BIZI !
Action contre les investissements écologiquement irresponsables
Le mouvement altermondialiste basque Bizi! (« Vivre ! » en langue basque) a réalisé à Anglet ce samedi 17 juillet une action non-violente et humouristique pour dénoncer les investissements internationaux à grave incidence environnementale du Crédit Agricole.
26 juillet 2010 - Le Télégramme
Des Bigoudènes qui suivent des drapeaux rouges en forme de bannières de procession. Cette affiche, réalisée pour une petite conférence, est solidement ancrée dans la mémoire bretonne. À la grande surprise de son créateur, l'affichiste engagé Alain Le Quernec.
Dans son atelier quimpérois, l'affichiste AlainLeQuernec feuillette un tas d'affiches. «J'ai décidé de photographier tout ce que j'ai pu faire. Combien de clichés cela va-t-il représenter? Je ne sais pas». Peut-être quelques centaines. CarAlainLe Quernec, «qui fait des affiches comme on respire», a toujours été très sollicité. Certaines de ses réalisations, relayées par de grosses organisations, ont même fait le tour du globe. Comme cette affiche d'Amnesty International où l'on voit des prisonniers politiques enfermés dans un casque militaire. Ce visuel a été vendu à plus de400.000exemplaires. Rien à voir avec les Bigoudènes aux drapeaux rouges dont le succès a réellement surpris leur créateur.
«J'ai réalisé cette affiche en 1982 pour l'Union locale CGT. Il s'agissait d'annoncer une conférence, à Pont-l'Abbé, sur les grandes grèves sardinières de
1926/1927. Elle n'avait été tirée qu'à300 exemplaires». Alain Le Quernec s'était inspiré d'un bouquin de LouisGuilloux, «La maison du peuple». L'auteur briochin y racontait par le détail, la
préparation des manifs. Ambiance fanfare, chansons et drapeaux rouges. «J'avais aussi eu sous les yeux des photos de manifs prises dans les années 20. On y voyait des forêts de coiffes. C'était
impressionnant. Il n'y avait presque que des femmes. Les hommes étaient en mer».
La procession rouge
L'affichiste rapprochera ces rassemblements revendicatifs populaires des sacro-saintes processions religieuses, comme celle de Sainte-Anne-la-Palud (29). De leur
mouvement plus exactement. Troquant les bannières pour des drapeaux rouges.Cette provocation de l'artiste sera très bien accueillie en terre bigoudène où l'on a toujours aimé se griser du vent de
la révolte. «Cette image n'est pas irréaliste comme certains ont pu le croire. Elle est un fidèle reflet de l'Histoire». Installé face à son ordinateur bourré de logiciels graphiques
hyperpointus, Alain Le Quernec explique qu'à l'époque, il travaillait d'une manière très artisanale. «Je faisais moi-même beaucoup de choses pour réduire au maximum les coûts de réalisation qui
étaient très élevés. Une seule chose m'importait: le désir de voir mes affiches exister».
Née sur un bout de calque
Les Bigoudènes aux drapeaux rouges ont pris forme, tout simplement, sous la pointe d'un Rotring. «Je les ai dessinées sur un petit bout de calque de quelques
centimètres de long. Puis j'ai projeté cette image sur un support plus grand pour la reproduire. Une technique qui permet de conserver l'intensité du mouvement». Après sa courte carrière sur les
murs du Sud-Finistère, l'affiche d'Alain Le Quernec a fait l'objet de retirages réguliers avec la bénédiction de la CGT.
Pour se la procurer, il faut pousser la porte d'un bouquiniste quimpérois, situé sur les quais, qui a obtenu du syndicat l'autorisation de pouvoir la vendre. Quant à Alain Le Quernec, sa notoriété d'affichiste n'a cessé de grandir avec les années. «J'ai de moins en moins de demandes d'affiches revendicatives. C'est dommage». La dernière a été réalisée pour le Bugaled-Breizh. «J'étais ravi qu'on fasse appel à moi. Car ce naufrage m'avait bouleversé. Toutes affaires cessantes, je me suis mis au travail».