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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 11:19
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Alors que 191 pays ont signé une convention pour les droits des enfants, ceux-ci restent largement symboliques.

Il y a 20 ans, le 20 novembre 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide) était ratifiée par la France et 191 autres pays (les États-Unis et la Somalie avaient refusé car elle interdisait la peine de mort).


Si la convention était une avancée majeure, ces droits sont largement restés symboliques. Aujourd’hui à travers le monde, 93 millions d’enfants n’ont pas accès à l’école dont 43 millions en raison d’un conflit armé. 126 millions travaillent et 100 millions vivent dans la rue, abandonnés.


En France, on peut s’interroger sur la réalité du droit à l’éducation lorsqu’en Seine-Saint-Denis, tant de jeunes attendent encore en novembre une place en lycée... Sans compter les enfants Rroms, refusés illégalement dans les écoles publiques de bien des communes, y compris de gauche.


De quel droit au logement s’agit-il lorsque des bidonvilles se reconstruisent jusqu’aux portes de Paris ? Quel est le droit à une sécurité minimale lorsque des mineurs isolés qui fuient des pays en guerre sont traqués par la police ? Le droit à la santé recule sur tout le territoire pour les enfants les plus démunis et la faim avance. Même le Secours catholique reconnaît avoir des difficultés à fournir la nourriture en quantité suffisante.


Officiellement, les enfants ne doivent pas être séparés de leurs parents, mais RESF constate chaque jour que des expulsions inhumaines bafouent ce droit minimal. Les enfants ne peuvent être incarcérés et devraient bénéficier de mesures éducatives, mais la répression grandit et les éducateurs peinent à trouver trois sous pour la moindre activité de prévention ou d’accompagnement des jeunes en difficulté.


Quant à l’égalité des droits entre filles et garçons, ce n’est plus une priorité : même les deux heures par semaine d’« aide personnalisée » en école élémentaire sont massivement offertes aux garçons (dans l’académie de Créteil, le soutien concerne pour 83 % des garçons).


En 1841, il y a 150 ans à peine, une loi a interdit le travail des enfants de moins de 8 ans. Quarante ans plus tard, en 1881, l’école est devenue publique et gratuite. Ensuite, tout au long du xxe siècle, le droit à l’éducation n’a cessé de progresser en imposant l’école jusqu’à 12 ans après la guerre de 1914, jusqu’à 14 ans après celle de 1939, et 16 ans après 1968. Mais, Sarkozy vient de réinventer les classes de « découverte professionnelle » dès 14 ans.


Les droits des enfants reculent et à chaque fois que les droits des enfants régressent, ceux des femmes et de l’ensemble des populations suivent rapidement.


André Breton disait dans le premier Manifeste du surréalisme : « C’est peut-être l’enfance qui approche le plus de la vraie vie. » Les conditions de vie faites aux enfants donnent une bonne mesure du niveau d’inégalités sociales atteint par notre époque.



Véronique Deker

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 11:16
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La Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées du 15 juin a révélé une recrudescence des maltraitances des adultes âgés. Pendant longtemps, cette maltraitance a été sous-estimée, ainsi que la place de vie de nos aînés.


L’affaire de la maison de retraite à Bayonne a relancé la question de la maltraitance des personnes âgées. Rappelons qu’on y avait découvert que les pensionnaires recevaient des coups, étaient sous alimentés et privés d'hygiène.


Selon Pascal Champvert, président de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), «il y a un mépris dans nos sociétés occidentales pour les vieux, surtout lorsqu’ils sont affaiblis, handicapés ou malades» (L’Humanité du 24 octobre).


Ces violences peuvent prendre des formes différentes, allant de la violence physique (des coups, brûlures ou ligotage), morale (un langage irrespectueux) ou encore matérielle (escroqueries diverses) à de la négligence active ou passive. Selon une étude récente, les lieux identifiés de maltraitance seraient à 38 % les institutions, 17% les centres d'aide par le travail (CAT), 13% les foyers. Cette violence touche les personnes vulnérables : les enfants et adultes handicapés et les personnes âgées.


Appels en forte progression


Les signalements de maltraitance sont en augmentation. Le 3977, numéro d’appel d’urgence pour améliorer le signalement de la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées, compte plus de 12300 appels en trois mois.


La maltraitance envers les personnes âgées et handicapées apparaît de plus en plus au grand jour, un tabou semble être levé. 72 % des appels proviennent de femmes qui évoquent notamment la maltraitance à domicile. Les victimes sont des femmes âgées de 76 à 90 ans et 54% des auteurs sont des hommes. Ils auraient entre 41 ans et 61 ans. Les personnes en situation de handicap téléphonent depuis leur lieu travail et se plaignent de brimades, injures et non reconnaissance de leur handicap.


Les syndicats s’investissent peu dans ce domaine. 25 % des appels proviennent des professionnels de terrain qui se trouvent démunis face à des situations de maltraitance. La plate forme, qui comprend l'Alma, dédiée aux personnes âgées, s’est ouverte aux personnes handicapées.


Un défi démocratique


Pour un maintien à domicile il faut mettre l’accent sur les aidants familiaux ou employés, et leur formation. Ces aidants, quand ils sont familiaux, doivent aussi pouvoir concilier leur vie privée et professionnelle. Il faut également développer les structures en institutions.


Sur le maintien à domicile, il faut créer des structures à taille humaine pour permettre aux personnes âgées de résider dans des logements privatifs et instaurer un débat «sur l’opportunité d’assortir le congé des aidants familiaux d’une compensation de la perte de salaire», dixit Michel Coquillion, vice-président de la CFTC.


Il est plus que temps d’améliorer la prise en charge des personnes qui résident dans des structures hospitalières. Pascal Champvert s’interrogeait, le 6 mars dernier, dans le journal La Croix : «Comment notre pays va financer son retard en matière d’aide aux personnes âgées ?» De la même manière, Joëlle Le Gall, présidente de la Fédération nationale des associations de personnes Âgées et de leurs familles (Fnapaef), réclamait dans Le Parisien la création immédiate de 40 000 places dans les établissements. Selon ces associations, tout repose sur les familles et non la solidarité nationale.


D’autre part, L’Humanité du 6 mars dernier relatait déjà la maltraitance dont sont victimes les personnes âgées dans certaines maisons de retraite. 50 % des personnes âgées hospitalisées et 30 % des résidents des maisons de retraite sont mal nourris.


En effet, à la source on trouve une accumulation d’inattentions s’apparentant à des maltraitances : préjugés alimentaires qui conduisent à la prescription de régimes trop sévères, horaires inadaptés (repas parfois servi à 17h30), effet anorexigène de la distribution des médicaments, etc. Des patients handicapés ont des difficultés pour mastiquer, ce qui conduit à un effet buccal déplorable.


Des dentistes pourraient pourtant facilement intervenir en amont. Quand on rentre dans la peau d’une personne âgée, «on perd ses repères, raconte D.B. S’asseoir dans un fauteuil pour nouer ses chaussures, descendre un escalier, ouvrir une boite de médicament, décapsuler un comprimé, se coiffer, tous ces gestes simples deviennent difficiles voire impossibles.»


Si le degré de civilisation d’une société se mesure à ses engagements envers les plus vulnérables, il est plus que temps de s’intéresser à ce problème pour le résoudre le plus rapidement possible.


Martine Lozano, militante associative

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 11:14
Communiqué du NPA.

Alors que la contestation monte dans les lycées contre les politiques du Gouvernement en matière d'éducation, François Fillon, Valérie Pécresse et Luc Chatel se sont rendus jeudi 19 novembre au lycée Roosevelt de Reims.


Près de 200 lycéens s'étaient rassemblés avant l'arrivée de la délégation gouvernementale à 14 heures aux abords du lycée Roosevelt pour manifester leur mécontentement face aux suppressions de postes et à la réforme du lycée.


Pour disperser le rassemblement lycéen, les gendarmes moblies ont fait preuve d'une violence féroce à l'égard des manifestants. De nombreux lycéens ont été blessés et l’un d’entre eux a été conduit à l’hôpital. Douze lycéens ont également été interpellés sans aucun motif.


Ils ont été traduits en comparution immédiate. Quatre d’entre eux sont condamnés à trois mois de prison avec sursis pour participation ou organisation d'une manifestation illégale et violences volontaires contre gendarmes mobiles ayant entraîné une interruption temporaire de travail.


Avec un jugement aussi expéditif et sans preuve, il s'agit là d'une volonté d'étouffer toute contestation par la violence policière et une répression purement scandaleuse.

Le NPA dénonce les violences policières dont ont fait l'objet les lycéens mobilisés de Reims et soutient leurs revendications : abandon du projet de réforme du lycée, arrêt des suppressions de postes, refus de la répression et de l'encadrement policier.


Le NPA exige l’amnistie pour tous les jeunes poursuivis et condamnés.

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 10:59

 


Avec la crise globale du capitalisme, plus d'1 milliard de personnes souffrent aujourd'hui de la faim dans le monde. Une situation qu'il sera impossible de résoudre structurellement tant que la loi du marché et les profits des multinationales domineront la chaîne alimentaire.


L'échec retentissant du sommet de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui s'est tenu à Rome du 16 au 18 novembre préfigure de manière sinistre ce qui risque bien de se passer à Copenhague... (Red. LCR-Web)

Après la faim, des mots en l’air sur le climat ?

Par les temps qui courent, les grands sommets internationaux ont ceci de remarquable que les pires craintes s’y confirment : les pays riches montrent ostensiblement leur indifférence sur les questions socio-environnementales malgré les mobilisations des mouvements sociaux et les pays présents se mettent d’accord sur une déclaration de bonnes intentions tout en prenant soin de ne signer ni engagement chiffré contraignant ni agenda trop précis.


Du 16 au 18 novembre, Rome accueillait le sommet de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui devait s’attaquer au problème de la faim, d’autant plus sensible avec la grave crise alimentaire que traverse le monde depuis 2007. Le seuil du milliard de personnes sous-alimentées a été franchi, soit 150 millions de personnes en plus depuis 2006.


En deux ans, plus de la moitié de la population de la planète a vu se dégrader fortement ses conditions de vie en raison d’une très forte hausse du prix des aliments combinée à une augmentation brutale du nombre de chômeurs en raison de la crise économique et financière qui a éclaté dans les pays industrialisés. Cela a entraîné des protestations massives de par le monde au cours du premier semestre 2008.


Le premier objectif du millénaire pour le développement, consistant à réduire de moitié entre 1990 et 2015 la proportion des êtres humains souffrant de la faim, se soldera par un échec puisqu’en avril 2009, les ministres de l’Agriculture des pays du G8 reconnaissaient que « le monde est très loin d’atteindre cet objectif ».


Les causes sont connues. Une faible partie des aliments produits dans le monde est exportée, l’écrasante majorité de la production étant consommée sur place, mais ce sont les prix sur les marchés d’exportation, fixés principalement aux Etats-Unis (à la Bourse de Chicago, de Minneapolis et de Kansas City), qui déterminent les prix sur les marchés locaux.


En conséquence, le prix du riz, du blé ou du maïs à Tombouctou, à Mexico, à Islamabad est directement influencé par l’évolution du cours de ces grains sur les marchés boursiers. Après l’éclatement de la bulle de l’immobilier aux Etats-Unis (crise des subprimes à l’été 2007), nombre de spéculateurs ont trouvé refuge sur les marchés des matières premières, poussant les cours à la hausse, d’autant qu’une partie croissante de la production est destinée aux funestes agro-carburants.


Le premier semestre 2008 a été dramatique sur ce plan. Il faut dire que durant plusieurs décennies, les gouvernements ont supprimé progressivement toute forme de protection pour les producteurs locaux et ont suivi les recettes néolibérales dictées par la Banque mondiale et le FMI. Après la crise de la dette au début des années 1980, ces deux institutions ont imposé des plans d’ajustement structurel aux pays surendettés.


Au menu, l’abandon des subventions aux produits de première nécessité, la réduction drastique des budgets sociaux, la suppression des différents mécanismes de régulation ou encore l’ouverture totale des marchés. Ces plans d’ajustement structurel ont certes enrichi les grands créanciers et les élites locales, mais ils ont surtout mis en grave danger les populations du Sud et réduit fortement les possibilités d’intervention des Etats.


Devant une telle situation, une large mobilisation de tous les pays semblait aller de soi. Pourtant, seule une soixantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement, essentiellement d’Afrique et d’Amérique latine, ont participé à ce sommet boudé par la totalité des dirigeants du G8, sauf Silvio Berlusconi.


Mais la présence de Berlusconi avait une raison bien simple : lui éviter de devoir comparaître devant un tribunal italien ce jour-là… Aux dires même du directeur de la FAO, Jacques Diouf, le sommet fut décevant : « Si nous n’avons pas les dirigeants qui ont autorité sur tous les dossiers, qui peuvent coordonner l’action, (...) je pense que nous passons à côté du problème, nous réduisons la question à sa dimension purement technique, alors qu’elle a une dimension économique, sociale, financière, je dirais même culturelle. » Evidemment l’objectif d’éradication de la faim a été renouvelé, mais aucune date-butoir n’a été fixée pour l’atteindre. Des mots en l’air donc…


Prochaine étape ? Le climat. Un réchauffement climatique de grande ampleur est en cours, d’autant plus inquiétant qu’il se produit à une vitesse que l’humanité n’a jamais connue.


Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), prix Nobel de la Paix en 2007, estime que « l’essentiel de l’élévation de la température moyenne du globe observée depuis le milieu du XXe siècle est très probablement attribuable à la hausse des concentrations de GES » (gaz à effet de serre).


Si cette élévation est aussi rapide, c’est à cause des changements radicaux survenus dans les activités humaines. Face à de tels dérèglements climatiques, des mesures drastiques s’imposent, à commencer par la remise en cause du modèle économique qui a conduit le monde dans cette impasse.


Depuis des décennies, les mesures néolibérales imposées notamment par le FMI et la Banque mondiale ont fragilisé, et souvent irréversiblement détérioré, les écosystèmes.


Pour se procurer les devises nécessaires au remboursement de la dette, les pays du Sud ont dû orienter leur économie vers l’exportation : pétrole, minerais, productions agricoles « tropicales ». Les conséquences environnementales ont été désastreuses : surexploitation des ressources, déforestation, pollutions, érosion des sols, désertification, accumulation de déchets très toxiques, mégaprojets énergétiques destructeurs, soutien aux industries extractives…


Le protocole de Kyoto, lancé en 1997, impose une réduction des rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère avec des quotas différents suivant les pays. Sitôt entré en fonctions en janvier 2001, le président George W. Bush a retiré la signature des Etats-Unis.


Pour sa part, l’Europe a mis en place une « solution » taillée sur mesure pour l’économie capitaliste, en créant un marché des droits à polluer, qui peuvent donc s’acheter ou se vendre. La pollution est devenue une marchandise comme une autre : celui qui paie peut polluer.

 


Du 7 au 18 décembre, aura lieu à Copenhague le Sommet de l’ONU sur le climat. L’enjeu est de taille pour préparer l’après-2012, mais les pays riches ne semblent pas vouloir agir à la hauteur de leurs responsabilités historiques.


En effet, les populations des pays pauvres, qui sont les premières touchées et n’ont pas les moyens de se prémunir des effets des changements climatiques, ont très peu contribué à l’accumulation de pollution dans l’atmosphère (moins de 20%). Même si les émissions des pays en développement risquent à l’avenir de dépasser celles des pays riches, la responsabilité de ces derniers restera plus élevée pendant encore longtemps.


Des pistes alternatives peuvent être avancées, parmi lesquelles la réorientation des financements vers la mise au point d’alternatives technologiques, des plans de transition à tous les niveaux (global, régional, national, local) vers une société sans combustibles fossiles, un transfert massif de technologies propres vers le secteur public des pays en développement débarrassés de leur dette, la création d’un fonds mondial pour l’adaptation aux effets du changement climatique alimenté par une ponction sur les profits des secteurs responsables du changement climatique (pétrole, charbon, automobile, production d’électricité…), la suppression du régime des brevets dans la santé et dans les technologies permettant de produire des biens de consommation et des services essentiels, sans oublier la nécessité d’une alternative anticapitaliste.


Si ce prochain sommet n’opère pas un tel virage bien réel et radical, le risque est grand que la seule différence de fond entre Rome et Copenhague soit juste une différence… de climat !


Damien Millet – Eric Toussaint


Damien Millet est porte-parole du CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org).


Eric Toussaint est président du CADTM Belgique. Ils ont écrit ensemble le livre


« La Crise, Quelles Crises ? », CADTM/Aden/CETIM, à paraître en janvier 2010.

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 10:55

 
 Une centaine de faucheurs volontaires ont empêché samedi matin au port de Lorient le déchargement d'un cargo panaméen chargé de soja OGM pour dénoncer le manque de traçabilité et exiger l'étiquetage des animaux nourris aux OGM, a-t-on appris de sources concordantes.

«Nous avons fait arrêter le déchargement d'un cargo et sommes montés à bord pour déverser un colorant alimentaire naturel, du brou de noix, sur le soja et assurer ainsi sa traçabilité», a dit à l'AFP Jérémy Renaud, faucheur volontaire qui a précisé que des faucheurs de plusieurs départements étaient présents. Ils étaient plusieurs dizaines selon la police.

Après l'obtention d'un prochain rendez-vous avec la direction générale de l'alimentation, les faucheurs ont récupérés des sacs de soja puis se sont rendus dans un hypermarché de la banlieue de Lorient afin d'achever leur action «de l'importation à l'assiette», a expliqué Jérémy Renaud.

Les militants ont interpellé les consommateurs sur la question de l'étiquetage.
Selon les faucheurs volontaires, 4,5 millions de tonnes de soja OGM arrivent chaque année dans les ports français (Brest, Lorient, Saint-Nazaire, Sète).

D'après le rapport du port de commerce de Lorient, les importations de tourteaux de soja ont représenté 876.713 de tonnes en 2008. Le réseau Cohérence, qui réalise notamment un guide intitulé «consommer sans OGM en Bretagne» a fait savoir de son côté samedi dans un communiqué qu'il soutenait la démarche des faucheurs volontaires et a tenu à rappeler «l'urgence d'un étiquetage des produits animaux nourris avec ou sans OGM».
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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 10:38



  « L’homme a toujours fait la guerre»
 « L’homme est fondamentalement égoïste »
 « Le capitalisme a toujours existé et existera toujours »
 « Malgré ses défauts, le système capitaliste est tout de même le moins mauvais »
 « Le capitalisme est le seul modèle qui a fait ses preuves.
 Toutes les autres sociétés ont abouti à des catastrophes ». *


*Ces affirmations, qu’on entend partout et depuis longtemps, jouent un rôle très précis : balayer d’un revers de la main tout débat sérieux, toute analyse critique et toute proposition alternative au modèle économique dans lequel nous vivons. Accepter ces affirmations nous empêche de voir l’essentiel : nous vivons dans un monde basé sur l’exploitation, la pauvreté et les inégalités.

 Nous vivons aussi dans un monde qui connaît une crise globale, planétaire, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. En nous poussant au repli sur soi et au fatalisme, ces affirmations nous empêchent également de devenir des citoyens responsables, mettant leurs énergies et leurs intelligences au service d’un projet émancipateur.

 Si nous voulons lutter du mieux que nous pouvons contre l’injustice sociale, il est donc nécessaire de déconstruire, combattre et dépasser ces affirmations, qui ne sont rien d’autre que des contrevérités et des idées préconçues. Il faut l’accepter, l’humanité doit trouver les moyens d’avancer concrètement dans une autre voie que le capitalisme.

 Ce ne sera pas facile. Le chemin sera long et parsemé d’obstacles, mais c’est la seule solution si nous voulons construire cet autre monde possible, socialement juste et respectueux de la nature. Il faut l’accepter, être anticapitaliste aujourd’hui, c’est urgent, nécessaire et raisonnable.*



1.Être anticapitaliste, c’est simple, cohérent et moralement juste.

Commençons par le commencement, que signifie être anticapitaliste ? Selon le dictionnaire, est anticapitaliste celui « /qui s’oppose au capitalisme/ ». Mais qu’est ce que le capitalisme ? C’est un modèle économique et social dont les valeurs fondamentales sont le profit, la propriété privée des moyens de production, la concurrence et la croissance économique.

En fait, être anticapitaliste, c’est très simple : cela signifie tout simplement qu’on est contre le fait que le profit, la propriété privée des moyens de production, la concurrence, l’égoïsme et la croissance économique constituent les valeurs fondamentales qui déterminent les choix de nos sociétés humaines.

Être anticapitaliste, ce n’est donc pas du tout la même chose qu’être communiste, léniniste, staliniste, trotskiste, anarchiste, ou autres noms exotiques de ce genre. Être anticapitaliste, cela ne signifie pas « défendre » les régimes tels que la Russie de Staline, le Cambodge de Pol Pot, la Chine de Mao, ni celle d’aujourd’hui d’ailleurs. Être anticapitaliste, cela ne signifie pas non plus refuser le « /progrès/ » et vivre de manière misérable en refusant catégoriquement tout ce qui provient de cette société. Vivre dans un système et être contre celui-ci, ce n’est ni la même chose, ni incompatible.

Etre anticapitaliste, c’est penser que ces valeurs (profit, propriété privée, concurrence et croissance) ne doivent pas et ne peuvent pas constituer la base d’une société socialement juste, respectueuse de la nature, solidaire et émancipatrice pour l’humanité.




2.Le système capitaliste n’a pas réussi à améliorer la vie des gens*

Du côté des défenseurs du capitalisme, on entend souvent des affirmations du genre : «  bien sûr que le capitalisme n’est pas parfait. Aucun système n’est parfait. Mais il ne faut quand même pas oublier que le capitalisme a permis une amélioration des conditions de vie pour des millions de gens. Par exemple, les gens n’ont jamais vécu aussi vieux. N’oublions pas non plus que c’est grâce au capitalisme que nous avons rendu accessible à des millions de gens la technologie tels que la télé, les avions, la voiture, les GSM, Internet.»

C’est vrai, il y a une part de vérité dans cette affirmation, mais cette part est très petite, voire minuscule. Pourquoi ? Il faut commencer par se rappeler que la plupart des richesses dont certains de nous bénéficient ont été créées en se basant sur l’exploitation des peuples et le pillage des ressources naturelles.

Quel a été le « prix » à payer pour permettre à une minorité d’être humains de « profiter» ou «  jouir  » d’un niveau de vie élevé et du soi-disant « progrès ». Combien a-t-il fallu de guerres, de crimes contre l’humanité, de catastrophes humaines et écologiques pour arriver à ce « progrès » ?

Par ailleurs, le capitalisme est en place dans quasiment tous les économies du monde et celui-ci est « mondialisé », ce qui signifie que toutes ces économies sont interconnectées. Cela implique qu’un bilan sérieux du capitalisme ne peut être dressé qu’à une échelle globale en se posant la question de savoir combien d’êtres humains ont profité et profitent réellement de ce système ?

Rappelons ici que selon la Banque mondiale, plus de la moitié de l’humanité vit dans la pauvreté. Pour ces trois milliards de personnes, il n’est pas question de télé, d’internet ou autres biens technologiques. Il est question de travailler 12 H par jour, 7 jours sur 7, pour trouver suffisamment de ressources pour faire survivre sa famille, tout simplement pour ne pas mourir. Et quand on parle de « vivre vieux », il ne faut pas oublier que tous les rapports de Nations Unies montrent que l’espérance de vie a diminué dans de nombreux pays, pour atteindre par exemple 41 ans en RDC !

Au Nord et au Sud, la plupart des citoyens, mouvements sociaux, gouvernements et institutions internationales l’admettent : la situation actuelle est inhumaine, intolérable. Des milliards d’êtres humains se voient privés de leurs droits fondamentaux.

 Privés d’eau potable, de nourriture en quantité suffisante et de logements décents. Privés d’accès à la santé et à l’éducation. Le système capitaliste n’a donc pas réussi à améliorer la vie des gens. Il n’a pas réussi à résoudre les grands fléaux qui touchent l’humanité. Pire, au cours de ces 30 dernières années, c’est-à-dire depuis la mise en place du capitalisme néolibéral, la situation s’est dégradée, tant au Nord qu’au Sud de la planète. D’un point de vue global, le bilan du capitalisme est donc extrêmement négatif.



3.La crise à laquelle nous devons faire face est bel et bien une crise du système capitaliste*

La situation (sociale, économique, écologique,…) actuelle est très mauvaise et s’est détériorée au cours de ces 30 dernières années, voilà le constat qui doit être posé. Ensuite, une autre question fondamentale doit être posée : comment la situation va-t-elle évoluer à court et moyen terme ?

 Dans quelle direction allons-nous ? Vers un « mieux » ou vers un « pire » ? Sans être devin, la réponse à cette question est assez claire. Elle est douloureuse, mais il faut l’accepter, avec honnêteté et sans tomber dans le catastrophisme : Non seulement la situation risque de continuer à se dégrader mais elle risque de se dégrader à un tel point que la survie même de l’humanité est en danger.

 L’humanité doit en effet faire face à plusieurs crises planétaires sans précédents : crise alimentaire, crise financière, crise économique, crise climatique, crise migratoire, crise écologique, crise énergétique, crise de civilisation.

Lorsqu’on s’intéresse aux tenants et aboutissants de ces crises, on remarque très vite qu’elles ne sont pas le résultat d’une « mauvaise gestion » ou d’absence de règles. Ces crises sont le produit de la nature et de la logique propre du capitalisme, système qui a pour seul objectif le profit maximal à court terme, quelles que soient les conséquences sociales et environnementales.

Cette analyse nous donne donc une raison supplémentaire d’être anticapitaliste, et de chercher, trouver et mettre en place des solutions qui s’inscrivent résolument en rupture avec ce système et qui mettent la satisfaction des droits humains fondamentaux au cœur des choix politiques et économiques .

4.On ne peut pas donner un visage humain au capitalisme *

Une autre question très importante est de savoir si le capitalisme est capable d’inverser la tendance. Selon les discours dominants, nous serions face à un capitalisme devenu fou qu’il s’agirait de raisonner. La crise financière serait le résultat d’un comportement inacceptable de quelques capitalistes et il faudrait donc « sauver le capitalisme des capitalistes ». Pour inverser la tendance actuelle et sortir de la crise, il s’agirait de refonder le capitalisme, de lui donner un visage humain, en revenant à plus de régulation.

Il y a, à l’heure actuelle, un changement par rapport aux discours néolibéraux de ces trente dernières années. Mais il ne faut pas confondre discours et réalité. Les interventions de l’Etat dans l’économie, comme les plans de sauvetage du secteur financier par exemple, ne sont pas là pour défendre les classes populaires, mais bien pour sauver le système capitaliste, tenter de retrouver de la croissance et par là, restaurer les profits des capitalistes.

 Il s’agit de gérer la crise en régulant le système provisoirement, pour éviter la faillite totale, puis, repartir sur les mêmes bases qu’auparavant. Il est possible qu’ils arrivent à retrouver la croissance, mais il y a peu de chance. Tous les chiffres et tous les rapports des institutions internationales indiquent que, sans changement radical, nous rentrons dans une crise profonde et longue. La crise bancaire et financière continue. La crise économique s’est généralisée. La crise est mondiale.

Dans tous les cas, dans le cadre des rapports de force actuels, il ne s’agit en aucun cas pour les gouvernements de mettre à l’ordre du jour la sortie de ce système. Ils ne l’ont pas fait jusqu’à présent et ne s’apprêtent pas à le faire. Ce qu’ils s’apprêtent à faire (et ont déjà commencé à faire), c’est de faire payer la crise aux travailleurs et aux peuples.

Il s’agit d’appliquer la recette habituelle, à savoir socialiser les pertes et privatiser les profits. Il s’agit de tenir bon en espérant que la crise s’arrêtera et que les affaires reprendront. Est-ce cela refonder le capitalisme ? Est-ce cela que nous voulons ? Un peu de règles, un zest d’interventions, des discours sur la nécessité de supprimer les paradis fiscaux mais aucune vraie mesure contraignante, pour éviter le pire aujourd’hui, mais retomber dans une crise encore plus profonde dans quelques années ? Non.

Dans une perspective de long terme, il n’est donc pas possible d’humaniser, de rationaliser le capitalisme. Il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » capitalisme. La recherche du profit maximum à court terme, la propriété privée des grands moyens de production, l’exploitation sans limite des travailleurs et de la nature, la spéculation, la compétition, la promotion de l’intérêt privé individuel au détriment de l’intérêt collectif, l’accumulation frénétique de richesse par une poignée d’individus ou encore les guerres sont des caractéristiques inhérentes du système capitaliste.

Le capitalisme n’a pas de visage humain. Il a le visage de la barbarie. Pour le capital, peu importe la destruction la planète. Peu lui importe de mettre les enfants au travail. Peu lui importe que les gens mangent ou ne mangent pas, qu’ils aient un logement ou non, qu’ils aient des médicaments quand ils tombent malades, ou une retraite quand ils deviennent vieux. Non. Rien de cela n’importe au capitalisme. Pour faire face à la crise, il est donc nécessaire d’aller à la racine du problème et de mettre en place le plus rapidement possible des alternatives radicales qui en finissent avec le système capitaliste.

5.L’utopie n’est pas celle qu’on croit*

Le capitalisme n’est pas capable de réaliser l’Alternative. Il n’est pas capable de garantir universellement la satisfaction des droits humains fondamentaux. Le capitalisme ne peut pas et ne veut pas s’attaquer aux grands défis sociaux et écologiques de notre temps.

 Une fois que l’on a accepté cette idée, la sortie du capitalisme et la construction d’un autre modèle se posent logiquement. Et c’est à cet instant que le « combat » contre l’idéologie capitaliste commence réellement. En effet, la grande victoire du capitalisme est d’avoir réussi à mettre dans la majorité des têtes l’idée selon laquelle un autre modèle est non seulement impossible mais aussi et surtout très dangereux.

« Il ne faut pas rêver. Le capitalisme a toujours existé et existera toujours. Il y a toujours eu des guerres et il y en aura toujours. Il y a toujours eu de la pauvreté et des inégalités et il y en aura toujours ! Et ceux qui prétendent le contraire sont des utopistes.

 Il faut regarder la vérité en face : l’homme est fondamentalement égoïste et, depuis la nuit des temps, a toujours recherché le profit, et le capitalisme intègre ce constat. Le capitalisme est donc l’ordre naturel des sociétés humaines. Créer un autre modèle, où on partagerait tout, est non seulement impensable, mais mènera automatiquement à une catastrophe. Il suffit de regarder s’est passé en Russie, avec ses 100 millions de morts, pour en être convaincus. »

Il n’est pas facile de lutter contre ces idéologies tant elles ont à première vue une cohérence d’ensemble et tant elles sont prégnantes dans notre vie quotidienne. Ce n’est pas facile mais c’est possible, et il faut le faire.

Premièrement, il faut rappeler que, sous sa forme actuelle, le capitalisme a à peine trois siècles d’existence. Des civilisations se sont développées au cours des précédents millénaires sur tous les continents sans connaître le capitalisme. Le capitalisme n’a pas toujours existé.

 Il est né dans les pores de la société féodale il y a une dizaine de siècles et ne domine la scène occidentale sous sa forme industrielle que depuis deux siècles. Ailleurs, il ne s’est imposé que plus tard. Il ne représente donc qu’une infime part dans l’histoire de notre humanité. Le capitalisme n’a pas toujours existé et n’existera pas toujours. Il en va d’ailleurs de la survie de l’humanité. L’humanité peut s’organiser d’une autre manière que le capitalisme.

Deuxièmement, dans le sens où il a été créé par l’homme, on peut dire que le capitalisme est un modèle humain. Mais on doit surtout dire que le capitalisme est inhumain dans le sens où il nourrit tout ce qu’il y a de plus mauvais dans l’homme : compétition, égoïsme, individualisme, etc. Ne nous trompons pas, la compétition et l’égoïsme à un niveau individuel et à « faible dose », cela n’a rien de désastreux et peut même avoir des côtés positifs. Il y a de l’égoïsme en chacun de nous, personne ne peut le nier, mais il y a aussi de la solidarité et de l’altruisme en chacun de nous.

 Et c’est bien cela qui est important : vivons-nous dans une société qui nourrit et renforce la compétition et l’égoïsme ou dans une société qui nourrit et renforce la solidarité et la coopération ? Plus globalement, il faut se demander si l’égoïsme et la recherche du profit, qui sont à la base du système capitaliste, peuvent être les moteurs de la construction d’une société socialement juste, respectueuse de la nature, solidaire et émancipatrice pour l’humanité ? Évidemment que non.

Troisièmement, il faut affirmer avec force que la société que nous devons construire ne doit en aucun cas ressembler aux expériences du 20ème siècle dites socialistes. Si les régimes staliniens de l’époque soviétique, de Pol Pot au Cambodge ou de la Chine de Mao sont des expériences traumatisantes qu’il faut critiquer avec force et sérieux, il ne faut pas oublier qu’on a systématiquement sous estimé les facteurs externes dans l’explication des échecs des expériences socialistes antérieures.

 C’est très clair, un système socialiste, c’est-à-dire un système qui met les besoins sociaux avant les besoins du capital, rentrent en contradiction directe avec les intérêts des capitalistes. Si on était si sûr qu’un modèle basé sur la coopération et l’échange ne puisse pas fonctionner, pourquoi les puissances capitalistes ont-elles dépensés autant d’énergie, de temps et d’argent, pour combattre idéologiquement, déstabiliser politiquement, étouffer financièrement, ou renverser militairement les régimes qui voulaient avancer dans cette voie ?

Pourquoi Patrice Lumumba au Congo, Allende au Chili, Mossadegh en Iran, Thomas Sankara au Burkina, ont-ils été assassinés par les puissances du Nord ? Parce qu’ils voulaient appliquer des politiques qui allaient à l’encontre de la logique du profit. Pourquoi Mobutu, Pinochet, le Shah d’Iran ou Compaoré ont-ils été soutenu techniquement et financièrement pendant plus de trente ans ? Parce qu’ils acceptaient de maintenir un système basé sur le transfert de richesses des classes laborieuses vers les classes capitalistes.

Et Adolf Hitler, Benito Mussolini, le régime expansionniste et militariste japonais avant et pendant la seconde guerre mondiale, le général Franco, le général Salazar, le régime de l’apartheid, n’étaient-ils pas des adeptes enthousiastes du capitalisme ? Ils sont responsables de dizaines de millions de morts.

Enfin, à ceux qui affirment que penser un autre modèle et agir pour le mettre en place est irréaliste, il faut tout simplement répondre que ce qui est irréaliste, c’est de penser que l’humanité va pouvoir continuer à vivre dans ce modèle. Rappelons-le, le bilan du capitalisme parle de lui-même : plus de pauvreté, plus d’inégalités et une planète qui n’en peut plus. Il est donc nécessaire et urgent de sortir de ce modèle et d’en inventer un autre. Un autre modèle est possible et nous devons réfléchir collectivement à la façon de le mettre en place. C’est faire honte à la créativité humaine que de penser que nous n’en sommes pas capable. L’utopie, l’humanité en a besoin, mais plutôt que d’être un frein, elle doit être un moteur, pour rompre avec la logique de la fatalité et proposer des mesures concrètes ici et maintenant, tout en donnant des perspectives intéressantes pour la collectivité humaine.

- *6.Il faut réinventer le socialisme au XXIème siècle*

Face aux expériences dramatiques du socialisme réel du siècle passé, la société à construire, que l’on pourrait appeler socialisme du 21e siècle ou écosocialisme, doit constituer une réponse profondément démocratique et autogérée aux expériences négatives du passé. Il s’agit, face à cette crise globale du système capitaliste, de mettre en place des politiques anti-capitalistes, socialistes et révolutionnaires qui intègrent obligatoirement une dimension féministe, écologiste, internationaliste, anti-raciste. Il faut que ces différentes dimensions soient articulées de manière cohérente et intégralement prises en compte dans les projets du socialisme du 21e siècle.

Il est tout à fait possible de garantir la justice sociale, en Belgique, en Europe et partout dans le monde. Il est tout à fait possible d’avancer vers un modèle un modèle qui, tout en respectant la nature, permet chaque personne d’avoir droit à un logement correct, à une alimentation de qualité, un travail décent et bien rémunéré, une protection sociale, un accès à la santé et à l’éducation et aux transports.

Il faut cependant aller plus loin que cela. Il s’agit de mettre en place une véritable démocratie. Démocratie politique bien sûr, où les citoyens prennent part concrètement aux grands choix qui déterminent la nature et le fonctionnement de nos sociétés. Mais il faut aussi une démocratie économique, où une autre répartition de la richesse se combine avec un contrôle de ces richesses par ceux et celles qui les produisent, à savoir les travailleurs et travailleuses des villes et des campagnes.

Mais cela n’arrivera pas tout seul, il faudra que ce soit un choix conscient et collectif. A l’heure actuelle il n’y a pas de forces sociales suffisantes pour renverser le capitalisme, c’est vrai. Mais partout sur la planète et à différentes échelles, des alternatives sociales, économiques, démocratiques, originales et autogestionnaires sont mises en place.

De plus en plus de personnes pensent que nous avons le droit de vivre dans un autre système que l’ordre capitaliste. De plus en plus de personnes pensent qu’un autre monde est non seulement possible, mais qu’il est nécessaire et urgent de le construire, ici et maintenant. Notre tâche, en tant que citoyens du monde, est donc de nous servir de ces expériences concrètes, et de lutter du mieux que nous pouvons pour construire et organiser toutes les forces anticapitalistes.

Il s’agit de construire un modèle où ce sont les besoins des gens qui sont au cœur des choix politiques. Un monde où la coopération, l’entraide, le partage et la solidarité priment sur la concurrence et la compétition. Un monde où il y a de la place pour le débat et où on arrête de prendre les citoyens pour des ignares.

Si on ne peut aucunement se réjouir de la crise car elle va toucher (et touche déjà) durement des centaines de millions de personnes, tant au Nord qu’au Sud de la planète, celle-ci a cependant un avantage : elle bat en brèche toutes les idéologies néolibérales, et montre le vrai visage des gouvernements, qui agissent systématiquement dans l’intérêt des riches. Il faut regarder autour de nous et se réapproprier la politique. La politique, ce n’est pas les gouvernements. La politique, ce n’est pas compliqué, ce n’est pas une affaire de spécialistes. La politique, c’est nous, avec nos différences, nos connaissances, notre énergie, notre créativité et notre poésie.

7.La lutte ne rend pas triste. Au contraire*

Parce que les injustices sont si grandes et que nous sommes si faibles par rapport aux forces en présence, on entend souvent dire, en particulier au sein de la jeunesse, que d’essayer de changer le cours des choses est impossible et donc nous rendra forcément tristes.

 C’est faux. Analyser le monde dans lequel nous vivons, prendre conscience de son caractère profondément injuste, et prendre la décision de lutter du mieux que nous pouvons contre cette injustice, c’est comprendre la place que nous devons avoir dans la société et le rôle que nous pouvons humblement jouer. Cela, au contraire de nous rendre triste, doit nous permettre de prendre confiance en soi, et de donner du sens à notre passage sur terre.

Il va falloir lutter. Revendiquer collectivement des mesures qui vont à l’encontre des intérêts des capitalistes et de ceux qui les soutiennent. Il va falloir se mobiliser et descendre dans la rue. Il va falloir que les peuples reprennent le contrôle de leur avenir.

 La révolution se fera dans la rue et dans les urnes. Comme le rappelle Marx, c’est aux peuples de se libérer, par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Le chemin sera long et parsemé d’obstacles. Ce modèle que nous voulons restera un processus inachevé, remplit de contradictions, mais aussi d’échecs. Mais le chemin est tout aussi important que l’idéal à atteindre. Et ce n’est pas parce que l’on va à contre courant que l’on va dans la mauvaise direction. Comme le rappelle Marx, l’histoire de l’humanité est l’histoire de la lutte des classes.

Nul n’a besoin de la certitude de la victoire pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.

(d’après l’article original de* Olivier BONFOND,*sur:

http://www.cadtm.org
http://www.cadtm.org/spip.php?article4361

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 10:19
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Lors du sommet économique Asie-Pacifique, les représentants de l’administration Obama ont déclaré qu’il était « irréaliste de croire qu’un accord international et légalement contraignant puisse être négocié entre aujourd’hui et le sommet de Copenhague ».


Par ailleurs, ce sommet n’a finalement pris aucun engagement précis en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.


Les États-Unis comme de nombreux autres États refusent toute contrainte, tout objectif chiffré, et préfèrent reculer au plus tard les échéances, afin de laisser plus de marges de manœuvre à leurs entreprises. Ce ronron des négociations doit être bousculé par les mobilisations populaires.


À Copenhague se tiendra pendant plusieurs jours un sommet alternatif et une manifestation internationale, autour notamment de la défense de la justice climatique face à la crise dans laquelle nous précipite le productivisme capitaliste.


Des actions sont d’ores et déjà prévues sur l’ensemble de la planète le 5 décembre. Mais il faut aussi être le plus nombreux possible à Copenhague le 12 décembre.


Pour s’y rendre, des transports collectifs sont organisés : un train européen au départ de Paris, déjà complet ; des cars au départ de Paris organisés par Urgence climatique Justice sociale, le vendredi 11 décembre à 12 heures, retour le dimanche 13 vers 18 heures. Prix : 75 euros par personne (possibilité de tarifs jeunes/chômeurs).


Inscription et contact :

carcopenhague@gmail.com

et copenhague@npa2009.org


avec nom prénom, téléphone, mail, adresse, éventuellement organisation.


Chèque à envoyer à l’ordre du NPA, à l’adresse : Cars pour Urgence climatique Justice sociale, c/o NPA, 27, rue Taine, 75012 Paris.


Un car pour les deux semaines, au départ de Paris (en provenance de Toulouse) le mardi 8 décembre au soir et retour le samedi 19 en fin d’après- midi :


manifeste@desobeir.net


Un car au départ de Nantes, le jeudi 10 décembre.


Contact : enroutepourcopenhague@ouvaton.org 
Inscrivez-vous rapidement.


Plus d’infos : http://climatjustice.org/

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 10:16
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Quelques mois à peine après les déclarations de Sarkozy sur l’aspect dorénavant invisible des grèves en France, les conducteurs RATP et SNCF des lignes A et B viennent de rappeler qu’on peut déclarer, écrire, se vanter de la fin de la lutte des classes, elle n’en demeure pas moins toujours là et encore vivace.


En effet, les trois grèves qui se sont déroulées dans la semaine du 9 novembre ont toutes, par leur ampleur ou leur dénouement, de quoi redonner courage à ceux qui luttent.


Sur la ligne A du RER, la grève de 24 heures à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales portait sur les conditions de travail et de rémunérations des agents et a été très fortement suivie. Parallèlement, deux autres grèves sur le RER B concernaient les agents RATP et SNCF car cette ligne est exploitée dans sa partie sud par la RATP et dans sa partie nord par la SNCF.


Si les revendications des agents RATP portaient sur une meilleure rémunération et celles de la SNCF sur de meilleures conditions de travail, dans les deux cas une même logique était à l’œuvre : ne pas avoir peur de revendiquer une vie meilleure, même en temps de crise.


Comme à l’accoutumée, les médias et certains politiques se sont focalisés sur la gêne occasionnée pour les voyageurs, nous ressortant le discours de la prise d’otages et de l’impérieuse nécessité de durcir la loi sur le service minimum. Ils étaient bien moins nombreux à se faire l’écho des revendications des grévistes.


Pourtant quel est le travailleur, usager du RER ou pas, qui ne pourrait se reconnaître dans la revendication des grévistes sur le pouvoir d’achat et les cadences de travail toujours plus dures ? Il faut avoir une dose de mauvaise foi inouïe pour ne pas se rendre compte que ces revendications sont partagées par l’ensemble des travailleurs.


À croire qu’il est bien plus politiquement correct de se focaliser sur la colère des usagers que d’éclairer les travailleurs sur le chemin à prendre. Surtout lorsque ce chemin mène à la victoire.


Car les collègues de la SNCF, à l’appel des syndicats SUD-rail et FO, pourtant lâchés par les fédérations CGT et CFDT la veille de la grève, mais heureusement pas par les grévistes, ont gagné sur l’ensemble de leurs revendications au bout de quatre jours.


La direction de la RATP, deux jours plus tard, cédait elle aussi. Ce sont deux victoires très importantes que viennent d’arracher nos camarades.


Victoire contre le fatalisme d’une part, victoire également sur les manœuvres bureaucratiques de syndicats parfois plus prompts à vouloir éviter une grève qu’à la préparer, mais c’est enfin et surtout une victoire concrète, un exemple vivant qui doit et devra faire des petits dans les semaines à venir.


Fabien Sacor

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 10:15
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Des militants de nombreuses entreprises en lutte se sont retrouvés à Champhol pour une journée de solidarité à l’appel de la CGT du site.

Samedi 14 novembre, des travailleurs de Continental, de Molex, de Ford, de Freescale, de Renault, de Radio France, des travailleurs sans papiers, de Solidaires en inconditionnels de la solidarité ouvrière se sont retrouvés à Champhol (Eure-et-Loir) pour répondre à l’appel du syndicat CGT Philips EGP Dreux, afin de soutenir les Philips dans leur difficile combat pour le maintien de leurs emplois.


Malheureusement, on n’en dira pas autant des responsables des structures syndicales de la CGT : unions locale et départementale, union des syndicats des travailleurs de la métallurgie et fédération de la métallurgie brillaient tous par leur absence.


Car, à quelques kilomètres de la cathédrale de Chartres la rentabilisation motivée par la chasse aux profits n’a pas attendu la « crise » pour détruire des milliers d’emplois. Rien que pour Philips, on est passé de 4 000 emplois sur les trois sites de la région au début des années 2000 à moins de 300 aujourd’hui à EGP Philips Dreux, avec la perspective d’une fermeture complète dans les mois qui viennent.


Et ce n’est pas faute d’une défense acharnée pour le maintien de ces sites par les salariés. Depuis des années, grèves, mobilisations régionales, batailles juridiques... tout a été tenté pour bloquer la machine destructrice d’emplois.


Malgré la défaillance des autres syndicats de l’entreprise, la CGT s’est battue sans relâche pour la mobilisation massive des salariés de Philips. Car comme partout, derrière ces emplois directs supprimés, ce sont des milliers d’autres qui ont été liquidés avec l’installation dans le chômage et la misère de milliers de familles.


Et pendant ce temps-là, le groupe Philips annonce un bénéfice record au 3e trimestre 2009 de 176 millions d’euros soit trois fois celui du 3e trimestre 2008. Quant au bénéfice d’exploitation, ce dernier a été multiplié par six et s’élève à 344 millions d’euros.


Avec onze semaines de grève en 2008, salariés et militants se retrouvent dos au mur. Après avoir dans un premier temps gagné le paiement des jours de grève, un jugement en appel a annulé cette décision et condamne les salariés à payer les frais des deux procédures !


Conscients de l’impossibilité de gagner en restant isolés, les militants de la CGT Philips avaient parcouru l’hexagone pour soutenir et encourager tous leurs camardes en lutte ces derniers mois.


C’est ainsi qu’ils ont croisé Manu et ses camarades à Clairoix avec les Conti, les Ford à Bordeaux, les New Fabris à Châtellerault, etc., qui leur ont rendu la politesse samedi dernier.


Ce fut une belle journée de solidarité ouvrière où les soutiens furent accueillis chaleureusement par plusieurs dizaines de salariés d’EGP avec saucisses, merguez, sandwiches et boissons, musiques et débats. En fin de matinée, les militants présents ont remis en débat l’urgence d’une centralisation des luttes tout en respectant les rythmes nécessaires à une construction transparente et démocratique, conditions indispensables pour des actions efficaces.


L’après-midi, après des messages de soutien émouvants des militants des entreprises présents, un débat était organisé avec la participation de toutes les forces de gauche locales.


Comment empêcher tous les licenciements, quelle politique industrielle, quelles propositions de reconversion, comment centraliser les luttes dispersées qui restent isolées ? Autant de questions débattues une nouvelle fois avec le sentiment qu’il est grand temps d’arrêter le massacre.


Alors tous se sont engagés à rester en contact, à s’épauler dans les jours, les semaines, les mois qui viennent. Pour apporter notre détermination, notre volonté politique pour la construction du « tous ensemble » seul capable de faire reculer patrons et gouvernement.


L’après-midi s’est terminée en musique pour nous rappeler que la lutte, cela peut être aussi des moments de solidarité et de festivité.
Correspondant

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 10:13
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Dans la lignée de sa politique de casse du droit du travail, le ministère s’en prend aux agents de l’inspection qui refusent de se muer en relais du gouvernement des patrons.

Les contrôleurs et inspecteurs du travail, chargés de contrôler l’application du droit du travail dans les entreprises, font l’objet d’une répression sans précédent par leur hiérarchie, qui s’attaque à leur rémunération.


À Paris notamment, la moitié d’entre eux ont reçu fin octobre une lettre les informant de la baisse de leurs primes. En juin, une partie du remboursement des frais de déplacement leur avait déjà été supprimée.


Par leur ampleur, ces sanctions pécuniaires n’ont pas d’autre finalité que de briser l’actuel mouvement de contestation des orientations politiques du contrôle du droit du travail.


À travers une « politique travail » définie par le gouvernement, l’inspection du travail tend en effet à être instrumentalisée.


Son activité est orientée d’une part vers des domaines sur lesquels le patronat peut, du fait des insuffisances de la réglementation (amiante, produits chimiques, souffrance au travail), reporter sa responsabilité pénale sur l’État, lequel la renvoie sur ses agents, et d’autre part vers des objectifs répondant davantage à des impératifs de conseil aux entreprises et de régulation de la concurrence que de protection des droits des travailleurs.


Dans le prolongement de cette politique, la réforme de l’État (RGPP) intègre l’inspection du travail dans une « direction régionale de l’entreprise » conçue comme guichet unique au service des employeurs.


Au sein de l’inspection du travail, cette politique est déclinée par la fixation bureaucratique d’objectifs individuels chiffrés par domaine de contrôle prioritaire, associée à un outil statistique de compte rendu d’activité qui n’est en réalité qu’un outil de flicage.


Elle oblige les agents de contrôle à orienter leur activité sans lien avec la demande sociale qu’ils reçoivent, et incite à leur mise en concurrence au travers de l’évaluation individuelle des résultats.


Ces changements sont fortement contestés et entraînent diverses actions de désobéissance (boycott de réunions de service, d’entretiens d’évaluation, de remontées statistiques) qui souffrent cependant de l’absence de structuration et du manque de perspective donnée par les syndicats.


Or, le succès de la politique travail suppose la mise au pas des agents de contrôle et la destruction de toute forme de contestation. Elle peut compter sur une hiérarchie, pourtant issue de l’inspection du travail même, particulièrement zélée qui, lorsqu’elle ne parvient pas à soumettre les agents, met en œuvre des pratiques dignes du patronat le plus vil (menaces constantes, dénigrement des syndicats, sanctions aveugles et systématiques). Ce climat accroît le malaise d’une profession aux moyens déjà dérisoires.


Cette politique vise à couper le lien entre l’inspection du travail et les travailleurs et à la détourner de leurs préoccupations. Elle doit être combattue sans réserve, autant par les agents de contrôle que par les travailleurs, car elle s’intègre aux attaques contre un droit du travail de moins en moins protecteur, permises par la dégradation du rapport de forces, et s’appuie sur la quasi-impunité de la délinquance patronale.


Mais cela ne suffira pas. Parce que c’est par le droit du travail que s’organisent juridiquement les rapports d’exploitation, seuls le renversement du rapport de forces à l’échelle de la société et la remise en cause de la propriété privée des moyens de production permettront l’émergence de règles réellement protectrices et le contrôle de leur effectivité.


Le comité inspection du travail - emploi Île-de-France

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