Nous sommes venus pour vous informer de ce qui se passe actuellement dans notre usine en Corée du Sud et pour vous demander de la solidarité. Notre vol a pris 12 heures et c’est déjà notre troisième visite. En fait, après l’acquisition des usines coréennes en 2005, le groupe Valeo a produit des compresseurs pour les climatiseur automobiles.
En Corée, Renault-Samsung Motors, Ssangyong Motors, Hyundai Heavy Industries ont été les clients de Valeo-Corée. Celui-ci fournit également des entreprises à l’étranger telles que GM, Nissan et Mazda. C’était donc une entreprise rentable. Cependant, le 26 Octobre 2009, au moment où l’ensemble du personnel (186 salariés) se rendaient au travail, Valeo a annoncé la fermeture immédiate de l’usine sous le prétexte qu’il prévoyait un déficit.
Sans aucune consultation préalable avec le syndicat, Valeo a fermé l’usine et renvoyé ses salariés.
Comme nous étions surpris par cette décision, nous avons demandé à la direction d’expliquer la situation. Nous étions prêts à partager les difficultés rencontrées par l’entreprise dans la crise économique. Mais, la direction a refusé nos propositions. Seulement quatre jours après l’annonce de la fermeture, le 30 Octobre 2009, nous avons tous reçu un avis de licenciement. 186 salariés ont perdu leur emploi et 500 membres de famille se trouvent dans une situation difficile. Même les salariés hautement qualifiés qui ont travaillé pendant plus de 15 ans pour le développement de l’entreprise ont tous été licenciés. Parmi eux, il y a un travailleurs qui était en train de se soigner après un accident du travail.
Valeo a mis à la porte également les ouvriers qui travaillaient dans une autre usine à Gyeongju.
Durant l’une des plus grande fêtes en Corée, au moment de nouvel an lunaire (le 16 février), Valeo a fait un lock-out illégal. D’un service de sécurité, 400 hommes de ont été embauchés uniquement pour empêcher les syndicalistes d’entrer dans l’usine. Valeo a fait travailler des employés temporaires pour continuer la production. L’entreprise veut réduire les coûts, mais dépense plusieurs millions de Won pour le service de sécurité. Ce n’est pas tout. L’entreprise nous envoie des e-mails et des SMS pour menacer les travailleurs de porter plainte contre eux.
Le gouvernement régional en Corée et le Parlement accusent le groupe Valeo.
La fédération des travailleurs de la métallurgie coréenne a de son coté intenté un procès contre Valeo en raison de la violation des lignes directrices de l’OCDE. Malgré tout, l’ambassadeur français à Séoul qui connaît toute cette situation n’accepte pas de rencontrer les travailleurs coréens de Valeo.
Nous organisons des manifestations devant les 6 compagnies qui sont en relation avec Valeo. Nous faisons également des manifestations devant l’Office du Travail de la ville de Cheonan où notre usine se trouve. Plus de 200 organisations non-gouvernementales sont solidaire avec nous pour la réouverture de l’usine.
Le Conseil municipal de Cheonan et le Conseil départemental du Cungnam (département au centre de la Corée du sud), représentant respectivement les 520 mille citoyens et les 2 millions d’ habitants du département, ont envoyé une lettre de protestation au siège du groupe Valeo France et au gouvernement français. A l’Assemblé nationale en Corée, certains députés ont déjà posé des questions sur cette situation et souligné les abus du Valeo devant le Premier ministre.
Une centaine d’ouvriers sont en attente de la réouverture de l’usine depuis novembre dernier.
Nous, les ouvriers de Valeo, exigeons depuis 6 mois la réouverture de l’usine et entretenons comme toujours les machines et les outils. Aujourd’hui encore, nous continuons.
Le responsable de la section automobile de la CGT a visité la Corée pour la solidarité internationale.
En février dernier, le responsable de la section automobile de la CGT est venu voir la situation des travailleurs en Corée et il a eu de nombreuses conversations avec eux. Il nous a promis le soutien de notre lutte et la solidarité de la part des travailleurs français. Les Français et les médias ont porté attention à ce problème au cours de nos deux dernières visites à Paris, mais la direction de Valeo n’a toujours pas accepté de discuter directement avec les travailleurs coréens concernés. Pour la victoire des travailleurs, nous ne perdrons ni courage ni solidarité et nous continuerons avec ténacité à lutter contre Valeo.
Pour que les travailleurs défendent leur droit de vivre, nous vous demandons la solidarité.
En accusant les travailleurs, le Valeo a déposé une plainte auprès de la police. Nous sommes menacés par Valeo : nous sommes forcés de quitter l’usine et de payer des dédommages et intérêts. Face à notre lutte, la réponse du gouvernement sud coréen est simple : arrestation des ouvriers. Nous demandons au Groupe Valeo qui peut résoudre cette crise d’entamer la négociation directe avec nous, en assumant sa responsabilité.
Pour cesser les abus de Valeo, nous vous demandons donc de nous témoigner de votre solidarité.
Pour protester auprès du Groupe Valeo
Tel : 01 40 55 20 20 / E-mail : jose.schoumaker@valeo.com
(directeur des relations du travail du Groupe)
Union des syndicats des travailleurs du Valeo Corée
Contact pour la solidarité (metalkoreavaleo@gmail.com)
Une usine à laquelle nous avons consacré plus de vingt ans, Fermeture sans préavis, tous les ouvriers licenciés sans négociation du syndicat, Vente des actifs de l’usine, Plainte contre le syndicat, Réclamation au syndicat d’un dédommagement, et Demande du jugement exécutoire d’accès à l’usine
Nous sommes les ouvriers coréens licenciés de Valeo Compresseur à CHEON-AN. Nous sommes revenus en France pour la troisième fois, après douze heures d’avion qui nous ont fait traverser la moitié de la planète, la première venue à lieu du 8 au 23 décembre 2009 et la deuxième venue du 19 janvier au 1 février 2010.
En 2005, la société française en prétextant une gestion « éthique et environnementale », a acheté Valeo-Corée, société développée par les efforts des ouvrières pendant vingt ans. La société Française s’est en effet octroyée chaque année des commissions de 3,9% sur les ventes bruts de l’usine coréenne sans jamais réinvestir un centime dans les équipements coréens. Elle a enfin caché son intension de procéder à la vente du terrain de l’usine. Valeo compresseur coréen faisait des profits chaque année grâce aux efforts des travailleurs et le taux d’endettement était seulement de 28% jusqu’en 2008.
En 2009, elle a restructuré les effectifs sans négocier avec le syndicat. Le 26 octobre 2009, quand nous nous sommes rendus comme d’habitude à l’usine. Nous avons appris que le PDG de Valeo avait appelé la section syndicale pour les informer de la fermeture de l’usine. Nous avons su ensuite la liquidation de notre entreprise à compter du 30 octobre, quatre jours après par le coursier Quick service. Nous travaillions en moyenne depuis quinze ans dans cette usine de jour comme de nuit. Nous avons su faire vivre une entreprise et nos efforts n’ont pas été vains puisqu’elle était ‘saine’. Nous trouvons inadmissible que nous soyons rayés de la carte sans véritables négociations avec les représentants des salariés.
Nous ne pouvons croire que la direction générale du groupe soit à ce point inhumaine pour tous les salariés et leur famille, soit plus de 500 personnes.
En 2010, nous luttons contre la multinationale française Valeo depuis six mois sans salaire.
Aujourd’hui, nous sommes dans l’usine en revendiquant la reprise normale de nos activités, et organisons des manifestations et des rassemblements, chaque jour au centre ville, ainsi que dans d’autre site de Valeo-Corée. Le gouvernement local a envoyé une lettre au siège de Valeo (rue Bayen à Paris) grâce à l’organisation des mouvements civiques. Enfin, la République de Corée a signalé cette situation au bureau de liaison de la Corée OCDE.
Nous demandons une négociation immédiate avec un responsable Valeo compètent dans le groupe. Nous poursuivrons les actions de lutte contre le groupe Valeo. Nous comptons sur votre soutien et votre solidarité.
Pour protester auprès du Groupe Valeo
Tel : 01 40 55 20 20 / E-mail : jose.schoumaker@valeo.com
(directeur des relations du travail du Groupe)
Union des syndicats des travailleurs du Valeo Corée
Contact pour la solidarité (metalkoreavaleo@gmail.com)
► 23 octobre 2009 : Réunion des actionnaires : Décision de supprimer notre usine.
► 26 octobre 2009 : Les salariés prennent connaissance de la liquidation de l’usine le jour de sa fermeture.
► 27 octobre 2009 : La direction envoie aux ouvriers une lettre leur signifiant la fin de leur contrat pour le 30 novembre, lettre envoyée par coursier.
► 1er novembre 2009 : L’ensemble des membres du syndicat organise un « sit-in » pacifique devant l’usine.
► 5 novembre 2009 : Le président du syndicat tient une conférence de presse dans l’usine et appelle à la reprise normale des activités.
► 12 novembre 2009 : Le syndicat métallurgiste coréen envoie une délégation de lutte au Japon devant le siège de Valeo en Asie.
► 18 novembre 2009 : Le directeur français Valeo se rend en Corée mais la réunion est annulée à la dernière minute.
► 23 novembre-27 novembre 2009 : Délégation de lutte au Japon, « Sit-in » devant les différentes usines Valeo en Corée (Province du GYEONGNAM et de la ville de CHANG-WON).
► 1er décembre 2009 : Le syndicat métallurgiste organise une manifestation devant l’usine Renault- Samsung Motors et des réunions devant les autres usines Valeo en Corée.
► 2 décembre 2009 : Réunion devant le siège de Valeo-Corée situé dans le Building 63 (le plus haut gratte-ciel de Séoul).
► 5 décembre 2009 : Le syndicat métallurgiste, des citoyens et des groupes civiques organisent une pétition pour condamner les agissements de la multinationale française Valeo en Corée.
► 8 décembre 2009 : Le syndicat métallurgiste envoie une délégation de lutte en France.
► 11 décembre 2009 : La notification de fin de contrat est envoyée aux salariés. Le syndicat la refuse.
► 15 décembre 2009 : Réunion et manifestation devant les usines Valeo et Renault-Samsung.
► 16 décembre 2009 : Trois partis progressistes de la province du CHUNGNAM condamnent Valeo au cours d’une conférence de presse et demandent la reprise normale des activités de l’usine.
► 17 décembre 2009 : La direction du groupe Valeo poursuit en justice le président du syndicat de l’usine, Taek-Ho Lee ainsi que dix autres membres.
► 24 décembre 2009 : La délégation de lutte du syndicat métallurgiste revient en Corée et organise un rassemblement pour établir un compte rendu.
► 25 décembre 2009 : Journée de solidarité avec les ouvriers et leurs familles.
► 29 décembre 2009 : Les membres de syndicat métallurgiste de la région du CHUNGNAM organisent un rassemblement régional devant l’usine Valeo.
► 15 janvier 2010 : L’organisation d’une deuxième venue en France.
► 19 janvier – 1 février 2010 : Lutte en France.
► 22 janvier 2010 : Rassemblement régional de CHUNGNAM devant Renault-Samsung.
► 27 janvier 2010 : Conférence de presse devant l’Hôtel de ville de CHEON-AN.
► 2 - 5 février 2010 : Lutte à l’usine de BU-SAN et de CHANG-WON.
► 5 février 2010 : Rassemblement au Bureau de Travail de CHEON-AN.
► 24 février 2010 : Rassemblement à la société d’investissements de Valeo Pacifique.
► 24 -27 février 2010 : Visite du responsable du secteur « automobile » de la CGT. ► 3 mars 2010 : Déclaration commune de la CGT et du syndicat coréen.
► 24 mars 2010 : Manifestation de la Province du CHUNGNAM pour la reprise d’activité normale de l’usine.
► 6 avril 2010 : Rassemblement au Bureau de Travail de CHEON-AN.
► 9 avril 2010 : Rassemblement dans l’usine de Valeo Corée.
► 10 avril 2010 : Journée de solidarité des membres de famille de Valeo.
► 14 avril 2010 : Rassemblement et manifestation de Valeo CHUNGNAM à la gare de CHEON-AN.
► 16 avril 2010 : Manifestation devant l’usine de la ville DAE-GOU, KYUNG-JOU, CHANG-WON, et BU-SAN, tous les mercredis, rassemblement de bougies à la gare de CHEON-AN.
Voici le liens vers deux vidéos sur les initiatives précédentes des travailleurs coréens envers la direction de Valeo :
http://www.dailymotion.com/video/xb...
http://www.dailymotion.com/video/xb...