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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 17:14

19 juin 2010 - Le Télégramme

Le Finistère et le Morbihan ne sont pas épargnés par le mal-être au travail à La Poste, a affirmé, hier à Quimper, le syndicat SUD. Ce mal-être avait été mis en évidence le mois dernier par un rapport du syndicat professionnel des médecins de prévention de La Poste, remis à Jean-Paul Bailly, président du groupe.

«Les gens se mettent à pleurer au téléphone...»

«Les gens nous appellent et se mettent à pleurer au téléphone», précise Patrice Campion, membre du CHSCT, évoquant des «réorganisations permanentes» et un «dérapage des nouvelles méthodes de management». «Dans le Pays bigouden, la semaine dernière, une femme de ménage en arrêt de travail a appris qu'elle allait perdre son travail. Ce sont ses enfants qui l'ont su en répondant à un appel téléphonique. Et La Poste a annoncé à une guichetière qu'elle allait devoir faire le ménage», donne-t-il en exemple. «Le Samu a dû intervenir la semaine dernière dans la région de Concarneau pour un collègue qui a craqué sur son lieu de travail», avance le syndicat SUD. «Dans les bureaux de poste, nous sommes passés de 770 à 600 en trois ans. Douze postes de conseillers financiers sont supprimés sur 60. Il en reste encore cinq à supprimer effectivement, les gens ne savent pas qui va être concerné. Dans le Finistère et le Morbihan, il va y avoir 233 postes en moins sur 3.454 au courrier», précise le syndicat.

«Chasse aux arrêts de travail...»

«Avec les restructurations, des fonctions ne sont plus identifiées, on demande à des collègues d'accepter des rétrogradations, de devenir remplaçants. Les gens n'ont plus de perspectives de carrière, ils sont déboussolés et fragilisés. On connaît tous des gens en souffrance», prévient SUD. Le syndicat dénonce aussi une «chasse aux arrêts de travail» confiée à un cabinet privé «très mal vécue». SUD a demandé la tenue d'une réunion extraordinaire du CHSCT sur le mal-être. Un préavis de grève a aussi été déposé pour la fin du mois contre le projet de réorganisation de La Poste, à Briec.

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 17:09

19 juin 2010 à 08h32 - Le Télégramme


Une dizaine d'associations de protection de l'eau et de l'environnement dénoncent l'amendement déposé par le député costarmoricain Marc Le Fur (Le Télégramme d'hier) et adopté, mercredi, par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.


 

Si cet amendement est adopté en séance plénière par l'Assemblée, le 30 juin, le seuil d'autorisation administrative pour les porcheries serait relevé de 450 à 2.000 places. «Le 16 juin, l'Assemblée nationale a cédé une fois de plus devant l'offensive des organisations professionnelles du cochon. À la demande de députés bretons, emmenés par M. Le Fur (UMP)... L'État se priverait ainsi d'un moyen de contrôle de la production de lisier, et ouvrirait encore plus le robinet de la pollution. À l'heure où les marées vertes envahissent nos plages, où les algues bleues (cyanobactéries) prolifèrent dans nos rivières, cette "loi du lisier maximum" serait une trahison des engagements pris par le gouvernement pour lutter contre ces pollutions... Nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens à rejoindre les associations signataires, à s'opposer à cette décision en signant la pétition demandant son retrait».

Thierry Burlot ne comprend pas


De son côté, Thierry Burlot, conseiller régional PS, s'interroge. «Au moment où la Bretagne est une nouvelle fois touchée par l'arrivée massive d'algues vertes sur son littoral et où l'État propose aux collectivités territoriales et aux agriculteurs de construire un nouveau plan de reconquête de la qualité des eaux en Bretagne, comment comprendre une telle initiative qui s'apparente à une provocation ?». Thierry Burlot appelle les parlementaires bretons à s'opposer à cet amendement qui, selon lui, «n'aboutira malheureusement qu'à une radicalisation des positions, ce qui ne servira ni les agriculteurs, ni l'économie agricole, ni l'environnement, ni la Bretagne».


* Sauvegarde du Trégor,

Eau et Rivières de Bretagne,

Halte aux Marées Vertes,

De la Source à la Mer,

Sauvegarde du Penthièvre,

Bretagne Vivante,

AE2D,

Sous le Vent les Pieds sur Terre,

Nature et Patrimoine Centre Bretagne,

CANE 22,

Cyberacteurs.


Pétition sur le site www.cyberacteurs.org

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 13:42
 
Par Ernest Mandel le Mercredi, 21 Juillet 2004 PDF Imprimer Envoyer

sans-bottes2.jpg


Notr du blog: En ce 18 juin, nous assistons à une orgie de célébration du grand homme qui a bien voulu nous "sauver" depuis Londres. Il ne sera pas question de ses idées réactionnaires, comme de ses contacts avec le descendant de Louis16 pour une éventuelle susccession... exactement comme Franco.  De ses graves magouilles usant de "services" et de "barbouzes", ici (avec la fin tragique du SAC de Pasqua lors de la tuerie d'Oriol) ou ou à l'étranger, décapitant des générations de démocrates en  Afrique, avec comme résultat la misère et encore la misère pour ce continent.  De son ingratitude envers ceux qui l'ont suivi: les harkis  toujours pas intégrés. De son état fort issu du coup d'état de 1958 et de sa constitution réactionnaire ("Le coup d'état permanent" selon Fanch Mitt'). Nous avons trouvé ceci sur le site de la LCR belge, et nous le passons en hommage aux "minoritaires".  Ils refusaient de mourir "pour la France", en réalité pour rétablir la bourgeoisie française dans ses revenus et ses colonies, et ont combattu consciemment pour l'émancipation de la classe ouvrière, contre leur propre bourgeoisie, pour l'internationalisme prolétarien... comme Ned Calvez ou Yves Bodenes:


http://andre-calves.org/ link

 

sur le travail en direction des soldats allemands link

 

Yves Bodenes link


 

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Le texte - inédit en français - que nous publions ici est une retranscription d'un exposé donné par notre camarade Ernest Mandel (décédé voici déjà 15 ans ) lors d'une école de formation sur l'histoire de la Quatrième internationale organisée par le Groupe Marxiste International à Londres en 1976. L'attitude politique et pratique des marxistes révolutionnaire vis-à-vis des guerres a toujours été étroitement liée à l'analyse de la nature de ces dernières. Cet exposé d'Ernest Mandel était ainsi destiné à répondre aux positions de certains courants (Lutte Ouvrière en France) pour qui la Deuxième Guerre Mondiale, à l'image de la Première selon eux, n'était qu'un conflit de nature strictement inter-impérialiste dans lequel les révolutionnaires n'avaient pas à soutenir les mouvements de résistance contre l'occupant nazi. Pour Mandel, au contraire, ce conflit a dialectiquement articulé cinq guerres de nature différente, à la fois entrelacées et autonomes les unes par rapport aux autres, ce qui déterminait des attitudes distinctes, dont le soutien et la participation à la résistance.

 

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Je vais aborder dans cet exposé la question de la Résistance en Europe entre 1940 et 1944. Depuis la fondation de l'Internationale Communiste  (Komintern) en 1919 , dans les pays impérialistes, les militants communistes ont été instruits dans le principe du rejet de "la défense nationale" ou de la "défense de la patrie". Cette position a signifié un refus total de s'impliquer dans n'importe quelle guerre inter-impérialiste. Le mouvement trotskyste a été instruit dans le même esprit. C'était d'autant plus nécessaire que, avec le tournant droitier du Komintern et le pacte Laval-Staline de 1935, les staliniens des pays de l'Europe de l'Ouest, et dans quelques pays coloniaux, se sont transformés en avocats du chauvinisme pro-impérialiste au nom de la "lutte anti-fasciste".


En Inde, par exemple, ce tournant a mené les staliniens à la trahison désastreuse du soulèvement national de 1942. Quand le soulèvement a éclaté, les colonialistes britanniques ont libéré les chefs du Parti Communiste Indien afin de les transformer en agitateurs contre la révolte et en propagandistes de la guerre impérialiste. Cette cruelle trahison a détourné les masses du socialisme qui se sont alors tournées vers le parti nationaliste bourgeois du Congrès dont l'influence n'a cessé de croître au cours des années suivantes.


Dans les pays impérialistes, notre mouvement a été fortement inoculé contre le nationalisme, contre l'idée de soutenir les efforts de guerre impérialistes sous quelque forme que ce soit. Ce fut un bon enseignement, et je ne proposerai nullement de remettre en question cette tradition. Mais cette dernière a laissé hors de considération certains éléments de la position léniniste, beaucoup plus complexe qu'on ne le croit, sur la Première Guerre Mondiale. Il n'est tout bonnement pas vrai que la position de Lénine puisse être réduite à la formule: "C'est une guerre impérialiste réactionnaire. Nous n'avons rien à faire avec elle". La position de Lénine était beaucoup plus sophistiquée. Il a ainsi déclaré qu':"Il y a au moins deux guerres, et nous voulons représenter une troisième". Cette "troisième guerre" étant la guerre civile révolutionnaire contre la bougeoisie, qui s'est effectivement déroulée en Russie.


Au sein du courant internationaliste qui n'a pas succombé au "social-patriotisme de la IIe Internationale", Lénine a mené une lutte déterminée contre une certaine forme de sectarisme qui ne voyait pas la distinction entre les deux guerres. Il a notamment précisé: “Il y a une guerre inter-impérialiste. Avec cette guerre nous n'avons rien à faire. Mais il y a également des guerres de libération nationale menées par des nationalités opprimées. Le soulèvement irlandais est à cent pour cent justifié. Même si l'impérialisme allemand a essayé d'en profiter, même si les chefs du mouvement national ont maille à partie avec les Allemands, ceci ne change en rien la nature juste de la guerre irlandaise d'indépendance contre l'impérialisme britannique. C'est la même chose avec la lutte de libération nationale dans les colonies et les semi-colonies, les mouvements nationaux indien, turc, persan”.

 

Et d'ajouter: “C'est également valable pour les nationalités opprimées en Russie et en Austro-Hongrie. Le mouvement national polonais est un mouvement juste, le mouvement national tchèque est un mouvement juste. Un mouvement de libération mené par n'importe quelle nationalité opprimée contre l'oppresseur impérialiste est un mouvement de nature juste. Et le fait que les directions de ces mouvements pourraient les trahir en les associant politiquement et administrativement à l'impérialisme est une raison de dénoncer ses chefs, mais pas de condamner ces mouvements en tant que tels”.


Si nous regardons le problème posé par la Deuxième Guerre Mondiale d'une manière plus dialectique, à partir d'un point de vue léniniste plus correct, nous retrouvons une situation extrêmement complexe. Je dirais, au risque de le souligner un peu trop fortement, que la Deuxième Guerre Mondiale était en réalité une combinaison de cinq guerres différentes. Cela peut sembler une analyse absurde à première vue, mais je pense qu'un examen plus approfondi le confirmera.


Cinq guerres


Tout d'abord, il y avait bien entendu une guerre inter-impérialiste, une guerre entre les impérialismes nazi, italien, et japonais d'une part, et les impérialismes Anglo-Américain-Français d'une part. Cette guerre était de nature réactionnaire, une guerre entre différents groupes de puissances impérialistes. Nous n'avons rien eu à faire avec cette guerre, nous étions totalement contre elle.


En second lieu, il y avait une guerre juste de défense nationale menée par le peuple Chinois, un pays semi-colonial opprimé, à l'encontre de l'impérialisme japonais. Malgré l'alliance de Chiang Kai-Shek avec l'impérialisme américain, rien ne pouvait justifier que les révolutionnaires modifient leur jugement sur la nature de la guerre chinoise. C'était une guerre de libération nationale contre une armée de pillards, les impérialistes japonais, qui ont voulu asservir les chinois. Trotsky était absolument clair et sans ambiguïtés sur cette quesiton. Cette guerre d'indépendance a commencé avant la Deuxième Guerre Mondiale, en 1937, et, d'une certaine manière, elle avait déjà commencé en 1931 avec l'occupation de la Mandchourie par les Japonais. Elle s'est ensuite entrelacée avec la Deuxième Guerre Mondiale, tout en restant un élément séparé et autonome de cette dernière.


Troisièmement, il y avait une guerre juste de défense nationale de l'Union Soviétique, un Etat ouvrier, même si bureaucratiquement dégénéré, contre une puissance impérialiste. Le fait que la direction soviétique s'est alliée, non seulement militairement - ce qui était absolument justifié - mais également politiquement avec les impérialismes occidentaux, n'a nullement modifié la nature juste de cette guerre. La guerre des ouvriers, des paysans, des peuples et de l'Etat soviétiques pour défendre l'URSS contre l'impérialisme allemand était une guerre juste, de n'importe quel point de vue marxiste qu'on l'analyse. Dans cette guerre nous étions à cent pour cent pour la victoire du camp soviétique, sans aucune réserve. Nous étions pour la victoire totale des soviétiques contre les criminels nazis.


Quatrièmement, il y avait une guerre juste de libération nationale des peuples coloniaux opprimés de l'Afrique et de l'Asie (en Amérique latine il n'y avait nulle part de tels mouvements), initiée par les masses contre l'impérialisme britannique et français, mais aussi contre l'impérialisme japonais - et parfois en même temps ou successivement contre ces impérialismes, comme ce fut le cas en Indochine (Vietnam). Il s'agissait là encore de guerres de libération nationale absolument justifiées et ce indépendamment du caractère particulier de la puissance impérialiste en question. Nous étions, avec justesse, en faveur de la victoire du soulèvement Indien contre l'impérialisme britannique, ainsi qu'avec le début d'un tel soulèvement à Ceylan (Sri Lanka), nous étions en faveur de la victoire des guérilleros birmans, indochinois, et indonésiens contre l'impérialisme japonais, français, et hollandais qui ont successivement occupé et opprimé ces peuples. Aux Philippines la situation était encore plus complexe.


Je ne veux pas entrer dans tous les détails, mais le point de départ est que toutes ces guerres de libération nationale étaient des guerres justes, indépendamment de la nature de leur direction politique. Il n'est pas nécessaire de placer sa confiance politique ou de donner un appui politique aux chefs d'une lutte particulière de libération nationale avant d'évaluer la justesse de cette lutte. Quand une grève est menée par des bureaucrates syndicaux envers lesquels vous n'avez aucune confiance, cela ne vous empêche nullement de soutenir la grève proprement dite.


J'en arrive à présent à la cinquième guerre, qui est la plus complexe. Je ne dirais pas qu'elle existait dans la totalité de l'Europe occupée par l'impérialisme nazi, mais elle fut particulièrement prononcée dans deux pays, la Yougoslavie et la Grèce, présente en grande partie en Pologne, et naissante en France et en Italie. C'était une guerre de libération menée par les ouvriers, les paysans, et la petite-bougeoisie urbaine opprimés contre les impérialistes nazis et leurs faire-valoir locaux. Nier la nature autonome de cette guerre reviendrait en réalité à dire que les ouvriers et les paysans d'Europe de l'ouest n'avaient aucun droit de lutter contre ceux qui les asservissaient à ce moment, ce qui est une position inacceptable.


Il est vrai que si la direction de cette résistance de masse demeurait entre les mains des nationalistes bourgeois, des staliniens ou des sociaux-démocrates, elle pouvait être par la suite trahie au profit des impérialismes occidentaux. Mais c'était justement le devoir des révolutionnaires d'empêcher que cette trahison se produire en essayant de disputer la direction de la conduite du mouvement. Empêcher une telle trahison en s'abstenant de participer à la résistance était illusoire.


Une variante de la révolution permanente


Quelles sont les bases matérielles qui expliquent en dernière instance la nature de cette cinquième guerre ? C'étaient avant tout les conditions inhumaines et l'exploitation féroce des travailleurs qui ont existé dans les pays occupés. Qui peut en douter ? Il est absurde d'expliquer que la seule véritable raison de la résistance était donnée par un certain cadre idéologique - tel que le chauvinisme des Français ou l'orientation des partis communistes. Une telle explication est un non-sens. Les gens n'ont pas combattu parce qu'ils étaient des patriotes chauvins. Les gens combattaient parce qu'ils avaient faim, parce qu'ils étaient sur-exploités, parce qu'il y avait des déportations massives de travailleurs forcés en Allemagne, parce qu'il y avait des exécutions de masse, parce qu'il y avait des camps de concentration, parce qu'il n'y avait aucun droit de grève, parce que les syndicats ont été interdits, parce que les communistes, les socialistes et les syndicalistes étaient mis en prison.


C'est pour cela que les travailleurs entraient en résistance, et non parce qu'ils étaient des "patriotes chauvins". Certains étaient souvent des chauvins également, mais ce n'était pas la raison principale de leur révolte. La raison principale était basé sur leurs conditions de vie matérielles inhumaines, leur oppression sociale, politique, et nationale, qui était si intolérable qu'elle a poussé des millions de personnes sur la voie de la lutte. Et, à partir de ce constat, il faut répondre à la question: était-ce une lutte juste, ou était-il erroné de se dresser contre cette exploitation et cette oppression ? Qui peut sérieusement argumenter que la classe ouvrière occidentale ou de l'Europe de l'Est aurait dû s'abstenir et rester passive face aux horreurs de l'oppression nazie ? Cette position est indéfendable.


Ainsi la seule position correcte était de comprendre qu'il y avait une cinquième guerre qui était également un élément autonome et entrelacé dans la guerre impérialiste qui a fait rage entre 1939 et 1945. La position marxiste-révolutionnaire correcte (je dis ceci avec une certaine tendance à l'auto-critique, parce qu'elle n'était défendue au début que par les trotskystes belges contre ce que j'appellerais l'aile droite et l'aile ultra-gauche du mouvement européen trotskyste à ce moment-là) peut se résumer comme suit: pour le soutien absolu de tous les combats et soulèvements de masse, armés ou non, contre l'impérialisme nazi en Europe occupée, afin de lutter pour les transformer en révolution socialiste victorieuse en essayant d'écarter de leur direction ceux qui liaient étroitement ces luttes avec les impérialismes occidentaux dans le but de sauvegarder le capitalisme en crise à la fin de la guerre - ce qui s'est malheureusement finalement produit.


Nous devons comprendre que ce qui a commencé en Europe en 1941 était véritablement une nouvelle variante du processus de la révolution permanente, un processus dynamique qui pouvait transformer le mouvement de la résistance en révolution socialiste. Je dis, "pouvait", mais dans au moins un exemple, c'est exactement ce qui s'est réellement produit: en Yougoslavie. Dans ce pays, un processus de révolution socialiste authentique a eu lieu et ce au-delà de toutes nos critiques sur la manière bureaucratique avec laquelle il a été mené à bien, les crimes qui ont été commis en son nom, ou les déviations politiques et idéologiques qui ont accompagné ce processus.


L'expérience yougoslave


Nous n'avons aucune intention d'être des apologistes de Tito, mais nous devons comprendre ce qui s'est passé. Ce fut un processus étonnant. Au début du soulèvement de 1941, le Parti communiste yougoslave n'avait que 5.000 membres actifs. Pourtant, en 1945, ce parti était à la tête d'une puissante armée d'un demi-million d'ouvriers et de paysans. Ce n'était pas là un petit exploit. Ils ont vu les possibilités et les occasions données par le processus révolutionnaire et ils se sont comportés comme des révolutionnaires - des révolutionnaires bureaucratiques-centristes d'origine stalinienne, si vous préférez, mais on ne peut nullement les appeller des contre-révolutionnaires.

 

Tout en chassant l'occupant nazi et ses complices, ils ont finalement détruit le capitalisme. Ce n'était pas l'armée soviétique, ni Staline qui a détruit le capitalisme en Yougoslavie, ce fut le Parti communiste yougoslave qui a mené cette lutte, ce qui explique fondamentalement la rupture consécutive et la lutte entre ce parti et le stalinisme soviétique.


Toutes les preuves ont été publiées - toutes les lettres envoyées par le Parti communiste de l'Union Soviétique aux Yougoslaves, et qui disaient en substance: "N'attaquez pas la propriété privée. Ne poussez pas les Américains à l'hostilité envers l'Union Soviétique en attaquant la propriété privée". Tito et les chefs du Parti communiste yougoslave ne se sont guère souciés de ces directives de Staline. Ils ont dirigé un authentique processus de révolution permanente dans le sens historique du mot, transformé un soulèvement de masse contre l'impérialisme nazi - un soulèvement qui a commencé sur une base d'inter-classiste, mais sous une conduite prolétarienne-bureaucratique - en révolution socialiste véritable. À la fin de 1945, la Yougoslavie est devenue un Etat ouvrier. Il y avait eu un soulèvement de masse gigantesque en 1944-45, les ouvriers ont occupé les usines, la terre a été occupée collectivement par les paysans - et plus tard par l'Etat, d'une façon exagérée et hyper-centralisée. La propriété privée des moyens de production a été en grande partie détruite.


Personne ne peut réellement nier que le Parti communiste yougoslave a détruit le capitalisme, même si ce fut par ses propres méthodes bureaucratiques, en réprimant la démocratie ouvrière, en exécutant même certains révololutionnaires accusés d'êtres "trotskystes" - ce qui n'était généralement pas le cas puisqu'il n'y avait aucune organisation trotskyste en Yougoslavie à ce moment là. Cette destruction du capitalisme n'a pas été le fait d'une simple direction bureaucratique aidée par une armée étrangère, comme ce fut le cas en Europe de l'Est, mais par une véritable révolution populaire, une énorme mobilisation des masses, une des plus importantes de l'histoire de l'Europe. Il faut étudier l'histoire de ce qui s'est produit en Yougoslavie. La seule comparaison que vous pouvez faire avec ce processus est ce qui s'est passé au Vietnam.


Entre opportunisme…


Ainsi, je pense que les révolutionnaires dans les autres pays occupés devaient fondamentalement essayer de faire ce que les communistes yougoslaves ont fait en Yougoslavie - naturellement avec de meilleures méthodes et de meilleurs résultats, en appliquant une authentique démocratie ouvrière directement exercée par les Conseils d'ouvriers, et non par une infime fraction bureaucratisée d'entre eux.


Il ne s'agit pas du tout ici de prétendre que si la révolution a échoué en Europe en 1945, la faute en retombe sur les révolutionnaires parce qu'ils n'auraient pas appliqué la ligne correcte dans le mouvement de résistance. Ce serait ridicule. Car, même avec la meilleure des lignes possible, le rapport des forces était tel que nous n'aurions pas réussi. Le rapport des forces entre les partis communistes et nous, le prestige des partis communistes, les liens entre ces derniers et l'Union Soviétique, le bas niveau de la conscience de classe ouvrière en raison d'une longue période des défaites, tout cela a rendu impossible pour le mouvement trotskyste de disputer réellement la direction du mouvement de masse aux staliniens. Les erreurs qui ont été commises, que ce soit par des dérives de droite et d'ultra-gauche, ont eu réellement peu d'effet sur l'Histoire. Elles sont simplement des leçons dont nous devons tirer une conclusion politique afin de ne pas répéter à l'avenir de telles erreurs. Nous ne pouvons pas dire que nous n'avons pas influencé l'histoire en raison de ces erreurs.


Ces leçons sont d'un double caractère. La majorité des camarades d'une des deux organisations trotskyste en France, le POI (Parti ouvrier internationaliste, qui était la section officielle de la IVe Internationale), a commis des erreurs droitières en 1940-41, cela ne fait aucun doute. Ils ont commencé à partir d'une ligne essentiellement correcte, celle que j'ai décrite précédemment, mais ils l'ont appliquée en allant trop loin. Dans l'exécution de cette ligne, ils ont conclu des alliances provisoires avec ce qu'ils ont appelé des secteurs de "la bougeoisie nationale".


Il faut préciser qu'une telle déviation reposait sur une phrase de Trotsky à l'appui de leur position. Il faut s'en souvenir avant de conclure trop hâtivement à un jugement sur ces questions. Cette phrase avait été rédigée au début d'un des derniers articles de Trotsky: “La France est transformée en nation opprimée”. Dans une nation opprimée il y n'a aucune raison de principe pour rejeter des accords provisoires et tactiques limités avec "la bougeoisie nationale" contre l'impérialisme. Mais il y surtout des conditions: il ne faut pas former un bloc ou une alliance politique avec la bougeoisie. Seuls les accords purement tactiques avec la bougeoisie nationale sont acceptables. Nous devrions, par exemple, avoir fait un tel accord lors du soulèvement de 1942 en Inde. C'est une question de tactique, pas de principe.


Ce qui était erroné dans la position adoptée par la direction du POI était de faire une extrapolation durable à partir d'un question provisoire dûe à une situation conjoncturelle. Si la France était devenue de manière permanente un pays semi-colonial dépendant, cela aurait été une autre histoire. Mais l'occupation nazie était une situation provisoire, un épisode dans la guerre impérialiste. La France, même militairement occupée, était restée une puissance impérialiste, avec des structures impérialistes, qui ont notamment été sauvegardées par De Gaulle afin d'exploiter les peuples coloniaux et maintenir intact son empire en Afrique. Modifier l'attitude envers la bougeoisie simplement à la lumière de ce qui s'est produit pendant quelques années sur le territoire français était une attitude erronée, elle fut le germe des principales erreurs politques.


Dans la pratique, cela n'a néanmoins pas mené à tout et n'importe quoi. Ceux qui disent que les trotskyistes français avaient "trahi" en faisant alliance avec la bougeoisie en 1940-41 ne comprennent pas la différence entre le début d'une erreur théorique et une intervention déloyale réelle dans la lutte de classe. Il n'y a jamais eu n'importe quel type d'accord avec la bougeoisie gaulliste. A chaque fois que des grèves ont eu lieu, les trotskystes français ont été à cent pour cent du côté des ouvriers. S’il s'agissait d'une grève contre les capitalistes français, les capitalistes allemands, ou une combinaison des deux, ils étaient systématiquement du côté des ouvriers. On ne peut confondre une erreur politique concrète et une erreur théorique réelle - qui, par la suite aurait peut-être pu avoir des conséquences graves, mais cela ne s'est pas produit. Qu'il s'agisse d'une erreur théorique importante, je ne le nie naturellement pas. Mais je pense que les camarades de la minorité du POI qui ont lutté contre cette erreur ont fait un bon travail, ce qui a permis, en 1942, de la surmonter en grande partie.


… et ultra-gauchisme


L'erreur sectaire inverse, cependant, était à mon avis beaucoup plus grave. Il s'agit ici de l'aile ultra-gauche du mouvement trotskyste qui a refusé de voir le moindre atome progressiste dans le mouvement de la résistance et qui a refusé de faire la moindre distinction entre la résistance de masse, la lutte armée de masse, et les manoeuvres et les plans du nationalisme bourgeois, des leaders démocratiques ou staliniens des masses. Cette erreur était beaucoup plus grave parce qu'elle a mené à l'abstention vis-à-vis de luttes importantes dans la vie des masses.


Ces camarades (comme le groupe de Lutte Ouvrière en France), qui persistent même encore aujourd'hui en confondant les mouvements de masse dans les pays occupés par le nazisme avec l'impérialisme, disaient entre autres que la guerre en Yougoslavie était une guerre impérialiste parce qu'elle a été conduite par des nationalistes, bouleversant ainsi complètement la méthode marxiste. Au lieu de définir la nature de classe d'un mouvement de masse par ses racines matérielles, sa composition sociale et la signification de ses objectifs, ils le font uniquement en se basant sur son idéologie.

 

C'est un pas en arrière inacceptable vers l'idéalisme historique. Quand des ouvriers se lèvent contre l'exploitation et l'oppression avec des slogans nationalistes, il faut reconnaître le caractère et la nature justifiée de leur lutte tout en luttant pour changer ces slogans. Pour les sectaires, au contraire, la lutte est forcément mauvaise puisque les slogans sont mauvais. Or, elle ne devient pas bourgeoise parce que les slogans sont bourgeois, c'est là une approche non matérialiste.


Trotsky avait prévenu avec précision le mouvement trotskyiste contre de telles erreurs dans son dernier document programmatique, "Le Manifeste d'alarme" de 1940. Il a souligné qu'il fallait faire attention à ne pas juger et confondre les travailleurs avec la bougeoisie lorsqu'ils parlent avec le vocabulaire de la "défense nationale". Il était nécessaire de distinguer ce qu'ils disaient de ce qu'ils ont signifié afin de juger la nature historique objective de leur action plutôt que les mots qu'ils ont employés. Et le fait que les sections sectaires du mouvement trotskyste n'ont pas compris cela, et qu’elles ont pris une position d'abstentionnisme face à un mouvement impliquant des centaines de milliers, voire des millions de personnes, était très dangereux pour l'avenir de la Quatrième internationale.


S'abstenir au nom de tels désaccords, pour des raisons idéologiques, aurait été absolument suicidaire pour un mouvement révolutionnaire vivant. Nous n'avons eu aucune section en Yougoslavie. Et si nous en avions eu une, il aurait été heureux qu'elle ne fusse pas sectaire. Autrement nous ne pourrions pas nous adresser aux communistes et aux ouvriers yougoslaves avec la légitimité que nous avons aujourd'hui. Notre première intervention en Yougoslavie a seulement eu lieu en 1948 et elle fut bonne, à tel point que nous pouvons maintenant parler avec une bannière sans tache et une autorité morale considérable en Yougoslavie.

 

Mais si la ligne de Lutte Ouvrière avait été appliquée dans la pratique entre 1941 et 1944 en Yougoslavie, et si les trotskystes yougoslaves avaient été neutres pendant la guerre civile, nous ne serions pas aujourd'hui très fiers et nous ne serions certainement pas en position forte pour défendre le programme de la Quatrième internationale. Car des communistes yougoslaves, qui plus tard sont devenus trotskystes, étaient des héros de la guerre civile, ce qui leur donne une grande autorité morale.


Traduction de l'anglais et intertitres : La Gauche.


(*) Ernest Mandel (Francfort, 1923- Bruxelles, 1995). Militant de la IVe Internationale et de sa section belge dès l’âge de 16 ans, Ernest Mandel fut l’un de ses principaux dirigeants. Journaliste au Peuple et à la Wallonie, puis fondateur de La Gauche, Mandel fut également un économiste internationalement reconnu et un penseur marxiste novateur. Auteur prolifique (ses ouvrages ont été tirés à plus de 3 millions d’exemplaires), il resta jusqu’à la fin de sa vie un révolutionnaire infatiguable.

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 11:25

Avec un rapport d’activité approuvé par 86, 6 % des voix et une élection avec 95,3 %, François Chérèque a fait mieux que le secrétaire général de la CGT lors du congrès de la CFDT qui s’est clos vendredi dernier.

 

Malgré une fermeté apparente sur le droit de partir à 60 ans bruyamment soutenu par les congressistes, la direction confédérale a fait passer l’idée de l’acceptation d’une augmentation du nombre d’années de cotisation sous conditions de concessions du gouvernement sur la pénibilité et les carrières longues.

 

Double langage qui ne fait pas l’unanimité dans la direction, mais qui devrait permettre à la CFDT de ne pas connaître un affaiblissement comparable à celui de 2003 qui avait vu des dizaines de milliers de militants partir après le lâchage de la mobilisation.

 

Porte entrouverte pour le gouvernement qui pourrait cependant ne pas la pousser, fort de l’insuffisance de la mobilisation. Malgré tout, les congressistes ont imposé un durcissement des positionnements sur les effectifs de la fonction publique et l’ouverture des droits des précaires.

 

Là aussi la sauvegarde des effectifs et de l’audience de la centrale a pesé dans le sens d’une radicalisation du discours. Dans tous les cas, la mobilisation reste à construire.

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 11:20

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Le 35e congrès du PCF qui s’ouvre vendredi est un « congrès d’étape » avant celui de juin 2011. Le PCF devra discuter de ses alliances tant avec le PS qu’avec ses alliés du Front de gauche, du fonctionnement du parti et de l’élection d’un nouveau secrétaire national.

Le PC qui compte environ 80 000 adhérents dont 7 000 élus avait réussi, grâce à la création du Front de gauche, à enrayer son déclin électoral lors des Européennes et des Régionales, sans pour autant créer une quelconque dynamique.

 

Mais cette façade unitaire lui a coûté très cher puisqu’il a perdu la moitié de ses conseillers régionaux. Cette perte a suscité un véritable tollé contre le Front de gauche dans la plupart des « sensibilités » existantes. Cela d’autant plus que c’est Jean-Luc Mélenchon qui est apparu comme le leader médiatique de ce Front, malgré ses 2 000 adhérents du PG, et que Christian Piquet et ses 200 militants de la Gauche unitaire ont quand même sept élus...


Pour des raisons totalement opposées, la droite du parti regroupée derrière Robert Hue et Daniel Cirera ont lancé un appel de 200 militants critiquant ce Front qui remet en cause le parti sans s’allier à toute la gauche, et les « orthodoxes » dirigés par le député André Gérin ont aligné 700 signatures dont celles de trois députés et d’une quinzaine de membres du CN sur un texte en défense d’un « parti piétiné et humilié ».


C’est dans ce cadre quelque peu houleux que les « Communistes unitaires » emmenés par quelques députés dont Patrick Braouezec et 200 militants ont annoncé qu’ils quittaient définitivement le PCF. Parmi eux, beaucoup d’élus et quelques militants de Seine-Saint-Denis et des Bouches-du-Rhône. Ils reprochent au parti d’avoir une politique sectaire d’autoconservation de l’appareil et une conception étriquée d’un Front de gauche réduit à un cartel. Sensibles au mouvement de masse, ils ne se prononcent pas sur les problèmes stratégiques qui fâchent et centrent leur critique sur la forme de parti qu’ils jugent complètement dépassée. Leur ambition est de développer la Fase…


Dans ce débat où personne, vu les traditions et l’éducation, ne remet en cause la perspective d’aller au pouvoir par une majorité électorale dans les institutions, Pierre Laurent propose une réponse claire sur le fond mais emberlificotée dans son expression : refus de « figer la division de la gauche et de structurer un parti de l’autre gauche », construction d’un Front de gauche élargi en un « nouveau Front populaire » qui pousserait encore plus loin à gauche les efforts de Martine Aubry pour aller vers « une nouvelle majorité politique de changement ».


Cela dit, l’avenir du Front de gauche n’est pas garanti et pas pour des raisons de fond.


En effet, Mélenchon tient absolument à être candidat, ce que le PCF refuse pour le moment, et il se bat pour une transformation du Front de gauche en un Die Linke avec adhésions individuelles. Le futur secrétaire général, Pierre Laurent, a refusé les adhésions individuelles sauf à une association bidon, les « Partisans du Front de gauche », et la création d’un nouveau parti, et il propose pour la présidentielle « un candidat PCF ou un candidat de rassemblement avec le Front de gauche » ou – nouveauté ô combien significative – « la participation au processus des primaires lancé par le PS ».


Pierre Laurent gagnera le congrès car sa politique donne du grain à moudre à tout le monde sans offrir une stratégie alternative qu’aucun courant ne réclame. Les problèmes internes au Front de gauche ne nous concernent pas mais, en revanche, nous devons être partie prenante, voire organisateurs de tous les débats programmatiques et stratégiques esquivés à ce congrès et, au-delà de nos divergences, aider à construire partout des front unitaires d’action contre la droite, notre ennemi commun.


Alain Krivine

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 11:12

humour noir mamie
jeudi 17 juin 2010 (14h18)


De Bigoudène


Vous avez lu (ou entendu, même sur TF1...) que le gouvernement va franchir un pas de plus dans son dessein d’étrangler les moins favorisés d’entre vous ; (TF1 ne le dit pas tout à fait comme ça mais il est toujours possible de se renseigner auprès de son voisin qui, lui, écoute France Culture)


Les bla-blas sur l’allongement inéluctable de la durée de vie, basés sur des chiffres datant de plusieurs années et qui ne tiennent pas compte de la réalité de la vie des personnes actuellement en retraite ou y parvenant ne trouvent pas de contradicteurs : les élus de la pseudo opposition ignorent, tout comme ceux de la majorité, les conditions subies par les enfants nés avant la guerre dans les familles à moyens limités. La faim subie pendant la croissance ne garantit pas de finir centenaire !


Les mêmes et leurs rejetons ont eu droit à toutes les saloperies vendues dans les grandes surfaces à partir des années 60 et aux produits miraculeux de l’agriculture intensive. Et voilà qu’ils ne peuvent même pas espérer devenir nonagénaires !


L’heureuse génération dite du "baby-boom" a bénéficié des conditions de travail de la période des "trente glorieuses" : mise en place des 3/8, même pour produire des biscuits et autres inutilités ; Vlan, 7 à 8 ans d’années de vie en moins ! ça réduit l’espérance à 80 ans !
Il ya eu des particulièrement gâtés : ceux travaillant au milieu de l’amiante ou autres produits reconnus maintenant hautement pathogènes (il y en aura d’autres...)


Bingo, on descend à 70 de moyenne dans ces catégories.
Parallèlement, vous avez ceux ayant pratiqué des métiers à grande production de stress, exemple le contremaître d’usine, entre le marteau et l’enclume qui se fait engueuler et par ses anciens copains de "classe ouvrière" et par sa hiérarchie. Vous avez aussi les masos qui ont choisi l’enseignement, l’éducation spécialisée ou les soins en psychiatrie etc. à forte proportion de maladies cardio-vasculaires et de suicides. La moyenne de leur durée de vie chute notablement.


Si on enveloppe tout ça dans les conditions générales de durée du transport, du bruit dans certains quartiers et leurs conséquences, on va finir par mourir avant d’avoir commencé à demander son bilan retraite !


S’il n’y avait que cet argument-là à opposer aux copains de Sarkozy, cela suffirait à mettre à bas leur projet. Mais il y aussi tous les arguments économiques.


Voir la bonne presse... Là je n’ai pas trop le courage de développer... je veux profiter de ma retraite une petite heure de plus !



De : Bigoudene
jeudi 17 juin 2010

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 11:04
Jean-François AUTIER, Michel PEYRET

En mai 2003, Bernard Friot (1) rappelait, à propos du débat sur les retraites, qu’avec une croissance moyenne de 1,6 % l’an, le PIB doublait en valeur constante en 40 ans. Il publiait le tableau suivant dans l’indifférence médiatique, syndicale et politique :

JPEG - 50.8 ko

 

 

 

Alors que les gouvernements successifs réduisaient les dépenses utiles (santé, éducation, services publics), ce tableau montrait que la seule question à se poser était : que faire de l’excédent de richesse produit ?


C’est pour ne pas avoir à répondre à cette question que nos « élites » « ignorent » le doublement du PIB en 40 ans, qu’en 2003 elles ont trouvé un « accord » pour reculer l’âge de la retraite, conformément à l’accord européen signé en mars 2002 à Barcelone par Chirac et Jospin.


C’est la mise en œuvre de cet accord de Barcelone qui se poursuit aujourd’hui, avec des ministres de gauche dans un gouvernement de droite, montrant bien que le clivage gauche/droite n’est qu’un leurre destiné à faire oublier le clivage fondamental de la société française : capital/travail.


Pour faire oublier la signature de Barcelone, nos « élites » peuvent occuper les médias et nous expliquer — avec toute l’autorité que leur confère leur incapacité à prévenir la crise — qu’avec la crise, le PIB ne doublera pas d’ici 2040. Mais, même si le PIB n’augmentait que de la moitié, il resterait quand même 1.650 milliards, soit une augmentation ne justifiant aucunement la réduction des dépenses utiles tous azimuts !


Autre rideau de fumée : pour sauver la planète, il faudrait en finir avec la croissance. Oui, oui, en effet, il faut en finir avec la croissance capitaliste, cette croissance des gaspillages en tous genres pour accroître le profit, et d’abord en finir avec les gaspillages humains : 10.000 par an, c’est le nombre de décès prématurés que l’on pourrait éviter, si les ouvriers et employés avaient en France la mortalité des cadres supérieurs et des professions libérales (2).


Mais au lieu de s’attaquer aux inégalités, nos « élites » les aggravent sans autre justification que satisfaire l’appétit du capital.


S’affranchir des « élites »


C’est parce qu’ils font ce constat que 72 % des Françaises et des Français jugent négativement le capitalisme, qu’ils refusent massivement de participer aux simulacres démocratiques électoraux.

Le peuple de France vit douloureusement une société qui sacrifie tout — y compris sa jeunesse — pour le profit immédiat de quelques-uns. Et il la rejette.


Ce rejet massif indique que les temps changent et que demain peut être différent d’aujourd’hui, que le capitalisme et l’enfoncement inexorable du plus grand nombre dans la misère ne sont pas l’horizon indépassable. Il indique qu’une autre société est en gestation.


Nous sommes entrés dans une phase de transition où tous les peuples du monde vivent la nécessité vitale d’en finir avec le capitalisme. En fonction de son niveau de développement économique, de son histoire et de ses traditions, chaque peuple construit ou cherche à construire de nouveaux rapports sociaux.


En France, ce qu’il reste des gratuités, des couvertures sociales et des services publics montre ce que pourrait être une société de la mise en commun, débarrassée de la rente capitaliste. Les partis politiques, les syndicats sont nés avec le capitalisme ; ils ont grandi avec lui et, comme lui, ils sont arrivés au bout de ce qu’ils pouvaient apporter à la société. Le peuple de France ne peut s’écrire un avenir progressiste qu’en rupture avec la société capitaliste d’aujourd’hui et ses « élites ».


Contrairement à ce qu’on veut leur faire croire, les Françaises et les Français n’ont pas besoin « d’élite » pour définir un projet de société et le mettre en œuvre. N’est-ce pas malgré les « élites », et donc contre elles, qu’ils ont voté « Non » au référendum européen, le 29 mai 2005 ? La somme de leurs critiques de la société actuelle n’est-elle pas déjà le contour de la société qu’ils souhaitent ?

 

Par leur participation au tissu associatif, ne font-ils pas quotidiennement la preuve de leur capacité à organiser la vie concrète ? Dans les luttes, leurs pratiques de l’assemblée générale, des coordinations ne sont-elles pas la mise en œuvre d’une nouvelle dimension de la démocratie ?

 

Tout, les Françaises et les Français ont tout pour définir ensemble et mettre en œuvre leur projet de société : il suffit qu’ils osent s’affranchir de la tutelle des « élites » et prennent l’initiative de se réunir, sans se soucier des clivages gauche/droite, syndicaux, philosophiques ou religieux, pour élaborer et décider ensemble comment ils veulent vivre demain, libérés du joug du capital.


Dans les entreprises, les cités, les quartiers, les villages, avec tous celles et ceux qui voudront y participer, recensons ce qui ne peut plus durer, ce dont nous ne voulons plus ; ébauchons la société française dans laquelle nous voulons vivre ; et pour la nommer et la réaliser ensemble, créons nos comités, désignons des représentants révocables.

Assez de pillages et de misères, assez de jeunesses sacrifiées,
les richesses produites par le peuple doivent revenir au peuple !


15 juin 2010


Jean-François Autier retraité (ajusteur mécanicien SNCF), de 1971 à 1997 a assumé différentes responsabilités politiques et techniques à la Fédération du PCF 33.
jean-francois.autier@wanadoo.fr

et

Michel Peyret
retraité (instituteur), de 1953 à 2006 adhérent du PCF pour lequel il a assumé différentes responsabilités politiques et électives (député de Gironde, notamment).
michel.peyret@gmail.com


(1) Bernard Friot : économiste, sociologue, professeur émérite à l’Université Paris Ouest Nanterre. Dernier ouvrage : « L’enjeu des retraites », 175 pages, éditions La Dispute. Une interview à lire à l’adresse suivante : http://www.frontsyndical-classe.org...


(2) INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) : « Les inégalités sociales de santé », 448 pages, éditions La Découverte.


URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Retraites-Pourquoi-nos-elites-ignorent-elles-que-le-PIB-double-en-40-ans.html
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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 10:58
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14 juin 2010

Deux décisions de justice (Aix-en-Provence) viennent à nouveau mettre la lumière sur les conditions d’emploi des travailleurs saisonniers dans les Bouches du Rhône. La justice vient d’ordonner le renvoi de deux exploitants agricoles devant le tribunal correctionnel.


Non respect de la législation du travail, non-déclaration des travailleurs, salaires de misère, logement indigne, …. longue est la liste des griefs dont ces exploitants agricoles devront répondre.


En parallèle, la Confédération paysanne salue la décision récente du Conseil d’Etat (*) qui a statué sur le fond et reconnu le caractère permanent de l’emploi d’un travailleur agricole, sous contrat saisonnier OMI répété pendant plus de vingt ans, et accordé en conséquence une carte de séjour à celui-ci.

 

Ce faisant, la juridiction suprême condamne les pratiques du préfet des Bouches du Rhône qui accordait, à la demande d’exploitants agricoles peu scrupuleux, des dérogations de durée pour l’emploi des saisonniers.

 

Cette décision a le mérite non seulement de mettre en conformité la situation de centaines de travailleurs agricoles mais elle rappelle aussi que les dérives incriminées sont la face émergée d’un « système » à grande échelle mis en place avec l’assentiment de l’Etat dans ce département. Ces « dérogations » de complaisance à grande échelle permettaient à certains exploitants agricoles d’utiliser des travailleurs permanents dans les exploitations fruitières ou maraichères, avec un statut précaire de saisonnier.


Le Conseil d’Etat condamne ainsi l’Etat mais aussi la FDSEA des Bouches du Rhône, à l’origine de ces pratiques.


La Confédération paysanne rappelle combien l’industrialisation des productions agricoles a pour corollaire l’exploitation humaine des travailleurs, salariés ou paysans. Cette exploitation gangrène de plus en plus, de par le monde, l’agriculture.


La Confédération paysanne réaffirme que le revenu des paysans ne peut se construire en discriminant les autres catégories de travailleurs.


Bagnolet, le 14 juin 2010


(*) : CE, 25 mai 2010, Baloua


Contact :
Nicolas Duntze

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 10:43

18 juin 2010 - Le Télégramme

Malaise au sein de Brico Dépôt. Trente salariés ont débrayé, hier matin, pour protester contre un objectif de vente annuelle jugé irréalisable. Ils se disent, par ailleurs, pressurisés au quotidien.


«Nous étions une entreprise conviviale, un des plus petits magasins de France au niveau surface et nombre d'employés, mais en progression constante», expliquent Christian Provotal, Anne Carouge et Carole Pionneau, délégués du personnel. Ils rappellent que sur la centaine de «Brico Dépôt» de l'Hexagone, l'enseigne quimpéroise, implantée route du Loch, se plaçait en 5e position en taux de démarque. «L'an passé, nous égalions presque le chiffre d'affaires de Lorient, un magasin pourtant beaucoup plus grand», rajoute Christian Provotal.

«La direction aurait dû anticiper»


Les 70 employés en concevaient apparemment de la fierté. Ils disent qu'ils étaient satisfaits des primes qui récompensaient ces bons chiffres. À preuve, depuis l'ouverture du magasin, il y a six ans, les trois quarts du personnel étaient les mêmes, alors que le «turn over» est plus important dans les autres Brico Dépôt. À les écouter, l'âge d'or est révolu. Il y a quinze jours, un syndicat CFDT a été créé, «malgré la politique de l'entreprise qui a tout fait pour l'empêcher de naître».

 

Dans la foulée, trente salariés ont débrayé, hier, de 9h15 à 12h30. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est cet objectif de 5% de progression des ventes qui leur est demandé, «et qu'on ne pourra jamais atteindre. À Brest, le Brico Dépôt est en baisse de 6,78%, à Lorient de 1%». Ils évoquent la crise, qui fait baisser le panier moyen du client. Ils voient déjà l'ouverture du nouveau Castorama, qui cannibalisera une partie de leur clientèle. Ils craignent une baisse importante de leur prime, déjà réduite de 54% sur le premier trimestre. «La direction aurait dû anticiper tout cela!», déplorent-ils.

«C'est devenu impossible!»

Autre motif de discorde: «La pression au travail. Il faut toujours en faire plus, sans les moyens. On doit être partout à la fois. On a deux chefs de rayon absents mais ce sont les vendeurs qui gèrent. On s'est retrouvé une fois avec un vendeur pour les trois rayons décoration, outillage et électricité. C'est devenu impossible!». Fatigue physique, morale, moins de temps à accorder aux clients... «C'est un effet de masse qui se répercute». Les caissières se font régulièrement rabrouer selon eux.

«Coup de semonce»


Le «malaise», comme ils disent, aurait peu ou prou débuté il y a un an et demi. «Il n'y a plus ce côté humain qui existait jusque-là, cet esprit Brico Dépôt». Leurs délégués du personnel ont été reçus longuement en fin de matinée par le directeur, Hervé Pointet (*). «Sur l'objectif de progression, il demande un temps de réflexion jusqu'à jeudi prochain. Sur les conditions de travail, il nous a dit commencer à y travailler. Nous allons voir dans le temps. Nous attendons déjà sa réponse sur les 5% de progression, ensuite nous aviserons», expliquait, hier après-midi, un délégué. Les protestataires ont prévenu: «C'est un coup de semonce. Nous irons jusqu'au siège de Longpont-sur-Orge (Essonne) s'il le faut».

(*) Contacté, le directeur n'a pas souhaité s'exprimer.

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 10:38

10 juin 2010 - Le Télégramme


En décidant d'en finir avec l'initiation au breton à l'école primaire, la majorité municipale a ouvert les hostilités, au-delà des frontières de la ville...


André Le Gac (Finistère à gauche) est le conseiller général délégué à la langue bretonne depuis 2005. À ce titre, c'est lui qui préside la commission qui attribue les aides aux divers dispositifs en faveur du breton.

«Il avait voté pour»


La convention qui lie le conseil général et la ville de Douarnenez pour l'initiation au breton dans les écoles et qui est dénoncée aujourd'hui (Le Télégramme de mardi), a été signée en 2007 au sein de cette commission. À l'époque, Monique Prévost était maire de la ville et PhilippePaul, conseiller général du canton.

 

«À ce titre, il avait voté pour le dispositif», se souvient aujourd'hui André Le Gac. «Il faisait partie de cette commission et, s'il y a bien un sujet qui fait généralement l'unanimité entre gauche et droite au Département, c'est la défense du breton. J'ai téléphoné ce matin (hier, NDLR) à la mairie de Douarnenez pour le rencontrer. J'ai appris qu'il ne serait là que la semaine prochaine mais j'espère bien le convaincre de revenir sur cette décision». Et l'élu de rappeler que ce dispositif fait partie d'un programme global de promotion de la langue bretonne dans le département, qu'il est validé par l'Inspection académique et qu'il concerne 8.500 écoliers. «Il permet la connaissance du breton de manière ludique», résume André Le Gac.

Penn Sardin, Douar ar Enez, Port-Rhu...

«À Douarnenez, le breton n'est pas une langue étrangère, argumente l'élu du département. Il est encore très présent! Il y a Daoulagad Breizh, les classes bilingues... Ce programme permet aux maîtres des écoles qui le souhaitent d'aider les enfants à comprendre leur environnement. Douar an Enez, Penn Sardin, Port-Rhu... Ou encore les noms des rues, les noms de famille des enfants eux-mêmes!

 

Expliquer tout ça, c'est ancrer les enfants chez eux, pour mieux partir ensuite dans le monde. Car pour parler une langue étrangère, il faut comprendre la sienne. Quant au coût, cela revient au contribuable douarneniste à 1,17 € par élève de l'heure. Je trouve que ça vaut le coup. Ce serait dommage que Douarnenez ne continue pas, qu'il n'y ait plus rien. À Kerlaz, Pouldergat, Audierne, Locronan, Plouhinec et d'autres, cela n'a pas été remis en question».

  • M.L.-Q.

Mobilisation demain samedi à Douanenez pour le maintien des cours de breton

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