Il s’agit notamment d’oser contester la propriété privée des moyens de production, fondement du système. A mon avis, le débat entre ces deux lignes est tranché en pratique par l’exemple de la lutte contre les changements climatiques.

 

Dans les pays capitalistes développés, nous sommes confrontés à l’obligation d’abandonner quasi-complètement l’usage des combustibles fossiles en deux générations à peine. Si l’on exclut le nucléaire – et il faut l’exclure - cela implique, en Europe par exemple, de diviser de moitié environ la consommation finale d’énergie, ce qui n’est possible qu’en réduisant dans une mesure non négligeable la transformation et le transport de matière. Passage aux renouvelables et réduction de la consommation énergétique sont liés et nécessitent des investissements importants, inconcevables si les décisions restent subordonnés au dogme de l’efficience-coût. Or, l’alternative à l’efficience-coût ne peut être qu’une planification démocratique axée sur les besoins sociaux et écologiques. Et cette planification à son tour n’est possible qu’en brisant la résistance des monopoles du pétrole, du charbon, du gaz, de l’automobile, de la pétrochimie, de la construction navale et aéronautique,…, car ceux-ci veulent brûler des combustibles fossiles le plus longtemps possible.


Le changement climatique est au centre de votre livre. Vous interprétez ce changement comme étant un « basculement climatique ». Qu’entendez-vous par basculement, et en quoi celui-ci vous paraît-il être autrement plus inquiétant qu’un simple changement ?


D.T. : L’expression « changements climatiques » (il s’agit bien de changements, au pluriel) suggère la répétition de variations climatiques analogues à celles du passé. Or, d’ici la fin du siècle, en quelques décennies, le climat de la Terre risque de changer autant qu’au cours des 20.000 années écoulées depuis la dernière glaciation. Nous ne sommes sans doute plus très loin d’un « tipping point » au-delà duquel il ne sera plus possible d’empêcher la fonte à terme des calottes glaciaires formées il y a 65 millions d’années. Pour décrire cette réalité, le terme « basculement » est indiscutablement plus adapté que celui de « changements » ! La vitesse du phénomène est sans précédent et fait peser une menace majeure, car de nombreux écosystèmes ne pourront pas s’adapter. Cela vaut non seulement pour les écosystèmes naturels mais aussi, je le crains, pour certains écosystèmes aménagés par l’être humain. Voyez ce qui se passe au Pakistan : conçu par le colonisateur britannique en fonction de ses intérêts impérialistes, le dispositif de gestion des eaux de l’Indus par des barrages et des digues qui alimentent un vaste réseau d’irrigation se révèle inadéquat face au risque de crues exceptionnelles.

 

Or, ce risque augmente parce que le réchauffement perturbe le régime des moussons et augmente la violence des précipitations. Il me semble illusoire d’espérer gagner cette course de vitesse en renforçant les infrastructures existantes, comme le proposent la Banque Mondiale et les grands groupes capitalistes spécialisés dans les travaux publics. A l’endiguement des eaux, il serait plus raisonnable d’opposer la gestion souple des crues qui était pratiquée avant la colonisation. C’est ce que propose l’IRN (International Rivers Network) : permettre aux flots d’évacuer les sédiments pour empêcher l’envasement du bassin et alimenter le delta, arrêter la déforestation, ménager des zones inondables, etc.

 

Mais cela demande une refonte complète du dispositif, sur plus de 3000 km, avec des implications majeures sur l’aménagement du territoire, la politique agricole, la politique urbaine, la production énergétique, etc. Sur le plan social, cette refonte, à réaliser en deux ou trois décennies (c’est-à-dire très vite pour des travaux d’une telle ampleur !), implique de remettre en cause le pouvoir de l’oligarchie foncière ainsi que les programmes de développement que FMI et Banque Mondiale imposent par le truchement de la dette.

 

Cette dette doit d’ailleurs être annulée, sans quoi la reconstruction sera lourdement hypothéquée et le pays, étranglé, risquera d’entrer dans l’histoire comme le premier exemple de spirale régressive où le réchauffement global lie entre eux tous les mécanismes du sous-développement et en démultiplie les effets négatifs. On voit bien ici comment les questions sociales et environnementales s’interpénètrent. En fait, la lutte contre le basculement climatique requiert un basculement politique vers un autre modèle de développement, centré sur la satisfaction des besoins des populations. Sans cela, d’autres catastrophes encore plus terribles risquent de se produire, dont les pauvres seront les principales victimes. Tel est l’avertissement lancé par le drame pakistanais.


Vous estimez que les pays du Sud devraient « sauter » l’étape des énergies fossiles pour assurer leur développement et passer directement à celle des énergies renouvelables. Que répondez-vous à ceux qui vous objectent que les énergies renouvelables ne sont pas en mesure (techniquement et quantitativement) d’assurer cette fonction ?


D.T. : Je leur réponds qu’ils ont tort. Le flux solaire qui atteint la surface de la Terre équivaut 8 à 10.000 fois la consommation énergétique mondiale. Le potentiel technique des énergies renouvelables – c’est-à-dire la part de ce potentiel théorique utilisable au moyen des technologies connues, indépendamment du coût – représente six à dix-huit fois les besoins mondiaux, selon les estimations. Il est certain que ce potentiel technique pourrait augmenter très rapidement si le développement des renouvelables devenait enfin une priorité absolue des politiques de recherche dans le domaine de l’énergie (ce qu’il n’est toujours pas actuellement). La transition aux renouvelables pose assurément une foule de problèmes techniques complexes, mais il n’y a pas de raison de les croire insurmontables. Les principaux obstacles sont politiques. Un : sauf exceptions, les énergies renouvelables restent plus chères que les énergies fossiles. Deux : passer aux renouvelables n’est pas la même chose que de changer de carburant à la pompe : il faut changer de système énergétique.

 

Cela requiert d’énormes investissements et ceux-ci, au début de la transition, seront forcément consommateurs d’énergies fossiles, donc générateurs de gaz à effet de serre supplémentaires ; ces émissions supplémentaires doivent être compensées, et c’est pourquoi, dans l’immédiat, la réduction de la consommation finale d’énergie constitue la condition sine qua non d’un passage aux renouvelables qui, une fois opéré, ouvrira de nouveaux horizons. Je le répète : il n’y a pas de solution satisfaisante possible sans affronter le double obstacle combiné du profit et de la croissance capitalistes. Cela implique notamment que les technologies propres contrôlées par le Nord soient transférées gratuitement au Sud, à la seule condition d’être mises en œuvre par le secteur public et sous contrôle des populations.


Vous prônez une écologie sociale que vous appelez l’écosocialisme. Qu’est-ce qu’un écosocialiste ? Et en quoi se différencie-t-il d’un écologiste ou d’un socialiste de « base » ?


D.T. : Un écosocialiste se différencie d’un écologiste en ceci qu’il analyse la « crise écologique » non comme une crise du rapport entre l’humanité en général et la nature mais comme une crise du rapport entre un mode de production historiquement déterminé et son environnement, donc en dernière instance comme une manifestation de la crise du mode de production lui-même. Autrement dit, pour un écosocialiste, la crise écologique est en fait une manifestation de la crise du capitalisme (en n’oubliant pas la crise spécifique des sociétés dites « socialistes » qui ont singé le productivisme capitaliste). Il en résulte que, dans son combat pour l’environnement, un écosocialiste proposera toujours des revendications qui font le lien avec la question sociale, avec la lutte des exploités et des opprimés pour une redistribution des richesses, pour l’emploi, etc.

 

Par ailleurs, l’écosocialiste se différencie du socialiste « de base », comme vous dites, en ceci que, pour lui, le seul anticapitalisme qui vaille désormais est celui qui prend en compte les limites naturelles ainsi que les contraintes de fonctionnement des écosystèmes. Cela a de nombreuses implications : rupture avec le productivisme et le consumérisme, bien sûr, dans la perspective d’une société où, les besoins de base étant satisfaits, le temps libre et les relations sociales constituent la véritable richesse. Mais aussi contestation des technologies ainsi que des productions nuisibles, couplée à l’exigence de reconversion des travailleurs.

 

La décentralisation maximale de la production et de la distribution, dans le cadre d’une économie démocratiquement planifiée, est une autre insistance des écosocialistes. Un point sur lequel il me semble important d’insister est la mise en cause de la vision socialiste traditionnelle qui voit toute hausse de la productivité du travail agricole comme un pas vers le socialisme. A mon avis, cette conception ne permet pas de rencontrer les exigences de respect accru de l’environnement. En fait, une agriculture et une foresterie plus soutenables écologiquement nécessitent plus de main-d’œuvre, pas moins.

 

Recréer des haies, des bocages, des zones humides, diversifier les cultures, mener la lutte biologique, par exemple, implique une augmentation de la part du travail social investi dans des tâches de maintenance écologique. Ce travail peut être de haute scientificité et de haute technicité – ce n’est pas le retour à la houe – mais il n’est guère mécanisable. C’est pourquoi je pense qu’une culture du « prendre soin » (j’emprunte ce concept à Isabelle Stengers) doit imprégner les activités économiques, en particulier celles qui sont en prise directe sur les écosystèmes.

 

Nous sommes responsables de la nature. D’une certaine manière, il s’agit d’étendre la logique qui est celle de la gauche dans le domaine des soins aux personnes, de l’enseignement, etc. Aucun socialiste ne plaide pour remplacer les infirmières par des robots ; nous sommes tous conscients du fait qu’il faut plus d’infirmières mieux payées pour que les patients soient mieux soignés. Eh bien ! il en va de même, mutatis mutandis, pour l’environnement : pour être mieux soigné, il y faut plus de force de travail, d’intelligence et de sensibilité humaines. Contrairement au « socialiste de base », et même si c’est difficile, l’écosocialiste, parce qu’il est conscient de l’urgence, tâche d’introduire toutes ces questions dans les luttes des exploités et des opprimés, plutôt que de les renvoyer aux lendemains qui chantent.


Beaucoup, dont moi, sont convaincus que la sortie de capitalisme productiviste est une condition incontournable pour lutter efficacement contre le changement climatique. Pour ce faire, vous en appelez à « l’homme social, les producteurs associés ». Qui sont-ils, et comment peuvent-ils concrètement agir ?


D.T. : Vous faites allusion à la citation de Marx placée en exergue de mon ouvrage : « La seule liberté possible est que l’homme social, les producteurs associés, règlent rationnellement leur échange de matière avec la nature… ». Il faut bien voir que dans l’esprit de Marx, cette régulation rationnelle des échanges est conditionnée par la disparition du capitalisme. En effet, d’une part la lutte de tous contre tous sape en permanence les tentatives des producteurs de s’associer ; d’autre part, une fraction significative des producteurs -les salariés- sont coupés de leurs moyens de production.

 

Ceux-ci, y compris les ressources naturelles, sont appropriés par les patrons. Privés de tout pouvoir de décision, les salariés ne sont pas en mesure de régler rationnellement quoi que ce soit qui concerne la production, pour ne pas parler de régler rationnellement les échanges de matière avec l’environnement ! Pour se constituer en homme social, les producteurs doivent commencer à s’associer dans le combat contre leurs exploiteurs. Ce combat porte en germe l’appropriation collective des moyens de production et l’usufruit collectif des ressources naturelles. Ceux-ci à leur tour sont la condition nécessaire mais non suffisante d’une relation plus harmonieuse avec la nature.


Ceci dit, on peut répondre à votre question sur l’action concrète en examinant comment les différents groupes de producteurs comprennent - ou pas - la nécessité de réguler rationnellement les échanges de matière humanité-nature. Actuellement, il est frappant que les prises de position de type écosocialiste les plus avancées émanent des peuples indigènes et des petits paysans mobilisés contre l’agrobusiness. Ce n’est pas un hasard : ces deux catégories de producteurs ne sont pas, ou pas complètement, coupés de leurs moyens de production.

 

C’est pourquoi elles sont capables de proposer des stratégies concrètes de régulation rationnelle de leurs échanges avec l’environnement. Les peuples indigènes voient dans la défense du climat un argument supplémentaire en faveur de la préservation de leur mode de vie précapitaliste, en symbiose avec la forêt.

 

Quant au mouvement paysan Via Campesina, il a élaboré tout un programme de revendications concrètes sur le thème « les paysannes et les paysans savent comment refroidir le climat ». Par contraste, le mouvement ouvrier est à la traîne. C’est évidemment le résultat du fait que chaque travailleur salarié individuel est amené à souhaiter la bonne marche de l’entreprise qui l’exploite, afin de préserver son gagne-pain.

 

Conclusion : plus les solidarités ouvrières reculeront face à l’offensive néolibérale, plus il sera difficile de développer une conscience écologique chez les travailleurs. C’est un gros problème, car la classe ouvrière, de par sa place centrale dans la production, est appelée à jouer un rôle de premier plan dans la lutte pour l’alternative anticapitaliste nécessaire au sauvetage de l’environnement. Les peuples indigènes, les organisations paysannes et la jeunesse ont donc intérêt à tenter d’impliquer toujours plus les syndicats dans les campagnes pour le climat, en multipliant les collaborations, les contacts à la base, etc.

 

A l’intérieur même du mouvement ouvrier, il convient de faire émerger des revendications qui répondent aux préoccupations en matière d’emploi, de revenu et de conditions de travail tout en contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu important à cet égard est la réduction collective radicale du temps de travail, sans perte de salaire, avec diminution drastique des cadences et embauche compensatoire. Un autre volet est l’extension d’un secteur public sous contrôle des travailleurs et des usagers : transports publics gratuits et de qualité, service public de l’énergie, entreprises publiques d’isolation et de rénovation des bâtiments, etc. Les écosocialistes ont un rôle à jouer pour favoriser l’apparition de telles demandes.


Avec L’impossible capitalisme vert vous ne semblez pas craindre d’être taxé de catastrophiste par ceux qui n’ont pas encore compris que nous sommes entrés dans l’ère de l’anthropocène et que l’homme est le principal responsable, notamment depuis l’ère industrielle, de l’emballement climatique. Le capitalisme vert, tout comme « le développement durable » et le « greenwashing », ne participent-ils pas d’une volonté de nier cette responsabilité et de continuer « comme avant » ? La sortie du capitalisme productiviste ne passe-t-elle pas d’abord par une modification de nos comportements de consommateurs et de producteurs ?


D.T. : Je ne suis pas un catastrophiste. Dans mon livre, je me suis basé quasi- exclusivement sur les rapports du GIEC qui, pour ce qui est du diagnostic sur le réchauffement et sur ses impacts possibles, m’apparaissent, quoi qu’on en dise, comme une excellente synthèse de « bonne science », soumise à la peer review. C’est vrai que le GIEC retarde un peu par rapport aux dernières découvertes, mais cela ne change pas grand-chose aux conclusions. En fait, je redoute les discours de panique et de surenchère. Trop souvent, ils tendent à occulter les vraies menaces et les vraies responsabilités.

 

Le basculement climatique se prête bien aux eschatologies, et il ne manque pas de gourous pour clamer que « la planète est en danger », que « la vie est en danger » que « l’humanité est en danger », que le « plafond photosynthétique » va nous tomber sur la tête, ou que sais-je encore. Tout cela est excessif. La planète ne craint rien, et la vie sur Terre est un phénomène à ce point coriace que l’humanité, quand bien même elle le voudrait, ne pourrait probablement pas en venir à bout, même à coup de bombes atomiques…

 

Quant à notre espèce, le changement climatique, en soi, ne la met pas en péril. Le danger qu’il fait planer est plus circonscrit : trois milliards d’êtres humains environ risquent une dégradation substantielle de leurs conditions de vie, et quelques centaines de millions d’entre eux – les plus pauvres – sont menacés dans leur existence même. Les décideurs le savent et ne font rien - ou presque rien - parce que cela coûterait trop cher, et handicaperait par conséquent la bonne marche des affaires. Voilà la réalité toute nue.

 

Trop souvent, les discours catastrophistes ont pour effet d’en voiler la barbarie potentielle, et de diluer les enjeux dans un vague sentiment global de culpabilité : « ne perdons pas de temps à pinailler sur les responsabilités », « nous sommes tous coupables », « nous devons tous accepter de faire des efforts », etc. Pendant ce temps-là, les lobbies énergétiques continuent tranquillement à brûler du charbon et du pétrole à tire-larigot…


Ceci m’amène à la deuxième partie de votre question, concernant le changement de nos comportements de producteurs et de consommateurs. A la suite de ce que j’ai dit plus tôt, il convient de souligner que les salariés sont incapables de changer leurs comportements de producteurs. Qui produit, comment, pourquoi, pour qui, en quelles quantités, avec quels impacts écologiques et sociaux ? au quotidien, seuls les patrons ont le pouvoir de répondre à ces questions et, en dernière instance, ils y répondent en fonction de leurs profits. Les salariés ne peuvent que tenter d’exercer un droit de regard sur la gestion patronale, dans le but de la contester et de prendre conscience de leur capacité de faire mieux, selon d’autres critères que le profit. C’est la dynamique du contrôle ouvrier, et les écosocialistes devraient se pencher sur la manière dont cette vielle revendication peut être revisitée pour englober les préoccupations environnementales.


Pour ce qui est de la consommation, je crois nécessaire de faire la distinction entre les changements individuels et les changements collectifs. A tout prendre, il vaut certes mieux que celui qui voyage en avion compense ses émissions de CO2 d’une manière ou d’une autre, mais cette compensation lui permettra surtout de s’acheter une bonne conscience à bon marché tout en le détournant du combat politique en faveur des changements structurels indispensables.

 

Promouvoir ce genre de comportements, c’est faire le jeu du « greenwashing », et celui-ci vise effectivement à « continuer comme avant ». Autre chose sont les changements collectifs qui concourent à valider une autre logique possible, favorisent l’invention de pratiques alternatives et contribuent à la prise de conscience que des changements structurels sont nécessaires, qui passent par une mobilisation sociale. Ces changements-là, tels que les groupements d’achat de produits bio auprès des agriculteurs, ou les potagers urbains collectifs, sont à encourager.


Peut-on lutter contre le basculement climatique sans tenir compte des coûts financiers et sociaux que cela représente ? Y-a-t-il urgence à bâtir un autre modèle et à risquer de mettre en péril la société toute entière ? Entre Nature et civilisation, quel choix ?


D.T. : Dire qu’une autre politique climatique mettrait la société toute entière en péril au nom d’une priorité de la Nature sur la civilisation, c’est mettre la réalité sur sa tête ! Ce qui se passe en vérité, c’est que la politique actuelle met la civilisation en péril tout en causant d’énormes dommages irréversibles à la Nature, qui est notre patrimoine commun. Cette politique est totalement subordonnée au dogme de l’efficience-coût, et on voit ce que ça donne : des peanuts. Nous allons droit dans le mur.

 

Evidemment, une autre politique ne pourra pas faire comme si le coût des différentes mesures à prendre n’avait aucune espèce d’importance : entre deux stratégies équivalentes pour réduire les émissions, il est raisonnable de choisir celle qui, toutes autres conditions étant égales, coûtera le moins cher à la collectivité. Mais le fond de l’affaire qu’il faut d’abord une autre politique, guidée par d’autres critères que le coût, notamment des critères qualitatifs. Sur le plan technique, un critère essentiel est celui de l’efficience énergétique au niveau des filières.

 

Le grand écologiste américain Barry Commoner plaidait déjà cette cause il y a plus de vingt ans. Il est thermodynamiquement absurde, disait-il, de transporter du charbon sur des milliers de kilomètres pour produire de l’électricité qui, une fois acheminée sur des centaines de kilomètres, servira à chauffer de l’eau sanitaire, chose que l’on peut très bien faire avec un chauffe-eau solaire. Sur le plan social, un critère majeur doit être la protection des populations et de leur bien-être, en particulier la protection des plus pauvres. Ce critère, aujourd’hui, est très largement ignoré, d’où le drame du Pakistan, entre autres.


Enfin, pensez-vous que votre projet écosocialiste soit réalisable dans un avenir proche ?


D.T. : La possibilité de réaliser ce projet dépend entièrement des rapports de force entre le capitalisme d’une part, les exploités et les opprimés d’autre part. Ces rapports de force sont actuellement à l’avantage du capital, il ne faut pas se le cacher. Mais il n’y a pas de troisième voie possible : les tentatives de sauver le climat par des mécanismes de marché étalent tous les jours leur inefficacité écologique et leur injustice sociale. Il n’y a pas d’autre chemin que celui de la résistance. Elle seule peut changer les rapports de forces et imposer des réformes partielles allant dans la bonne direction. Copenhague a été un premier pas, le sommet de Cochabamba un second. Continuons à marcher, unissons-nous, mobilisons-nous, construisons un vaste mouvement mondial pour le sauvetage du climat dans la justice sociale. Ce sera plus efficace que toutes les démarches lobbyistes de ceux qui se font des illusions sur le capitalisme vert.


SOURCE


http://www.ecologitheque.com/itwtan...

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 13:44

foix.jpg

 

 

Malgré les tentatives d'enfumage du gouvernement, la journée de grèves et de manifestations du 23 septembre a été un franc succès. 3 millions de manifestants, des défilés dans plus de villes et de localités que le 7, le mouvement est loin de s'essouffler.

 

C'est un signe supplémentaire de la profondeur du mécontentement, de l'ampleur du rejet du projet de loi sur les retraites, du discrédit qui frappe le gouvernement et encore plus particulièrement le ministre Woerth.


La tonalité des manifestations était plus combative encore que le 7 septembre et la question de la reconduction se pose dans de nombreux endroits.

 

Des AG sont prévues notamment dans la Chimie en ce sens. Des opérations de blocage de rocades ont eu lieu ce matin, vendredi 24.


L'intersyndicale nationale vient de se réunir et a décidé d'appeler à une nouvelle journée de manifestations le samedi 2 octobre afin de permettre l'expression conjointe du mouvement gréviste et de la majorité de la population qui soutient le mouvement. Elle appelle également à une nouvelle journée de grèves et de manifs le mardi 12 octobre.


Si pour notre part nous souhaiterions que les appels à la mobilisation soient plus radicaux, en terme d'appel à la reconduction des grève, nous appelons à faire des temps forts de mobilisations à l'appel de l'intersyndicale des réussites qui montrent que le mouvement ne faiblit pas, qu'au contraire il s'enracine et progresse.

 

Mais ces temps forts seront d'autant plus forts que la reconduction de la grève sera devenue une réalité dans un maximum d'endroits où cela s'avère possible, d'autant plus fort que les opérations de blocage s'organiseront partout.


Le gouvernement la joue '"droit dans les bottes" mais on a déjà vu des gouvernements adoptant cette attitude contraints à capituler en rase campagne le lendemain. Ce fut le cas en décembre 1995 contre le plan Juppé et en 2006 contre la loi Villepin instaurant un CPE et pourtant votée par le Parlement.


Le dossier des retraites n'est pas clos. Nous pouvons gagner. Les fissures apparaissent à droite car un député, ça cherche d'abord à être réélu et ces gens savent ce qu'il va leur arriver aux prochaines élections si ça continue comme ça. Le mouvement a de la réserve : toutes celles et ceux qui sont contre la politique du gouvernement ne sont pas encore venus battre le pavé. On a vu apparaitre des jeunes dans les manifs du 23 et ce phénomène peut et doit s'amplifier.


Contrairement à ce que dit Woerth, la "pédagogie" du gouvernement est moins efficace que celle des opposants au projet de loi. De plus en plus de monde comprend bien que sous couvert de sauver le système par répartition, il s'agit en fait de le tuer, de forcer à cotiser dans des assurances privées ou des fonds de pension.

 

Personne n'a envie de mourir au boulot. L''argent existe pour conserver la retraites à 60 ans sans augmenter le nombre d'annuités voire même en retournant à la situation d'avant 1993, les 37, 5 annuité pour une retraite à taux plein dans le privé comme dans le public.

 

Il suffirait d'y consacrer 3 points du PIB comme le dit Conseil d'orientation des retraites qui n'est pas un organisme infesté de dangereux gauchistes. C'est une question de répartition des richesses : il faut prendre sur les profits pour que nous puissions profiter de nos retraites. Moins d'argent pour les amis de Sarkozy, les Bolloré, les Bouygues, les Bettencourt et leurs collègues du CAC 40, c'est plus d'argent pour nos retraites, la sécu et nos salaires.


Alors on ne lâche rien ! On continue en frappant de plus en plus fort !

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 13:24

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Nous venons d'apprendre avec émotion la mort brutale de Pascal Boccou.

 

Plusieurs d'entre nous ont eu l'occasion de le rencontrer au cours de sa vie militante, dans de nombreux combats que nous avons eu commun.

 

Le NPA du Finistère s'associe à l'hommage qui lui sera rendu. Nous saluons sa mémoire de militant pour le progrès social et écologique, et assurons sa famille et ses proches de notre soutien.


Pour le NPA 29


André Garçon, Janine Carrasco, Gérard Mas.

 

DOUARNENEZ 


« Emgleo Bro Douarnenez » vient de perdre son président, « Pascal BOCCOU », militant infatigable de la culture et de la langue bretonnes.

 

Depuis la création d'Emgleo Bro Douarnenez, son énergie communicative a permis de mener à bien de nombreux projets collectifs.

Tant de souvenirs nous restent !


Nous avons tous en mémoire Pascal, clamant ses encouragements aux coureurs, toute une nuit durant, dans la camionnette de la Redadeg, course pour la promotion de la langue bretonne.


Nous n'oublierons jamais Pascal, menant la balade chantée sur le chemin de la sardine. Que de plaisirs partagés dans la redécouverte et la transmission de ce patrimoine douarneniste !


Nous nous souviendrons toujours de sa détermination à conjuguer esprit festif et militantisme culturel pour que le breton résonne aux oreilles de chacun.


Gouel Bro Douarnenez, rendez-vous annuel de la musique, du chant, du théâtre, de la littérature, du cinéma en breton… en reste le meilleur symbole.

La prochaine édition de cette fête, qui débutera le 16 octobre, lui sera dédiée.


Et comme tu l'aurais dit Pascal : « Plijadur et Startijenn il y aura »

Tu vas sacrément nous manquer. Kenavo Paotr !


Emgleo Bro Douarnenez et ses adhérents :

 

l'ULAMIR du Goyen, Diou Yezh, Korriged Is, Daoulagad Breizh, Festival de cinéma, Bagad de Douarnenez, UGB, la MJC, Mervent, vous invitent à venir lui rendre hommage

 

« samedi 25 septembre à 14h30, place du Sémaphore à Douarnenez ».

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 12:54

 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 12:36
jeudi 23 septembre 2010 Ouest France

Direction et salariés n'arrivent pas à s'entendre sur le plan de suppression d'emplois et la réorganisation.

« On est complètement sorti de la route ». Ainsi est la situation de l'Aide à domicile en milieu rural (ADMR) 29, résumée par un salarié. Hier devait se tenir à Saint-Ségal une nouvelle réunion de comité d'entreprise sur la réorganisation.

 

L'heure est grave. Le nombre de 51 postes rayés a déjà été avancé par la direction de la fédération (130 salariés). Le déficit se creuse. De 900 000 € en 2008, il serait passé à 1,7 million en 2009. Mais les chiffres sont contestés par les salariés qui ont mis sur le coup un cabinet d'expertise (Syndex).


Hier, nouveau désaccord. La direction souhaitait se voir remettre le rapport de Syndex. Mais ce dernier et les salariés estimaient ne pas avoir eu le temps légal pour le constituer. Bref, ça patine. La première réunion s'était déjà terminée en eau de boudin le 1er février. Les salariés dénonçaient des « incohérences » dans les chiffres.


« On perd du temps, c'est sidérant » poursuit un représentant du personnel. « C'est sinistre et de mauvais augure pour la pérennité du réseau ». 92 associations locales, 3 700 salariés et 28 000 usagers dépendent de l'avenir de cette fédération qui n'en finit pas de refaire ses comptes.


Selon ce même représentant, le conseil général devrait « diligenter une enquête », en tant que partenaire de premier plan. L'essentiel de l'activité des ADMR consiste en aide aux personnes âgées dépendantes : 1,5 million d'heures, à environ 20 €, financés en grande partie par le conseil général. L'assemblée départementale ne s'est jamais ingérée dans les affaires de l'ADMR, mais cette fois, les salariés lui lancent un SOS.


Depuis décembre 2009, la fédération est placée sous mesure de sauvegarde et suivie par un administrateur judiciaire. Le 11 octobre, la justice doit refaire le point. Le plan social ne sera pas abouti. Le risque de placement en redressement judiciaire existe. En un an, la fédération a changé deux fois de président.

 

Son directeur général a fait son sac au printemps. Et le directeur administratif et financier n'assiste plus aux réunions.

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 12:16

24 septembre 2010 - Le Télégramme


Le Collectif (1) réuni pour manifester le 4 septembre contre les propos de Nicolas Sarkozy sur les Roms se remobilise cette semaine.

 

Mardi, le projet de loi d'Éric Besson sur l'immigration et le droit d'asile sera examiné à l'Assemblée nationale. «Le projet restreint les droits des migrants et demandeurs d'asile. Le travail du Collectif droit d'asile sera compliqué», commente Jean-Pierre Bigorgne. «Même si le problème des Roms est différent, il y a une convergence pour restreindre les droits et les libertés et désigner des boucs émissaires», ajoute Yvonne Rainero. «Il y a quelques années, la cause des boat people faisait l'unanimité, poursuit Jean-Pierre Bigorgne. Aujourd'hui, cette loi s'attaque à ces embarcations pleines de migrants».

 

Le rendez-vous est donné demain, à 14h30, place de la Résistance à Quimper.

(1) Alternatifs, France Palestine Solidarité, Cicodes, CNT, Droit d'asile, FASE, Europe Écologie, Ligue des Droits de l'Homme, Mouvement de la paix, NPA, PS, PC, Repcip, Solidaires, Sud Éducation, UDB, les Verts.

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 12:11

24 septembre 2010 - Le Télégramme


Douze mille manifestants le 7 septembre et 11.500 hier, dans les rues de Quimper, pour rejeter le projet de réforme des retraites. Stabilisation de la mobilisation locale donc. Les salariés du privé étaient moins présents, les jeunes un peu plus.


«La retraite, ça se fête surtout quand on est presque dans le trou», rit jaune une femme vêtue de rose dans le cortège des 11.500 manifestants. À quelques pas, un militant CGT arbore un autre message sur son chapeau haut-de-forme. Il y est écrit: «Le travail y'en a assez / La retraite est méritée/ Les prisonniers du boulot/ Font pas de vieux os». Sur d'autres panonceaux brandis à bout de bras, une équation: «Travail des vieux=chômage des jeunes», ou cette exclamation «Métro boulot caveau, non merci!»

Bonduelle, Girex...

Des femmes, des hommes... et des enfants. Pas toujours les derniers d'ailleurs à pousser le slogan! Plusieurs milliers de salariés et étudiants, de chômeurs et retraités de bien des âges sont donc, une nouvelle fois, descendus dans les rues de Quimper, hier, en fin de matinée, avec la ferme intention exprimée «de faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites». Beaucoup de fonctionnaires chez les actifs, mais aussi des salariés de Bonduelle, Girex, des Papillons Blancs ou de Kan ar Mor...


«Ensemble dans l'unité pour le droit à la retraite à 60 ans, nous pouvons gagner!», leur a ainsi lancé au micro un cégétiste au nom de l'intersyndicale CFDT-CGT-CFTC-CGC-FSU-Solidaires-UNSA. FO et la CNT se sont, elles aussi, jointes au cortège, tout en se dissociant de l'intersyndicale. Dans les rangs également, quelques bannières et militants de partis politiques de gauche (PS, PCF, Verts, UDB) et d'extrême gauche (NPA). «Le gouvernement et les députés de droite ont décidé de passer en force, censurant le débat à l'Assemblée nationale, faisant fi de l'opposition d'une grande majorité de la population», a regretté le syndicaliste, au nom de ses partenaires finistériens. «Et les quelques amendements adoptés ne remettent pas en cause le caractère fondamentalement injuste et inacceptable de cette réforme», a-t-il commenté dans le silence de la foule.

«Un grand débat» réclamé

Évoquant pêle-mêle le recul de l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans, la hausse de la durée de cotisation, il a notamment insisté sur le fait que «le recul de l'âge du départ à taux plein de 65 à 67 ans va durement aggraver la situation des salariés qui ont eu une vie professionnelle morcelée, en particulier les femmes et ceux qui sont entrés tardivement sur le marché du travail».

 

L'intersyndicale estime que la réforme imposée ne répond pas «aux questions d'emploi, en particulier des jeunes et des seniors, ni à la résorption des inégalités, ni aux besoins de financement».

 

«La pénibilité du travail n'est pas reconnue dans ses conséquences sur l'espérance de vie des salariés», complète-t-elle. Les syndicats unitaires ont réaffirmé, hier, leur «totale détermination à empêcher le recul social ». Ils continuent de réclamer, comme «une majorité de Français », un «grand débat sur les retraites, l'examen d'alternatives et de véritables négociations». Dès hier, l'intersyndicale finistérienne a appelé les salariés présents «à mettre en débat sur votre lieu de travail la suite à donner au mouvement».

 


12 000 manifestants contre la réforme des retraites
vendredi 24 septembre 2010 Ouest France

En recul, la mobilisation est restée forte, hier, dans la capitale de la Cornouaille. Certains ne sont pas venus, faute de moyens. Alors, ça coûte combien de faire grève ?

« C'est plus dur pour les jeunes »


Joséphine, 60 ans, enseignante. « Pour moi, l'argent que l'on perd n'entre pas en ligne de compte dans le choix de faire grève ou non. En manifestant, je perds 80 €, l'équivalent d'une journée de travail. Ça ne me fait ni chaud ni froid. Mais c'est plus dur pour les jeunes collègues, ceux qui ont des enfants à charge et une maison à payer... Ils ne peuvent pas se permettre de grever le budget de leur foyer. »


« Je profite d'un arrêt maladie... »


Marie (prénom d'emprunt), 46 ans, ouvrière dans l'agroalimentaire. « Moi, je suis en arrêt de travail. Donc, ça ne me coûte rien. Je ne manifeste que quand je ne travaille pas. Ce n'est pas du tout ancré dans les moeurs de mon entreprise. On a beau avoir le droit de grève, on a des ennuis après. Collègues et direction nous mettent la pression pour rester au boulot. On nous dit que, sans nous, l'équipe est déséquilibrée, qu'il faudra venir le samedi pour finir le travail. Et après la grève, quand on a une demande à formuler, on nous refuse tout... C'est décourageant. »


« Trop, c'est trop ! »


Yann, 30 ans, ingénieur, en couple, un enfant. « Chez nous, les fins de mois sont difficiles. C'est ma paie qui fait vivre toute la famille. Du coup, je ne m'étais pas encore décidé à faire grève. Mais là, trop, c'est trop ! Il était temps de descendre dans la rue. Tant pis pour la perte de salaire. Je n'ai pas encore compté ce que ça représente. On fera juste un peu plus attention à la maison. S'il le faut, je redescendrai dans la rue, mais pas avant que ma paie tombe, le mois prochain... »


« Des heures sup'»


Marc, 50 ans, ouvrier dans le secteur laitier. « Ce jeudi, je ne travaillais pas. Alors, je ne perdrai rien. Mais je serais aussi venu si j'avais été de service. J'ai déjà débrayé quatre fois cette année. Comme je travaille beaucoup et en 3x8, j'ai toujours réussi à récupérer ce que j'avais perdu en faisant des heures supplémentaires. »


« On n'est plus à ça près ! »


Arsène, 52 ans, ouvrier. « Je n'ai aucune idée de ce que je vais encore perdre sur mon salaire. Je serai licencié en novembre, mon entreprise ferme. Je ne suis donc plus à ça près. Bien sûr, ça tire sur les salaires. Mais si on ne se bat pas maintenant, il ne nous restera bientôt que nos yeux pour pleurer. »

« Ça nous coûte moins cher que la réforme »


Roger, 54 ans, dans le secteur de la pêche. « Je m'en moque de perdre de l'argent en faisant grève. Ça nous coûte toujours moins cher que la réforme sur les retraites. S'il faut manifester encore et encore, je serai là. »


« On n'a pas le choix ! »


Bernard, 56 ans et Philippe, 45 ans, informaticiens. « Il y a moins de monde dans le cortège que la dernière fois. Tout le monde ne peut pas se permettre de faire grève. Nous, c'est la cinquième fois depuis le début de l'année. Alors, on est bien obligés de faire attention à nos dépenses. Mais on n'a pas le choix. C'est la seule façon de se faire entendre. On ne va tout de même pas lancer des pavés au visage du Président ! »

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