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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:44

500 personnes dans les rues de Chauny (Aisne)

contre le racisme et l'extreme droite

une magnifique démonstration

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:39

la rébellion au Québec du Centre de Santé ,

CSSS Richelieu-Yamaska


 

Un des meilleurs systèmes de santé du monde est agressé par les cousins canadiens de Sarkozy. Mêmes politiques de destruction de la santé publique, de maltraitance des travailleurs de la santé et mêmes cadeaux aux plus riches.


La résistance se met en place là bas comme en France, comme aux USA, dans les villes d'Irlande, comme partout, contre les politiques de régression au service de la petite minorité bourgeoise.

 

Québec, défense des services publics 


Front Commun à l'Hôpital du Sacré-coeur de Montréal


Après la grande manifestation de dizaines de milliers de personnes du Front Commun en défense des services publics qui a eu lieu le 20 Mars, des imitatives se poursuivent, comme celles des travailleurs de l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal qui ont été plusieurs centaines à sortir à tour de rôle pendant les pause-déjeuners pour brandir des pancartes et montrer leur protestation.


 

Rappel du 20 mars

des dizaines de milliers dans les rues


 

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:34

 

Total ne veut pas payer sérieusement pour l'Erika

 

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:29

 

Le puy en Velay :pas de bébés à la consigne !


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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:14

Par Ivan du Roy (8 avril 2010)


Qui est responsable de la non résolution du conflit israélo-palestinien ? Près d’un citoyen français sur deux (45%) renvoie dos-à-dos occupants et occupés, selon un sondage réalisé par l’Ifop, à la demande de l’Association France Palestine solidarité (AFPS). Ils sont cependant quatre fois plus nombreux à considérer que ce sont « plutôt les Israéliens » (24%) que « plutôt les Palestiniens » (6%) qui sont responsables. Cet écart est plus grand chez les sympathisants de gauche que de droite.


Plus des deux tiers des interviewés estiment que la création d’un État palestinien aux côtés d’un État israélien serait « la meilleure solution au conflit ». Mais ce qui ressort davantage de ce sondage, qui aborde aussi l’attitude de la communauté internationale et de la France face au conflit, c’est l’apparent désintérêt. Selon les questions, entre 22% et 46% des sondés « ne se prononcent pas ». Lassitude face à un conflit qui s’éternise depuis 60 ans ? Difficulté à analyser la complexité des enjeux et des acteurs ? Indifférence pure et simple ? L’absence de position est la plus forte chez les moins de 35 ans.


« Ce qui est frappant, c’est le poids des personnes qui sont sans grille de lecture claire du conflit israélo-palestinien et qui ne se prononcent pas ou bien qui disent « dos à dos » ou bien encore « impartialité » des positions françaises ou internationales », commente Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS. « Il faut cependant nuancer cette donnée. En effet, au minimum 20% des Français semblent n’accorder aucun intérêt manifeste au sujet. Ce qui est vrai au demeurant de tous les sondages indépendamment du sujet », précise-t-il.


Résultat : face à la campagne associative qui « vise à boycotter les produits israéliens afin de faire pression sur les dirigeants d’Israël et les pousser à accepter la création d’un État palestinien » (campagne BDS), les avis sont très partagés. Près des deux tiers des sondés n’en ont pas entendu parler, les autres se répartissent entre ceux qui considèrent que l’initiative est une « bonne chose » (20%) ou, au contraire, une « mauvaise chose » (18%). Pour Jean-Claude Lefort, « il y a de toute évidence un champ immense à investir pour sensibiliser nos compatriotes sur cette question qui est véritablement une question clé en ce que ce conflit est porteur de risques sérieux pour la stabilité régionale au Moyen-Orient et la paix mondiale ».

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 13:11

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Par Agnès Rousseaux (8 avril 2010)


La Banque mondiale doit donner aujourd’hui son accord pour un prêt de 3,75 milliards de dollars, pour financer la construction de la gigantesque centrale à charbon de Medupi, en Afrique du Sud. Une centrale de 4800 MW, qui émettra 25 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 5 % des émissions françaises.

 

Les États-Unis vont s’abstenir, mais la France risque de voter en faveur du projet. Pour quelle raison ? Défendre les intérêts d’Alstom, sous-traitant de la compagnie d’électricité Eskom Holdings Ltd qui est la bénéficiaire du prêt. Au mépris de ses engagements concernant le réchauffement climatique, l’État français a déjà accordé une garantie à Alstom via la Coface.


La construction de cette centrale entraînera l’ouverture de 40 nouvelles mines de charbon pour l’alimenter. À cela s’ajoutent des pollutions majeures au soufre et au mercure, qui pèseront sur la santé des habitants. La centrale fournira en électricité des multinationales très polluantes [1] et des industries, notamment dans le secteur minier, largement tournées vers l’exportation. Aux impacts sanitaires et environnementaux s’ajoutent des conséquences économiques néfastes.

 

Aujourd’hui, la population paye une part disproportionnée de la production d’électricité, par rapport aux industries, du fait d’accords signés à la fin de l’apartheid. La construction de la centrale de Medupi entraînera une augmentation de 25 % par an des tarifs de l’électricité. Eskom annonce déjà une hausse des tarifs mensuels de 48 à 130 dollars pour chaque foyer, entre 2009 et 2012.


Une décision qui décrédibilise la France


Plus de 65 ONG, syndicats et mouvements religieux d’Afrique du Sud s’opposent au projet. D’autant que le pays possède un potentiel important en matière d’énergies renouvelables. Seulement 7 % du prêt de la Banque mondiale sera consacré à ces énergies renouvelables, et 13 % à l’efficacité énergétique.

 

Deux secteurs pourtant essentiels selon la société civile sud-africaine. Mais la Banque mondiale préfère une fois de plus investir dans des énergies polluantes. Trois quarts des prêts qu’elle a accordés en 2007-2009 étaient destinés aux énergies fossiles. Les projets financés par la Banque mondiale entre 1997 et 2007 émettront 26 milliards de tonnes de CO2 pendant leur durée de vie, soit 47 fois les émissions annuelles de la France.


La France est le 4ème pays en terme de droit de vote au sein de la Banque mondiale, où le pouvoir est réparti selon la règle « 1 dollar égale une voix ». Une telle décision d’investir de l’argent public dans un projet aussi destructeur montre une fois de plus le manque total de crédibilité de la France dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Notes

[1] Comme BHP Billiton ou Anglo American Corporation.

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 11:51

Le racisme peut prendre des chemins détournés pour se déchaîner. En France, c’est souvent par le biais d’un laïcisme dénaturé, parce que sélectif. Estimant que la lutte contre l’islam est prioritaire, le site Riposte laïque illustre la dérive vers l’extrême droite d’une partie dévoyée du camp laïciste.


 

 

Sarkozy inventa jadis la notion de laïcité positive, impliquant par là qu’avant son effort civilisateur, la laïcité était négative. Saint Jean de Latran soit loué, le journal en ligne Riposte Laïque (RL) va plus loin. Tout en se définissant comme progressiste et antilibéral, il invente une laïcité sélective, où toutes les religions ne se valent pas. Et – c’est très original – celle qui menace le plus la « République »… c’est « la religion musulmane », supposée « fer de lance » d’une remise en cause de la loi de séparation des Églises et de l’État » [1].

L’affaire Truchelut divise les laïcistes


RL est issue d’une scission de droite de l’Union des familles laïques (UFAL) et du journal en ligne Respublica, cette mouvance laïciste qui, en 2004, soutenait la loi Ferry d’interdiction du foulard islamique à l’école [2]. La division est en fait venue de l’« affaire Truchelut ». À l’été 2006, la responsable d’un gîte de vacances, Fanny Truchelut, exige de deux clientes qu’elles retirent leur foulard islamique dans les parties communes. Celles-ci portent plainte pour discrimination et la justice leur donne raison. En effet, la loi de 1905 ne prohibe pas – et heureusement – la liberté d’expression dans les lieux publics (rue, hôtels, magasins, quais de gare…).


C’est pourquoi l’UFAL nationale, ou la revue Prochoix de Caroline Fourest, par exemple, bien que peu suspects de sympathie pour le voile, évitèrent de mettre le doigt dans un engrenage liberticide et choisirent de ne pas soutenir Fanny Truchelut.


Malgré cela, certains animateurs locaux de l’UFAL, emmenés par deux ex-trotskistes, Pierre Cassen (Yvelines) et Jean-François Chalot (Seine-et-Marne), sautèrent le pas et s’engagèrent derrière Fanny Truchelut. Et nos « athées de gauche » de faire front commun avec l’extrême droite catholique, puisque qu’entre-temps Mme Truchelut avait accepté le soutien du MPF de Philippe de Villiers, et que Me Alexandre Varaut, n°2 du parti, la défendait gratuitement.


Très vite, l’ambiance fut à couteaux tirés entre la direction nationale de l’UFAL et ses dissidents, qualifiés de « villiéro-compatibles ». En septembre 2007, Pierre Cassen et quelques proches créèrent le site Ripostelaique.com pour s’exprimer en toute liberté. Lui-même finit par démissionner avec fracas de l’UFAL en novembre 2008.


Glissement vers l’extrême droite


La brève histoire de Riposte laïque – deux ans – c’est celle d’un glissement effroyablement rapide vers l’extrême droite. D’une position de « laïcité sélective » principalement anti-islamique en 2007, RL est passée, fin 2009 à celle de « petit-blanc facho » : qui dénonce l’« enclave musulmane » de Barbès (16 novembre), les « émeutes ethniques » (20 novembre 2009) ou déplore une équipe de France de football envahie par des « minorités visibles »La Marseillaise (20 novembre).

 

Estimant que « La France n’a pas besoin d’immigration » qui refusent de chanter (série de quatre articles en octobre 2008), RL est devenu un site de référence dans la galaxie du web raciste, atlantiste voire pro-sioniste, aux côtés de Fdesouche.com, Libertyvox.com ou Bivouac-id.com.


À la faveur du « débat » sur l’identité nationale, Cyrano, alias Pierre Cassen, regrette que Besson ait évacué la question de la religion, car il pense que « précisément, c’est une immigration récente, l’offensive musulmane et leurs conséquences qui ont amené des remises en cause récentes de notre identité nationale. »


On dirait du Le Pen de la grande époque, mais pour prévenir les accusations de racisme, RL compte quelques rédacteurs ex-musulmans, insoupçonnables de… mauvaise foi. Selon ses propres termes, le journaliste Mohamed Sifaoui faillit jouer ce rôle de « Mohamed de poche » pour RL, avant de comprendre l’escroquerie [3]. D’autres, comme Hamid Zanaz, l’auteur de L’Impasse islamique, sont toujours là pour soutenir la thèse centrale que l’islamisme est consubstantiel de l’islam [4].


Traîtres et renégats


Mais si RL a des alliés, elle compte surtout des ennemis. Il y a les traîtres et les renégats comme Mohamed Sifaoui, Caroline Fourest [5] ou la direction de l’UFAL, contre lesquels RL s’acharne. Mais il y a surtout la conspiration des élites pour faire entrer l’islam en France, ainsi que l’irresponsabilité de l’extrême gauche.

 

La collusion des « gauchismes séniles » est responsable pour Alain Rubin, rédacteur à RL et membre du B’nai Brith [6], de « la dilution de la nation française dans l’ensemble europoïde du traité de Maastricht » (RL, 9 novembre). Comme l’explique Robert Albarèdes, « professeur agrégé en retraite » et rédacteur de RL, les gauchistes se sont fait « les idiots utiles du capitalisme libéral en exigeant l’abandon des frontières et la régularisation massive des sans papiers » [7]. Le même : « Ne croyez pas que c’est “la misère” sociale qui les pousse au délit : ils ont plus qu’il ne faut pour vivre (et ils agglutinent à eux tout le réseau familial, au sens large du terme) » (RL, 3 juillet).


Avec une prose assez proche de celle du prédicateur Finkielkraut, RL fustige « le parisianisme médiatique et politique », la « bien-pensance » qui nous empêche de voir la réalité en face, et ses complices que sont les « humanitaristes », « altermondialistes » et « droits-de-l’hommistes ». Tous sont coupables d’aveuglement sur la nocivité spécifique de l’islam. Invitée sur Radio libertaire [8] avec Pierre Cassen en avril dernier, Anne Zelensky, répondait à l’intervieweur : « Tu mets sur le même plan Islam et Judaïsme, eh bien non… il y en a des moins pires (de religions) » [9]. Des laïcistes distribuant des patentes aux religions : on aura tout vu.


Contre les religions


Bien évidemment, après l’article que nous venons de lui consacrer, il y a fort à parier que RL nous traitera d’« islamogauchistes » ou d’« alliés de l’islamisme ». Nous répondrons simplement qu’en 2004 nous avons dénoncé la loi Ferry sans pour autant « faire alliance » avec quelque islamiste ou musulman que ce soit (pour RL il n’y a pas de différence). Et qu’à la même époque nous avons alerté sur le tropisme islamiste d’une partie de la LCR [10]. Nous sommes un peu plus regardants que RL, avec ses alliances objectives villiéristes et sionistes…


AL dénonce, dans les religions, des systèmes d’oppression des individus, et des fléaux pour la société, qui toutes rêvent de former une surface suffisante pour dicter leur loi. Mais en se focalisant sur l’islam au nom de « l’Occident », de la « République », de la « nation » et autres mythes réactionnaires, RL ne fait rien d’autre que du racisme petit-blanc.


Guillaume Davranche (AL Paris-Sud) et Cuervo (AL 95)

[1] Article-manifeste de RL du 2 septembre 2007.

[2] Tout en dénonçant dans le foulard islamique un symbole de soumission de la femme, Alternative libertaire avait reconnu dans la loi Ferry une fausse loi laïque et une vraie loi raciste. Lire à ce sujet « Sur le voile, le féminisme, la laïcité et les lois d’exclusion » dans Alternative libertaire d’avril 2004.

[3] Mohamed Sifaoui, « Pourquoi faut-il se méfier du discours de Riposte laïque ? », septembre 2009.

[4] Zanaz a été édité par les Éditions libertaires qui, nous le supposons, ignoraient qu’il collaborait à un site d’extrême droite.

[5] Caroline Fourest est désormais accusée par ses anciens amis d’être vendue à l’« Eurabie ». Il s’agit d’une théorie conspirationniste unissant les élites européennes et les Etats arabes dans un complot pour islamiser l’Europe en vue de l’opposer aux Etats-Unis et à Israël.

[6] B’nai Brith, sorte de franc-maçonnerie juive, vouée principalement à la défense d’Israël.

[7] Interview en octobre sur Radio La Luette, promu par RL.

[8] On supposera, là aussi, que Radio libertaire ignorait qui elle invitait à venir s’exprimer sur ses ondes…

[9] Dans la même émission, dont un extrait est disponible sur Youtube, Anne Zelensky, ex-MLF, expliquait que, bien que féministe, elle pouvait collaborer avec des militants anti-IVG si c’était sur une cause commune légitime. Bonjour la confusion…

[10] Guillaume Davranche, « Extrême gauche : “Unité d’action” avec les islamistes ? », dans Alternative libertaire de mai 2004.

 

Note du blogueur:

 

les gauchistes se sont fait « les idiots utiles du capitalisme libéral en exigeant l’abandon des frontières et la régularisation massive des sans papiers » c'est mot pour mot ce que m'a dit un membre du POI qui ajoute que Besancenot veut que tout lemonde touche des salaires polonais!


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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 11:00


5 avril 2010

Sous l’initulé « religion, émancipation, laïcité, féminisme », un ensemble de débats sont engagé au sein du Nouveau Pati anticapitaliste (NPA), suscités, notamment, par la présentation aux élections régionales de mars 2010, d’une candidate portant le foulard islamique dans le Vaucluse.


Les textes mis en ligne sur ESSF, qu’ils soient écrits par des membres du NPA ou d’autres, concernant cette question sont classés dans diverses rubriques en fonction de leurs thèmes centraux (situation politique, migrants, femmes, internationalisme, etc.). Pour les retrouver, il suffit de cliquer sur le mot-clé « DébatRELF » dans la colonne de gauche.


Nous présentons ci-dessous deux textes centrés sur la question du rapport entre parti et religion. Le premier, de Samy Joshua, a été publié dans le bulletin électronique de préparation au Comité politique national (CPN) du NPA ; le second, d’Yvan Lemaître, lui répond.



 10 thèses sur la religion, sa présence dans le parti et sa représentation publique

Samy Johsua


1/ Le NPA est fondé sur le matérialisme historique. Autrement dit, il considère que les évènements qu’il peut interpréter et qui touchent l’humanité dépendent de la nature, et des actes des humains. Pour ces derniers, ce sont les rapports sociaux qui constituent le moteur des évolutions historiques, et non pas l’idée qu’ils se font du monde.


2/ Le parti n’est pas athée, puisqu’il ne décide pas de la question de Dieu. Cette dernière question, comme Marx l’a montré, est « indécidable », au delà des sciences.


3/ Cependant, comme dit toujours Marx, « la critique de la religion est la condition première de toute critique ». Il faut prendre ceci au sens où l’esprit critique doit pouvoir se déployer librement sans se voir à aucun moment opposer une vérité réputée incontestable du seul fait qu’elle est issue d’une religion ou d’une parole révélée. D’autant que dans leur interprétation majoritaire, celles-ci comportent des aspects singulièrement oppressifs pour les femmes.


4/ Dans le cas le plus général, les Institutions religieuses ont partie liée avec l’ordre dominant, dont elles se nourrissent tout en en défendant les bases. Cela dit la lutte des classes parvient régulièrement à détacher des fractions y compris de ces Institutions : en bloc, ou en partie, ou encore au niveau des individus.


5/ La religion demeure cependant dans de larges régions du monde « le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur… l’opium du peuple ». On ne peut en sortir par la seule raison, mais fondamentalement par la lutte commune : « Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions. ». Il s’en déduit que pour nous, unir les travailleurs-ses par delà leurs divergences religieuses est la voie à suivre.


6/ Il s’en déduit aussi que contrairement à la plupart des Institutions religieuses, les croyants en tant que tels ne sont pas des ennemis, mais, comme gens du peuple, des alliés potentiels. Il s’en déduit tout aussi automatiquement qu’ils ont leur pleine place dans notre parti si, comme tous les autres membres, ils en partagent les principes, et rejettent bien entendu tout prosélytisme.


7/ Pour le NPA – sans partager l’idée d’une quelconque neutralité de l’État -, la laïcité se définit comme la séparation entre les Institutions publiques et les Institutions religieuses, interdisant aux secondes toute intrusion formelle dans la formation de la décision et des choix politiques. La laïcité garantit la liberté de pensée (dont celle de critiquer les religions), ainsi que le droit au culte et la liberté de religion.

 

Ceci au plan privé, comme au plan de ses manifestations publiques. Inversement il en découle que les Institutions publiques doivent observer une stricte séparation avec toute manifestation religieuse, et que ses représentants doivent observer un devoir de réserve vis-à-vis de leurs croyances personnelles, sans manifestation visible de celles-ci. Dans notre conception cependant, un-e élu-e politique représente le programme sur lequel il-elle a été élu-e, pas le mythe bourgeois d’une « République une et indivisible ».


8/ Le parti est lui-même laïque et n’organise aucune propagande contre les croyances religieuses en tant que telles. Il s’oppose aux Institutions religieuses en tant qu’elles se constituent en centres de pensée et d’action réactionnaires. En son sein, tous les membres partagent ces principes de fond, et, croyants ou pas, disposent des mêmes droits et devoirs. Il s’en suit que les croyants peuvent se porter candidats à la représentation du parti.


9/ En France la sécularisation est la règle générale, dans toutes les parties de la population. Avec toutefois des décalages dans le temps pour certaines d’entre elles. Il nous faut veiller d’un côté à ne pas favoriser le retour de l’influence d’Institutions religieuses toujours promptes à vouloir contrôler nos vies. Mais d’un autre côté, dans une situation de rejet social et raciste d’une partie majeure du prolétariat en France, doublée d’islamophobie, et, où, en réaction, se manifeste parfois une affirmation de caractère religieux, nous ne devons pas faire de la relation à la religion un obstacle à l’entrée dans la lutte anticapitaliste dans les secteurs où son influence demeure incontestablement notable.


10/ Le parti doit s’interdire toutefois à ce qu’une croyance affichée de ses candidats ne soit comprise comme un appel à voter pour une religion particulière. Pour l’éviter il faut que l’investissement social reconnu et public du ou de la candidate en question prenne immédiatement, massivement et incontestablement le pas sur l’appartenance religieuse, et ceci non seulement aux yeux du parti, mais à ceux de la grande majorité de la population. Il y faut donc un débat spécial et des circonstances particulières et, inévitablement, rares. Et, évidemment ce n’était pas le cas de la candidature de Ilham.


* Contribution de Samy Johsua publiée dans premier fascicule du Bulletin électronique de discussion initulé « religion, émancipation, laïcité, féminisme » préparatoire à la réunion du Comité politique national (CPN) du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) des 28 et 28 mars 2010.



 En réponse à Samy, formuler des règles ou une politique du parti vis-à-vis des religions ?

Sans doute par souci de commencer à formuler une conclusion pour trancher les doutes et indécisions de nos discussions, Samy a énoncé 10 thèses sur la religion et le parti qui, comme il nous l’a dit lors du dernier CPN, se veulent une codification de la question, irréfutable selon ses propres mots.

 

Je suppose que Samy ne prétend pas à l’infaillibilité mais qu’il voudrait codifier un problème politique complexe par des règles irréfutables, c’est-à-dire qui s’imposent à tous pour éviter flottements voire errements. On voudrait partager la préoccupation mais je crois qu’il y a une erreur de méthode et je reste pour ma part sur une démarche plus ouverte, celle que nous avions essayé de formuler Monica et moi, dans un autre texte intitulé « Quelques points de discussion sur l’attitude de notre parti à l’égard de la religion ».

 

 

Il s’agit d’essayer de définir une démarche politique plus que d’établir des règles. Comme le démontrent la discussion et les faits récents, cette question, pas plus que toute autre, n’a pas de réponse formelle. Et le débat nous renvoie à notre propre cohérence, cohérence de parti socialiste, révolutionnaire qui ne saurait se définir comme parti laïc.

 

C’est cette cohérence et la démarche qui en résulte que la discussion a pour but de clarifier. Une première étape de cette discussion a eu lieu au CPN la deuxième sera celle du congrès mais il me semble nécessaire de préciser quelques points afin que cette idée de parti laïc ne s’impose pas comme une évidence alors qu’elle ne correspond pas à notre projet.

 

La première thèse nous dit « Le NPA est fondé sur le matérialisme historique ». Je ne crois pas que nous puissions dire cela ainsi. Le NPA est fondé sur un programme politique, celui de la transformation révolutionnaire de la société, qui renvoie aux conceptions modernes, scientifiques du socialisme dont Marx et Engels ont élaboré les bases.

 

Cette conception n’est pas un dogme ou une idéologie, elle ne se limite pas à l’histoire ni n’est achevée. Elle prend appui sur les connaissances scientifiques modernes, une compréhension matérialiste dialectique, peut-être pourrait-on dire évolutionniste du monde qui n’a rien à faire de l’hypothèse de dieu. Le marxisme est une référence, une philosophie, une méthode.


Samy écrit plus loin : « Pour ces derniers [les hommes], ce sont les rapports sociaux qui constituent le moteur des évolutions historiques, et non pas l’idée qu’ils se font du monde. » Mais qu’est-ce donc que l’évolution historique si ce n’est l’évolution des rapports sociaux ?

 

Cette évolution s’expliquerait par elle-même, certes, c’est indiscutable mais insuffisant. Pourquoi ne pas parler de lutte de classes ? L’évolution des sociétés s’explique quant au fond par l’évolution des sciences et des techniques, des moyens de production, et leur moteur, c’est la lutte de classes et donc aussi les idées que les hommes se font du monde et leur évolution. Etre matérialiste ne nie en rien le rôle des idées mais il tente d’expliquer et de comprendre ces dernières en relation avec les conditions d’existence.


Ensuite, Samy écrit : « Le parti n’est pas athée, puisqu’il ne décide pas de la question de Dieu. » Certes, d’une certaine façon, on pourrait dire que nous ne sommes pas athées puisque pour nous la question de dieu est vaine, ne se pose pas. Mais ce n’est pas ce que dit Samy. Il dit que nous ne savons pas ni ne pouvons démontrer l’indémontrable… Donc, tout est ouvert… Désolé, mais nous sommes athées au sens où nous sommes sans dieu, mécréants entre les mécréants…


Après avoir cédé à l’agnosticisme, Samy reprend l’offensive avec l’aide de Marx. Il le cite : « la critique de la religion est la condition première de toute critique », mais recule aussitôt pour donner à cette phrase le sens d’une simple revendication, au mieux exigence pour la pensée de « pouvoir se déployer librement sans se voir à aucun moment opposer une vérité réputée incontestable du seul fait qu’elle est issue d’une religion ou d’une parole révélée. »

 

On est en droit de donner à cette idée de Marx une autre force contestatrice. Que serait le droit à une pensée libre si cette pensée ne cherchait pas à œuvrer à saper les bases mêmes de la religion ? Pour Marx comme pour nous, toute critique passe par la critique des fondements idéologiques et moraux de la religion, c’est-à-dire des principaux préjugés qui justifient la soumission à l’ordre établi.


Ensuite Samy nous entraîne dans sa cinquième puis sa sixième thèse dans un raisonnement qui se conclut par une série de déductions qui auraient la force de l’évidence et… force de loi ! Cette méthode déductive aboutit à d’étranges résultats.


La première déduction est ainsi formulée : « pour nous, unir les travailleurs-ses par delà leurs divergences religieuses est la voie à suivre. » La religion devient une divergence, étonnant. A partir d’une évidence -nous travaillons à l’unité des opprimés, par delà les croyances, les nationalités...-, Samy fait de la religion une simple divergence.

 

L’unité que nous cherchons à construire est celle de la lutte et nous savons que c’est à travers la lutte et la solidarité que les opprimés pourront se libérer des habitudes de soumission qui sont le terreau des croyances religieuses, qu’ils trouveront la fraternité ici et maintenant sans avoir besoin de l’attendre de la soumission à un faux espoir… Mais cela ne nous fait pas oublier que les religions, comme tous les préjugés, tendent à diviser.


Ensuite, deuxième déduction : « contrairement à la plupart des Institutions religieuses, les croyants en tant que tels ne sont pas des ennemis, mais, comme gens du peuple, des alliés potentiels » Là encore, une évidence (relative, l’opposition entre institution et croyants est pour le moins mécanique, les institutions ne tiennent pas leur pouvoir que du ciel ! ) qui n’a d’autre intérêt que d’amener la troisième déduction : « Il s’en déduit tout aussi automatiquement qu’ils ont leur pleine place dans notre parti si, comme tous les autres membres, ils en partagent les principes, et rejettent bien entendu tout prosélytisme. »

 

Formellement, oui, mais les choses ne sont peut-être pas si automatiques sinon on ne comprend pas les débats et la crise que nous connaissons. Et, de fait, on en revient au point de départ, l’attitude du parti à l’égard de la religion.


Samy poursuit en donnant de la laïcité une définition trop étroite : « la laïcité se définit comme la séparation entre les Institutions publiques et les Institutions religieuses, interdisant aux secondes toute intrusion formelle dans la formation de la décision et des choix politiques. » Pour dénoncer plus loin « le mythe bourgeois d’une « République une et indivisible ».

 

La définition qu’il donne de la laïcité n’est pourtant rien d’autre que celle correspondant à ce mythe bourgeois. Pour nous, la laïcité considère la religion comme une affaire privée, ce qui implique la séparation de l’Etat des institutions religieuses et donc la fin de toute aide de l’Etat à ces dernières. Cela n’implique pas la neutralité. L’Etat devrait avoir pour tâche de développer l’enseignement des connaissances et des sciences qui sapent les bases des conceptions divines.


Il poursuit : « Le parti est lui-même laïc et n’organise aucune propagande contre les croyances religieuses en tant que telles ». Qu’est-ce que cette invention ? Le parti serait-il en deçà d’un instituteur qui fait correctement son travail et enseigne les théories de l’évolution en écartant par avance toute conception créationniste ?

 

Non, une telle passivité reviendrait à de l’opportunisme. Si le parti n’agresse pas les croyances, pas plus qu’ils n’agressent d’autres préjugés ou fait la morale aux opprimés, il éduque, ne craint pas de faire de l’agitation, de la propagande pour les idées du socialisme scientifique, d’argumenter la perspective du socialisme à partir de l’évolution des sociétés humaines. Il éduque, explique, convainc, entraîne dans la lutte.


Et poursuit Samy, « en son sein, tous les membres partagent ces principes de fond, et, croyants ou pas, disposent des mêmes droits et devoirs. Il s’ensuit que les croyants peuvent se porter candidats à la représentation du parti ». Sauf qu’une fois que l’on a dit ça, on n’a rien dit. Et Samy devrait bien l’avoir compris avec ce qui s’est passé à Avignon.

 

Il semble raisonner comme s’il voulait ignorer la réalité, l’enfermer dans des formules. N’est-ce pas ce raisonnement qui l’a lui-même aveuglé ? Ecrire ça aujourd’hui n’est-ce pas tout justifier, et la candidature et l’attitude de celles et ceux qui ont laissé faire ? Nous ne discutons pas abstraitement, nous avons une expérience, commune même si certains camarades en étaient plus directement informés que bien d’autres, une expérience pénible. Nous n’avons aucun intérêt à faire comme s’il ne s’était rien passé.


« Nous ne devons pas faire de la relation à la religion un obstacle à l’entrée dans la lutte anticapitaliste dans les secteurs où son influence demeure incontestablement notable. » Le parti aurait-il le pouvoir de décider qui participe ou non à la lutte anticapitaliste ? Bien évidemment non et il ne le souhaite bien au contraire mais il a le devoir de ne pas être passif, de jouer son rôle d’éducateur, de direction plutôt que de s’adapter passivement.


Et c’est bien là le problème, celui d’avoir une politique démocratique et révolutionnaire. Démocratique parce que sans démocratie il n’y a pas d’éducation des exploités par l’action individuelle et collective, par l’expérience partagée, les débats, les confrontations, les vérifications… Révolutionnaire parce qu’il encourage chacune et chacun à devenir des acteurs de cette démocratie, acteur de leur propre émancipation pour briser les chaînes de l’oppression et des préjugés…

 

Et le fond de la question est bien que nous ne sommes pas neutre à l’égard de la religion ou des croyances religieuses, nous ne sommes pas un parti laïc.


En bons matérialistes, nous sommes convaincus de la force des idées, de la compréhension des rapports de classes, du rôle de la religion dans l’histoire comme dans ces luttes de classes… La force des idées quand elles décrivent des réalités objectives et permettent aux hommes de les comprendre pour agir et transformer le monde, pour partir à l’assaut d’un ciel depuis longtemps abandonné par les dieux et les déesses…  

 

Le 5 avril 2010

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 10:44

Nous continuons à mettre en ligne des contributions aux débats ouverts dans le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et au-delà par la présentation, lors des élections régionales de mars 2010, d’une candidate musulmane voilée dans le Vaucluse.


Les textes mis en ligne sur ESSF, qu’ils soient écrits par des membres du NPA ou d’autres, concernant cette question sont classés dans diverses rubriques en fonction de leurs thèmes centraux (situation politique, migrants, femmes, religion, internationalisme, etc.). Pour les retrouver, il suffit de cliquer sur le mot-clé « Débat RELF » dans la colonne de gauche.



 Contre l’esprit de clocher

Pierre-Yves Salingue


« Je suis œcuménique par nature…Je vais toujours à l’église. J’ai beaucoup d’amis qui sont des pères. La semaine passée, je suis allée quatre fois à la messe. Mon expérience religieuse est avec le camarade qui est là-haut dans les cieux »


Voilà une femme qui ne saurait être porte paroles du NPA : aller 4 fois à la messe en une semaine, fréquenter des « corbeaux » (autres « oiseaux de mort » ?) et le dire dans un entretien avec la presse, n’est-ce pas « encourager une forme de prosélytisme religieux » ? Prétendrait-elle que les croyances religieuses sont compatibles avec les principes d’un parti qui lutte contre toutes les formes d’aliénation ?


Cette femme, c’est Heloïsa Helena. Quand elle a tenu ces propos elle venait d’être exclue du PT pour avoir défendu les résolutions du congrès du PT contre les réformes proposées par le gouvernement Lula.


Depuis, Heloïsa Helena a été la candidate du PSOL pour les élections présidentielles de 2006, recueillant 7 millions de voix.

Aujourd’hui elle est présidente et porte-parole du PSOL, élue à l’unanimité lors du dernier congrès.


Photos de manifestations. Au premier rang, des femmes. Beaucoup portent le foulard, « symbole et manifestation de l’oppression des femmes ».

Ce n’est certainement pas un parti anticapitaliste et révolutionnaire qui pourrait « porter politiquement un tel message d’insulte directe à toutes les femmes qui luttent contre les oppressions patriarcales et religieuses » ?


Et pourtant ce n’est pas une manif d’intégristes. Les drapeaux sont rouges et les slogans sont contre la dictature, contre la durée du travail, pour exiger les droits sociaux des femmes travailleuses etc. Un commentaire évoque la nécessité de la lutte contre le fondamentalisme religieux ET contre l’Impérialisme.


Ce sont nos camarades du LPP, au Pakistan. Leur déclaration du 1er Mai 2009 affirme que la religion est une question privée et que les travailleurs doivent s’organiser suivant des lignes de classe.


Message du NPA : « Nous saluons le courage avec lequel vous défendez les droits démocratiques de toutes et tous –y compris des minorités religieuses– ; avec lequel vous luttez contre les traditions patriarcales ; avec lequel vous défendez une alternative séculière dans un pays déchiré par les fondamentalismes »


Alors comment expliquer que ce qui est ici une insulte au féminisme est là-bas partie intégrante de la lutte contre le patriarcat ?

Ces deux exemples pour introduire une question :

Nous nous inscrivons dans une perspective internationaliste.

Qui sait si une éventuelle porte-parole d’une internationale dont serait membre le NPA n’afficherait pas des convictions religieuses et si des partis ne trouveraient pas normal de pouvoir être représentés par des femmes portant le foulard ?


La dénonciation des religions sera-t-elle dans les bases programmatiques d’une nouvelle internationale qui viserait vraiment à être « l’expression organisée et militante des opprimés » ?


Qui va dire à Chavez qu’il doit abandonner ses fréquentes références à Dieu, à Heloïsa qu’elle doit se cacher pour aller à la messe et au LPP qu’il ne doit plus autoriser les femmes voilées en tête de manifestation ?

Qui va dire aux millions de femmes arabes, pakistanaises, afghanes, latino-américaines, africaines… qu’elles doivent laisser Dieu derrière elles et adopter, telle une autre vérité révélée, la philosophie matérialiste et qu’à défaut elles ne sauraient représenter le parti ?


Si l’affirmation « l’émancipation des travailleurs sera… » reste notre boussole, alors il est clair qu’aucune révolution n’est envisageable sans la participation massive de travailleurs « religieux » et d’autres non religieux. Notre parti devra veiller à ce que ceci ne fasse obstacle ni à l’unité nécessaire des exploités dans la lutte ni à l’égale expression des talents dans son action et dans sa construction.


Mais je vais finir sur une note optimiste, en adepte convaincu des bienfaits du matérialisme marxiste.

La religion n’est pas l’élément le plus important de la conscience et la pratique sociale est plus importante que la conscience.

Il en est de la religion comme pour d’autres superstitions, fausses croyances ou erreurs politiques : elles ont des racines matérielles et sociales.

Quand notre parti sera plus implanté dans des secteurs tels que le nettoyage, la restauration collective, la métallurgie ou le bâtiment, nous ne vivrons plus comme « une difficulté politique » le fait qu’une « femme voilée nous rejoint et porte un discours en adhésion avec nos principes » !


Nous accueillerons ces prolétaires, femmes et hommes, croyants et athées avec un grand sourire, en leur disant : ici c’est ton parti, tu as le droit d’y parler et d’agir. Ensemble dans le combat pour l’auto-émancipation, nous serons plus forts pour défaire l’exploitation et l’oppression.


Et moi, l’athée, je dirai au croyant : quand nous aurons vaincu ensemble, nous verrons bien si l’hypothèse de Dieu t’est toujours indispensable.


* Contribution publiée dans premier fascicule du Bulletin électronique de discussion intitulé « religion, émancipation, laïcité, féminisme » préparatoire à la réunion du Comité politique national (CPN) du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) des 28 et 28 mars 2010.



 Ne pas faire l’autruche

Pierre Rousset


A lire Pierre-Yves Salingue, le débat qui nous agite sur la laïcité, le religieux et la représentation d’un parti luttant pour l’émancipation relèverait d’une particularité française. Il suffirait que nous abandonnions « l’esprit de clocher » et que nous nous mettions à l’unisson de ce que font nos camarades dans les autres pays pour que tout baigne, pour que se calme cette tempête dans notre verre d’eau tricolore.


Sa contribution est écrite sous une forme proprement angélique, qui ne manque pas d’étonner de la part d’un militant qui a bien assez d’expérience pour savoir que les choses ne sont pas si simples ; et que problèmes il y a.

Pour étayer sa thèse de « l’exception française », P.-Y. Salingue renvoie à deux exemples : le Brésil et le Pakistan. Deux exemples qui pourtant invalident son argumentaire.


Au Brésil. P.-Y. Salingue commence par souligner à quel point Heloísa Helena, figure de proue de la contestation à gauche du gouvernement Lula, est religieuse. Il enfonce le clou : qu’une Heloísa soit porte-parole du PSOL (« parti frère » du NPA) ne pose aucun problème au Brésil, pourquoi faudrait-il qu’il en soit différemment en France ?


Par honnêteté, Salingue aurait dû en dire un peu plus. Car, malgré toutes ses qualités politiques, les convictions religieuses d’ Heloísa ont bel et bien fini par poser problèmes, et pas des moindres.


A son congrès de fondation, le PSOL a adopté une résolution favorable au droit à l’avortement, poursuivant un combat difficile au Brésil. Pour sa part, Heloísa est contre l’avortement, c’est son choix et son droit ; mais en tant que porte-parole du PSOL, elle ne devait pas opposer ses convictions religieuses personnelles au positionnement politique collectif de l’organisation. Pourtant, après le congrès, elle a commencé à participer à des campagnes contre ce droit avec, entre autres, des secteurs de la droite de l’Eglise catholique. Cette question a rebondi au deuxième congrès du PSOL, sans être résolue.


Comprenons l’importance de l’affaire. Nous parlons bien du droit à l’interruption volontaire de grossesse ; ce droit sans lequel un très grand nombre de femmes doivent avorter dans les pires conditions sanitaires, sociales et psychologiques. D’un droit humain fondamental et d’un droit essentiel des femmes. D’un droit dont la négation pèse particulièrement lourd sur les pauvres. C’est à ce droit que s’oppose la criminalisation de l’avortement. Cela n’a rien d’un détail, d’une question secondaire !


D’autres cadres politiques du PSOL qui partagent les convictions religieuses d’Heloísa, comme Plínio Sampaio, un dirigeant de la gauche catholique, n’ont pas adopté le même comportement, car ils sont clairement pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ils ne veulent pas que la position des catholiques soit imposée à toutes et tous par la loi. Le contrat entre l’organisation et ses porte-parole peut donc être respecté, par delà les croyances ou l’absence de croyance des uns et des autres. Mais cela exige un positionnement très ferme sur la laïcité, la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Cela ne va pas de soi, et c’est ce que cache l’angélisme de Pierre-Yves Salingue.


Au Pakistan. J’ai l’impression que P.-Y. Salingue, en regardant les photos de manifestations au Pakistan, confond le châle, une pièce vestimentaire qui peut se porter sur la tête ou rabattue sur les épaules, et le foulard islamique, le voile. Mais il y a évidemment des femmes voilées dans les manifestations du Labor Party Pakistan et quelques-unes des déléguées au récent congrès du LPP, auquel j’ai assisté, portaient un foulard islamique, même si elles étaient fort peu nombreuses à le faire.


J’ai relu plusieurs fois le reste du texte de Salingue consacré au Pakistan sans comprendre en quoi ce dont il parle serait jugé en France comme « une insulte au féminisme ». La religion, question privée ; l’organisation des travailleurs selon des lignes de classe ; la lutte conjointe contre le fondamentalisme et l’impérialisme ; la défense des droits démocratiques et des minorités opprimées (en l’occurrence souvent des chrétiens) ; le combat contre les traditions patriarcales et pour une alternative « séculière » (laïque)… Parfait !


Mais soulignons ce qui me paraît essentiel, en ce qui concerne la question en discussion ici. Le LPP et les forces progressistes pakistanaises combattent l’islamisation de la société, qui signifie notamment son « envoilement » – ou du moins l’envoilement des femmes. C’est la résistance à cette islamisation qui mérite d’être valorisée au nom des droits démocratiques en général et plus particulièrement, dans le cadre d’un combat multiforme contre l’oppression des femmes.


Ce n’est pas pour rien que dans le compte rendu d’une récente mobilisation paysanne, Farooq Tariq salue la présence de « plus de 2 000 femmes sans voile ou burqa, côte à côte avec les autres » manifestants, hommes. De la même façon, j’avais été frappé, en 2006, par la façon dont bien des femmes libéraient leur tête quand elles pénétraient dans l’enceinte protectrice du Forum social mondial de Karachi.

 

Ou comment, lors d’un grand meeting du Forum des pêcheurs pakistanais (PFF), des villageoises avaient occupé la tribune, rabattu leurs châles, commencé à danser et invité les hommes et les délégués étrangers à les rejoindre… Le LPP accueille en son sein des femmes voilées, mais préfère être représenté par des cadres qui incarnent ce combat démocratique contre l’islamisation forcée du pays.


La laïcité, un enjeu international. Tous les pays ont leurs spécificités politiques et culturelles et la France n’échappe évidemment pas à la règle. Il n’y a pas un modèle standard de laïcité qui puisse être appliqué dans le monde entier. Mais il ne faut pas pour autant réduire la laïcité à la simple « neutralité » de l’Etat vis-à-vis des religions.

 

La séparation des églises et de l’Etat exige plus que cela. Il s’agit de réunir les conditions d’une citoyenneté commune à toutes et tous, l’un des fondements d’une égalité démocratique.


J’aurais tendance à retourner l’argument de Pierre-Yves Salingue. Nous vivons en France dans l’une des sociétés les plus laïcisées, sécularisées, du monde. Nous avons donc du mal à percevoir ce qui se passe dans les sociétés où le religieux envahit l’espace public. A quel point alors les pressions (qu’elles soient légales ou simplement sociales) à la conformité s’accroissent ; à quel point s’avivent les tensions intercommunautaires (y compris entre sectes d’une même religion) ; à quel point la subordination des femmes se densifie ; à quel point les homosexuels peuvent se retrouver en danger de mort…


Cela fait déjà longtemps que je pense que le combat pour la laïcité est redevenu à l’échelle internationale un front de lutte essentiel. Le tableau est sans appel : Islamisation forcée au Pakistan et mobilisation des hindouistes en Inde pour remettre en cause de caractère laïc de l’Etat.

 

Poids politique croissant des évangélistes protestants et refondation réactionnaire du Vatican en Occident tout autant que dans les pays du Sud. Incroyables pressions des idéologies les plus obscurantistes comme le créationnisme aux Etats-Unis (et même en Europe).

 

Danger de communautarisation des lois de la famille dans des pays comme la Grande-Bretagne, dont les premières victimes seraient des filles et des femmes. Vaste offensive contre le droit à l’IVG menée par l’Eglise catholique de l’Espagne au Nicaragua en passant par l’Italie. Chappe de plomb conformiste qui pèse de plus en plus lourd même là où les lois ne changent formellement pas, comme en Tunisie…


Cette énumération est loin d’être exhaustive. Il n’y a à cette situation rien d’étonnant : la crise de perspective socialiste et la mondialisation capitaliste ont créé les conditions d’une remontée internationale de la réaction religieuse et d’un recul très dangereux de la laïcité.


Le principal reproche que je fais à la contribution de Pierre-Yves Salingue est de renforcer la myopie française (ou d’une partie de la gauche française) en minimisant l’urgence internationale du combat pour la laïcité. Plutôt que d’opposer en la matière la France au monde, il vaudrait mieux discuter ce que nous pouvons apprendre de la situation dans les autres pays sur cette question : c’est un combat souvent complexe, poursuivi dans des conditions difficiles.

L’angélisme n’aide certainement pas à cette réflexion. Il ne faut pas faire l’autruche – oserais-je dire qu’il ne faut pas se voiler la face en prétendant qu’outre-Hexagone, le religieux en politique ne fait point problème ?


Le 7 avril 2010



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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 10:18


On ne choisira plus son école* : pour ou contre?
*publique car on pourra toujours aller dans le privé
jeudi 08 avril 2010

A la rentrée 2011, la municipalité va mettre en place des périmètres scolaires. Les parents devront inscrire leur enfant près de leur domicile.

Le maire, Bernard Poignant, l'a annoncé officiellement : il souhaite « reprendre la main ». Désormais, les inscriptions dans les écoles primaires publiques de la ville se feront en mairie centre. Et dès la rentrée 2011, des périmètres scolaires seront mis en place.
En clair, cela veut dire que les familles auront l'obligation d'inscrire leurs enfants dans les écoles proches de leur domicile. Cette décision fait suite à une crise qui a duré plusieurs mois. Le 6 janvier, la municipalité a annoncé son intention de fermer trois établissements dans le centre-ville et à Ergué-Armel. L'opposition et la mobilisation des parents sont immédiates. Une concertation est ouverte. Finalement, la municipalité revient sur sa décision tout en mettant en place une nouvelle organisation.

Bientôt, on n'aura plus le choix de son école. Certains cas particuliers pourront cependant être examinés par une commission de dérogations.

Une petite révolution à Quimper qui n'avait, jusqu'à présent, jamais connu de sectorisation.


La municipalité a annoncé la mise en place d'une carte scolaire, en septembre 2011. Les familles auront l'obligation d'inscrire leur enfant dans l'école la plus proche de leur domicile. Une commission décidera des éventuelles dérogations.

Note du blog : réponses de lecteurs....

Que pensez-vous de cette mesure ?

Un avis? du temps perdu !

de Floch | jeudi 08 avril 2010

A quoi sert un avis dans une ville gérée par un maire PS, tout puissant, aux ordres commerciaux du gouvernement et de l'Europe, entouré de collaborateurs chargés : des écoles,de l'eau, des terrasses,de la circulation, des hôpitaux, des  transports, des commerces......et la suite à venir ? Même la presse locale semble lui obéir (j'ai dit semble), parce que les infos locales me semblent partiales.

Et les écoles privées ?

de Carrié Pierre | jeudi 08 avril 2010

"A Quimper, les parents ne pourront plus choisir leur école " ! Le titre en première page et celui de la locale laissent penser qu'il n'y a qu'une seule école à Quimper, l'école publique. Voilà qui est surprenant de la part de votre journal et voilà qui me convient tout à fait. Mais je ne comprends pas cette absence, cet oubli de l’existence de l’école privée, qui si elle n’est pas touchée par cette décision municipale, ne manquera pas de profiter de ce choix. Est-ce, de votre part, vouloir masquer une polémique de plus sur ce sujet ou une provocation ?

 

Il y a aussi cette question:

Faut-il maintenir les écoles publiques en centre-ville malgré la baisse des effectifs à Quimper ?

Note du blogueur:

 

M'enfin, qui a  besoin de mettre ses enfants à l'école du diable à Quimper en centre ville? Comme disait un vieux réac : "J'en ai marre de payer des impôts pour une école où je n'ai jamais mis mes enfants, où personne de ma famille ne les mettra jamais et qui en plus est remplie de ... de... enfin vous voyez..."

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