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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 09:52

Bové, Duflot, Joly et Cohn-Bendit aux Journées d'été Les Verts-EE à côté de Nantes, le 20 août (Stéphane Mahé/Reuters)

 

 

(De Nantes) « Le terme de décroissance a au moins un mérite aujourd'hui, c'est qu'il remplit les salles », se réjouit Paul Ariès, politologue, à la tête du mouvement des « objecteurs de croissance ». Invité à débattre aux Journées d'été Verts-Europe Ecologie, à Nantes, il est vainqueur à égalité à l'applaudimètre avec…Corinne Lepage, l'ancienne ministre de l'Environnement de Jacques Chirac, récemment démissionnaire du MoDem.


C'est son camarade Yves Cochet, « écolo de souche » et vieux théoricien de la fin de la croissance qui l'a invité, au grand dam de Dany Cohn-Bendit, déjà exaspéré lors du premier jour de ces rencontres par l'incantation « anticapitaliste » de Jean-Vincent Placé, numéro deux des Verts. Dany avait boudé et filé à la plage, puis au théâtre.


Dans l'amphi bondé de près d'un millier de sympathisants venus de toutes les familles de l'écologie politique, chacun semble d'accord sur le constat que « la décroissance est une réalité qui s'impose », mais entre l'avocate centriste et l'apôtre de la décroissance, il y a un monde.


Corinne Lepage aux Journées d'été Les Verts-EE à Nantes le 20 août 2010 (Sophie Verney-Caillat/Rue89)Corinne Lepage, en pleine opération séduction, se la joue modeste et s'attend à se faire huer à chaque phrase. Elle fait le plus grand pas possible en direction de la frange rouge d'Europe Ecologie :

« J'arrive, au bout de trente-cinq ans de combat écologique, au constat que le développement durable nous propose de continuer avec un modèle qui ne tient pas la route.

Je n'aime pas le terme de croissance, je ne l'emploie jamais. Mais il est impossible à court terme d'instaurer la décroissance. »

« Des slogans qui ont une barbe incroyable »

Son discours rejoint largement celui de Daniel Cohn-Bendit. Je le croise errant comme une âme en peine dans les couloirs de la fac de droit, un peu plus tôt dans la matinée. Il refuse lui aussi de se laisser enfermer dans le débat croissance/décroissance :

« On a besoin d'une transformation écologique des entreprises, ça ne se fera qu'avec des entrepreneurs. L'anticapitalisme, c'est la recherche de slogans qui ne fonctionnent pas.

L'attraction d'Europe Ecologie, c'est d'accepter la complexité. On ne réduit pas cette complexité en sortant des slogans qui ont une barbe incroyable. Si on a envie de ça, on revient à 1,5% des voix. »

La position de l'eurodéputé José Bové n'est pas si éloignée. Sans s'être concerté avec son camarade de Strasbourg, il lance :

« Le terme de décroissance a été un très bon slogan coup de poing face à tous ceux qui croyaient au dogme de la croissance, indépassable. Ecrouler ce mythe, c'était important mais la réponse n'est pas dans le slogan.

Il faut se demander comment on fait croître la solidarité, la défense de la planète, une économie plus sobre et comment on fait décroître l'impact sur le climat, etc. Il n'y a pas une réponse en noir et blanc, pas un mot qui peut résumer tout. »

A la tribune aux cotés de Corinne Lepage, le député de Paris Yves Cochet réjouit les militants lorsqu'il dénonce « la croissance actuelle au sens d'Aubry et de Fillon qui est antisociale, anti-économique et anti-écologique. » Et de proposer, puisque « la décroissance est notre destin », quatre solutions :

  • l'autosuffisance locale et régionale ;
  • la décentralisation géographique des pouvoirs ;
  • la relocalisation économique ;
  • et la planification démocratique.

« Il faudra rompre vite et fort avec le capitalisme »

Invitée, la sociologue (proche du PS) Dominique Méda, qui a longuement réfléchi sur la question des indicateurs de richesse, ne voulait pas du terme de décroissance jusqu'à ce qu'elle lise l'ouvrage de l'économiste britannique Tim Jackson « Prospérité sans croissance, transition vers une économie durable ». Celui-ci l'a incitée à aller « vite et fort vers la décroissance. Mais pour cela, il faudra rompre vite et fort avec le capitalisme. Et est-ce que les gens vont accepter d'avoir beaucoup moins de revenus ? »

Paul Ariès aux Journées d'été Les Verts-EE à Nantes le 20 août 2010 (Sophie Verney-Caillat/Rue89)Les questions des revenus et de la popularité n'inquiètent pas du tout Paul Ariès. Dans le programme politique qu'il s'apprête à proposer à tous les partis de gauche, il veut un revenu garanti (élevé) et versé en partie en « droit de tirage sur les biens communs », et un revenu maximal autorisé.

Haranguant la foule avec un vrai talent d'orateur, Paul Ariès lance :

« Il faut rendre la décroissance désirable, sinon nous n'arriverons pas à convaincre les gens de peu que la décroissance économique est une croissance en humanité. Le bon combat n'est pas de manifester pour le pouvoir d'achat mais d'étendre la sphère de la créativité. »

Et de conclure, en forme de quasi-menace :

« Il y aura des gagnants et des perdants, il s'agit de savoir lesquels et de se ranger dans le bon camp. »

Photos : Bové, Duflot, Joly et Cohn-Bendit aux Journées d'été Les Verts-EE à côté de Nantes, le 20 août (Stéphane Mahé/Reuters) ; Corinne Lepage et Paul Ariès aux Journées d'été des Verts et d'Europe Ecologie à Nantes (Sophie Verney-Caillat /Rue89).

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 09:39

Le prochain conseil des ministres n'aura pas besoin de se pencher sur la politique fiscale à suivre pour les deux à venir. Le cabinet très restreint réuni autour de N. Sarkozy, au fort de Brégançon, aura déjà tracé la route à suivre.

 

Les 10 milliards d'euros d'économies annoncées seront payés par les salariés et la population, à l'exclusion des privilégiés, à l'image de Madame Bettencourt et des généreux donateurs envers l'UMP ou les micros partis qui gravitent autour du parti présidentiel et les financent.

 

Les décisions annoncées vont entrainer de nouvelles suppressions d'emplois parmi les fonctionnaires qui verront, en plus, leur salaire baisser, à cause du gel de leurs salaires en 2011.


La réduction des dépenses de santé c'est un coup supplémentaire porté contre l'hôpital public et la protection sociale. La fermeture des hôpitaux de proximité, les suppressions de postes de personnel soignant, de médecins, de chirurgiens, de personnels administratifs et de service, les nouvelles diminutions de remboursement par la sécurité sociale mais aussi par les mutuelles vont pénaliser durement la population, les malades.


Le NPA condamne énergiquement ce nouveau tour de vis destiné à faire payer la crise à la majorité de la population.


Ces annonces ne rendent que plus urgentes et indispensables les mobilisations de l'ensemble des salariés du privé comme du public, les 4 et 7 septembre, pour faire échec à la politique sécuritaire et de destruction des droits sociaux, des services publics.


Mais face à la violence de ces attaques, une lutte prolongée unitaire s'impose, comme cela s'est produit au moment du CPE, pour obliger le gouvernement à retirer ses projets.

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 09:36


Le point de vue de Sortir du nucléaire Cornouaille et du CRILAN , un problème d’intérêt général, pas une perspective marchande !

18 août 2010 –

 


Le nucléaire ne peut se réduire à la question énergétique, c’est un choix de société, nucléaire, militaire, policière, centralisée qui a été imposé aux Français sans consultation démocratique. C’est un choix qui épuise les ressources, met en danger son propre avenir, qui endette durablement le pays. C’est un choix qui hypothèque l’avenir de l’humanité.


Albert Jacquard parle « de suicide à long terme » si nous ne stoppons pas cette folie.


La question du démantèlement des installations nucléaires ( il y en a plus d’une centaine en France actuellement ) doit être dictée par des impératifs de santé publique, de sécurité des travailleurs et de la population, de préservation des écosystèmes en raison des risques liés à la contamination radioactive. Elle ne doit pas être dictée par la poursuite d’intérêts commerciaux ou pour en faire un secteur durable d’emplois même si hélas, l’héritage sera lourd et long à gérer.


Les conditions actuelles de démantèlement sont révélatrices de l’impasse nucléaire. C’est cela qu’a mis en lumière le combat de l’association Sortir du nucléaire Cornouaille avec d’autres associations antinucléaires sur la question du démantèlement, combat soutenu et appuyé par des milliers de citoyens.

L’association Sortir du nucléaire Cornouaille a engagé depuis plus de 5 ans un bras de fer avec EDF et les autorités, sur le difficile dossier du démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis. Elle a contribué :


* à ce que le Conseil d’Etat annule en juin 2007 le décret de démantèlement complet de Brennilis


* à faire reconnaître par EDF en novembre 2007, la contamination radioactive du chenal de rejets grâce à des prélèvements de mousses analysés par le laboratoire de la CRIIRAD.


* Et récemment, en mars 2010, à ce que la commission d’enquête prononce un avis défavorable. Une lettre-pétition à l’initiative des 7 associations avec plus de 9000 signataires lui avait été remise.


Depuis plus de 3 ans, elle réclame avec d’autres associations, appuyée par de nombreuses pétitions signées par plusieurs dizaines de milliers de citoyens qu’un débat public national soit ouvert enfin sur la question du démantèlement des installations nucléaires et du devenir de ses déchets, car 14 démantèlements d’installations vont être engagés. Ce à quoi, les autorités et le lobby nucléaire tentent de se soustraire en morcelant les dossiers par des enquêtes éparpillées, empêchant le citoyen d’avoir une réelle vision globale et de pouvoir peser sur des choix cruciaux qui le concernent.


Ainsi, à la Hague, AREVA s’apprête à démanteler l’atelier Haute activité oxyde et 3 INB de l’usine UP2 400, pour un coût de 125 millions d’euros par an pendant 25 ans au moins ( Sans envisager la dérive des coûts).Il est important qu’on sache le coût global à venir du démantèlement dans une période où le pouvoir continue d’asséner que l’électricité nucléaire est la moins chère du Monde.


C’est dans ce contexte que Sortir du nucléaire Cornouaille vient de déposer en juin 2010 avec 6 autres associations [1] un recours devant le Conseil d’Etat pour le décret concernant l’ICEDA du Bugey (installation de stockage « provisoire » des déchets les plus radioactifs du démantèlement). Cette option, qui de plus, n’est pas définitive, augmenterait le nombre de transports de déchets hautement radioactifs et dangereux à travers toute la France.

Et il faut examiner et débattre de la possibilité du stockage des déchets radioactifs sur les sites mêmes où ils ont été produits, option nettement plus cohérente si l’on se place dans la situation d’arrêt du nucléaire.


Aussi à « Nucléaire : arrêter la fuite en avant ! », nous disons bien sûr oui ! mais à « démanteler maintenant », nous répondons :

non !

il est urgent d’attendre. Le démantèlement, parlons-en d’abord.


Le lobby nucléaire pousse à la précipitation dans ce domaine alors qu’il n’existe actuellement aucune solution de stockage pour ces déchets, que l’option sur site n’a pas été débattue et que les travailleurs seraient moins exposés si on attendait pendant 50 ans la décroissance radioactive de la cuve du réacteur. Les industriels EDF et AREVA veulent démontrer que le démantèlement est faisable, pour permettre ainsi le renouvellement du parc nucléaire. Peu leur importe si des doses de radioactivité accrues sont prises par les travailleurs, des déchets nucléaires entreposés provisoirement.


La CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) a accepté qu’EDF ne communique pas à l’avocat de Sortir du nucléaire, l’étude détaillée des scénarios de démantèlement de Brennilis pour un motif commercial . Elle contenait des éléments de comparaison concernant le calcul des doses de radioactivité prises par les intervenants. C’est inacceptable. Le démantèlement ne doit pas se faire au nom de logiques marchandes, au détriment de la santé des travailleurs, de la population et de l’environnement.


Utiliser les mots « marché porteur », « savoir-faire à l’exportation », c’est faire le jeu du lobby nucléaire et son complexe militaro-industriel et financier. Le démantèlement des installations nucléaires sera de toute façon une affaire « démente » [2] par le coût, la dangerosité, l’ingérabilité des déchets radioactifs. Et on ne pourra parler dans ce domaine que de moins mauvaise solution car il n’y en a pas de satisfaisante.


Pour sortir du nucléaire, nous devons faire prendre conscience au citoyen des problèmes[3]que pose le démantèlement des installations nucléaires, de l’urgence à arrêter de produire des substances radioactives. C’est pourquoi ces problèmes posés par le démantèlement, doivent être enfin exposés au grand jour et notamment par un débat public, honnête et non truqué que nous devons exiger conformément à la convention d’Aarhus.


Qui sait qu’à Brennilis, le démantèlement de la station de traitement des effluents radioactifs, autorisé par le premier décret de démantèlement partiel de 1996, n’a toujours pas pu être réalisé dix ans plus tard en raison du niveau d’irradiation rencontré ?


Les Verts Allemands ont été intraitables sur la question du démantèlement des installations nucléaires tant qu’une décision de sortie du nucléaire n’a pas été prise.


Ne leurrons pas les citoyens, le démantèlement sera toujours une affaire à hauts risques sanitaires en raison des poussières radioactives émises tant pour les travailleurs que la population.

 

Deux intervenants sur le démantèlement d’un atelier de l’usine de La Hague ont inhalé en 2006 des vapeurs contenant des particules de plutonium. Un millionième de gramme suffit pour déclencher un cancer des poumons à plus ou moins long terme.


Le démantèlement des installations nucléaires est une question d’intérêt général et non marchand qui doit être d’abord débattue, pour créer une coopération au point de vue international vers une dé nucléarisation de la planète.


18 août 2010


Chantal Cuisnier, Sortir du nucléaire Cornouaille-06 84 14 58 87

Didier Anger, Crilan-06 80 23 39 45


[1] AHDE , CRIIRAD, CRILAN, Médiane, SEPNB (ou Bretagne Vivante), Sortirdu nucléaire Cornouaille, Vivre dans les Monts d’Arrée

[2] Pour le 18 ème anniversaire de Tchernobyl, en avril 2004, les militants de Sortir du nucléaire Cornouaille avaient affiché devant la centrale de Brennilis :« Démantèlement tellement dément » (voir les images du film de Brigitte Chevet :

* « Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s’éteindre »

[3] L’article du Canard Enchaîné du 28 juillet 2010 « Brennilis, 25 ans que cela dure »pointe bien ces difficultés et montre bien qu’il est plus facile de construire que de démanteler.

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 15:34
 
du lundi au vendredi de 13h30 à 14h
titre

Invité

Jean-Jacques Marie

Historien, spécialiste de l'URSS.

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en archives

> cette émission est disponible en écoute à la carte pendant 30 jours

 

 

 

un article sur Trotsky sur Bellaciao lien

 

 

 

 

 

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 12:59

ogm-j_en-veux-pas.jpg Suite à l'action militante à Colmar qui a conduit à la destruction de plants de vigne OGM cultivés par l'INRA, la question est à nouveau posée.

Cette culture expérimentale en milieu ouvert est-elle sans danger ou comporte-t-elle des risques de dissémination et de pollution ? C'est en premier lieu parce que ce débat n'est pas tranché que la position du NPA est claire.

Non aux expérimentations OGM de plein champ. Toute recherche doit être faite en laboratoire afin de laisser le libre choix aux générations futures.

Mais au delà de cette question, c'est bien le problème du modèle de société que nous voulons qui est posé. Car nous assistons ici comme ailleurs à l'inexorable développement de la filiale OGM, dirigée par les grandes multinationales de l'agroalimentaire et relayées en l'occurrence par la recherche publique. Ce modèle, c'est la concentration du pouvoir de décision et de production en matière d'alimentation mondiale entre les mains de quelques propriétaires privés des grands groupes. C'est aussi l'uniformisation de la nourriture, la disparition de la variété et surtout le triomphe du profit sur l'indépendance alimentaire des peuples.

C'est pourquoi le NPA soutient l'action des faucheurs volontaires qui a le mérite de braquer les projecteurs sur les manœuvres des lobbies et des pouvoirs publics. Ceux-ci exercent en effet des choix irréversibles dans une opacité qu'ils aimeraient totale.

Les paysans et les travailleurs quels qu'ils soient doivent refuser cette manipulation globale sans pour autant renoncer à la recherche et au progrès scientifique.

Le 18 août 2010.

Source : http://www.npa2009.org/content/communique-du-npa-de-mulhouse-soutien-aux-faucheurs-volontaires-colmar

 

 

arton9288-33446.jpg
La Confédération Paysanne rappelle son opposition aux essais OGM en plein champ et demande l’arrêt de toute poursuite contre les faucheurs volontaires qui ont neutralisé ce matin des pieds de vigne transgénique à l’INRA de Colmar.

La poursuite de cette opération destinée à faire accepter, par les viticulteurs et les citoyens français qui n’en veulent pas, les recherches sur la mise au point de plantes transgéniques cultivées dans les champs, n’avait aucun sens. Sans fleurs ni raisins qui n’auraient pu être laissés qu’en milieu confiné, cet essai ne pouvait en effet donner aucun résultat scientifique valable sur les risques de transmission de l’OGM au raisin et au vin, ni sur son efficacité dans la lutte contre le court noué après la floraison de la vigne.


La Confédération paysanne conteste le choix de l’INRA de consacrer une telle part de son budget en amélioration des plantes aux seules manipulations génétiques brevetées et de n’attribuer que quelques miettes aux programmes de recherche alternatifs respectant l’intégrité du vivant et sa libre disposition pour tous.


Pour ce faire, la recherche publique doit s’attacher à rester indépendante des pressions de l’argent au détriment de l’éthique, tout particulièrement actuellement. La recherche agronomique doit être centrée sur les besoins réels de l’agriculture paysanne : l’INRA doit redonner à l’agronomie la place qu’elle n’aurait jamais dû abandonner, hier à la chimie, aujourd’hui à la manipulation génétique.


C’est pourquoi la Confédération paysanne travaille avec l’INRA dans d’autres cadres, notamment un comité de liaison constructif qui se réunit plusieurs fois par an. Elle y fait valoir les besoins fondamentaux pour l’agriculture et l’alimentation, les paysans et la société, centrés sur une meilleure connaissance des processus biologiques et des savoir-faire paysans pour donner du sens à une recherche publique et citoyenne.


Source : http://www.rezocitoyen.org/spip.php?article9288

 

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Pour information, la version Lutte Ouvrière de la question, on a rarement été plus divergents! Lutte Ouvrière ne serait-elle pas par "scientisme aveugle" en phase avec les recherches en plein champ? C'est un véritable défi pour les multinationales que d'imposer ces recherches hors laboratoire. La meilleure façon d'aboutir pour eux n'est-elle pas  d'arriver à nous émouvoir pour forcer le passage définitivement ?

 

José Bové solidaire des arracheurs de vigne de Colmar

Pour qui en douterait encore, la destruction par un commando d'écologistes des pieds de vigne transgéniques à l'Institut national de recherches agronomiques (INRA) de Colmar montre que, chez ceux qui se présentent comme des défenseurs de la nature, la débilité antiscientifique est largement répandue.

Depuis la crise du phylloxera qui ravagea les vignobles français au début du XXe siècle, tous les cépages français sont greffés sur des pieds américains, résistants à cet insecte mais pas au court-noué, une maladie virale mortelle pour les pieds de vigne atteints. C'est sur la mise au point, par manipulations génétiques, de porte-greffes capables de résister à ce virus que travaillait l'INRA de Colmar.

Le risque, classiquement évoqué par les anti-OGM, de dissémination dans la nature n'existait évidemment pas dans ce cas, puisqu'il s'agissait de ceps qui ne seraient utilisés que comme porte-greffes et que, sur les plants arrachés, les inflorescences avaient été éliminées.

Les crétins qui ont saccagé la plantation de l'INRA, réduisant ainsi à néant des années de recherches scientifiques (le temps nécessaire à vérifier l'efficacité de la méthode), ont reçu le soutien du député européen d'Europe Écologie José Bové qui, après avoir déclaré péremptoirement que les OGM n'étaient pas « une réponse qu'attendent les viticulteurs », a affirmé qu'il fallait « mettre en avant des pistes alternatives ».

Pour le moment les viticulteurs, en matière de solution alternative, n'ont d'autre possibilité que de recourir aux pesticides pour détruire les nématodes (des petits vers vivant dans le sol) qui sont les vecteurs du virus !

Comprenne qui pourra.

François DUBURG

 

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Et le PCF:

 

Le PCF s’indigne des actes de vandalisme perpétrés à l’encontre de vignobles OGM de Colmar


Par : Bureau de presse Mis en ligne : 18 août


Le PCF s’indigne des actes de vandalisme perpétrés à l’encontre de vignobles OGM sous responsabilité exclusive de l’Organisme Public de Recherche Agronomique (INRA) à Colmar ; rien ne saurait légitimer un tel vandalisme.

 

Sous couvert de s’opposer à la culture des OGM en plein champ, ces actions portent atteinte à la recherche publique et réduisent du même coup sa possibilité d’étudier les effets éventuels de ces organismes génétiquement modifiés sur notre santé et sur l’environnement. La Recherche publique en France est victime d’une politique continue d’affaiblissement de ses moyens budgétaires mais les chercheurs qui travaillent dans ce cadre ne sont pas des apprentis sorciers.

 

Le génie génétique est à ses débuts ; en priver la recherche publique française c’est ouvrir grand les portes à la mercantilisation de ces activités, c’est permettre aux requins de la finance et de l’agroalimentaire mondiaux d’être seuls maîtres de ce qui doit se faire ou non et des conditions dans lesquelles les nouvelles technologies de l’alimentaire doivent évoluer.


Refuser de consommer des OGM, est le droit de chacune et chacun ; mais porter atteinte au potentiel scientifique national est un acte totalement répréhensible ; le PCF renouvelle sa confiance dans le sang-froid et les capacités intellectuelles des équipes de l’INRA , dans leur indépendance par rapport aux pressions des multinationales de l’agroalimentaire.

 

Au-delà, nos concitoyennes et concitoyens doivent pouvoir s’approprier les divers aspects du développement scientifique. Cela exige de nouvelles instances démocratiques au plus près d’eux, permettant l’échange fructueux entre collectivité scientifique et l’ensemble de la société ; c’est là un défi de notre temps, un défi que toute politique de gauche se devrait de relever.

 

Les protestations de Mme Pécresse suite à cet acte odieux ne doivent pas faire illusion : elle conduit avec N Sarkozy une politique de casse de la recherche publique, qui précisément tourne le dos aux défis de civilisation contemporains, ceux que le PCF, avec d’autres entend permettre de relever.

Parti communiste français


Paris, le 18 août 2010

 

Et les lecteurs de "Bellaciao":

 

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Avec un communiqué pareil, le PCF apporte son soutien à la politique des multinationales et à l’instrumentation de la recherche publique à leur profit. Le reste, c’est du baratin.

 

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le PCF est figé dans son concept "progressiste" de la science c’est un vrai désastre pour ceux qui prétendent défendre un humanisme, le comble c’est que le PCF utilise les mêmes arguments que le gouvernement pour défendre l’INRA , d’ailleurs le PCF ne cherche même pas à se documenter et à réfléchir sur le sujet précis de la vigne OGM, ci-joint un article sur l’action et sur l’historique de cette fameuse recherche de l’INRA pour le bonheur du peuple.

 

http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/article.php3?id_article=2133

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 12:45
staline-humanite.jpg
1er juin 2010

 

On célèbre ce mois-ci le 70e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940, et ce n’est pas seulement l’occasion choisie par Villepin pour annoncer la formation de son parti.

 

De la droite à la gauche institutionnelle, on en profite pour invoquer la «  résistance  », « l’unité » et la «  solidarité  » «  de tous les Français  » face à la crise et aux périls qui nous menacent… Mais que représentait vraiment de Gaulle, qu’a-t-il réalisé et comment  ? Laissons d’abord parler l’historien de droite (à la fois pétainiste et gaulliste…) Robert Aron  : «  De Gaulle, c’est l’homme qui eût dû réaliser en France sinon certes la Révolution nationale de Pétain, du moins une révolution nationale. Tout l’y incite  : sa tradition familiale, ses premières amitiés, son tempérament, hostile comme il le dira à la ‘‘démocrassouillerie’’, sa conception de l’État et sa formation chrétienne, enfin son patriotisme inflexible.


«  Le drame, c’est que politiquement parlant, il soit coincé entre Pétain dont il fut un familier et dont beaucoup de tendances le rapprochent à l’origine, mais que les événements de juin 1940 vont l’obliger à combattre, et les communistes, dont tout le sépare, mais qu’à partir de juin 1941 il sera contraint de ménager, ne serait-ce que pour mieux les neutraliser.

 

Coincées entre un ennemi qui est, au fond, de sa famille, et des alliés qui ont toujours été du parti opposé au sien, sa pensée et son action sont alors obligées souvent de trouver des équivalents à ses convictions réelles, de manœuvrer et de biaiser parfois, ce qui n’est pas conforme alors à sa conception de l’autorité, et ce à quoi il ne réussit pas toujours  : quand il parle ‘‘d’insurrection nationale’’, c’est qu’il ne peut pas prononcer les mots de ‘‘révolution nationale’’.  » (Histoire de la libération de la France , 1959).


C’est en effet un grand paradoxe que ce bourgeois catholique, militaire de carrière proche des idées d’extrême droite, pourfendeur du «  régime des partis  » doté d’un mépris souverain pour le peuple et la démocratie, ait incarné à ce point la Libération, c’est-à-dire ce qui a été avant tout un immense mouvement populaire et démocratique. Son talent, mais surtout les circonstances, lui permirent cependant de se placer à la tête du secteur de la bourgeoisie française qui refusait l’occupation allemande, ou pariait sur la victoire des alliés. Pour cela, il sut avec succès endosser les habits de l’homme providentiel, s’élevant au dessus des classes dans la grande tradition césarienne-bonapartiste.


Invoquant ce qu’il considère être des valeurs nationales historiques de la France, de Gaulle refuse donc de reconnaître toute légitimité au régime de Vichy – quand bien même Pétain a été investi par une assemblée parlementaire élue, comme cela avait aussi été le cas pour Hitler dans l’Allemagne de 1933. Dès son installation à Londres, il se fixe pour tâche de reconstruire, de l’extérieur, une représentation politique et un appareil d’État bourgeois concurrents de Vichy  : un gouvernement, une administration et une armée qui devront être en mesure, le moment venu, d’imposer leur autorité sur le territoire national. Il s’agit de permettre à la France de «  retrouver son rang dans le monde  », en commençant par éviter la mise sous tutelle par les autorités militaires américano-britanniques, que connaîtront les autres pays européens libérés.

Les colonies et Staline

La première phase de sa conquête se mène avec pout théâtre «  l’empire  » colonial français. De l’Afrique noire au Moyen-Orient et au Maghreb, de Gaulle et ses agents recrutent des partisans, s’implantent, remplacent ou rallient les autorités locales, constituent de nouvelles unités militaires. Cela doit être souligné  : sans les colonies, rien n’aurait pas été possible. Ce qui est devenu le gaullisme n’aurait simplement pas existé.


Forts des premiers succès remportés sur le continent africain, de Gaulle livre un bras de fer permanent à ses alliés. Face à un Churchill méfiant et à un Roosevelt hostile (qui ne voyait en lui qu’un apprenti dictateur guère différent de Pétain), il va cependant bénéficier alors d’un soutien inestimable  : celui de l’URSS de Staline, qui considère le proto-État gaulliste de la «  France libre  » comme un possible contrepoids aux intérêts américano-britanniques, et qui donc le reconnaît officiellement, dès septembre 1942, comme unique représentant légitime de la France. Le soutien diplomatique est bien sûr très important, mais ses implications domestiques, alors que le PCF est rapidement devenu la force hégémonique de la Résistance, seront tout à fait décisives. Autrement dit, sans le stalinisme, le gaullisme n’aurait pas non plus existé.

Contrôler la Résistance, 
restaurer le pouvoir bourgeois

Au plan interne, de Gaulle s’efforce d’unifier, pour mieux les contrôler, les différents mouvements de résistance. D’abord, ceux qui se placent spontanément sous sa direction et qui seront regroupés dans «  l’Armée secrète  », branche gaulliste des forces françaises de l’intérieur. La démarche est ensuite étendue aux structures dépendant du Parti communiste, notamment les forces, prépondérantes au maquis, organisées dans les francs-tireurs et partisans français (FTPF).


Ce sera la tâche de Jean Moulin, à l’initiative de la fondation, le 27 mai 1943, du Conseil national de la résistance (CNR) regroupant les différents mouvements de résistance ainsi que les partis, organisations et syndicats «  patriotiques  ». À sa mort, Moulin est remplacé à la présidence du CNR par le démocrate-chrétien Georges Bidault, qui terminera sa carrière politique comme partisan de l’Algérie française et de l’OAS, condamné et banni par la Ve République.


Sous l’autorité du général est constitué le Comité français de la libération nationale, qui se transformera, début juin 1944, en Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Deux dirigeants du PCF, André Billoux et Fernand Grenier, en sont membres. Dans le même temps, les réseaux gaullistes préparent l’installation des représentants locaux du gouvernement provisoire au fur et à mesure du retrait nazi, dans le but de combler aussitôt toute vacance de pouvoir.

 

Sur proposition d’une «  commission  » dirigée par Michel Debré (futur premier Premier ministre de la Ve République), le GPRF nomme dans les régions dix-huit commissaires de la République avec rang de ministres, et 80 préfets pour les départements.


L’été et l’automne 1944 sont une période de grande effervescence populaire. De très nombreux travailleurs sont en armes, et les aspirations sociales se mêlent à l’élan de la libération nationale. Toute la partie du pays située au sud de la Loire et à l’ouest du Rhône s’est libérée sans l’intervention des troupes alliées. Elle se retrouve sous le contrôle des maquis, principalement FTPF, ainsi que des comités de la libération et des milices patriotiques dont la formation, prévue dans le programme du CNR, avait été pilotée par le Front national de l’indépendance de la France, organisation de masse du PCF. Ça et là, on voit surgir quelques appels à prendre le contrôle des usines, voire à instaurer une «  République des Soviets  ».


Mais ceux des travailleurs et militants communistes qui sont prêts à donner un autre tour à la lutte sont laissés sans consignes pour l’action, tandis que leur direction collabore ouvertement avec le nouvel État gaulliste. Le concours du PCF est décisif pour aider les préfets à se subordonner les CDL (comités départementaux de la libération), qui s’effacent bientôt devant les conseils généraux réinstallés.

 

Le nouveau pouvoir contrôle et limite l’épuration, défend les corps constitués (justice, police, autres administrations) où il laisse en place la plupart des responsables vichystes à l’instar d’un Maurice Papon, et organise le redémarrage de l’économie… capitaliste. Les maquisards sont démobilisés ou intégrés dans l’armée régulière dès septembre 1944, tandis que les milices patriotiques, fer de lance d’un double pouvoir embryonnaire, sont dissoutes le mois suivant par décret gouvernemental.


De Gaulle a donc gagné sa guerre, dans laquelle il a imposé tous ses objectifs. La paix lui est cependant bien moins favorable  : impuissant à empêcher le retour du «  régime des partis  », c’est-à-dire du parlementarisme bourgeois, il se trouve contraint à se retirer dès janvier 1946. Il faudra une autre guerre, provoquant une nouvelle crise nationale, pour que l’homme providentiel revienne douze années plus tard.


Jean-Philippe Divès



* Paru dans la Revue TEAN 11 (juin 2010).

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 12:13
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France Info -
 

Bertrand Dicale - 09:40  

En 1965, alors que le révolutionnaire argentin est parti se battre dans un maquis au Congo, les manœuvres de Fidel Castro conduisent Carlos Puebla à écrire une chanson qui se soucie peu de savoir s’il est toujours vivant.


« Ta main glorieuse et forte fait feu sur l’Histoire »,dit la chanson –

« Tu mano gloriosa y fuerte

Sobre la historia dispara ».

 

Et il n’est pas peu dire qu’Ernesto Guevara a fait feu sur l’Histoire du XXe siècle, d’Amérique Latine en Afrique. Chacun connait cette superbe chanson cubaine qui lui rend hommage et dont le refrain dit :

 

« Aqui se queda la clara

La entrañable transparencia

De tu querida presencia

Comandante Che Guevara »

 

(« Ici demeure la claire

L’intime transparence

De ta chère présence

Commandant Che Guevara »


Cette chanson est la plus célèbre de Carlos Puebla. Ce chanteur cubain mort en 1989 a pourtant été glorieux et prolifique, mais Hasta siempre (parfois appelé Hasta siempre Comandante) éclipse le reste de son œuvre.

 

Pourtant, il n’a pas mégoté son soutien à la révolution cubaine, ni en intensité, si en quantité, écrivant des dizaines de chansons qui sont devenues, en leur temps, autant des tubes que des symboles – La Reforma Agraria, Son de la alfabetizacion, Y en eso llego Fidel… Et cette chanson va faire l’histoire...


  20/08 HASTA SIEMPRE OKOK  (6'32")
   

Retrouvez cette chanson et cinquante-neuf autres dans Ces chansons qui font l’histoire, un livre France-Info - Textuel, en librairie le 25 août. Hasta Siempre est aux pages 166 à 169.

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 10:53

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1er juin 2010

 
 

Entré en résistance après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie1, le PCF y est rapidement devenu hégémonique, ce qui a permis au « parti des fusillés » de s’installer ensuite comme la première force politique du pays.

 

Rappelons son record historique des législatives d’octobre 1946 : 28, 2 % des voix, 182 députés. Dès 1941, les premiers contacts sont pris entre la direction du PCF et les représentants de celui qu’il désignait auparavant comme un galonné peu fiable et par trop lié à l’impérialisme britannique. De Gaulle décide rapidement d’associer le PCF à son gouvernement, tandis que ses représentants collaborent avec les communistes au sein du Conseil national de la Résistance. Si les luttes d’influence entre gaullistes et communistes sont incessantes, l’alliance prime toujours sur le conflit.

 

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 La reconstruction de l’État bourgeois

Contre les attentes de sa base, mais en accord avec les intérêts diplomatiques de l’URSS, l’appareil du PCF joue à la Libération le rôle que de Gaulle attend de lui  : soutenir de Gaulle et l’aider à reconstruire l’État bourgeois. Dans l’immédiat, cela passe par l’intégration à l’armée régulière ou la démobilisation des FTP, la subordination des comités de la libération aux préfets nommés par le gouvernement, ainsi que la dissolution des milices patriotiques.


Si la direction du PCF avait auparavant eu quelque hésitations, tout rentre dans l’ordre dès le retour de Moscou de son chef, Maurice Thorez, le 27 novembre 1944.

 

Trois jours plus tard, il prononce au Vélodrome d’hiver un discours dont les principaux mots d’ordre sont  : «  faire la guerre  », «  s’unir  », «  créer une puissante armée française  », «  reconstruire rapidement l’industrie  ». La dissolution fin octobre des milices patriotiques, organisation armée de masse des travailleurs et de la population, est la décision gouvernementale qui suscite le plus de résistance, allant jusqu’à des affrontements armés. Le PCF aidera à y mettre fin après le discours prononcé par Thorez le 21 janvier 1945, devant le comité central réuni à Ivry  :

 

«  Ces groupes armés ont eu leur raison d’être avant et pendant l’insurrection contre l’occupant hitlérien et ses complices vichyssois. Mais la situation est maintenant différente. La sécurité publique doit être assurée par les forces régulières de police constituées à cet effet. Les gardes civiques et, d’une façon générale, tous les groupes armés irréguliers, ne doivent pas être maintenus plus longtemps.  »

 

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La «  bataille de la production  »

En septembre 1944, le PCF, relayé par la CGT, se lance dans «  la bataille de la production  ». Alors que la population souffre de nombreuses pénuries et que les salaires sont rongés par l’inflation, c’est le moment que choisit Thorez pour déclarer que «  la grève, c’est l’arme des trusts  » et qu’il faut «  produire, et encore produire  ». Le 21 juillet 1945, il affirme devant des mineurs du Nord  : «   Produire, c’est aujourd’hui la forme la plus élevée du devoir de classe, du devoir des Français. Hier, notre arme était le sabotage, l’action armée contre l’ennemi. Aujourd’hui, l’arme, c’est la production pour faire échec aux plans de la réaction.  »


Le 21 novembre 1945, ce ne sont pas moins de cinq représentants du PCF qui intègrent le second gouvernement de Gaulle. Tandis que Thorez devient ministre d’État, d’autres dirigeants du parti se voient confier les portefeuilles stratégiques du travail, de l’économie nationale et de la production industrielle. Leur rôle est clair  : discipliner la classe ouvrière à l’effort de reconstruction capitaliste, en lui faisant croire qu’avec les nationalisations et l’annonce des premières mesures sociales, les entreprises et l’État seraient aussi un peu à elle.


À la mort de Thorez, en 1964, de Gaulle salua sa mémoire dans un «  message de condoléances  » qui signale  : «   À une époque décisive pour la France, le président Maurice Thorez a, à mon appel et comme membre de mon gouvernement, contribué à maintenir l’unité nationale.  »


Jean-Philippe Divès


A propos
 du programme 
du Conseil national
 de la Résistance

On a vu ressurgir ces derniers temps des références au programme du Conseil national de la Résistance (CNR), présenté comme une sorte d’idéal républicain, un paradis perdu qu’il faudrait reconquérir. Retour sur un texte profondément marqué par son époque et ses rapports de forces sociaux et politiques  ; un texte qui se distingue aussi de nombre de programmes contemporains par le fait d’avoir été… réellement appliqué.


Formé en 1943 pour unifier la résistance intérieure sous l’autorité du gouvernement de Gaulle, le CNR regroupait tous les mouvements armés, les partis de gauche et de la droite non vichyste, les confédérations syndicales. Le PCF et les organisations qu’il contrôlait, en premier lieu la CGT, y avaient un poids notable. à la mort de son fondateur, Jean Moulin, la présidence du CNR revint au démocrate-chrétien Georges Bidault, un futur partisan de l’Algérie française et de l’OAS qui sera contraint à l’exil sous la Ve République.


Adopté le 15 mars 1944, soit moins de trois mois avant le débarquement de Normandie, le programme du CNR développe d’abord une série de mesures, militaires et d’organisation de la population, visant à généraliser la lutte contre l’occupant et les forces de la collaboration  ; en particulier, la mise en place des comités locaux et départementaux de la libération, dont il fixe les tâches. La seconde partie, outre des mesures de rétablissement des libertés démocratiques, définit les principaux objectifs à atteindre sur le plan économique et social.

 

Elle annonce la plupart des «  réformes indispensables  » qui seront mises en œuvre à la Libération, telles que la Sécurité sociale, les nationalisations ou la planification.


Le cadre général est celui de l’union nationale  : «  l’union des représentants de la Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne servir que l’ennemi.  »


L’exaltation de la «  patrie  » et de «  l’unité  » de «  notre peuple  », avec des accents retrouvés de 1792, est omniprésente. Les «  ouvriers  » et leurs revendications sont mentionnés, mais tout anticapitalisme est absent. La classe ouvrière n’est revendiquée que comme composante et expression de la «  nation  ». Les seules grèves citées sont celles du 11 Novembre, «  réalisées dans l’union des patrons et des ouvriers  ».


Les « féodalités économiques et financières » qu’il faut «  évincer  » désignent le secteur du grand patronat qui a ouvertement collaboré avec les nazis, et qui ne pourra décemment pas rester en place à la Libération, car le mouvement ouvrier ne l’accepterait pas.

 

D’où les nationalisations, qui aideront aussi au pilotage centralisé de la reconstruction, indispensable pour une économie détruite par la guerre. «   Le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurance et des grandes banques  » désigne le transfert de ces secteurs stratégiques à l’état, garant des intérêts généraux des capitalistes. Quant à «  la participation des travailleurs à la direction de l’économie  », ce n’est pour l’essentiel qu’un slogan creux, qui annonce cependant l’association des bureaucraties syndicales à une large palette d’organismes consultatifs  ; tout comme, peut-être, le rôle des ministres PCF dans les gouvernements de 1944-1947.


Le texte comporte par ailleurs ce qui semble a priori une exception étrange  : alors que toutes ses têtes de chapitre font l’objet de développements plus ou moins étendus, la seule référence à la situation de l’empire colonial français et de ses peuples est la proposition consistant à octroyer «  une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.  »

 

Ce quasi-point aveugle annonce à sa façon les massacres perpétrés par l’armée française à Sétif (le 8 mai 1945, jour même de la victoire en Europe) puis à Madagascar en 1947  ; et caractérise le programme d’union nationale du CNR comme impérialiste et colonialiste.


Au-delà, on peut dire que ce document reflétait deux grandes tendances de l’époque. D’une part, les besoins de la reconstruction de l’économie capitaliste dévastée par la guerre, besoins qui déboucheront, en France comme ailleurs, sur la période de croissance continue des Trente Glorieuses.

 

D’autre part, des rapports de forces caractérisés par la puissance retrouvée du mouvement ouvrier et par une faiblesse structurelle de la bourgeoisie, contrainte dans ces conditions à faire de nombreuses concessions. Le tout, dans un cadre marqué par la pression de l’URSS et la place particulière du parti stalinien français. Bref, une ère depuis longtemps révolue.


Jean-Philippe Divès


* Paru dans la Revue TEAN 11 (juin 2010).

 

 

Note du blog: Les illustrations sont issues du blog: lien Asmsfqui

 


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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 10:51
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3 juin 2010

 

(Paris, le 3 juin 2010) Une marche de protestation initiée par le Mouvement Paysan Papaye (MPP) se déroule à Haiti ce 4 juin 2010. Il s’agit de protester contre les dons de semences de Monsanto, de Pionners Hybrid et la politique dévastatrice du projet Winner lancé par l’Agence américaine d’aide au développement international (USAID).


Sous prétexte d’action humanitaire, Monsanto et Pionner tentent de saisir l’opportunité d’implanter ses semences et le modèle agricole industriel qui l’accompagne.


Ces multinationales se présentent comme salvatrices, alors qu’elles font partie des principales actrices du désastre environnemental, économique et social subi mondialement par le secteur agricole.


Jusqu’à présent les paysans haïtiens ont peu recours aux hybrides F1 de Monsanto et Pioneer, dont ils ne peuvent pas utiliser la récolte comme semence. Ils utilisent essentiellement les semences paysannes locales et s’inscrivent dans une démarche de promotion de la Souveraineté alimentaire, de la priorité à la production et la consommation locales et traditionnelles ; seul projet capable de répondre aux besoins des populations.

 

L’arrivée massive de semences hybrides et du paquet technologique qui les accompagnent ne seront pas un facteur de reconstruction mais de déstabilisation supplémentaire, d’autant qu’il est très prévisible qu’une vague OGM s’en suivra.


Haïti, l’un des pays les plus pauvres, subit une forte dépendance alimentaire, mais l’origine de ce problème n’est pas du aux techniques agricoles mais aux politiques agricoles et au libéralisme économique auxquels elles sont soumises.


Chaque fois qu’une catastrophe climatique frappe une région, elle est suivie par une seconde secousse tout aussi violente qui tente d’expulser les paysans et d’anéantir les savoir-faire locaux au profit de quelques transnationales nécrophages.


La Confédération Paysanne s’associe au MPP pour condamner ardemment les politiques et les pratiques de destructions des agricultures paysannes partout dans le monde.


Confédération paysanne


Contacts :

Michel David, secrétaire national : 06 30 87 21 13

Josie Riffaud, 06 13 10 52 91

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 10:49

 

Rappel

Commission d'enquête du sénat américain :

la banque centrale des USA a “égaré” 9000 milliards de dollars. hallucinant, c'est le plus grand braquage planétaire de tous les temps


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