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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 10:38
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 ... une campagne infecte pour quelques voix de plus


« Nous débattrons jusqu'à fin 2010 », a affirmé Éric Besson dans un entretien publié lundi 21 décembre dans Le Parisien. Initialement prévu pour durer jusqu'au 31 janvier, le débat sur l'identité nationale pourrait ainsi se poursuivre jusqu'à la fin de l'année 2010. Pourquoi pas, pourrait-on ajouter, jusqu'aux élections présidentielles de 2012 !

Malgré l'indignation soulevée par les « dérapages » racistes de son entourage - le dernier en date étant celui de la ministre de la Famille Nadine Morano - Sarkozy ne cesse de réaffirmer la nécessité de ce débat, au prétexte que tel serait le souhait de la population. Éric Besson a même prétendu dans une interview que ce débat « continue de passionner nos concitoyens » !

Ce n'est pas vrai, à en juger par le résultat d'un sondage paru dans le journal Le Parisien selon lequel seulement un Français sur trois souhaite la poursuite du débat, et par la pétition lancée par SOS-racisme pour l'arrêt de ce débat, signée en quelques jours par six mille personnalités et intellectuels.

Le gouvernement mène une campagne infecte au travers de ce débat sur l'identité nationale. Et il sait parfaitement ce qu'il fait. Sa seule perspective est d'obtenir l'adhésion de l'électorat le plus réactionnaire. Et pour cela il est prêt à surfer sur les préjugés les plus crasseux et les a-priori xénophobes, dans l'espoir de garder les voix de cette frange de l'électorat de droite que Sarkozy avait réussi à prendre à Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2007.

Comme le dit le texte de la pétition de SOS-racisme, Sarkozy a « libéré la parole raciste ». Il a libéré aussi la « parole » nationaliste. Le danger pour la classe ouvrière est de se diviser entre ouvriers français et ouvriers immigrés. Le danger, c'est aussi de ne pas voir qu'il n'y a rien de commun entre un grand patron, qu'il soit ou non français, et un travailleur. Racisme et nationalisme sont deux facettes de la même médaille, des poisons mortels qu'il faut absolument combattre.

Aline RETESSE
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 10:34
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Avant l'ouverture de la conférence de Copenhague, 700 patrons, sous l'égide du prince Charles d'Angleterre, ont signé une déclaration appelant à une réussite de la réunion. Parmi eux des dirigeants de trusts internationaux (BP, Siemens, Pepsico, Ericsson...) et une foule de petites entreprises du monde entier.

Certains de ces patrons sont peut-être animés par un souci écologique. Mais pas seulement : leur déclaration indique qu'un succès à Copenhague « entraînera des investissements supplémentaires et soutiendra les efforts actuels pour revigorer la croissance de manière durable ».

Si l'objectif est moins de rejets de carbone, c'est aussi davantage d'investissements et surtout d'aides de la part des autorités. Aides qui seules permettent de développer les énergies dites « renouvelables » qui sont à la mode : éolien, solaire, etc.

Ainsi, en France, le prix d'achat par EDF de l'électricité éolienne à un producteur est de 82 euros le mégawatt-heure, soit le prix de vente par EDF du courant à un consommateur particulier (pour l'industriel c'est encore moins cher). On évalue le prix de revient de l'électricité éolienne au double et peut-être au triple du prix de revient de l'électricité nucléaire. Par rapport à l'électricité qui provient des centrales thermiques, la différence est moins forte, mais l'éolien est toujours plus coûteux.

Quand les éoliennes ont commencé à se répandre en France, les bénéficiaires étaient souvent des individus, des agriculteurs par exemple, qui installaient une ou deux machines. Mais la manne des subventions s'est révélée si forte que les grands groupes s'y sont mis et aujourd'hui, en tête, on trouve EDF et GDF-Suez notamment.

En Espagne l'entreprise leader est Iberdrola, premier producteur mondial d'électricité éolienne, qui est aussi le plus gros producteur d'énergie nucléaire ibérique. On peut parfaitement être à la fois vert et nucléaire... Iberdrola vient d'emporter un énorme marché de parcs éoliens aux États-Unis et en attend une subvention représentant 502 millions d'euros.

L'éolien a généré de grosses entreprises de construction des machines, le danois Vestas, premier du monde, et bien d'autres. La Chine s'y met aussi. Il s'agit souvent dans ce pays d'entreprises occidentales qui y sont installées, comme Canadian Solar qui n'est pas précisément d'origine chinoise...

Ce qui vaut pour les éoliennes vaut également, mais à échelle plus réduite, pour le solaire, ou dans un autre domaine pour les « agrocarburants ».

La moitié de la récolte de canne à sucre du Brésil, au moins 10 % du maïs américain et une bonne part des betteraves de France, (chacun d'eux étant premier producteur mondial dans leur catégorie)pour ne citer que ces trois exemples, servent à fabriquer ces « agrocarburants », là aussi à coup d'aides diverses des États.

Bref, une bonne partie des énergies dites « renouvelables », dont on peut par ailleurs discuter de leur intérêt pour la société, n'existent qu'à coup de subventions payées soit par les contribuables, soit par les consommateurs (dans le cas d'EDF). Mais, après tout, est-ce tellement différent de ce qui se passe pour l'ensemble des industries et de la finance ?

André VICTOR
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 10:28
sognanev

Il y a vingt ans, le 22 décembre 1989, la Roumanie mettait fin à son tour au régime mis en place par l'Union soviétique dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale.

 Mais contrairement à ce qui s'était passé au cours de l'année 1989 dans d'autres États du bloc de l'Est, où la transition avait été préparée depuis des mois et s'était opérée plus en douceur, la situation avait été rendue explosive en Roumanie par un Ceaucescu qui, malgré la vague de transformations qui traversait l'Europe de l'Est, entendait ne rien céder de son pouvoir, ce qui pouvait laisser aux masses populaires un possible champ d'intervention.

C'est finalement l'armée qui, en changeant de camp, participa à la mise en place d'un régime vite qualifié de démocratique, bien que composé en partie de membres de l'ancienne équipe dirigeante.

Depuis sa création dans ses frontières actuelles après la Première Guerre mondiale, la Roumanie a toujours connu des régimes dictatoriaux. Dans ce pays pauvre, la minorité de privilégiés ne pouvait se maintenir au pouvoir qu'en exerçant une dictature féroce pour étouffer toute tentative de révolte venant de la population.

La différence, dans la période qui suivit la Deuxième Guerre mondiale, entre la dictature roumaine et celle qui sévit dans d'autres pays sous-développés fut que, de par sa situation géographique, elle s'exerça au nom du « communisme », alors qu'elle en était la négation.

Derrière l'étiquette « communiste », la dictature d'une minorité de privilégiés

Faisant partie des pays occupés par l'Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Roumanie fut intégrée à partir de 1948 au sein des Démocraties populaires, qui étaient tout sauf démocratiques et populaires, et fut dirigée par un gouvernement prétendument communiste.

Ceaucescu arriva au pouvoir en 1965, après la mort de son prédécesseur Gheorghiu Dej. Le « génie des Carpathes » ou le « Danube de la pensée », tel qu'il aimait se définir, prit modèle sur le régime stalinien d'URSS en calquant le culte démesuré de la personnalité ou les aspects les plus délirants de la politique menée en son temps par Staline.

 Ceaucescu fut un temps fortement apprécié des dirigeants occidentaux pour son affirmation d'une voie « nationale » prenant ses distances à l'égard de l'URSS et ouvrant le pays à l'Occident, ce qui ne l'empêchait nullement d'exercer une répression constante contre la population, notamment au travers de la Securitate, la police politique omniprésente. En 1968, il recevait De Gaulle à Bucarest, et Nixon l'année suivante, et désapprouva par ailleurs l'intervention des troupes russes en Tchécoslovaquie en 1968.

Le « règne » de Ceaucescu s'engagea dans une industrialisation à marche forcée, dans des projets grandioses censés faire décoller l'économie du pays. En fait, la Roumanie s'endetta auprès des banques occidentales. En 1989, peu avant sa chute, le régime se vantait d'avoir remboursé sa dette extérieure.

 Mais cela n'avait été rendu possible que par une exploitation forcenée de la paysannerie et de la classe ouvrière. Des villages entiers avaient été rasés, les habitants obligés de vivre dans des immeubles collectifs, afin de dégager un maximum de terres agricoles en vue de l'exportation de produits alimentaires.

 Le prix à payer par la population pour cette politique fut le rationnement sur la nourriture, l'essence, l'électricité et l'eau courante. Dans les usines, il était fréquent que les ouvriers travaillent sept jours sur sept. Alors que la population roumaine vivait dans le dénuement, Ceaucescu se fit construire un palais à Bucarest pour lui et ses proches, associés au pouvoir. En 1987, les travailleurs de la ville industrielle de Brasov firent grève contre les bas salaires et le rationnement. Les exportations de produits alimentaires furent arrêtées le temps que se calme la révolte, mais elles reprirent ensuite.

La chute du régime de Ceaucescu

Alors que Ceaucescu venait d'être réélu un mois plus tôt à la tête de l'État avec une majorité de 85 % des voix, une première manifestation se déroula le 16 décembre 1989 à Timisoara, ville industrielle de l'ouest du pays, région qui regroupe différentes minorités. Les manifestants s'opposaient au renvoi vers son pays d'un pasteur hongrois.

 Le lendemain, il y eut 50 000 personnes dans les rues de la ville. Le gouvernement fit donner l'armée, et 93 personnes furent tuées. Loin de calmer la révolte, cette fusillade amplifia les manifestations des travailleurs, les deux jours suivants, et toutes les usines (sauf celles fabriquant du pain) se mirent en grève. Celle-ci s'étendit à d'autres villes de Transylvanie. Des débuts de fraternisation avec les soldats apparurent.

Le 21 décembre, Ceaucescu organisa un rassemblement à Bucarest, pour montrer qu'il avait un soutien populaire. Au lieu du résultat escompté, ce rassemblement se transforma en manifestation d'hostilité envers le régime.

L'armée qui, quatre jours plus tôt, tirait sur les travailleurs de Timisoara, fit alors volte-face. Dans la crainte d'une révolte générale, elle s'allia à d'anciens membres des cercles dirigeants, empressés de se présenter comme opposants sous prétexte qu'ils avaient été rejetés hors du pouvoir par la mégalomanie d'un Ceaucescu.

 Un Conseil du front du salut national fut mis en place, dans le but d'assurer une transition dite « démocratique » au régime de Ceaucescu. Dans le premier gouvernement figuraient des militaires et des anciens dignitaires du régime, tel Ion Iliescu à la présidence de la République. Il avait auparavant été secrétaire au Comité central du Parti Communiste et ministre de la Jeunesse, avant d'être écarté de ses responsabilités.

Le couple Ceaucescu fut jugé le 25 décembre. Dans un procès expéditif de 55 minutes, tenu à huis clos, il fut désigné comme seul responsable de la misère et de la dictature, ce qui dédouanait tous ses complices. Les Ceaucescu furent immédiatement exécutés. Plusieurs dirigeants de la Securitate furent eux aussi jugés, mais la majorité de cette police politique haïe par le peuple a été reclassée dans la nouvelle police ou dans l'armée.

Quelques concessions furent accordées à la population, telles que l'arrêt des exportations alimentaires, la semaine de cinq jours pour les ouvriers, la possibilité pour les paysans de posséder un lopin de terre et, sur le plan politique, la fin de la censure et l'instauration du multipartisme. Cela suffit pour que l'Occident accorde au nouveau régime roumain un brevet de démocratie.

Vingt ans plus tard, la Roumanie connaît une certaine stabilité sur le plan politique et s'est intégrée à l'Union européenne, même si c'est en tant que parent pauvre. Ce n'est pas pour autant que son économie a décollé et que la population a vu une amélioration de son niveau de vie.

 Un million de Roumains, sur une population de 21 millions d'habitants, auraient émigré, en grande partie vers l'Italie et l'Espagne. Avec la crise, la Roumanie ne peut plus faire face à ses dettes et a demandé un prêt de 20 milliards d'euros auprès du FMI, de la Banque mondiale et de l'Union européenne, qui ne lui sera accordé qu'à condition que le régime réduise le nombre de fonctionnaires et baisse les salaires.

La dictature s'est écroulée en Roumanie en 1989, mais pas l'exploitation des travailleurs, accrue par le fait qu'une autre couche de parasites, les capitalistes étrangers, s'est ajoutée aux privilégiés du pays.

Marianne LAMIRAL
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 10:26
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Le bimensuel trotskiste américain The Spark a publié dans son numéro 860 du 21 décembre l'article ci-dessous.


Le 17 décembre, le président Barack Obama a donné l'ordre à l'armée américaine de lancer des missiles de croisière sur deux régions différentes du Yémen où les autorités américaines affirmaient que des bases avaient été établies par les terroristes d'Al-Quaïda, prétendument réfugiés au Yémen après s'être enfuis d'Arabie Saoudite et même d'Afghanistan et du Pakistan.

Les bombardements américains ont été accompagnés d'attaques coordonnées de l'armée yéménite. Par la suite, les médias ont fait état des « félicitations » du gouvernement Obama au président du Yémen, Ali Abdallah Salih, pour sa lutte infatigable contre Al-Quaïda.

Le président Salih est l'un de ces dictateurs corrompus et brutaux que les États-Unis utilisent contre leur population partout dans le monde. Il s'est accroché au pouvoir depuis près de vingt ans en montant les différentes ethnies et tribus les unes contre les autres. Mais cela n'a pas empêché son autorité de « se désagréger » comme l'a écrit récemment le New York Times. À l'heure actuelle il y a au moins trois rébellions armées au Yémen et une bonne partie du pays échappe au contrôle du gouvernement.

Sous prétexte de lutter contre « le terrorisme » au Yémen, situé dans le coin éloigné de la péninsule arabique, à des milliers de kilomètres de l'Irak et de l'Afghanistan, l'armée américaine vole une fois de plus au secours d'un régime dictatorial et corrompu, dans une guerre qui continue à s'étendre au Moyen-Orient et en Asie centrale.

Les États-Unis se sont engagés dans cette guerre il y a plus de huit ans quand ils ont envahi et occupé l'Afghanistan. Cette guerre a servi de prélude à la débâcle sanglante des États-Unis en Irak. Maintenant les États-Unis étendent ces guerres au Pakistan.

Et ce n'est pas fini !

Dans son discours du 1er décembre à West Point, annonçant une escalade militaire américaine majeure, Obama avait déjà évoqué la possibilité de s'attaquer aussi au Yémen... et à d'autres pays. Il avait déclaré : « Là où Al-Quaïda et ses alliés essaient de poser un pied - que ce soit en Somalie ou au Yémen ou ailleurs - il faut les affronter. »

C'est dire que les États-Unis sont prêts à étendre leurs guerres, comme une traînée de poudre, d'un bout à l'autre du Moyen-Orient, en Asie centrale, et même en Afrique !

Ces huit dernières années, les autorités américaines ont répété le même refrain : les États-Unis ne s'enfonceront pas dans un autre bourbier comme ils l'ont fait au Vietnam. Le 1er décembre, Obama a même eu le culot de faire la promesse mensongère que l'intervention américaine serait courte et limitée.

La durée des guerres menées par les États-Unis en Afghanistan, Irak et Pakistan commence déjà à se rapprocher de la durée de la guerre qu'ils ont menée au Vietnam de 1962 à 1973. Et les États-Unis ont déjà infligé aux populations de ces pays des souffrances, des massacres et des destructions au moins autant qu'ils l'avaient fait au Vietnam et dans le reste de l'Asie du Sud-Est.

De plus, les guerres actuelles sont potentiellement plus dangereuses et explosives que ne l'a été la guerre du Vietnam. Car les États-Unis mènent maintenant des guerres dans des régions qui sont plus vitales stratégiquement, en particulier du fait qu'elles possèdent les ressources en pétrole et en gaz les plus riches du monde. Elles sont aussi bien plus déchirées par la concurrence et les rivalités, et par le jeu des États-Unis et de toutes les puissances rivales de second ordre.

La classe ouvrière des États-Unis ne peut pas se laisser abuser par les fausses promesses du gouvernement Obama, pas plus que par celles de Bush auparavant.

US, hors du Yémen, d'Afghanistan, d'Irak, du Pakistan et de partout ailleurs !
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 10:23

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 Grève contre la suppression de la formation


Jusqu'à présent, les étudiants reçus aux concours d'enseignement ne devenaient titulaires d'une classe à temps complet que lors de leur seconde année d'exercice. Que ce soit dans l'enseignement primaire, secondaire ou technique, ils étaient donc payés pendant un an pour apprendre leur métier dans les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Cette formation est des plus nécessaires, d'autant que le métier d'enseignant devient de plus en plus difficile.

Que des enseignants puissent être payés pour apprendre, voilà qui n'est plus supportable pour le gouvernement. Cherchant à rogner partout où il peut, il a trouvé là un moyen de diminuer un peu plus encore le nombre des fonctionnaires, en supprimant purement et simplement le statut d'enseignants stagiaires.

Quand on pense qu'il fut un temps où, dans les écoles normales, les futurs instituteurs étaient payés trois ans pour apprendre leur métier, on peut conclure que la dernière réforme gouvernementale est une régression majeure.

Les syndicats d'enseignants ont mis beaucoup de temps à prendre position. Il faut dire qu'à l'époque le ministre Darcos habillait sa prétendue réforme d'une pseudo-revalorisation du métier, à laquelle les directions syndicales avaient bien voulu croire. Aujourd'hui elles s'aperçoivent qu'elles ont été bernées, ce qui était couru d'avance.

La quasi-totalité des syndicats ont donc signé un texte demandant le retrait des décrets d'application et ont appelé à une « journée de mobilisation pouvant aller jusqu'à la grève » pour le mardi 15 décembre. Dans les écoles, les collèges et les lycées, cet appel n'a pas été repris. En revanche dans les IUFM, qui étaient les premiers concernés, l'appel a été entendu et la mobilisation est passée le plus souvent par la grève.

Si cette réforme passe, il y aura de la souffrance, car on ne s'improvise pas enseignant ; il y aura des échecs scolaires en plus grand nombre. Mais cela ne se mesurera vraiment que dans cinq, dix ans. Il sera alors trop tard.
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27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 10:21

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... les méfaits d'un système économique


Cent trente chefs d'État et de gouvernement étaient réunis à Copenhague avec la prétention de « sauver la planète » par un accord limitant les émissions de gaz à effet de serre dont l'accumulation conduit à un réchauffement de la planète en menaçant de catastrophes écologiques.

Mais le grand cirque médiatique de Copenhague a fait un flop. Venus pour se donner une image d'écologistes - l'écologie étant à la mode -, les grands de ce monde sont rentrés bredouilles, mise à part une déclaration lénifiante qui n'engage à rien.

L'échec n'empêche pas Sarkozy de se poser en héros de l'écologie se battant seul, ou presque, contre ces Goliaths de la pollution que sont les États-Unis et la Chine. Mais il n'est pas plus convaincant dans le rôle de sauveur de la planète que dans celui de sauveur du pouvoir d'achat !

Les écologistes, déçus, déplorent l'inexistence d'une « gouvernance mondiale » capable d'imposer à tous les États un minimum de réglementation pour limiter la pollution. Eh oui, le morcellement de la planète en une multitude d'États aux intérêts contradictoires rend l'humanité incapable de prendre des mesures indispensables qui soient contraignantes pour tous les États, y compris pour les plus puissants qui sont en même temps ceux qui polluent le plus !

Mais il n'y a pas que les « égoïsmes nationaux ».

Les grands États occidentaux, les États-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et quelques autres, ont développé leur industrie en polluant depuis une époque où la Chine ne pouvait même pas songer en avoir une. Comment pourraient-ils se mettre d'accord sur des mesures véritablement contraignantes contre les groupes industriels ? Ils n'en prennent pas chez eux, là où il n'y a pas besoin d'une entente internationale.

Total a pu polluer impunément les côtes bretonnes et vendéennes. Et, dans l'explosion de l'usine AZF à Toulouse qui a fait 31 morts, les dirigeants du trust n'ont même pas été poursuivis !

Bhopal, en Inde, a commémoré le vingt-cinquième anniversaire de l'une des plus grandes catastrophes industrielles. Entre 4 000 et 6 000 morts de l'émanation d'un gaz toxique, des dizaines de milliers d'invalides. Aujourd'hui encore, des enfants continuent à naître avec de graves malformations car rien n'a été fait pour nettoyer le sol et le sous-sol. Ni l'État indien ni l'État américain n'ont contraint Union Carbide à réparer les dégâts dont il est responsable, au moins là où ça pouvait l'être. Ni même à indemniser toutes les victimes. Pendant que Bhopal reste un charnier, les actionnaires d'Union Carbide, intégré depuis dans le plus puissant trust de chimie du monde, Dow Chemical, continuent à encaisser leurs dividendes !

Ces trusts qui, pour augmenter leurs profits, n'ont que faire des hommes ni de la nature ni de la planète, ne feront de l'écologie que là et lorsque cela leur rapportera plus de profits. Face à ces trusts, les dirigeants politiques ne sont que des pantins dont la fonction est de justifier tout ce qui se fait au nom de la « compétitivité » et du profit.

On nous parle de millions d'êtres humains qui pourraient être menacés par le changement de climat provoqué par la pollution. À juste raison. Mais des millions de personnes, les mêmes ou d'autres, sont menacées à bien plus brève échéance tout simplement par les conséquences de la crise économique où la nature n'est pour rien. Même sur le continent européen, plusieurs centaines d'êtres humains sont morts depuis le début de l'hiver. Morts de froid ? Morts surtout de ne pas avoir un logement, morts pour avoir été jetés à la rue ! Et, dans les pays pauvres, la faim tue chaque fois que la spéculation fait s'envoler les prix des produits alimentaires.

Alors, ceux qui dirigent ce monde, ceux qui en sont les bénéficiaires, ne sont pas seulement des incapables. Ils sont malfaisants. Tant que ce système se perpétuera, l'écologie se réduira au mieux à du bavardage impuissant, quand elle n'est pas seulement un discours à la mode pour se faire élire.

Le principal péril dont il faut sauver la planète, c'est le capitalisme. Toutes les autres menaces en découlent. L'humanité ne pourra prendre en main sa vie économique et la diriger consciemment pour satisfaire les besoins de tous, tout en préservant la planète, qu'en expropriant les groupes capitalistes et en mettant fin au règne du marché, de la concurrence et du profit.
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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 12:14

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Voici des suggestions de nos "collaborateurs"...


Léon :


Cher petit papa Anticapitaliste,

pour les fêtes de fin d’année, je souhaiterais pousser mon engagement militant contre le consumérisme et le gaspillage en t’adressant cette modeste liste de cadeaux. Je ne te commanderai pas de jouets sexistes et stéréotypés allant de la poupée pour les petites filles aux jouets de construction pour les petits garçons, je ne céderai pas à l’envie d’objets souvent superflus et high-tech qui se cassent et se démodent au fil de l’année suivante, je me détournerai de tout objet imposé par la propagande publicitaire et produits par des enfants et des travailleurs sous-payés.


Je souhaite simplement quelques ouvrages de grande qualité provenant de la librairie La Brèche, car comme tu le sais « le savoir est une arme ».


-Missak, de Daeninckx (Éditions Perrin. 16,90 euros), roman en mode policier qui décrit l’histoire des résistants du groupe Manouchian.


- Une histoire populaire de l’empire américain de Zinn (Vertige graphique, 22 euros) BD adaptée de son œuvre majeure sur l’histoire américaine vue par les travailleurs.


- Marx mode d’emploi de Bensaïd (Zones, 13 euros) qui présente de façon ludique la pensée de Marx.


- Le temps des catastrophes de Stengers (La découverte, 13 euros) qui prend acte de la situation déplorable de l’environnement pour proposer une alternative qui ne soit pas le capitalisme vert.


Going Underground de Hurchalla (Rytrut, 21 euros), beau livre qui invite au voyage musical en plein milieu de la scène alternative punk américaine des années 1979 à 1992.


- Trois petits films contre le grand capital de Carles (20 euros), DVD qui s’invite chez les possédants dont l’ego et la suffisance nous paraît que plus ridicule et drôle.


- Un nouvel art de militer de Porte et Cavalié (Editions Alternatives, 25 euros) livre photos sur la contestation militante apparue ces dernières années dans l’espace médiatique comme Jeudi Noir, les Déboulonneurs, la Brigade activiste des clowns...


- Dînette dans le tractopelle de Christos et Grandgirard (Talents hauts, 11,50 euros) livre pour enfants qui dénonce de façon fantaisiste le sexisme dans les catalogues de jouets.


Je comprendrais que tu ne puisses pas tout m’acheter puisque c’est la crise. De plus, si tu n’as pas le temps, car tu es trop occupé à construire les luttes sociales, tu peux aussi me faire parvenir un chèque cadeau de la librairie d’un montant de ton choix. Je te remercie beaucoup par avance. Sache qu’à la place des guirlandes énergivores du pauv’sapin sacrifié, t’attendra un verre de vin chaud.

Gilles Bounoure :


Le catalogue de Michel Lequenne chez Syllepse (30€)
Sous-titrées Pour Mémoires, ces quelque 800 pages forment probablement le livre le plus révolutionnaire de ces dernières années, pour la méthode, le ton et la portée.


C’est à travers ses lectures, présentées alphabétiquement, et ses rencontres les plus marquantes que Michel Lequenne, figure historique du trotskisme français et international, fait part de son expérience aussi variée que longue, près de 90 ans, dont 70 de combats politiques et culturels.


L’un des tours de force de ce livre est d’offrir à la fois l’histoire de ces dernières décennies vues « du monde d’en bas », la relation d’une émancipation intellectuelle exemplaire du point de vue révolutionnaire, et des récits alertes, curieux, émouvants et passionnés, qui exaltent la vie dans ce qu’elle a de plus désirable et concret.

Gabriel Gérard :


Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours – le vrai visage du capitalisme français. Sous la direction de David Servenay et Benoît Collombat/ avec Martine Orange, Frédéric Charpier et Erwan Seznec/éditions La Découverte/Collection Cahiers libres/720 pages/25 euros.
Découpée en cinq grandes périodes historiques –

 « De la collaboration à l'anticommunisme, la reconstruction d'un système (1945-1968) » ;

« L'émancipation sauvage du capitalisme français (1969-1981) » ;

« Le socialisme patronal (1981-1987) » ;

« La mondialisation en marche (1988-1997) » ;

« L'ère des tueurs (1998-2009) » –,


cette nouvelle Histoire secrète 1 est un travail d'enquête qui va bien au-delà de la façade respectable qu'aimerait nous montrer le patronat français. Riche, documentée, assortie de sélections d'ouvrages par articles et d'un index détaillé, cette somme d'informations brosse le portrait de nombreux patrons français, nous remet en mémoire les bonnes affaires des uns dans la « Françafrique », les opérations juteuses des autres dans l'immobilier ou l'industrie, la constitution des « caisses de solidarité » patronales et l'aide aux officines de contrôle et de répression anti-ouvrières. On découvre ou l'on redécouvre comment s'est opéré le recyclage d'une génération de « jeunes loups » ambitieux issues de l'extrême droite (Alain Madelin, Xavier Raufer, Anne Méaux, Hervé Novelli…) via les réseaux du Conseil national du patronat français (CNPF, l’ancêtre du Medef), comment se sont faites la plupart des grandes fortunes françaises d'hier et d'aujourd'hui : subventions extorquées à l'État, entreprises publiques bradées, rachats de sociétés dans des conditions obscures, montages financiers aux marges de la légalité, fraude fiscale… Si ce n’était déjà le cas, à la lecture de cet ouvrage, on ne peut qu'être renforcé dans la conviction que toutes les déclarations sur la moralisation du capitalisme, depuis l'automne 2008, ne sont que poudre aux yeux.

1. En 2006, les éditions La Découverte publiaient Histoire secrète de la Ve République.


Thibault Blondin  :


- Les amis de Pancho Villa/9 euros/

L’homme aux pistolets/ 10,40 euros/

Crépuscule sanglant/10,40 euros/Rivage noir


Crépuscule sanglant, L'homme aux pistolets ou encore Un monde de voleurs, vous n'êtes pas dans un western spaghetti mais on s'en approche. James Carlos Blake est un auteur américain tout imprégné du sud des États-Unis.
Ces romans sont de véritables westerns avec une trame de fond historique passionnante et très enrichissante pour un lecteur français.
Le plus connu de ses romans est les Amis de Pancho Villa, où l'auteur retrace l'épopée du révolutionnaire mexicain et de son bras droit exécuteur des basses œuvres. Vous aurez mal aux doigts d'avoir trop appuyé sur la gâchette tout comme le personnage clé du roman, qui est loin des clichés de la brute épaisse.


Ce roman, en plus d'être jubilatoire, permet de suivre pas à pas la révolution mexicaine comme John Reed a dû la voir.
Autre roman essentiel à dévorer juste après la fameuse dinde de Noël : l'Homme aux pistolets. Ici, Blake reste dans la biographie mais en se démarquant une fois de plus par son style et sa narration exceptionnelle.
En effet l'histoire du héros américain John Wesley Hardin est racontée par toutes les personnes qui ont pu croiser son chemin. C'est ainsi qu'à chaque chapitre un narrateur différent nous raconte l'histoire de ce voyou qui commit son premier crime à l’âge de 15 ans. Blake a dû rechercher dans des lettres de prison, une autobiographie, la presse d'époque, des correspondances pour écrire cette histoire avec tant de brio.


Enfin je finirai par vous recommander un dernier ouvrage de James Carlos Blake qui est certainement son récit le plus sombre, à l'image de son titre : Crépuscule Sanglant dont la trame historique est des plus passionnantes.

À la lecture de ce roman, l'envie vous prend d'appeler Clint Easwood pour le supplier de porter sur grand écran ce fantastique récit comme il avait réalisé le ténébreux l'Homme des hautes plaines. Deux frères parcourent ensemble puis séparément un sud états-unien en guerre contre le Mexique (pays de naissance de l'auteur) et contre les Indiens, après avoir assassiné leur père. L'histoire peut paraître horrible mais ces deux personnages ne sont que des figurants au service d'une fresque historique palpitante. On découvre ici comment un bataillon Saint-Patrick s'est constitué au sein de l'armée mexicaine qui avait su faire déserter des Irlandais du camp américain, ou encore comment les Indiens furent exterminés par d'autres Indiens utilisés par les blancs pour suivre leur trace. Cette histoire compte bien d'autres surprises tout comme l'œuvre de Blake, que nous vous encourageons à dévorer au plus vite.

- Pawn Shop/Zenzile

Voilà tout juste dix ans que Zenzile (nom d’un poète sud-africain engagé contre l’apartheid), sévit sur la scène Dub française.
Dès le premier titre Histoire de papiers, on retrouve Jamika au micro, une ligne de basse qui vous scotchera aux enceintes.
Zenzile se joue des étiquettes et si la basse rappelle encore parfois les origines Dub du groupe, il est difficile de les classer derrière un genre et d’ailleurs pourquoi tenter de le faire ici.
Que l’on soit plus porté par le rock, la pop, le reggae ou le trip hop, il y en a pour tous les goûts dans cet album. Tout en gardant cette sonorité qui fait du groupe angevin une des formations musicales les plus créatives de la scène indépendante française (treize albums en dix ans !), Zenzile explore de nouveaux univers et nous surprend une nouvelle fois.
Le groupe est en tournée en ce moment dans toute la France, courez vers vos billetteries au plus vite. Un avant-goût de leur performance comme de leur album est disponible sur leur
site : www.zenzile.com/ 

Sylvain Pattieu :

- La Fabrique d’une génération, Georges Valero, postier, militant et écrivain/Christian Chevandier/Les Belles lettres/
31 euros
À l’heure où le gouvernement veut privatiser la poste, voici un ouvrage qu’il est bon de lire. Christian Chevandier est historien. Lorsqu’il entreprend d’écrire une brève note pour le Maîtron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, sur la vie de Georges Valero, il se rend compte que c’est bien trop court pour rendre justice à ce militant anonyme, qu’il a eu la chance de connaître. Il décide alors de consacrer une biographie complète à celui qui n’a pas été un dirigeant ou un personnage connu, mais qui a été toute sa vie un militant prolétaire et un écrivain. Postier, syndicaliste, Georges Valero consacre en effet une partie de sa vie à écrire, en plus de ses autres activités, des romans. À travers cette histoire, Christian Chevandier retrace tout d’abord une trajectoire : celle d’un fils d’ouvriers immigrés, soldat en Algérie bien qu’antimilitariste, qui travaille ensuite de nuit dans un centre de tri postal et milite à la CFDT. Politiquement, cet anticolonialiste commence au Parti communiste, a ensuite des sympathies trotskistes et maoïstes, et se rapproche à la fin de sa vie des libertaires. Mais l’historien évoque aussi une époque et un milieu, dans lequel la culture fait partie du combat militant. À partir de sources très diverses, à la fois privées, journalistiques, issues des renseignements généraux et de la police, mais aussi à partir des propres romans de Valero, Christian Chevandier retrace une vie riche en engagement et livre un apport passionnant à l’histoire sociale.

- Algérie, Les années pieds-rouges, des rêves de l’indépendance au désenchantement (1962-1969
)/

Catherine Simon/La Découverte/22 euros
Dans le numéro de décembre de la Revue internationale des livres et des idées, l’historienne Sylvie Thénault porte un jugement critique sur cet ouvrage, lui reprochant son manque de rigueur dans les limites de la chronologie, et la tendance à considérer l’action des « pieds-rouges » uniquement à travers le prisme des illusions et du désenchantement. Ces reproches sont justifiés, mais l’ouvrage de Catherine Simon constitue néanmoins un livre de journaliste intéressant sur un thème qui a été peu abordé. Elle y retrace l’histoire des Français qui, par militantisme pour une partie d’entre eux, ont choisi d’aller vivre en Algérie indépendante après 1962. Elle rend compte de trajectoires passionnantes et sa description des débuts de l’indépendance algérienne est très intéressante. L’auteure s’est livrée à un véritable travail d’enquête par entretiens et elle décrit l’atmosphère qui régnait chez les Européens présents en Algérie par militantisme. Le chapitre consacré au démantèlement du « maquis » maoïste du Dra-el-Mizan, et les manipulations qui se sont ensuivies, est également très intéressant. Il est certain que l’ouvrage n’évite pas un regard rétrospectif, mais l’ensemble présente l’intérêt de donner un panorama de la grande diversité des hommes et des femmes qui ont fait preuve d’un internationalisme en acte, pour construire le socialisme, pour des raisons humanitaires ou même religieuses.

- Blast Grosse carcasse, tome 1/Manu Larcenet/ Dargaud/
22 euros
Dans la veine du Combat ordinaire, Manu Larcenet livre un nouvel album oppressant et à l’intrigue tenace. Il renoue avec la noirceur pour un ouvrage à la frontière entre polar et fantastique. Polza Mancini, dont le prénom est la contraction de « Souviens-toi des enseignements de Lénine », en russe, est un homme obèse qui a voulu devenir écrivain. Quand le récit commence, il est en garde à vue, cuisiné par deux flics qui essayent d’obtenir ses aveux. Ce qu’il a fait, on ne le sait pas, mais une certaine Carole Oudinot est dans un état très grave à cause de lui. Dans ce huis-clos nocturne, il commence à parler et raconte l’histoire de sa vie agrémentée de ses propres réflexions. Ce premier tome reste très mystérieux : on comprend juste que ce personnage principal est alcoolique, qu’il est soumis à de violentes crises, les « blasts », et qu’il a choisi de vivre dans la forêt à l’écart du genre humain. On retrouve des thèmes récurrents chez Larcenet, le rapport au père, dont l’agonie est ici le facteur déclenchant de l’errance de Polza Mancini, au frère également. Mais ce qui avait une tonalité humoristique dans le Retour à la terre, sociale dans le Combat ordinaire, prend ici une coloration très inquiétante à mesure qu’on s’interroge sur le personnage principal. Graphiquement, c’est un des albums de Larcenet les plus aboutis, avec un crayonné en noir et blanc et quelques instants de couleurs, lors des blasts justement. Une fresque qui devrait compter cinq volumes.

- Magasin général/Loisel et Tripp/Casterman
Il y a des romans qui s’intéressent à la vie des petites gens, à des histoires par en bas caractéristiques d’une époque. Il en est de même en BD, et Loisel et Tripp dessinent dans cette œuvre en plusieurs volumes le quotidien d’un village du Québec dans les années 1920. Les séquelles de la guerre sont visibles et le récit suit le parcours de Marie, une veuve qui essaye tant bien que mal de faire vivre une petite épicerie. L’hiver, la plupart des hommes partent couper du bois dans la forêt et ne reviennent qu’au printemps. Et voilà qu’un étranger au village, un homme venu de Montréal, qui a fait la guerre et qui connaît la France, vient au village et se met en tête d’y créer un restaurant gastronomique. Jalousies et incompréhensions se déchaînent, surtout quand l’homme s’établit chez Marie. À travers cette chronique tendre de la campagne québécoise, Loisel et Tripp n’évoquent pas seulement la vie rurale des années 1920, mais aussi le statut des femmes, l’homosexualité, les querelles liées à la religion, l’irruption d’une modernité et les résistances qu’elle rencontre. Sans compter une dose de mystères et de secrets dévoilés petit à petit pour tenir le lecteur en haleine. C’est un véritable plaisir de se plonger dans ce monde populaire outre-atlantique.

King Martov :

- Marge(s)/Yann Levy/éditions libertalia
Issu de la scène punk et libertaire, collaborateur à de nombreux journaux (des magazines classiques aux fanzines radicaux), le jeune photographe Yann Levy n'a jamais cessé d'élargir son champ de vision, pour saisir in situ, au gré de ses pérégrinations urbaines, skinheads antifa du RASH, musiciens underground, rappeurs conscients, grapheurs engagés, comédien(ne)s burlesques, filles tatouées, icones queer, combattants free fight et autres vagabonds ou vétérans du temps présent. Son œil s’est ensuite décalé, au fil de périples s'immisçant des souterrains de la RATP au appartements délabrés de Cuba, pour se porter en Ulster, cette guerre civile européenne sans fin, en Inde ou en Israël versus Palestine, où il shoote sous les lacrymos les manifs contre le Mur. Rassemblés en 200 clichés, la petite maison d’édition Libertalia nous propose ainsi des fragments de notre histoire contemporaine, du clair obscur de la sueur des rings de banlieue aux yeux lumineusement tristes des gamins cramés de Derry, sans oublier les backstages héroïques de la culture populaire. Un mélange des genres et des sujets qui casse les habituelles représentations clivant militantisme et art en deux champs hermétiques, tout en reconnaissant la spécificité de chacun. Quand la curiosité se veut discours politique du regard.

- L’intégrale de la musique de Paris dernière
/Naïve
Paris dernière, émission phare de câble pour dandy branchés, créé par Thierry Ardisson, possède au moins une immense qualité : sa bande sonore. Depuis près de quatorze ans, les ballades de trois animateurs successifs furent « ambiancées » par une sélection de reprises improbables des classiques « historiques » de la pop music ou des hits radios du moment. Le tout fut ensuite idéalement mis en valeur par une série de compilations, dont le septième opus offre l’occasion, Noël sert au moins à cela, de les réunir dans un coffret de 120 morceaux, en éditions limitées (sinon qui achète encore des disques ?). Dans ce déferlement de parodies de Britney Spears ou encore d’hommage jazzy aux Beastie Boys, surnage toujours des perles surréalistes tels qu’un Shaft à la sauce arabisante d’Isaac Hayes.  On préférera d’ailleurs aux remix électro, un peu convenus et déjà trop entendus, les véritables « covers » comme la transfiguration rocailleuse de Joe le Taxi ou le easy listenning velouté de Barbie girl.  Les défenseurs de la francophonie y trouveront surement aussi matière à débat avec par exemple la reprise  sensuelle et presque à l’identique, mais dans la langue de Molière, du Ain’t mountain High enough de Diana Ross par Claudine Longet (pour mémoire, la jeune femme qui chante dans The Party de Peter Sellers). Mais personnellement, je ne me lasse pas du dépucelage soviétique (avec chœur de l’Armée Rouge) de Happy Together par les Leningrad Cowboys.

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 13:52
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L'approche de Noël rappelle la réalité précaire pour la majorité de la population. Ainsi, de nombreuses luttes et grèves sur les salaires se déclenchent dans le pays.

À la veille de Noël, les rues des centres-villes sont illuminées, les guirlandes des pavillons de banlieue scintillent, les magasins débordent de jouets, victuailles et autres tentations multiples. Mais beaucoup de porte-monnaie sont vides.


Alors, curieusement, en cette veille de trêve festive,de nombreux conflits éclatent : après les chauffeurs routiers, les conducteurs du métro, les employés des péages d’autoroutes, les approvisionneurs des distributeurs de billets,les salariés de Sanofi Aventis, de Chanel, de Rhodia à Chalampé, et de bien d’autres entreprises, entrent en lutte.


Le climat social se...réchaufferait-il malgré le sommet de Copenhague?

Il faut dire qu’au moment où les bénéfices des entreprises du CAC 40 restent plus que confortables, avec 21 milliards d'euros au premier semestre, tout le monde ne se sent pas logé à la même enseigne.


Donc de l’argent il y en a, mais les inégalités sont de plus en plus flagrantes: 10% des plus démunis ne perçoivent que 3,7% de la masse totale des revenus, et les 10% les mieux lotis en reçoivent un quart.


Le revenu annuel des 10% les plus modestes s’est élevé de 1 360 euros entre 1997 et 2007, celui des 5% les plus riches de 4 900 euros.


Les bonus versés aux actionnaires et aux traders sont tellement insultants pour le plus grand nombre que les gouvernements britanniques et français envisagent de les taxer.


Ce ne sera pas très douloureux: cette taxation ne concernera que les bonus de plus de 27 500 euros (!) et remplacera en fait le prélèvement précédemment prévu par la loi de finance ordinaire.


Cela devrait rapporter entre 200 et 300 millions d'euros, soit à peine plus que la fiscalisation des indemnités versées aux accidentés du travail: 150 millions pris à ces victimes de la volonté de stigmatisation du gouvernement.


Rien au regard de la défiscalisation des heures supplémentaires qui coûte quatre milliards ou des niches fiscales qui représentent 70 milliards d’euros d’exonérations. Sur les onze milliards d’euros par an de réduction d’impôt décidés par le gouvernement, 70% profitent aux 20% des foyers les plus aisés.


Ceci justifie pleinement de ne pas être timides dans nos revendications salariales. Quand nous revendiquons 1500 euros net minimum pour tous les salaires et revenus, c’est parce que cela constitue le minimum pour vivre correctement aujourd’hui.


Vivre, cela signifie non seulement boire et manger mais aussi se loger, se déplacer, avoir les moyens d’élever des enfants, de se distraire, de se cultiver, de partir en vacances et de faire la fête.


Nous ne voulons pas une vie au rabais pour la majorité d’entre nous pendant que les plus riches ont tous les droits et moyens. Et nous ne trouvons rien à redire aux conducteurs du RER qui touchent 2600 euros en fin de carrière et se battent pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.


Nous pensons que les salaires de la grande majorité des travailleurs sont bien trop bas. Cela fait plusieurs années que des luttes sont engagées pour obtenir une augmentation de 300 euros net pour tous. Ceci est de moins en moins utopique, de plus en plus nécessaire.


Nous nous battons pour des revendications uniformes, non pour écraser la hiérarchie des rémunérations, mais parce que nous favorisons ainsi les bas salaires sans élargir toujours davantage la grille des salaires. Il est d’ailleurs dommage que le récent congrès de la CGT ne se soit pas prononcé pour des augmentations précisément chiffrées.


La bataille pour l’augmentation des salaires (300 euros nets), pour des revenus permettant de vivre correctement, c’est la base de notre combat contre le patronat.


La crise est le dernier prétexte pour justifier le blocage des revenus. Nous n’avons pas à payer leur crise. Ils ne nous invitent pas à partager leurs bénéfices, leurs profits, leur gâteau en temps de prospérité; ils ne nous laissent que les miettes. Et pourtant, toutes les richesses produites, c’est bien nous qui les produisons.


Robert Pelletier

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 13:50
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Annonce de mesures symboliques contre les bonus des banquiers d’un côté, dizaines de milliards distribués d’un autre aux plus grosses entreprises dont on apprend qu’elles paient trois fois moins d’impôts que les PME: l’État est au service exclusif des plus riches.

Les banquiers crient au scandale. Sarkozy, dans les pas de Gordon Brown, le Premier ministre anglais, projette de taxer les bonus mirobolants que les banques versent à leurs traders pour attirer les «meilleurs».


Encore il y a peu, réduits par la crise à quémander auprès de l’État des liquidités ou des garanties pour lever des fonds sur les marchés, voilà maintenant que les banquiers protestent face à l’annonce de mesures dont même la presse patronale indique qu’elles ne seront que symboliques.


Mais n’est-ce pas l’essentiel pour Gordon Brown, à quelques mois d’élections législatives, et pour Sarkozy avant les régionales? Celui-ci avait été le premier à dénoncer ces «bonus gigantesques» en septembre… 2008, à New York. Quinze mois plus tard, il annonce vouloir passer aux actes.


Et très opportunément, ces mesures seraient discutées lors de l’examen de la loi de finances rectificative… début 2010, avec, on peut l’imaginer, force publicité.


Mais cette mise en scène est bien incapable de donner le change alors que l’État ne cesse de subventionner, par tous les biais possibles, le patronat des plus grosses entreprises. Ainsi, le Grand emprunt sur lequel Sarkozy et son gouvernement viennent de rendre les derniers arbitrages. Il y aurait, nous dit-on, 11 milliards d’euros pour les universités et 8 milliards pour la recherche.


Mais, loin d’être destinée à tous les étudiants, cette manne ne servira qu’à une dizaine de campus dans le cadre d’une privatisation de l’enseignement supérieur dont l’objectif est de fournir aux grandes entreprises des dirigeants et des cadres supérieurs formés à leurs besoins. Même chose pour la recherche qui est un de leurs postes budgétaires les plus coûteux.


C’est ces jours-ci également que les grands groupes du secteur bâtiments et travaux publics présentent leurs offres pour obtenir la construction des lignes à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux et Le Mans-Rennes.


Bouygues, Eiffage et Vinci sont sur les rangs pour décrocher ces marchés qui représentent 10 milliards d’euros et dont l’État a promis d’assurer la moitié du financement. Un pactole qui s’ajoute à celui que représente la construction de la grande boucle de métro reliant Roissy à Orly, prévue dans la loi sur le Grand Paris (20 milliards d’euros).


Un rapport officiel publié la semaine dernière a révélé que les sociétés du CAC40 paient trois fois moins d’impôts sur les bénéfices que les PME. Plus les entreprises sont riches et puissantes, moins elles paient d’impôts, confirme cette étude, grâce à tous les procédés légaux par lesquels l’État leur permet d’échapper à la taxation (niches fiscales, paradis fiscaux, transferts de bénéfices dans d’autres pays, etc.).


Tout cela n’a pas empêché Sarkozy, lorsqu’il a présenté le Grand emprunt, de déclarer: «Il faut dépenser moins et dépenser mieux», et de confirmer la tenue en janvier d'une «conférence sur le déficit de la France», au cours de laquelle ce sont les dépenses utiles à toute la population qui seront dénoncées.


En réalité, les dépenses dont il est urgent d’imposer l’interdiction, ce sont les subventions à fonds perdus aux banques et aux multinationales qui, dans le même temps, font un profit supplémentaire en prêtant contre intérêt à ce même État dont elles creusent la dette.


Galia Trépère

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 13:47
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Jeudi 24 décembre, à 11h30, plus de 150 personnes se rassemblent, rue Pétrelle à Paris, pour apporter leur soutien aux trois syndicalistes de SUD-Energie en grève de la faim depuis onze jours (pour d’eux d’entre-eux) afin d’obtenir la réintégration d’un de leurs camarades.


Au onzième jour de grève de la faim, les mines sont plus pâlottes et les traits plus creusés, mais le moral est au rendez-vous. Particulièrement ce jeudi 24 décembre au matin, où plus de 150 personnes viennent témoigner de leur solidarité aux trois grévistes de la faim, devant l’établissement GRDF de la rue Pétrelle (Paris 9e). Yann Cochin, Pascal Chemin et René-Michel Millambourg réclament toujours la réintégration de Nordine Mahroug, licencié le 15 décembre pour «fait de grève», et la levée de toutes les sanctions à l’encontre des acteurs du mouvement social du printemps dernier à ERDF-GRDF.


En plus des syndicats – CGT et SUD – et des collectifs Sauvons l’université et Sauvons la recherche, de nombreuses personnalités politiques sont là. Olivier Besancenot (NPA) insiste sur «la bataille démocratique» pour la liberté syndicale et pour sauver les services publics, avant d’appeler à «de vraies négociations».


Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), épaulée de Martine Billard, fustige «l’attitude stupide de la direction» et promet de châtier, une fois au pouvoir «ceux qui ont utilisé de telles méthodes».


Francine Bavay (AlterEkolo) dénonce le fait que, «au nom de la propriété privée», les soutiens ne puissent rendre visite à deux des grévistes de la faim dans le local qu’ils occupent. Jean-Jacques Boislaroussie (Les Alternatifs) appelle quant à lui à «[faire] plier la direction». Et Christian Picquet (Gauche unitaire) de souligner qu’«au-delà de Nordine, notre bataille est une bataille pour le service public» (voir la vidéo).


Sans aucunement appeler à la généralisation du mouvement de grève de la faim, forme d’action «individuelle» qui n’a pas pour but «de se substituer à l’action collective», Yann Cochin fait part de sa détermination: «Chacun d’entre vous que je vois me donne envie de continuer une journée de plus... La direction a du mouron à se faire!»


Celle-ci interdit toujours l’accès au local syndical de l’établissement, que ce soit aux soutiens extérieurs ou à la presse. Yann Cochin, Pascal Chemin et Nordine Mahroug, qui a dû se réalimenter pour raisons médicales, y vivent retranchés sans que les négociations aient avancé d’un iota. La direction met pourtant en avant sa «tradition de dialogue social» et… «d’ouverture»! Elle justifie la fermeture (des portes) par la volonté de «ne pas perturber la sérénité des personnes travaillant sur le site».


Ce jeudi matin, c’est raté.

Dans la rue parallèle, rue Condorcet, René-Michel Millambourg, le troisième gréviste de la faim, contraint par les vigiles de continuer son mouvement à l’extérieur, a planté sa tente face au siège social de GRDF (voir la vidéo). Comme ses deux autres camarades, il reçoit la visite des personnes venues les soutenir.


Lui aussi garde le moral, même s’il reconnaît que sa mise à la rue – il est considéré par la direction comme «extérieur à l’entreprise» – va avoir un impact sur sa condition physique. Et d’espérer que l’étourdissant silence médiatique cesse au plus vite.


Mathieu Schmitt

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