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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:53
Communiqué du NPA.

Avec 50 000 postes de personnels de l'éducation nationale supprimés depuis 2007, N. Sarkozy, et ses différents ministres de l'éducation nationale, peuvent postuler au titre de massacreurs en chef de l'éducation nationale.

La rentrée 2010 ne déroge pas à la règle que Sarkozy s'est fixé : 16 000 suppressions de postes, toujours moins d'enseignants titulaires, ouvrant ainsi la porte à la disparition des titulaires remplaçants, à une scolarisation dans de mauvaises conditions des enfants en situation de handicap, à l'inflation des heures supplémentaires, à l'emploi précaire pour boucher les trous, aux boites privées et autres officines qui prospèrent sur la destruction du service public d'éducation.


L'argument démographique, utilisé un temps pour justifier ces suppressions, ne tient plus puisque la courbe des jeunes scolarisés remonte, que ce soit dans le primaire ou le secondaire.


Prétendre que l'éducation ce n'est pas une question de moyens est un mensonge. La transmission de savoirs, qui est l'objet de l'acte éducatif, n'est rien sans la possibilité d'établir une relation positive avec une classe, sans la capacité de gérer et résoudre des conflits individuels ou collectifs.

C'est pourquoi, le massacre organisé de la formation des enseignants va faire courir des risques majeurs aux jeunes enseignants.


Se retrouver devant élèves sans aucune prépation pédagogique en amont, comme c'était antérieurement le cas avec les IUFM, c'est mépriser aussi bien le métier d'enseignant que les élèves.


Toutes ces soi-disantes réformes n'ont pour but que de faire des économies, comme le montre la baisse constante, année après année, de la part du PIB consacrée à l'éducation.


Amputer de 25% la formation qui prépare au Bac professionnel est tout-à-fait significatif de cette politique.


Le NPA est totalement solidaire des mobilisations annoncées en cette rentrée scolaire. Dès maintenant, il faut construire le rapport de force pour faire reculer le gouvernement.


Une éducation, une formation de qualité pour toutes et tous c'est possible avec un autre partage des richesses.

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:49

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Le 27 août, durant son université d’été, le NPA a organisé un meeting unitaire rassemblant de nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives de gauche, pour débattre du projet de réforme des retraites du gouvernement et organiser la résistance. Tous et toutes sont tombéEs d’accord : cette contre-réforme doit être combattue dans l’unité et ce, dès le 7 septembre.

Willy Pelletier, Fondation Copernic


Nous allons transformer septembre 2010 en décembre 1995. Nous allons reprendre ce qu’ils nous volent. C’est une réforme qui ne dit pas son nom, qui organise la peur, l’insécurité sociale à tous les étages : pour les jeunes, pour les femmes, pour tous les salariés dont les carrières sont de plus en plus discontinues. Nous sommes tous là ce soir pour dire que notre cause, c’est l’insécurité sociale.


On dit qu’il n’y a pas d’argent, qu’il faut financer et prendre à tous. Mais, de 2008 à 2009, les 500 plus grosses fortunes de ce pays ont gagné 80 milliards d’euros en plus. On sait que d’ici 2025, il faudra seulement 45 milliards en plus pour financer les retraites. Donc, la lutte des classes est menée contre nous tous, par une république de copains, de coquins, de matraques, de képis, où nous sommes tous coupables. Les salariés sont coupables de ne pas chercher d’emploi quand ils sont au chômage, alors Pôle emploi les radie. Les habitants de Seine-Saint-Denis sont coupables, forcément coupables, on leur envoie l’ancien chef du Raid comme préfet. Les humoristes de France Inter sont coupables également, on les vire ! Nous sommes maintenant coupables de vieillir, d’avoir le mauvais goût – on croyait que c’était une chance – de ne pas mourir assez vite. Alors ce mauvais goût-là, il faut le payer.


La retraite, c’est une troisième vie libérée de l’exploitation du travail. Et ça, pour les idéologues du « travailler plus pour gagner moins », c’est insupportable. La retraite à 60 ans est une conquête sociale. Elle est issue des luttes du passé, qui nous obligent à gagner. Cette lutte fut la conquête de tous les ouvriers, tous les syndicalistes, tous les militants socialistes, libertaires, communistes, féministes du passé. Alors nous avons le devoir d’être en colère. Nous allons, dès le 7 septembre, imposer à Nicolas Sarkozy d’être entendus. Et ensuite, s’il faut, pour bloquer la réforme, bloquer ce pays, nous bloquerons ce pays. Le sort de la réforme des retraites sera pour Sarkozy son pot de départ, son pot de retraite.

Michel Angot, FSU


Il ne faut pas que certains camarades pensent que l’intersyndicale endort les revendications. On n’est pas tous sur la même ligne, sur sept fédérations on n’est que trois-quatre à penser qu’on ne gagnera pas par des journées saute-moutons et sans lendemain, mais l’important, c’est de tenir sur un fond commun, des revendications communes, et une ligne qui les empêchera de signer et de capituler. Donc l’unité syndicale est extrêmement importante. C’est pourquoi le retour de FO dans les réunions, même si elle ne signe pas le tract, est paradoxal.


Elle dit « retrait », mais pour faire quoi ? Retrait, ça veut dire statu quo. On retire ce projet et on ne change pas, on pense qu’il n’y a pas d’autres solutions pour les chômeurs, les femmes qui perdent leurs droits, les salariés à carrière chaotique ? Voilà l’objet. On est pour le retrait et pour un autre projet. On ne veut pas laisser la droite et les collectivités diriger ce chantier. Avoir un bon projet est tout l’intérêt de l’appel. Grâce à Copernic et Attac, on peut se retrouver pour avoir un contre-projet qui tienne la route, pour dire au gouvernement qu’il y a d’autres solutions, dire aux populations qui disent « pourquoi pas cette réforme puisqu’il va y avoir quelque chose », que nous avons un autre projet à porter, d’autres partages des richesses, d’autres solidarités. Les chômeurs, les salariés, les précaires n’ont pas bénéficié des richesses produites. C’est pourquoi nous voulons que cet argent soit réinvesti dans les retraites.


Les réunions de l’intersyndicale, avec FO, montrent une très forte mobilisation. On a réussi à arracher à des syndicats qui n’avaient pas l’habitude de le faire, de se revoir dès le lendemain du 7 septembre pour poser l’idée d’une autre journée d’action dans les cinq jours qui suivent, pour engager un mouvement de reconduction. Le seul moyen de réussir aussi à élever les autres syndicats à comprendre que c’est la voie, c’est de réussir d’abord le 7, pour dire au gouvernement qu’on ne veut pas de cette réforme-là.

Éric Corbeaux, PCF


Le 7 septembre s’annonce très fort mais la bataille s’annonce très dure. Nos militants de partis politiques, du mouvement social, unitaires doivent retrousser leurs manches et se mobiliser. La réussite et la portée du 4 et du 7 septembre seront des étapes à franchir et gagner pour ouvrir un nouveau rapport de forces. Nous en avons marre d’être le pot de terre contre le pot de fer, nous voulons prendre la main sur ce dossier. Une réforme qui engage les retraités, les salariés actuels, mais aussi nos enfants, les jeunes pour l’avenir, ne peut pas être discutée par un gouvernement minoritaire dans le pays, même s’il est majoritaire au Parlement. Il faut aussi qu’on prenne de front à la fois la question de la sécurité, donc de la solidarité, et la question du social. Une de nos responsabilités du moment est de resolidariser les salariés contre la division qu’a choisie le gouvernement pour faire passer sa réforme des retraites.


La crise n’est pas pour tout le monde. Il y a quelques jours, BNP Paribas s’est mis 1, 2 milliard d’euros dans la poche. Et tout l’été, les médias ont relayé des faits divers, du racisme, de la xénophobie. C’est pas les Mohammed qui licencient, c’est le capital ! Le 7 septembre peut être le début d’un rapport de forces dans les rues, dans les consciences, et qui oblige la gauche, les syndicats à travailler à un nouveau projet. Un nouveau projet qui repose l’être humain au centre de cette société, qui s’attaque aux questions des profits, pour redonner de nouveaux droits aux travailleurs, aux syndicalistes pour contrer les attaques patronales. Le 7 septembre est important pour le retrait de la réforme mais il faut aussi en faire un grand rendez-vous de l’emploi, des salaires, de la solidarité, des services publics, un grand rendez-vous de luttes. Le PCF a déposé un projet de loi à l’Assemblée nationale. On sait très bien que le rapport de forces ne suffira pas à faire voter ce projet de loi. C’est bien la mobilisation, et pas que sur une journée, qui permettra de gagner. On est dans une deuxième étape de cette mobilisation, et il faut donner aux salariés et au peuple cette envie de victoire, sur les libertés et les retraites.

Jean-Marie Harribey, Attac


Six mois de simulacres de concertations, de mensonges envers la société et de propos rassurants envers les marchés financiers, ça suffit ! Il n’existe qu’une seule solution à ce conflit : le retrait immédiat de ce projet pour construire un projet alternatif. Cette réforme démantèle le droit à la retraite, tout en accordant les meilleures largesses aux classes dominantes et la purge pour les pauvres. Dans un contexte de crise financière qui a désagrégé les dépenses publiques, on fait payer les pauvres pendant que les riches continuent de s’enrichir.


Il faut construire un projet alternatif parce que les enjeux sont multiples. Il faut travailler moins et pas plus. Il faut partager les gains de productivité et pas les polariser à un pôle de la société. Il faut réduire les inégalités. Et il faut une retraite à 60 ans pour pouvoir jouir des meilleures années qui séparent la fin de la vie active de l’échéance finale. Pour cela, il y a une solution, qui est maintenant dans le débat public, c’est faire payer les revenus du capital, soumettre à cotisation tous ceux qui ne le sont pas pour l’instant.
Nous allons tout faire pour empêcher que ce projet aboutisse, en nous associant totalement aux manifestations organisées par les sections syndicales. Nous savons maintenant que la grève générale devient de plus en plus nécessaire pour faire plier ce projet. Nous allons continuer de mailler le territoire jusqu’au moindre recoin du pays, dans toute la lignée de l’appel national qui a été lancé par Attac et Copernic, qui réunit maintenant une très large palette de tout le mouvement social.


Le 7 septembre doit devenir le jour où la société tout entière se saisit du débat sur les retraites. Telle était notre intuition lorsque nous avons lancé cet appel : gagner en transformant le débat sur les retraites en débat de société, en choix de société. Et nous nous trouvons dans une situation inédite : tous les peuples européens sont confrontés à une situation que la crise du capitalisme rapproche aujourd’hui, parce que les plans d’austérité mettent à mal les droits des salariés, les conquêtes sociales, pour le plus grand bénéfice du capital. Le mouvement social français doit être une pierre dans la construction de ce mouvement social européen dont on aura l’échéance le 29 septembre. Il faut faire naître cette insurrection civique qui dépasse un conflit syndicats-patronat, parce qu’il y a un véritable enjeu de société pour préparer l’avenir. La démocratie est menacée par la stigmatisation des immigrés, des Roms et par-delà, de tous les membres du salariat. Le vent de la révolte a sonné, le vent de la révolte ne tombera pas.

Christian Mahieux, Solidaires


La contre-réforme des retraites est une preuve que la lutte des classes existe et que la classe sociale qui n’est pas la nôtre la mène activement. Ce que nous perdons en salaires, pensions, protection sociale, les patrons et les actionnaires le gagnent en profits supplémentaires. La réduction du temps de travail est une des marques du progrès social, un phénomène continu, et les patrons s’y sont toujours opposés. De la réduction du temps de travail, la suppression du travail des enfants à la semaine de 40 heures, puis 35 heures, en passant par la journée de 8 heures et la retraite à 65 puis 60 ans, la réponse patronale a toujours été « c’est pas possible, économiquement on pourra pas ». C’est rigoureusement la même chose aujourd’hui, sauf que le rapport de forces étant ce qu’il est, ils ne s’opposent pas à la réduction du temps de travail, ils veulent imposer son allongement. C’est bien de ça qu’il s’agit. C’est bien sur l’affrontement en classes sociales que se situe le dossier des retraites.


Le mouvement syndical est une nouvelle fois au pied du mur. L’enjeu est-il d’obtenir quelques réunions pour faire croire à une négociation, et mettre en avant quelques reculs moindres que ceux prévus initialement, sans que le retour en arrière, le vol de nos acquis sociaux soient remis en cause ? De la réponse à cette question dépend la stratégie d’actions radicales à mettre en œuvre. Pour Solidaires, l’enjeu est l’abandon du projet de loi. Des négociations, il en faudra, mais pour améliorer le système attaqué depuis 1993, pour satisfaire des revendications anciennes du mouvement syndical, en matière de réduction du temps de travail, de lutte contre les travaux pénibles et dangereux, de compensations à ces situations. Donc des négociations, mais pas sur la base de ce projet de loi qui ne doit pas voir le jour.


Pour ça, il va falloir se battre. Réussir nos manifestations, être 1 million dans la rue comme le 27 mai, plus d’1 million comme le 24 juin, peut-être 2 millions comme le 7 septembre. C’est bien, nécessaire, indispensable, mais pas un but en soi. Réussir périodiquement des journées d’actions sur des enjeux comme celui-là, ce n’est pas suffisant pour gagner. Solidaires propose d’organiser un mouvement de grève générale. Et ce ne serait pas stupide que la dynamique soit portée par d’autres forces syndicales nationales. Cette grève générale est nécessaire pour obtenir le retrait du projet de loi, pour éviter le recul historique que gouvernement et patronat veulent nous imposer.

Éric Coquerel, PG


Ce gouvernement est un gouvernement de forfaiture, de contre-révolution. Il revient sur des acquis centenaires, démocratiques et sociaux. Le 7 septembre, nous pouvons commencer à solder les comptes, pour les salariés, les sans-papiers, tous ceux que ce gouvernement veut expulser et méprise. C’est pour ça que le 7 septembre a une valeur qui dépasse la lutte des salariés pour les retraites. Sarkozy a dit qu’il ne cèderait pas, que c’est là la logique de son gouvernement. Alors nous allons lui dire que nous allons gagner, comme nous avons gagné sur le Traité constitutionnel européen. Il devra en tirer les conséquences parce qu’il n’aura plus la légitimité de gouverner ce pays. Voilà pourquoi cette mobilisation est décisive. Voilà pourquoi il faut l’unité la plus large, rassembler les anticapitalistes pour changer la donne à gauche, et la doubler de l’unité de la gauche de transformation pour un débouché politique.


Une gauche qui expliquera qu’il est hors de question d’allonger la durée de cotisation, que la solution est le partage des richesses. Une gauche qui refusera d’appliquer une politique de rigueur, parce que ce n’est pas au peuple de payer la crise mais aux banques. Une gauche qui explique que pour appliquer une politique de rupture avec le capitalisme il faudra rompre avec le Traité de Lisbonne. Cette gauche doit s’unir pour représenter un espoir dans les années à venir, dans la rue, dans les urnes, parce que face à un capitalisme qui nous met dans une urgence, au niveau d’une crise sociale, écologique, démocratique, il est temps d’imposer une révolution citoyenne.

Anne Leclerc, NPA


Ce projet de loi, s’il touche l’ensemble du monde du travail, touche particulièrement les femmes. En effet, les conséquences d’une telle réforme, c’est l’aggravation de la situation des femmes retraitées en abaissant fortement leur taux de pension. Aujourd’hui, celui-ci est inférieur de 38 % à celui des hommes. Plus de la moitié des femmes retraitées touchent une pension inférieure à 900 euros. En 2007, 63 % des retraités recevant le revenu minimum contributif étaient des femmes. Seulement 39 % des femmes ont validé une carrière complète contre 85 % des hommes. Cette situation est le reflet des inégalités professionnelles et salariales, de la précarité qui touchent plus durement les femmes. Les carrières discontinues sont liées principalement au fait que les femmes assurent 80 % des tâches d’éducation et domestiques. Cet inégal partage des tâches, comme le manque de places en crèche, ont comme conséquence des interruptions de travail pour les femmes. Et lorsqu’il s’agit de reprendre le boulot, elles payent cher au niveau des salaires, du déroulement de carrière, cette interruption. Le projet de Woerth ne prend pas en compte ces inégalités. Les réformes de 1993 et 2003 ont déjà creusé l’écart entre les hommes et les femmes. Le passage des dix meilleures années aux 25, l’allongement du nombre d’annuités ont un effet catastrophique pour les femmes retraitées. Les femmes qui entre 60 et 65 ans ont un taux très faible d’activité doivent attendre 65 ans pour toucher une retraite et ne pas subir la décote.
En repoussant l’âge du départ à la retraite de 60 à 62 ans et l’âge de départ à taux plein de 65 à 67 ans, le gouvernement fait le choix d’allonger cette période de précariat des femmes. Alors à l’occasion de la mobilisation contre le projet, il faut rendre visibles la situation des femmes retraitées et les inégalités salariales et professionnelles. Arrêtons de nous faire croire que la question des retraites est un problème démographique. Exigeons toutes et tous ensemble le retrait du projet de loi, le retour au 37, 5 annuités, une retraite à taux plein à 60 ans. C’est aussi l’occasion d’exiger un rattrapage immédiat des salaires entre les hommes et les femmes, l’arrêt du temps partiel imposé, une RTT pour toutes et tous sans baisse de salaire et avec embauches correspondantes.
Le 7 septembre, et après, nous serons toutes et tous ensemble dans la rue pour exiger le retrait du projet.

Gérard Filoche, inspecteur du travail, militant PS


J’ai bon espoir que nous défendions tous ensemble (ndlr avec le PS) jusqu’au bout la question des 60 ans. 60, pas 61 ni 62 ! À taux plein, avec 75 % de redistribution, sans retraite inférieure au Smic, calculée sur les dix meilleures années, et indexées sur les salaires. C’est ça une vraie retraite à 60 ans. L’unité est essentielle, et nous avons toutes les chances de l’avoir et de gagner. Ils sèment le doute, à nous de semer la confiance. Il y a 70 % de Français contre eux. Mais sur ces 70 %, il y en a peut-être encore qui pensent que c’est foutu. Il dépend de nous, de l’unité, que ces opposants à cette réforme soient aussi convaincus qu’on peut gagner. Et ça se joue pendant tout le mois de septembre. Un mois de temps forts, ça permet à ceux qui sont hésitants de ne plus hésiter. Cela veut dire aussi qu’il faut être clair sur le fond, exiger un retrait inconditionnel à 60 ans, sans ambigüité. Pour les gens qui arrivent à 57, 58, 59 ans, fatigués, une infirmière qui a couru pendant 35 ans dans les services de l’hôpital, un instituteur qui a déjà fait 35 rentrées... la biologie du corps humain n’a pas changé. Ce n’est pas parce qu’on nous dit qu’il va y avoir des centenaires qu’on change pour autant entre 55 et 60 ans. Si on calcule notre feuille de congés payés, nos semaines de vacances, c’est parce qu’on les attend ! On a besoin, avant d’être en difficulté physique ou mentale, de profiter de la vie. Les plus belles années de la retraite sont entre 60 et 65 ans. Les plus dures années au travail sont entre 60 et 65 ans. Et c’est ce qu’ils veulent nous voler ! Alors que l’espérance de vie en bonne santé, c’est 63 ans en moyenne pour les hommes et 64 ans pour les femmes. Ces années sont précieuses, c’est une conquête ! Comme il ne voulaient pas des 35 heures ni des congés payés, ils veulent nous reprendre ça. C’est un combat de société, un combat de classes, où le salariat est majoritaire dans ce pays. 92 % de la population active produit toutes les richesses de ce pays et ne reçoivent pas la part qu’ils méritent. Le salariat de ce pays est en droit non seulement de garder ses retraites mais, pour ceux qui sont en pénibilité physique ou mentale, de partir à 55 ans. Qui n’a pas regardé un homme derrière son marteau-piqueur à 55 ans ? Il a une espérance de vie de 61, 62 ans. Le Medef parle de pénibilité au cas par cas, pour les handicapés qu’on enverrait directement du travail au tombeau. 60, c’est l’objectif que nous avons gagné, que nous devons garder. Pas un an de plus, pas un euro de moins.
Vive nos retraites à 60 ans !

Alain Lipietz, Les Verts


La question de l’unité la plus large sera peut-être la première difficulté que nous aurons à franchir dans les semaines qui viennent. En avril, quand on regardait les sondages, les discours, nous étions minoritaires. Et aujourd’hui, la situation a changé du tout au tout au niveau de la perception. C’est une bataille entre le capital et le travail sur le partage de la valeur ajoutée. Dans un certain volume de temps de vivre, le capital doit céder davantage de temps libre devant le salariat. Si le capitalisme pouvait très bien fonctionner pendant les années 1970 avec un certain niveau de partage de la valeur ajoutée, alors que 10 % de moins reviennent aujourd’hui au salariat et qu’on n’a besoin que de 3 % de plus pour financer les retraites jusque 2050, on sait qui doit payer. Récupérons ce qu’ils nous ont volé et il y a largement de quoi non seulement garder notre retraite mais en plus revenir sur la réforme de Raffarin.
Le passage à la retraite, l’allongement de la durée de vie est aussi une chose que nous gagnons sur le capital et sur la mort. Nous avons besoin de ce temps où nous sommes libres du capital.


Le principal obstacle dans les prochaines semaines, c’est l’attente des élections pour revenir sur cette réforme. Il faut dire non à cette argumentation, rappeler ce qui s’est passé en 1995. La manifestation du 4 septembre peut être une formidable amorce pour le 7. Si nous ne gagnons pas dès le mois de septembre, je ne suis pas sûr que nous pourrons gagner en 2012. Les batailles se mènent d’abord sur le terrain social, allons-y !

Aznan Djebara, Unef


À l’heure où le gouvernement joue sur les peurs, la dramatisation, pour rendre inéluctable un nouvel allongement de la durée de cotisations, il est nécessaire que nous disions ensemble que nous ne nous laisserons pas voler ce débat. Nous refusons cette dramatisation au nom de laquelle le gouvernement entend faire passer des reculs sociaux majeurs. Nous refusons de plier devant les fausses évidence et voulons ramener le débat sur l’avenir des retraites à la question fondamentale : celle de la répartition de la richesse produite dans une société moderne. La présence des jeunes générations dans cette bataille est indispensable. Le gouvernement l’a bien compris quand il évoque en permanence les jeunes au nom desquels il déclare vouloir sauver les retraites par répartition. Il a engagé une bataille idéologique pour pousser à la résignation, au fatalisme, pour dresser les jeunes au libéralisme et leur faire baisser les bras. Évidemment les jeunes ont des doutes, ils ont perdu confiance dans le système de retraites par répartition. Pas parce qu’ils le rejettent, mais parce qu’ils savent compter. Aujourd’hui, un jeune s’insère à partir de 27 ans sur le marché du travail.

 

Comment peut-il avoir une retraite à 60 ans ? Les jeunes ont peur et le gouvernement en joue pour faire passer sa réforme en force. Mais il a tort de considérer que cela lui donne carte blanche pour allonger la durée du temps de travail au nom des générations futures.


Les jeunes ont exprimé ces dernières années un même malaise : celui d’une génération qui refuse la précarité, les discriminations, les inégalités, l’absence de reconnaissance. Par leurs mobilisations, notamment contre le CPE, les jeunes ont posé des exigences claires. Ils refusent que leur avenir dépende de logiques comptables à court terme, sont attachés à la solidarité entre les générations, refusent de vivre moins bien que leurs parents au même âge. Voilà pourquoi ils refusent de s’habituer à vivre sans retraite solidaire ni droits sociaux garantis. Ils refusent que leur droit à l’avenir soit remis à cause, d’épargner pour leurs vieux jours dans les fonds de pensions. Que Sarkozy soit rassuré : les jeunes ont bien compris que son message, c’est que la retraite n’est plus pour les jeunes d’aujourd’hui, et qu’il n’en doute pas, nous serons au rendez-vous le 7 septembre, car la retraite est l’affaire de tous.
Les jeunes ne sont pas des sous-salariés ni des sous-citoyens. Ils contribuent à la production des richesses, qu’ils soient salariés, en stage ou en formation. Et nous devrions en retour n’avoir aucun droit social, aucune protection sociale pendant la formation et aucun droit à cotiser pour nos retraites ? L’Unef a donc pris l’initiative de réunir dix-neuf organisations de jeunesse pour lancer un appel unitaire et faire entendre la voix de ceux qui cotiseront demain. Nous affirmons la volonté des jeunes de se battre pour conserver notre système solidaire. Il est urgent d’inclure le temps de formation et les années d’études dans le calcul des annuités pour un droit à la retraite, ainsi que le temps d’inactivité forcée. Il y a urgence politique à rééquilibrer un système injuste et inégalitaire.

Richard Neuville, Les Alternatifs


L’offensive de la finance, du Medef et des droites s’exercent sur quatre terrains : peser sur les salaires, démanteler les services publics, faire reculer au maximum le salaire socialisé, mettre les choix économiques et sociaux hors de la délibération et de la décision populaire. Cette offensive néolibérale du capitalisme s’articule avec le renforcement d’un État autoritaire aux relents clairement xénophobes et racistes.


L’attaque contre le système des retraites est d’abord une réponse brutale pour satisfaire les exigences des spéculateurs et des agences de notation. Partout en Europe, ce sont les travailleurs qui payent. Pourtant les marchés en veulent encore plus, toujours plus ! Cette contre-réforme est un élément de plus dans la précarisation. Les plus écrasés et menacés des classes populaires sont touchés de plein fouet par le recul de l’âge de la retraite, alors que le chômage atteint des sommets, avec 4, 5 millions d’inscrits à Pôle emploi. Il s’agit d’une réforme injuste dont le financement est inégalement réparti. Alors que le déficit des régimes de retraite n’est que de 32 milliards d’euros, il suffirait de revenir sur les exonérations de cotisations sociales qui coûtent la bagatelle de 46 milliards pour financer le système.
Gagner contre le Medef et le gouvernement ouvrira l’espoir d’une alternative. Mais la décomposition politique et sociale peut ouvrir un nouvel espace à l’extrême droite. Il est donc de la responsabilité de la gauche de gauche de ne pas se contenter de l’unité sociale mais de créer les conditions d’une convergence politique pour en finir avec celle-ci. Nous ne voulons pas avoir le choix entre le candidat du FMI et celui du CAC40.


Le mouvement en France sera observé dans toute l’Europe et une victoire contre le diktat de la finance aura des répercussions pour tout le mouvement social européen.

Michel David, Confédération paysanne


Les retraites des paysans sont les retraites les plus minables des travailleurs et les paysans sont parmi les travailleurs qui ont le taux le plus important de suicides. 40 % des paysans touchent moins de 400 euros de retraite et 75 % moins de 700 euros. Et quand ils veulent s’installer, leur seul recours, c’est vendre un bout de leur terre pour payer leur retraite, et les terres sont vendues à des gens qui veulent construire des golfs. Nous voulons des retraites dignes pour les paysans. C’est pour cela que nous serons avec les travailleurs dans les rues. Et si nos vaches ne veulent pas faire la grève générale, nous essaierons de vous nourrir pendant ce temps.


Je vais vous parler des sans-droits de l’agriculture qui sont des sans-retraites. Ce sont d’abord des femmes qui ne sont en général que des conjointes d’exploitations, c’est-à-dire des exploitées sans droits. Il y a les sans-papiers, les sans-terre et il y a les sans-retraite dans l’agriculture. 10 % des paysans qui cotisent à la Mutualité sociale agricole (MSA) n’ont aucun droit à la retraite car le Medef et la FNSEA imposent une surface minimum d’installation pour avoir droit à la retraite. 10 % des paysans, ceux qui sont en Amap, en alternatives en agriculture, n’ont pas assez de surface et ils cotisent sans droits. La FNSEA dirige la MSA comme elle dirige le Crédit agricole, qui ouvre des agences en Chine chaque mois.


Il faut piquer le fric au capital et à Madame Bettencourt qui touche 2 millions d’euros par semaine de dividendes sur le capital de Nestlé et de la coopérative Lactalis avec 3 % du capital de Nestlé. Pendant ce temps, on ne peut pas payer le lait au prix du travail et on dit aux ouvriers de Nestlé et de Lactalis qu’ils doivent travailler deux, trois ou quatre années de plus pour avoir leur retraite. Il faut piquer le fric aux actionnaires et le distribuer pour les retraites.


Tous ensemble dans la rue le 7 septembre !

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:45

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Comment affronter une rentrée sociale marquée par la grande mobilisation de défense des retraites et les scandales financiers qui compromettent ministres et UMP, lorsqu’on est le président le plus impopulaire de la V e République et qu’on doit son élection au siphonnage des voix du FN ? En affichant une démagogie raciste et en instituant une xénophobie d’État.

Le discours de Grenoble fera date, comme celui de Dakar, dans lequel Sarkozy prétendait que « l’homme africain » avait été incapable d’entrer dans l’Histoire. Ne reculant devant aucun amalgame, Sarkozy s’appuie sur les affrontements de Saint-Aignan (Loir-et-cher) pour stigmatiser dans un même ensemble les « gens du voyages », français depuis des décennies, et les Roms originaires des Balkans, accusés « d’abus du droit à la libre circulation » depuis que la Roumanie et la Bulgarie ont adhéré à l’Union européenne en 2007. Le filon du racisme anti-tziganes est exploité jusqu’à la nausée avec la médiatisation des expulsions collectives de Roms. Besson en rajoute une couche en annonçant que sa loi prévoira, parmi les motifs favorisant les reconduites à la frontière, la « mendicité agressive ».


On ne répétera jamais assez que les Roms sont sédentaires depuis des générations et que c’est la « période transitoire » imposée par la France aux Roumains et Bulgares jusqu’en 2014, qui leur interdit de se loger et de travailler légalement. Les terrains occupés et la mendicité ne sont ni dans les gènes ni une fatalité culturelle. Et tant que les communes se déroberont devant leur obligation de scolariser tous les enfants, y compris les Roms dont les parents ne peuvent présenter d’attestation de domicile, on les trouvera dans les rues tendant la main ou lavant les pare-brise. Les « démantèlements de campements illégaux » et les expulsions massives à grand spectacle, un millier de personnes depuis fin juillet, n’y changeront rien.


Les communes de gauche ont eu des attitudes diverses. Celle de Choisy-le-Roi (94) a aussitôt accueilli les Roms dans un gymnase et exprime sa solidarité aux côtés d’un comité de soutien. En revanche, E. Aït, maire PRG de Carrières-sous-Poissy (78), a écrit une lettre ouverte à Sarkozy demandant « une mise en œuvre concrète dans les Yvelines de l’objectif qu’il s’est fixé concernant l’évacuation des Roms » : « je demande leur expulsion dans les meilleurs délais ». Sarkozy sait pouvoir compter sur des préjugés tenaces.
On aurait tort de ne voir dans les gesticulations anti-Roms qu’une diversion. C’est un recul général des droits que prépare cette offensive.

 

L’extension des possibilités de déchéance de la nationalité française installe l’idée que la nationalité française se mérite et que « l’origine étrangère » produit des sous-citoyens, suspects par nature. « La délinquance, chacun sait qu’il y a des liens avec l’immigration », prétend Frédéric Lefèvre, porte-parole de l’UMP. « Français ou voyou, il faut choisir », renchérit Estrosi, ministre de l’Industrie, qui préfère ne pas s’en prendre aux patrons voyons. Le plus pitoyable est sans doute de voir Kouchner et Amara exprimer leurs états d’âme tout en continuant de s’accrocher à leurs postes ministériels.


C’est sur une mobilisation massive qu’il faut miser pour arrêter Sarkozy. Pas sur Raffarin ou Villepin, qui ont la mémoire courte quant à leur ancien ministre de l’Intérieur. Pas sur les récriminations de l’ONU, de l’Union européenne ou du Pape. Les manifestations du 4 septembre, prévues dans près de 120 villes, sont un début prometteur. Non pour célébrer la République de Gambetta ou de Jules Ferry, qui justifiait la colonisation par les « droits et devoirs des races supérieures sur les races inférieures», mais pour mettre fin au racisme d’État, ici et
maintenant.
Emmanuel Sieglmann

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:44

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Cet été a été marqué par une série de déclarations et d’exactions racistes et sécuritaires des membres du gouvernement. Si la panique a sûrement guidé les premières annonces du gouvernement pour tenter une diversion dans le contexte des révélations successives de l’affaire Woerth-Bettencourt, c’est bien à une campagne orchestrée que nous assistons dorénavant.


Ainsi, les ministres, députés et membres de l’UMP se sont succédé pour participer à un grand concours de déclarations racistes ou sécuritaires. Assimilation de l’immigration à la délinquance, proposition de déchoir les délinquants d’origine étrangère de la nationalité française, peines de prison ferme pour les parents d’enfants « délinquants », etc. Les Roms et les gens du voyage ont aussi été violemment attaqués. À grand renfort de caméras, on a démantelé des camps et expulsé, principalement vers la Roumanie, une partie de leurs occupants.


Christian Estrosi, improbable ministre de l’Industrie, est allé jusqu’à déclarer qu’entre « Français ou voyou, il faut choisir ». Mais sa mesure s’appliquerait-elle à Éric Woerth, ministre du Travail, ami de la famille Bettencourt ? à Christian Blanc, l’ancien ministre amateur de cigares ? au président de la République ? Cette déclaration provocatrice comme les autres n’a pour but que de désigner des boucs émissaires, ici les jeunes « issus de l’immigration » des quartiers populaires.


La campagne de Sarkozy pour 2012 est donc lancée et le ton est donné : à droite toute !


Évidement, il est aujourd’hui nécessaire de répondre à cette série d’attaques.
Les manifestations du samedi 4 septembre qui auront lieu dans plus de 120 villes en France, doivent être un succès et la première étape d’une véritable contre-offensive antiraciste.


Mais cette journée sera aussi la première étape d’une rentrée sociale qui doit s’opposer sur tous les fronts à la politique antisociale et sécuritaire de ce gouvernement. Une réussite de cette journée ne pourra que renforcer la manifestation contre la réforme des retraites du mardi 7 septembre.
Prévoyez donc de bonnes chaussures, on risque de beaucoup marcher en septembre et puis il y a peut-être des coups de pieds qui se perdent...


Pierre Baton

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:26

 

Université d'été du NPA

les débats

Sur le communisme

 

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:23

tziganes-crix-gamm-e


Rejoignez-nous
Samedi 4 août à 14h30
Place de la Résistance à Quimper !

Le 30 juillet 2010, le Président de la République a différencié les Français ayant
acquis leur nationalité et ceux qui sont nés français. Il a, en plus, suggéré un lien évident entre l'immigration et la délinquance. Il s'agit ici d'une rupture de l'égalité républicaine, des mots violents et dangereux pour la cohésion sociale et démocratique de notre pays.

Matthieu Stervinou

Porte parole du collectif Finistère Sud

Membres du Collectif :AC! Agir ensemble contre le chômage, les Alternatifs et FASE, les Amis de la Résistance, ARAC, Association France Palestine Solidarité, ATTAC, CFDT Quimper, CGT Quimper, CICODES, CNT Quimper, Collectif Droit d'Asile Quimper, Collectif Naturellement à Gauche Fouesnant, FOL, FSU, Halem France, Ligue des Droits de l'Homme Quimper, Concarneau-Quimperlé et Châteaulin, Mouvement de la Paix, NPA Quimper, NPA Quimperlé, NPA Châteaulin, PCF Concarneau, PCF Quimper, Peuples solidaires Quimper, PS Quimper, Solidaires Quimpern SUD Education, UDB, les Verts

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:13

meneurs

 

Les peuples opprimés appelés en renfort de la révolution prolétarienne

Le 1er septembre 1920, plus de deux mille militants venus de toute l'Asie centrale, de la Russie soviétique et des principaux pays impérialistes se retrouvaient à Bakou, capitale de la toute jeune république socialiste d'Azerbaïdjan. Ce congrès des peuples d'Orient proclamait que l'alliance du prolétariat des pays industrialisés et des peuples colonisés ou opprimés par l'impérialisme pouvait en finir avec l'ordre capitaliste et construire un monde vivable pour les opprimés.

Il le faisait à Bakou, la ville du pétrole russe, aux bords de la mer Caspienne, où les travailleurs de cette industrie, originaires de toutes les nationalités d'Asie centrale, s'étaient fondus en une classe ouvrière révolutionnaire, aux avant-postes du mouvement depuis le début du siècle. Pour l'Internationale Communiste, regroupant depuis 1919 les ouvriers révolutionnaires des pays développés et qui avait convoqué ce congrès des peuples d'Orient, il s'agissait de proposer une perspective et une politique au milliard et demi d'opprimés de ce qu'on n'appelait pas encore le Tiers Monde

TEMPETE SUR L'ASIE

Si la Révolution russe de 1917, explosant après trois ans de guerre mondiale, avait marqué le début d'un processus révolutionnaire dans les pays industrialisés, elle avait aussi puissamment accéléré l'agitation sociale et les crises révolutionnaires dans les pays coloniaux et semi-coloniaux. Au moment même où les ouvriers luttaient pour le pouvoir en Allemagne, en Hongrie, en Finlande, en Italie, la domination impérialiste était contestée en Turquie, en Chine, en Perse, en Inde, etc.

 

De plus, la Révolution russe ne symbolisait pas seulement la victoire possible du prolétariat et la construction d'un État ouvrier, mais aussi l'alliance entre le prolétariat et une paysannerie pauvre, immense, opprimée et humiliée, qui ressemblait par bien des traits à celle des pays d'Asie. En outre, une des premières mesures du jeune État ouvrier avait été de mettre fin à l'oppression nationale exercée depuis des siècles par l'État russe sur les peuples de son Empire. Si la Russie des tsars avait été surnommée « la prison des peuples », la Russie soviétique avait brisé ces barreaux et détruit ces murailles. De là étaient nées la Finlande et la Pologne, qui s'étaient éloignées de la Russie soviétique, et les républiques d'Ukraine, d'Azerbaïdjan et d'autres, qui allaient constituer avec elle l'Union soviétique.

 

L'Internationale Communiste pouvait donc s'adresser aux masses opprimées d'Asie en s'appuyant sur le bilan de la Révolution russe qui avait donné la terre aux paysans et la liberté aux peuples opprimés. Et en effet, l'écho d'Octobre 1917 avait puissamment résonné en Asie et les délégués qui avaient parcouru des milliers de kilomètres pour se rendre à Bakou n'avaient pas grand-chose à voir avec les politiciens socialistes d'Europe de l'Ouest ni même avec les bolcheviks russes. Ces derniers furent en effet assez surpris de voir qu'un certain nombre de délégués avaient profité du voyage pour faire des affaires commerciales et que d'autres, ou les mêmes, interrompaient les travaux du congrès à l'heure de la prière. La flamme de la révolution attirait à cette époque les papillons les plus bigarrés.

DE LA REVOLUTION RUSSE A LA REVOLUTION MONDIALE

En 1919, le Manifeste du premier congrès de l'Internationale Communiste affirmait : « Esclaves coloniaux d'Afrique et d'Asie, l'heure de la dictature prolétarienne en Europe sonnera pour vous comme l'heure de votre délivrance. » Comme Lénine l'expliquait cette même année, la capacité de résistance des bourgeoisies était, entre autres, fondée sur l'exploitation éhontée des peuples coloniaux, laquelle leur permettait à la fois d'entasser d'immenses richesses et d'en distraire une partie pour servir d'amortisseur social dans les métropoles impérialistes. Aussi la révolution sociale devait-elle attaquer de l'intérieur, par des révolutions ouvrières, et de l'extérieur, par des luttes d'émancipation dans les colonies et semi-colonies, pour vaincre les puissantes bourgeoisies d'Angleterre, de France, des États-Unis.

L'alliance avec les mouvements révolutionnaires dans les colonies correspondait à une nécessité vitale pour l'État ouvrier russe. Ce dernier était alors menacé militairement par les armées impérialistes. Des mouvements dans les colonies auraient immédiatement desserré l'étau entourant la forteresse révolutionnaire.

C'est Lénine lui-même qui rédigea et défendit les thèses sur la question nationale et coloniale au deuxième congrès de l'Internationale Communiste, en août 1920. Et ce sont quelques-uns des dirigeants de ce congrès qui, à son issue, se rendirent à Bakou pour y rencontrer les délégués des peuples d'Orient. Cette confiance dans les capacités révolutionnaires des peuples les plus opprimés, véritables damnés de la terre, rompait avec les traditions du mouvement ouvrier d'avant-guerre.

 

Car si Marx et Engels avait affirmé en leur temps qu'un « peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre » et soutenu les révolutionnaires irlandais et les révoltés indiens contre la Grande-Bretagne, leurs successeurs sociaux-démocrates avaient la plupart du temps fermé les yeux sur la politique coloniale. Et il ne fut pas facile de les faire ouvrir à certains. En 1921, Trotsky écrivait : « Il nous faut profiter de toutes les occasions pour inculquer aux ouvriers l'idée que les colonies ont le droit de se soulever contre la métropole et de s'en séparer. Nous sommes tenus, en toute occasion, de souligner que le devoir de la classe ouvrière est de soutenir les colonies qui s'insurgent contre la métropole. Non seulement en Angleterre, mais en France, la révolution sociale comporte, en même temps que l'insurrection du prolétariat, l'insurrection des peuples coloniaux contre la métropole. »

UNE POLITIQUE COMMUNISTE

Les résolutions du deuxième congrès de l'Internationale définissaient les tâches des communistes dans les pays d'Orient et soulignait la nécessité « que les éléments des plus purs partis communistes soient groupés et instruits de leurs tâches particulières, c'est-à-dire leur mission de combattre le mouvement bourgeois et démocratique ». Le congrès de Bakou, en même temps qu'il s'adressait aux peuples d'Orient dans leur ensemble, tentait de jeter les bases d'un mouvement communiste dans chacune des régions concernées.

L'explosion révolutionnaire sortie de la guerre mondiale a commencé à refluer dans les années suivantes et ce reflux a emporté avec lui jusqu'au souvenir du congrès du Bakou et d'une politique révolutionnaire à l'échelle de la planète. Mais, malgré tout, l'alliance de fait de l'État ouvrier, du prolétariat des pays industrialisés et des peuples opprimés a prouvé sa validité. En effet en ce début des années 1920 l'impérialisme, incapable de combattre sur tous les fronts, avait été obligé de laisser vivre l'État ouvrier russe... même si l'isolement de ce dernier allait permettre en quelques années à un appareil bureaucratique d'usurper le pouvoir.

Paul GALOIS

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:11

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Mineurs chinois après une catastrophe

 

 

La femme d'un des mineurs chiliens coincés au fond du puits de San José a porté plainte contre les propriétaires de la mine et contre le Service national de géologie et des mines, le Sernageomin, pour manquement à la sécurité.

Cette mine d'or et de cuivre a en effet été fermée en 2007 après un accident qui a causé la mort d'un employé. Puis elle a rouvert en 2008 et, déjà début 2010, un mineur a été blessé à la jambe. La plaignante accuse les propriétaires d'avoir obtenu l'autorisation de réouverture de façon irrégulière. C'est ce que semble confirmer la déclaration d'un ancien directeur du Sernageomin, pour qui ce site n'aurait jamais dû rouvrir car l'accident de 2007 avait « modifié radicalement » les conditions géologiques.

Le groupe San Esteban, propriétaire de la mine, nie bien sûr toute responsabilité dans cette catastrophe « imprévisible » sur un site qui, selon lui, « fonctionnait dans les normes ». Il a annoncé qu'il n'était pas sûr de pouvoir payer les salaires et qu'il pourrait se mettre en faillite, car sa compagnie est « petite, moyenne » et ne possède que ce gisement. Mais les mineurs de San José disaient que la mine « pleurait beaucoup », pour évoquer les fréquents éboulements. Après l'accident du 5 août, les rescapés ont couru vers une cheminée de secours, et c'est l'absence d'échelle qui les a obligés à rester au fond, avant d'être finalement totalement bloqués par un deuxième éboulement.

D'après les témoignages de mineurs travaillant dans d'autres mines « petites » ou « moyennes » du même style, c'est justement là que les conditions de travail sont les pires et l'insécurité la plus flagrante, ce que n'ignorent sûrement pas les services gouvernementaux qui achètent les minerais à ces sociétés privées.

Les dénégations des propriétaires de San José n'ont convaincu personne et un magistrat, saisi par vingt-six familles de mineurs bloqués au fond du puits, a ordonné le gel de 1,8 million de dollars (1,4 million d'euros) qui devaient revenir aux propriétaires pour la vente de cuivre à l'État chilien. Ce sera une compensation financière, indispensable mais bien faible eu égard aux risques que prennent tous les jours ceux qui descendent sous terre pour les profits de margoulins petits ou gros, et parfois s'y retrouvent pris au piège.

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:05

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L'université estivale des socialistes s'est voulue soucieuse de montrer une image d'unité la plus lisse possible. Les différentes sensibilités, mieux vaudrait dire les ambitions les plus marquantes, ont fait l'effort de ne pas mettre l'accent sur ce qui les distingue. Et cela avec d'autant plus de facilité qu'un consensus s'est réalisé sur l'importance à donner aux « questions sécuritaires ».

 

Dans la foulée de Manuel Valls ou de Julien Dray, Martine Aubry a, dans son discours de clôture, enfourché à son tour ce thème, tout en répétant, avec un brin d'hypocrisie, qu'elle refusait de se laisser entraîner sur le terrain fangeux d'un Sarkozy et de sa majorité. Quant à Ségolène Royal, elle en a rajouté une couche, revenant après coup sur un aspect qui avait été l'un de ses axes lors de sa campagne présidentielle de 2007 : le recours à l'armée et à ses officiers pour remettre sur le droit chemin les jeunes délinquants.

Mais par contre, pas la moindre indication sur la politique que mènerait le candidat socialiste à l'Élysée, s'il était élu. On ignore d'ailleurs qui sera le candidat choisi, ou même souhaité par le PS. Il faudra, nous dit-on, attendre le verdict des « primaires » pour savoir qui portera la casaque du PS en 2012. Les primaires : une formule vague qui a au moins le mérite, pour les postulants socialistes, de maintenir le suspens et de différer l'annonce des candidatures, tout en maintenant le flou absolu sur le programme.

On évoque de plus en plus la candidature de Strauss-Kahn, que l'alibi confortable de ses fonctions à la tête du FMI ont contraint à se tenir à l'écart de La Rochelle. Ce qui ne l'avait pas empêché, notons-le en passant, de se prononcer sur la réforme de la retraite en France, estimant que le maintien de l'âge de départ à 60 ans n'était pas un dogme.

Donné favori par les sondages et présenté comme le seul candidat pouvant battre Sarkozy en 2012, il a l'avantage, outre celui de ne pas être dans une situation qui l'oblige à battre la campagne au quotidien, d'être le politicien de gauche dont le profil politique est le meilleur pour séduire des électeurs de droite.

Tout est fait, on le voit, pour que les partis dits d'opposition, ou de gauche, cachent jusqu'au dernier moment à leurs électeurs les cartes qu'ils proposeront de jouer en 2012.

Les seules indications qu'ils fournissent, à leur corps défendant il est vrai, c'est qu'à ce jeu, les dupes, ce seront ceux à qui on aura réussi à faire croire qu'en votant « bien » ils pourraient améliorer leur sort.

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 11:55

2 septembre 2010 - Le Télégramme


Depuis hier, le bras de fer entre la direction régionale de Pôle emploi et une employée du site de Concarneau s'est intensifié. Lydie Breuilly s'est présentée hier, vers 8h 30, à son poste, malgré la fin de son contrat unique d'insertion.

 

Âgée de 56 ans, cette Concarnoise devait cesser le travail le 31août, après 12 ans de contrats à durée déterminée. Début mars, elle avait refusé de signer son dernier CDD au motif qu'il lui avait été adressé deux jours après avoir commencé son travail.

 

Une situation valant, selon elle et les syndicats qui la soutiennent, une requalification en contrat à durée indéterminée. Depuis, elle travaillait sans contrat signé. Hier matin, à l'arrivée de la salariée, la direction de l'agence a fait constater l'occupation de poste par un huissier.

 

Soutenue par ses collègues de travail, l'employée a passé le reste de la journée en compagnie de délégués syndicaux tandis qu'à Rennes, une rencontre était organisée entre la directrice régionale et les représentants du personnel. Cette réunion a confirmé le refus du Pôle emploi de lui délivrer un nouveau contrat. En réaction, un préavis de grève a été déposé pour la semaine prochaine.

 

Les délégués syndicaux annoncent qu'ils accompagneront à nouveau Lydie Breuilly ce matin sur son lieu de travail. «Un contrat non signé ne peut être rompu» argumente l'un d'entre eux.

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