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Le SNUipp et la FSU, les deux principaux syndicats d'enseignants, ainsi que la CGT Éducation et Sud Éducation appellent à une journée de grève le mardi 24 novembre dans les écoles, collèges,
lycées, universités, contre les milliers de suppressions de postes envisagés.
Dans son projet de budget 2010, le gouvernement maintient en effet son choix de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. De ce fait plus de 10 000 postes devraient
ainsi être supprimés dans l'Éducation nationale, ce qui s'ajoute aux 30 000 déjà supprimés durant les deux dernières années. Ces milliers de suppressions de postes entraînent une dégradation des
conditions de travail des enseignants, mais aussi, une dégradation des conditions d'enseignement pour la jeunesse, en particulier celle des milieux populaires qui n'a souvent que l'école pour
acquérir une certaine culture.
Les classes sont surchargées, les enseignantes en congés maternité ou celles et ceux qui sont en congés maladie, même de longue durée, ne sont pas remplacés faute de personnel. Cela signifie que,
par exemple au lycée, des élèves peuvent ne pas avoir cours dans une matière essentielle pour leur examen pendant un mois, deux mois, voire plus. De nombreuses heures de cours, en particulier dans
des matières optionnelles, des secondes langues par exemple, sont supprimées. Il est prévu également à terme de supprimer les postes d'enseignants spécialisés dans l'aide aux élèves en
difficulté.
Tout cela évidemment dans le but de faire des économies afin de continuer à pouvoir aider ces pauvres capitalistes !

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Les enfants des écoles apprennent que Jean Valjean, un des héros du livre de Victor Hugo Les Misérables, a été envoyé au bagne parce qu'il avait volé un pain et tous respirent lorsque l'instituteur
leur explique que de telles injustices ne peuvent plus arriver.
Pourtant les chiffres établis par une société spécialisée dans la sécurité des supermarchés, cités par le journal Aujourd'hui du 10 novembre, révèlent que les vols de nourriture sont en forte
augmentation, particulièrement la viande fraîche, le fromage, le lait maternisé et le café. Bref, ce qui est à la fois cher et indispensable.
L'enquête statistique tout comme les employés et directeurs de supermarché interrogés rapportent que les « voleurs » sont des mères de familles dans le besoin, des retraités dans la gêne, des
salariés qui n'arrivent plus à acheter le minimum. La pauvreté progresse rapidement avec la crise. L'augmentation de 20 % en un an de la fréquentation du Secours populaire et du Secours catholique
le corrobore.
Ainsi, après avoir réintroduit la soupe populaire comme moyen d'existence pour la partie la plus démunie de la population, la société capitaliste en crise condamne maintenant des mères de familles
à voler du lait pour leurs enfants. Et cela dans un des pays des les plus riches du monde.
12 novembre 2009
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Le Parlement a adopté le 3 novembre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010, qui prépare de nouvelles amputations des remboursements, dont celle des affections de
longue durée (ALD), ces maladies qui nécessitent un suivi, des soins et des traitements coûteux.
Aujourd'hui, pour ces malades, la totalité des traitements est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale, à l'exception notable des franchises médicales (un euro sur chaque consultation,
0,50 euro par boîte de médicaments, etc.).
La Sécurité sociale reconnaît 30 affections de longue durée, qui concernent huit millions de malades victimes, par exemple, d'accidents vasculaires cérébraux invalidants, de diabète, de la
maladie d'Alzheimer ou encore de cancers. La prise en charge de ces ALD représente 62 % des dépenses de l'assurance maladie.
Pour le gouvernement, les ALD cela fait sans doute trop de malades et surtout cela coûte trop cher. En 2008, Bachelot s'y était déjà attaquée mais elle avait dû reculer devant les protestations. Un
an plus tard, le gouvernement revient à la charge en s'en prenant, cette fois, à la prise en charge d'une des 30 ALD, les cancers.
Sarkozy, en présentant son plan cancer le 2 novembre, a apporté son appui au projet de loi de financement de la la Sécurité sociale qui propose de ne « renouveler l'ALD cancer, au-delà de la
durée initiale de cinq ans, que lorsqu'il y a nécessité de poursuite d'une thérapeutique lourde ou de prise en charge de séquelles liées à la maladie ou au traitement ».
En s'appuyant sur des études qui donnent le chiffre de 60 % de cancers curables et notent l'augmentation des perspectives de guérison, le gouvernement entend exclure de l'ALD tous les cancéreux
considérés comme « guéris » au bout de cinq ans. Mais justement, un malade peut très bien connaître une rémission de son cancer pendant cinq ans, mais ne pas être à l'abri d'une récidive.
Tout le problème est alors de prévenir ces récidives par un suivi médical rigoureux, qui nécessite une prise en charge éventuellement coûteuse. Pour faire des économies, le gouvernement prend le
risque que ce suivi médical soit délaissé et que des dépistages précoces de rechute n'aient pas lieu.
Avec cette nouvelle attaque contre les ALD, le gouvernement s'en prend une fois de plus au système de santé, au nom d'économies pour combler le « trou » de la Sécurité sociale. Mais il reste
toujours aussi généreux avec les patrons, dont le total des exonérations de cotisations sociales s'élève à plus de 22 milliards d'euros, ou avec les laboratoires pharmaceutiques, à qui il
vient de verser plus de 800 millions d'euros, sans discuter les prix, pour l'achat des vaccins antigrippe H1N1.
NPA 29 QUIMPER
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Santé Sécu Sida Louzou
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Vendredi 6 novembre, à la demande de Jean-François Copé patron de l'UMP, la majorité de la commission des Finances de l'Assemblée nationale a voté l'imposition des indemnités d'arrêt de travail
suite à un accident du travail.
Actuellement, ces salariés ne touchent pendant leur arrêt, en général, que 60 % de leur salaire brut durant les 29 premiers jours et 80 % au-delà. Normalement, les victimes d'accident du travail ne
devraient rien perdre de leur salaire pendant leur arrêt. Ils devraient même recevoir des compensations en plus, pour les souffrances endurées et tous les soins non remboursés.
Eh bien, par équité osent-ils prétendre, les députés UMP de cette commission des Finances ont fait tout le contraire et aligné le régime fiscal des indemnités journalières pour accident du travail
sur celui des arrêts maladie, même pour les arrêts de longue durée. La double peine pour le salarié accidenté et sa famille : blessé dans sa chair et sanctionné dans ses moyens de vivre ! Et pour
faire bonne mesure dans l'ignominie, ils ont rajouté l'imposition des indemnités d'arrêt au titre des maladies professionnelles.
Toujours la même devise pour ces nantis : on ne peut pas prendre beaucoup à chaque pauvre, mais ils sont nombreux - chaque année il y a plus de 700 000 accidentés du travail avec arrêt et 44 000
maladies professionnelles !
NPA 29 QUIMPER
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Santé Sécu Sida Louzou
12 novembre 2009
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Après plus de quatre mois et demi de lutte contre 206 licenciements, l'occupation de l'usine a pris fin le jeudi 5 novembre. Les travailleurs ont accepté, par 154 voix contre 22, le
« plan social » de la direction.
Celui-ci prévoit des mesures de congés de reclassement pour tout le personnel payés à 90 % du salaire net. Cela va de 9 à 12 mois pour les plus jeunes, accompagnés de mesures de formation.
Pour les plus âgés, les congés de reclassement sont portés de 4 à 22 mois.
Au-delà de ces 22 mois, un complément de salaire sera versé, pour atteindre un revenu équivalant à 90 % du salaire antérieur jusqu'à la date de prise en charge de la préretraite amiante.
Certains salariés percevront ce revenu jusqu'à fin 2014. Quatre-vingt-un salariés trouvent avec cette mesure de préretraite maison une solution qui les dispense de chercher un emploi.
La mutuelle et la prévoyance sont acquises pour 26 mois minimum pour les plus jeunes et jusqu'à fin 2014 pour les plus âgés.
Une prime de 25 000 euros pour tous est acquise pour toutes les catégories professionnelles, indépendamment de l'âge ou de la qualification. Cette prime s'ajoutera aux indemnités légales de
licenciement. La moitié de cette prime sera versée fin décembre et nous sommes dispensés d'activité jusqu'au licenciement, prévu entre le 15 et le 20 décembre prochains. Le salaire est
maintenu jusqu'à la fin de l'année.
La direction a concédé ces mesures en échange de la libération du site et du recouvrement du stock de produits finis dès le 9 novembre.
La lutte contre les 206 licenciements aura duré 141 jours, ponctuée par des assemblées générales quotidiennes où se discutaient toutes les actions à entreprendre. Durant près de cinq
mois, nous avons occupé l'usine et gardé le stock de chauffe-eau et de chaudières, en nous relayant, y compris pendant les vacances d'été. Pendant vingt semaines, l'usine a été sous notre contrôle
et nous avons manifesté notre opposition à ce plan préparé de longue date.
C'est le 18 juin dernier que la direction avait annoncé son intention d'arrêter la fabrication, de transférer les lignes d'assemblage vers ses usines d'Italie et de Chine, et de licencier tout
le personnel de production, soit 206 travailleurs, ne gardant qu'une petite unité de recherche avec 41 salariés.
On ne peut pas parler de victoire, car nous n'avons pas réussi à faire revenir le groupe Merloni-Ariston sur son projet de fermeture de l'usine de Ploufragan ; ce qui, dans le contexte actuel de
démoralisation du monde du travail, semblait hors de portée à beaucoup.
Mais chacun d'entre nous est fier de la lutte menée, fier d'avoir réussi à arracher plusieurs revendications qui devraient nous permettre de voir venir. Certes, nous nous étions fixé comme objectif
d'obtenir 100 000 euros de prime pour tous et de faire payer les patrons le plus cher possible. L'objectif n'est que partiellement atteint. Mais les compensations obtenues sont loin d'être
négligeables, compte tenu des conditions difficiles dans lesquelles nous nous sommes battus.
Ces derniers jours, la direction avait eu recours à un huissier et se préparait à faire un référé en justice pour obtenir le déblocage, y compris par la force, du site de Ploufragan. Elle déclarait
par ailleurs que ces propositions seraient les dernières et qu'en cas de refus, les discussions avec les délégués reprendraient à zéro. Ce chantage a pesé dans la décision finale et surtout, la
lassitude aidant, personne ne voyait comment faire pour obtenir plus.
Lors de la dernière assemblée générale du 6 novembre, suivie par plus de 150 d'entre nous, nous avons tiré le bilan de ce mouvement qui, par sa durée, est le plus long de l'histoire de
Chaffoteaux, pourtant ponctuée de nombreuses luttes. Plusieurs camarades ont témoigné de ce qu'ils ont appris durant ces longues semaines, et en quoi cela pourra servir pour l'avenir, dans d'autres
entreprises ou ailleurs. Chacun était bien sûr amer de devoir quitter l'usine. Mais, comme la procédure n'est pas terminée, une nouvelle assemblée générale se tiendra le 20 novembre et nous
avons déjà pris date le 18 décembre pour une grande fête de la lutte des travailleurs de Chaffoteaux. Les liens qui nous ont unis ne sont pas près d'être rompus.
Correspondant LO
NPA 29 QUIMPER
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Luttes ouvrières
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Depuis cinq ans, l'Éducation nationale tente d'instaurer un système informatique appelé Base élève.
Il permettra de collecter des informations personnelles sur chaque enfant : origine géographique, familiale, scolaire ou médicale, etc. L'an dernier des directeurs ont choisi de ne pas
renseigner Base élève, considérant qu'il s'agissait d'une sorte de fichage.
Aujourd'hui certains d'entre eux ont été mutés d'office, destitués de leur poste de directeur et replacés dans leurs fonctions d'instituteurs.
En Isère, il reste six directeurs qui continuent de s'opposer. Ces dernières semaines, l'inspection académique a choisi une nouvelle technique de pression : elle nomme un remplaçant pendant une
semaine pour « libérer » les directeurs de leur classe, afin qu'ils n'aient pas le prétexte de trop de travail pour ne pas remplir Base élève.
Mais ces directeurs ont décidé de continuer à ne pas effectuer cette tâche et de poursuivre leur travail habituel avec leurs élèves. La sanction prévue est le retrait de salaire correspondant à
cinq jours de présence du remplaçant.
En fait, le remplaçant assistant à la leçon est payé normalement alors que l'enseignant, lui, travaille « gratuitement »... pendant cinq jours !
En général, les parents d'élèves soutiennent les directeurs dans ce refus et, dans certaines écoles, ils étaient présents lundi matin 19 octobre pour manifester leur accord avec cette
désobéissance. Ils n'acceptent pas, eux non plus, l'éventualité du fichage d'enfants dès trois ans !
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La commémoration de la chute du mur a été l'occasion pour les médias d'exalter le rôle de l'Église dans les manifestations contre le régime de 1989. Mais bien peu ont rappelé que les premiers qui
se dressèrent contre la politique menée par les proconsuls allemands du gouvernement soviétique furent les ouvriers.
« Les manifestations de Berlin-Est ont pris ce matin les proportions d'une émeute, sinon d'une révolution », écrivait Le Monde du 17 juin 1953. En effet, depuis la veille, les ouvriers de
Berlin-Est étaient en révolte ouverte contre le régime.
Des milliers de travailleurs, des maçons venus des chantiers de la Stalinallee, cette grande artère alors en construction, mais aussi des ouvriers et employés des usines ou des transports, étaient
en grève. Ensemble, ils convergèrent vers le siège du gouvernement en scandant : « Abaissement des normes », « Abaissement des prix dans les magasins d'État », « Démission du gouvernement », «
Élections libres et secrètes » ou « Pas de sanction pour fait de grève ».
La grève ne se limita pas à Berlin-Est. Elle gagna les grandes villes ouvrières d'Allemagne de l'Est : Magdebourg, Leipzig, Dresde, etc. Partout, la grève s'accompagnait de manifestations et
d'assauts des bâtiments officiels. Pour la première fois, dans un pays qui prétendait gouverner au nom des travailleurs, des ouvriers s'insurgeaient.
En Allemagne de l'Est, depuis la fin de 1952, le slogan était : « Grâce à une productivité accrue, vers une vie meilleure ! » À la mi-avril 1953, le gouvernement chercha à relever encore les normes
de production. Mais, des grèves ayant éclaté à Chemnitz et Magdebourg, il recula.
Le 28 mai, le Conseil des ministres adoptait une proposition du SED, le Parti Communiste d'Allemagne de l'Est : relever toutes les normes de travail de 10 %. Cela signifiait soit une
augmentation très dure des cadences soit une perte importante de salaire.
La colère ouvrière s'étendit aux échelons inférieurs du Parti Communiste et même aux dirigeants des mouvements de jeunesse, qui soutinrent les ouvriers contre les chronométreurs.
Le 16 juin, la colère éclata « Devant le siège du gouvernement, raconte Benno Sarel dans son livre La classe ouvrière d'Allemagne orientale, les ouvriers « réclament de voir les dirigeants
Grotewohl, Pieck et Ulbricht, le « GPU » comme ils disent !
Ceux-ci ne se montrent pas. Les revendications purement économiques (...) commencent alors à céder le pas devant les revendications politiques : « démission des dirigeants », « élections libres et
secrètes » ! Et l'idée de la grève générale gagne du terrain. (...) Sous la pression des milliers de manifestants, le gouvernement a beau céder sur les normes, le mouvement, qui a désormais dépassé
le cadre strict de cette revendication, s'élargit. Le lendemain, 17 juin, la grève générale est effective. Elle gagne tout Berlin et toute l'Allemagne orientale. »
Dans les usines, les travailleurs s'organisaient en comités de grève. Les portraits des dignitaires du régime et de Staline brûlèrent. La police n'osa pas intervenir.
Le gouvernement était dépassé, mais la bureaucratie russe envoya son armée, bien décidée à lui faire jouer le rôle de gendarme d'un ordre qui, malgré ses proclamations officielles, était
fondamentalement antiouvrier. Les tanks russes apparurent dans les grandes villes.
Les policiers allemands reprirent courage et se déchaînèrent contre les ouvriers, que l'Humanité d'alors dénonça comme des « revanchards, provocateurs fascistes et autres réactionnaires à la solde
des puissances étrangères et des monopoles capitalistes ouest-allemands », des épithètes insultantes qui devaient refleurir trois ans plus tard contre les ouvriers hongrois. Il y eut deux cents
morts et des centaines de blessés.
L'appareil d'État est-allemand et l'armée de la bureaucratie russe venaient d'écraser la première révolte ouvrière dans les « Démocraties populaires », sous les yeux des puissances occidentales qui
faisaient mine de s'émouvoir mais étaient au fond satisfaites de voir la classe ouvrière obligée de rentrer dans le rang.
NPA 29 QUIMPER
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Luttes ouvrières
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Dans un avenir proche, il est vraisemblable que le projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse, approuvé par le Conseil des ministres, sera adopté par le Parlement espagnol.
Cette loi reconnaîtra le droit pour les femmes d'interrompre une grossesse non désirée dans les 14 premières semaines, sans avoir besoin de trouver un médecin justifiant cette décision par des
raisons médicales. Elle donnera aussi aux jeunes femmes mineures le droit de prendre leur décision sans demander aux parents de les y autoriser et sans les en informer.
Jusqu'à présent, l'avortement est pratiqué en Espagne de façon légale à condition qu'il soit reconnu que la grossesse met en danger la santé physique ou psychique de la femme. Il est aussi autorisé
bien sûr en cas de malformation du fœtus.
La loi actuellement en vigueur date de 1985, dix ans après la fin de la dictature franquiste sous laquelle l'avortement était considéré comme un crime ; même le divorce était interdit et la
publicité pour la contraception bannie. Le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez s'était contenté d'une libéralisation a minima. Le fait que l'avortement restait un acte « punissable » sauf
exceptions constituait une sérieuse concession aux réactionnaires, aux milieux les plus conservateurs, liés à l'ancien appareil d'État, à l'Église.
Il aura donc fallu près d'un quart de siècle encore pour qu'un autre gouvernement socialiste ose mettre l'Espagne au niveau des autres pays européens comme la France et l'Angleterre ou l'Allemagne,
sans pour autant oser encore faire de l'interruption volontaire de grossesse un acte médical non seulement gratuit dans les hôpitaux publics (il l'est déjà actuellement), mais aussi remboursé par
la Sécurité sociale du pays, quel que soit l'établissement où il est pratiqué.
Bien sûr, le nouveau projet de loi du gouvernement Zapatero a soulevé une fois de plus un tollé. Le parti de droite, le Parti Populaire, le gratin de l'Eglise, les associations pour le « respect de
la vie » avaient appelé à une manifestation qui, le 17 octobre, a fait descendre dans les rues de Madrid des dizaines et des dizaines de milliers de personnes (près d'un million prétendent les
organisateurs). Aznar lui-même, ancien chef du gouvernement et ex-numéro un du Parti Populaire (le PP), était en tête de cette manifestation aux côtés des sommités de l'Église.
Mais cette démonstration, qui met en évidence l'existence dans le pays - y compris dans les classes populaires - d'une opinion conservatrice et réactionnaire, hostile au gouvernement parce qu'il a
une étiquette socialiste, a peu de chances de faire reculer Zapatero.
Au moment où, sur le plan économique et social, le gouvernement de José Luis Zapatero défend les intérêts des capitalistes, des industriels et des banquiers aux dépens des classes populaires minées
par les conséquences du chômage et de la baisse du pouvoir d'achat, Zapatero a tout intérêt à conforter son image d'homme de progrès, d'homme de gauche soutenant la cause des femmes. Cette réforme
de la législation concernant l'IVG, comme celle datant de l'an dernier concernant la lutte contre les violences faites aux femmes, se situe sur ce terrain où le numéro un du PSOE peut apparaître
comme un homme capable de faire face aux pressions les plus réactionnaires d'une droite obscurantiste qu'une partie de l'électorat de droite ne cautionne plus, notamment sur ce problème précis des
droits des femmes.
Tant mieux donc si cette prochaine loi passe, même si elle ne réglera pas tous les problèmes, entre autres ceux liés au refus d'une partie du personnel médical de pratiquer des avortements, ou
encore ceux-liés au non-remboursement des IVG faites dans le secteur privé. Et ce sera sans nul doute aux femmes et à leur combat - avec tous ceux qui les soutiennent - de faire avancer les mesures
en leur faveur.
Henriette MAUTHEY
NPA 29 QUIMPER
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Féminisme
12 novembre 2009
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Les organisateurs de la campagne de soutien au prisonnier Mumia Abu-Jamal demandent à tous ceux qui soutiennent sa cause d'adresser des messages de protestation au ministre de la Justice des
États-Unis, Eric Holder.
Les défenseurs de ce militant noir américain emprisonné depuis 1982 s'inquiètent que la Cour suprême des États-Unis ait refusé de lui accorder un nouveau procès en refusant de prendre en compte les
préjugés raciaux qui ont présidé au choix des jurés lors de son procès de 1982, ce qui est contraire à une jurisprudence US.
De ce fait, il n'existerait plus aucune procédure possible d'appel pour Mumia Abu-Jamal. Cela constitue du même coup une violation des droits garantis par la Constitution des États-Unis et le droit
international.
Les défenseurs de Mumia demandent donc que se mette en place, aussi vite que possible, une commission d'investigation des droits civiques avec l'objectif d'examiner tous les vices de procédure et
les nombreux faits entachés de racisme qui ont marqué le procès de 1982, sans parler des nombreux recours, systématiquement déboutés depuis.
Les défenseurs du militant noir relèvent que le même ministre de la Justice a su abandonner toutes les charges contre un sénateur américain, Ted Stevens, accusé de corruption. Dans l'affaire du
sénateur, des « preuves susceptibles de le disculper » ainsi qu'un témoin à décharge n'avaient pas été pris en compte.
Mumia Abu-Jamal a été condamné pour le meurtre d'un policier. Les témoignages, les éléments de preuve qui ont pu être collectés pour lui et contredisant le jugement ont toujours été déboutés. Le
jugement a été entaché de préjugés raciaux de la part du juge Sabo comme des policiers de Philadelphie. Ceux-ci ont la réputation de forger les preuves qui peuvent leur manquer quand ils veulent
faire tomber quelqu'un. Quant au juge, une greffière du procès l'avait entendu déclarer : « Je vais les [les policiers - NDR] aider à faire griller ce nègre. »
Depuis vingt-sept ans, Mumia Abu-Jamal pourrit en prison, pour un crime qu'il n'a pas commis. Et l'épée de Damoclès de la peine de mort ou de la rétention à perpétuité continue de planer sur
lui. En France, où la peine de mort n'existe pas, il aurait pu même bénéficier d'une remise en liberté après vingt ans de réclusion.
Depuis le début, cette affaire est entachée de doutes qui auraient dû bénéficier à l'accusé. Mais on a assisté à tout le contraire, c'est-à-dire la mise à l'écart de tout ce qui aurait pu le
disculper.
C'est ce que les avocats de Mumia veulent tenter de faire valoir auprès du ministre américain de la Justice. Souhaitons que ce recours soit entendu.
Liberté pour Mumia Abu-Jamal !
NPA 29 QUIMPER
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Internationalisme
12 novembre 2009
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Il y avait une belle brochette de chefs d'État pour fêter le vingtième anniversaire de la destruction du mur qui coupait Berlin en deux. Et, de la télévision qui consacre émission sur émission à la
presse écrite, tous les médias exultent en parlant d'une nouvelle ère de liberté. « Ce jour-là, le monde a changé », ose même un quotidien.
Un mur avec des barbelés coupant en deux une ville et séparant des familles, c'était certainement une infamie, et on comprend la joie soulevée dans la population de Berlin par la démolition du
mur.
Comment ne pas être écœuré cependant par les congratulations des chefs d'État réunis pour fêter bruyamment la démolition du mur, mais qui sont responsables de bien d'autres murs qui se multiplient
sur la planète ?
Le mur, bien matériel, que l'État d'Israël érige, avec la complicité de toutes les grandes puissances, pour enfermer le peuple de Palestine. Le rideau de barbelés dressé sur des centaines de
kilomètres à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, pour empêcher les pauvres d'Amérique latine de venir chercher du travail sur le sol des États-Unis.
Le mur dont on cherche à entourer l'Europe, au sud comme à l'est, pour empêcher la migration venant du Maghreb, d'Afrique noire ou d'Asie. Un mur qui est bien matériel à certains endroits, sous
forme de barbelés, de navires militaires ou de surveillance policière. Mais le pire peut-être est qu'il se prolonge à l'intérieur même de l'Europe, sous forme de chasse aux sans-papiers qui devient
souvent une chasse au faciès.
Et s'il est en effet révoltant que des familles aient pu être séparées par le mur à Berlin, combien de familles de travailleurs immigrés sont séparées par une politique de regroupement familial de
plus en plus restrictive ?
Alors, non, la fin du mur de Berlin n'a pas ouvert une nouvelle ère de liberté ! Pas même celle de circuler ou de s'établir où l'on veut. Cette liberté-là est réservée, dans notre monde
capitaliste, aux seuls capitaux. Pas aux hommes. Et surtout pas aux pauvres.
D'aucuns ont profité de l'anniversaire pour célébrer « la mort du communisme ». Mais le régime de l'Allemagne de l'Est n'avait rien à voir avec le communisme ! On pouvait autant croire les
dirigeants de ce pays lorsqu'ils se prétendaient communistes qu'on a pu croire Sarkozy quand il s'est affirmé « le président du pouvoir d'achat »...
C'était un régime d'oppression contre la classe ouvrière, comme tous ses semblables des pays de l'Est. Et il faut se souvenir que c'est l'Allemagne de l'Est qui a connu la première grève quasi
insurrectionnelle de l'après-guerre en Europe : celle des travailleurs du bâtiment à la Stalinallee en 1953.
Pour l'écrasante majorité de la population de l'Allemagne de l'Est, y compris pour une grande partie du monde du travail, à l'époque où elle était enfermée derrière les murs, l'Allemagne
occidentale c'était les vitrines pleines de marchandises, les Mercedes, les salaires élevés. Mais, lorsque le mur de Berlin fut abattu, ceux de l'Est n'ont pas mis beaucoup de temps à réaliser que,
pour accéder aux marchandises, il fallait de l'argent. Que, pour bénéficier de salaires corrects, il fallait un emploi. Et que la liberté capitaliste, c'était aussi le chômage.
« Ce jour-là, le monde a changé » ? Pas sur le plan social, pas pour la masse des travailleurs, même en Allemagne.
Alors, s'il est légitime de se réjouir qu'un mur soit tombé et que des barbelés ne séparent plus les peuples de la partie occidentale de l'Europe de ceux de la partie orientale, les travailleurs
n'ont certainement aucune raison de se joindre à ceux qui le commémorent le plus bruyamment.
L'émancipation des travailleurs ne pourra venir que de la destruction d'un autre mur, celui de l'argent, et du pouvoir que la possession des capitaux donne aux exploiteurs. On ne pourra dire
« le monde a changé » que lorsque la grande bourgeoisie, les banquiers, les actionnaires seront expropriés et que la population laborieuse, la grande majorité de la société, prendra en main la
direction de l'économie pour la gérer démocratiquement, non pas en fonction des profits de quelques-uns, mais en fonction des besoins de tous. Alors, mais alors seulement, le mot « liberté » aura
une signification pour tous !
Arlette LAGUILLER
NPA 29 QUIMPER
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dans
Histoire, formation