vendredi 27 août 2010
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Le malaise de la FDSEA du Finistère est palpable, même quand il s'agit de tenir une réunion d'information sur l'accord...
Le syndicat se dit insatisfait de l'accord sur le prix du lait signé par ses propres représentants ! En même temps, il essaie de convaincre de
l'appliquer quand même.
Éclairage
Ça bouillonne chez les producteurs de lait du Finistère. Ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer l'accord sur le prix du lait signé le 18 août entre les
industriels et des représentants de la FNSEA. Selon cet accord, le prix du lait augmentera de 31 € au second semestre, atteindra 330 € pour 1 000 litres au troisième
trimestre et 301 € sur l'ensemble de l'année. De quoi satisfaire tout le monde, estime le premier syndicat agricole de France.
Pourtant, la grogne monte, y compris dans ses propres rangs. La FDSEA du Finistère s'est ainsi fendu d'un communiqué, hier, pour dire qu'elle n'était pas
« satisfaite ». Sans mots tendres : « Les industriels ont obtenu des concessions très dangereuses pour l'avenir des producteurs. Une
fois de plus, la méthode de calcul de la flexibilité a été adaptée à leurs demandes. »
« Ils ont peur »
Bigre ! Un syndicat départemental qui dénonce un accord entériné par ses propres représentants nationaux ? François Plougastel, le vice-président de la
FDSEA finistérienne et pourtant rédacteur de ce communiqué, tient tout de suite à nuancer... dans un drôle de numéro d'équilibriste.
D'un côté, il assure ne pas vouloir « raconter des chansonnettes ». De l'autre, il minimise : « Il y a juste débat,
comme il y a toujours eu, au sein de la FNSEA. Nous pensons que c'est un accord à travailler. Je préfère d'ailleurs employer le mot « trêve ». »
Alors ? Faut-il voir là une stratégie de la FDSEA qui, se sachant décriée dans ses propres rangs, tente de ménager la chèvre et le chou ? Christian
Hascoët, représentant de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) dans le Finistère, en est convaincu : « Ils voudraient dire à leur base qu'ils sont contre
l'accord mais, en même temps, qu'ils sont pour. »
Pour ce producteur, jamais encarté et embarqué dans l'aventure Apli depuis plus d'un an, la FDSEA sent le vent tourner.
« Avant c'était un affrontement classique entre eux et la Conf, très minoritaire. Aujourd'hui la donne a changé. » L'Apli est passée par
là, ralliant de nombreux paysans adhérents de la FDSEA. « Et comme nous sommes une structure horizontale sans chef, ils ont peur », estime Christian
Hascoët.
Vrai ou pas, le malaise de la FDSEA du Finistère est palpable même quand il s'agit de tenir une réunion d'information sur l'accord. Des représentants de la
Coordination Rurale, de la Conf et de l'Apli se réunissaient ainsi à la chambre d'agriculture de Quimper, hier soir.
« À notre initiative », assurent la Confédération paysanne et l'Apli. « Pas du tout », rétorque la
FDSEA.
Ambiance. Mais rien qui ne soit irrattrapable, veut croire Christian Hascoët : « Il faut seulement qu'on discute. Sans s'invectiver. Peut-être
même qu'on va découvrir des choses. Car il ne faut rien caricaturer : à la Fédé, ils ne sont pas des monstres et à l'Apli, on n'est pas des saints. » À
suivre...
Lait : la FDSEA du Finistère dénonce l’accord sur le prix du lait signé par ses propres représentants !
Agriculture jeudi 26 août 2010
Pas banal. La FDSEA du Finistère dénonce l’accord sur le prix du lait que ses propres représentants ont signé avec les industriels, le 18 août.
« Les industriels ont obtenu des concessions très dangereuses pour l’avenir des producteurs, estime le syndicat dans un communiqué.
Une fois de plus la méthode de calcul de la flexibilité a été adaptée aux demandes des industriels. […] Or, l’avenir de la filière laitière dépendra de la capacité des
entreprises à être dynamiques et offensives sur les marchés et surtout à ne pas prendre les producteurs comme la seule variable d’ajustement. »
La FDSEA du Finistère se dit, par ailleurs, prête à travailler avec la Confédération paysanne et l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli)
« pour défendre collectivement le revenu des producteurs laitiers ». À la demande de ces deux organisations, une réunion est d’ailleurs prévue, ce soir, à la chambre
d’agriculture de Quimper. L’Apli en attend « une explication claire et franche », selon les mots de Christian Hascoët, éleveur finistérien.
Note du Blog:
La FDSEA est liée à la FNSEA "branche paysanne de l'UMP", d'où la peur. Elle dominée par les capitalistes paysans qui empochent 80% des subventions. (La reine
d'Angleterre et le prince de Monaco en reçoivent en raison de "leurs" terres dans la Beauce).
La Confédération Paysanne, (ex-"Paysans travailleurs" pour les 68 tards), est considérée comme plus à gauche que le PS (José Bové en est un dirigeant). Quoiqu'en
Bretagne, avec les cochons, on ne sait jamais!
La Coordination Rurale a eu à démentir dans certains coins, des liens avec l'extrême droite (???).
Quant à l'APLI elle est trop récente pour la classer.
Enfin, il y a aussi le Modef (lié au PCF selon France Inter lors de leur vente directe de fruits à Paris), peu implanté en Bretagne, mais dans les bastions ruraux
rouges du sud.