2 septembre 2010
- Le Télégramme
Deuxième échec pour le président de l'ADMR 29, hier, à Saint-Ségal. Il n'a pas pu présenter le projet de réorganisation et d'adaptation des
effectifs de la fédération.
Le 15 juin, la présentation du projet de réorganisation et d'adaptation des effectifs de la fédération ADMR29 avortait une première
fois. Même scénario, hier, à Saint-Ségal. Contraint, le président a suspendu le comité d'établissement extraordinaire. Motif de ce deuxième échec: une copie jugée inacceptable, un document
qualifié de torchon par les élus du personnel et les représentants syndicaux. «La seule solution possible était d'arrêter la séance ou nous allions directement au tribunal. Les chiffres, faux,
qui nous ont été présentés variaient d'une page à l'autre. Le périmètre du projet de restructuration fluctuait aussi constamment. Il était question de la fédération, puis des associations locales
(92) ou du réseau tout entier».
Après avoir longuement discuté en aparté avec Thierry Rivoal, directeur de la vie associative, le président Yves Derrien a cédé: il a suspendu la séance, acceptant
de retravailler le document pour le représenter ultérieurement. Quand? «Nous ne savons pas», ont dit les élus du personnel. À seulement un mois et quelques jours du passage devant le tribunal de
grande instance de Brest qui, le6décembre 2009, a placé la fédération ADMR sous procédure de sauvegarde, c'est encore du temps et de l'argent perdus.
84 suppressions de postes
Telle qu'établie par le cabinet Price, mais dénoncée par les élus du personnel, la situation comptable, exposée hier, fait état d'un déficit d'1,8M€ pour la
fédération au 31décembre 2009 et d'un déficit cumulé des associations locales de 2,9M€, à la même date. Le passif gelé au 6 décembre 2009, s'élève, lui, à 5,8M€, dont 3dus aux associations
locales par la fédération. L'étude du principe de vente des quatre SCI (Sociétés civiles immobilières de Carhaix, Concarneau, Quimper et Ergué-Gabéric) est acquise et la suppression de 84 postes
sur les 128 existants, présentée.
«Il est projeté de supprimer purement et simplement les fonctions d'encadrants de proximité (51 postes) et de conseillers techniques associatifs(10 postes). Sur la
sellette également, dix gestionnaires d'antenne, trois formateurs, six secrétaires décentralisés, deux directeurs ou chefs de service, un poste d'accueil à Plabennec, un poste à la communication
et une assistante sociale. 33 créations de postes étaient en contrepartie prévues: un assistant relations humaines, trois comptables et 29 accompagnants de proximité», dit le document.
«En l'absence de réorganisation, il est certain que la Fédération serait en réalité en cessation de paiement avant la fin de l'été 2010, sa mise en redressement
judiciaire étant alors inéluctable», explique encore le document, alarmiste. Compte tenu du court délai restant avant le passage, le 11octobre, au TGI, elle n'en est peut-être plus très loin. De
réorganisation, il n'y a toujours pas et la procédure exige de suivre un calendrier précis de trois réunions avant validation.
ADMR : une présentation de plan social agitée
jeudi 02 septembre 2010 Ouest France
La présentation du plan de restructuration et de licenciements au comité d'entreprise n'a pas dissipé les doutes des élus. Au contraire.
« Nous perdons un temps précieux à cause de l'employeur. Pourtant, la réforme est urgente. » Mercredi, à Saint-Ségal, les élus du comité
d'entreprise de l'Aide à domicile en milieu rural (ADMR) du Finistère sont sortis du comité d'entreprise extraordinaire, le visage grave. En colère.
La présentation du plan de restructuration et du plan social par Yves Derrien, président de la fédération, prévoyant la suppression de 51 emplois, n'a vraiment pas
éclairé les zones d'ombre dénoncées par les membres du CE.
« Sur une page, un poste est supprimé, sur la page suivante il ne l'est plus ! Nous avons sans cesse rectifié des incohérences. Le président a
enfin pris la décision d'arrêter la réunion », précise un représentant du personnel.
Erreurs de saisie
Le comité d'entreprise souhaite désormais l'aide d'un expert : « Nous avons besoin de conseils face à une situation juridique
aussi compliquée, reconnaissent les élus. Le CE a besoin de savoir dans quel environnement juridique il se situe. »
Mardi, le cabinet Syndex, mandaté par le CE en juin, a présenté son audit sur l'exercice 2009 dans une ambiance tendue. Car la présidence n'a pas présenté de
chiffres certifiés par un commissaire aux comptes.
« Les chiffres donnés par Syndex sont conformes à ceux validés par le conseil d'administration », commentait Yves Derrien. Justifiant
l'absence de comptes certifiés : « Afin de donner son avis sur la pérennité de la structure, le commissaire aux comptes a demandé d'avoir accès à une situation
financière arrêtée à juin 2010. »
Le président l'admet : des erreurs de saisie informatiques ont jeté le trouble dans le débat. « Les modifications vont être
faites rapidement pour transmettre aux élus le dossier dans les plus brefs délais. Cette réunion pourrait alors être reportée d'ici 10 à 15 jours. Je souhaite que les élus aient le temps
d'étudier ce dossier. »
Dans le cadre du renouvellement de la procédure de sauvegarde, une audience intermédiaire est fixée, lundi 11 octobre, au tribunal de
Brest.