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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 10:05

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L’apprentissage, c’est-à-dire la formation en alternance en vue de l’obtention d’un diplôme, est l’une des responsabilités des conseils régionaux. Ce secteur, dans les mains du patronat et d’organismes privés, reçoit de l’argent public sans contrôle.

Il était navrant d’entendre, sur la chaîne parlementaire (LCP), vendredi 12 mars, Jean-Paul Huchon et Valérie Pécresse débattre avec pugnacité de leurs mérites respectifs pour augmenter le nombre des jeunes orientés vers l’apprentissage dans la région Île-de-France (la meilleure selon Huchon). Ce débat essentiel sur l’apprentissage, nous aurions aimé l’avoir avec le PCF, le PG, les Verts et le PS qui gèrent les régions.
 


On sait que la droite a saccagé l’enseignement professionnel, en adaptant la formation aux besoins immédiats du patronat et en excluant un nombre croissant de jeunes du service public d’éducation. Or, les conseils régionaux n’ont pas combattu cette politique, ils l’ont au contraire accompagnée. Ils auraient dû par exemple utiliser leurs moyens pour reprendre la majorité des BEP supprimés dans le cadre de l’enseignement public1.


L’apprentissage est le mode de formation préféré du patronat. Cela se sait et se comprend, il dispose d’une main-d’œuvre à très bon marché (25 % du Smic pour un apprenti en première année), en attente de diplôme et donc obéissante. Encore faut-il que les apprentis aient pu trouver par eux-mêmes une entreprise car beaucoup d’entre eux, sortis du système scolaire, sont laissés à l’abandon et la crise économique rend cette recherche encore plus difficile.


Mais pour quelle formation ? Sans généraliser, car les cursus scolaires de l’apprentissage vont du niveau CAP à celui d’ingénieur, la formation « sur le tas » est tributaire du bon vouloir du patron, du choix du maître d’apprentissage, de ses compétences et des objectifs parfois contradictoires fixés à l’apprenti dans l’activité de l’entreprise et dans son cursus scolaire. Cette formation est étroitement liée à l’activité de l’entreprise, ce qui peut rendre difficile d’en changer après l’obtention du diplôme. Et que dire des jeunes en pré-apprentissage dès l’âge de quinze ans (une semaine en entreprise, une semaine en CFA2), trop tôt déscolarisés, qui, après avoir trouvé une entreprise, ont souvent pour principale activité le maniement du balai.


L’apprentissage c’est aussi tout un ensemble complexe d’organismes privés profitant ou gérant des financements publics. Les CFA sont très majoritairement privés et sous contrôle direct du patronat. Ils reçoivent des régions des centaines de millions d’euros de subventions alors que les lycées d’enseignement professionnel (LEP) publics sont souvent sous-équipés et sous encadrés.


Dans le même temps, le gouvernement favorise l’apprentissage par des aides financières aux entreprises (primes à l’embauche, exonération de charges et aides à la formation).


Les mécanismes de financement des CFA font aussi intervenir le versement par toutes les entreprises de la taxe d’apprentissage (TA). La collecte de cette taxe est très coûteuse en prospection et très inégale en redistribution. En 2007, 1 143 millions d’euros ont été reçus par les CFA soit une taxe moyenne de 1 669 euros par apprenti.

 

Les fonds publics – la TA est un impôt – constitués par cette collecte ne vont pas toujours vers les CFA, les sommes collectées sont en effet gérées par des organismes privés dans une certaine opacité avant d’être redistribuées au patronat de la formation.


Pour mener une politique vraiment sociale, les conseils régionaux de gauche devraient créer de véritables services publics régionaux de la formation professionnelle qui donneraient la priorité aux LEP publics sur l’apprentissage, mèneraient une politique d’intégration des CFA dans ces services publics régionaux en prenant des dispositions pour y intégrer leurs personnels, dans la fonction publique territoriale par exemple.


La collecte et la distribution de la TA ne doivent pas être laissées à des organismes privés, elle devrait être assurée par les conseils régionaux. Dans l’immédiat, ceux-ci doivent réévaluer et contrôler les organismes privés de gestion et s’assurer que la TA est bien dirigée vers les CFA. L’élaboration des budgets de fonctionnement des CFA doit être faite en concertation avec les conseils régionaux et ceux-ci devraient participer aux conseils d’administration des CFA.


Pierre Sandrini


1. Depuis la « réforme » de Sarkozy du bac pro, seulement quatre spécialités de BEP ont été conservées. Les sections de CAP, sur deux ans après la troisième, continuent d’exister, en parallèle avec les sections de bac pro en trois ans. Elles peuvent permettre à des jeunes ayant un niveau scolaire suffisant d’obtenir un bac pro en quatre ans.
2. Centre de formation par l’apprentissage.

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 10:03

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La crise franchit une nouvelle étape. Après avoir organisé l’endettement des États, les classes dirigeantes en profitent pour renforcer les politiques d’austérité.
Arguant du niveau du déficit public grec (12, 7 % du PIB en 2009), spéculateurs et agences de notation exigent un « ferme engagement politique ». Les dirigeants s’empressent de les rassurer en préparant des programmes réactionnaires : gel des salaires et des pensions, hausse de la TVA, remplacement d’un fonctionnaire sur cinq, etc. La violence des attaques est inouïe. Le véritable objectif du sommet de Bruxelles était de se mettre d’accord sur les moyens d’imposer un tel programme. Mais comment l’Union européenne en est-elle arrivée là ?

Les causes de l’endettement

En 1986, avec l’Acte unique, la priorité absolue est accordée à la concurrence, la libre circulation des capitaux et la préparation de la monnaie unique. Les critères du traité de Maastricht (1992) sont supposés assurer la convergence des économies de la zone. Et pour compenser les effets sociaux de la concurrence, il est décidé d’augmenter les fonds versés aux États les plus pauvres (Irlande, Grèce, Portugal et Espagne) pour assurer la « cohésion économique et sociale ». Mais ce mécano européen est illusoire. Entre 1988 et 1998, le ratio entre le PIB des 25 % de régions les plus riches et celui des 25 % les moins riches est demeuré constant. Les inégalités n’ont pas diminué. Le budget fédéral européen dépasse à peine 1 % du PIB (celui des USA s’élève à 20 %).

 

Et les moyens consacrés aux nouvelles adhésions sont ridicules. Surtout, la logique prédominante est celle de la concurrence commerciale, sociale et fiscale. Les économies européennes sont demeurées dans des dynamiques divergentes. Tandis que les prix augmentaient de 46 % en Grèce entre 1997 et 2009, l’évolution était de 19 % en Allemagne. Ces deux pays ont pourtant la même monnaie, l’euro, et donc un même taux d’intérêt fixé par la Banque centrale européenne (BCE) en fonction de l’inflation moyenne. Dans les États où l’inflation était la plus forte, le faible taux d’intérêt incitait à l’emprunt. En Grèce, c’est l’État qui s’est massivement endetté. En Irlande, en Espagne et au Portugal, c’est l’endettement privé qui atteint des niveaux très élevés.

L’hypocrisie des dirigeants

La Grèce, l’Irlande, l’Espagne et le Portugal ont vu leur déficit commercial se creuser. Tout cela n’a rien de nouveau. C’est même ce qui a permis pendant des années aux capitalistes allemands d’exporter massivement une production qui ne pouvait pas être écoulée en Allemagne du fait de l’austérité salariale. Le Financial Times le reconnaît : « en raison des excédents structurels du secteur privé et des comptes courants de l’Allemagne, il est quasiment impossible que ses voisins puissent résorber leur déficit budgétaire, sauf s’ils sont prêts à supporter un ralentissement durable de leurs économies... la demande intérieure déficiente de l’Allemagne ne peut être universalisée ». Plus simplement : tous les pays ne peuvent être exportateurs nets. Les déclarations de Merkel et Sarkozy sont hypocrites et tentent seulement de masquer l’échec de l’Union européenne (UE). Les pays aujourd’hui montrés du doigt sont précisément ceux qui devaient bénéficier de l’aide de l’UE parce que leur PIB par habitant était très inférieur à la moyenne communautaire.

La dette : un problème ?

La dette publique n’est pas problématique en elle-même. Si elle résulte d’une hausse des dépenses publiques d’infrastructures, d’éducation ou de santé, et si les intérêts ne sont pas exorbitants, la dette est même souhaitable ! Mais la dette accumulée dans la dernière période ne remplit pas ces conditions. En Grèce, elle provient notamment de l’absence d’un système de perception d’impôts efficace, et de la collusion entre la bourgeoisie grecque et de grandes banques.

 

La Grèce paye des intérêts très élevés. En France, la part des dépenses publiques dans le PIB a culminé en 1996 et oscille depuis à un niveau inférieur. Pourtant, la part de la dette publique dans le PIB n’a pas cessé d’augmenter. Comment est-ce possible ? Cela signifie simplement que l’envolée de la dette est imputable à la baisse des recettes. Rien qu’en 2008, les niches fiscales constituaient un manque à gagner de 73 milliards d’euros1. Quant à la facture des réductions de cotisations sociales, on sait qu’elle s’élève à 42 milliards pour 20092. Ce sont ces privilèges qui creusent la dette. Au lieu de payer l’impôt, des rentiers prêtent à l’État. En 2008, celui-ci leur a versé 54, 6 milliards d’euros d’intérêts. Il faut que cela cesse, et ce n’est pas de Bercy ni de Bruxelles que viendra la solution.

1. Rapport de la Commission des finances, de l’économie et du plan de l’Assemblée nationale.

2. Rapport de la Commission des finances du Sénat.

Islande

À l’automne 2008, le système bancaire islandais s’écroule. Les trois plus grandes banques, qui avaient été privatisées en 2003, sont renationalisées. Qui va payer leurs dettes ? Les gouvernements britanniques et néerlandais indemnisent leurs ressortissants et exigent que les contribuables islandais, déjà touchés par la montée du chômage, payent l’addition. Soit 12 000 euros par habitant ! L’UE exerce alors un chantage sur la demande d’adhésion déposée par l’Islande. Le Parlement islandais cède, en votant la loi Icesave. Le Fonds monétaire international (FMI) est satisfait et les agences de notation accordent une bonne note à l’État islandais. Pour faire entendre son refus, la population organise alors des manifestations inédites depuis un demi-siècle et impose un référendum. Le 6 mars 2010, la loi Icesave est rejetée par 93 % des votants. Contrairement à ce que disent les lobbies financiers, il ne s’agit pas de reporter le coût de la crise sur des « contribuables étrangers » mais de placer les financiers et leurs représentants face à leur propre responsabilité. Qu’ils soient islandais, britanniques ou néerlandais, ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !

Grèce

Gel des salaires dans le secteur public, suppression des primes, recul de deux ans de l’âge de départ à la retraite, telles sont les mesures décidées par le gouvernement « socialiste » de Papandréou, prenant prétexte de la dette publique. Des choix lourds de sens. Rappelons qu’avec plus de 2, 8 % de son PIB consacré à l’armement, la Grèce est la championne des dépenses militaires. Les travailleurs ont répliqué par la grève. La Grèce nous donne un avant-goût du problème auquel tous les travailleurs européens seront bientôt confrontés : face à l’offensive des banquiers et de leurs représentants, seule une forte mobilisation sociale peut bousculer les règles du jeu. Mais pour être à la hauteur des enjeux, il faut aller vers la construction d’un front de résistance coordonné en Europe. Car de mauvais coups se préparent partout. Le gouvernement « socialiste » portugais annonce déjà des privatisations massives.

Leurs solutions et les nôtres

La Banque centrale européenne a renfloué les banques privées en difficulté, mais le traité de Lisbonne lui interdit de faire de même avec un État membre ! C’est donc auprès des autres pays de l’UE que la Grèce va emprunter de quoi rembourser ses créanciers (parmi lesquels… des banques). Le seul enjeu du sommet de Bruxelles du 25 mars était de savoir si, pour imposer un plan d’austérité à la population grecque, la bourgeoisie européenne allait s’appuyer sur le FMI. La répartition des rôles a été actée : le FMI jouera celui du « méchant flic » et l’UE celui du « bon policier ». Et leurs recettes ne feront qu’aggraver la crise et monter le chômage. Car ils refusent de taxer le capital. Celui des riches armateurs, de l’Église orthodoxe (exonérée d’impôt), des banques, etc. Mais c’est à l’échelle européenne qu’il faut instaurer cette taxation.

Face à l’endettement privé, il faut arracher des hausses salariales. Face au chômage, il faut imposer le partage du temps de travail. Face à la crise, notre solution est le contrôle social des banques et des entreprises.

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 10:01

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Samedi 27 mars, une vingtaine de rassemblements et de manifestations étaient organisés par le collectif « Ni pauvres ni soumis » avec pour revendication centrale un revenu minimum d’existence égal au Smic.
2 500 personnes à Paris, mais également des centaines à Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Grenoble, Dijon, Lille, … ont exprimé leur profond sentiment de colère et de dégoût face aux conditions de vies qui leur sont imposées.


Il est regrettable qu’à l’exception du NPA et du Parti de gauche, la gauche politique ait été absente des initiatives en question. Le mouvement syndical s’est fait, lui aussi, discret. À noter qu’à Paris, la CGT des centres de rééducation professionnelle distribuait un tract dénonçant les conséquences de la réforme Bachelot dans le secteur médicosocial.


Sans surprise, le gouvernement s’est fendu d’un communiqué annonçant comme chaque année que l’Allocation adulte handicapé (AAH) augmentera de 25 % d’ici 2012 : 715 euros cette année, somme largement en dessous du seuil de pauvreté. En oubliant de préciser que les pensions d’invalidité, elles, n’augmenteront que de 0, 9 % en avril. Éric Woerth, artisan de la RGPP comme ministre de la Fonction publique et nouveau ministre des Affaires sociales, a expliqué que la réforme de l’AAH permettrait de cumuler salaire et allocation – ce qui existe déjà – mais il a omis de dire que l’AHH est réduite dans ce cas !


Les 30 000 manifestants de mars 2008 et les initiatives de ce week-end n’ont pas fait fléchir Sarkozy et le gouvernement. Une nouvelle initiative d’ampleur nationale est nécessaire qui devrait cette fois-ci être soutenue par les syndicats et la gauche politique.

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 09:59

Irlande,

8000 dans les rues de la petite ville de Ballinasloe pour defendre l'hôpital

Une nouvelle petite ville d'Irlande vient de faire une démonstration imposante en défense de son hôpital et de son système de santé. Après la ville de Clonmel c'est le tour de la modeste ville de Ballinasloe de montrer sa résistance avec là les syndicats de travailleurs en première ligne.

Irlande, la casse des services publics de la santé continue pendant que la population exprime sa colère contre cette décision et les immenses cadeaux concédés aux banques, aux financiers, aux capitalistes. L'Irlande est un des états qui sera promis aux prochains appétits des spéculateurs comme la Grèce vient de les subir en provoquant une crise terrible payée par sa population et pas ses bourgeois  enfuis au loin .

Partout, des plans d'austérité se trament, de nouvelles casses des services publics pour grossir le gâteau des plus riches.

La résistance coup sur coup en  Irlande avec des démonstrations massives dans des petites villes en défense de leur système de santé, payé avec leurs efforts pendant des dizaines d'années , est un exemple face aux moyen-âgeux qui nous gouvernent.

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 09:31

 

Irlande : les Anglais réécrivent l'Histoire en oubliant leur propre rôle (Médiapart)

Encyclopaedia Britannica, l'encyclopédie la plus lue et la plus réputée dans le monde anglophone, vient d'admettre qu'une erreur de taille s'était glissée dans les pages consacrées à l'histoire d'Irlande, écrites il y a sept ans.

 

Hier soir, le directeur général d'Encyclopaedia Britannica s'est empressé d'affirmer que l'erreur serait corrigée dans la nuit et présentait ses excuses aux Irlandais.


Le chapitre incriminé est censé expliquer aux lecteurs, et aux écoles abonnées à l'Encyclopaedia, les tenants et les aboutissants d'une page extrêmement complexe de l'Histoire irlandaise : celle de la guerre civile qui a suivi le traité d'indépendance de 1921, signé entre les Britanniques et les forces irlandaises. 


L'accord prévoyait certes l'indépendance d'un nouvel Etat libre d'Irlande (Free State) mais pour seulement 26 counties (régions) d'une île qui en comptait 32.

Les six counties du Nord devaient être rassemblés sous le nom d'Irlande du Nord (ou encore Ulster) et rester sous domination britannique - ceci pour des raisons historiques liées au peuplement à majorité protestante.

L'Encyclopaedia Britannica a tout simplement "oublié" de mentionner le rôle de la Grande-Bretagne dans la guerre civile qui a suivi cette partition de l'île, imposée par Londres. Elle a résumé toute l'affaire en une guerre entre Catholiques du Sud et Protestants du Nord.


Cette page de l'histoire irlandaise est toujours un sujet délicat à aborder en Irlande. Des familles ont été déchirées, des frères sont devenus ennemis jurés. Le pays tout entier s'est battu "pour" ou "contre" un traité qui donnait l'indépendance tant rêvée - mais l'indépendance imposée aux conditions de l'ancien colonisateur.


Se battre jusqu'au bout pour garder l'unité de l'île, au risque de voir l'armée britannique revenir envahir le pays ? Ou accepter la partition, devenir libres et indépendants et se battre ultérieurement pour une réunification complète ? Le film Michael Collins peut aider à nous faire comprendre l'Irlande de ces années de lutte. 


Le directeur de l'Encyclopaedia Britannica a affirmé, hier, qu'il s'agissait d'une erreur faite par un rédacteur inexpérimenté qui a voulu trop simplifier une Histoire complexe. Il a ajouté que "cela était très rare".

Et il fallait que ça tombe sur l'Histoire d'Irlande (ré)écrite par les Britanniques.

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 09:21

 



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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 09:01
lundi 05 avril 2010
 

Alicja Tysiac, une mère de famille, a fait condamner l'État polonais par la cour européenne des droits de l'homme pour refus d'IVG légale. Elle est venue témoigner samedi.


« Ma vie est difficile parce que je vis en... Pologne ! »

 

Avec une ironie amère, Alicja Tysiac a raconté, samedi, à la Maison des syndicats, à l'invitation de l'association Rien sans Elles, combien sa vie et celle de ses enfants est devenue difficile en raison du combat qu'elle a mené pour le droit à l'avortement.


Voilà dix ans, cette mère de deux enfants demandait une interruption volontaire de grossesse. Déjà très handicapée des yeux, elle craignait de perdre la vue définitivement avec une nouvelle grossesse.


Comparée aux SS


En Pologne, les interruptions volontaires de grosses (IVG) ne sont autorisées qu'en cas de viol, de malformation du foetus et de danger pour la santé de la mère. Alycja Tysiac était dans ce dernier cas, pensait-elle. Mais l'IVG lui fut refusée. Elle a alors attaqué l'État polonais pour non-respect de la loi. Elle a perdu ses procès. Elle s'est retournée vers l'Europe, et la cour des droits de l'homme. Et elle a fait condamner son pays.


« La cour européenne ne s'est pas prononcée sur la question de l'avortement, explique Monika Karbowska, militante d'Initiative féministe européenne, mais elle a tout simplement considéré que le refus d'avortement violait la loi polonaise qui le prévoit. » La juridiction européenne avait alloué 25 000 € à la plaignante pour la dédommager de ce non-respect de la loi.


« Ce jugement a suscité une campagne virulente de l'Église polonaise et des manifestations haineuses de l'extrême droite, poursuit Monika Karbowska. Dans le magazine Gosc Niedzielny, qui appartient à l'épiscopat, elle a été traitée de meurtrière en puissance. Le journal est allé jusqu'à mettre en parallèle des photos de criminels de guerre nazis, comme Mengele, Hess et le gardien SS d'Auswitch, Karl Höcker, avec celle d'Alycja. »


L'effigie dans le fleuve


Bénéficiant d'un large soutien de la Gauche et des mouvements féministes polonais ainsi que d'autres mouvements féministes et laïcs européens, Alycja Tysiac a porté plainte en diffamation contre le magazine. Le mois dernier, une cour d'appel polonaise a confirmé le jugement de première instance condamnant le rédacteur en chef de Gosc Niedzielny pour diffamation.


Mais les ennuis de cette mère de famille ne se sont pas arrêtés pour autant.

« Son effigie a été jetée dans le fleuve la Vistule lors d'une manifestation des Jeunesses Panpolonaises, un mouvement d'extrême droite », affirme Monika Karbowska. Alycja Tysiac dit qu'elle est suivie par un médecin et qu'elle doit prendre des médicaments. « Pour l'instant, les Jeunesses Panpolonaises ne m'ont pas tuée », ajoute-t-elle froidement.

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 12:05

 

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 11:40

 

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 11:13

 

Dessin de Na

 

Quand le gouvernement et le président de la République cesseront-ils de raconter des balivernes sur la fiscalité directe française ?


Pour justifier les baisses des impôts sur le revenu, et le bouclier fiscal, les gouvernements successifs claironnent que les Français sont excessivement imposés sur le revenu, que cela freine l'activité et que si l'on baisse la pression fiscale, les capitaux français expatriés pour fuir cette surimposition vont revenir et se transformer en investissements. Une cascade de contre-vérités.

1Le poids de l'impôt sur le revenu est faible

Le tableau ci-après, tirés des « Statistiques des recettes publiques » de l'OCDE, décrit les éléments essentiels des systèmes fiscaux des principaux pays d'Europe.


Les chiffres de 2007, tiennent évidemment compte du premier bouclier fiscal voté en 2006. Le taux français global de prélèvements obligatoires est effectivement dans le peloton de tête en Europe, seuls les pays scandinaves affichant des taux supérieurs.


Comparatif de la pression fiscal en France et en Europe

Il n'en va pas du tout de même pour le taux des impôts stricto sensu. Ce sont uniquement les cotisations sociales qui poussent notre taux global vers le haut, avec ceux du Danemark, de Suède et de Norvège…

L'impôt sur le revenu ne représente que 7,7% du PIB

Avec un poids de 7,7% du PIB pour l'impôt sur le revenu, la France est avant-dernière des pays cités. Sans doute est-elle encore plus en retrait aujourd'hui du fait de la loi Tepa de juillet 2007.

Citons aussi les taux maximaux d'imposition :

  • 40% en France à partir de 66 000 euros
  • 42% en Allemagne
  • 43% en Italie à partir de 100 000 euros
  • 45% en Espagne, mais à partir de 47 000 euros
  • 50% en Grande-Bretagne désormais comme en Belgique et en Autriche.

Nous sommes plutôt favorisés, sachant que le bouclier fiscal annule ou réduit ce taux ce taux pour 16 000 contribuables, évidemment les plus aisés.

2Les inégalités ont fortement augmenté et les baisses d'impôt les ont aggravées

L'argument ressassé sur la surimposition est donc tout simplement faux. Il n'y avait donc aucune légitimité « concurrentielle » à baisser l'impôt sur le revenu des personnes physiques, et il serait aujourd'hui, au contraire, légitime d'augmenter les taux supérieurs d'imposition et de supprimer le bouclier fiscal.

Il faut, en effet, financer certaines dépenses publiques indispensables -ce qui ne signifie pas que d'autres ne peuvent être réduites ; il faut aussi réduire le déficit budgétaire -qu'il ait été en 2009 de 7,5% du PIB au lieu des 8% attendus ne change pas fondamentalement le problème-, et il faudrait alléger un peu la dette publique.

Sur ce point, ne rêvons pas, la croissance ne vas pas brutalement s'accélérer et les 2,5% prévus par le gouvernement ne se réaliseront pas. Au mieux 1,5% ! Donc pas beaucoup de recettes fiscales en plus !

Les salariés les mieux payés voient leur revenu augmenter davantage

Certes, supprimer le bouclier fiscal ne rapporte que 400 ou 500 millions d'euros, mais cette mesure, comme la hausse des taux supérieurs d'imposition de l'impôt sur le revenu est aussi une nécessité symbolique, pour maintenir un minimum de cohésion sociale, face aux inégalités insupportables qui se sont crées en France.

L'Insee publie aujourd'hui une étude d'où il ressort que les 1% des salariés les mieux payés (217 euros de salaire moyen) ont vu leur revenu augmenter de 5,8% entre 2002 et 2007, contre 2,3% pour la moyenne des salariés.

8% des non salariés (commerçants, médecins spécialistes dentistes, professions libérales diverses) perçoivent eux aussi un salaire égal à celui des 1% de salariés les mieux rémunérés.

Il s'agit là de la distribution primaire des revenus. Les baisses d'impôts successives n'ont fait qu'accroître ces inégalités.

Sans impôts, pas de société !

Les capitaux expatriés sont-ils revenus ? Plusieurs enquêtes montrent que non. De toute manière, ils ne se seraient pas plus investis dans l'appareil productif en France qu'ils ne l'ont fait à l'étranger.

En Belgique, en Suisse, ils se sont transformés en immobilier ou ont alimenté la spéculation, comme dans les paradis fiscaux.

Nous français sommes culturellement moins enclins à risquer notre épargne dans l'entreprise que les Anglo-Saxons par la Bourse, et les Allemands dans leurs PME.

En France, nous sommes, au fond, des ultra-keynésiens

Nous sommes, au fond, ultra-keynésiens. C'est l'Etat, qui en animant l'économie, en « cornaquant » les banques, doit stimuler l'investissement et l'emploi. Raison de plus pour qu'il en garde les moyens et ne se prive pas, par des baisses d'impôt injustifiées, des moyens budgétaires nécessaires.

En France, s'il faut intervenir sur les prélèvements obligatoires, c'est sur les charges sociales, en équilibrant rapidement le régime des retraites et en asseyant solidement des dépenses de santé débarrassées des excès de toutes sortes qui les alourdissent.

Mais n'oublions pas que les prélèvements obligatoires sont les contributions des citoyens au « vivre ensemble ». Il n'est pas anodin que la focalisation maniaque de tous les gouvernements sur les baisses d'impôt, se soit manifestée à partir du début des années 80, quand Margaret Thatcher disait que la société n'existe pas et que seuls comptent les individus.

L'impôt, la cotisation, c'est la trame du lien social. Sans lui, pas de société !

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