Déclaration de la LCR: Poursuivre et élargir le Front des Gauches dans l'unité et la clarté | |||
Par le Lundi, 21 Juin 2010 |
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1. La Direction nationale de la LCR tire un bilan positif de la liste unitaire « Front des Gauches » qu'elle a contribué à mettre sur pied avec le PC, le PSL, le PH, le CAP et Vélorution. La LCR souhaite continuer et consolider cette expérience unitaire au-delà des élections, voire de l’approfondir sur des bases politiques, stratégiques et organisationnelles claires, à déterminer en priorité entre les partenaires.
2. La LCR estime que le score du Front des Gauches est plus que satisfaisant. La liste a été constituée en dernière minute; son sigle était inconnu, elle s'est présentée avec une plateforme commune minimale et sans un message clair autour d’axes prioritaires précis. Malgré ces handicaps – impossibles à combler en l'espace de trois semaines - la liste Front des Gauches a bénéficié d’un certain écho médiatique, d’un soutien dans les mouvements sociaux et d’un certain intérêt dans des secteurs de la population, de sorte qu’elle n’est pas restée cantonnée dans la marginalité électorale.
3. Pour la LCR, la campagne et le score montrent que l’unité des forces anticapitalistes dans la diversité répond à une attente d’une partie significative de l’opinion qui, face à la brutalité de la crise et des attaques de régression sociale, cherche une alternative crédible à gauche du PS et d’ECOLO. Le différentiel entre les scores au Sénat et à la Chambre, où la pression pour le vote utile est traditionnellement plus forte, indique que le potentiel de sympathie pour le Front des Gauches n’a pas été totalement capitalisé - en particulier dans le Hainaut, où l’effet Di Rupo a joué fortement à la Chambre.
4. Malgré un large courant de sympathie, en même temps, la LCR constate que la dynamique unitaire autour de la liste Front des Gauches est restée relativement faible en terme d'engagement concret dans la campagne. Elle s’est limitée pour l’essentiel aux composantes organisées, à leurs membres, à leurs sympathisants et à quelques personnalités qui, à l’instar de Vincent Decroly et de Michèle Gilkinet, ont eu le courage de prendre leurs responsabilités publiquement.
5. Dans l'immédiat, sur base de ce bilan, la LCR se prononce en tout cas pour le maintien et la consolidation du Front des Gauches tel qu’il existe aujourd’hui, c’est-à-dire en tant que front d’organisations soutenu par des indépendants, en Belgique francophone, capable de mener des campagnes et des actions communes pour des propositions politiques et dans des luttes ainsi que de déposer des listes communes aux prochaines élections.
6. La LCR plaide également pour que le Front des Gauches interpelle et entame sans exclusive des discussions avec d'autres forces politiques à gauche du PS et d'Ecolo, en particulier avec le PTB, qui a fait un bon score, et avec Egalité à Bruxelles, afin d'explorer les possibilités d'un travail en commun dans les luttes et sur le terrain des élections.
7. La LCR propose, entre autres, une mobilisation et une apparition communes du FdG et de ses composantes dans l’euromanif du 29/9, une campagne commune du FdG contre l’austérité du prochain gouvernement, et une intervention commune du FdG dans la grande manifestation « climat » de novembre, à Bruxelles. Un approfondissement de la plateforme commune défendue aux élections sera nécessaire, en lien avec ces terrains d'intervention. Nous proposons en outre que les organisations membres du FdG mentionnent leur participation à celui-ci sur leur matériel autonome.
8. A terme, la LCR n’exclut pas d’aller au-delà avec le Front des Gauches, afin de passer d'un front d'organisations à une nouvelle formation politique plurielle (avec adhésions individuelles). Cette transition devra être conçue comme un processus aux modalités de fonctionnement bien discutées et acceptées au préalable par les organisations partenaires qui ont créé et porté le Front des Gauches.
9. L’Europe offre des exemples de transformations réussies de fronts d’organisations en nouvelles formations politiques au sein desquelles coexistent plusieurs courants qui ont la liberté de défendre publiquement leurs propres positions et analyses. Une leçon qui s’en dégage est que, avant de s’engager dans cette voie, un certain nombre de conditions objectives, de clarifications et de convergences préalables sont nécessaires sur les plans stratégique, programmatique et organisationnel. La LCR, pour sa part, plaide pour que: 1°) l’objectif soit bien la formation d’une force politique anticapitaliste large; 2°) que cette formation exclue tout soutien et toute participation à la mise en oeuvre d'une politique néolibérale.
10. En cas d’accord des autres partenaires du FdG, une des conditions de succès de la transformation d’un front en un nouveau mouvement politique pluriel est que la base programmatique de départ soit suffisamment claire. L’expérience montre que cette condition doit être remplie avant d’ouvrir la porte aux adhésions individuelles. Il ne s’agit pas de se mettre d’accord sur tout, mais d’élaborer avant toute chose une charte, ou déclaration d’intentions. Un document assez ample est nécessaire, afin de tracer un cadre précis et de positionner le FdG sur les grandes questions: l’exploitation du travail, la mondialisation et les rapports Nord-Sud, l’Europe, le productivisme et le pillage des ressources naturelles, l’oppression des femmes et des homosexuels, le militarisme et la guerre etc… Ce cadre est nécessaire pour développer ensuite des revendications et déboucher sur un véritable programme, dont des éléments clés pourront ensuite constituer des axes d’intervention.
11. L'émergence d'une nouvelle force politique anticapitaliste sera également conditionnée par la montée des luttes et des résistances sociales face à la crise globale du capitalisme. Seules des mobilisations sociales d'ampleur peuvent permettre une prise de conscience à une échelle suffisamment significative parmi les salarié-e-s et les opprimés sur la nécessité de construire un tel nouvel instrument politique, qui soit aussi fidèle à leurs luttes que les partis traditionnels le sont aux intérêts capitalistes.
20 juin 2010
Direction Nationale de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), section belge de la IVe Internationale
Les écoutes pirates des conversations de Liliane Bettencourt, réalisées entre mai 2009 et mai 2010, par un maître d'hôtel nécessitent à l'évidence une totale transparence. Madame Bettencourt, figure au 3e rang des femmes les plus riches du monde. Elle est impliquée dans un procès qui, à compter du 1er juillet, va opposer sa fille au photographe François-Marie Barnier, accusé de profiter de la fortune de l'héritière de l'Oréal.
Mais les révélations de Médiapart lèvent un autre lièvre, en l'occurence les rapports entre E. Woerth, de sa femme, Florence Woerth, collaboratrice du directeur de la holding Clymène, et Madame Bettencourt riche de ses 11 milliards d'euros.
Ce qui semble incontestable ce sont les placements et les biens, non déclarés au fisc, de madame Bettencourt, à savoir une île au Seychelles, une fondation au Liechtenstein, des comptes en Suisse puis à Singapour.
Ce qui semble incontestable c'est la proximité entre Madame Bettencourt et l'UMP ce qui expliquerait les interventions de l'Elysée dans les démélés judiciaires de Madame Bettencourt.
Est-il plausible de penser qu'Eric Woerth, ministre du budget, n'était pas au courant des placements non déclarés de madame Bettencourt, sans oublier qu' E. Woerth est également trésorier de l'UMP ?
Il doit y avoir de façon urgente une investigation par les services compétents du ministère sur les soupçons de fraude fiscale, une enquête publique par un juge indépendant.
Après B. Hortefeux, condamné en première instance pour des propos racistes, c'est E. Woerth dont le nom se retrouve mêlé à des affaires liées à de la fraude fiscale.
En période de crise du système capitaliste, ces scandales illustrent bien la coupure entre un gouvernement qui gère au profit des classes privilégiées et la population qui doit se serrer la ceinture.
La question de la démission d'E. Woerth est désormais posée.
Fin mai, la direction du site d’Isobox à Bannalec annonçait la suppression de 11 postes : 6 personnes dont quatre titulaires et deux apprentis à l’atelier moulage de Bannalec et cinq autres en production (un régleur, un monteur de moules, un technicien en maintenance, deux opérateurs).
Hier, les délégués Force ouvrière ont fait un point de situation sur l’évolution du plan qui sera entériné le 28 juin. « Il y aura moins de licenciements qu’annoncé» ont indiqué François Pascou, Stéphane Guyomar et Yves Robin.
À Bannalec, la fermeture de l’atelier moules est confirmée : cinq titulaires perdront leur emploi et deux apprentis sont sur la sellette.
22 juin 2010 - Le Télégramme
L'intersyndicale CFDT-CGT-Sud-FO des Genêts d'Or a profité de l'assemblée générale de l'association, à Saint-Martin-des-Champs, hier
après-midi, pour organiser un rassemblement, doublé d'un débrayage collectif dans bon nombre des 27 établissements finistériens, comme à Briec, Saint-Pol-de-Léon, Morlaix ou encore
Châteaulin.
«On navigue à vue»
Autour d'un mot d'ordre clair, «Non à la dégradation des conditions de travail!», les salariés s'occupant de l'accueil et l'accompagnement de personnes souffrant de déficiences intellectuelles se
sont ouvertement inquiétés des «restrictions budgétaires croissantes constatées depuis janvier». «Elles impactent nos organisations de travail et, par conséquent, les conditions d'accueil des
usagers», note à ce propos le délégué syndical central CFDT Pascal Fily. Moins de personnel et recours, disent les manifestants, à des personnels «moins qualifiés»: «On navigue à vue depuis neuf
mois. Les arrêts maladie, déjà plus nombreux qu'ailleurs vu la pénibilité du travail, ne sont plus systématiquement remplacés. Les gens ne sont pas bien au boulot, et cela commence à se voir»,
insiste Ludovic Heliès, délégué Sud.
«Nous rentrons dans une ère nouvelle»
Le directeur général Jean-Pierre Phelippeau et le président Prigent Colin ont, pour leur part, déploré que ce débrayage les oblige à revoir l'ordre du jour de l'assemblée générale. Si le ratio de
personnel, et notamment l'appel aux CDD, s'est effectivement réduit, c'est, disent-ils, «à cause de la diminution des budgets». «J'espère que chacun comprendra que nous rentrons dans une ère
nouvelle, s'est encore exprimé le président, en début d'après-midi. En interne aussi, nous aurons des changements incontournables à apporter».
Débrayage partiel ou total dans les établissements, environ 150 salariés se sont invités au Roudour à Saint-Martin-des-Champs pour manifester leur mécontentement. La triple certification « qualité » que vient d'obtenir l'association plonge l'intersyndicale (CFDT-CGT-SUD-FO) « dans la perplexité ».
Il y a, pour les salariés, un « hiatus » : « Comment se prévaloir d'une forme d'excellence et d'un autre côté, produire des situations d'accompagnement social et sanitaire tous les jours un peu plus difficiles ». 40 % de budget de remplacement en moins, absences non compensées, emploi de personnel moins qualifié (des aides médico-psychologiques préférés aux moniteurs éducateurs)...
« Cette situation engendre un accroissement des troubles psychiques des personnes accompagnées et contribue à augmenter les risques psychosociaux chez les salariés qui sont mal au travail et qui arrivent rarement en bon état en bout de carrière ».
Si la direction n'a pas apprécié le mouvement, renvoyant les salariés à leurs responsabilités et aux 18 % de taux moyen d'absentéisme, elle pointe aussi du doigt les freins qui marquent l'époque. « Le département nous a fait savoir que tout était bloqué pour cinq ans au niveau des projets », souligne le président Prigent Colin. « Ce tour de vis nous cause de grandes inquiétudes ».
25 ans et toujours en IME
Au niveau des instituts médicaux éducatifs, « on risque de se voir confrontés à la même situation qu'en 2003 quand on s'est retrouvés avec 120 jeunes de plus de 20 ans en IME ». Certains usagers y restent jusqu'à l'âge de 25 ans. Une situation que Jean-Pierre Phelippeau schématise ainsi : « C'est un peu comme si on demandait à des lycéens qui ont le Bac de rester 5 ans de plus en terminale ». Si le blocage actuel se poursuit, « il va manquer 225 places en foyer de vie. Toutes les places des bâtis en cours sont déjà prises » souligne Prigent Colin.
Pas de solution pour les retraités
L'autre bout de la chaîne, c'est le sort des travailleurs handicapés qui arrivent à l'âge de la retraite. En 2015, 120 ouvriers d'Esat (aide par le travail) auront cessé leur activité. Leur « prise en charge spécialisée n'obtient pas d'écho favorable ».
Et c'est là tout le paradoxe, ces personnes occupent des places en foyer de vie, là où des jeunes ne peuvent pas entrer.
Face à cette problématique, les Genêts cherchent des complémentarités avec différents partenaires.
« Nous avons abouti à la signature d'un premier Groupement de coopération sociale et médico-sociale avec AS Domicile, An Treiz et Sével services » annonce Prigent Colin. Des pistes sont explorées : accueil dans des bâtiments de type pavillonnaire, mise en commun des possibilités de transports, des services repas etc. Il s'agit de « mutualiser les compétences » pour l'accompagnement des personnes handicapées en réduisant les coûts. De leur côté, les salariés avertissent : « Il est un niveau de moyens au-dessous duquel nous ne pouvons pas travailler ! ».
22 juin 2010 - Le Télégramme
«Classes surchargées, restrictions budgétaires, suppression de postes, conditions de travail détériorées». Les syndicalistes du
Snes-FSU du Morbihan, en cette fin d'année scolaire, lancent la sonnette d'alarme concernant «la souffrance au travail des personnels de l'Éducation nationale».
«Un mal-être récurrent»
Une réunion de la Commission hygiène et sécurité départementale (CHSD) vient d'avoir lieu. «Ellea concerné principalement les conditions de travail de tous les personnels, explique Gilles Bolzer,
secrétaire départemental adjoint Snes. Les médecins chargés du personnel ont constaté, cette année, une augmentation de 16% de leurs consultations. L'assistante sociale du département, qui
s'occupe du personnel de l'Éducation nationale a, elle, signalé une grosse souffrance et un mal-être récurrent». De son côté, la conseillère en carrière du département a rencontré près de 600
personnes au cours de l'année scolaire 2009-2010. «20% des personnels l'ont rencontrée dans l'objectif de rompre avec leur métier et 80% veulent mettre en place un projet de reconversion»,
précise Gilles Bolzer.
Mise en place de groupes de travail
Deux groupes de travail vont être créés à la rentrée 2010, l'un avec les délégués du personnel, l'autre avec les chefs d'établissement. Ilsdevraient concerner la souffrance et la prévention des
risques psycho-sociaux. «C'est une première réponse mais nous n'hésiterons pas à quitter ces groupes de travail s'ils ne mènent à rien de concret», explique Gilles Bolzer. À la rentrée prochaine,
l'académie comptera 700 élèves en plus dans le second degré et six suppressions de postes.
Le couperet est tombé, Eric Woerth a annoncé la mise à mort de la retraite à 60 ans et le passage de l’âge légal à 62 ans.
Dans le même temps la durée de cotisation continuera d’augmenter jusqu’à 41, 5 ans en 2020.
L’augmentation des cotisations des fonctionnaires équivaut purement et simplement à une baisse de salaire. Toute reconnaissance de la pénibilité est évacuée.
L'âge limite c'est-à-dire la possibilité de toucher sa pension de retraite, sans décote, est repoussé à 67 ans. Pour des millions d'hommes et de femmes qui, dans leur parcours, ont connu chômage, précarité et interruption de leur travail cela signifie l'obligation de travailler jusqu'à 67 ans.
Cette mesure va encore renforcer les inégalités qui frappent les femmes dont les pensions sont déjà largement inférieures à celles des hommes. Quant aux jeunes qui cumulent galère, chômage, petits boulots, CDD à répétition, ce sont des retraites de misère que leur prépare la réforme Woerth-Fillon-Sarkozy.
Le gouvernement a décidé de taper fort, sur tous les salariés, sur tous les paramètres.
Pour toute la gauche, syndicale ou politique, pour l’ensemble du mouvement social, ce n’est pas le moment de tergiverser. C’est le moment de jeter toutes nos forces dans la bataille, pour exiger le retrait de ce projet de loi.
Sans hésiter, il faut réussir la journée de grève et de manifestations du 24 juin comme première riposte d’urgence, comme point de départ d’un plan de mobilisation générale vers un mouvement d’ensemble et prolongé : une grève générale à la rentrée.
Toutes et Tous à 10h30, Place de la Résistance à Quimper
vendredi 18 juin 2010
Le projet de réacteur nucléaire Iter est une aberration sur bien des plans : financier, politique, environnemental et
social.
"Les coûts des projets industriels en général et nucléaires en particulier sont toujours sous-évalués pour une meilleure acceptabilité sociale. » Cette remarque d’un spécialiste a rarement été
aussi vraie que pour Iter, le projet de réacteur expérimental sur la fusion nucléaire implanté à Cadarache. Les coûts ont déjà triplé, passant de 5, 9 milliards à 16 milliards rien que pour la
construction, alors que les travaux du bâtiment central n’ont même pas commencé.
Qui va payer ? Il s’agit d’un projet international entre sept parties : Chine, Corée du Sud, Inde, Japon, Russie, USA, Union européenne. L’Union européenne – avec la Suisse – doit fournir 45 % du
budget. La France supporte 20 % de la contribution européenne. Il faudrait pour sauver le projet multiplier toutes les contributions par trois ! Difficile en ces temps d’austérité. D’autant plus
difficile que sur le chemin de la fusion ces États ont deux fers au feu : le projet Iter qui repose sur la fusion magnétique et le projet Hiper qui, lui, utilise le laser. Or cette seconde
méthode est beaucoup moins coûteuse et vient de donner des résultats prometteurs.
Le 17 juin, les représentants de toutes les parties vont se retrouver en Chine. Les USA ont déjà annoncé leur intention de réduire leur contribution de 40 % en 2011 et les États européens ne se
sont toujours pas mis d’accord pour trouver les fonds supplémentaires. La France propose de piocher dans d’autres projets, sans doute au détriment des énergies renouvelables.
Iter a échappé au domaine de la recherche scientifique pour devenir, dans les mains du pouvoir politique, un mythe productiviste, celui d’une énergie illimitée à bas prix. Un mythe qui rapporte
gros aux patrons des entreprises qui remportent les contrats. La cruelle réalité, c’est qu’Iter consommera énormément d’énergie pour un prix exorbitant. Rattrapé par la crise économique, le
projet est d’abord une aberration écologique, typique d’une société qui exploite les travailleurs et détruit l’environnement au seul bénéfice d’une poignée de profiteurs.
Arrêtons les dégâts. Dégâts sur l’environnement, avec une autoroute XXL balafrant le sud du Lubéron pour acheminer les matériaux ; une ligne très haute tension (THT) dédiée au fonctionnement du
réacteur; la déforestation du site; une captation des eaux de la Durance dans une région souffrant de sécheresse récurrente. Dégâts sociaux, avec une pression foncière énorme mais pas ou peu de
création d’emplois, sinon par délocalisation et à quel prix ! Car Iter constitue une enclave dans le droit du travail. Du fait de son statut, la direction d’Iter Organisation veut appliquer
uniquement les directives de l’Organisation internationale du travail. Ces directives n’ont rien à voir avec un vrai code du travail ni avec une convention collective. Aujourd’hui, lorsqu’un
chercheur salarié d’Iter Organisation a du retard dans ses travaux, la direction le « punit » en lui supprimant ses congés. Demain, les milliers de travailleurs du site pourraient être soumis au
même arbitraire.
Aux régionales, la liste présentée par le NPA et les Alternatifs s’est clairement prononcée pour l’arrêt du projet. Une tribune libre de Michèle Rivasi dans l’Humanité en arrive à la même
conclusion, alors que le PCF s’enferme dans un soutien de moins en moins justifiable.
Maintenant, c’est aux victimes de ce projet démesuré de se faire entendre. Le NPA fera tout pour qu’une large mobilisation mette fin à la casse sociale et écologique.
Celia Fine et Jean-Louis Marchetti
vendredi 18 juin 2010
L’eau, bien vital, est une ressource qui se raréfie partout sur la planète. Le manque d’eau ou l’eau non potable sont responsables de la mort de 1, 6 million de personnes à travers le monde chaque année selon l’OMS. L’eau est devenue l’or bleu et la communauté scientifique envisage la possibilité que des guerres pour le contrôler éclatent au cours du xxie siècle, comme c’est le cas pour le pétrole aujourd’hui.
L’agriculture est la plus grande consommatrice du précieux liquide et le choix d’une agriculture non vivrière, mais dégageant une forte valeur ajoutée, affame bien des peuples. Et comme une
double peine, elle appauvrit cette ressource sans laquelle il ne peut y avoir de vie.
L’eau n’est pas seulement une richesse pillée, c’est aussi le premier bien commun à avoir été transformé en marchandise. Cette marchandisation trouve son origine en France qui, dès le xixe
siècle, à Paris avec la Compagnie générale des eaux (Véolia Eau), fonde le système de partenariat public-privé étendu aujourd’hui à d’autres services publics.
À l’inverse de bien des luttes défensives sur la question des biens communs comme celles pour la poste, EDF et tant d’autres, de nombreuses luttes en France comme partout ailleurs sur la planète,
sont à l’offensive et parviennent à arracher des victoires. En Bolivie, en Argentine comme en France, à Cherbourg ou en banlieue parisienne, la mobilisation de la population a réussi à préserver
cette ressource des convoitises de quelques multinationales qui, dans la plupart des cas, arbore le pavillon tricolore.
Dans la plupart des pays, la part de l’agriculture dans la consommation des ressources en eau est de 90 %. Cela est principalement dû à la place de plus en plus importante prise par l’irrigation. Les surfaces irriguées ont triplé en cinquante ans, sans pour autant enrayer la faim. Elles ont en revanche augmenté le rendement et facilité les cultures à forte valeur ajoutée, encouragées par les subventions ou par le prix fixé par les marchés.
Ces cultures mal adaptées à l’écosystème, du fait de leurs besoins en eau et en engrais azotés, épuisent et polluent les nappes phréatiques. La Politique agricole commune (PAC) européenne les a encouragées : le maïs, par exemple, très gourmand en eau, en engrais et en pesticides, donne droit à 457 euros de subvention par hectare cultivé, contre seulement 76 euros pour son maintien en prairie.
L’eau de ruissellement ne pouvant suffire à l’expansion de ce type de culture, il a fallu chercher l’eau en profondeur, c’est-à-dire dans les nappes phréatiques, jusqu’à épuisement de certaines d’entre elles. Cette eau n’est quasiment jamais payée. Seuls 20 % des captages sont facturés, alors que l’agriculture consomme 70 % des ressources en France. Ainsi, les agriculteurs échappent au financement des agences de l’eau uniquement acquitté par le citoyen lambda et sa facture.
En Bretagne, certaines zones ne sont déjà plus approvisionnées en eau potable en raison d’une trop forte teneur en nitrates. La mission de service public n’est alors plus assurée. C’est pourquoi,
en 1996, les consommateurs se sont retournés contre les distributeurs privés comme la Lyonnaise des eaux qui fut condamnée à rembourser les dépenses occasionnées en achat de bouteilles d’eau
minérale. Ces derniers ont à leur tour attaqué l’État sur sa responsabilité directe face à la pollution des sols. La Lyonnaise des eaux a obtenu la condamnation du ministère de l’Environnement,
qui a dû verser 114 556 euros à la société.
Les cultures comme le maïs ne sont pas les seules responsables. La trop forte concentration d’élevage pour une surface d’épandage limitée sature les sols. Leur capacité d’absorption est également
diminuée par le remembrement et la disparition des haies,
talus, fossés et de tout ce qui retenait les éléments à la surface. L’équilibre sol-plantes-animaux est alors rompu. Cette pollution s’étend jusqu’à la mer, comme en baie de Saint-Brieuc où les
nitrates favorisent le développement des algues vertes, ravageant l’écosystème marin.
L’urbanisation galopante pose également un problème majeur. En 1955, 32 % de la population mondiale vivaient en zone urbaine contre 59 % prévus en 2025. Déjà, nous allons chercher l’eau de plus en plus loin, en distance et en profondeur, provoquant des affaissements dans certaines villes. Le Mexique en est un bel exemple : un tiers de sa population est concentré autour de Mexico, soit environ 20 millions d’habitants. Alimenter la ville en eau devient un réel défi et la nappe phréatique est tellement sollicitée que la cité s’est enfoncée de plus de dix mètres ces 70 dernières années. C’est aussi le cas de Shanghai, de Djakarta ou de Bangkok.
Paris a besoin pour son alimentation en eau de quatre barrages réservoirs, de sept usines (dont la dernière a coûté plus de deux milliards de francs). Madrid compte treize barrages, cinq usines,
500 kilomètres de canaux. New York, Stuttgart, Dakar vont s’approvisionner à plus de 200 kilomètres de leur centre-ville. Certaines régions, en Asie par exemple, doivent alors choisir entre
alimenter une ville en eau ou irriguer les cultures. Les nouveaux besoins de ces mégapoles vont encore croître, imposant ce type de choix. L’arbitrage ne se fera pas sans casse et on sait qu’en
Chine le nombre d’emplois et la valeur économique induits par un seul mètre cube d’eau « industriel » sont 70 fois supérieurs à ceux d’un mètre cube « agricole ». Déjà, dans certaines régions,
des industriels rachètent des rizières aux agriculteurs pour s’assurer le contrôle de leurs réserves d’eau.
C’est en France que la privatisation de l’eau prend naissance. D’ailleurs les trois plus grandes multinationales marchandes d’eau sont françaises : Véolia, Ondéo (Suez) et la SAUR.
Au xixe siècle, la France a encouragé l’investissement privé afin d’équiper ses grandes villes, principalement pour amener l’eau chez les particuliers. Avant cela, l’État s’était chargé de grands
travaux tels que l’assèchement des marais, la construction de digues et de canaux. Il voulait alors encourager les investissements avec une formule très simple : limiter les risques financiers et
les déficits des entrepreneurs en incitant les collectivités à financer au maximum les investissements privés. Ainsi naquit, il y a 150 ans, la Générale des eaux (120 ans pour la Lyonnaise
devenue Ondéo, Suez). Pour les Parisiens et les Lyonnais, entre autres, l’eau du robinet n’a jamais été publique. Les conditions étaient alors posées pour la marchandisation de l’eau.
En 1950, deux tiers des 36 000 communes françaises géraient leur service d’eau. Aujourd’hui, c’est le cas de seulement 25 % d’entre elles. Plusieurs lois et avantages ont permis ce basculement,
surtout ces vingt dernières années. En 1991, une loi sur l’eau obligeait les municipalités à séparer le budget eau-assainissement du budget général. Depuis, c’est la facture des usagers qui paie
seule l’ensemble de la chaîne de l’eau. L’idée de service public est abandonnée. Cette loi pose des barrières aux élus : responsabilité personnelle accrue, code des marchés publics auxquels
échappent les prestataires privés. Depuis, les lois sur l’eau se sont enchaînées, garantissant un peu plus à chaque fois les avantages des requins marchands d’eau.
En 1982, les lois de décentralisation supprimaient la tutelle des préfets sur les élus locaux. Ces derniers pouvaient ainsi signer seuls des contrats jusqu’alors encadrés par les services de l’État. Les enveloppes et les « droits d’entrée » étaient l’arme supplémentaire des entreprises. Le droit d’entrée était une somme (de dix à cent millions de francs) versée à la signature du contrat avec l’entreprise privée. Il était versé au budget général de la ville et pouvait s’accompagner de la construction d’un stade ou autre équipement, sans compter les avantages de tarifs pour les services municipaux, élus et entreprises.
En 1995, la loi Barnier prohibait ces droits d’entrée qui se transformaient aussitôt en « redevances d’occupation du domaine public capitalisé ». Toujours en vigueur aujourd’hui, cette loi ne
changea donc rien au système d’attribution des contrats. Certaines collectivités, pour doper leur budget, augmentent les tarifs fixés avec le délégataire privé aux dépens des consommateurs. Ainsi
les élus affichent une bonne gestion, une faible augmentation des impôts, un budget équilibré...
Des dizaines de millions d’euros peuvent alors alimenter le budget municipal annuel sur le dos des habitants par un impôt qui n’a pas de nom. Le contrat entre la ville de Toulouse et la Compagnie générale des eaux (Véolia) était un excellent exemple de ces pratiques. À la signature du contrat, au début des années 1990, la ville obtient un droit d’entrée de 437, 5 millions de francs, qui vont directement dans ses caisses.
Cette somme est remboursée sur la facture d’eau par les usagers avec un taux d’intérêt proche du taux d’usure, ce qui aurait représenté une somme remboursée de 1, 45 milliard de francs.
D’autres pratiques douteuses sont très nombreuses, telles les « captives » d’assurance, filiales offshore distribuant des primes d’argent blanchi, le détournement des « provisions pour
renouvellement » alimentées par la facture de l’abonné (elles sont censées financer les travaux). Une partie est utilisée, l’autre placée. À la fin du contrat, de grands travaux sont entamés pour
justifier ces fonds. Toutes ces pratiques ont un prix, sur la facture de l’usager bien entendu ! Selon l’Institut français de l’environnement, face aux régies municipales, la gestion privée
représente en moyenne un surcoût de 27 % pour la distribution de l’eau et de 20 % pour l’assainissement.
À l’heure où nous nous battons contre la privatisation de chaque service public comme la poste ou la santé, d’importantes luttes ont lieu à travers le monde et en France pour reconquérir ce bien commun.
Au début des années 2000 éclatent de violentes luttes en Bolivie contre l’arrivée de Suez dans la gestion de l’eau de La Paz. Des collectifs contre la privatisation de l’eau et de
l’assainissement se montent. Le mouvement prend de l’ampleur allant jusqu’à bloquer le principal axe routier qui relie la ville au reste du pays, asphyxiant économiquement la capitale. La
répression d’une manifestation contre la privatisation en octobre 2003 fait 86 morts. Cette lutte est victorieuse puisque Suez perd finalement le contrat et la mobilisation s’amplifie à d’autres
ressources comme le gaz et le pétrole. Ce sont ces luttes qui débouchent sur le départ du président Sanchez Gonzalo de Lozada et à l’arrivée de Morales au pouvoir.
Les bidonvilles de Soweto, en Afrique du Sud, se sont levés et ont également lutté contre l’arrivée de Suez qui voulait poser des compteurs d’eau afin bien sûr de la facturer. Des batailles
parfois très violentes se sont déroulées.
En France, on assiste à une bataille de reconquête depuis un peu plus d’une décennie. Dans de nombreuses villes, des usagers s’organisent afin de pousser les équipes municipales à faire le choix
de revenir en régie municipale comme à Grenoble, Cherbourg, Castres, Le Palais et récemment Paris. D’autres associations d’usagers entrent dans une bataille juridique afin de dénoncer certains
aspects du contrat bien souvent illicites au regard du droit. Malheureusement, il s’agit de procédures longues et harassantes. Mais la pression de plus en plus souvent exercée sur les éluEs par
les usagers, à défaut d’obtenir la municipalisation de l’eau ont pu déboucher sur des baisses de tarifs.
Ces mêmes tarifs sont régulièrement dénoncés par les associations comme UFC Que choisir. L’exemple du Sedif, le plus gros contrat de Véolia eau avec 144 communes d’Île-de-France, est parlant
puisque son taux de marge atteint 58, 7 %.
Le NPA doit donc participer à toutes ces initiatives qui, petit à petit, arrivent à inverser la tendance et nous permettent de reconquérir des biens communs, des services publics qui ne
l’étaient plus depuis de longues années. Ce sont ces mêmes multinationales dont la voracité s’attaque à présent aux transports et à l’électricité, appliquant les mêmes formules que celles qui
leur permettent de vendre de l’eau. Sachons leur appliquer les mêmes réponses, pour reconquérir partout nos biens communs.
Note du blog: Et c'était avant l'affaire de Madame et Monsieur Woerth!
samedi 19 juin 2010 (21h31)
Nos ministres ont beaucoup de chance d’être français. Car nombre d’entre eux seraient aujourd’hui au chômage, pour cause de scandale, s’ils avaient exercé des responsabilités dans les pays anglo-saxons et en Allemagne.
Nouvelobs.com a interrogé des correspondants de ces pays de tradition protestante, où le rapport à la morale est réputé plus rigoureux. Et leur verdict est sans appel : chez eux, Christian Blanc, Fadela Amara, Christian Estrosi ou autres Frédéric Mitterrand auraient plié bagage.
C’est un peu comme si les passe-droits des élus faisaient partie de l’identité nationale française... A commencer par l’utilisation abusive des logements de fonction. "On n’a jamais vu ça en Allemagne", commente Stefan Simons, chef du bureau parisien du Spiegel. Ici en France, la presse ne s’est pas attardée sur Fadela Amara ni sur Christian Estrosi, qui n’habitent pas leur logement de fonction mais en font profiter leur famille.
"Aux Etats-Unis, ce serait un grand scandale", commente l’essayiste Ted Stanger. "Chez nous, le logement de fonction n’existe tout simplement pas", assène Manon Globensky, correspondante de Radio Canada.
Les cigares de la démission.
Un ministre qui profite ainsi de sa position pourrait-il rester en poste ? "Juridiquement, oui. Mais politiquement, non", considère Gero Von Randow, correspondant de l’hebdomadaire Die Zeit. "En Allemagne, les scandales sont réglés de façon beaucoup plus rapide qu’en France. Dès lors qu’il y a enrichissement privé, c’est toujours la démission. C’est arrivé par exemple lorsqu’un ministre a utilisé sa voiture de fonction à titre privé, durant ses vacances."
Que dire alors de Christian Blanc, qui s’est fait offrir par l’Etat 12.000 euros de cigares en dix mois ? "C’est assurément un cas de démission !", poursuit Gero Von Randow. "En cas de scandale, les ministres démissionnent assez tôt, pour éviter que l’opprobre ne s’étende à l’ensemble du gouvernement." Et de rappeler que Cem Özdemir (du parti Les Verts) a dû quitter le Bundestag, seulement pour avoir utilisé à titre personnel les "Miles" amassés lors de ses déplacements d’élu. En France, on est loin d’une telle rigueur.
Christian Blanc serait également en très mauvaise position s’il était britannique. "C’est bien simple, il serait au chômage. C’est absolument sûr !", insiste Charles Bremner, correspondant du Times. "Il y a eu au Royaume-Uni une série de scandales au sujet des frais parlementaires. Les élus concernés ont dû se retirer, même quand ils étaient mis en cause pour des sommes mineures."
"La vie politique de Christine Boutin serait terminée".
Le cumul de la retraite de parlementaire avec un salaire de ministre surprend les correspondants étrangers. "Au Canada, cela ne viendrait à l’idée de personne", selon Manon Globensky. Même point de vue en Allemagne.
"Si un scandale éclatait comme pour Christine Boutin, la pression serait tellement forte que cela se traduirait normalement par une démission", commente Gero Von Randow. "En revanche, pour le cumul des rémunérations des ministres, difficile de savoir ce qui se produirait, dans la mesure où c’est tout de même légal."
"Aux Etats-Unis, la vie politique de Christine Boutin serait terminée. Mais en France, l’opposition y va mollo, parce qu’elle sait bien qu’elle aussi, elle est exposée à des scandales", souligne Ted Stanger. Cette affaire est selon lui très révélatrice. "Le pacte social entre les élus et les électeurs n’est pas le même. Les puissants profitent du système, tout en laissant aux ’petits’ une part du magot : travail au noir, allocations chômage, RMI, financement des syndicats…"
"En France, il y a une tradition de privilèges", renchérit le Britannique Charles Bremner. "Le roi, les princes et les barons sont connus pour leurs excès. Chacun profite du train de vie de l’Etat : élus, préfets, directeurs de cabinets… Il n’y a qu’à compter le nombre de véhicules de fonction ! On retrouve le parfum d’une République bananière. Cela me fait aussi penser à la Nomenklatura dans l’ex-URSS. De tradition protestante, les britanniques font davantage le lien entre les dépenses publiques et l’impôt."
Charles Bremner estime cependant que le rapport des Français à la morale publique est en train de changer, avec la mise en examen de Jacques Chirac et la suppression des fonds spéciaux, en 2001, par Lionel Jospin.
"Mitterrand n’aurait jamais pu être nommé ministre".
Frédéric Mitterrand, lui, n’est pas soupçonné de profiter de sa fonction. Le ministre de la Culture a fait la une des journaux pour avoir raconté son expérience de touriste sexuel en Asie du Sud-Est, avec de jeunes garçons. "C’est bien simple, aux Etats-Unis, Frédéric Mitterrand n’aurait jamais pu être nommé ministre", estime Ted Stanger, "même Néron aurait évité de le prendre au gouvernement !"
Le Britannique Charles Bremner est à l’unisson : "Mitterrand n’aurait jamais pu être nommé ministre, c’est complètement impensable." Au Canada, où l’on évite de parler de la vie privée des élus, Manon Globensky rappelle tout de même qu’un ministre a été contraint de démissionner pour avoir oublié des dossiers confidentiels chez sa maîtresse…
La petite phrase raciste de Brice Hortefeux est moins grave, selon les correspondants étrangers. "Il y a au Royaume-Uni une moindre sensibilité au politiquement correct. Ce genre de propos aurait été extrêmement gênant, mais le ministre n’aurait sans doute pas été obligé de démissionner", considère Charles Bremner. Côté allemand, on estime que le ministre serait affaibli politiquement, mais pas condamné par la justice.
Et aux Etats-Unis ? Ted Stanger affirme que "les dérapages verbaux donnent lieu à une grosse campagne de presse, mais sont rarement une cause suffisante pour une démission. Cela se termine plutôt par des excuses publiques".
Jean Sarkozy ou l’esprit monarchique.
L’affaire de la désignation -avortée- de Jean Sarkozy à la tête de l’Epad ne vaut pas non plus un carton rouge. "Kennedy a nommé son propre frère à la Justice, ce qui montre que le favoritisme en famille existe aussi aux Etats-Unis", rappelle Ted Stanger, "mais ce qui m’a frappé dans le cas de Jean Sarkozy, c’est le ridicule de vouloir nommer un jeune étudiant."
L’affaire serait en tout cas symptomatique des mœurs politiques françaises, à en croire Charles Bremner : "L’histoire de l’Epad est très révélatrice de l’esprit monarchique de Nicolas Sarkozy et de la Ve République en général. Pistonner un membre de sa famille pour qu’il atteigne le sommet d’un établissement public, c’est totalement impensable au Royaume-Uni."
Karachi, nouveau Watergate ?
L’affaire la plus embarrassante concerne finalement le président de la République lui-même, avec l’attentat de Karachi : la justice explore la piste de rétrocommissions à des fins de financement politique. "Au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy serait mort !", s’avance Charles Bremner, "ce serait un énorme scandale qui resterait à la une de la presse pendant des semaines et des semaines.
Le président Nixon a démissionné pour avoir fait espionner ses adversaires démocrates. Ce n’est rien à côté d’une affaire qui a indirectement provoqué la mort."
Et dans ces pays, Nicolas Sarkozy ne serait pas protégé par l’immunité présidentielle. "Le Chancelier allemand n’est pas au dessus des lois. Il pourrait par exemple être convoqué comme témoin", relève Gero Von Randow.
"Si Barack Obama était mis en cause dans une affaire de financement occulte, ce serait extrêmement dangereux pour lui", souligne Ted Stanger. "Un procureur serait nommé, et si l’enquête établissait que les soupçons sont fondés, le président ferait face à une procédure d’impeachment."
Des scandales à répétition.
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