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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 11:55
famine-somalie
30 juillet 2011

Nous vivons dans un monde d’abondance. Selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), on produit aujourd’hui de la nourriture pour 12 milliards de personnes, alors que la planète compte 7 milliards d’êtres humains. De la nourriture, il y en a. Alors pourquoi dans ce cas une personne sur sept dans le monde souffre de la faim ?


La menace alimentaire qui touche plus de 10 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique remet en lumière la fatalité d’une catastrophe qui n’a pourtant rien de naturelle. Sécheresses, inondations, conflits armés... tout cela contribue à aggraver une situation d’extrême vulnérabilité alimentaire, mais ce ne ce sont pas les seuls facteurs explicatifs.

 

La situation de famine dans la Corne de l’Afrique n’est pas une nouveauté. La Somalie vit une situation d’insécurité alimentaire depuis 20 ans. Et, périodiquement, les médias nous remuent de nos confortables divans en nous rappelant l’impact dramatique de la faim dans le monde. En 1984, près d’un million de morts en Ethiopie ; en 1992, 300.000 somaliens ont perdu la vie à cause de la faim ; en 2005, près de cinq millions de personnes au bord de la mort au Malawi, pour ne citer que quelques cas.

 

La faim n’est pas une fatalité inévitable qui affecterait seulement certains pays. Les causes de la faim sont politiques. Qui contrôle les ressources naturelles (terres, eau, semences) qui permettent la production de nourriture ? A qui profitent les politiques agricoles et alimentaires ? Aujourd’hui, les aliments sont devenus une marchandise et leur fonction principale, nous nourrir, est mise à l’arrière plan.

 

On pointe du doigt la sécheresse, avec les pertes de récoltes et de bétail consécutives, comme l’une des principales explications de la famine dans la Corne de l’Afrique. Mais alors comment expliquer que des pays tels que les Etats-Unis ou l’Australie, qui subissent régulièrement de graves sécheresses, ne souffrent pas de famines extrêmes ? Evidement, les phénomènes météorologiques peuvent aggraver les problèmes alimentaires, mais ils ne suffisent pas à expliquer les causes de la faim. En ce qui concerne la production d’aliments, le contrôle des ressources naturelles est la clé pour comprendre pour qui et pourquoi on les produits.

 

Dans plusieurs pays de la Corne de l’Afrique, l’accès à la terre et un bien rare. L’achat massif de sols fertiles de la part d’investisseurs étrangers (agro-industrie, gouvernements, fonds spéculatifs...) a provoqué l’expulsion de milliers de paysans de leurs terres, diminuant ainsi leur capacité à satisfaire leurs propres besoins alimentaires de manière autonome. Ainsi, tandis que le Programme Mondial Alimentaire tente de nourrir des milliers de réfugiés au Soudan, des gouvernements étrangers (Koweït, Emirats arabes unis, Corée...) y achètent des terres pour produire et exporter des aliments pour leurs propres populations.

 

Il faut également rappeler que la Somalie, malgré les sécheresses récurrentes, était un pays autosuffisant dans la production d’aliments jusqu’à la fin des années 1970. Sa souveraineté alimentaire a été mise en pièce au cours des trois décennies suivantes. A partir des années 1980, les politiques imposées par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale pour que le pays puisse rembourser sa dette au Club de Paris se sont traduites par l’imposition d’un ensemble de mesures d’ajustement. En ce qui concerne l’agriculture, ces dernières impliquaient une politique de libéralisation commerciale et d’ouverture des marchés, permettant ainsi l’entrée massive de produits subsidiés - comme le riz et le blé - des multinationales agro-industrielles nord-américaines et européennes, qui ont commencé à vendre leurs produits en dessous de leur prix de production, faisant ainsi une concurrence déloyale aux produits autochtones.

 

Les dévaluations périodiques de la monnaie somalienne ont également provoqué une hausse des prix des intrants agricoles tandis que la politique en faveur des monocultures pour l’exportation a progressivement forcé les paysans à abandonner les campagnes. La même chose s’est produite dans d’autres pays, non seulement en Afrique, mais aussi en Amérique latine et en Asie.

 

La montée des prix des céréales de base est un autre des éléments désignés comme détonateurs des famines dans la Corne de l’Afrique. En Somalie, les prix du maïs et du sorgho rouge ont respectivement augmenté de 106 et 180% par rapport à l’année dernière. En Ethiopie, le coût du blé a augmenté de 85% par rapport à 2010. Et au Kenya, la valeur du maïs a augmenté de 55% en un an. Des hausses qui ont rendus ces aliments inaccessibles.

 

Mais quelles sont les raisons de cette escalade des prix ? Plusieurs indices pointent la spéculation financière sur les matières premières alimentaires. Les prix des aliments sont déterminés dans les Bourses de valeurs, dont la plus importante, à l’échelle mondiale, est celle de Chicago, tandis qu’en Europe les aliments sont commercialisés dans les marchés à terme de Londres, Paris, Amsterdam et Francfort. Mais, aujourd’hui, la majeure partie de l’achat et de la vente de ces marchandises ne correspond pas à des échanges commerciaux réels.

 

On estime, d’après Mike Masters, responsable du fonds de pension Masters Capital Management, que 75% des investissements financiers dans le secteur agricole sont de caractère spéculatif. On achète et on vend des matières premières dans le but de spéculer avec elles en faisant un profit qui se répercute finalement dans l’augmentation du prix de la nourriture pour le consommateur final. Les mêmes banques, fonds à hauts risques, compagnies d’assurances, qui ont provoqué la crise des “subprimes” sont celles qui spéculent aujourd’hui avec la nourriture, profitant de marchés globaux profondément dérégulés et hautement rentables.

 

La crise alimentaire à l’échelle globale et la famine dans la Corne de l’Afrique en particulier sont les fruits de la globalisation alimentaire au service des intérêts privés. La chaîne de production, de distribution et de consommation des aliments est entre les mains d’une poignée de multinationales qui placent leurs intérêts particuliers au dessus des nécessités collectives. Tout au long de ces dernières décennies, elles ont miné, avec le soutien des institutions financières internationales, la capacité des Etats du sud à décider sur leurs politiques agricoles et alimentaires.

 

Revenons au début. Pourquoi la faim existe-t-elle dans un monde d’abondance ? La production d’aliments a été multipliée par trois depuis les années 1970, tandis que la population mondiale n’a fait que doubler depuis lors. Nous ne sommes donc pas face à un problème de production de nourriture, mais bien devant un problème d’accès à la nourriture. Comme le soulignait le rapporteurs de l’ONU pour le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, dans une interview au journal “El Pais” : “La faim est un problème politique. C’est une question de justice sociale et de politiques de redistribution”.

 

Si nous voulons en finir avec la faim dans le monde, il est urgent d’opter pour d’autres politiques agricoles et alimentaires qui mettent au centre de leur préoccupation les personnes et leurs besoins, ceux qui travaillent la terre et l’écosystème. Il s’agit de parvenir à ce que le mouvement international Via Campesina appelle la “souveraineté alimentaire”, et de récupérer la capacité de décider sur ce que nous mangeons. En reprenant un des slogans les plus connus du Mouvement du 15-M : “une démocratie réelle, maintenant” dans l’agriculture et l’alimentation est nécessaire.


VIVAS Esther

* Cet article a été publié comme opinion dans le journal “El País”, 30/07/2011. Traduction française par Ataulfo Riera pour le site www.lcr-lagauche.be.

 

* Esther Vivas participe au Centre d’études sur les mouvements sociaux (CEMS) de l’Universitat Pompeu Fabra (UPF) en Catalogne.

 

+info : http://esthervivas.wordpress.com/fr...

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 10:13

 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 13:53

 

A partir de la 11è minute.
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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 09:21

 

 

Rock Grec (avec un peu de retard):

 

 

Strauss Kahn you tell us that Greeks have debts

Sure they do... Since politics jerk off

Strauss Kahn get someone else to get his money

You don't have a clue

Strauss Kahn You want to transform us to Pakistan

Strauss Kahn Greeks don't have money to eat.

 

Rien de lié à l'affaire!

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 10:56

 

© Lu Guang / Greenpeace

Par Nolwenn Weiler (1er juin 2011)


La plupart de nos jeans sont fabriqués en Chine, à Zhongshan. Dans le sud-est du pays, juste en face de Hong-Kong, de l’autre côté du delta de la rivière des perles. Dans un rapport publié en décembre dernier, Greenpeace met en évidence les taux de pollutions très élevés de ce delta. Et tire la sonnette d’alarme sur une nécessaire régulation de cette industrie par le gouvernement chinois, mais aussi par les consommateurs occidentaux, friands de jeans chics et peu chers.

 

Dans la capitale du jean, se serrent quelques 500.000 travailleurs migrants venus des zones rurales déshéritées proches ou éloignées de Zhongshan. En 2008, ils ont confectionné plus de 260 millions de paires de jeans – soit 60% de la production totale de la Chine et 40% des jeans vendus aux États-Unis chaque année. La plupart de ceux et celles qui s’échinent jusque parfois 18 heures par jour gagnent un salaire mensuel de 150 euros.

 

 

Dans les rues de la ville, on compte de plus en plus de grandes et petites usines. Ainsi que quantité d’ateliers familiaux. Les adultes, les anciens mais aussi les enfants y travaillent. Toute la journée pour certains. Des jours sans école. Le garçon que l’on voit sur cette photo gagne 0,15 yuan (1,5 centime d’euros) par jour pour couper les fils qui dépassent des 200 paires de jeans quotidiennes dont il assure la « finition ».

 

 

En plus d’exploiter les travailleurs, l’industrie textile exporte dans les eaux locales d’énormes quantités de polluants. On retrouve notamment dans les eaux des rivières locales cinq métaux lourds – cadmium, chrome, mercure, plomb et cuivre - dans des quantités bien supérieures aux normes autorisées dans le pays. En cause : les procédés de teinture, lavage, blanchiment et impression qui nécessitent de grands volumes d’eau ainsi que des métaux lourds et autres produits chimiques.

 

 

« Parfois, nous ne pouvons même pas ouvrir nos fenêtres, cela sent trop mauvais », explique une riveraines des rivières dans lesquelles les eaux usées des usines textiles sont directement rejetées. Si les anciens avaient l’habitude de la boire et de s’y baigner, les ados d’aujourd’hui n’ont aucun souvenir de voir ces eaux pures. Et pour cause, l’industrie textile s’y est installée voici 20 ans. Répondant en cela au célèbre conseil de Deng Xiaoping déclarant alors « enrichissez vous ! »

 

 

Autrefois fertiles, puisque les abord du delta étaient de très bonnes terres agricoles, les sols aux alentours de Zhongshan sont devenus incultivables. Parce qu’abandonnés, asséchés et très pollués. Dans certains endroits, les taux de cadmium enregistrés étaient ainsi 128 fois supérieurs à la concentration moyenne autorisée en Chine. Les habitants de ces contrées rencontrent divers problèmes de santé, parmi lesquels des maladies de la peau et des problèmes de stérilité. Les personnes sont exposées 24h/24 à la pollution chimique : le jour sur le lieu de travail et la nuit dans leurs maisons qui jouxtent des cours d’eau extrêmement pollués.

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 09:43

monsanto31.jpg

Par Simon Gouin (27 mai 2011)


Monsanto a obtenu, en mai 2011, un brevet européen pour des melons résistants à certains virus. « Ce brevet est un abus du droit des brevets parce qu’il ne repose pas sur une véritable invention, » souligne Christoph Then, porte-parole de No Patent on Seeds, un collectif d’associations engagées contre le brevetage des végétaux, des graines et des animaux d’élevage.

 

« Il est contraire au droit européen qui exclut les brevets sur les méthodes de sélection conventionnelle. »

Le melon « résistant » n’est pas une invention de Monsanto, mais le résultat d’une sélection génétique naturelle, réalisée à partir d’espèces de melons résistantes cultivées en Inde. La résistance des melons indiens a été introduite dans d’autres espèces de melons. Or, cette sélection conventionnelle ne peut pas, d’après une décision de l’Office européen des brevets (OEB), être brevetée. Dans le cas de ce « melon résistant », l’OEB n’a cependant pas jugé que le brevetage posait problème.

 

En accordant ce brevet, l’EOB autorise Monsanto à se réserver l’accès et l’étude du matériel génétique qui pourrait conférer une résistance à un virus, qui se propage notamment à travers les curcubitacés d’Europe, d’Amérique et d’Afrique du Nord (Cucurbit yellow stunting disorder virus). Monsanto possède donc désormais les droits sur ce matériel génétique résistant. A ce titre, il peut en bloquer l’accès à ceux qui souhaiteraient l’utiliser.

 

Plus d’information sur le site de No Patent on Seeds. Traduction française sur le site Combat Monsanto.

 

- Autres cas de brevets sur le vivant : http://www.no-patents-on-seeds.org/...

- Pétition adressée aux membres de la commission et du parlement européen : http://www.no-patents-on-seeds.org/...

 

http://www.bastamag.net/

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 10:17

 

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 20:43

France Info - 17:24

Le Havre, capitale de la contestation anti G8.
Des milliers de manifestants ont défilé bruyamment cet après-midi au Havre. Une ville déserte. Les altermondialistes ont protesté contre le sommet du G8, représentant les pays les plus puissants de la planète. Le sommet est prévu le week-end prochain.





affiche 1 g8 0.column

 

G8 dégage, les peuples d’abord, pas la finance”, indique la banderole de tête, devant les représentants des 35 organisations altermondialistes, syndicalistes, anti-nucléaires, décroissants, mouvements sociaux, citoyens ou défenseurs de droits de l’Homme.
Sur une autre banderole, en forme de globe terrestre gonflable on peut y lire“ Allo le G20 ? Ici le reste du monde”.

 

 

 

 

 

 

 

Le cortège mené par la CGT, le FSU, les anarchistes du CNT, avec des groupes de la Ligue des Droits de l’Homme, du Comité catholique contre la famine, des Verts, de la Confédération paysanne, de Sortir du nucléaire ou d’ATTAC, est parti après 15H00 de la gare du Havre. De nombreux commerçants ont baissé leurs rideaux par crainte de débordement comme cela avait été le cas à Strasbourg en mars 2009.

Mais la manifestation s’est déroulée dans la bonne humeur.

Une partie des manifestants doit séjourner dans un “campement autogéré” au Havre, qui restera ouvert jusqu’au dimanche 29 mai pour maintenir une présence militante durant le sommet.
Un accueil chez l’habitant sur le thème “adoptez un altermondialiste le temps d’un week-end” est également organisé pour la nuit prochaine.

Une réunion est prévue lundi pour décider de la suite des événements et notamment des modalités d’organisation d’une manifestation “au plus près” du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, jeudi prochain.
Deauville et ses proches alentours étant impraticables aux manifestants en raison de l’ampleur du dispositif de sécurité déployé pour l’occasion.

Le sommet du week-end prochain à Deauville, sera notamment consacré aux révolutions arabes et à la catastrophe nucléaire au Japon.

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 12:20

 

 

Par Maxime Combes (19 mai 2011)


Trouver des solutions à la crise financière, réfléchir aux grands enjeux écologiques… des sujets ambitieux à l’ordre du jour du G8 qui se déroulera à Deauville les 26 et 27 mai prochains. Et du G20 qui se réunit à Cannes en novembre. Que peut-on espérer de ces rencontres ? Entretiens avec Naomi Klein, Susan George, l’ambassadeur de la Bolivie à l’Onu Pablo Solon, et des militants altermondialistes, pour qui ces réunions de « clubs de riches » sont un déni de démocratie.

Au plus fort de la crise financière, les pays du G8 ont consenti à élargir le cercle des gouvernements invités à la table des grands de ce monde. Avec les 12 heureux nouveaux élus, ils ont formé le G20. Objectif : remédier aux conséquences de la crise financière et agir pour en éviter de prochaines. Incapables de faire face aux enjeux, ils ont ensuite tenté de mondialiser l’austérité. Après cinq réunions pour rien, à Washington, Londres, Pittsburgh, Toronto, Séoul, une sixième réunion du G20 se profile à Cannes les 3 et 4 novembre 2011. Sans pour autant que le G8 ait disparu : cette institution du siècle passé se réunit lui les 26 et 27 mai prochains... à Deauville. Et ce n’est pas du cinéma.

 

Ce G8, Nicolas Sarkozy le voulait coûte que coûte. Peut-être parce qu’il a du mal à trouver sa place sur la photo du G20. À 8, c’est plus facile ! Et tellement gratifiant. Taper dans le dos d’Obama, faire la bise à Angela Merkel. Les photos feront le tour du monde. Au détriment des dossiers de l’agenda officiel du G8 : internet et croissance verte, paix et sécurité, partenariat avec l’Afrique et grands enjeux planétaires... Ce n’est pas rien.

 

Des réunions inefficaces et illégitimes


Au G8, l’impression doit être donnée d’une simple discussion amicale de concertation. Sans que personne ne soit dupe. Pablo Solon, ambassadeur de la Bolivie à l’ONU, dénonce une véritable « séquestration de la démocratie ». « Illégitimes » pour Naomi Klein, journaliste : « les G8 et G20 n’ont pas été créés par des processus démocratiques ». Passer de « 8 à 20 voleurs, ça ne s’appelle pas la démocratie », souligne Vinod Raina, militant altermondialiste indien.

 

Les G8-G20 face aux crises financières


Que ce soit à 8 ou à 20, Naomi Klein considère que les pays les plus puissants de la planète profitent de « ces clubs de riches » pour « faire adopter des mesures d’austérité et obtenir que le coût de la crise économique soit assumé par les personnes les plus vulnérables ». Au point « d’avoir remis en selle l’industrie financière », remarque Susan George, présidente d’honneur d’Attac. Avec G8 et G20, « ça peut changer... pour le pire », note Michael L. Guerrero.

 

Quand les G8–G20 décident de l’agriculture du monde


Incapables et sans volonté de réguler les marchés financiers mondiaux, G8 et G20 ont également la prétention de s’occuper des crises alimentaires et environnementales. Sans que les pays, et encore moins les peuples, les plus concernés ne soient présents. Pourtant, « ce sont les petits paysans et l’agriculture vivrière qui permettront de nourrir l’humanité », fait remarquer Hima Fatimatou de la Via Campesina. Et « leur maintien dans les campagnes est aussi une solution face aux dérèglements climatiques », souligne Nnimmo Bassey, de l’ONG internationale Les Amis de la Terre.

 

 

Se mobiliser pour que les peuples soient entendus


« Les gens en ont marre », clame Bagna Djibo, paysan du Niger. « Le monde ne peut plus être géré comme au 20e siècle. » Pablo Solon en appelle à des « référendums mondiaux », assurant que ce nouveau siècle doit être celui de la démocratie mondiale. Avant d’obtenir ou construire cette démocratie, Nnimmo Bassey appelle à « renverser » ces réunions. Ils sont nombreux à appeler les mouvements sociaux européens à se mobiliser contre les prochains G8 et G20, « pour que les peuples soient entendus ».

Maxime Combes

Ces vidéos ont été réalisées par Sophie Chapelle et Maxime Combes dans le cadre du projet Écho des Alternatives, à partir d’interviews menées à Dakar, lors du Forum Social Mondial (février 2011).

Site de la coordination française contre le G8 et le G20 : www.mobilisationsg8g20.org

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 11:34
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7 décembre 2010

Al Moustapha Alhacen. Porte-parole de la société civile d’Arlit : « Areva nous a apporté une pollution durable et non réversible ».


A peine la cinquantaine, n’ayant jamais mis les pieds à l’école, Al Moustapha Alhacen est l’homme qui a réveillé les consciences sur les graves conséquences de l’exploitation de l’uranium par Areva sur la santé de la population du nord du Niger. Porte-parole de la Coordination de la société civile d’Arlit, il revient dans cet entretien sur les 45 millions de tonnes de déchets stockés à l’air libre, de la paupérisation et du système de ségrégation légués par Areva après 40 ans de présence dans la région du Nord.

 

 Vous êtes le porte-parole de la Coordination de la société civile d’Arlit, et président de l’association « Bouclier de l’âme » qui milite depuis des années contre les activités polluantes du géant minier français Areva, au nord du Niger. Pouvons-nous avoir une idée sur votre organisation et ses activités ?


La création de notre association n’est pas fortuite. Elle a été décidée en 2000, à la suite du décès de plusieurs de nos collègues qui exerçaient dans le tri de l’uranium, la manipulation de l’uranium dit stérile et qui n’en est pas, et dans le traitement des rejets. Toutes les études ont montré que 80% de ces résidus sont radio-actifs.

 

 Ce sont ces montagnes qui entourent la ville de Arlit ?


Ces montagnes ne cessent de grignoter les espaces de la ville et empoisonnent l’air que nous respirons. Depuis son installation il y a plus de 40 ans, Areva a stocké plus de 45 millions de tonnes de déchets d’uranium à l’air libre. Ce sont ces montagnes de couleur noire ou chocolat qui entourent la ville et qui donnent l’impression d’avoir toujours existé.

Avant, il nous était impossible de poser des questions ou de parler de l’activité minière et encore moins de ses conséquences sur l’environnement. Il nous fallait un cadre pour mieux nous organiser. Grâce à la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité), et des ONG comme l’association de juristes Sherpa et Médecins du monde, nous avons mis en place notre organisation. Cela n’a pas été facile. Nous avons fait face à de lourdes pressions. D’anciens travailleurs d’Areva, au Gabon, nous ont également beaucoup aidés, parmi eux certains étaient organisés autour d’une association dirigée par une Française, dont le père et le mari sont morts d’un cancer, et elle-même a fini par être contaminée. Nous avons pu collecter suffisamment de preuves pour engager une action en justice contre Areva.

 

Mais cela n’a pas été le cas…

En fait, nous avions deux options : engager une action en justice ou aller vers des négociations pour des indemnisations. Les plus sages ont préféré éviter d’aller vers un procès contre ce géant qu’est Areva. Pour eux, il est plus facile d’ouvrir le dialogue avec l’entreprise et arracher une réparation pour les maladies contractées par les miniers et qui sont liées à l’extraction de l’uranium et son traitement. Une étude a été faite par l’Observatoire de la santé chargée de recenser les cas, mais les patrons d’Areva ont accepté le principe, mais uniquement pour les travailleurs gabonais et français. Les Nigériens ont été exclus sous prétexte qu’au Niger il n’y avait pas d’hôpitaux capables d’identifier les cas de maladies liées à l’activité minière. En fait, Areva a fait valoir l’absence de médecins de travail, les seuls habilités à certifier de telles contaminations.

 

Comment se fait-il qu’une telle entreprise et durant plus 40 ans n’a pas prévu de médecins du travail dans les structures sanitaires qu’elle gère ?


La loi nigérienne lui impose le recrutement d’un médecin du travail, mais Areva n’a jamais respecté la réglementation et personne n’a osé la rappeler à l’ordre. Exclure les miniers nigériens du dispositif d’indemnisation est une flagrante et inacceptable discrimination. Si les hôpitaux nigériens ne disposent pas de médecins du travail, la faute incombe à Areva qui se devait d’en recruter pour assurer une meilleure prise en charge sanitaire à ses travailleurs. Or, cela n’a jamais fait partie de ses préoccupations. L’effort de développement dont se targue l’entreprise n’est que ruine et maladie. L’industrie minière n’a rien ramené au pays et encore moins à la ville d’Arlit.

Areva nous a apporté une pollution durable et non réversible. Le désastre des 45 millions de tonnes de déchets d’uranium stockés à l’air libre, des maladies cancéreuses qui tuent à petit feu, la disparition de la faune et de l’élevage, et l’assèchement de 70% de la nappe fossile ayant pour conséquence la mise à mort de surfaces importantes d’arboriculture sont autant de facteurs qui accentuent la misère et l’injustice sociale…

 

 Pensez-vous que ce soit l’une des raisons qui ont poussé les jeunes du Nord à prendre les armes ?

Ce que je peux dire, c’est que les deux rébellions ont eu lieu au nord du pays, là où sont implantées les usines minières, région où le banditisme qui n’en finit pas a pris en otages les populations, notamment touareg. Dans toute la région d’Agadez, vous ne pouvez rien faire aujourd’hui, ni tourisme ni élevage de cheptel à cause de quelques bandits de route qui ont pris en otage la zone, et ce, jusqu’à la région de l’Air, qui était un havre de paix pour les habitants.

 

Comment expliquer que toutes ces richesses — l’uranium, le pétrole et le charbon — ne puissent pas profiter au développement de la région ?


Nous avons toujours dit aux patrons d’Areva qu’il y a un grave problème de sous-développement dans la région d’Agadez, où vivent de nombreuses communautés, arabe, touareg, toubou, peuls, béribéri et haoussa, qui respirent toutes la radioactivité et qui ont un seul moyen de survie, à savoir le pâturage et le cheptel. Nous refusons de mettre à l’index les gens et il n’est pas dans l’intérêt de toutes les communautés de recourir aux armes. Cela ne profite qu’à nos ennemis. La Cogéma, (Ndlr, opérateur industriel français qui détient les sociétés des mines de l’air (Somair, exploitant à ciel ouvert) et la compagnie minière d’Akoua (Cominak, société qui exploite une mine souterraine), est un Etat dans un Etat dirigé par une bande de criminels, de pilleurs et de voleurs. Tant qu’il n’y aura pas de bases saines, le pire est à craindre. Nous continuons à militer pour imposer un cadre de travail qui respecte la loi et une meilleure protection de la santé et de l’environnement. Lorsque nous attirons l’attention des dirigeants d’Areva sur la ferraille irradiée que les gens récupèrent pour l’utiliser dans la construction, ils nous répondent à chaque fois qu’ils ne sont pas responsables de cet état de fait. Selon eux, cette ferraille vient de l’Algérie. Nous leur disons que malgré tout, c’est la France qui en est la cause, du fait des ses essais nucléaires. La contamination n’est pas le fait des activités de la population, mais de la France. Il faut reconnaître qu’il est difficile de sensibiliser la population sur ces questions, parce qu’elle est piégée par la pauvreté.

 

Areva le sait et fait tout pour manipuler les ouvriers qui vivent dans la peur de perdre leur emploi, dans la majorité des cas très précaire. Les entreprises minières ne recrutent plus directement. Elles font appel à des sous-traitants qui offrent des salaires misérables aux Nigériens, et ce, quel que soient leur rang ou leur diplôme, comparativement aux rémunérations des expatriés.

 

Justement, de nombreux Nigériens font état de ségrégation dans les postes de travail et même dans les conditions de vie dans les bases d’Areva. Qu’en est-il au juste ?


Il est vrai que la ségrégation est flagrante. Dans la cité, Areva a instauré le système des collèges. Il y en a cinq en matière d’habitation. Les MAB (maisons pour agents blancs), qui sont bien nantis, avec une prise en charge totale, des frais de l’énergie et de l’eau. Suivent les RA (résidence africaine) destinées aux agents africains, constituée de deux pièces étroites avec de moindres commodités.

 

Les DA (dortoirs africains) sont encore moins nantis et ne bénéficient que d’un espace très réduit, dépourvus d’électricité et d’eau. Il y a quelques années, ceux qui avaient exigé l’énergie et l’eau ont été licenciés puis emprisonnés par Areva. D’autres ont été carrément déportés à Niamey, avant d’être mis à la porte.

 

 Ne pensez-vous pas que cela cache une volonté inavouée de maintenir la région en situation de vulnérabilité pour mieux contrôler ses richesses ?


Nous, nous craignons que derrière cet état de fait se prépare un génocide, dont les commanditaires sont à l’extérieur du pays. Toutes les armes qui circulent au nord du Mali et du Niger sont venues d’ailleurs pour attiser les guerres fratricides et maintenir les pays en situation de faiblesse afin de mieux pomper leurs richesses. Ce sont des stratégies préparées dans des laboratoires étrangers, qui doivent profiter de la manne financière générée par les richesses naturelles de nos terres.

 

Salima Tlemçani



Bio express :


Jeune, très actif, Al Moustapha Alhacen, président de « Aghirin’Man » (Bouclier de l’âme), membre fondateur et porte-parole de la Coordination de la société civile d’Arlit, illustre parfaitement le vrai militant pour la protection de l’environnement. Il n’a jamais fréquenté les bancs de l’école, mais son combat a fait de lui un parfait connaisseur des conséquences néfastes de l’industrie minière sur la santé de l’homme et l’équilibre écologique de sa région. C’est en 1999 qu’il a eu l’idée de créer une association pour alerter sur les cas de maladies liées à l’extraction de l’uranium dans les mines gérées par Areva. Il choisi le nom de « paravent » pour affronter ses adversaires ou, plutôt, mener sa « guerre ».

 

La première assemblée générale, tenue en 2000, avait regroupé quelque 70 personnes, mais « lorsque j’ai dit qu’il n’y avait pas d’argent à gagner en militant au sein de l’association » une partie des militants a abandonné le combat. Beaucoup d’autres ont fini par lâcher prise à la suite de la série de menaces de licenciements proférées par la direction d’Areva en 2003. « Seul mon secrétaire général et moi avons continué contre vents et marées en utilisant nos propres moyens dont nos salaires. Puis, des aides nous sont parvenues de nos amis du CRIIRAD et de l’ONG des juristes. Ce qui nous a permis de poursuivre notre action et de rallier à nous de nombreux militants et plusieurs associations. » C’est alors que l’idée de créer une coordination de la société civile a été retenue. Aujourd’hui, elle compte 14 associations dont 4 qui activent pour la protection de l’environnement et d’autres dirigées par des sans-emploi et qui militent contre le chômage. Ces militants nous permettent de mobiliser la rue et de faire des campagnes importantes sur le Net.

 


* Source : http://elwatan.com (le 07.12.10)
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diapo prisonnier palestine

Soirée prisonniers palestiniens

AFPS Brest

mardi 16 avril

20H30

Maison des syndicats

 

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Quimper Gourmelen

Rassemblement

vendredi 19 avril

8 h 45


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Fermez Cofrents

(pays Valencian)

 

 

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  Concert à Lannion

 

no nuk

 

Dimanche 28 avril

Brennilis

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Mardi 7 mai

 Yves-Marie Le Lay,

Président de

Sauvegarde du Trégor

  Douarnenez

Librairie l'Ivraie à 20h00

 

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