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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 10:23

 

Dans les pays du Sud comme dans ceux du Nord, la dette publique est à l’origine de la pauvreté et des attaques contre les populations. Son annulation doit être au cœur des mobilisations à venir.

Dans sa déclaration du 11 février au Forum social mondial à Dakar, l’Assemblée des mouvements sociaux affirme : « Nous continuons à nous mobiliser pour l’annulation inconditionnelle de la dette publique de tous les pays du Sud. Nous dénonçons également, dans les pays du Nord, l’utilisation de la dette publique pour imposer aux peuples des politiques injustes et antisociales ».


Le lendemain, à l’occasion du congrès du NPA, les organisations internationales présentes adoptaient une déclaration en solidarité avec les révolutions tunisienne et égyptienne qui se conclut ainsi : « Chacun dans nos pays, nos régions, nous engageons à développer cette solidarité, notamment pour combattre les attaques que mènent d’ores et déjà les institutions et les groupes capitalistes internationaux pour empêcher tout prolongement social et économique de ces révolutions naissantes et à s’appuyer sur cet exemple magnifique pour stimuler les mobilisations contre la dette et les exigences du FMI. »


La dette est bien au cœur de la crise capitaliste, c’est pour cette raison qu’elle est au cœur des exigences des peuples, des révolutions au Maghreb, des mobilisations contre l’austérité en Europe.


La chute de Ben Ali a été celle d’une dictature outil des diktats des institutions de la mondialisation capitaliste, qu’elles aient pour nom FMI, OMC, Commission européenne ou G8. En Tunisie comme ailleurs, le mécanisme de la dette siphonne la richesse en direction des créanciers c’est-à-dire des banquiers. De 1990 à 2008, le service de la dette a englouti plus de 18, 5 milliards d’euros. Cependant, malgré cette saignée, l’encours de la dette a été multiplié par 3, 7 au cours de cette même période, et par plus de 17 depuis 1980. Très concrètement, le service de la dette accapare chaque année l’équivalent de 5, 6 budgets consacré à la santé.


En Égypte, depuis que Moubarak est devenu président en 1981, le peuple a remboursé l’équivalent de 68, 5 milliards de dollars au titre de la dette externe. Pourtant, dans le même temps, elle n’a cessé d’augmenter, passant de 22 à 33 milliards de dollars.
La dette est un puits sans fond, que les peuples sont condamnés à tenter de remplir avec leur sueur, leur sang, leurs larmes.


Il existe une vieille doctrine du droit international – pas particulièrement anticapitaliste –, dite de la dette odieuse. « Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas pour les besoins et dans les intérêts de l’État, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, etc., cette dette est odieuse pour la population de l’État entier […]. Cette dette n’est pas obligatoire pour la nation ; c’est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée, par conséquent elle tombe avec la chute de ce pouvoir. » Si ce texte ne datait pas de 1927 (!) on jurerait qu’il a été écrit en pensant à Ben Ali, Moubarak et quelques autres !


Oui, ces dettes sont « odieuses » et les peuples tunisien et égyptien ont toute légitimité à refuser de les payer et au-delà à exiger la levée de tous les secrets bancaires et financiers pour démasquer et poursuivre les complices des dictateurs déchus. Car si les « détrônés » sont corrompus, c’est qu’il existe des corrupteurs, et ceux-là sont encore bien en place ! L’attitude des agences de notation qui dégradent la note de la Tunisie montre une fois de plus que les financiers préfèrent une dictature qui protège les intérêts spéculateurs à la libération d’une population opprimée et spoliée.


Mais l’annulation de la dette n’est pas (seulement) une question de solidarité, c’est une exigence commune des peuples qui doit cimenter une vaste mobilisation internationale.
En France, le remboursement de la dette représente 37 % des dépenses publiques, trois fois le budget de l’enseignement. C’est au nom de la dette que le gouvernement détruit la protection sociale et les services publics… Ici aussi, de 1995 à 2011, le capital emprunté a déjà été remboursé 4, 6 fois et il en reste encore trois fois plus à rembourser. Ici aussi la dette est illégitime, car elle est creusée par les cadeaux fiscaux aux entreprises et aux plus riches, et par le sauvetage des banques en faillite avec l’argent public.


Une mobilisation internationale pour l’annulation de la dette est à l’ordre du jour. Cette exigence sera au cœur de plusieurs campagnes dans les mois à venir, en solidarité avec les révolutions arabes, contre les sommets des G8 et G20, en défense du droit aux soins….


Christine Poupin

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 10:16
REPRISE d’ARTICLE

Le Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde

 


(CADTM) invite les gouvernements africains à suivre l’exemple de certains pays de l’Amérique du Sud qui ont refusé de payer la dette illégitime, réclamée aux pays en développement. De l’avis de Eric Toussaint, ‘c’est parfaitement possible pour un pays de refuser de payer sa dette’. Et les exemples sont légion dans le monde.


Equateur, Argentine, Paraguay. Voilà autant de pays qui ont refusé de payer leurs dettes à la Banque mondiale, au Fmi, au Club de Paris et aux banquiers. C’est le Belge Eric Toussaint, le président du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde (Cadtm) qui l’a révélé, hier, au cours d’une conférence de presse à l’Ucad dans le cadre du Forum social mondial. ‘Si je vous donne tous ces exemples, c’est pour vous montrer que c’est parfaitement possible pour un pays de refuser de payer sa dette. Et que contrairement à ce qu’on fait passer comme message, cela ne produit pas le chaos. L’Argentine connaît un taux de croissance de plus de 8 % depuis 2003. L’Equateur connaît un taux de croissance de 3 à 4 %. Ces pays n’ont pas connu le chaos. Bien au contraire, ils ont enregistré une amélioration des salaires, des pensions et des conditions de vie des populations’, soutient Eric Toussaint qui a participé à l’audit de la dette de ces pays.


Ce qui lui fait dire que cela peut inspirer les pays africains à qui on réclame une ‘dette illégitime et illégale’. Parmi toutes ces expériences, sources d’inspiration en Amérique latine, le plus intéressant, c’est l’Equateur où le Cadtm a directement participé à l’audit de la dette. ‘Un nouveau président a été élu fin 2006 qui s’appelle Raphaël Corréa à la tête d’un processus qu’il appelle lui-même révolution citoyenne. Immédiatement il s’est engagé à faire l’audit de l’endettement de l’équateur de 1976 à 2006 par une commission de dix-huit experts en dette dont moi-même. Après quatorze mois de travaux, après avoir épluché des dizaines de milliers de dossiers et des centaines de contrats, nous avons soumis nos recommandations au gouvernement. Et après avoir identifié que 80 % de la dette publique de l’Equateur était de la dette illégitime, et sur la base de nos recommandations, le gouvernement a unilatéralement décidé de suspendre le paiement de la dette sous forme de bons’, renseigne Toussaint.


Il s’agit, dit-il, des titres de la dette publique vendus sous forme de bons sur les marchés financiers, en particulier à Wall Street. Des bons qui venaient à échéance entre 2012 et 2030 pour un montant de 3 230 millions de dollars. ‘Il y a eu donc un acte souverain unilatéral de suspension du paiement de la dette. Du coup, les détenteurs de ces titres de la dette, qui étaient des banquiers nord-américains, se sont mis à les vendre sur le marché à 20 % de leur valeur. Finalement, le gouvernement équatorien est arrivé à racheter 91 % des titres pour un coup total de 900 millions de dollars. Ce qui fait une économie, si on calcule le stock de capital racheté à bas prix et les intérêts qui ne sont pas payés jusqu’en 2030, d’où un bénéfice de plus de 7000 millions de dollars. Ce qui a permis au gouvernement très concrètement de faire passer dans le budget de l’Etat le service de la dette qui était de 32 % à 15 % et de faire passer les dépenses sociales qui représentaient 12% à 25% du budget. Donc, il y a une inversion des priorités’, informe-t-il.


Eric Toussaint révèle que ‘l’Equateur, et vous n’en avez pas entendu parler, a expulsé le représentant permanent de la Banque mondiale. Parce que la Banque mondiale ne veut pas qu’on sache qu’on peut expulser ses représentants. L’Equateur a mis dehors le Fmi qui avait ses locaux au sein de la banque centrale. L’Equateur a quitté le tribunal de la banque mondiale qui est le Centre international de règlement des différends. Ce que la Bolivie a fait, deux ans auparavant. Donc nous pensons que cet exemple, qui s’est passé en Equateur, peut parfaitement se passer dans la majorité des pays en Afrique. Cela devrait être reproductible en Grèce, par exemple, qui est confronté à une crise terrible de la dette’.


Le temps des audits de la dette


Autre exemple servi lors de cette conférence : l’Argentine. D’après Toussaint, ce pays a suspendu en 2001 le paiement de la dette, justement après un mouvement social un peu comparable à celui de la Tunisie de janvier 2011. ‘L’Argentine a suspendu le remboursement de 1000 milliards de remboursement de titres de la dette de décembre 2001 à mars 2005. L’Argentine a également suspendu les remboursements de la dette au Club de Paris qui est un des principaux créanciers des pays d’Afrique subsaharienne avec le Fmi et la Bm... L’Argentine a suspendu le paiement de sa dette à l’égard du Club de Paris pour un montant de 6 milliards de dollars de 2001 jusqu’à aujourd’hui. Il n’y a aucun journaliste qui a entendu parler de cela. Parce que le Club de Paris ne veut pas qu’on sache ailleurs dans le monde qu’on peut refuser de le payer. Le Club de Paris ne dit rien et fait tout pour que cela ne se sache pas. Après dix ans de non paiement, l’Argentine dit qu’on peut recommencer à dialoguer avec le Club de Paris, mais le Fmi n’en fera pas partie. Le Club de Paris a accepté ; alors que d’habitude, il exige la présence du Fmi’, fait-il remarquer.


Le dernier exemple qu’Eric Toussaint a donné, c’est le Paraguay qui a répudié sa dette à l’égard des banquiers suisses en 2005. ‘La Suisse n’est pas contente et a porté plainte contre le Paraguay qui a dit : "on s’en fout de ces condamnations. Mieux que cela, nous allons déposer une plante à la Haye contre la Suisse qui protège ses banquiers suisses." "Et la Suisse ne dit rien non plus", ajoute-t-il. Avant de souligner qu’il donne cet exemple, pour qu’on sache qu’il y a d’autres sources d’inspiration pour d’autres gouvernements. ‘Les gouvernements sous la pression des mouvements sociaux doivent lancer des audits de la dette. Et prendre des mesures unilatérales de non-paiement de la dette’, commente Toussaint. Il pense que la Tunisie pourrait suivre l’exemple ‘si on a un gouvernement dont sont absents les représentants du Rcd, un gouvernement réellement en rapport avec les mouvements sociaux pourra mettre en place une commission d’audit de la dette et à l’issue des résultats décider la suspension du paiement’.


Mamadou SARR (Quotidien « Walfadjri » Dakar)

Source : http://www.walf.sn/international/su...

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 10:54

 

Par Ivan du Roy, Jean de Pena (11 février 2011)

Une assemblée des « sans-voix » – petits paysans, habitants des quartiers populaires, femmes du monde rural – s’est tenue dans la banlieue de Dakar. Une manière d’ouvrir, un peu, le Forum social mondial aux populations les plus pauvres et les plus touchées par la crise.


© photos : Jean de Peña / Collectif à vif(s)


« À bas les dirigeants corrompus ! », « Non à la spéculation foncière ! », « La banlieue a droit à un habitat sain et à l’énergie ».

 

Les banderoles accrochées le long du centre culturel de Guédiawaye, dans la périphérie de Dakar, sont sans équivoque. C’est ici, à 45 minutes de bus du centre-ville, que les « No Vox », un réseau regroupant mal logés et précaires du monde entier, rencontrent les « sans-voix » de la banlieue de Dakar. « Nous sommes ici pour que les habitants de banlieue, qui n’ont pas forcément accès au forum, puissent venir échanger idées et expériences », explique Franck, militant camerounais de la Coalition internationale des habitants. « Les gens de la banlieue ne viennent pas au forum.

 

C’est loin, ça coûte cher, au moins deux bidons d’eau », poursuit Annie Pourre, membre du réseau No Vox et d’Attac en France, qui se bat depuis dix ans pour que le grand rassemblement altermondialiste ne soit pas seulement réservé à une élite de militants aguerris, de permanents associatifs et d’experts. Elle est arrivée au forum avec une des onze caravanes de « sans », parties de Rabat, de Bamako ou de Ouagadougou. « L’autre monde, on veut le construire avec ceux qui souffrent », insiste Sidiki Daff, enseignant dans un lycée de banlieue et membre du Centre de recherche populaire pour l’action citoyenne (Cerpac).



 

 

Des femmes d’un « comité de base » local préparent sandwichs et cafés « touba », un café agrémenté de clous de girofle, pour leurs hôtes. Ceux qui souffrent sont bien ici : maraîchères, petits paysans, « déguerpis » (les expropriés de leur logement ou de leur terre), une poignée de jeunes du quartier poussés par la curiosité... « Je suis entré à No Vox quand ils ont détruit ma maison », raconte Alkaly Kante, chauffeur de taxi à Bamako, au Mali. « Le géomètre s’est accaparé ma parcelle avec un faux titre de propriété.

 

Lui a pu prendre un avocat, pas moi. » Les femmes Guédiawaye dressent la liste des problème auxquels est confrontée leur banlieue : les coupures d’électricité, l’eau qui « n’est pas bonne à boire », les routes défoncées et la corruption, qui existe « en pagaille ici ». L’augmentation des denrées de base commence à peser. « Il y a deux ans, le sac de riz de 30 kg était à 15 euros. Aujourd’hui, c’est le double. Le pain a augmenté de 25% », détaille Sidiki Daff. « Et chaque année depuis dix ans l’eau augmente de 3%. » Sans être devenue potable pour autant. C’est le groupe Bouygues qui, en tant que propriétaire de la Société des eaux sénégalaises, gère la distribution d’eau à Dakar.


À la tribune, les témoignages de toute l’Afrique de l’Ouest se succèdent. Une maraîchère décrit son combat pour préserver sa parcelle face à la spéculation immobilière. Une autre évoque les difficultés d’emprunt auxquelles sont confrontées les femmes en milieu rural où la spéculation foncière vient s’ajouter au droit coutumier favorable aux hommes. « Je propose qu’on réduise les taux d’intérêt pour les femmes qui s’organisent en coopérative d’habitat », lance-t-elle. Dans la salle, des paysannes suivent les débats l’oreille collée à un petit poste radio, par lequel passe la traduction en bambara ou en wolof.

 



 

 

On est loin des grandes réunions sur le contre-sommet du G20, la préparation de « Rio +20 » (le prochain sommet de la Terre en 2012) ou la future mobilisation « anti-impérialiste ». « Ici les gens s’expriment avec leur langage, leur imaginaire. Parler crise financière ou crise globale, c’est une abstractions pour eux, c’est un discours excluant », explique Sidiki Daff. « On ne peut pas demander à ces hommes et femmes en lutte d’aller aussi vite dans l’analyse que les experts. Un paysan qui est exproprié de sa terre comprend parfaitement un citadin qui est expulsé de son logement. Mais il faut donner le temps à ces convergences, et obtenir des victoires concrètes », ajoute Annie Pourre.

 

 

Ce décalage est loin d’être spécifique à l’Afrique. « Nous avons choisi de créer No Vox, parce qu’au premier Forum social européen (à Florence, en Italie, en 2003), nous nous sommes aperçus qu’il y avait peu d’acteurs des luttes concrètes, ne serait-ce que pour y témoigner. » Les « sans » doivent donc aussi se battre pour avoir leur place au Forum, et surtout pour que le forum aille vers eux, dans les villes où il se tient.

 

Les dalits, les intouchables, étaient présents en nombre au Forum social de Bombay en Inde, les peuples autochtones amazoniens étaient largement représentés à celui de Belém. Mais Sidiki Daff et Annie Pourre regrettent le manque d’empressement du comité d’organisation pour soutenir ces assemblées délocalisées en banlieue. « Alors que les paysans ici parlent de la terre de manière extraordinaire. À l’intérieur du Forum, trop souvent ils ne sont pas considérés comme des personnalités qualifiées », déplore Annie. La démarche n’a pas été soutenue. Ces réseaux de paysans ou de mal logés ont dû tout payer, comme n’importe quelle organisation non gouvernementale au budget conséquent. « Le comité d’organisation, ce sont essentiellement des ONG, c’est l’aristocratie associative. Leur programme, c’est celui des bailleurs de fonds. Elles se positionnent là où il y a des sous », critique Sidiki Daff.



Partir des luttes concrètes n’empêche pas d’initier une réflexion globale. Dans la salle, on aborde la question de l’eau, qui se pose crûment dans les campagnes. « Les gens qui demandent que l’accès à l’eau soit un droit n’ont pas la force politique et financière de ceux qui veulent en faire une marchandise », explique une militante québécoise. Rajah, une jeune marocaine, raconte la lutte d’un village exproprié suite à l’accaparement de la nappe phréatique par une entreprise d’eau minérale. Au Sénégal ou au Mali, les « branchements sociaux » au réseau de distribution d’eau ne sont pas assez nombreux. Davantage de familles que prévues s’y alimentent. Résultat : les quotas soumis à une tarification sociale – les 30 premiers m3 – sont vite épuisés et l’eau supplémentaire est surtaxée. Pour les participants, une gestion publique et citoyenne de la ressource s’impose donc. Solange Koné, une assistante sociale venue de Côte d’Ivoire, prend la parole : « Nos États vivent sous le poids de la dette. Si on ne permet pas à nos pays de mettre de l’argent dans le social, nos revendications ici resteront un vœu pieux. Il faut annuler la dette ! » Petits paysans, maraîchères et « déguerpis » applaudissent.

Ivan du Roy


Photo : © Jean de Peña / Collectif à vif(s)

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 12:19

Olivier Besancenot (NPA) au FSM 2011

 

 

Une semaine après la réunion des « grands de ce monde » à Davos, le désormais traditionnel Forum social mondial s’est ouvert à Dakar, le 2 février dernier. Nos correspondants sur place nous en retransmettent l’ambiance.

Mardi 8 février, les premiers ateliers ont commencé à se tenir, ou plutôt ont cherché à le faire. Les organisateurs et participants ont en effet consacré une grande partie de leur temps à chercher à récupérer le programme des activités, puis à se rendre dans la salle prévue, pour découvrir enfin que celle-ci était en fait occupée par des étudiants venus assister à un cours. La direction de l’Université n’avait en effet accordé les salles que la veille de l’ouverture du FSM, et le Forum s’est mis en place en catastrophe, au sein d’un campus déjà surpeuplé en temps normal.


Par le bouche à oreille, les affichettes manuscrites, les SMS et les mails, les ateliers ont néanmoins fini par se mettre progressivement en place. Et de cette joyeuse pagaille ont alors surgi des échanges d’autant plus riches que tout semblait indiquer qu’ils étaient devenus improbables. Les inconvénients matériels de cette cohabitation se sont finalement transformés en un avantage : de nombreux étudiants ont ainsi eu l’occasion de faire connaissance avec un Forum dont ils ne savaient souvent auparavant que ce que les médias avaient pu en dire.
Bien présomptueux serait celui qui prétendrait avoir une vue globale : tout le monde galère à organiser et/ou à trouver quand et où se tiennent les activités recherchées.


Malgré des conditions difficiles, tout indique que ce Forum social devrait être un succès comme en témoignent, par exemple, le dynamisme des caravanes venues des provinces du Sénégal, du Burkina Faso ou du Mali, ou encore le Forum des femmes de Kaolack qui a regroupé 750 personnes, dont 80 % de femmes.


Signe des temps, toutes les sensibilités syndicales sénégalaises ont réussi à débattre ensemble deux journées de suite sur la crise, les moyens à mettre en œuvre pour que le « travail décent » ne soit pas un simple slogan, ou encore la place des femmes dans le syndicalisme.


Le dimanche 6, la manifestation d’ouverture a vu une affluence que les rues de Dakar n’avaient pas connue depuis de longues années. Le ministre de l’Intérieur sénégalais n’a pas hésité à avancer le chiffre de 70 000 à 100 000 personnes, de quoi réunir, pour une fois, les chiffres de la police et des organisateurs.


En parallèle au programme officiel, d’innombrables échanges ont lieu.


C’est ainsi qu’Olivier Besancenot, accompagné de la délégation du NPA, a été invité vendredi 4 à prendre la parole dans une réunion nationale de YAW, une organisation où se retrouvent nombre de militantEs de la gauche radicale sénégalaise. Dans la foulée, une rencontre a eu lieu entre des organisations anticapitalistes et anti-­impérialistes de divers pays.


Lundi 7, Olivier a rencontré plusieurs responsables syndicaux s’inscrivant dans une orientation de lutte. Un riche échange a eu lieu sur les luttes sociales dans les deux pays ainsi que leur articulation avec les luttes politiques. Au-delà de la diversité des situations, il en ressortait notamment la préoccupation commune d’en finir avec le pouvoir en place dans les deux pays, sans pour autant remettre en selle les politiques menées par les socialistes lorsqu’ils étaient auparavant au pouvoir, en France comme au Sénégal.


Correspondants

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 11:58
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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 10:06

"Ensemble pour un monde meilleur", sur une pancarte vue à Dakar, le 6 février 2011 (Nina Montagné).

(De Dakar) Des hurlements retentissent dans la foule : « Moubarak dégage ! », très vite suivis par « L'Afrique ne veut plus de dictateurs ! Gbagbo dégage ! Compaoré dégage ! Abdoulaye Wade dégage ! »

Les Sénégalais et Africains de tout le continent semblent à leur tour portés par le courage et la ténacité de leurs frères tunisiens ou égyptiens, pour enfin crier tout haut ce qu'ils n'avaient jamais osé dire.

Après l'échec du premier Forum social mondial (FSM) accueilli par l'Afrique, à Nairobi au Kenya en 2007, cette onzième édition organisée à Dakar a une haute valeur symbolique, et porte le poids des nombreux évènements socio-politiques africains de ces derniers mois.

« Un autre monde est possible »

Foule cosmopolite des quatre coins de la planète, militants sous les bannières d'organisations du monde entier, en famille ou entre amis, ils étaient plus de 10 000 dimanche dans les rues de Dakar pour la grande marche de lancement du FSM.

Un homme et une femme défilent pour "un monde meilleur", à Dakar, le 6 février 2011 (Nina Montagné).

 

A l'heure où l'avenir de la planète se discute dans le huis clos élitiste du Forum économique de Davos, le FSM se fait le relais des revendications populaires du monde entier. La plupart débarqués la veille dans la capitale sénégalaise, les participants étrangers sont arrivés par la route, en avion, en bateau ou encore en stop.


La foule est restée fortement dominée par les couleurs chaudes des délégations africaines, venues en masse pour cette manifestation symbolique de démarrage du Forum. Les questions d'altermondialisme et de développement durable ne semblent plus être l'apanage des populations alternatives des pays riches.


Dans une ambiance festive et musicale, portés par les rythmes des percussions et réchauffés par les rayons d'un agréable soleil d'hiver africain, les marcheurs ont rejoins l'université Cheikh Anta Diop, fief de ce nouveau Forum. (Voir la vidéo)

 


Pauline Imbach est secrétaire au bureau international du CADTM (Comité pour l'annulation de la dette du Tiers monde), elle explique l'enjeu important de cette année.

« Ce forum est un grand moment, l'Afrique est en train de se révolter : la Tunisie, l'Egypte, le Yémen… Il y a un enjeu très fort au FSM cette année, il faut que le FSM soit à la hauteur des révoltes populaires et qu'on obtienne de vraies réponses. »

« La crise du système et des civilisations », thème majeur de l'édition 2011, semble s'effacer derrière la portée symbolique de cet évènement social accueilli par l'Afrique dans un contexte de changements majeurs et cruciaux du continent. Les délégations africaines sont nombreuses dans le cortège à s'approprier le Forum pour parler enfin « d'une révolution africaine ».

Une marche symbolique pour le continent

L'importance de l'Afrique dans ce Forum, de la Côte d'Ivoire, au Congo en passant par la Guinée ou encore l'Afrique du Sud était une première pour un Forum social mondial.

De nombreuses organisations de tout le continent étaient représentées dimanche pendant la marche : protection des droits de l'homme ou de l'environnement, contre l'interdiction des OGM ou pour la régularisation des sans-papiers, syndicats, écologistes, communistes et socialistes, ou encore des prêtres franciscains marchant côte à côte avec des imams.

Un défilé marqué par une volonté d'unir les efforts : les revendications des cortèges divergeaient par leur thématique mais se rejoignaient dans des valeurs communes de paix, de tolérance, de justice et d'équité.

Marqués par les évènements de ces derniers mois, les Africains désirent enfin, comme l'expriment leurs slogans « prendre leur destin en main ».

Selon Olivier Ruë, l'un des participants, spécialiste depuis plusieurs années de l'Afrique de l'Ouest :

« C'est l'an I de la révolution africaine ! C'est aujourd'hui que prend forme la véritable décolonisation. »

C'est aussi l'avis de la secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry croisée dans les rangs de la marche.  


L'annulation de la dette du Tiers monde, proposition phare

De nombreuses propositions ou solutions ont déjà été soulevées et discutées ce lundi après-midi dans les rues de Dakar. La principale reste l'annulation de la dette du tiers monde.

Le CADTM est l'une des délégations internationale les plus importante du Forum avec une centaine de délégués du monde entier dont 80 provenant d'Afrique.

« On considère que la dette est un point central d'oppression des peuples au nord comme au sud. L'annulation de la dette, c'est un point de départ-clé car cela garantit une indépendance économique et politique des populations du tiers monde », explique la secrétaire du bureau général Pauline Imbach.

L'espoir porté dans l'assemblée des mouvements sociaux

Pour beaucoup de participants, ce Forum reste juste l'occasion d'une grosse mobilisation. C'est l'assemblée des mouvements sociaux qui pourra véritablement apporter des changements concrets. Celle-ci, tenue en marge de l'évènement, regroupe des dizaines de mouvements sociaux internationaux.

Elle aura lieu le dernier jour du Forum, le 11 février, et aboutira par la proposition d'un texte d'appel à mobilisation. Cette déclaration vise à prolonger le Forum et à organiser des luttes coordonnées dans chaque pays pour agir à l'échelle mondiale.

En effet, le FSM ne peut pas, selon le code précis de sa charte de création en 2001, proposer des cadres de mobilisations. C'est une coordination d'échanges et non d'actions, d'où la sensation parfois amère des années précédentes, d'absence de force de proposition à la fin du Forum.

Yacoub Bitocho, membre d'Attac au Bénin, est conscient comme beaucoup des participants, que le Forum n'est pas une fin en soit mais une clé pour avancer vers « un monde meilleur ». (Voir la vidéo)

 


Un forum populaire

La marche s'est terminée par un discours très enthousiaste du président bolivien Evo Morales.
« Le monde change », a-t-il affirmé à la foule multicolore qui se tenait devant lui.

« Malgré les grandes inégalités, je suis convaincu que les peuples du monde sont en train de se soulever pour un monde meilleur. »

Ils étaient en tout cas venus en très grand nombre pour cette journée de lancement, espoir au cœur et drapeaux au vent, avides d'unité et d'égalité.

Selon Rakesh Mittal venu de New Delhi spécialement pour le Forum, sa bannière « Peace » brandie au-dessus des marcheurs :

« Il y a toujours de l'espoir, je suis persuadé qu'il y a plus de gens biens dans ce monde que de mauvais. Le seul problème, c'est que les gens biens ne sont pas unis, c'est pour cela que je suis ici. »

Beaucoup d'attente, de symboles et de changements pour cette première journée du Forum, qui a encore cinq jours pour apporter des propositions de lutte concrètes.

La bande-originale de la première vidéo a été réalisée pour le FSM avec des rappeurs sénégalais qui ont travaillé en collaboration avec des jeunes des banlieues de Dakar sur l'un des thème principal du FSM 2011 : l'annulation de la dette du Tiers monde.

Photos : « Ensemble pour un monde meilleur », sur une pancarte vue à Dakar, le 6 février 2011 (Nina Montagné) ; Un homme et une femme défilent pour « un monde meilleur », à Dakar, le 6 février 2011 (Nina Montagné).

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 12:04

 

Par Elodie Bécu, Eros Sana (7 février 2011)

Alors que s’est ouvert le 6 février, le 11ème Forum social mondial à Dakar, l’économiste et ancien vice-président d’Attac, Gus Massiah présente les défis et les débats stratégiques qui animent le mouvement altermondialiste. L’occasion pour cet acteur majeur du Forum social de présenter un contrepoint au récent Forum économique de Davos et de se réjouir du soulèvement des peuples dans le monde arabe. Entretien.


 

 

Basta ! : Quels sont les enjeux du Forum social mondial (FSM) qui s’ouvre à Dakar ?


Ce FSM s’inscrit dans un contexte de double crise, celle du néolibéralisme, mais aussi celle plus large de la mondialisation capitaliste elle-même. Cette crise de civilisation a plusieurs dimensions : sociale, démocratique, géopolitique et écologique. La dimension écologique lui donne son caractère le plus radical. Elle implique que les choses ne peuvent, cette fois, se résoudre par des aménagements de la production et de la productivité. Il faut remettre en cause notre mode de fonctionnement. Les analyses du mouvement altermondialiste sont validées par la crise. Nos propositions, comme la taxe sur les transactions financières, la suppression des paradis fiscaux, le contrôle de la finance sont même aujourd’hui à l’ordre du jour du G20 !


Comment éviter d’éventuelles récupérations politiques ? Et faire en sorte que des propositions concrètes voient le jour au-delà des beaux principes ?


La reprise de nos idées peut être vue comme une manière de récupérer le mouvement et de le vider de sa substance. Elle peut aussi être analysée autrement : il n’y a peut-être pas d’autres solutions possibles que celles que nous portons ! À Dakar, nous devrons nous poser ces questions, et nous demander comment aller plus loin dans nos propositions. Nous devons expliquer qu’il y a deux niveaux de mesures : l’urgence et le long-terme. Il faut des changements immédiats – sur les paradis fiscaux, le contrôle citoyen de la finance, la nationalisation des banques. Mais il faut aussi des propositions plus radicales sur la transformation des modes de production et de consommation.


Quelles sont les issues de crise possibles ?


La première est ce que j’appelle dans mon livre [1] le conservatisme de guerre. Celui-ci veut faire payer les pauvres en leur imposant des plans d’austérité, des régimes dictatoriaux, des guerres ou par la criminalisation des mouvements sociaux. C’est le danger principal auquel nous sommes confrontés. Il existe une deuxième voie : celle d’une réforme en profondeur du système capitaliste, comme avec le New Deal dans les années 1930. Enfin, la troisième issue serait une rupture avec le capitalisme et son dépassement avec l’invention de nouveaux rapports sociaux.


Comment résister au « conservatisme de guerre » ?


Il faut accepter de faire alliance avec tous ceux qui y sont opposés, y compris ceux qui préféreraient une modernisation du capitalisme. Nous devons construire l’alliance de tous ceux qui sont contre la remise en cause des libertés. Un front très large qui allie tous les modernistes est la seule voie dans la situation actuelle.

Dans le même temps, il faut mener un débat vigoureux entre la ligne de la modernisation et celle de la rupture. Nous devons continuer à développer une autonomie des mouvements. En Tunisie, par exemple, les politiques de répression et d’austérité ont trouvé leurs limites. La réponse autoritaire s’est heurtée à tous ceux qui refusaient la remise en cause des libertés. La révolte populaire regroupe l’ensemble des personnes qui sont contre le régime dictatorial de Ben Ali, rassemblant réformateurs et radicaux, ce qui va générer des débats et des divergences.


Quel rôle ont joué les mouvements liés aux forums sociaux dans les révolutions en Tunisie et en Égypte ?


En situation de crise, Les régimes autoritaires montrent leurs limites : on ne peut pas aller beaucoup plus loin dans l’austérité et l’idée de faire payer les pauvres. On se confronte très vite à la question des libertés, les enjeux géopolitiques et écologiques. Ce mouvement général s’inscrit dans un espace géographique large, celui de la région Maghreb/Machrek. Les grands mouvements d’émancipation sont des mouvements transfrontières. Dans des zones culturelles relativement homogènes, les idées traversent les frontières. Cette région est le siège d’un bouillonnement extraordinaire.


Les Tunisiens et les Égyptiens ont toujours été présents lors des forums. Une partie de la révolution actuelle a été nourrie par les forums sociaux ! En 2010, nous avons organisé une série d’actions mondiales en lien avec le forum de Belem, au Brésil (2009) et celui de Dakar (2011). À notre surprise, dix événements sur les 55 prévus se sont déroulés dans la région Maghreb/Machrek. Jusqu’à présent, il n’y en avait que deux ou trois. Les organisateurs du Forum social maghrébin font partie de ceux qui ont soutenu les luttes actuelles.


Quels seront les autres défis de Dakar ?


L’écologie et les migrations seront au cœur des débats. Une charte mondiale des migrants sera rédigée par des migrants de tous les continents. Ce texte mettra en avant leurs droits individuels et collectifs. Il abordera le rapport entre migrations et développement : le rôle des migrants dans la transformation de leurs pays d’origine, dans les sociétés qui les accueillent, et dans l’économie mondiale. Cette charte remettra en cause les plans imposés par l’Union européenne, sans oublier de parler des migrations environnementales. Elle constituera une adresse des migrants à l’ensemble des mouvements sociaux. Elle servira à mener la bataille des idées en armant les migrants et ceux qui soutiennent leurs luttes.


Quel est l’avenir des Forum sociaux ?


La culture politique des mouvements se confirme. Horizontale et diverse, elle remet en cause l’établissement de priorités entre les luttes, elle redonne de l’importance aux activités autogérées. Mais les forums sont aussi confrontés à leur succès. Nous aurons des débats sur les nouvelles formes de lutte, et sur les perspectives des nouveaux fronts ouverts en Tunisie et en Égypte. Nous réfléchirons aussi à la convergence entre les grands mouvements écologistes et les autres mouvements. Leur force tient à leur caractère collectif.

Propos recueillis par Élodie Bécu et Eros Sana

Notes

[1] Gustave Massiah, Une stratégie altermondialiste, 2011, Éditions La Découverte, 320 pages, 18,50 euros

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 11:49

 

 

Non, un autre monde est nécessaire!

 


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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 11:33
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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 10:14

Par François Sabado le Mercredi, 26 Janvier 2011


Ces notes ont été rédigées pour préparer les débats du prochain Comité international (CI) de la Quatrième Internationale, qui se tiendra au mois de février.  Le CI est l'instance de direction de la IVe Internationale entre ses congrès mondiaux, dont le XVIe s'est tenu en février 2010 en Belgique. Il rassemble des délégué-e-s des sections, ainsi que des observateurs permanents et des représentants d'organisations invitées, venant de tous les continents. Ces notes concernent avant tout l’Europe et seront retravaillées en fonction de ces débats.

 

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Notes sur la situation internationale

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