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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 10:39

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Par Mauro Gasparini le Mardi, 17 Avril 2012

 

A l'heure d'écrire ces lignes, nous sommes à moins d'une semaine du premier tour des élections présidentielles françaises. Ces élections particulières constituent un épisode politique majeur en France, mais aussi, indirectement, pour l'évolution des rapports de forces en Europe. Après cinq années de pouvoir sarkozyste, la gauche dans ses diverses composantes se voit confrontée aux questions de tactique électorale, ce qui provoque des débats intenses chez les anticapitalistes.


Bientôt cinq ans. Cinq années de présidence pour Nicolas Sarkozy et son gouvernement de droite dure qui auront vu se succéder les discours sécuritaires, racistes (comme à Dakar), les politiques xénophobes (sur les Roms, les sans-papiers, les réfugiés tunisiens) et islamophobes (avec l’interdiction de la « burqa », la polémique sur le halal), autant que les scandales financiers (affaire Bettencourt). Cinq années où Sarkozy et son gouvernement ont gesticulé dans les médias en parlant des « patrons-voyous », crise du capitalisme oblige, tout en octroyant de nouveaux cadeaux fiscaux aux plus riches, avec la diminution de l’impôt sur les grandes fortunes.

 

Nicolas Sarkozy a continué les réformes néolibérales et sécuritaires de ses prédécesseurs en les aggravant : il a réussi en 2010 à faire passer la contre-réforme qui augmente l'âge minimal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, et de 65 à 67 ans pour la retraite à taux plein, malgré une lutte massive de la population et de la jeunesse. Il a également mis en place l’autonomie de gestion des universités qui renforce leur marchandisation et leur privatisation, en dépit là aussi de mouvements de résistance importants des étudiant-e-s, des enseignants et des chercheurs. Un service minimum a été imposé dans les transports publics, dans les transports aériens et à l’école. 150000 postes de fonctionnaires ont été supprimés, ce qui fait de l’Etat français le plus gros licencieur du pays ! Le Revenu de « solidarité » active (RSA) a été créé, quisubventionne la précarité en incitant financièrement les bénéficiaires à accepter des emplois à moins de 900 euros par mois.


Et la liste des méfaits est encore longue : citons la défiscalisation des heures supplémentaires, la toute récente hausse de la TVA de 19,6 à 21,2%, la création de Pôle emploi qui facilite la chasse aux chômeurs, la défense des intérêts des banques françaises contre le peuple grec, le traité de Lisbonne suivi du projet de nouveau traité d’austérité qui obligera les pays signataires à avoir un budget à l’équilibre, la privatisation de la Poste, la baisse des budgets de la justice et des hôpitaux publics, la fermeture de maternités et de centres IVG, les franchises médicales, la casse de la médecine du travail... Tout ça accompagné d'un durcissement de la répression avec les peines incompressibles, l’alignement de la France sur l’impérialisme nord-américain et la guerre en Lybie, sans oublier la perpétuation de la Françafrique, par exemple en Côte d’Ivoire. De 2010 à 2011, selon le baromètre Forbes, le nombre des milliardaires français en dollars a augmenté de 16,7% - alors que la France compte 8 millions de pauvres !


C’est dire si la réélection de Sarkozy et la victoire de la droite, après tant d’années, seraient une vraie gifle pour celles et ceux qui luttent en France, et ouvrirait un boulevard pour une politique encore plus réactionnaire. Sarkozy défend déjà dans sa campagne l’imposition de travail forcé aux bénéficiaires du RSA, un référendum contre les chômeurs et un autre sur l’expulsion des étrangers. Il cherche à nouveau à récupérer les voix de Marine Le Pen pour avoir une chance de battre Hollande. Manque de bol : malgré le drame de Toulouse et la surenchère sécuritaire et raciste qui s'en est suivi, un sondage des Echos du 28 mars montre que la préoccupation sociale, l'emploi, les salaires, restent au coeur de la campagne électorale, bien loin devant l'insécurité ou l'immigration.


Hollande ou la gauche libérale


Face à cette droite ultra, le candidat du PS, François Hollande annonce la réduction de 30 % du traitement des ministres et du président, un blocage du prix de l’essence pour trois mois et une hausse de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire. Pas un mot sur le salaire minimum ! Il prévoit de « compléter et modifier » le nouveau traité européen, préparant déjà sa capitulation devant le dogme de l’austérité. Pour les étrangers, le PS ne dit rien non plus sur l’abrogation de l’arsenal raciste et sécuritaire élaboré depuis cinq ans.

 

Hollande défend le droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt, et ne revient pas sur le fond des récentes réformes contre le droit à la retraite. Il propose 60 000 emplois dans l’Education...en allant les chercher dans d'autres services publics ! Quand on voit ce que font les socialistes en Grèce, en Espagne, au Portugal ou… en Belgique, il n'y a aucun doute que le PS va également mener une politique d’austérité. Malgré l’échec patent du sarkozysme, François Hollande, le probable futur président, tient un discours tellement faible qu’il suscite très peu d’enthousiasme. Le PS tente de démoraliser la population pour limiter la contestation après sa victoire et pouvoir appliquer la « rigueur » tranquillement.


La « dynamique Mélenchon » et l’illusion de la révolution par les urnes


Nous ne nous attarderons pas sur tou-te-s les candidat-e-s, de Marine Le Pen qui tente de donner une image « respectable » des idées racistes et sexistes, au centriste François Bayrou. A gauche, restent l’orthodoxe et solitaire Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière, Eva Joly pour les Verts (englués dans leur alliance avec le PS), Philippe Poutou pour le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA, voir encadré), et celui qui a incontestablement réussi sa campagne : Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, qui regroupe le Parti Communiste, le Parti de Gauche (scission du PS) et la Gauche unitaire (Note du blog: ex-LCR).

 

Mélenchon est un politicien de carrière depuis des décennies, il a même été ministre dans le gouvernement Jospin, ce gouvernement qui a plus privatisé que tous les gouvernements avant lui et a lancé la France dans la guerre en Afghanistan. Plus récemment, il a aussi soutenu la guerre impérialiste en Lybie en 2011, et loué les qualités d'Eric Zemmour, « grand intellectuel » selon lui, chroniqueur sexiste et islamophobe en réalité, et Serge Dassault, « grand industriel » dixit Mélenchon à propos de ce milliardaire marchand d'armes qui possède de nombreux médias. Il a aussi défendu la politique criminelle de la Chine au Tibet et le défilé militaire du 14 juillet.


Le tribun Mélenchon parvient dans cette campagne à défendre de manière décomplexée un programme réformiste de gauche, anti-austérité, mêlée de l'idéologie républicaine, « patriotique » et laïcarde, tout en ayant pour lui l’image de l'unité de la gauche de gauche, qui rejoint les aspirations de franges significatives du mouvement social et syndical. Il mobilise dans sa campagne des dizaines de milliers de personnes qui assistent à ses meetings, dans les grandes villes de France, qui en ont assez de la droite et veulent de réels progrès sociaux.

 

Avec des sondages le créditant de 15% d'intentions de vote, il s'est profilé comme le vote « utile » à gauche du PS. Mais les difficultés pourraient encore arriver pour le Front de Gauche (FdG) : si son succès le pousse à mettre des distances avec le PS, Mélenchon sait que le PC a besoin du PS pour faire réélire ses députés. Le FdG va donc être tiraillé entre alliance électorale avec le PS et bloc anti-austérité pour les élections législatives de juin. Mélenchon ne s'engage donc pas au nom du Front de Gauche sur la question des alliances avec le PS.

 

Il dit ainsi que « lui-même » ne sera pas dans un gouvernement Hollande, tandis que le PS et le Front de Gauche mènent déjà depuis plusieurs années des politiques libérales dans leurs coalitions au niveau local et régional. Au-delà de cette question, fondamentale, de l'indépendance par rapport à des partis sociaux-libéraux qui mènent la gauche et les luttes à la défaite, la campagne de Mélenchon contient d'autres aspects problématiques : il défend la fiction de la révolution « par les urnes » (aucune révolution n'a jamais eu lieu au Parlement), avec un programme plus modéré que celui de Mitterrand en 1981 et un PS nettement plus à droite, que le FdG prétend naïvement pouvoir dominer dans une coalition de gauche. Il canalise ainsi la révolte dans les isoloirs de la démocratie libérale, comme il l'a fait au moment de la lutte contre la réforme des retraites en 2010, quand il proposait un référendum alors que la priorité était d'appeler à continuer et durcir la mobilisation dans les entreprises et dans la rue.


NPA : un candidat issu de la classe ouvrière, dans un parti divisé


Dans ce contexte de montée d'un nouveau réformisme, la candidature de Philippe Poutou du NPA a du mal à réellement percer. Poutou, ouvrier syndicaliste qui a mené une lutte victorieuse en sauvant des centaines d'emplois à l'usine Ford de Blanquefort en Gironde, est arrivé comme un cheveu dans la soupe des médias dominants. Son langage direct, son humilité et son auto-dérision ont été raillés par les journalistes du Gotha.

 

Certes, porter dans les médias dominants une candidature présidentielle qui explique que la seule solution ne viendra pas du président, mais bien du soulèvement des opprimé-e-s et exploité-e-s eux-mêmes, peut apparaître à première vue comme paradoxal, d'autant que Poutou reconnaît lui-même le paradoxe. Les journalistes prétendent alors, sondages à l'appui, que sa candidature « ne sert à rien » et qu'il n'y « croit d'ailleurs pas lui-même ». Sa candidature a pourtant bel et bien une raison d'être, et il y croit : il est là pour encourager celles et ceux qui luttent à continuer, et pour proposer un programme d'urgence anticapitaliste et cohérent.

 

Le NPA est le seul à exiger la socialisation (nationalisation sous contrôle des travailleurs) du système bancaire et du secteur énergétique, la sortie rapide du nucléaire (le Front de Gauche souhaite... un référendum sur la question), une forte hausse des salaires et minimas sociaux, et l'interdiction des licenciements. Pourtant, le succès du Front de Gauche exerce une forte pression en interne sur le NPA : le parti est divisé, et sa minorité, la Gauche anticapitaliste, ne mène pas campagne pour Poutou. Certains appellent même à voter Mélenchon et sapent donc le travail des militant-e-s NPA. Le NPA, affaibli, ne parvient donc toujours pas à dépasser des désaccords qui se cristallisent depuis des années sur les questions d’alliances électorales.


Le troisième tour social et l'avenir de l'anticapitalisme


Le Front de Gauche, on l'a dit, porte une réelle dynamique dans cette campagne. Mais par son discours de changement par les urnes, Mélenchon éloigne les volontés qui s’expriment dans ses meetings de l'élaboration d’une alternative à l'intérieur même du mouvement social, dont les Indigné-e-s espagnols ou encore Occupy aux USA montrent le potentiel.

 

Ce n'est sans doute pas un hasard si la veille du rassemblement à la Bastille, le Front de Gauche était absent de la manifestation unitaire à Paris, contre le racisme et le colonialisme. Le terrain électoral et institutionnel n'est pas le plus favorable pour les révolutionnaires, contrairement aux luttes sociales concrètes, et la « révolution par les urnes » peut sembler une échappatoire séduisante, particulièrement en période de défaites sociales. Pourtant, ce n'est qu'en remettant réellement le pouvoir aux mains de la majorité sociale et pas au "sauveur suprême », qu'on pourra briser la dictature du capital.

 

Le prochain gouvernement français va mener une politique d'austérité, semblable à celle menée dans le sud de l'Europe. Les capitalistes, les « marchés financiers », l'UE et le FMI à leur service, vont mettre la pression dans ce sens. A très court terme, il est impératif de faire dégager la droite radicale de Sarkozy et sa clique. Mais l'urgence est de réunir le plus rapidement possible celles et ceux qui s'opposent à l'austérité dans un bloc de résistance : les milliers de militant-e-s du mouvement social et syndical, les participant-e-s aux meetings de Mélenchon, les forces politiques de gauche qui ne soutiendront pas le gouvernement Hollande.

 

Le troisième tour des élections, ce sera le duel entre le capital et les 99% de la population qu'il veut attaquer. Les forces anticapitalistes, dont le NPA, auront un rôle important à y jouer.

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 16:52
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29 mars 2012
 

En France, à moins d‘un mois du 1er tour des présidentielles, les deux principaux papables, Hollande et Sarko disent les mêmes banalités alors que la souffrance sociale ne s’est pas encore invitée dans le débat médiatique. Drôle de campagne ! 
L’anticapitaliste s‘est entretenu avec Sandra Demarcq de la direction du Nouveau parti anticapitaliste, le NPA.



Paolo Gilard – Alors, cette campagne ?


Sandra Demarcq – Dès le début, on a l’impression d’être tombé dans une faille spatio-temporaire où tout s’est arrêté : il n’y aurait plus de licenciements, plus de misère, ni presque de chômage. Mais si on s’éloigne des deux ténors, on voit que tout cela est malheureusement plus que jamais d’actualité pour la majorité de la population, des salariés. Les mobilisations, certes dispersées, sont là pour le rappeler. Ce sont ces thèmes que nous portons dans la campagne.


C’est sur l’immigration que Sarko se différencie de son concurrent socialiste. Dangereuse, la glissade sur les terres du FN mérite réponse, non ?


Que Sarkozy reprenne des pages entières du programme du FN ne doit pas surprendre au vu de son bilan en la matière. Sa campagne est encore pire que son quinquennat. Le problème c’est que sur l’immigration Hollande n’est pas, disons … pas très à l’aise. C’est très timidement qu’il s’engage sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, une promesse mainte fois faite et jamais tenue. Dans notre campagne, à tout le fatras raciste et xénophobe de la droite et l’extrême droite, nous opposons la solidarité internationaliste des oppriméEs en défendant la régularisation des sans-papiers la liberté de circulation et d’installation…


Les tueries de Toulouse et Montauban ont permis à Sarkozy de se poser en shérif providentiel. Est-ce que cela va changer la campagne ?


Ces drames peuvent changer le cours de la campagne. Surtout si Hollande, comme il a commencé à le faire, entre dans le jeu de Sarkozy. Dans un climat d’union nationale où au nom de la lutte contre le terrorisme on avance sur le terrain sécuritaire, c’est toujours la droite et l’extrême droite qui sont gagnantes. Aussi, il est trop tôt pour dire si nous sommes à un tournant mais plus que jamais il faut que les luttes des salariés marquent cette campagne comme elles ont commencé à le faire les mobilisations de Lejaby ou d’Arcelor Mittal.


Mélenchon fait un tabac au son de l’Internationale et de … la Marseillaise. N’est-il pas devenu, « à l’insu de son plein gré », le point de référence de la France d’en bas ?


Le succès de Mélenchon marque la relance d’un courant réformiste de masse. Il s’appuie sur la remobilisation du PCF mais aussi sur de nouvelles forces politiques comme le PG et sur la sympathie de dizaines de milliers de syndicalistes ou d’électeurs de gauche pour Mélenchon. Cette place du Front de Gauche se fonde sur l’illusion de pouvoir, après une série de défaites sociales, « débloquer par l’élection ce qui ne l’a pas été par la lutte ». L’illusion est confortée par la posture d’homme providentiel que se donne Mélenchon, posture si typique de la 5éme république. Mélenchonse nourrit des faiblesses de Hollande, qui inscrit sa politique dans celle de l’Union européenne et n’apparaît pas comme une véritable alternative à Sarkozy.


Dès lors, la campagne du NPA se justifie-t-elle encore ?


Bien évidemment ! Avec le Front de Gauche, nous avons des différences politiques. La plus importante est celle de l’indépendance vis-à-vis du PS. Les positions du Front de Gauche ne sont pas claires : va-t-il participer à une majorité parlementaire avec le PS ? Est-il tenté, surtout du côté du PCF, par des fauteuils ministériels ? Il est impératif de clarifier cette question.


Avec la presse qui donne plus de poids au ralliement de Myriam Martin au
Front de gauche qu’aux propos du candidat Poutou, le NPA est bien mal en point, non ?


Oui le NPA est en crise. CertainEs camarades ont décidé de suivre une autre « voie ». C’est leur choix, mais beaucoup d’autres sont encore là et ne veulent pas quitter. Nous ferons tout pour qu’ils/elles restent : les divergences tactiques peuvent très bien être vécues dans le même parti. Une fois l’élection passée, une nouvelle période s’ouvrira où les anticapitalistes seront plus que jamais nécessaire, surtout si le PS gagne.


Son projet fondateur se justifie-t-il toujours ?


Oui notre projet de construire un pôle anticapitaliste indépendant est plus que jamais justifié par la situation sociale et politique. Nous avons pris il y a trois ans le pari fou du NPA : ce n’est pas aux premières difficultés qu’il faut jeter l’éponge…


Interview Paolo Gilardi

* Paru en Suisse dans L’Anticapitaliste n° 66, 30 mars 2012.

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 14:12

Alors que trois cadres du NPA ont signé ce jeudi une tribune dans Libération appelant les militants à rejoindre le représentant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou a affirmé mercredi soir lors d’une visite à Grenoble qu’il ne changerait rien à sa stratégie.


La journée de mercredi promettait d’être sportive : après avoir rencontré des salariés de Swisstex à Romans en matinée, Philippe Poutou s’est rendu sur le campus de Grenoble pour tenir une réunion publique devant près de 200 étudiants. Une manière de marquer sa différence avec les autres candidats qui délaissent souvent les bancs de la fac.


Offensif, celui qui promet de "faire péter la logique libérale et le règne du capitalisme" a même alterné entre plaisanteries et autodérision pour capter son jeune auditoire. "Après le facteur, vous avez l’ouvrier", s’amuse Philippe Poutou. Crédité de 0, 5 % des voix selon les derniers sondages, contre 10, 5 à 11% pour son rival Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou a plus que jamais besoin de convaincre. Et de faire ses armes à travers des rencontres de proximité. Après la fac, le candidat du NPA s’est offert une petite pause avec son staff, avant de rejoindre une manifestation pour le logement des sans-papiers en centre-ville.


"Après le dépôt des 500 signatures, nous entrons dans une nouvelle phase où nous pourrons profiter du temps de parole égalitaire qui nous est accordé pour mettre en lumière toutes les luttes que l’on peut…", rappelle le candidat, arrivé en jean et T-shirt au beau milieu des passants. Autour de lui, aucun garde du corps, mais quelques militants qui veillent à ce que les caméras ne demeurent pas trop près de leur candidat. "On ne s’habitue jamais vraiment à ça", glisse M. Poutou, un sourire timide en direction des journalistes.


Aux curieux qui lui parlent du Front de Gauche, le candidat du NPA martèle : "Pour nous, la révolution ne se fera pas dans les urnes comme le pense M. Mélenchon, mais dans la rue, avec des rassemblements et des collectifs citoyens". Il ajoute : "La première manche est de dégager Sarkozy, mais comme il n’y a rien à attendre du PS, nous travaillons déjà à bâtir une opposition qui rassemble toutes les forces à la gauche de la gauche".


Reste que ce rassemblement semble déjà bien compromis par la défection de trois anciens cadres du parti (Myriam Martin, Pierre-François Grond et Hélène Adam) annoncée hier soir. Interrogé à plusieurs reprises lors de son meeting qui se tenait ce soir-là à Saint-Martin-d’Hères devant une centaine de personnes, Philippe Poutou a tenu à maintenir le cap : "Je ne leur en veux pas.

 

C’est un désaccord politique qui doit pouvoir s’exprimer, même si on peut le regretter. Il y aura bien sûr des morceaux à recoller mais on ira jusqu’au bout car on a une bataille à mener". Le combat continue, même si certains pestent déjà en coulisses contre "un mauvais coup".

 

http://www.npa2009.org/content/poutou-maintient-le-cap-malgr%C3%A9-les-remous-m%C3%A9tro

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 16:40

Après le succès de la « prise de la Bastille », le Front de gauche devra gérer ses contradictions.


Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont répondu, dimanche dernier, à l’appel du Front de Gauche à « reprendre la Bastille » dans une grande marche pour la vie République « sociale, laïque et écologique », ce 18 mars, date anniversaire du début de la Commune de Paris en 1871.

 

Un succès qui confirme la dynamique engagée autour de Jean-Luc Mélenchon au moment où celui-ci se félicite d’avoir franchi la barre des 10 % dans les sondages, un score à deux chiffres.


Et effectivement, Mélenchon bénéficie du tournant qu’a connu la campagne quand, par leurs luttes, les salariéEs d’ArcelorMittal, de Pétroplus, de Fralib ont obligé les candidats à venir faire un tour à la sortie des usines ou à la cantine et imposé la question sociale dans le débat politique. Fidèle à lui-même, le candidat du Front de Gauche parle de... « mélenchonisation » de la campagne.

 

La formule, pour le moins exagérée, contient une part de vérité : le succès de Mélenchon et celui du rassemblement de la Bastille, sont une manifestation du mécontentement ouvrier et populaire qui cherche un moyen de s’exprimer dans la campagne, de se faire entendre et utilise, pour une part, le candidat du Front de Gauche.

 

L’alliance du PCF avec le Parti de gauche, petit parti né de la rupture de Mélenchon avec le PS, auxquels s’ajoutent des petits groupes de la gauche radicale, réussit, sur la base du mécontentement et de la crise, à prendre corps, à créer une dynamique. Indiscutablement et c’est plutôt une bonne chose. Mais cela ne valide en rien la politique du Front de Gauche ni ne supprime ses contradictions.


Le discours de la Bastille en est d’ailleurs une démonstration, un discours de 20 minutes faits de généralités, appelant à « une insurrection civique qui va se donner rendez-vous dans les urnes pour commencer la révolution citoyenne afin de d’améliorer la vie du peuple qui pâtit », et ponctué de références à la patrie et au peuple de France !


Ce discours intervient au moment où commence une nouvelle étape pour le FdG. Pour continuer de progresser, Mélenchon doit donner à sa campagne un nouvel objectif. Passer les 10 %, c’est fait. Aller au-delà implique comme objectif d’inverser le rapport de forces avec le PS. La question gouvernementale ne se pose plus alors simplement en cas de victoire de François Hollande, elle devient la question clé si Mélenchon pose au rassembleur de toute la gauche pour disputer à Hollande la pole position.


Jusqu’alors Mélenchon pouvait garder ses distances et laisser Pierre Laurent expliquer : « Les majorités politiques se constituent au moment des législatives. C’est à ce moment là que l’on tranchera, pas avant. Comme en 1981 ». Il est maintenant dépassé par son succès. S’il dispute le leadership à Hollande, il est obligé, à court terme, de dire clairement sa politique. La discussion n’est plus participation ou pas, mais une politique de gouvernement pour rassembler toute la gauche.


Nous verrons comment le Front de Gauche gérera ses contradictions. Mais nous savons, par l’expérience passée, que les grandes phrases masquent des calculs électoraux bien moins grands qui ont conduit non seulement à des déceptions mais à désarmer le mouvement ouvrier au moment où la bourgeoisie engageait dans les années 1980 son offensive libérale. C’est bien pourquoi il est indispensable que nous soyons présents dans cette campagne pour préparer, aider les travailleurs, la jeunesse à refuser toute politique d’austérité de droite ou de gauche, à défendre leurs propres intérêts, pour aider aussi aux rassemblements de tous les anticapitalistes.


Yvan Lemaitre

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 14:34


Par LCR-Web le Jeudi, 22 Mars 2012

 

le-cas-melenchon 1 miniLe formidable succès de la marche Nation-Bastille du Front de Gauche, le 18 mars à Paris, et les progrès de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages montrent qu’un large courant dans la société française veut à la fois battre Sarkozy et ouvrir la voie à une alternative de gauche digne de ce nom.

 

Des millions de personnes restent traumatisées par la terrible déception de l’Union de la Gauche en 1981-82 et refusent de se faire berner une deuxième fois par le social-libéralisme. La méfiance est d’autant plus vive que Hollande met cartes sur table : non seulement son programme (contrairement à celui de Mitterrand en 1981) ne comporte pas l’ombre d’une rupture avec le néolibéralisme, mais en plus le candidat du PS est allé à Londres le 29 février pour rassurer les financiers de la City. Son attitude est en complète contradiction avec le besoin objectif de réponses anticapitalistes pour faire face à la crise, au chômage, aux fermetures d’entreprises et à la dictature des marchés financiers.


La mayonnaise prend


Dans ce contexte, le Front de Gauche apparaît de plus en plus comme un vote utile au premier tour de l’élection présidentielle, un vote radical qui sera comme un caillou dans le soulier de Hollande au second (et au-delà, s’il gagne l’élection). Cela se marque dans la dynamique de la campagne, l’affluence aux meetings, l’ambiance combative qui y règne, le taux d’écoute des émissions télévisées où passe JL Mélenchon, etc.

 

La mobilisation des membres du Parti Communiste Français y est certainement pour quelque chose : même s’il a mordu la poussière lors des élections  de 2007, le PCF reste un parti de masse. D’abord réticents et divisés face à Jean-Luc Mélenchon, les communistes ont compris que l’ex-ministre de Mitterrand, tout en s’imposant à eux comme leader et porte-parole, leur donnait une possibilité de sortir de l’isolement et du déclin. Dès lors, ils se sont ralliés à sa campagne avec de plus en plus d’enthousiasme. « Avec Mélenchon, la seconde jeunesse des militants communistes » titrait récemment Le Monde (1).


Ce ralliement du PCF n’est bien sûr pas la seule explication de la percée du Front de gauche. Un autre élément est la pression en faveur de l’unité à gauche du PS. Elle est d’autant plus forte que l’emprise du FN sur l’électorat populaire inquiète (à juste titre) et que les rapports de forces sociaux sont mauvais, avec des luttes défensives qui débouchent très rarement sur des (demi) succès. 

 

Or, le Front de Gauche incarne à la fois une ligne radicale contre Marine Le Pen et l’unité à gauche - puisqu’il regroupe le Parti de Gauche, le PCF, la FASE, les Alternatifs et la Gauche unitaire (2). De plus, le FdG bénéficie des qualités de débatteur et de polémiste de son candidat, JL Mélenchon, qui manie à merveille les symboles auxquels le « peuple de gauche » est sensible. Résultat : la mayonnaise est en train de prendre. De plus en plus de simples citoyen-ne-s, notamment des jeunes, rallient la campagne et veulent devenir membres du front ou de ses composantes.


Des accents cocardiers


Tout cela est indiscutablement positif. En même temps, il ne faut pas le cacher : le projet politique et le programme méritent débat. Que veut exactement le Front de Gauche ? La question se pose tout particulièrement aujourd’hui, car le discours de JL Mélenchon à la Bastille était en décalage flagrant avec la crise sociale et les revendications immédiates.

 

D’une part, il a dénoncé les inégalités entre femmes et hommes, promis d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution, « d’éteindre la dette écologique », de donner la nationalité française à tout enfant né en France, annoncé l’interdiction du brevetage du vivant… Bravo! Mais d’autre part il n’a pas dit un mot des retraites, de la dette, de l’emploi, des banques...

 

Incroyable mais vrai : des mots-balises tels que « capitalisme », « crise », « austérité », « néolibéralisme » « gauche », « droite », « finance », « travailleur-euse-s », « classe ouvrière », « socialisme »… n’ont pas été prononcés une seule fois.  Par contre, en vingt minutes, l’orateur a dit onze fois « France », vingt-trois fois « peuple », cinq fois « république », trois fois « patrie »… Il a beaucoup parlé de « révolution » et « d’insurrection », mais il ne faut pas s’y tromper : il s’agit d’une « révolution/insurrection dans les urnes », en faveur d’un changement de régime, pas d’une révolution sociale (3).


N’en déplaise aux admirateurs de JL Mélenchon, le ton de ce discours était gaullien et son contenu cocardier, voire à la limite du chauvinisme. Il semble que l’internationalisme, pour le porte-parole du FdG, c’est la France éclairée qui montre - dans l’isoloir -  la voie à l’Europe, et même au reste du monde admiratif : « Ouvrez par vos votes la brèche qu’attend toute l’Europe de son volcan français ».

 

« Partout où l’on parle français, où l’on rêve français, on attend de nous ce grand mouvement qui ne libèrera pas que nous ». Au passage, l’orateur ne manque d’ailleurs pas de réaffirmer que la Polynésie, Wallis-et-Futuna ainsi que la Nouvelle Calédonie sont des « terres françaises »… au même titre que l’Alsace et la Lorraine ! Sa dénonciation de la haine contre les immigrés (mais il n’a pas prononcé le mot « racisme ») et son appel à la fraternité avec les personnes d’origine arabo-musulmane sont évidemment positifs… mais pourquoi se croit-il obligé de les emballer dans cette affirmation aux relents nostalgiques que la France et les pays du Maghreb seraient « une seule nation » ?


Mélenchon, ambigu


Curieusement, alors qu’il avait rassemblé sur la place de la Bastille la toute grande foule de celles et ceux qui attendent avant tout une alternative à la crise, JL Mélenchon a choisi de révéler le côté le plus ambigu de son personnage politique. Car ambigu, il l’est, et cela ne date pas d’hier. Mélenchon a été ministre de Mitterrand et de Jospin. En tant que porte-parole du Front de Gauche il dénonce la présence française en Afghanistan… qu’il a approuvée en 2001, en tant que ministre.

 

Tout le monde peut changer, certes. Mais, ces dernières années, JL Mélenchon a soutenu la politique de la Chine au Tibet (4), appuyé une intervention militaire de l’ONU en Libye (5), défendu le chroniqueur misogyne et islamophobe Eric Zemmour, connaissance personnelle qu’il considère comme un « brillant intellectuel » coupable de simples dérapages verbaux (6) et, accessoirement, plaidé pour l’intégration de la Wallonie et de Bruxelles à la grande nation française (7).


Mélenchon dénonce l’impérialisme US, prône le retrait de l’OTAN, mais il n’est ni anti-impérialiste ni antimilitariste. Quand on lui demande ce qu’il pense de l’attitude de Nicolas Sarkozy dans le dossier libyen, il répond : « La politique menée est conforme à l’intérêt de la France - être lié avec le monde maghrébin » (8). Lorsqu’Eva Joly propose de supprimer le défilé militaire du 14 juillet, à l’été 2011, il s’insurge en déclarant que le peuple français « n’a pas à avoir honte  de (son) armée, de (sa) fierté nationale ».

 

Les peuples coloniaux qui ont dû affronter la soldatesque tricolore pour se libérer apprécieront… Il plaide même pour « un défilé militaire et citoyen, pour montrer à la finance internationale qu’ici il y a un peuple qui ne se laissera pas faire », et envoyer « un message aux agences de notation : ici, ce n’est pas la Grèce » (9). Et d’ajouter, sur un ton supérieur : « les Français ne se laisseront pas dépouiller comme des Grecs »!… (10)


Révolution citoyenne ou lutte des classes ?


Est-ce parce que la manifestation du 18 mars était une « marche pour la 6e République » que JL Mélenchon a tenu un discours aussi institutionnel et cocardier ? Peut-être… Mais il y a une conception stratégique derrière ce choix : l’idée que le changement commence dans les urnes et s’amplifiera par « l’implication citoyenne » en faveur d’une autre constitution - ce qui n’est pas la même chose que la lutte sociale. Or, le programme du FdG comporte une série de revendications démocratiques, sociales, économiques et écologiques valables et importantes, dont plusieurs impliquent une rupture nette avec le néolibéralisme (l’eau et l’énergie comme biens communs, par exemple). On n’en fera pas la liste ici, ce serait fastidieux. On peut discuter certaines de ces demandes, pointer des manques ici ou là. Par exemple : le programme ne se prononce pas sur la durée de cotisation pour la retraite à 37,5 annuités et il ne reprend pas les demandes d’audit sur la dette, d’annulation des dettes illégitimes, etc. Mais de nombreuses revendications vont dans le bon sens. La question est : comment les imposer, si ce n’est en s’appuyant sur la lutte sociale, dans les entreprises ?


En fait, dans le programme du FdG, la lutte de classe pour les revendications est éclipsée par les formules ronflantes sur la « révolution citoyenne », « l’insurrection civique » et « l’implication populaire ».  Du coup, la question se pose: dans quelle mesure s’agit-il d’un programme anticapitaliste ? La réponse n’est pas aussi évidente qu’on pourrait le penser à l’aune du nombre de fois où Mélenchon prononce le mot « révolution ».

 

C’est ce que révèle cette petite phrase surprenante dans laquelle il fait comme si les entreprises et les salariés avaient des intérêts communs face à la finance : « Ce ne sont pas les marchés qu’il faut rassurer, ce sont les producteurs, c’est-à-dire les entreprises et les salariés  » (11). Cette citation signe un programme antinéolibéral, pas anticapitaliste. Un programme bâti sur l’illusion d’une muraille de Chine entre le capital financier et le capital industriel.


Finance et énergie : quel contrôle public ?


Pour faire simple, on peut dire qu’un plan pour sortir de la crise sociale sans provoquer une catastrophe environnementale incontrôlable nécessite la double nationalisation du crédit et de l’énergie, sans indemnité ni rachat des gros actionnaires.

 

C’est la condition nécessaire pour disposer des instruments indispensables à la mise en œuvre d’une transition rationnelle vers une économie décentralisée basée exclusivement sur les renouvelables et sur une agriculture organique de proximité. Cette condition n’est cependant pas suffisante : d’une part le plan en question ne peut être pensé et réalisé valablement qu’au niveau européen (au moins); d’autre part il doit s’accompagner d’une diminution du volume global de la production matérielle et des transports, ce qui implique notamment : l’abandon des productions inutiles et nuisibles, une relocalisation des productions et la réduction radicale du temps de travail sans perte de salaire, avec embauche proportionnelle et avec baisse sensible des rythmes de travail.


Le programme du FdG n’évite pas ces questions mais, selon nous, les réponses avancées sont lacunaires et insuffisantes. Un exemple de lacune assez frappant est le silence radio sur l’industrie de l’armement - une production énergivore et nuisible s’il en est, dont la suppression s’impose dans le cadre de la « planification écologique » demandée par le FdG!... Dans le même ordre d’idées, rappelons que la sortie du nucléaire n’est pas au programme du FdG - le PCF n’en veut pas.

 

Plus fondamentalement, le FdG laisse dans le flou la question clé de l’indemnisation ou du rachat, et il ne se prononce que pour une mise sous contrôle public partielle, tant du crédit que de l’énergie.

Qu’on nous comprenne bien: il est évidemment légitime de tenir compte des rapports de forces et la gauche radicale doit être capable dans chaque situation de mettre en avant des revendications intermédiaires qui permettent de développer une dynamique sociale.

 

Mais il faut le faire en disant la vérité, car c’est elle qui donne son sens à la dynamique. Or, la vérité est que le pouvoir des financiers et celui des lobbies de l’énergie doivent impérativement être brisés le plus vite possible. Pas pour des motifs idéologiques abstraits mais pour des raisons sociales et écologiques concrètes (qui, dans le cas de la finance, sont fort bien expliquées par Frédéric Lordon, entre autres). Et que ces pouvoirs ne pourront pas être brisés sans une nationalisation par expropriation touchant toutes les entreprises concernées.


Quo vadis, Front de Gauche ?


Que conclure de tout cela ? Que le FdG est une force intermédiaire entre le social-libéralisme et l’anticapitalisme, qui rompt sur certains points avec la logique du système mais n’est pas internationaliste. Son apparition et son succès expriment la radicalisation de couches importantes de la population et la profondeur de la méfiance vis-à-vis de la social-démocratie. Dans quel sens évoluera-t-il ? En dernière instance, la réponse dépendra de l’évolution de la conscience de classe face à la crise systémique du capitalisme.


Ces derniers mois, une évolution positive s’est produite : non seulement JL Mélenchon dit son refus de participer à un éventuel gouvernement Hollande, mais en plus le PCF – dont la survie parlementaire dépend du PS, comme celle des Verts - est amené à hausser le niveau de ses conditions pour une telle participation. C’est sans aucun doute le produit des développements en Europe depuis 2008, qui ont jeté une lumière crue sur les graves conséquences de l’intégration de la social-démocratie à la gestion néolibérale (en Grèce, en Espagne, au Portugal, et auparavant en Allemagne et en Grande-Bretagne). Mais rien n’est joué, il faudra attendre l’après-deuxième tour pour voir si cette tendance se confirme où si les vieilles habitudes reprennent le dessus.


Certains, dans la gauche radicale belge, se découvrent soudain comme des adeptes de Mélenchon. Pour surfer sur la vague ? Pour notre part, nous préférons dire sobrement notre avis. A celles et ceux en Belgique qui regardent avec espoir vers le Front de Gauche d’Outre-Quiévrain, nous conseillons de raison garder. Faire un copier-coller de cette expérience serait faire fi des différences très importantes entre notre pays et l’hexagone, tant du point de vue du système électoral-médiatique (les présidentielles, l’égalité des temps de parole)  que de la formation sociale (le poids du syndicalisme, les piliers) et des références politico-historiques  du « peuple de gauche » (1789 et 1793, la République, la Commune, 1936,…).


Le Front de Gauche prouve qu’il est possible de construire une force politique nouvelle à gauche de la social-démocratie et des Verts, d’y rassembler une série de formations existantes et de créer une dynamique plus large, attirant beaucoup d’autres personnes en quête d’une alternative. C’est une leçon très importante et positive, une expérience à étudier. Pas plus. Pour le reste, il s’agit d’inventer nous-mêmes les voies et les moyens de l’alternative dont nous avons besoin dans notre pays. Sans singer un programme qui, en l’état, ne saurait satisfaire des anticapitalistes conséquents.


Le NPA en difficultés


Le NPA ne fait pas partie du Front de Gauche et présente un autre candidat : Philippe Poutou – le seul ouvrier présent dans cette campagne où tous les candidats se disputent le vote des ouvriers. La politique du NPA vis-à-vis du FdG fait l’objet d’un débat, notamment au sein du Parti.

 

Il est possible que le NPA ait fait une erreur lors des élections européennes de 2009. Peut-être aurait-il dû, à ce moment, conclure un accord électoral et partager les circonscriptions avec le Front de Gauche. Mais ce n’était pas facile. D’abord parce que le NPA lui-même venait de se lancer et était entièrement occupé à se structurer et à se faire connaître : il a été pris à contre-pied. Ensuite parce que  JL Mélenchon, en quittant le PS, a dit dès le premier instant son intention de passer un accord en priorité avec le PCF… contre le NPA (qu’il a méchamment attaqué ensuite lors de « l’affaire » de « la candidate voilée », Ilham Moussaid, au nom d’une conception laïcarde de la République qui fait partie de son profil cocardier).


De toute manière, ce qui est fait est fait. Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que le NPA traverse une passe difficile. Mais il présente une alternative anticapitaliste et internationaliste, et sa stratégie pour l’après-scrutin est claire : l’unité dans les luttes contre l’austérité qui continuera, que ce soit avec Sarkozy ou avec Hollande ; l’unité par-delà les frontières, pour une autre Europe ; et l’unité pour la construction d’une alternative politique à gauche du PS et des Verts, sur des bases radicales.

 

Cela impliquera inévitablement des débats et des clarifications, autant au sein du NPA qu’avec le front de Gauche. Le score de Philippe Poutou pèsera dans la balance. Nous lui souhaitons bonne chance.

 

(1) Le Monde, 15/3/2012

(2) Le PG est le parti fondé par JL Mélenchon à sa sortie du PS. Le PCF ne doit plus être présenté. La FASE est la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique, dont la porte-parole est Clémentine Autain. Les Alternatifs trouvent leur origine dans l’ex-PSU de Michel Rocard. Gauche Unitaire était une tendance de la LCR, qui a quitté le NPA peu après sa création pour rejoindre le FdG.

(3) Le discours intégral sur http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites/5028-dossier-on-a-pris-la-bastille-

(4)  http://www.youtube.com/watch?v=ZMGdoLeJK9g

(5) Interview à Libération http://www.liberation.fr/politiques/01012326704-il-faut-briser-le-tyran-pour-l-empecher-de-briser-la-revolution

(6) http://www.dailymotion.com/video/xcqxwn_melenchon-invite-de-17h-politique-s_news?start=71#from=embed

(7) Dans son livre-programme, « Qu’ils s’en aillent tous ! »

(8) Libération, op.cit.

(9) http://www.dailymotion.com/video/xjyylq_jean-luc-melenchon-autour-du-defile-du-14-juillet_news

(10) Interview sur I-Télé le 18 août 2011

(11) Les Quatre vérités sur France 2, le 11 août 2011.

 

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=2436:merites-et-limites-du-front-de-gauche-&option=com_content&Itemid=53

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 14:04

 melenchon1

Avec le succès de son rassemblement le 18 mars place de la Bastille, Jean-Luc Mélenchon affirme avoir infléchi à gauche la campagne présidentielle.

 

Il avait déjà affirmé que « chaque fois que le Front de gauche monte dans les sondages, Hollande se gauchit et Sarkozy devient plus attentif à la question de l'excessive richesse ». Il faut croire que Sarkozy possède des informations secrètes sur les sondages de Mélenchon, puisqu'il aurait même repris son programme relatif à l'imposition des exilés fiscaux...


Au-delà des vantardises, le candidat du Front de gauche s'adresse à ces millions d'électeurs populaires qui se méfient d'un gouvernement Hollande, car ils se souviennent des promesses non tenues des précédents gouvernements socialistes. Une méfiance renforcée par le fait que Hollande ne s'engage pas sur grand-chose.


À tous ceux-là, Mélenchon affirme qu'un score élevé en sa faveur pourrait contraindre Hollande à reprendre certaines de ses propositions, à avoir une politique plus à gauche. C'est déjà ce qu'avait fait le candidat du PCF Georges Marchais face au candidat du PS Mitterrand en 1981, avec un vocabulaire plus radical que le Mélenchon d'aujourd'hui.

 

Le slogan de Marchais était « Sans ministres communistes, pas de changement possible ». Il revendiquait une liste imposante de nationalisations, tirée du Programme commun de la gauche signé avec le PS en 1972. Il affirmait vouloir « tout » prendre aux riches.

 

Les militants du PCF se livraient aussi à de la surenchère nationaliste. On voyait le PCF parler de « Produisons français » et de contrôle de l'immigration. Au final, Marchais avait eu un peu plus de 15 % des suffrages à l'élection présidentielle, en recul sur les scores précédents, et avait appelé à voter Mitterrand au second tour.

 

Ce dernier, une fois élu, avait pris dans son gouvernement quatre ministres issus du PCF. Mais ceux-ci n'ont rien pesé sur la politique de Mitterrand.


Aujourd'hui, en fait de radicalité, celle de Mélenchon se réduit à des mots ronflants et à la promesse fumeuse d'une VIe République dont personne ne sait ce qu'elle changerait dans la vie des gens. Bien sûr, on peut prédire qu'un score favorable à Mélenchon et l'élection de Hollande pourraient favoriser, à l'issue d'un marchandage avec le PS, l'élection de députés du Front de gauche, voire même l'attribution de quelques postes de ministres à des politiciens venus de ce milieu. Mais ceux-ci ne feront que ce que Hollande décidera.

 

Or, avec ou sans ministre du Front de gauche, avec Mélenchon à 5 comme à 15 %, les attaques antiouvrières de Hollande dépendront avant tout de la profondeur de la crise et des besoins du grand patronat. Et, une fois encore, les électeurs et certains militants se sentiront « trahis » par ces attaques venant de ceux qu'ils auront élus.


Mais, si trahison il y a, c'est maintenant qu'elle a lieu, avant les élections. Elle est le fait de ceux qui prétendent défendre les travailleurs en leur disant qu'un bon vote puis un bon gouvernement les protégeront des conséquences de la crise et de l'avidité patronale. C'est leur préparer des lendemains qui déchantent.


P. G.

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2277&id=22

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 10:59
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Le Point.fr - Publié le 20/03/2012 à 13:52

La candidate de Lutte ouvrière dénonce " l'instrumentalisation politique indécente" de la tuerie.

La candidate de Lutte ouvrière (LO) à la présidentielle, Nathalie Arthaud, a qualifié mardi de "comédie" les appels à une "union nationale" et à une suspension de la campagne après la tuerie de Toulouse. "Je n'ai absolument pas envie d'aller dans ce sens-là de l'union nationale, d'un temps suspendu, où nous serions tous ensemble, unis", a déclaré la candidate sur Radio Classique, tout en qualifiant de "barbares et horribles" les événements de Toulouse. "J'ai envie de dénoncer cette comédie de l'union nationale et je n'y jouerai pas", a-t-elle ajouté.


Dans un communiqué, Nathalie Arthaud a renchéri, considérant "indécente l'instrumentalisation politique de ces actes (de Toulouse) et en particulier les appels à l'union nationale". "Ma compassion et ma solidarité à l'égard des proches des victimes ne créent pour autant aucune solidarité nationale avec Marine Le Pen, Sarkozy, Guéant et bien d'autres", a souligné la candidate de Lutte ouvrière.


Après la tuerie de Toulouse, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont affirmé tous les deux qu'ils suspendaient leur campagne électorale (jusqu'à mercredi pour le premier, "pour quelques heures, pour quelques jours", a dit mardi le second), et de nombreux rendez-vous et déplacements ont de fait été annulés par plusieurs équipes.

 

Mais Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, et François Bayrou (MoDem) se sont distingués mardi, le premier en considérant que "poursuivre la campagne est un acte de résistance", le second en jugeant que "ce n'est pas avec une parenthèse de trois jours" qu'on mettra un terme au "climat d'intolérance croissant" dans le pays.

 

http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/toulouse-arthaud-fustige-la-comedie-d-une-union-nationale-20-03-2012-1443179_324.php

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 09:30

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Après que Sarkozy, dans son discours de Villepinte du 11 mars, a évoqué une éventuelle rupture de l'accord de Schengen, Jean-Luc Mélenchon s'est précipité sur les micros et devant les caméras pour déclarer que le candidat de l'UMP « faisait du Mélenchon ».

 

Manière de se vanter d'avoir réussi à peser sur les choix politiques du candidat président. Mais, plutôt que d'en tirer fierté, il devrait s'interroger sur cette convergence à la fois inquiétante et significative.


Il ne s'agit pas de contester l'avance qu'avait prise le candidat du Front de gauche sur le terrain des prises de position cocardières et nationalistes. Reconnaissons-lui volontiers cette antériorité. Elles apparaissaient déjà nettement dans des discours plus anciens, en particulier dans son petit livre-programme intitulé Qu'ils s'en aillent tous datant d'octobre 2010, dans lequel il mettait en cause l'emprise de l'Allemagne sur la France, dans le cadre de l'Union européenne.

 

N'oublions pas cependant que les thèmes utilisés ressemblent à ceux des discours d'autres politiciens : d'Arnaud Montebourg à Nicolas Dupont-Aignan et jusqu'à Marine Le Pen. En ce sens, il devient difficile d'en établir la paternité.


Effectivement, Mélenchon n'est pas le seul, ni même le premier à emboucher ce clairon-là. D'autres le font et l'ont fait dans le passé, à commencer par les dirigeants du PCF qui, depuis des décennies, ont mis au cœur de leur propagande, le « produire français » d'une façon encore plus tonitruante que ne le font aujourd'hui Bayrou et le FN.


Mais défendre l'industrie, c'est du même coup défendre les industriels et leurs actionnaires. Ce n'est pas du tout défendre les ouvriers et leurs emplois. C'est au contraire contribuer à les diviser, plus même : à les dresser les uns contre les autres, c'est-à-dire à réduire leurs forces. Ce qui ne peut que réjouir tous leurs adversaires.

Et pourtant, voilà ce dont se vante le leader du Front de gauche !


J.-P. V.

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2276&id=17

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 11:54

melenchon1

Eric Dupin | Journaliste 02/03/2012 à 10h16

Osons l'écrire. Pour l'heure, c'est Jean-Luc Mélenchon qui conduit la meilleure campagne présidentielle. Le talent du candidat du Front de Gauche est même salué par un vétéran du commentaire politique, Alain Duhamel (71 ans), peu suspect de complaisance envers quelque forme de radicalisme que ce soit :

« Aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon, il est grandiloquent, il est provocateur, il est outrecuidant, même très souvent méprisant, mais c'est le meilleur orateur de la scène politique française. Et je n'ai pas le souvenir d'un orateur tout droit sorti du milieu du XIXe siècle, comme lui, mais qui arrive à emballer littéralement non seulement les salles, mais même les studios de télévision. »

« Roi des meetings »

Si le moderne chroniqueur de RTL perçoit le tribun Mélenchon comme une créature d'il y a deux siècles, il est obligé d'admettre que le succès est au rendez-vous de ses réunions publiques. Le Parisien a récemment sacré le candidat du Front de Gauche de « roi des meetings ».


Ceux-ci attirent effectivement une foule impressionnante : environ 10 000 personnes le 7 février à Villeurbanne (Rhône) pour un étrange meeting sur deux étages et quelque 8 000 participants le lendemain à Montpellier (Hérault). Une assistance enthousiaste et bigarrée. Des électeurs communistes plutôt âgés, qui ont retrouvé la fierté de voir le drapeau rouge à nouveau brandi, côtoient des jeunes de milieux assez divers, séduits par le Parti de gauche de Mélenchon.


A ce stade, cette ferveur ne se traduit que par une lente progression dans les enquêtes d'opinion (de 6,5% à la mi-janvier à 9% selon le sondage en continu de l'Ifop). Le candidat du Front de Gauche est actuellement crédité de 8 à 9,5% des intentions de vote selon les instituts. Mais il est envisageable que la dynamique de la campagne lui soit profitable. Voire même, pourquoi pas, qu'il dépasse François Bayrou.

Le champion de l'antilepénisme

Mélenchon est d'ores et déjà persuadé d'avoir remporté une victoire majeure face à Marine Le Pen. Lancer une attaque frontale et brutale contre le FN, ménagé par ceux qui, à l'UMP et parfois même au PS, n'oublient pas l'enjeu des reports de voix, fut un choix stratégique mûrement réfléchi. La candidate d'extrême droite est peut-être tombée dans la provocation tendue par le Front de Gauche en refusant de débattre avec Mélenchon, sur France 2, le 23 février.

Alexis Corbière, dirigeant du Parti de gauche, faisant « partie d'une génération militante ayant commencé à militer dans le milieu des années 80 qui a toujours souffert de la présence du Front national dans le paysage politique », se frotte les mains :

« [Marine Le Pen] refusera de lui adresser la parole, mais Jean-Luc ne lâchera rien. Sur le plan médiatique, l'image est terrible pour elle. La grande force d'extrême droite qui clouait le bec aux contradicteurs dans les années 80, 90 et 2000, se tait à présent devant le Front de Gauche. Pour nous, le succès est total. »

Mélenchon explique, sur son blog, comment le choix d'attaquer son adversaire sur le droit des femmes, où la thématique de l'égalité sociale entre en contradiction avec la division entre les sexes traditionnelle de l'extrême droite (travail des femmes, avortement), obéissait à une stratégie calculée :

« Mon cap d'entrée avec elle sur le dossier de l'égalité homme-femme m'a permis d'entrer au cœur du rideau de fumée qui masque les contradictions d'orientation au FN. Notre intérêt tactique est donc de la laisser clouée là où elle est : dans cet “ entre deux ” asphyxiant pour le FN. Car sa tactique de quête de respectabilité l'a coupé de ses bases militantes actives et de ses milieux sociaux d'élection sans la rapprocher d'une capacité de relève sur la droite à la peine avec Sarkozy. »

Le seul à la gauche du PS

Le modérantisme assumé de Hollande, pimenté de temps à autre par quelques clins d'œil à gauche, dégage un espace pour la candidature Mélenchon. A rebours du « vote utile », celle-ci peut attirer un vote tactique d'électeurs socialistes peu rassurés par les orientations du candidat du PS. Elle s'ancre aussi et surtout dans une tradition de gauche communiste qui reste vivace en France malgré la marginalisation du PCF. Son programme, dévoilé dès septembre de l'année dernière, ose reposer les questions fondatrices de cette tradition historique :

« Notre programme prévoit l'extension de la propriété publique par le développement des services publics. Il promeut de nouvelles appropriations sociales par la nationalisation de grands leviers de l'action économique, industrielle et financière. Il propose des formes décentralisées de la propriété sociale. Il veut aussi systématiser le recours à l'économie sociale et solidaire. »

Pour autant, s'il est de formation trotskiste (version lambertiste), Mélenchon n'incarne pas seulement un nouveau visage du communisme français. La critique du productivisme et du consumérisme portée par le Parti de gauche, formation aux couleurs rouge et verte, apporte au mélenchonisme une composante écologique qui n'est pas un vernis.

Une fraction de l'électorat vert déçu par Eva Joly pourrait se retrouver dans sa démarche. Patriote et franc-maçon, Mélenchon s'essaiera, par ailleurs, à faire vibrer la corde républicaine. Ses meetings se terminent par « L'Internationale » mais aussi par « La Marseillaise », ce qui n'a pas été sans susciter quelques discussions parmi ses amis.


La faible notoriété des candidats du NPA et de Lutte Ouvrière l'aide enfin à capter une bonne part de l'électorat d'extrême gauche. Il est, cette fois-ci, pratiquement seul à occuper l'espace situé à la gauche du PS. Or celui-ci représentait 13,8% des électeurs en 2002 et encore 9% en 2007 malgré le souvenir du 21 Avril. C'est dire si Mélenchon a besoin de dépasser le seuil des 10% pour transformer ses talents politiques et oratoires en véritable performance électorale.

 

http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/03/02/oui-melenchon-fait-la-meilleure-campagne-et-apres-229787

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 13:47

23 février 2012 à 17h54 -

 

Philippe Poutou porte les couleurs du Nouveau Parti Anticapitaliste (le NPA, ex-Ligue Communiste Révolutionnaire) dans cette élection présidentielle. Dans ce rôle, il succède à Alain Krivine et à Olivier Besancenot. Sans espoir de victoire, il porte une candidature de témoignage qu'il évoque ce matin dans les colonnes du Télégramme. [En kiosque ou en accès libre pour nos abonnés]


 

Lire également
> Tous nos articles sur Philippe Poutou
 


Qu’est-ce qui vous différencie de Nathalie Arthaud ?


Nous, nous discutons d’une politique unitaire. Nous cherchons à rassembler les forces à la gauche de la gauche pour mener le combat social, préparer les manifs, se battre contre l’austérité et les plans de rigueur. Lutte Ouvrière ne défend pas du tout cette perspective unitaire.

 

LO considère visiblement qu’il faudrait qu’on soit un vrai parti communiste révolutionnaire. Nous, on n’est pas sur ces bases-là. On pense qu’il faut rassembler autour d’un vrai parti anticapitaliste qui regroupe les libertaires, les communistes et des gens qui ne sont ni l’un ni l’autre. Nous voulons une construction large à la gauche de la gauche. Ce n’est pas le cas de Lutte Ouvrière.

 

 Lire l'intégralité de l'interview dans Le Télégramme de vendredi


  • Propos recueillis par Philippe Reinhard

http://www.letelegramme.com/presidentielle-2012/presidentielle-poutou-l-unite-a-la-gauche-de-la-gauche-23-02-2012-1610882.php?xtmc=poutou&xtcr=7

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