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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 13:09

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dimanche 13 janvier 2013

Mise en service fin 2013 au Niger, 6e producteur mondial d’uranium

La mine d’uranium d’Imouraren devrait devenir la deuxième du monde.


Le groupe nucléaire public français Areva espère mettre en service la future mine géante d’uranium d’Imouraren, au nord du Niger, "fin 2013", a déclaré mardi Sébastien de Montessus, directeur des activités minières du groupe. "Le projet continue au même rythme", a ajouté M. de Montessus lors d’une rencontre avec la presse, ajoutant qu’environ 500 personnes travaillaient actuellement sur le site.


Présentée par le groupe comme la "deuxième du monde", cette mine doit produire 5.000 tonnes d’uranium par an à plein régime et représente un investissement de plus de 1,2 milliard d’euros. Evoquant par ailleurs la crise alimentaire qui sévit au Niger, M. de Montessus a déclaré que le groupe avait mis en place une "aide d’urgence" d’un montant total d’environ 1 million d’euros.


Concernant la crise budgétaire "aiguë" qu’il traverse, M. de Montessus a affirmé qu’Areva était "en train de regarder" ce que le groupe pouvait faire pour apporter son aide au pays. "Le gouvernement est dans une situation qui fait qu’il a besoin d’être aidé par ses partenaires", a-t-il estimé, rappelant notamment que l’organisation des élections (locales en novembre, présidentielles en janvier 2011) avait un "coût élevé".


Présent depuis 40 ans au Niger, où il extrait près de la moitié de son uranium, Areva a récemment enterré la hache de guerre avec les autorités de Niamey, qui l’avaient un temps accusé de soutenir la rébellion touareg. Le conflit a été définitivement règlé en mai 2009, avec le lancement des travaux sur la mine géante d’Imouraren, en présence de la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, et du président nigérien Mamadou Tandja, renversé depuis par un coup d’Etat.


Le groupe exploite pour le moment au Niger deux gisements, situés à 1.200 km au nord de Niamey, la capitale. Le premier à ciel ouvert à Arlit et l’autre souterrain à Akokan. Le Niger est le sixième producteur mondial d’uranium. Premier produit d’exportation, le minerai représente 5% de son produit intérieur brut (PIB) et génère plus de 5% des recettes fiscales.

 

Source : Bellaciao, via Filpac CGT, via Jeune Afrique

 

Note: Introuvable sur le site de Jeune Afrique


http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article5038

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 13:20
9 janvier 2013

Trois, deux, un, zéro. Les soldes sont déjà là. Promotions, réductions, % d’épargne…occupent les vitrines des magasins et des centres commerciaux.

 

C’est le moment d’acheter et d’acheter à bon prix. Mais ce que nous achetons est-il réellement aussi bon marché ? Que se cache derrière ces vêtements et ces appareils électroniques ? Qui sont les gagnants et les perdants avec nos achats ?

 

En réalité, ce qui semble bon marché revient souvent très cher.


Mango, Zara, H&M, Bershka, Pull&Bear, Stradivarius, Gap, Oysho… nous disent offrir, et c’est encore plus le cas en période de soldes, des prix bas. Ce qu’ils ne nous disent pas, et qui se cache derrière une étiquette made in China, Bangladesh ou Maroc, c’est comment ils obtiennent de tels prix.

 

La délocalisation industrielle est la clé :

 

produire en payant le coût le plus minimum possible pour la main d’œuvre et, par conséquent, en violant les droits humains et les droits les plus élémentaires des travailleurs. Ainsi l’expliquent et le documentent de manière exhaustive plusieurs rapports de la Campagne Vêtements Propres. Des pratiques qui, il est vrai, ne sont pas très différentes des grandes marques qui vendent des produits un peu plus chers ou de haute gamme. La logique est la même. Derrière le « glamour » ou le « luxe » se cache la sueur de travailleurs mal payés.


Le rapport « La mode espagnole à Tanger : travail et survie des ouvrières de la confection », de la Campagne Vêtement Propre de Setem, est l’une des nombreuses enquêtes qui l’énonce noir sur blanc. Le rapport analyse la situation des travailleuses dans les ateliers textiles de Tanger qui fournissent d’importantes firmes internationales.

 

Il met en lumière les conditions de travail dans ces centres de confection marocains :

 

des journées de travail qui vont jusqu’à 12 heure par jour, six jours par semaine et avec un salaire qui ne dépasse pas les 200 euros par mois - et qui parfois peut même être inférieur à 100 euros mensuels - ; l’arbitraire à l’embauche et au licenciement ; les obstacles à l’organisation syndicale, etc. Une situation extrapolable à de nombreux autres pays. Ce n’est pas pour rien que la majeure partie de nos vêtements sont confectionnés en Asie, en Amérique centrale, en Europe de l’est ou en Afrique.


Mais ce ne sont pas seulement les travailleurs des centres de productions qui en sortent perdant.

 

Ici aussi les employés des centres commerciaux et des points de vente sont soumis à des conditions de travail précaires, flexibles, avec des difficultés pour s’organiser syndicalement. La pression pour obtenir des coûts les plus bas possibles retombe ainsi également sur eux. Les responsables du chômage et de la précarité au Nord ne sont pas les travailleurs des pays du Sud, mais bien les élites économiques et patronales qui cherchent à faire du profit avec nos vies, tant ici qu’à l’autre bout de la planète.


C’est ainsi que, selon la revue Forbes, Amancio Ortega, propiétaire de Inditex, et qui a sous sa coupe des marques telles que Zara, Bershka, Pull&Bear, Stradivarius, Oysho, Massimo Dutti, est devenu en 2012 le troisième homme le plus riche du monde malgré - ou plutôt grâce selon le point de vue - la crise économique.


Et le même schéma se répète dans la production, la distribution et la vente d’électroménagers, de produits informatiques et même pour la nourriture.

 

Cette minorité ne profite pas seulement de conditions de travail précaires ou inexistantes, mais aussi de législations environnementales extrêmement faibles. Ainsi, le système de production actuel de biens de consommation dévore et exploite des ressources naturelles limitées, il rend malade ou empoisonne des travailleurs et des communautés et pollue là où nos yeux ne peuvent voir. Le tout, évidement, à zéro coût.


Et ils nous disent ensuite que nous pouvons acheter à bon prix !

 

Et que les soldes sont le meilleur exemple de cette pratique. Mais ce que nous achetons est-il tellement bon marché ? Le modèle actuel de production et de consommation comprend une série de coûts occultes que nous finissons tous par subir. L’exploitation du travail, la précarité, les salaires de misère, les droits syndicaux faibles ou nuls… Que ce soit dans les pays du Sud ou au Nord, cela génère pauvreté, inégalités, faim, expulsions. Et c’est l’Etat qui doit gérer de telles situations et conflits, avec tout ce que cela implique en coûts sociaux et économiques.


La même chose se produit avec les entreprises qui polluent et qui exploitent sans contrôle ni limite les ressources naturelles, qui provoquent avec leurs pratiques le changement climatique et la destruction environnementale.

 

Qui paye pour une production fragmentée, délocalisée et kilométrique, accro au pétrole et génératrice de gaz à effet de serre ? Qui paye pour les communautés déplacées, les travailleurs malades et les territoires rendus inhabitables ? Qui assume les conséquences d’un modèle agricole et alimentaire qui détruit l’agrodiversité, la paysannerie et nous rend dépendants de la malbouffe ? C’est nous.

 

Pour les entreprises, c’est gratis.

 

Il s’agit des coûts invisibles liés à des pratiques abusives que personne n’est supposé assumer. La dure réalité nous démontre, au contraire, que c’est la société qui paye la note. Et cher.


Le plus scandaleux de tout cela c’est que, pour mener à bien ces pratiques, les multinationales comptent sur le soutien actif de ceux qui sont présents dans les institutions et qui élaborent les politiques économiques, sociales, écologiques, du travail… au service des intérêts des premières. Comme on l’a répété à plusieurs reprises dans les rues, nous vivons dans une démocratie séquestrée. Et bien qu’ils nous disent jusqu’à la nausée qu’en « achetant bon marché on y gagne tous », la réalité est toute autre : le bon marché coûte cher. Et au final, c’est nous, la majorité, qui payons la facture.

* Article publié dans « Público », 09/01/2013.


* Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera.


http://esthervivas.com/francais/

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 12:52

indiens.jpg
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Depuis quelques semaines, un mouvement de protestation des populations autochtones se développe au Canada.

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Des manifestations, barrages de routes ou de voies ferrées ont eu lieu dans plusieurs provinces et, depuis début décembre, Theresa Spence, la chef de la première nation d'Attawapiskat, un peuple autochtone cri du nord de l'Ontario, a entamé une grève de la faim sur une île d'Ottawa. Elle exige d'être reçue par le Premier ministre conservateur, Stephen Harper.


Les habitants autochtones sont, au dernier recensement, sur 33 millions de Canadiens, environ 1,7 million.

 

Descendants des premiers peuples d'Amérique, ils sont regroupés en quelque six cents communautés désignées sous les termes de bandes, premières nations ou collectivités. Les attaques contre leur habitat, leur terre, leur mode de vie sont d'autant plus choquantes que les communautés amérindiennes du Canada ont dû combattre quelque 150 ans pour voir leurs droits plus ou moins pris en compte. Pour ceux qui vivent dans les réserves, les conditions sont très variables selon les activités économiques possibles, et selon les provinces ou territoires.


Ce qui motive leur colère, exprimée par le mouvement Idle No More -- Finie, la passivité --,

 

est une série de modifications législatives portant sur la Loi sur les Indiens et la Loi sur la protection des eaux navigables qui régissent l'administration des terres leur appartenant. Dans le premier cas, le mode de consultation des communautés en cas de vente ou de location des terres des réserves est modifié, ce qui peut conduire à l'expropriation de bandes au profit d'entreprises intéressées à l'exploitation du sol ou du riche sous-sol.

 

Dans le deuxième cas, la protection ne s'appliquerait plus, selon les opposants, qu'à 97 lacs et 62 rivières, sur des dizaines de milliers existant dans le pays, dont beaucoup dans les territoires habités par les peuples autochtones. À l'occasion de ces modifications législatives, le gouvernement fédéral n'a pas jugé bon d'obtenir l'accord des représentants des peuples autochtones, ni même de les consulter pour des lois touchant pourtant leurs territoires.


Les discriminations et injustices sont de longue date ressenties par les Amérindiens,

 

notamment du fait de manquements des autorités quant au respect des traités régissant leur statut et leurs conditions de vie. Certaines « bandes » souffrent d'une « pénurie de ressources et d'une inégalité de financement pour des services tels que l'éducation et le logement », comme le dénonce le manifeste du mouvement Idle No More.


Des porte-parole témoignent également des conditions de vie matérielle misérables de certaines communautés, des logements précaires, parfois de l'absence de raccordement électrique ou d'eau courante, de la pauvreté, du fort taux de suicides. L'an dernier, à la même époque, la réserve crie d'Attawapiskat, que Theresa Spence représente, avait décrété l'état d'urgence tant les conditions de l'habitat étaient insupportables, des familles gelant dans des logements insalubres.

 

La pénurie de logements abordables est générale et, en cinq ans, le nombre construit a baissé de 90 %. Pendant ce temps, « les ressources des territoires continuent d'être profitables pour les gouvernements fédéral et provinciaux, qui taxent les compagnies les exploitant et versent ensuite de faibles compensations aux premières nations pour l'utilisation de (leurs) territoires traditionnels », dénonce Theresa Spence dans sa lettre au Premier ministre.


Aux injustices habituelles subies par les Amérindiens s'ajoute une pression de plus en plus forte des compagnies minières et des divers capitalistes pour exploiter leurs terres au moindre coût sans l'avis des occupants et souvent contre leur intérêt. Ceux-ci sont décidés à ne pas l'accepter.

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Viviane LAFONT

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http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2319&id=42

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 10:52
Mouvement Idle No More
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Le mouvement Idle No More s'en prend aux modifications apportées récemment à la loi sur les Indiens et à la Loi sur la protection des eaux navigables. Dans le premier cas, les changements modifient le mode de consultation des communautés lorsque des terres de réserves sont vendues ou louées. Dans le deuxième, la protection ne s'applique plus qu'à 97 lacs et à 62 rivières, alors qu'il y en a des dizaines de milliers au pays.
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BONHOMME Marc 26 décembre 2012

Les Premières Nations se mobilisent grâce au mouvement Idle No More.
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Il ne faut pas sous-estimer l’importance politique du jeûne de la chef autochtone d’Attawispiskat qui s’inscrit dans le mouvement « Idle no more ».

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Il n’attire pas l’attention des grands médias anglo-canadiens pour rien. L’article d’opinion du Toronto Star disponible en traduction française sur ESSF [1] en explique l’importance d’un point de vue « canadien ». Le commentaire de Noami Klein dans le Globe and Mail, journal « par excellence » de la bourgeoisie canadienne, lui aussi traduit pour ESSF [2], met à nue la portée réactionnaire de la crudité rentière de l’insertion de la bourgeoisie canadienne dans la globalisation néolibérale.


Du point de vue du peuple québécois, la pertinence politique en est décuplée puisque qu’il s’agit aussi on ne peut plus clairement d’une question d’oppression nationale ce qui en démultiplie les enjeux de justice sociale et écologiques.

 

Il appartient aux grandes organisations politiques et sociales du Québec, qui se réclament de la gauche, du féminisme et de l’indépendance nationale, de s’emparer de toute urgence de la lutte immensément courageuse de cette femme autochtone. Il faut saisir la balle au bond.


En appuyant publiquement le mouvement « Idle no more » et en appelant à des mobilisations, la gauche indépendantiste, dont Québec solidaire est l’expression politique, serait en mesure de rallier les peuples autochtones et inuit, et le peuple de gauche canadien, à appuyer ou à sympathiser à la lutte pour l’indépendance du Québec.

 

Car la question nationale québécoise, comme l’a démontré le référendum de 1995 et l’hystérie en réaction à la récente victoire électorale du PQ, reste le maillon faible et la grande peur de cette bourgeoisie canadienne et de son État. Or leur projet économique est un « Canada R3 » (rentier, réactionnaire et répressif) qui exige de s’emparer des terres aborigènes où se trouvent sables bitumineux, mines de toute sorte et rivières à harnacher.


Il y a un rendez-vous historique entre les intérêts aborigènes, ceux du peuple québécois et ceux du prolétariat de l’État canadien pour le plein emploi écologique et non le pillage polluant et peu intensif en force de travail des ressources naturelles.


Il faut cependant que la lutte pour l’indépendance apparaisse pour ce qu’elle est, une lutte pour se libérer tant de la mainmise du gouvernement fédéral contre notre droit à l’indépendance et contre nos droits linguistiques que de celle des banques et des transnationales, plus fédéralistes les unes que les autres, contre la justice sociale et écologique.

  

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BONHOMME Marc  26 décembre 2012 www.marcbonhomme.com ; bonmarc@videotron.ca
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Notes:
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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 13:56

dans le pillage des ressources en Afrique, et ses impacts sociaux et environnementaux

Date et lieu

Le jeudi 22 novembre 2012, de 20h30 à 23h00.

Description

Organisé par : Survie

Conférence de Ramatou Solli et Thomas Deltombe sur le rôle des multinationales dans le pillage des ressources en Afrique, et ses impacts sociaux et environnementaux, notamment au Niger et au Cameroun.

  • Lieu : Rennes
  • Type : conférence-réflexion | discussion-débat
  • Thème(s) : environnement | droits humains
  • En partenariat avec : Collectif SSI de Rennes (coordination MIR), Woezo Togo

A : Rennes [35] Date : 22/11/2012

  • Quand : 20h30
  • Adresse : Université Rennes 2 amphi B7, place du recteur Henri Le Moal - 35000 - Rennes
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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 12:36

15 octobre par Fabrice Tarrit

 

Après quelques atermoiements et une déclaration supposée offensive sur l’absence de démocratie en RDC destinée à atténuer d’éventuelles critiques, François Hollande se rendra samedi à Kinshasa pour participer au sommet de l’OIF. Avec pour enjeu, sous couvert de promotion de la langue française et des valeurs républicaines, l’affirmation de la domination économique, politique et militaire de la France vis à vis de ses « partenaires » africains.


En langue de bois, la langue la plus courante dans les enceintes diplomatiques, « dictateur » se dit « chef d’Etat élu au terme d’un scrutin entaché de quelques irrégularités », se compromettre avec des régimes corrompus et répressifs se défend par la volonté de « ne pas pratiquer la politique de la chaise vide ». « État en déliquescence et en proie à la violence » se dit « Etat fragile » ou, si l’on veut se montrer un peu plus offensif, « Etat où la situation de la démocratie et des droits de l’Homme est inacceptable ».


En acceptant de participer au sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie de Kinshasa, et donc de se rendre sur les terres de Joseph Kabila, l’un des pires dictateurs du continent, imposé par les armes, la répression des opposants et la violation des urnes (à l’exemple de la mascarade électorale de novembre 2011), le Président de la République semble cependant bien enterrer définitivement ses promesses d’en finir avec le système de la Françafrique.

 

Ce ne sont pas sa petite déclaration sur l’état des droits de l’Homme en RDC et quelques aménagements cosmétiques affichés dans le programme du déplacement présidentiel (escales à Dakar, rencontre d’opposants congolais) qui atténueront le choc du symbole. Celui de voir une nouvelle fois un chef de l’Etat français s’afficher aux côtés d’un parterre de chefs d’Etat supposés unis par une langue en partage, quand le terreau commun d’un bon nombre d’entre eux est la corruption et l’oppression, dans le cadre d’un Sommet de l’organisation porte-étendard de l’influence française qu’est la Francophonie.


De simple agence de coopération culturelle et technique (ACCT), en 1970, l’Organisation internationale de la Francophonie s’est muée de sommet en sommet en enceinte politique, avec la nomination d’un secrétaire général, l’adoption d’une Charte et un élargissement constant à des pays comptant parfois très peu de locuteurs français mais qui voient un grand intérêt à intégrer l’amicale des chefs d’Etat francophones, espace de solidarité politique à défaut d’être un vrai outil d’échange culturel et linguistique.


Malgré l’adoption de textes sur la défense de la démocratie, à l’instar de la déclaration de Bamako de 2000, l’OIF a en effet servi tout au long de son existence à conforter des dictateurs en place, tenant ses sommets à Brazzaville ou à Ouagadougou, envoyant des délégations complaisantes « observer » certaines élections (160 missions sur une vingtaine d’années, dont bien peu ont nourri la chronique pour leur esprit critique, à l’exemple de la caution apportée en octobre 2011 à l’élection présidentielle au Cameroun) ou acceptant dans ses rangs des dictateurs anglophones isolés politiquement.


Parmi les volets moins connus de l’activité de l’OIF figure également la « prévention des conflits », consacrée par la déclaration de Saint-Boniface, adoptée par l’OIF en mai 2006. Présenté comme un secteur de plus en plus stratégique pour cette organisation lors d’un colloque de l’OIF en 2009 à l’IRIS, s’appuyant principalement sur des activités de formation, ce glissement militaire de la Francophonie fait surtout redouter un nouvel habillage multilatéral de l’interventionnisme militaire français, en supplément des cadres onusien, européen (Eufor) ou de dispositifs comme RECAMP.


Ce déplacement intervient dans un contexte d’accélération du positionnement de l’exécutif français sur le terrain des relations franco-africaines, avec pour point focal la crise au Mali, qui alimentera à n’en pas douter les échanges formels et informels entre la délégation française et les chefs d’Etat africains présents à Kinshasa.

Il serait à cet égard intéressant de savoir si le Président de la République osera parler de « situation des droits de l’Homme inacceptable » dans un pays comme le Tchad, dont la France négocie le soutien militaire à une intervention au Mali.


François Hollande et son gouvernement auront donc réussi l’exploit de s’approprier en quelques mois seulement toutes les composantes diplomatiques, politiques, monétaires et militaires de la Françafrique. Le terrain économique avec la promotion des intérêts d’Areva auprès du président nigérien Issoufou, reçu 11 juin dernier. Le terrain politique et diplomatique, avec les déplacements de ministres français au Tchad et au Burkina Faso fin juillet et l’accueil à l’Elysée d’Ali Bongo, Alassane Ouattara et Blaise Compaoré en l’espace de deux mois.

 

Le volet militaire, avec pour point d’orgue l’activisme français dans les couloirs de l’ONU à New York pour imposer une intervention militaire dans le Sahel pilotée par la France. Et bien sût le volet monétaire, avec la célébration à Paris des 40 ans du franc CFA le 5 octobre dernier.


Ne manquait plus qu’un sommet de l’OIF pour, le temps d’une petite photo de famille, d’un discours de circonstance sur les valeurs et les droits à défendre (il est toujours utile d’animer un peu les repas de famille) et de quelques échanges avec des associations et opposants, continuer d’apporter du crédit à une organisation supposée linguistique qui n’a toujours été qu’un outil d’influence.


En langue de bois diplomatique, il est certes plus convenable de dire « Francophonie » que « Françafrique ».


Tribune publiée sur Mediapart.


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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 09:57

Esther_consum_gris.jpg

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La faim, malgré ce qu’on nous dit, ne dépend pas tant des sécheresses, des conflits militaires, etc., que de ceux qui contrôlent et qui dictent les politiques agricoles et alimentaires et qui possèdent les ressources naturelles (eau, terre, semences…).

 

La crise alimentaire fait des ravages dans le monde. Il s’agit d’une crise silencieuse, elle ne fait pas la une des journaux et n’intéresse ni la Banque centrale européenne, ni le Fonds Monétaire International, ni la Commission européenne. Pourtant, elle touche 870 millions de personnes qui souffrent de la faim. C’est ce qu’indique le rapport « Etat de l’insécurité alimentaire dans le monde 2012 », présenté cette semaine par l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO).


Nous pensons trop souvent que la faim ne frappe que dans des endroits très éloignés du confort de nos fauteuils. Et qu’elle a peu à voir avec la crise économique qui nous affecte. La réalité est pourtant très différente. Il y a de plus en plus de personnes qui souffrent de la faim dans les pays du Nord. Il ne s’agit évidement pas de la famine telle qu’elle touche des pays d’Afrique et ailleurs, mais elle implique bel et bien une absence des calories et des protéines minimales nécessaires, qui a des conséquences sur notre santé et sur nos vies.


Cela fait plusieurs années que l’on évoque les terribles chiffres de la faim aux Etats-Unis : 49 millions de personnes affectées, soit 16% des ménages, selon les données 2012 du Département de l’Agriculture des Etats-Unis, dont plus de 16 millions d’enfants. Des chiffres anonymes auxquels l’écrivain et photographe David Bacon met un visage dans son œuvre « Hungry By The Numbers » (Faméliques selon les statistiques) ; les visages de la faim dans le pays le plus riche du monde.


Synthèse actualisée Inprecor

Dans l’Etat espagnol, la faim est également devenue une réalité tangible.

 

Pour bon nombre de personnes frappées par la crise, c’est : pas de travail, pas de salaire, pas de maison et pas de nourriture. D’après les chiffres de l’Institut National de Statistiques, en 2009, on estimait que plus d’un million de personnes avaient des difficultés à consommer le minimum alimentaire nécessaire. Aujourd’hui, la situation est encore pire, même si elle n’est pas chiffrée. Les organismes sociaux sont débordés et, ces dernières années, les demandes d’aide alimentaire et de médicaments ont doublées. D’après l’organisation « Save the Children », avec un taux de pauvreté infantile de 25%, de plus en plus d’enfants ne mangent pas plus d’une fois par jour, à la cantine scolaire, à cause des difficultés que rencontrent leurs familles.


On ne peut donc pas s’étonner qu’un journal aussi prestigieux que le New York Times ait publié, en septembre 2012, une galerie de photographies de Samuel Aranda, lauréat du World Press Photo 2011, qui, sous le titre « In Spain, austerity and hunger » (En Espagne, austérité et faim), fait le portrait des conséquences dramatiques de la crise pour des milliers de personnes ; faim, pauvreté, expulsion de logement, chômage… mais aussi luttes et mobilisations.

 

D’après un rapport de la Fondation Foessa, l’Etat espagnol compte l’un des taux de pauvreté les plus élevés de toute l’Europe, se situant juste derrière la Roumanie et la Lettonie. Une réalité qui s’impose aux observateurs extérieurs, malgré la volonté de certains de la passer sous silence.


Par ailleurs, la crise économique est intimement liée à la crise alimentaire. Les mêmes qui nous ont conduit à la crise des hypothèques « subprime », cause de la « grande crise » en septembre 2008, sont ceux qui spéculent aujourd’hui avec les matières premières alimentaires (riz, maïs, blé, soja…), provoquant ainsi une très importante augmentation des prix.

 

Cette augmentation rend ces produits inaccessibles pour de larges couches de la population, particulièrement dans les pays du Sud. Fonds d’investissements, compagnies d’assurances et banques achètent et vendent ces produits sur les « marchés à terme » dans le seul but de spéculer avec ceux-ci et faire du profit. Quoi de plus sûr que la nourriture pour investir puisque nous devons tous, normalement, en consommer tous les jours.


En Allemagne, la Deutsche Bank vante des bénéfices faciles si l’on investit dans les produits agricoles en hausse.

 

Des « affaires intéressantes » du même genre sont proposées par les principales banques européennes, comme BNP Paribas. D’après les données du World Development Movement, Barclays Bank a empoché en 2010 et 2011 près de 900 millions de dollars grâce à la spéculation sur l’alimentation. Et il n’y a pas besoin d’aller si loin. La banque Catalunya Caixa offre de juteux bénéfices économiques aux clients qui investissent dans les matières premières sous le slogan « un dépôt 100% naturel ». Quant au Banco Sabadell, il dispose d’un fonds spéculatif qui opère dans l’alimentaire.


La faim, malgré ce qu’on nous dit, ne dépend pas tant des sécheresses, des conflits militaires, etc., que de ceux qui contrôlent et qui dictent les politiques agricoles et alimentaires et qui possèdent les ressources naturelles (eau, terre, semences…). Le monopole actuel du système agroalimentaire, aux mains d’une poignée de multinationales qui disposent du soutien des gouvernements et d’institutions internationales, impose un modèle de production, de distribution et de consommation des aliments au service des intérêts du capital. Il s’agit d’un système qui provoque la faim, la perte d’agro-diversité, l’appauvrissement des paysans et le changement climatique. Un système où le profit de quelques uns passe avant les besoins alimentaires de la majorité.


Les jeux de la faim : c’est le titre d’une fiction réalisée par Gary Ross, basée sur le best-seller de Suzanne Collins et dans lequel des jeunes doivent s’affronter dans une lutte à mort afin d’obtenir la victoire, c'est-à-dire de la nourriture, des biens et des cadeaux pour le restant de leurs vies. La réalité n’est parfois pas très éloignée de la fiction. Aujourd’hui, certains « jouent » avec la faim pour gagner de l’argent. ■


 

* Esther Vivas est coauteure de Planeta indignado (éd. Sequitur) Elle est membre de la Gauche anticapitaliste (Izquierda Anticapitalista). Lire son blog en français. Cet article est paru dans Publico.es

 

http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=1366


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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 11:46
Elsa Fayner | Journaliste Rue89

Depuis juillet, les prix des céréales flambent. On accuse la sécheresse, mais pour Aurélie Trouvé d’Attac France, cette crise a des responsables.

Un champ de maïs à Godewaersvelde, dans le Nord, le 22 août 2012 (PHILIPPE HUGUEN/AFP)

Elle a grandi avec le mouvement altermondialiste. Et ne l’a pas lâché la trentaine passée. Aurélie Trouvé copréside aujourd’hui Attac en France, l’Association pour la taxation des transactions financières et l’action citoyenne.

Ce qu’Aurélie Trouvé dit moins, c’est qu’elle a suivi des études d’ingénieur agronome pour finalement devenir maître de conférences en économie. Sa spécialité : les politiques agricoles et alimentaires a l’Inra.

Alors, quand les prix des céréales s’envolent comme ils le font depuis le début de l’été, la jeune femme fait le lien entre ses deux activités : ce n’est pas parce qu’une sécheresse met à mal les récoltes américaines que les prix flambent en France, c’est bien plutôt parce que nous avons dérégulé les marchés. Rencontre.


Rue89 : Peut-on parler de crise alimentaire aujourd’hui ?


 

Aurélie Trouvé : On parle de crise alimentaire mondiale depuis 2008. On a assisté cette année-là à une forte augmentation des prix du riz, du blé, du lait. On a parlé d’émeutes – ou de révoltes – de la faim.
Mais l’indice des prix a été encore plus haut en 2011 ! En fait, la crise est continue depuis 2008 : les prix ne sont quasiment pas retombés. C’est le cas en particulier pour les céréales, le sucre et le maïs.


Pourquoi cette flambée des prix est-elle inquiétante ?


En France, un ménage consacre en moyenne 15% de son revenu à l’alimentation. Dans les pays du Sud, c’est plus de la moitié du revenu. Du coup, dans ces pays, la flambée des prix a des conséquences [PDF] encore plus dramatiques sur la consommation quotidienne de céréales, de maïs ou de sucre.

Bientôt, ce sont les produits laitiers et la viande qui risquent d’être touchés. Pour nourrir les élevages, il faut des céréales....

Or ceux-ci sont de plus en plus utilisés pour fabriquer des agrocarburants aux Etats Unis et dans l’Union européenne, ce qui réduit d’autant les stocks céréaliers des deux régions.


Mais il y a toujours eu des crises alimentaires, ce n’est pas nouveau ?


Cet été, il y a eu une sécheresse aux Etats-Unis, et les prix du maïs ont flambé de 25%. C’est ça la nouveauté : la volatilité des prix.

Autrement dit, maintenant, quand on a un petit déficit de production, ça flambe. Ce n’était pas le cas auparavant. Les prix restaient stables, ils ne s’affolaient pas au moindre changement de temps.

Il suffit de regarder la courbe des prix des produits alimentaires, établie par la FAO [Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ndlr], pour le voir. Depuis 2007, les prix connaissent de fortes fluctuations, et dans des temps réduits.



Indice FAO des prix des produits alimentaires (FAO)


Le problème, donc, c’est que les prix augmentent fortement subitement pour les consommateurs. Mais cette volatilité nouvelle déstabilise également toute la filière.

Les agriculteurs, les PME de l’agroalimentaire... tous sont plongés dans l’incertitude. Du coup, ils font moins d’investissements. Ils obtiennent également moins de crédits car les banques voient bien qu’ils peuvent totalement se ruiner en une année.


Mais pourquoi, aujourd’hui, un petit déficit de production suscite une telle flambée des prix alors que ce n’était pas le cas avant ?


C’est facile d’incriminer les aléas climatiques, la sécheresse : personne n’est responsable. Alors que la crise résulte de choix politiques, et qu’il y a des responsables.

Le problème de fond, c’est que nous avons dérégulé nos marchés intérieurs.


Avant, sur ces marchés, un certain nombre de systèmes permettaient de garder des prix stables. On garantissait des prix de vente aux producteurs. En Europe, par exemple, quand le prix mondial du lait passait en dessous du prix plancher, l’Union européenne achetait le lait et le stockait, ce qui maintenait le prix élevé. Quand les prix flambaient, l’Union déstockait, ce qui faisait baisser les prix. Les Etats-Unis faisaient de même.

Pour avoir un prix assez haut et stable, l’Union européenne avait également mis en place des taxes douanières. Et les exportations étaient subventionnées.


Les prix n’étaient pas les seuls à être régulés, la production l’était aussi. Aux Etats-Unis, notamment, un gel des cultures était pratiqué. Des surfaces agricoles n’étaient pas cultivées, ce qui permettait d’éviter ces surproductions.

Le problème est survenu à la fin des années 80. En 1986, on a fait entrer l’agriculture dans les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En 1994, un accord a été signé. Et cet accord a laminé les politiques de régulation des marchés agricoles, notamment aux Etats-Unis et dans l’Union européenne.


Comment ?


Aujourd’hui, les prix intérieurs ne sont plus stables et protégés dans chaque pays, ils suivent du coup les prix mondiaux. Or, ces prix mondiaux sont de plus en plus volatiles.

Ils ne sont pas fixés en fonction de l’offre et de la demande dans tous les pays du monde. Ce n’est pas une moyenne des prix. Les prix mondiaux sont déterminés par la petite partie de la production qui est exportée dans le monde.

Or, sur ces marchés agroalimentaires, il y a des très gros acteurs qui sont capables d’influencer très fortement les prix, qui ne correspondent pas à l’état de l’offre et de la demande réelle.

Concernant certains produits comme les céréales ou le maïs, la spéculation joue en outre une influence décisive sur les prix.


Comment peut-on spéculer sur les céréales ou le maïs ?


Il existe ce qu’on appelle des « marchés à terme » : ce ne sont pas des marchés agricoles, sur lesquels on s’échange des marchandises ; ce sont des marchés financiers qui existent en parallèle, sur lesquels on s’échange des papiers.

Ces marchés à terme existent depuis le XIXe siècle. C’était au départ une sorte d’assurance pour les agriculteurs. Cela leur permettait de vendre leur production à un prix fixé préalablement à la récolte. En cas de chute des cours au moment de la moisson, ils étaient protégés. En cas de flambée, les investisseurs enregistraient un profit.


Cela a fonctionné jusqu’au début des années 90. Des agriculteurs, des coopératives, des négociants utilisaient ces marchés à terme. Les prix étaient fixés en fonction des « fondamentaux de marché », c’est-à-dire des anticipations de l’offre et de la demande physiques.

Et puis, peu à peu, de plus en plus de spéculateurs purs se sont mis à investir sur ces marchés : des intervenants qui, à aucun moment, ne vendent ni n’achètent de produits agricoles, qui ne vendent que des produits dérivés pour faire de la spéculation financière.


Pourquoi les spéculateurs se sont-ils subitement intéressés aux céréales ou au maïs ?


Parce que les prix ont été dérégulés à ce moment-là en Europe et aux Etats-Unis ! Quand les prix étaient stabilisés un peu partout, il y avait beaucoup moins d’intérêt à spéculer. A partir du moment où les prix varient fortement, les paris peuvent devenir plus importants.

Par ailleurs, comme les marchés de l’immobilier et de l’Internet se sont cassé la figure, les spéculateurs se sont reportés vers les marchés à terme agricoles, considérés comme plus sûrs. Après les subprimes, on spécule sur la nourriture.

A tel point que des bulles se sont formées, et ont éclaté. C’est ce qui s’est passé en 2008, c’est ce qui a mené aux révoltes de la faim.


De prochaines crises sont-elles à craindre ?


Les Etats-Unis ont de nouveau régulé les prix agricoles a partir des annees 2000, avec des mécanismes qui permettent aux agriculteurs de stabiliser leurs revenus. Les quotas et les protections aux frontières ont également été renforcés.

L’Inde ou le Brésil reprennent également des mécanismes de régulation de produits agricoles.

L’Union européenne, elle, continue à déréguler. La politique agricole commune (PAC) va être réformée en 2013. Les quotas laitiers vont être complètement élimés. Ça, c’est décidé. Les prix garantis aux agriculteurs vont continuer à diminuer : il n’y aura plus aucune trace de régulation. La Commission européenne propose par ailleurs dans ses textes de développer les marchés à terme.

Quelles solutions pourraient être envisagées ?


Pour moi, il faut [PDF] reprendre en Europe les mécanismes de stockage-déstockage, avec des prix garantis aux agriculteurs. Cela permet au passage de couper l’herbe sous le pied des spéculateurs : si les prix ne varient plus, aucun intérêt de parier dessus.

Il existe certes une limite à ce mécanisme : que l’Europe en profite pour déstocker vers les pays du Sud, à des prix défiant toute concurrence, ce qui lamine les agricultures vivrières dans les pays en question. C’est pourquoi il faut également mettre en place des systèmes de régulation de la production pour ne pas inonder les marchés étrangers.

Je pense qu’il faut aussi relocaliser les activités agricoles. Et réguler les marges de la grande transformation et de la grande distribution, comme cela se fait aux Etats-Unis.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 10:12
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Tous les problèmes de la planète viendraient de la prolifération... des pauvres, bien sur!
juin 2012

Ian Angus est un militant écologiste canadien, responsable du site écosocialiste Climate & Capitalism [1]. L’article que nous publions ci-dessous est une transcription et une traduction d’une conférence qu’il a donnée, en juin 2010, à Chicago, conférence organisée par l’International Socialist Organization (ISO).

 

Présentation


Ian Angus a récemment publié, avec le militant australien Samuel Butler (responsable de la Green Left Review), un ouvrage intitulé Too many people ?. Il a été publié par HaymarketBooks, en octobre 2011.

Nous avons traduit et mis en ligne un article de ces deux auteurs sur notre site en date du 30 octobre 2011, article intitulé « La crise environnementale : causée par les 7 milliards ou par le 1% ? » [2].

 

L’ouvrage mentionné offre des arguments pour battre en brèche une approche réactionnaire qui voudrait que la « crise écologique » soit provoquée, entre autres et avant tout, par les « pauvres », les « migrants » et la « surpopulation ».

Les thèmes développés dans l’ouvrage d’Angus et Butler – dont certains figurent dans le texte qui suit – feront l’objet, en Suisse, de « débats » à l’occasion de la votation sur les trois initiatives xénophobes et racistes, celles de l’UDC, des Démocrates suisses et de l’association écologiste réactionnaire EcoPop (Ecologie et population). Ces initiatives prennent pour cible la « surpopulation » (étrangère).

 

Malgré leurs « différences », ces trois initiatives contiennent une argumentation fallacieuse sur le rapport entre « population » et « environnement ». De là, elles affirment que la solution aux problèmes environnementaux réside dans la diminution de la population en Suisse, tout d’abord, et à l’échelle mondiale, ensuite !

EcoPop – sur le site web duquel on peut voir une « horloge de la population mondiale » qui tourne à grande vitesse – se fixe le double objectif de limiter la croissance de la population dite suisse et de conditionner ladite aide au développement à l’encouragement au « planning familial volontaire ».

 

Rédaction A l’Encontre


L’idée selon laquelle les problèmes sociaux sont causés par un surplus de population est remise au goût du jour.

 

La une du magazine Mother Jones de mai-juin 2010 [périodique « libéral » le plus lu aux Etats-Unis, basé à San Francisco] nous demande, en caractères gras : « Qui est responsable de la crise de la population ? » Trois réponses sont proposées par le magazine : le Vatican, Washington ou toi.


L’article nous avertit que la planète est « écologiquement dépassée » – que nous utilisons les ressources plus rapidement que la planète n’est en mesure de les renouveler – et que ce problème n’est pas social ou économique : il est biologique.  

 

« La seule solution connue à cet excès écologique est de ralentir notre croissance de population plus rapidement qu’elle ne ralentit actuellement et, finalement, de l’inverser [de la diminuer]. Dans le même temps, nous ralentissons et finalement inversons notre taux de consommation des ressources de la planète. » [3]


Lire la suite

 

Autre article:

La crise environnementale : causée par les 7 milliards ou par le « 1% » ?

 

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 14:34

 FMI BM dette

Un rapport de la Banque mondiale indique que les transferts d'argent des migrants vers leur pays d'origine ont totalisé 372 milliards de dollars en 2011, soit une hausse de 12,1 % sur un an, et pourraient atteindre près de 400 milliards en 2012.

 

Ces chiffres, qui de l'aveu même de la Banque mondiale sont sous-estimés, représentent trois fois l'aide au développement versée par les pays riches.


L'Inde avec 64 milliards de dollars et la Chine avec 62 milliards en ont été les principaux destinataires, suivis par le Mexique (24 milliards), les Philippines (23 milliards) ou encore l'Égypte (14 milliards) et le Nigeria (11 milliards).

 

Dans un certain nombre de pays, cet argent représente une part importante des ressources. Ainsi au Tadjikistan, ces transferts constituent 31 % du produit intérieur brut ; au Lesotho, 29 % ; en Moldavie 23 %, etc.


Le rapport indique aussi que, malgré la crise, la baisse de ces envois de fonds de la part des migrants est restée limitée.

 

Les auteurs du rapport ont même noté que les transferts avaient « continué à alimenter un flux régulier de devises étrangères en direction des pays d'origine, à un moment où l'aide internationale et les investissements directs à l'étranger ont nettement fluctué ».

 

Les analystes qualifient les transferts par les migrants « d'une des sources les moins volatiles de revenus en devises étrangères pour les pays émergents ».


C'est dire les efforts considérables que font les travailleurs immigrés pour envoyer des fonds à leur famille. L' aide aux pays pauvres... vient d'abord des pauvres eux-mêmes.


David MARCIL

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2298&id=33

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