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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 12:14
mel an chon 2
12 juin 2012

« La pillule va dure à avaler », soupire Ian Brossat, candidat malheureux du Front de gauche (PCF) aux législatives.

 

Au lendemain du premier tour, dimanche 10 juin, le réveil a été douloureux pour le Parti communiste et le Parti de gauche. Fort de leurs 11,1% à la présidentielle, ils espéraient bien élargir leur assise à l’Assemblée nationale. Mais avec 6,9% des voix, ils ont dû sévèrement revoir leurs ambitions. De 19 députés (16 PCF et apparentés et 3 PG), ils pourraient n’en obtenir que dix : neuf communistes et un PG. « C’est très paradoxal : par rapport à 2007, on gagne des voix et malgré ça on perd des députés », déplore Lydie Benoist, chargée des élections au PCF.


Un chiffre qui ne leur permettrait pas d’atteindre les quinze députés nécessaires pour constituer un groupe à l’Assemblée nationale. Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a demandé dès lundi un abaissement à 10 du nombre de députés.


Le PCF a été particulièrement malmené dans la « banlieue rouge ». En vertu d’une règle de désistement entre le PS et le PCF, les candidats arrivés en seconde position doivent se retirer. Cela devrait permettre à Marie-Georges Buffet et François Asensi de conserver leurs sièges en Seine-Seine-Denis, où cette règle a fait l’objet d’un accord local. « Il faut qu’on pense à l’avenir », argumente Pierre Laurent. Mais si Jean-Pierre Brard a choisi de se retirer en faveur du socialiste Razzy Hammadi, Patrick Braouezec semblait bien décidé, mardi 12 juin, à se maintenir. Ce qui pourrait remettre en cause la totalité de l’accord dans le département.


Ailleurs, la règle s’applique, malgré la déception des militants. Dans les Hauts-de-Seine, le président du groupe sortant Roland Muzeau termine derrière un socialiste, tout comme Marie-Hélène Amiable. Dans le Val-de-Marne, c’est aussi une surprise pour le maire d’Ivry-sur-Seine, Pierre Gosnat, qui se retrouve derrière le maire MRC du Kremlin-Bicêtre soutenu par le PS, Jean-Luc Laurent. Même situation en Seine-Maritime pour Jean-Paul Lecocq. Dans le Rhône, Michèle Picard n’a pas réussi à sauver le siège d’André Gerin et a été éliminée dès le premier tour.


« Le poing et la rose »


Seul le Nord semble avoir résisté. Trois députés devraient retrouver leur place : Alain Bocquet, Jean-Jacques Candelier et Marc Dolez. Ce dernier devrait être le seul élu PG, Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard ayant été défaits dès le premier tour.


Au Front de gauche, c’est le vote utile qui est mis en avant pour expliquer ce score. « Il y a eu une très forte volonté de confirmer le vote de la présidentielle, souligne Ian Brossat. Des candidats qui ne sont pas connus et pas implantés sont arrivés en tête seulement parce qu’ils avaient le poing et la rose. »

 

Autre argument avancé par le PG : le scrutin majoritaire. « S’il y avait la proportionnelle, on aurait 40 députés », assure Martine Billard, co-présidente du PG. Pour Vincent Tiberj, chercheur à Sciences Po, la contre-performance doit être relativisée car le nombre plus important de voix obtenues par les candidats Front de gauche « leur permet d’assurer leur longévité ». Le financement électoral est en effet lié au nombre de voix récoltées.


Reste à trancher la question d’une éventuelle participation gouvernementale. Le PCF réunit ses militants la semaine prochaine sur le sujet. Mais pour Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, « les conditions ne sont pas réunies », notamment avec « la camisole de force » budgétaire qu’imposera le traité européen. Pour Ian Brossat, la question fera même l’objet d’ un « vote clair » en faveur du non.


Pour Vincent Tiberj, les communistes ont « beaucoup à perdre et peu à gagner » à une éventuelle entrée au gouvernement. « En 1997, le PCF n’a pas vraiment profité de sa participation au gouvernement Jospin et a pâti du 21avril 2002 », explique-t-il. Selon lui, « le gouvernement va forcément mécontenter une partie de son électorat et le Front de gauche, comme les Verts, redeviendront une voie alternative ». D’où l’importance pour eux d’avoir un groupe à l’Assemblée nationale.


* * Blog de Raphaëlle Besse Desmoulières : http://gauche.blog.lemonde.fr/

 

Braouezec se maintient en Seine-Saint-Denis et perd le soutien du PCF
12 juin 2012

Arrivé en deuxième position avec 31,17 % des voix, derrière le socialiste Mathieu Hanotin (36,51 %), Patrick Braouezec, député sortant et candidat du Front de gauche apparenté communiste, a décidé de se maintenir, mardi 12 juin, dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis.

 

Une décision qui intervient malgré un accord départemental de retrait réciproque signé entre le Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts et Le Parti communiste. L’accord veut ainsi que le candidat de gauche arrivé en seconde position se retire au profit du premier.


« Je vais gagner, explique M. Braouezec, qui compte sur l’aide des abstentionnistes qui ont représenté 56,52 % au premier tour. Saint-Denis a toujours été une terre de résistance. Elle va continuer de l’être. » Il appelle ses partisans à une « réunion de mobilisation », mardi soir, soit après le dépôt des candidatures à la préfecture.


Près de 1 200 voix d’écart


La partie ne sera cependant pas facile pour le député sortant, qui doit rattraper un retard de près de 1 200 voix. Mais surtout, celui qui est aujourd’hui à la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), membre du Front de gauche, perd le soutien de son ancien parti, le PCF.

 

« C’est une décision personnelle de Patrick Braouezec, explique Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Nous n’avons pas d’autre feuille de route que le respect de l’accord départemental et nous soutiendrons l’ensemble des candidats de gauche arrivés en tête. »

 

En clair, la place du Colonel-Fabien se démarque du candidat. Localement, M. Braouezec a cependant reçu le soutien du Front de gauche de Saint-Denis, Pierrefitte et Villetaneuse, qui appellent à voter pour lui pour « faire entendre cette gauche exigeante » incarnée selon eux par le député sortant.


Les autres candidats communistes du département peuvent se rassurer. La décision de M. Braouezec ne devrait pas entraîner de représailles côté socialiste. « On essaie d’être responsable pour deux, souligne Christophe Borgel, chargé des élections au PS. On considère que le PCF a fait son travail. Il y a une différence entre ce que dit le candidat et ce que fait le PCF. »

 

En l’état, en Seine-Saint-Denis, Najia Amzal (PS) se retire en faveur de Marie-George Buffet (PCF), tout comme Stéphane Gatignon (EELV) en faveur de François Asensi (FASE). Jean-Pierre Brard (app. PCF), lui, cède la place à Razzy Hammadi (PS), arrivé en tête.

* Blog de Raphaëlle Besse Desmoulières : http://gauche.blog.lemonde.fr/

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 09:16

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 11:13
lundi 28 mai 2012

Le secrétaire national du Parti communiste a bien reçu l'appel du pied de Jean-Marc Ayrault au Front de gauche. Il y met des conditions.


Trois questions à Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. Il participait, hier, à Saint-Nazaire, à la fête du PC de Loire-Atlantique.


Comment se présentent les législatives, après l'échec des négociations pour un front uni de la gauche ?


Nous souhaitions un accord pour conjurer le risque d'élimination dans quelques circonscriptions. Les discussions n'étaient pas simples car le PS était un peu gourmand. Jusqu'au dernier jour, j'ai dit à Martine Aubry que le PC était prêt à signer cet accord tel quel malgré ses insuffisances. Le PS et les Verts ont refusé. Je le regrette, mais ça ne concerne que quelques circonscriptions.


Jean-Marc Ayrault est prêt à nommer des ministres du Front de gauche ? Que va répondre le PC ?


Je lui ai écrit pour proposer un moratoire immédiat sur les plans de licenciement et d'inscrire en priorité, à l'ordre du jour de la session parlementaire, des mesures anti-licenciement et de relance industrielle. Il m'a répondu sans reprendre l'idée de moratoire, ce qui nous inquiète car les plans tombent. On a la volonté de réussir le changement, mais il faudra que nos propositions soient prises en compte pour que nous puissions participer au gouvernement. La question sera tranchée le 20 juin, au lendemain des législatives.


Comment relancer la navale en France ?


Ce quinquennat doit être celui de la relance d'une construction navale forte en France. Il faut reconstruire une filière et reconquérir les commandes publiques. Un exemple : si la SNCM doit assurer la continuité territoriale, elle a besoin de deux nouveaux ferries. Il faut les construire à Saint-Nazaire. Il faut aussi créer immédiatement un pôle public bancaire et financier qui soutienne le développement de la construction navale et les projets industriels.


Recueilli parJean DELAVAUD.


Commentaire: On prend les mêmes et on recommence. L'histoire bégaie...
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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 10:21


La semaine précédant la date limite de dépôt de candidature a été riche de tractations à gauche.


le Parti socialiste ne va pas faire le « changement » mais la rigueur. Trouvera-t-il, chez ses anciens alliés de la gauche plurielle de 1997-2002, des partenaires politiques pour le cautionner, ou des adversaires résolus ?


Les tractations de la semaine dernière entre PS, Europe Écologie-les Verts, PCF et Parti de gauche, offrent un éclairage cru sur cette question.


Il s’agissait de négocier des retraits de candidature avec désistements réciproques dans une cinquantaine de circonscriptions, où planerait le risque de voir tous les candidats de gauche éliminés du second tour, avec à la clef un duel FN-UMP. Au bout de cinq jours, ces négociations ont échoué.

 

Chacun a rejeté la responsabilité sur les autres. Pour Martine Aubry, « il n’y a pas eu d’accord avec le Front de Gauche parce qu’il n’y a pas eu d’accord au sein du Front de Gauche ». Entendez : avec le PCF on pouvait s’entendre, mais le PG a fait de la surenchère...

 

Même accusation chez les Verts (selon le délégué d’EÉLV aux élections, « le PCF a été constructif », pas le PG)… et même de la part de Lydie Benoist, responsable des élections à la direction du PCF, qui accuse le PS de « ne rien vouloir lâcher », mais aussi le PG d’avoir fait de la « surenchère » ! PG qui, lui, dénonce la volonté d’hégémonie irresponsable du Parti socialiste qui prendrait ainsi le risque de faire gagner la droite.


Bien sûr, celle-ci va se féliciter des divisions à gauche. Mais au-delà des polémiques politiciennes, quel est le sens profond de ces négociations ?


Les concurrents-partenaires de l’ex-gauche plurielle jouent des coudes pour obtenir plus de députés, le PS veut une majorité à lui tout seul, le Front de Gauche plus de députés qu’EÉ-LV. Mais c’est qu’ils se conçoivent d’emblée comme membres d’une même majorité politique.


C’est évident des Verts. Ils ont échangé il y a six mois l’acceptation du nucléaire contre des circonscriptions gagnables, se sont précipités pour se caser au gouvernement, et renoncé… au ministère de l’Écologie (c’est vrai que si c’était pour aider les industries nucléaires et pétrolières à prospérer, à quoi bon ?).


Mais le Front de Gauche, après avoir fait se lever de réels enthousiasmes pendant la présidentielle, avec les virulences de Mélenchon, connaît lui-même une nouvelle séquence.

 

Ses tracts électoraux sont plus fades, parlent moins de revendications précises à imposer que de faire entrer à l’Assemblée le maximum de députés Front de Gauche, pour « colorer » plus en rouge la majorité de gauche. Les critiques contre « Hollandréou » sont mises en sourdine.


C’est surtout vrai du PCF, qui entretient même le flou sur sa participation à un gouvernement sous tutelle socialiste, pas forcément par réelle volonté d’y entrer, mais pour montrer qu’il fait partie de « la famille ».


Mais même le PG a accusé les socialistes de vouloir « être majoritaires seuls à l’Assemblée nationale » et de « tenter de limiter au maximum le poids de leurs éventuels partenaires ». « Partenaires » vraiment ? De quelle politique ?

 

Mélenchon l’a dit lui-même après le 6 mai : il n’est « ni dans la majorité ni dans l’opposition » (une formulation sans doute déjà trop radicale pour la direction du PCF !). Et il « n’appelle pas à la grève générale » comme l’extrême gauche, car il est « républicain » et « respecte les urnes ».


L’affrontement contre « Hollandréou », il faudra pourtant bien le préparer, et ça passe déjà par la clarté politique…


Yann Cézard

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 10:18
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MARTIN Alexis 22 avril 2012
  

S’il est un domaine où Jean-Luc Mélenchon a été abondamment critiqué par les écologistes, l’extrême gauche et les milieux alternatifs, sans pour autant, étonnamment, susciter de rupture à l’intérieur du Front de Gauche, c’est celui de sa défense assumée du patriotisme et de son ambiguïté vis à vis de l’impérialisme français.


En pleine campagne présidentielle, il se distinguait par exemple d’Eva Joly et de Phillipe Poutou en défendant le principe du défilé militaire du 14 Juillet. Pas banal dans la gauche dite « radicale ». La campagne fut également le théâtre de la promotion d’un certain nationalisme associant les symboles cocardiers à la défense des intérêts « français ».

 

Pas banal non plus pour une gauche revendiquée comme étant « des travailleurs » et issue du socialisme internationaliste.

 

Quelques années auparavant, quand il dirigeait le courant PRS qui allait devenir le PG à sa sortie du Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon créait la polémique en refusant de condamner la répression du Tibet par le régime chinois, alors responsable de plus de 400 morts à Lhassa.

 

Il niait alors l’existence d’un problème d’oppression nationale, en niant tout simplement la réalité nationale du Tibet, renvoyant les revendications tibétaines à la défense du féodalisme et réduisant l’opposition au gouvernement chinois des mouvements démocratiques internationaux à un soutien au Dalaï Lama [1].


Parmi les questions qui touchent de près ou de loin celle de la nation, il existe un autre aspect de la politique de Jean-Luc Mélenchon qui pose de sérieux problèmes : c’est celui des langues.

 

Dans son travail de réactivation symbolique des références historiques de la République Française, comme justification « par l’Histoire » de la légitimité de son programme politique, Jean-Luc Mélenchon a repris cette position dite « républicaine » de la défense exclusive du français, qui, si elle a en partie permis d’unifier le pays, a également conduit à l’éradication de sa diversité linguistique.


En refusant des droits à des groupes de locuteurs en tant que tels, s’opposant par exemple à la reconnaissance constitutionnelle de l’enseignement des langues régionales, Jean-Luc Mélenchon participe d’une entreprise de construction politique qui a nié la réalité anthropologique des populations durant deux siècles d’histoire républicaine.

 

La conclusion en France, résultant bien d’une politique éducative organisée par l’Etat et non d’une évolution naturelle des usages, aura été la disparition, par exemple, du breton, du basque ou encore du corse, sans parler des dialectes locaux de la langue française pratiqués partout dans notre territoire.


Jean-Luc Mélenchon réduit le rôle des langues à un simple système véhiculaire et pose la nécessité de l’exclusive du français comme la garantie d’un langage partagé permettant l’unification des revendications du peuple.

 

C’est en fait la vision classique de la gauche française, qui en a fait son credo tout au long du vingtième siècle : en parlant la même langue, les classes populaires pourront s’unir dans la défense de leurs droits et élaborer un destin commun.


C’est en partie vrai. Mais l’erreur historique de la gauche française aura été de réduire la langue à sa fonction véhiculaire et de confondre universalisme et exclusive.


La langue ne permet pas seulement d’échanger des informations à la façon de la circulation des marchandises.

 

Elle est également le lieu de l’organisation de l’abstraction mentale et donc le creuset même de toute construction de la pensée. La diversité linguistique est donc la garantie de la robustesse et de la diversité de la pensée humaine. On peut faire le parallèle avec la biodiversité, dont le maintien est la garantie de la robustesse des écosystèmes dont nous sommes issus. A ce titre, l’actuelle course pour faire de l’anglais la langue exclusive de la recherche scientifique, y compris jouée au sein du système universitaire français, est une bien mauvaise nouvelle.


En liquidant des langues appartenant à nos territoires, des langues parfois non indo-européennes comme le basque, nous avons liquidé des sources possibles d’enrichissement de la construction critique en réduisant la disponibilité des architectures de pensée susceptibles de l’accueillir.


Opposer l’universalisme à l’exclusivité aurait dû conduire l’Etat, au début du vingtième siècle, à garantir la diffusion et l’enseignement du français de façon à établir un socle linguistique autorisant la recherche d’un destin commun, tout en respectant la réalité des pratiques et en intégrant l’enseignement des langues régionales au sein du corpus éducatif.

L’Histoire est l’histoire, et il serait vain de regretter ce qui a été. Il est par contre regrettable que nous ne sachions pas en tirer un enseignement pour élaborer une politique d’aujourd’hui.


En 2012, la diversité linguistique perdure notamment grâce à l’immigration.

 

Si les français sont connus pour être globalement peu doués dans la pratique des langues étrangères, il existe une partie de la population qui inclue une part massive de polyglottes en son sein : celle des français issus de familles immigrées, et notamment, d’un point de vue numérique, originaires du Maghreb. Dans quelques décennies, quand le Front national aura disparu et avec lui sa pression idéologique insupportable sur notre société, nous constaterons à nouveau une occasion manquée.

 

La France aurait pu faire le choix de valoriser la richesse linguistique existant dans les quartiers populaires, permettant en outre à de nombreux élèves de trouver au sein de leur patrimoine familial des supports de réussite scolaire quand celui-ci reste en général plutôt source de discrimination, en permettant à l’école et au collège l’enseignement de l’arabe au même rang que l’anglais ou l’espagnol.


Durant la campagne présidentielle, c’est vers les français de l’étranger que Jean-Luc Mélenchon s’est tourné, pour défendre la diffusion et le rayonnement du français.

 

En s’adressant aux expatriés, il vantait le mérite du rayonnement international de notre langue, prenant comme engagement électoral le soutien massif des Alliances françaises, ces établissements, privés, diffusant la francophonie [2]. On ne pouvait pas mieux faire pour caresser dans le sens du poil les milliers de cadres de nos grandes entreprises partis s’expatrier pour défendre et faire prospérer à l’étranger notre capitalisme national, en concurrence avec les impérialismes anglophones.


En outre, la diffusion du français par les établissements privés implique l’approfondissement de graves clivages sociaux dans les pays anciennement soumis à notre domination coloniale.


En voyage au Maroc, je me suis procuré le magazine indépendant d’actualité « Tel quel », qui dans son numéro de début mai proposait un article éclairant intitulé « Ma langue, mon drame », signé de Mohammed Boudarham, et dont je reprends ici le propos.

 

L’article est disponible en ligne sur le site du magazine [3]. L’auteur y brosse le portrait de la diversité linguistique du Maroc et des problèmes spécifiques auxquels doit faire face la société marocaine. Du fait de l’existence de nombreuses langues berbères et de l’arabe marocain, sans oublier celle des langues coloniales, le français et l’espagnol, le Maroc est un pays qui bénéficie d’un très riche patrimoine linguistique. Les disparités sociales se superposent parfois aux différenciations linguistiques, au détriment par exemple de certaines populations berbérophones du nord du pays. L’enseignement scolaire des langues, la définition d’un socle linguistique commun pour une unification politique du pays, sont autant d’enjeux à relever pour le Maroc d’aujourd’hui.


Dans ce concert, le français trône à la tête de la pyramide, au détriment des classes populaires et des perspectives individuelles des jeunes issus de ces milieux.

 

Dans les établissements publics fréquentés par les couches populaires, le français est enseigné au titre des langues étrangères à partir du collège. Il est par contre enseigné dès l’école primaire en tant que première langue scolaire dans les établissements privés fréquentés par les milieux les plus favorisés, ceux que Jean-Luc Mélenchon se propose de soutenir massivement.


Pour Mohammed Boudarham « sur le marché du travail, en particulier dans le secteur privé, ne pas maîtriser le français est un sérieux handicap quand on cherche un emploi ». Citant le sociologue et linguiste marocain Ahmed Boujous « le français est comme la langue de la modernité (…) il est le moyen de communication de prédilection dans les secteurs des services et dans les médias ». Plus loin, pour Mohammed Boudarham « si cette langue [le français] n’est pas nécessaire pour certains jobs, elle est souvent exigée car elle sert de tamis social. Parler couramment français laisse entendre à l’autre qu’on est issu d’une classe sociale plutôt aisée, voire dominante, cas sa maîtrise suppose généralement d’avoir été scolarisé dans les écoles privées ou à la mission française ».


En défendant le « rayonnement du français », Jean-Luc Mélenchon pense défendre le rayonnement des idéaux des lumières. Comme s’il était impossible de les exprimer en arabe ou en amazigh.


En réalité, Monsieur Mélenchon défend une politique qui favorise la pérennité de clivages sociaux consolidant le pouvoir des bourgeoisies nationales nées des ruines du néo-colonialisme, au détriment des classes populaires vers lesquelles la gauche française devrait en premier lieu manifester sa solidarité internationaliste.

 

Au Maroc, par exemple, cette politique de soutien des établissements privés d’enseignement français se traduit par une consolidation du pouvoir des classes les plus aisées, piliers de la très peu républicaine et très peu démocratique monarchie alaouite.

Pour finir, un roman de science fiction américain des années 50 en guise de conseil de lecture : « Les langages de Pao », de Jack Vance.


Alexis Martin


PS : On me dit deux choses, par mail. Qu’à l’heure où Jean-Luc Mélenchon affronte Marine Lepen il ne faudrait pas le critiquer.

Et que la proposition d’enseigner l’arabe à l’école française est en contradiction avec la critique du fait d’enseigner le français au Maroc.

Pour la première : Jean-Luc Mélenchon n’a pas l’exclusivité du combat contre le Front bational. Il ne l’a pas non plus localement, et encore moins l’antériorité, dans la circonscription où il s’est imposé et qu’il entend utiliser pour médiatiser sa politique.


Par ailleurs, les gauches ont trop souffert de la propension de leurs partis dominants à refuser la critique, en agitant le chiffon de l’ennemi qu’on favoriserait en remettant « la ligne » en question. Quand l’extrême gauche dénonçait le stalinisme et ses crimes, le PCF la taxait de « faire le jeu du fascisme » et la désignait comme le parti de « l’hitléro-trotskisme ». Quand elle critiquait la bureaucratie et la dictature à l’est, on l’accusait de « faire le jeu de l’impérialisme ». Aujourd’hui, remettre la gauche institutionnelle en question serait faire le jeu de la droite et du FN. La ficelle est un peu grosse, surtout en 2012.


Pour la seconde : il n’est pas contradictoire de défendre en France l’enseignement obligatoire du français comme première langue scolaire assorti de la possibilité d’étudier l’arabe comme langue étrangère et du droit d’étudier une langue régionale comme telle, et de critiquer par ailleurs l’enseignement à deux vitesses du français au Maroc. Une vitesse dans les établissements privés pour la jeunesse dorée, créant de vrais bilingues qui accaparent toutes les perspectives professionnelles dignes, et une vitesse pour les autres dans les établissements publics, créant de mauvais francophones discriminés ensuite à l’embauche, quelles que soient leurs compétences pour les emplois visés.

 

Notes

[1] sur le blog de Jean-Luc Mélenchon : http://www.jean-luc-melenchon.fr/20...

[2] sur le site d’Europe Solidaire Sans Frontières (article 24896), « C’est à l’étranger que j’ai le mieux ressenti l’amour de la France » : http://www.europe-solidaire.org/spi...

[3] sur le site du magazine « Tel Quel » : http://www.telquel-online.com/node/2642 Disponible sur ESSF (article 25303), Maroc : Ma langue, mon drame.

 

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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 08:54

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En décidant de se présenter face à Marine Le Pen, dans la circonscription de Hénin-Beaumont, que la dirigeante du FN présente avec un certain aplomb comme son fief, Jean-Luc Mélenchon a créé l'événement.

 

Certains commentateurs reprochent même au porte-parole du Front de gauche de se « parachuter », en référence à un usage discutable qui ferait que telle circonscription soit l'apanage de tel ou tel politicien. Comme si c'était exceptionnel ! Cela ne l'est pas plus que de voir le socialiste Jack Lang naviguer d'une région à l'autre.


Et qui se plaindrait que la dirigeante du FN ait un adversaire qui puisse lui rabaisser le caquet, ou réussir à lui barrer le chemin de la députation, la privant ainsi d'une tribune ?


L'essentiel n'est pas là. Car il ne suffira pas d'un duel verbal, même si le candidat du Front de gauche en sortait vainqueur, pour faire rentrer sous terre le FN et surtout pour réduire l'influence de ses idées dans l'opinion populaire. De tels duels ont eu lieu par le passé. Bernard Tapie, du temps où il passait pour un compagnon de route du PS, en fut l'un des protagonistes, affrontant Le Pen père. À la différence de Mélenchon qui, lui, s'attaque à Marine Le Pen plus justement sur le terrain social, critiquant cette milliardaire qui ose se dire la représentante des intérêts des pauvres, Tapie, lui, se limitait aux reproches moraux. L'influence du FN n'en fut nullement entamée.


Et pour cause. Car si ses idées se maintiennent au plan électoral autour de 19 %, ce n'est pas l'effet du bagout de sa porte-parole.

 

Mais c'est dû au fait qu'à son électorat traditionnel s'ajoute une frange de l'électorat ouvrier. Si la déception, la rancœur, la désespérance d'une fraction des travailleurs leur ont fait choisir le FN comme moyen d'expression, c'est parce que ceux qui se disaient leurs représentants, à gauche, non seulement ont fait défaut mais, et c'est bien pire, ont mené une politique tout entière dévouée aux capitalistes lorsqu'ils étaient aux affaires. Ce sont eux qui ont privatisé plus que ne l'avait fait la droite. Eux qui ont été les responsables parfois directs du chômage, comme dans la sidérurgie lorraine. Et dans ce bilan, Mélenchon a joué son rôle, en tant que notable socialiste, solidaire au point d'avoir été l'un des ministres de Jospin.


Aujourd'hui, il s'apprête à rejouer ce rôle, même s'il reste extérieur au futur gouvernement, en soutenant la politique de la majorité qui se constituera autour de François Hollande.

 

Une politique qui ne peut être qu'une politique d'austérité, à l'égard des classes populaires, créant une situation que la droite, l'extrême droite incluse, ne manquera pas d'exploiter pour attirer le mécontentement populaire.


Oui, il faut contester les idées du Front national sur tous les terrains, là où on en a les moyens. Mais il faut surtout lui disputer l'influence qu'il a gagnée sur les classes populaires et les travailleurs. Pour cela, il ne faut pas apparaître comme le porte-voix, même « critique », de cette austérité de gauche que la majorité va mettre en place. Il faut que se développe au sein de la classe ouvrière, et sur ses objectifs de classe, une opposition tout aussi radicale et déterminée que l'extrême droite sait l'être... en paroles.


C'est un des enjeux de la période que les communistes révolutionnaires auront à assumer.


Jean-Pierre VIAL

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2285&id=2

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 13:19

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6 mai 2012

 

Un des événements marquants de la campagne présidentielle 2012 a été la campagne du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon : des dizaines de milliers de participants aux meetings, une place importante dans le débat politique, et 11,01 % des suffrages, un score notable.


Certes, les dirigeants du Front de gauche espéraient des résultats au-delà des 15 % et, surtout, une troisième place devant Marine Le Pen. Mais, passant de 5 % des voix qui leur étaient accordés par les sondages en début de campagne à 11%, ils ont réussi à dominer l’espace de « la gauche radicale » et à marginaliser la gauche révolutionnaire.


Une réelle dynamique


Au cours de cette campagne, on a assisté à la reconstruction d’une force politique réformiste de gauche, à influence de masse. Elle résulte de plusieurs facteurs :

a) Une situation, marquée par des défaites sociales, qui favorise l’aspiration et l’illusion que « ce qui est bloqué par la lutte peut se débloquer par l’élection ».

b) La remobilisation des forces des partis communistes (de même qu’au Portugal, en Espagne, ou en Grèce), s’appuyant sur le fait qu’ils n’ont pas siégé au gouvernement depuis quelques années et qu’ils ont préservé des positions d’appareil dans les institutions ou les organisations syndicales.


c) Une bonne campagne du candidat Mélenchon. Défendant des objectifs radicaux, tels que les 1700 euros pour le salaire minimum ou la défense du service public, il renoue dans ses discours avec l’imaginaire révolutionnaire des textes de Victor Hugo et avec les heures glorieuses du mouvement ouvrier. Cette alchimie a entraîné une dynamique politique au-delà des partis du Front de gauche. Campagne d’autant plus remarquée qu’elle venait en contrepoint de celle de François Hollande particulièrement terne (c’est un euphémisme).


Ambiguïtés et contradictions


Cette bonne campagne de Mélenchon a pourtant été lourde d’ambiguïtés et de contradictions qui ont justifié une campagne indépendante du NPA.


En effet, NPA et Front de gauche partagent des positions communes sur des thèmes tels que les revendications sociales (salaires, emploi, défense du service public), ou démocratiques (proportionnelle ou défense des droits des immigrés). Les deux organisations se sont retrouvées pour s’opposer au Front national. En revanche, d’autres points les divisent profondément : sur le nucléaire, un désaccord majeur sépare le NPA de la direction du PCF, que de nombreux liens attachent à l’industrie nucléaire française.


Nous partageons donc globalement des objectifs communs, et la dynamique autour de la campagne du Front de gauche ouvre de nouvelles possibilités politiques, pour leur réalisation. Pourtant, sitôt qu’il s’agit d’engager une lutte sérieuse et d’obtenir la mise en œuvre de nos revendications, la direction du PCF et Jean-Luc Mélenchon s’évertuent à contourner la difficulté, à refuser la confrontation avec le pouvoir des capitalistes. Ils dénoncent la finance, pas la propriété capitaliste.

 

Ils exigent un pôle bancaire public, mais refusent l’expropriation des banques et leur nationalisation sous contrôle social, préférant laisser agir la concurrence entre banque privée et secteur public. Ils dénoncent le scandale de la dette, mais refusent son annulation. Jean-Luc Mélenchon propose un remboursement de cette dette sur plusieurs années, en équilibrant les sacrifices entre les capitalistes et les classes populaires. Là encore, il faut être conséquent. Si nous participons à une campagne pour un audit citoyen, c’est pour préparer le terrain à l’annulation de la dette, et non pas son remboursement progressif. Le dirigeant du Front de gauche évoque la « planification écologique », sans indiquer les moyens stratégiques nécessaires à cette planification, en particulier, la socialisation des secteurs clé de l’économie, transports, énergie.


Sur le plan politique et historique, l’orientation réformiste de la direction du Front de gauche s’accompagne des positions « républicaines » de Mélenchon. Non pas celle des communards, qui opposaient la république sociale aux classes bourgeoises, mais des républicains qui fusionnent dans leur défense de la république les mots « nation », « république » et « Etat ». Cette conception subordonne la « révolution citoyenne » ou « la révolution par les urnes » au respect des institutions de l’Etat des classes dominantes. Mélenchon évoque volontiers l’impérialisme américain, mais pas l’impérialisme français. Lors de la campagne présidentielle, il réaffirme dans les Cahiersde la Revue de Défense nationale « qu’en l’état actuel, la dissuasion nucléaire demeure l’élément essentiel de notre stratégie de protection ».


Loin d’être des questions de détail, ces conceptions sont des pièces maîtresse de la politique de J.L. Mélenchon qui fera tout pour canaliser, subordonner, rendre compatibles les mouvements de masses avec les institutions de la république. Ces questions deviennent même décisives à l’heure de discuter, stratégie et parti ou mouvement politique.


Quelle politique vis-à-vis du Front de gauche ?


Pour faire de la politique avec le Front de gauche, il faut prendre en compte l’ensemble de ces éléments : la dynamique, mais aussi le projet ; la mobilisation, mais aussi le programme politique d’ensemble ; le regain militant, mais aussi la politique des dirigeants.

Des dizaines de milliers de militants, des centaines de milliers d’électeurs ont chargé d’un contenu radical, social, démocratique, leur vote ou leur participation aux initiatives du Front de gauche.

 

Pour eux, il s’agit ainsi de rejeter l’austérité de droite mais aussi l’austérité de gauche en se mobilisant ensemble sur des revendications vitales, telles que les 1700 euros, l’interdiction des licenciements, la défense des services publics, la titularisation des précaires dans la fonction publique, la défense des sans-papiers. Pour notre part, nous pensons qu’il faut aller plus loin que la seule unité d’action ponctuelle. Face à l’austérité que nous prépare un gouvernement Hollande, nous proposons au Front de gauche, ainsi qu’à d’autres (LO ou les Alternatifs) la construction d’une opposition unitaire au gouvernement. Le NPA y est prêt. Et le Front de gauche ? Cette bataille est décisive pour ne pas laisser au Front national le drapeau de l’opposition. C’est ce qui doit nous conduire au dialogue, à l’action commune, avec les militants et les sympathisants du Front de gauche.


Dans le même temps, il ne nous faut pas oublier que le Front de gauche est une construction politique, dirigée par le PCF et Mélenchon et non un simple front unique. Ce n’est pas un parti, mais c’est déjà un mouvement politique.


Cela ne signifie pas que tout est écrit. Des questions restent ouvertes. Il semble qu’à cette étape les dirigeants du Front de gauche ne souhaitent pas participer au gouvernement. Se fixant « la prise du pouvoir, de tout le pouvoir dans dix ans », Mélenchon écarte la participation à un gouvernement qu’il ne dirigerait pas. Les contraintes de la crise sont telles que le PCF semble choisir une formule de « soutien sans participation », déjà utilisée par le passé. Des tensions peuvent surgir entre la direction du PCF et Mélenchon.

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, donne comme objectif aux élections législatives de « faire élire une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, avec le maximum de députés du Front de gauche ». Une majorité de gauche avec le PS ? Que feront les députés du FDG quand il faudra voter le budget du gouvernement de Hollande ? Ce que les conseillers régionaux du FDG font déjà dans presque toutes les régions, en s’alignant sur le PS ? Bien des questions restent ouvertes. Pour permettre des actions communes, elles exigeront de notre part une tactique politique appropriée.


Aucune des hypothèses envisagées par le Front de gauche à cette étape ne remet en cause son projet réformiste. Du coup, à l’heure, où des appels se font jour pour rejoindre le FDG, y compris au sein du NPA, nous pensons au contraire que le rassemblement des anticapitalistes ne peut dépendre des aléas tactiques des évolutions du FDG. Intégrer le Front de gauche, c’est accepter la direction du PCF et de Mélenchon. Peser sur la scène politique, stimuler l’action unitaire et garder toutes les possibilités de critique, voilà qui exige un NPA indépendant du Front de gauche. Le rassemblement indépendant des anticapitalistes ne relève pas de choix tactiques. Il s’agit d’une option stratégique qui maintient la continuité historique du courant révolutionnaire. Un double défi se pose désormais au NPA : relancer sa construction et déployer une politique unitaire, en particulier vis-à-vis du Front de gauche.


* Ecrit pour la revue TEAN.

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 14:12

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Par Daniel Tanuro le Samedi, 28 Avril 2012

 

L’ex-chef de groupe ECOLO au Parlement wallon, Bernard Wesphael, a claqué la porte de son parti.

 

Il continue de siéger à Namur et annonce la formation d’une nouvelle formation : le Mouvement de la Gauche démocrate, laïque, écologique et citoyenne. Wesphael ambitionne de marcher sur les traces de Jean-Luc Mélenchon et celui-ci le soutient. Selon le leader du Front de Gauche français, le Mouvement de Wesphael pourrait s’insérer dans le projet de construction d’une force politique européenne anti-austérité.

 

Martine Billard, coprésidente du Front de Gauche : « Je suis contente qu’il (B. Wesphael) ait fait le pas. Nous le suivions depuis un petit temps. Il peut amener un renouveau en reliant écologie et social. Maintenant, c’est aux Belges de décider, pas à nous. Mais nous l’aiderons s’il se lance dans une telle démarche » (La Libre Belgique, 28/03/2012). Alors, en route vers le Front de Gauche wallon ?

 

Au risque d’apparaître comme des rabat-joie, nous disons : non, pas comme ça.

 

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 10:40
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26 avril 2012
 

Avec 11,11 % des voix, le candidat du Front de Gauche enregistre un résultat en net progrès par rapport aux candidatures du PCF lors des précédentes élections présidentielles.

 

Il contribue ainsi à incarner la volonté d’un réel changement. Pour autant, les contradictions qui travaillent ce regroupement politique n’ont pas disparu et pourrait même s’accentuer après un score vécu comme mitigé par les militants du Front de Gauche.


Jean-Luc Mélenchon a donc finalement fait dans l’urne un score inférieur aux intentions de vote dont il était crédité dans les sondages depuis plusieurs semaines, de 12 à 15 %.

 

De plus, le Front de Gauche n’a pas réussi à «  mettre loin derrière lui  » la candidate d’extrême droite, comme l’avait exprimé ses représentants dans ces dernières semaines de campagne. Pourtant son score est loin d’être un échec.

 

Mélenchon multiplie notamment par six le résultat de la candidate du Parti communiste en 2007, Marie-George Buffet. Il a ainsi réussi à regrouper autour de sa candidature une large partie des voix de la gauche radicale pour occuper l’espace à la gauche du PS.


Avec notre candidature et celle de Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, cet espace se traduit par 13,23 %.

 

Soit à peu près le même niveau qu’en 2002 mais presque quatre points de plus qu’en 2007. Il y a une petite poussée à la gauche du Parti socialiste, mais surtout un déplacement politique en direction des forces antilibérales du Front de Gauche.


On peut voir d’un bon œil la dynamique que celles-ci ont su incarner à la gauche du PS, exprimant ainsi une réelle méfiance si ce n’est une défiance à l’égard du candidat socialiste.

 

Mais il faut aussi apprécier les limites programmatiques, voire le recul, que représente ce transfert de voix de l’extrême gauche vers le PCF et le PG.

 

Au-delà d’un discours parraissant souvent radical, Mélenchon s’est situé dans une ambiguïté permanente par rapport aux institutions. En particulier, ses références à la nation ou à la souveraineté de la République, son refus de toute dénonciation de l’impérialisme français auront accompagné la défense de mesures plutôt avancées comme l’augmentation du Smic à 1 700 euros net.


Le Front de Gauche a travaillé pendant cette campagne à éloigner l’épineuse question du rapport au Parti socialiste, notamment dans la perspective d’un retour de celui-ci au pouvoir.

 

Cette campagne aura vu sur cette question à la fois des réponses toute personnelles du candidat («  je n’irai que dans un gouvernement que je présiderai moi-même...  ») et des déclarations plus directes de la direction du PCF, dont une dernière de Pierre Laurent qui fixe comme objectif à la mobilisation du Front de Gauche aux élections législatives de «  faire élire une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, avec le maximum de députés du Front de Gauche  ».


Une chose est sûre  : dit plus ou moins clairement, le candidat Mélenchon et ses divers porte-parole ne se sont pas positionnés en fin de campagne pour obtenir que le Front de Gauche ait des ministres dans un futur gouvernement. Ils ont d’abord cherché à ce que François Hollande se situe plus à gauche sous la pression d’un score important de Mélenchon, voire dans un proche avenir d’une possible majorité parlementaire incluant tout ou partie du Front de Gauche.


Il est maintenant fort possible que l’absence de ce haut score – que les dirigeants et militants du Front de Gauche auraient souhaité aux alentours d’au moins 15 % – rouvre les débats concernant l’orientation et la stratégie de ce regroupement politique, en particulier dans son rapport au Parti socialiste et aux institutions.

 

Le NPA s’adresse au Front de Gauche, comme à LO et à l’ensemble de la gauche sociale  : il est temps de construire une riposte unitaire à l’austérité et de préparer une opposition de gauche à Hollande. Y est-on prêt du côté du Front de Gauche  ?


Manu Bichindaritz

* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 146 (26/04/12).

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 11:22
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20 avril 2012

Quel avenir pour le Front de gauche ? C’est la question qui se posera dimanche 22 avril au soir.

 

Bien sûr, cela dépendra du score de son candidat, qui oscille aujourd’hui entre 13 % et 17 % des intentions de vote. Si Jean-Luc Mélenchon obtient 10 % des voix, la dynamique ne sera pas la même qu’à 15 %. « Quel que soit le score, l’enjeu est de pérenniser l’élan qui a fait le succès de la campagne », juge Clémentine Autain, membre de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), petite composante du Front de gauche (FG). Il s’agit que ce dernier ne retombe pas dans l’oubli après les élections.


Le Front de gauche est composé de sept organisations mais le rapport de force reste du côté du PCF, qui dispose de la force de frappe militante (130 000 adhérents dont 70 000 à jour de cotisation) et du plus grand nombre d’élus (plus de 1 000). Avec la candidature de M. Mélenchon issu de ses propres rangs, le Parti de gauche (PG), qui compte 10 000 militants, a également su tirer son épingle du jeu.


Si plusieurs hypothèses sont possibles, il est probable que le Front de gauche décide de poursuivre sa route dans sa forme actuelle. L’idée d’un grand parti, sur le modèle allemand de Die Linke, semble pour l’instant écartée, certains pointant la « résistance légitime du PCF ». « On trouve une pertinence à rester un parti au sein du Front de gauche même si ça ne préjuge pas de l’avenir, confirme Marie-Pierre Vieu, de la direction nationale du PCF. Je me sens très communiste tout en étant très culture Front de gauche. » Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, juge aussi le dispositif « performant ».


UNE ORGANISATION AUX MULTIPLES COMPOSANTES


Les ex-trotskistes de Gauche unitaire (GU) envisagent de se rapprocher des anciens chevénementistes de République et socialisme, pour tenter de peser plus fortement. Le Parti de gauche pourrait également appeler d’autres entités à le rejoindre. « Il y a beaucoup de formations dans le Front de gauche qui ont plus ou moins de force, explique Martine Billard, coprésidente du PG. Peut-être qu’on peut réduire l’éparpillement et accueillir ceux qui sont prêts à nous rejoindre. » Une hypothèse que regardent avec réserve les « petits » partis, dont certains pointent le caractère « assez autoritaire » du PG.


La vraie question est celle des adhésions directes au Front de gauche, pour l’instant impossibles. Enseignants, scientifiques, artistes, avocats, syndicalistes : ils sont nombreux à avoir rejoint la campagne sans pour autant être encartés. Comment dès lors ne pas perdre cette dynamique tout en leur assurant une représentativité au sein des organes de décision ? La question n’est pas tranchée. Clémentine Autain imagine « une sorte de Parlement » du Front de gauche. « Soit on est capable d’ouvrir nos portes, soit on risque que le mouvement se rétrécisse par rapport à ce qu’il a été », estime-t-elle.


Une autre question qui semble être réglée, en l’état actuel, c’est celle d’une participation à un gouvernement socialiste en cas de victoire de François Hollande. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a répété que les conditions - partage des richesses, VIe République ou traités européens -, n’étaient pas réunies pour le moment.


Jeudi 19 avril, M. Mélenchon a rappelé que le Front de gauche n’était « ni à vendre, ni à acheter, ni à domestiquer ». « Nous serons et pour toujours la force autonome, indépendante, exigeante, qui ne se marchande pas, qui ne tripote rien sur les coins de bistrot, qui ne s’arrangera avec personne d’autre que le peuple lui-même », a-t-il lancé. Ce « sera définitivement tranché après les législatives », a nuancé M. Laurent, jeudi soir.


M. MÉLENCHON, FUTUR CANDIDAT AUX LÉGISLATIVES ?


Les législatives de juin détermineront le rapport de forces entre les différentes formations de gauche. Aujourd’hui, le Front de gauche dispose de 19 députés sortants, dont trois PG. Dans l’accord électoral au sein du Front de gauche, le PCF a raflé la mise, avec 75 % des circonscriptions.


Le Front de gauche espère bien surfer sur la dynamique de la présidentielle pour élargir son assise parlementaire et obtenir une minorité de blocage. Si le PS parvient à être majoritaire seul ou avec Europe Ecologie-Les Verts (289 sièges), il n’aura pas besoin des députés FG pour faire adopter ses projets de loi. Sinon, il devra composer. « Un bon score en avril ne veut pas forcément dire un bon score en juin, relativise Vincent Tiberj, chercheur à Sciences Po, en citant le cas de François Bayrou en 2007. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon pourraient aussi bien voter Hollande, Joly ou Poutou. » Le Front de gauche pourrait souffrir de l’extrême personnalisation liée à la présidentielle. « Le NPA sans Besancenot, ce n’est plus grand-chose », rappelle M.Tiberj.


L’hypothèse d’une candidature de M. Mélenchon aux législatives n’est plus à exclure. Si son directeur de campagne, François Delapierre, assure qu’aucune décision ne sera prise avant le 6 mai, nombreux sont ceux qui, à titre personnel, aimeraient le voir quitter les bancs du Parlement européen pour ceux de l’Assemblée nationale. C’est le cas de Christian Piquet (GU), de Martine Billard ou encore de Marie-George Buffet, députée PCF. « Je trouverai ça normal qu’il en soit », explique cette dernière. Resterait à lui trouver une circonscription jugée gagnable. C’est là que la situation se complique. Lui-même a confié le 13 avril qu’il n’irait pas dans le Val-de-Marne mais « peut-être » à Paris.

M. Mélenchon a appelé, jeudi soir, les différents responsables du rassemblement à monter à la tribune : « Faisons ensemble le serment de cette porte de Versailles, leur a-t-il lancé. Nous resterons unis, tous ensemble, jusqu’à la victoire de la révolution citoyenne, jusqu’à la victoire de la VIe République, tous ensemble, aujourd’hui, demain, résistance. »

* LE MONDE | 20.04.2012 à 10h43 • Mis à jour le 20.04.2012 à 11h53.

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