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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 09:24
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Les obligations pourries - junk bonds en anglais - sont des emprunts émis par des entreprises déjà très endettées. Ils sont de ce fait des produits financiers considérés comme risqués et pour cette raison ils sont grassement rémunérés. Apparus à la fin des années 1970, ils illustrent comment, dans le fonctionnement du capitalisme, des activités financières et spéculatives ont pris le pas, depuis des décennies, sur les investissements productifs.

S'ils ont de nouveau le vent en poupe, c'est bien significatif de la nature de la prétendue reprise. Alors qu'en 2008, en pleine tourmente financière, l'émission de nouveaux junk bonds avait été nulle, elle s'élève à 10 milliards depuis septembre 2009 et a atteint 16,641 milliards d'euros sur l'année - davantage qu'en 2004 et 2005. Ce qui redémarre depuis quelques mois, c'est la possibilité pour des entreprises à la santé financière douteuse d'emprunter auprès des banques cherchant des placements très juteux... parce que très risqués.

Ainsi, un gérant de junk bonds pour le Crédit Agricole constatait que « le cimentier Heidelberg, au bord de la faillite il y a un an, a émis, mi-octobre, 2,5 milliards d'euros, une des plus grosses opérations jamais effectuées sur le marché ; émission qui a été très prisée par les gestions privées allemandes. »

Ce qui est nouveau cependant, c'est que la liste des entreprises considérées comme à risque par les financiers s'est allongée. On parle ainsi d' « anges déchus » à propos de sociétés comme Wendel, Peugeot SA, ou Renault SA, dont la note délivrée par les agences de notation a baissé du fait de la crise économique.

Évidemment les entreprises elles-mêmes, qui assurent leur financement en levant des emprunts et en payant une forte dîme aux financiers, font ensuite payer aux travailleurs leur endettement, en licenciant et en intensifiant l'exploitation. D'ailleurs, bien des entreprises industrielles elles-mêmes participent à leur tour à des opérations financières et spéculatives, qui leur rapportent souvent bien plus que la production... en misant entre autres les sommes empruntées.

Obligations pourries, dit-on. En fait le qualificatif est à étendre à tout le système capitaliste.
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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 09:21
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Le 2 décembre, à Mayotte, des manifestations contre la vie chère ont débouché sur des affrontements avec les forces de répression, dans cette petite île de l'océan Indien maintenue dans le giron de la France et séparée du reste de l'archipel des Comores.

À l'origine, une manifestation était organisée à l'appel d'un « collectif des citoyens perdus de Labattoir et Pamadzi », deux localités de Petite-Terre, une île de 15 km² séparée par un bras de mer de deux kilomètres de Grande-Terre, la principale île de Mayotte.

 Il s'agissait de montrer l'exaspération de la population face au coût exorbitant de la vie. À titre d'exemple, une mère de famille dénonçait le prix de 50 euros pour un carton de mabawa (ailes de poulet).

 Cette manifestation visait également l'augmentation programmée par le Conseil général du prix d'accès aux barges assurant la liaison très fréquentée entre les deux îles, de 0,75 à 1 euro, et l'augmentation de 8 % des factures d'électricité. Des manifestants réclamaient aussi la démission d'Ahamed Attoumani Douchina, président UMP du Conseil général, dont la gestion est très contestée.

De nombreux barrages ont été érigés sur les routes et les affrontements opposant des jeunes aux gendarmes mobiles ont été très violents ; plusieurs gendarmes ont été blessés, dont un très grièvement, ainsi qu'une douzaine de manifestants. Le gouvernement s'est d'ailleurs empressé d'envoyer des renforts depuis l'île de la Réunion.

Parallèlement, la France continue de mener sa politique criminelle de chasse aux « non-Mahorais », c'est-à-dire contre les ressortissants des autres îles de l'archipel. Éric Besson s'est ainsi glorifié que « 17 555 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits aux Comores depuis le début de l'année 2009, contre 16 040 pour l'ensemble de l'année 2008 ».

Il faut dire que, parmi ceux que Besson classe dans la catégorie des immigrés clandestins faisant l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière, figurent de nombreuses personnes relevant d'un titre de séjour régulier, comme des parents d'enfants nés et scolarisés à Mayottte. Les chiffres sont d'autant plus grands qu'une législation dérogatoire, spécifique à ce territoire, fabrique des clandestins par milliers et les prive de tout recours effectif contre une mesure d'éloignement.

Il faut ajouter que, si Mayotte est « singulièrement sous-dotée » sur le plan budgétaire, comme l'ont récemment dénoncé deux sénateurs, les moyens (renforcement des effectifs de la Police des frontières, vedettes rapides, radars sophistiqués...) pour renforcer le mur érigé entre Mayotte et le reste des Comores ne cessent d'augmenter.

 Le bras de mer entre l'île d'Anjouan et Mayotte, qu'essayent de franchir les frêles embarcations de migrants, est ainsi devenu un cimetière marin. Fin novembre, au moins vingt et une personnes, dont cinq enfants, ont encore trouvé la mort après le naufrage de leur embarcation.

Il y a peu, à l'occasion de la célébration de la chute du mur de Berlin, Sarkozy lançait un appel « à combattre les murs qui, à travers le monde, divisent encore des villes, des territoires, des peuples ». Il aurait été plus crédible si la politique de son gouvernement ne consistait pas, entre autres, à renforcer ce mur qui isole Mayotte des autres îles de l'archipel des Comores.
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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 09:01


Le procès de la fraude fiscale KB-Lux s’est terminé ce 8 décembre par l’abandon des poursuites pour les fraudeurs, dont le patron de la banque Damien Wigny.


Les preuves ont été jugées « irrecevables » par le tribunal correctionnel de Bruxelles car leur collecte a été entachée « d’irrégularités ».


La KB-Lux, c’est une des plus grandes fraudes fiscales jamais poursuivie par la « justice » belge. L’enquête a pu établir que la filiale luxembourgeoise de la KBC a aidé de riches clients et des entreprises à frauder vers le Luxembourg plus de 400 millions d’euros au début des années 1990.


Il a fallu 13 ans de procédures devant tribunaux pour arriver à ce résultat révoltant: l’abandon des poursuites pour les fraudeurs alors que les enquêteurs sont poursuivis pour des irrégularités mineures!


Il faut dire que la partie est inégale entre les fraudeurs et les fonctionnaires qui veulent réellement faire leur travail de lutte contre la fraude. Les fonctionnaires sont sous-payés par rapport aux avocats et experts des fraudeurs.


Leurs départements manquent cruellement de moyens comme le fonctionnaire du ministère des finances Marco Van Hees le souligne dans son livre « Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches ». De plus, ceux qui enquêtent contre la fraude subissent des menaces et pressions diverses.


Ainsi, le juge d’instruction Leys, qui a conduit l’enquête sur la KB-Lux, a été l’objet de nombreuses intimidations (appels anonymes nocturnes, pneus crevés, filatures, calomnies portant sur de pseudo comptes secrets qu’il aurait détenu en Suisse).


Et lorsque, faute de moyens, les enquêteurs commettent quelques irrégularités, les magistrats jettent toute l’enquête à la poubelle alors que nul n’ignore que cette fraude a bel et bien eut lieu !


Même lorsque des fonctionnaires arrivent à faire imposer par leur administration une amende aux fraudeurs, les ministres et hauts fonctionnaires viennent à la rescousse des coupables.


Ainsi, lorsqu’au milieu des années 1990, une branche du fisc décida de faire payer une amende à la KBC pour la fraude de sa filiale luxembourgeoise, le montant de celle-ci devait normalement s’élever à 1000% de la somme détournée.


Philippe Maystadt, le ministre des finances de l’époque (qui est devenu président du PSC -l’ancien nom du CDH- et qui est l’actuel président de la Banque Européenne d’Investissement), a finalement accepté la proposition émanant de la KBC elle-même, soit une amende de… 40% !!! Un peu comme si quelqu’un qui ne payait pas son billet de train, devrait débourser au contrôleur une amende inférieure à la moitié de la valeur de celui-ci.


D’autres banques ont également utilisé le mécanisme de fraude de la KB-Lux au cours des années 1980, ce qui leur a permis de détourner ainsi 360 millions d’euros. A la fin de son enquête en 1996, le juge Leys estimait le montant de l’ensemble de cette fraude fiscale autour de 90 milliards de FB (soit 2.25 milliards d’euro).


Les milliards que la KB-Lux et les autres entreprises ont ainsi soustrait aux caisses de l’Etat ont forcé le monde du travail à payer plus d’impôts pour combler partiellement les trous de cette fraude fiscale.


Les pertes des finances publiques ainsi engendrées sont tellement énormes qu’elles se traduisent par des politiques d’austérité criminelles (comme un entretien insuffisant des routes et autres infrastructures publiques par exemple). Le jugement rendu par tribunal correctionnel de Bruxelles est un véritable feu vert pour tous les grands fraudeurs, banques, entreprises, multimillionnaires qui pourront ainsi continuer à voler l’Etat.


Un professeur d’économie de la VUB et la Banque nationale de Belgique estimaient en 2008 que l’ensemble de la fraude fiscale coûtait plus de 30 milliards d’euros à l’Etat.


C’est deux fois plus que le déficit annuel de l’Etat ! Si on faisait payer les fraudeurs, non seulement nous ne devrions plus subir de politiques d’austérités supplémentaires, mais on pourrait faire baisser le chômage tout en améliorant considérablement l’éducation, la santé, les transports publics et les politiques destinées à l’environnement.


L’argent de la fraude fiscale suffirait en effet à créer des dizaines de milliers d’emplois dans des services publics utiles à la population.


Mais pour faire réellement payer aux riches fraudeurs ce qu’ils volent, il faudra une mobilisation déterminée de l’ensemble du monde du travail. En effet, le procès de la KB-Lux démontre une fois de plus qu’on ne peut compter sur l’appareil d’Etat et ses lois bourgeoises pour faire payer les riches!


L’Etat opprime et la loi triche ;
L’Impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche ;
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois ;
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
« Egaux, pas de devoirs sans droits!


(3ème couplet du chant de l’Internationale)

LCR Belgique

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 08:54

Après TF1 qui a consacré un reportage sur notre compatriote Florence Cassez, détenue au Mexique, en appelant à une manifestation devant l’Ambassade du Mexique aujourd’hui, tout en conservant un silence épais sur le cas et le sort de Salah Hamouri, voilà que le Quai d’Orsay s’en mêle.

Dans une déclaration faite ce jour 8 décembre 2009, le porte-parole du Quai d’Orsay, Monsieur Bernard Valero, a indiqué que « de nouveaux éléments » amènent la France à « douter » que notre compatriote ait bénéficié (au Mexique) d’un « procès équitable ». « Nous sommes pleinement mobilisés à ses côtés », a-t-il ajouté.


Nous sommes heureux pour elle et ses proches si tel est bien le cas.

Mais nous sommes certains que Salah Hamouri, lui, n’a pas « bénéficié » d’un « procès équitable » (en Israël) et nous n’avons aucun « doute » sur ce point. Or jusqu’à présent le Quai comme la Présidence n’ont jamais remis en cause une seule fois l’illégalité du tribunal militaire israélien d’occupation qui a condamné Salah à 7 ans de prison.


Cette attitude est insupportable. Oui pour Florence ! Oui pour Gilad ! Oui pour Clotilde ! Mais pourquoi « non » pour Salah ? Pourquoi ce silence total et ce refus de prendre en compte, comme il se doit, le cas de Salah Hamouri ?


Nous ne pouvons l’accepter. Par principe. Par solidarité. Par humanité. Et aussi par circonstances : aujourd’hui où la libération de Gilad Shalit semble proche notre compatriote franco-palestinien devrait lui aussi sortir de prison pour regagner sa maison à Jérusalem.


Il n’a commis aucun acte délictueux. Aucun. Son jugement est « nul et non avenu ». La France doit se mobiliser.


Pour cela il y a urgence à nous manifester plus encore et tous pour obtenir sa libération. Les conditions sont propices.


Salah à la maison !

Salah liberté !

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 13:55

       




À quelques jours du sommet de l’ONU à Copenhague, voilà qu'on apprend par la presse la sortie d'un rapport du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) selon lequel les négociations « auraient une meilleure chance de réussir » si elles prenaient en considération « la dynamique de la population, les relations entre les  sexes et le bien-être des femmes ».

Ce rapport n’est rien d’autre qu’une tentative écœurante de détourner nos regards des vraies causes de l’incapacité des gouvernements à relever le défi climatique.
 
Alors que la société  civile mondiale se mobilise pour  réclamer une prise en charge urgente et sérieuse du problème par le sommet des Nations unies, le FNUAP répond à voix basse par des déclarations fausses d’un point de vue (éco-)logique mais idéologiquement ciblées.

 En effet, l’augmentation de la population mondiale découle surtout du taux de fécondité plus élevé des femmes dans les pays du Sud. C’est donc bien vers celles-ci que le FNUAP pointe son index accusateur. Réactionnaires de tous les pays, unissez vous : Malthus est de retour ! Contre l’épuisement des ressources, contre la crise sociale et contre le changement climatique, certains de ses nouveaux adeptes auraient trouvé la solution miracle: le contrôle de la natalité des pauvres (du Sud…pour l'instant).
 
Pourtant, l'évolution des concentrations de gaz à effet de serre (GES) montre bien que celle-ci n'est pas essentiellement liée à la croissance de la population mais bien au mode de production.  Si les pays du Sud avaient bloqué leur densité de population au niveau de 1950 tout en adoptant un niveau d'émission de CO2 occidental, le réchauffement serait beaucoup plus grave que ce que nous connaissons.

 Par contre, si les émissions par habitant des pays du pays du Nord avaient été égales aux émissions par habitant des pays du Sud, le réchauffement serait nettement moins grave que ce que nous connaissons, même en l’absence de toute politique de contrôle démographique.
 
La population mondiale est en train de se stabiliser et c’est une bonne chose. La transition démographique est  maintenant largement entamée dans les pays du Sud, et elle évolue plus vite que prévu.

 Elle peut être favorisée en développant de bons systèmes de sécurité sociale et le droit des femmes à contrôler (elles-mêmes et librement) leur propre fécondité, mais ces politiques de long terme ne sauraient en aucun cas répondre à l’urgence climatique. En feignant de croire le contraire,  le FNUAP ouvre la boîte de Pandore.

 Certains vont déjà plus loin et proposent d’attribuer des droits de procréer échangeables, sur le modèle des droits de polluer. Le Nord devrait acheter les seconds, le Sud les premiers. On voit bien ainsi que toute cette réflexion sur la population revient à inverser complètement  les responsabilités historiques dans le phénomène du réchauffement.

 Les torchères des compagnies pétrolières exportatrices du Nigéria ont produit plus de GES que toutes les autres sources de l’Afrique sub-saharienne réunies. La déforestation dans les pays pauvres est principalement causée par l’exploitation commerciale du bois, de la viande et des aliments pour animaux destinés à la consommation des pays riches.
 
D’où vient cette irruption de la démographie dans le débat climatique ? d’une sordide approche coûts-bénéfices. Selon des recherches de la LSE (London School of Economics) chaque somme de 7$ dépensée pour un planning familial d'ici 2050 permettrait d'économiser plus d'une tonne de CO2 dans le monde.

 Tandis qu'obtenir le même résultat grâce aux technologies vertes coûterait 32$. En mai, le Sunday Times révélait que « plusieurs milliardaires américains s’étaient rencontrés secrètement » afin de décider quelle bonne œuvre ils allaient défendre. « Un consensus a émergé : il fallait s’attaquer à la croissance démographique, dénoncée en tant que menace environnementale, sociale et industrielle potentiellement désastreuse. »
 
Parce qu’ils refusent de réduire leur course au profit et leur surconsommation, donc la croissance qui nécessite toujours plus d’énergie, ces Messieurs décident d’une part de développer  des technologies dangereuses (charbon abusivement qualifié de « propre », nucléaire et agro-carburants), et, d’autre part, de limiter le nombre de naissances dans les pays pauvres. La tentative de freiner le réchauffement par des mécanismes marchands  montre ici son vrai visage.

Et cela risque de n’être qu’un début. Car, à tout prendre, le moyen le moins cher de réduire les émissions, c’est de laisser les catastrophes climatiques et les guerres qui pourraient en découler supprimer quelques centaines de millions d’êtres humains. C’est ce que suggérait il y a quelque temps un rapport pour le Pentagone…
 
Il est inacceptable que les intérêts capitalistes l’emportent ainsi sur les besoins fondamentaux du genre humain à court, moyen et long terme. Une autre voie est possible et nécessaire : le gaspillage d’énergie et les productions nuisibles ou inutiles constituent un réservoir immense de réduction des émissions.

 Nous disposons de ressources énergétiques renouvelables et de savoirs qui permettent de satisfaire les besoins fondamentaux de toutes et tous, aujourd’hui et demain. S’il a été possible de trouver plus de 3000 milliards de dollars pour sauver le système bancaire, il doit être possible de trouver les 1300 milliards annuels nécessaires pour entamer une transition écologique sous contrôle démocratique afin de sauver notre climat et d’aider celles et ceux qui subissent les premiers dégâts.

 Pour répondre au défi du dérèglement climatique et des graves inégalités sociales, nous devons donc redistribuer les richesses et partager les biens communs de l’humanité que sont les ressources naturelles (l’eau, l’air, la terre) et les savoirs. Sous peine de subir un recul démocratique et humain sans précédent.
 
Daniel Tanuro (Climat et Justice Sociale), Sandra Invernizzi (Climat et Justice Sociale, Mauro Gasparini (JAC), Mateo Alaluf (Sociologue, professeur à L’ULB) , Isabelle Stengers (Philosophe), Jean François Pontignie (Climat et Justice Sociale)
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 10:00


09 décembre 2009

Il y a tout juste 20 ans, 191 pays, dont la France, ratifiaient la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. En cette date anniversaire, et non content de vouloir supprimer la Défenseure des enfants, on apprend que la France… ne respecte pas ladite Convention.


Interrogé sur Base Elèves, le fichier des enfants scolarisés, le Comité des doits de l’enfant de l’ONU, chargé de veiller au respect de la Convention, se dit en effet “préoccupé par le fait que cette base de données puisse être utilisée à d’autres fins, telles que la détection de la délinquance et des enfants migrants en situation irrégulière”.


Officiellement, “l’application informatique “Base élèves 1er degré” permet la gestion administrative et pédagogique des élèves de la maternelle au CM2 dans les écoles publiques ou privées“.

Expérimentée depuis 2005, utilisée par 40 000 directeurs d’école en avril 2009 et en cours de généralisation dans l’ensemble des écoles publiques depuis la rentrée, elle comporte :

. l’identification et les coordonnées de l’élève et de ses responsables légaux ;
. les informations sur la scolarité : classe, niveau, date d’inscription, d’admission ou de radiation ;
. les activités périscolaires : transport, garderie, cantine et études surveillées dans le seul but de leur gestion.

Le ministère de l’éducation nationale tient par ailleurs à préciser, dans la foulée, que Base élèves ne comporte pas d’informations sur :

. la nationalité et l’origine des élèves et de leurs responsables ;
. la situation familiale et la profession et la catégorie sociale des parents ;
. l’absentéisme ;
. les besoins éducatifs particuliers ;
. la santé des élèves ;
. les notes et les acquis des élèves.

Le spectre de la chasse aux enfants sans-papiers

Il eut été plus louable et honnête de préciser que c’est suite aux protestations de parents d’élèves et d’enseignants que Xavier Darcos a finalement accepté, à l’été 2008, de retirer les informations polémiques comme la nationalité, l’année d’arrivée en France, l’enseignement de la langue et la culture d’origine… et donc empêcher que Base Elèves ne puissent aussi servir à surveiller les sans papiers, ou être utilisée pour supprimer les allocations familiales en cas d’absentéisme.


En 2004, l’Inspection d’académie des Pyrénées-Orientales avait ainsi reconnu que Base Elèves était «la plus grande source d’information sur l’immigration».

Saisie par le Collectif national de résistance à Base élèves (CNRBE), le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, a depuis rédigé un rapport sinon accablant, tout du moins quelque peu gênant révélant que le problème reste, sinon entier, tout du moins très préoccupant :

Le Comité prend note avec préoccupation de la multiplication des bases de données servant à la collecte, à la conservation et à l’utilisation à long terme de données personnelles sur les enfants, qui pourrait aller à l’encontre du droit de l’enfant et de sa famille à la protection de leur vie privée.


En ce qui concerne la Base élèves 1er degré, le Comité note avec satisfaction que l’État partie en a retiré les données sensibles qui y figuraient à l’origine.


Toutefois, les objectifs de cette base de données et son utilité pour le système éducatif n’étant pas clairement définis, le Comité est préoccupé par le fait que cette base de données puisse être utilisée à d’autres fins, telles que la détection de la délinquance et des enfants migrants en situation irrégulière, et par l’insuffisance des dispositions légales propres à prévenir son interconnexion avec les bases de données d’autres administrations.

Il note en outre avec préoccupation que les parents ne peuvent pas s’opposer à l’enregistrement de leurs enfants dans cette base de données, n’en sont souvent pas informés, et pourraient avoir des réticences à scolariser leurs enfants.

Ficher les enfants, un “sale boulot”…

A ce jour, 210 directeurs d’école, signataires d’un Appel à la résistance citoyenne contre le fichage des enfants, refusent d’entrer dans le dispositif (et avaient à ce titre été récompensés par les Big Brother Awards).

Plusieurs ont d’ailleurs été (ou risquent d’être) sanctionnés; d’autres, souligne le CNRBE, “harcelés, menacés, cèdent finalement aux pressions et renseignent Base élèves souvent contre l’avis d’une partie ou de la totalité des parents concernés“.


Parallèlement, des centaines de parents d’élèves ont d’ores et déjà déposé quelques 1048 plaintes “pour s’opposer au fichage arbitraire de leurs enfants dans 12 départements. Et ce mercredi 9 décembre 2009, plus de 400 autres plaintes contre X seront déposées dans 22 départements. Les parents contestent, entre autres, le fait que :

. La sécurisation des données ne respecte pas les dispositions légales.
. La mise en place de Base élèves ne respecte pas les formalités préalables prévues par la loi.
. La collecte des données de “Base élèves 1er degré” s’effectue en l’absence d’informations données aux familles sur l’usage qui en sera fait.
. Les données collectées dans Base Elèves alimentent le traitement Base Nationale des Identifiants Elèves (BNIE) avec conservation de l’état civil de l’élève et son parcours scolaire pendant 35 ans contrairement à ce qui a été déclaré à la Cnil lors de la création de Base élèves.

Base Elèves permet en effet “d’attribuer à chaque enfant un Identifiant National Elève, véritable matricule qui le suivra pendant 35 ans, souligne le collectif dans son communiqué, ce qui ouvrirait la voie à “toutes sortes d’interconnexions avec d’autres fichiers” :

Mis en place à marche forcée par le Ministère de l’Éducation Nationale, sans information aux parents et sans leur consentement, et imposés aux équipes enseignantes et aux directeurs d’école sous la menace et les pressions, ce système d’immatriculation et de traçage des enfants n’est pas nécessaire à la gestion des écoles, il est mis en place dans le cadre d’une politique générale de fichage dont les méfaits sont régulièrement dénoncés.

Un identifiant unique des enfants… jusqu’à leurs 35 ans

Les lecteurs les plus attentifs auront noté la mention d’un autre fichier, la Base Nationale des Identifiants Elèves (BNIE), dénoncée par le collectif comme étant la partie immergée du fichage des enfants :

L’école est chargée d’un sale boulot : constituer un fichier national de la jeunesse.

L’Education Nationale met en place un répertoire national (BNIE : « base nationale des identifiants élèves ») des identifiants INE (« identifiant national élève » établi pour 35 ans) qui couvrira l’ensemble du système éducatif de la maternelle à l’enseignement supérieur ainsi que la formation continue, et permettra l’interconnexion avec des fichiers constitués par d’autres administrations.

Plutôt que de ne relayer que la parole des enseignants et des parents, veuillez trouver ci-après la “Lettre ouverte aux enfants” qu’a récemment mis en ligne un statisticien, et qui explique, de façon claire et accablante, ce pour quoi il est dangereux de vouloir ainsi ficher les enfants.

Pourquoi donner la parole à un statisticien ? Parce qu’il rappelle opportunément que toute statistique individuelle doit être faite dans le cadre d’un besoin statistique, dans le cadre du secret professionnel et ne servir que la statistique (cf les principes fondamentaux de la statistique officielle), et que si le sujet est complexe, je n’avais encore jamais rien lu d’aussi éclairant, tout simplement…:

Les enfants, je vous adresse cette lettre car le sujet ci-dessous vous concerne. Peut-être vous intéressera-t- il?

Voici les faits :

Le ministère de l’éducation nationale stocke depuis plusieurs mois des informations vous concernant sur un système informatique situé en région parisienne. Ces informations, ce sont vos noms, prénoms, adresse, date de naissance, et votre cursus scolaire complet, de l’école maternelle à l’université.

Il est prévu de conserver ces informations pendant 35 ans (jusqu’à vos 37 ou 38 ans au moins).

Ce système informatique s’appelle la Base Nationale des Identifiants Élèves, ou de son petit nom (acronyme) BNIE.

C’est la première fois depuis très longtemps en France que l’état recense dans un même endroit l’ensemble de la population d’une tranche d’âge avec les noms et prénoms.

Vous avez peut-être entendu parler du recensement de la population, des bases de la sécurité sociale, du fichier de recensement de la police… Tous ces fichiers sont soit anonymes (population), soit ne recensent pas toutes les personnes et sûrement pas pendant 35 ans.

Pourquoi cette BNIE ?

Je n’en sais rien.

C’est pourquoi je vous adresse cette lettre… Pour que vous demandiez autour de vous, à vos parents, à vos professeurs, à vos proviseurs, à vos élus, à vos proches…. Pourquoi ?

Peut-être aurez-vous une réponse qui soit une très bonne raison et qui respecte nos principes français de « Liberté, égalité, fraternité »…

Pourquoi s’adresser à vous les enfants ?

Parce que je ne sais pas vers qui me tourner.

J’ai pensé aux statisticiens

La statistique, cela revient à savoir combien sans se préoccuper de qui. C’est même une règle absolue des statisticiens afin de ne pas se laisser perturber par un nom, un prénom, une personne parmi d’autres. Ce qui intéresse le statisticien, c’est de comparer, d’analyser, pas de pointer une personne du doigt. Au contraire, les statistiques permettent de comprendre là où il faut mettre de l’argent, des moyens, des routes et des écoles…. Je suis un statisticien formé à l’école de l’Insee (Institut national des statistiques et des études économiques) et j’ai appris durant toute ma scolarité qu’il ne fallait JAMAIS réaliser une base comme la BNIE et qu’il y avait bien d’autres chemins pour obtenir les mêmes résultats statistiques.

Or, la BNIE sert aux statisticiens comme le prouve un bulletin officiel de l’éducation nationale; elle a été réalisée par d’anciens collègues statisticiens issus de mon ancienne école.

Peut-être les autres statisticiens ne sont-ils pas encore au courant et quand ils vont découvrir l’existence de la BNIE, ils vont dire et crier que ce n’est pas possible…

J’ai pensé aux informaticiens.

Sans eux et les ordinateurs, il est quasiment impossible de conserver autant de données sur plus de 45 millions d’élèves… 45 Millions, c’est beaucoup pour 60 Millions de français… En fait, vous êtes un peu plus de 13 millions d’élèves en ce moment mais les données étant conservées pendant 35 ans, on parle bien en permanence dans la BNIE de plus 45 millions d’élèves ou anciens élèves.

Or, chez les informaticiens (c’est aujourd’hui mon métier), l’information est au cœur de leur métier ainsi que l’argent, le pouvoir ou la gloire que donne cette information.

Je connais beaucoup d’informaticiens qui, quand une prouesse technique est possible, s’efforce de la faire sans se poser la question de « est-ce que c’est bien de le faire ?».

Pour la comparaison, il est techniquement possible de détruire un pays entier simplement en appuyant sur un bouton… Faut-il appuyer sur le bouton ? Quelqu’un a-t-il appuyé sur le bouton ?

Tous les jours, je rencontre des informaticiens qui se glorifient de pouvoir faire et qui font…

D’autres parlent beaucoup de liberté, de programmes partagés entre tous, ouverts et libres… mais que doit-on faire des données personnelles de chacun, des photos, des travaux…. qu’en est-il des droits de chacun à ne pas être filmé, enregistré, fiché…

J’ai pensé à vos parents

Beaucoup sont déjà au courant de l’existence d’une base élève nationale. Certains se battent courageusement depuis plusieurs années. D’autres disent qu’ils n’ont rien à cacher…

Je ne vous parle pas de se cacher mais de ne pas être fiché. Ce n’est pas la même chose, non ?

Cela me rappelle une triste histoire d’un peuple pendant la seconde guerre mondiale qui a été fiché et qui a du se cacher ou mourir… mais c’est une autre histoire… de fichage.

Beaucoup des parents pensent que c’est le progrès et que si cela peut permettre de faire des économies, alors tant mieux pour notre pays.

Mais on peut faire autrement pour étudier les cursus des élèves en France, pour trouver les doublons, pour gérer au mieux les dotations financières dans les écoles. Il y a bien d’autres moyens tout aussi efficaces et bien connus des statisticiens et des informaticiens. D’autres ministères ont déjà mis en place de telles méthodes et, quand je travaillais pour le ministère de l’éducation nationale, ce sont des méthodes respectueuses de chacun des enfants qui étaient mises en place.

Qu’est-ce qui a changé en 10 ans ? Je ne sais pas.

J’ai bien pensé à parler à vos parents de l’idée de constituer un fichier similaire avec TOUS les adultes et leur cursus professionnel (ça n’existe pas bien entendu) pour leur faire comprendre ce qui était construit pour leurs enfants.

J’ai pensé à vos professeurs

Ils se battent déjà, surtout certains directeurs d’école maternelle et primaires qui risquent leur salaire et leur poste chaque mois en s’opposant à ce système et ce fichage.

Pourtant, certains s’essoufflent car ils se battent depuis longtemps et ne se sentent pas aidés, compris.

Normal… cela leur fait du boulot en plus, alors on peut dire qu’ils ne veulent pas du système car ils ne veulent pas du boulot…

Au collège et au lycée, ce ne sont pas les professeurs qui sont concernés par ce fichage mais les proviseurs et secrétariat… donc ils sont moins présents dans ce combat car ils ne voient pas le problème.

De plus, on leur a dit que c’était sécurisé et qu’en primaire, c’était le même système que celui qui avait été mis en place au collège et lycée (ce système s’appelle scolarité).

Or la BNIE concerne TOUS les élèves et étend donc l’ancien système scolarité.

Ils sont donc concernés mais ne sont peut-être pas au courant.

J’ai pensé à l’agence de défense de la liberté dans l’informatique, la CNIL (commission nationale informatique et liberté)

Cette commission, c’est elle qui défend nos libertés à être ou ne pas être fichés dans des systèmes informatiques.

Malheureusement, la CNIL a publié sur son site un mode d’emploi sur la base élève du premier degré (maternelle et primaire) qui affirme que la BNIE n’existe pas, en jouant sur l’appellation de cette base et donc la confusion.

Exprès ou non, je n’en sais rien….

Quoiqu’il en soit, cette commission met beaucoup de mots, de temps et de personnes pour affirmer que le fichier national du premier degré est anonyme, et ils ne parlent pas de la BNIE…

Par contre, aucun document des déclarations obligatoires n’est publié sur leur site.

Sont-ils débordés ? N’ont-ils pas vus ? N’ont-ils pas compris ?

Comment faire quand ceux qui garantissent nos libertés sont peut-être aveugles et semble refuser le débat ?

J’ai pensé à nos politiques

Le problème, c’est que le système initial a été mis en place par la candidate au deuxième tour de la dernière élection présidentielle. Le système est aujourd’hui conforté par notre président de la république, l’autre candidat de cette dernière élection.

Les deux adorent les sondages, les chiffres et semblent confondre la gestion locale (qui ?) avec la statistique nationale (combien ?).

Certains autres politiques se bougent un tout petit peu, mais ils sont un peu gênés par le courant commun de pensée initié par nos deux leaders.

Savoir qui, c’est aussi très pratique pour un politique qui veut être élu….

J’ai pensé au conseil d’état

Le conseil d’état comprend des sages qui peuvent défaire ce qui a été fait par nos politiques, s’ils pensent que c’est contraire aux principes de l’état français. On a l’habitude de dire que c’est la plus haute juridiction de l’état. Ils peuvent donc dire au ministère de l’éducation nationale d’arrêter tout.

Bon, il se sont saisis du problème il y a quelques mois et sont sur une voie assez respectueuse de vos droits.

N’empêche qu’ils ne semblent pas être au courant de la BNIE ou qu’ils considèrent que cela ne fait pas partie de la base élève premier degré, alors même que la BNIE a été conçue pour permettre le dédoublonnage des élèves de « base élève » et « scolarité ».

Bref, s’ils loupent le coche, il devront peut-être de nouveau se saisir sur la BNIE et recommencer une nouvelle procédure dès le début, donc longue et attendre encore de long mois avant de se prononcer.

J’ai pensé aux journalistes

Là, je me suis très très très vite arrêtés car les journalistes ont des clients dont leurs lecteurs, leurs auditeurs… Et, vous, les enfants, lisez-vous souvent les grands journaux nationaux en dehors de la classe, regardez-vous les journalistes à la télé…. Bref, vous n’êtes pas leurs clients.

De plus, le sujet demande beaucoup de travail d’investigation pour comprendre…

Peut-être y-en-a-t-il un ou une qui travaille en ce moment sur le sujet et qui va sortir un scoop dans quelques temps ?

J’ai pensé aux fonctionnaires utilisateurs de la BNIE

Ils sont près de 400 à pouvoir faire des requêtes sur cette base, des exports, au sein du ministère de l’éducation nationale, mais aussi, semble-t-il, au sein d’autres administrations, le ministère de l’agriculture, le ministère de la défense (il y a des écoles qui dépendent de ces ministères).

Pour eux, c’est très pratique ce fichier, car cela permet d’aller plus vite qu’avant sur les recherches d’enfants, de doublons, un certain nombre de procédures administratives concernant des enfants du voyage, scolarisés au CNED, handicapés, malades à l’hôpital, en écoles spécialisées…

Bref, il n’ont aucun intérêt dans leur travail quotidien à changer ce nouveau système.

Certains ne savent pas que l’on peut faire tout aussi simple et efficace sans les défauts du système. D’autres ne croient pas que cela soit possible. Enfin, il y en a qui adorent regarder si l’enfant du voisin à bien redoublé sa classe ou non, si le fils de tel acteur connu est bien en échec scolaire….

C’est pratique de centraliser l’information à un même endroit pour savoir.

Puis, j’ai pensé à vous, les enfants

Beaucoup parlent de la planète que l’on laissera à nos enfants. Sur cette planète, il y a aussi des systèmes d’organisation des sociétés, dont la BNIE fait partie.

Aussi, après avoir pensé à beaucoup de personnes, je me suis dit que le plus simple était de m’adresser à vous et de vous poser la question : avez-vous envie que votre nom, votre prénom et votre cursus soit fiché pendant 35 ans ?

Ne me croyez pas sur parole (sur écrit devrais-je dire)… Vérifiez, questionnez, commentez, faites valoir vos droits dont on fête les 20 ans.

Faites-vous entendre et décidez pour vous même et -pourquoi pas- ensemble si ce système vous convient ou non…

Il vous concerne plus que moi (qui resterai anonyme car le pourquoi est plus important que le qui).

France, 11 novembre 2009

Contenu librement diffusable, recopiable, imprimable et utilisable à l’infini…
lâchez-vous ;-)

 

Comme d'habitude, les réactions sont éclairantes:

 

JB: ( Qui n'habite pas la France) "Comment gérer la scolarité ,cantines etc ,si les enfants des sans papiers profitent du système ."

Jb si vous êtes bien dans votre pays de résidence restez-y, vous ne nous manquerez pas. Vote commentaire fait froid dans le dos. D’humain, vous n’avez plus que l’espèce.

Vous avez raison Jb, salopards d’enfants de sans papier, faisons tout pour les empêcher de profiter du système.
Par contre, votre cantine, n’y servez plus de nourriture. Votre école, n’y faites plus le ménage. Vous ne pouvez pas. Vous ne profitez pas des sans papiers, vous, n’est-ce pas ? Le système non plus, ben voyons.

Qui profite de qui, franchement ? Mais j’oubliais, les sans-papiers, les clandestins, ils profitent de “tout” pendant qu’on a rien. C’est pas moi qui le dit c’est Jean-Marie.
Bon sang, si c’est si génial d’être sans papier, qu’attendez-vous pour rendre votre carte d’identité ? A vous les vacances permanentes. Finis les impôts ! C’est pas la définition du bonheur ça ?

A défaut de devenir sans papier, redevez un peu un enfant. Ça vous aurait fait quoi, franchement, de ne pas être scolarisé parce que vos parents étaient différents, parce qu’il n’avait pas de papiers ?

En attendant, si pour vous le but avoué du fichage des gosses et de repérer les sans-papiers, je me demande à quoi vous rêviez en cours d’Histoire. Vichy, ça vous a visiblement échappé.

 


 


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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 09:12




SAMEDI 12 DÉCEMBRE :

Le Réseau "Sortir du nucléaire" (dont est membre le NPA) coordonne la journée internationale "Don't nuke the climate-Ni nucléaire, ni effet de serre".
  171 actions sont déjà prévues dans 8 pays :
  http://www.dont-nuke-the-climate.org/spip.php?page=affichage-

 Rejoignez le bloc antinucléaire "Don't nuke the climate" lors de la
grande manifestation unitaire à Copenhague le 12 décembre 2009.


  Chaque jour, suivez l'activité de l'équipe de 7 permanents du Réseau
  "Sortir du nucléaire" à Copenhague sur le blog :
  http://dont-nuke-the-climate.org/blog/

  Déjà plus de 45 000 personnes ont signé la pétition "Don't nuke the
  climate" ! Et vous ?
  Signez sur :
 http://www.dont-nuke-the-climate.org/spip.php?page=petition〈=fr

  Soutenez notre action par un don en ligne (envoi d'un reçu fiscal pour
  déduire 66 % de vos impôts) :
 http://www.dont-nuke-the-climate.org/spip.php?page=soutien〈=fr
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 09:08
contre la rggp.jpg



Depuis deux semaines, le personnel de la Culture se bat pour défendre ses emplois. La grève reconductible, partie du Centre Pompidou, s’est étendue. Une lutte importante et symbolique qui concerne toute la Fonction publique.

Suivant l’exemple du Centre Pompidou, le mouvement de grève s’est étendu à d’autres établissements publics de la Culture, comme le musée d’Orsay, le château de Versailles, le Louvre, la Bibliothèque nationale de France.


Il touche aussi les régions, principalement les Directions régionales des affaires culturelles (Drac), mais aussi le château de
Carcassonne, le musée d’archéologie de Saint-Germain-en-Laye, le château de Compiègne, etc.


Tous sont mobilisés contre l’application de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), cette « réforme » du gouvernement qui s’attaque frontalement à l’ensemble de la fonction publique d’État, territoriale et hospitalière.


Comme pour d’autres secteurs (Éducation, Poste, EDF, télécommunications, transports, etc.), cela passe par une dégradation des services rendus, ouvrant la voie à la privatisation des activités les plus profitables et à la disparition de nombreuses autres.


Les salariés de Centre Pompidou se sont mis en grève car la RGPP s’attaque aux postes et budgets du Centre, de la Bibliothèque publique d’information (BPI) et du bureau de Poste du Centre.


Ces attaques prennent la forme d’« audits flash », très coûteux, réalisés par la société Cap-Gemini, qui soumettent les établissements à une pure logique comptable où la qualité du service et son bon fonctionnement ne sont jamais pris en compte.


La RGPP impose le non-renouvellement d’un départ en retraite sur deux et des coupes budgétaires importantes à tous les établissements publics, sans se soucier des répercussions sur les services rendus. Au Centre Pompidou, cela se traduira pour 2010 par 26 suppressions d’emploi. À la BPI, où 82 agents sur 247 ont plus de 55 ans, c’est plus de 40 postes qui vont disparaître dans les prochaines années.


Les postes vacants risquent d’être occupés, quand ils le seront, par des personnels contractuels non fonctionnaires, donc sans garantie d’emploi et avec moins de protection en termes de conditions de travail.


Comment croire que l’on peut offrir un meilleur service public avec moins de professionnels ? Comment garantir de bonnes conditions de travail en employant des travailleurs précaires ?


Pour que le service public soit de qualité, il a besoin de personnels dont la qualification est reconnue (par concours pour les fonctionnaires) et non de salariés exploités, corvéables à merci. Les services publics doivent être présents sur tout le territoire, et pas seulement où cela rapporte de l’argent, laissant des territoires entiers privés de tout service public de proximité.


C’est pour toutes ces valeurs que se bat aujourd’hui le personnel de la Culture. Au Centre Pompidou, il le paye cher puisque les grévistes ont appris que les prélèvements sur salaire des jours de grève seraient effectués dès décembre, à la demande du ministère, pour tenter de dissuader les plus téméraires à l’approche de Noël.


Dénonçant le refus du ministère de discuter, l’intersyndicale (CFDT, CFTC, CGT, FSU, FO, SUD, Unsa), réunie le 7 décembre en assemblée générale devant le Centre Pompidou, a appelé à l’intensification et l’élargissement du mouvement.


Contre cette attaque générale qui concerne toute la fonction publique, il faut une réponse générale de l’ensemble des services publics. Le personnel de la Culture seul ne pourra gagner contre le rouleau compresseur gouvernemental.


Yannick Henrio

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 08:38

 


ASSOCIATION FRANCE-PALESTINE SOLIDARITÉ
GROUPE DU PAYS DE CORNOUAILLE


   Le groupe du Pays de Cornouaille de l’Association France-Palestine Solidarité appelle à participer au piquet de la solidarité avec le peuple palestinien, le jeudi 10 décembre, à 18 h, rue Kereon à Quimper.

 Il se tiendra à la date-anniversaire de l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le 10 décembre 1948.

 Celle-ci considère dans son préambule “que la reconnaissance (...) à tous les membres de la famille humaine de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde”.

Il n’en est rien en Palestine où l’occupation israélienne empêche les Palestiniens de bénéficier des Droits de l’Homme. Les droits individuels leur sont refusés et ils risquent constamment d’être arbitrairement arrêtés, détenus (à partir de 12 ans) et jugés de façon non équitable.

 Le droit de quitter son pays et d’y revenir est totalement refusé aux habitants de la bande de Gaza soumis à un blocus collectif constituant un “acte de barbarie”.

En raison de l’occupation, ils ne peuvent obtenir “la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à leur dignité et au libre développement de leur personnalité”. Cet état de fait rend nécessaire notre solidarité.
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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 11:03

La "dé-bureaucratisation" et la "baisse de la charge fiscale" sont les prétextes de l'aprobation de la dite "loi omnibus"

La "libéralisation des services" a été à l'origine de nombreuses luttes en Europe. Cette aprobation entraîne l'adaptation de 24 normes galiciennes à la Directive de l'Union Européenne 2006/123/CE par la majorité de doite du PP.

Une adaptation déjà faite
au niveau de l'Espagne

 

Au niveau politique "Esquerda Unida" (Coalition en Galice du PCE avec d'autres forces) a été la première à réagir, prévenant des menaces sur les négociations collectives. "C'est la démonstration concrète de ce que nous disions du traité:  le projet de de Constitution Européenne et la directive Bolkestein de libéralisation des services ont pour but de s'en prendre aux acquis sociaux et au droit du travail. Les forces syndicales UGT et CCOO (équivalents de CFDT et CGT) qui auparavant ont soutenu la Constitution Européenne doivent se reprendre."

Au niveau de l'ensemble de l'Etat, seuls Izquierda Unida et le BNG* se sont prononcé radicalement contre cette adaptation. Lorsqu'en juin a été approuvé cette norme de libéralisation, IU a accusé le gouvernement d'être plus papiste que le pape, le PSOE adaptant la législation espagnole avec moins de restrictions que dans les principes de base, laissant le champ libre à une réduction des standards de protection du droit du travail.


Source: Vieiros

Et au fait, chez nous, cela a été adopté quand?


link

Le BNG* (Bloc nationaliste galicien) est le parti frère de l'UDB en Galice, à peine plus à gauche, beaucoup plus nationaliste. Les militants de la LCR y militaient au sein de la tendance "Inzar" avant la création d"Izquierda Anticapitalista". ( Voir dans les liens)

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