Le candidat du NPA était à Brest mardi 28 février 2012. Sa venue était dominée par la Sobrena, l'entreprise de réparation navale civile en difficulté depuis
le mois de septembre dernier. Il a rencontré les représentants syndicaux des salariés de cette entreprise, dont Olivier Le Pichon, vers 18 h 20 dans la permanence locale du NPA (Nouveau parti
anticapitaliste), après un entretien donné pour la chaîne Tébéo et avant une réunion publique avec les militants et sympathisants du NPA à la maison des syndicats à 20 h 30.
Les salariés de la Sobrena ont pu expliquer pendant près de trois quarts d'heure la situation préoccupante de leur entreprise et de la réparation navale civile dans
le bassin d'emploi de Brest depuis le mois de septembre. Car outre que la Sobrena concerne directement 250 emplois, sa disparition mettrait en péril en même temps environ un millier d'emplois
induits.
Olivier Le Pichon a retracé devant Philippe Poutou l'historique de la crise de la Sobrena depuis septembre 2011, quand l'entreprise a été mise sous administration
judiciaire et que le patron, M. Meunier est parti. Puis, les actions menées par le personnel depuis comme les manifestations, dont celle du 18 novembre « qui avait rassemblé de nombreux Brestois
», rappelle Olivier Le Pichon. Ou comme la pétition organisée à la fin de l'année dernière et qui a recueilli environ 23 000 signatures d'après le délégué local de la CGT. Depuis la mise en
redressement judiciaire de l'entreprise le 13 décembre, trois industriels se sont présentés pour reprendre l'affaire.
Ce sont le groupe Eiffage, spécialisée dans les énergies marines renouvelables, Gibdock, groupe américain présent en Espagne et l'hollandais Damen, « groupe de
réparation navale connu dans le monde entier ». M. Le Pichon a bien insisté sur le savoir faire civil de la Sobrena transmis par le compagnonnage, car aucune formation n'existe pour cette
activité. Philippe Poutou lui a demandé : « Combien de temps ça peut durer comme ça ?
C'est dingue parce que le patron s'est cassé. Visiblement c'était déjà plus ou moins prévu ». Olivier Le Pichon lui répond alors que pour l'appel d'offres, « les
courtiers vont chercher les bateaux à réparer mais les armateurs peuvent couper la pompe si ils se disent qu'il y a un danger à envoyer des bateaux à réparer dans tel endroit ». Avec la
concurrence libre et non faussée, la Sobrena est directement en concurrence avec les ports de Pologne ou d'autres pays à plus bas coût de salaires. « Toutes les aides publiques doivent être
conditionnés à l'emploi, car chaque année plusieurs millions d'euros sont investis dans la réparation navale », énonce M. Le Pichon. « Nous, on exige 0 licenciements, car l'activité répond à un
besoin ».
« Et le candidat du peuple ? » demande Philippe Poutou. « Sarkozy, puisqu'il se présente lui-même comme le candidat du peuple », précise le candidat trotskyste à
Olivier Le Pichon surpris. Celui-ci répond : « On se méfie d'une intervention présidentielle ». Philippe Poutou témoigne à la fin de la rencontre de sa propre expérience : « Nous, on était dans
une usine de fabrication de boîtes de vitesse pour voitures (ABFEN) et on demandait 0 licenciements et on a eu une sacrée victoire ».
Il apporte aussi sa pierre au combat des Sobrena : « Nous, on ne va pas vous faire le coup de Sarko, pas plus que celui de Hollande. Beaucoup de choses dépendent
d'en bas. On est solidaires de ce que vous proposez. Moi, ce que je peux faire c'est en parler à la télé ». Après cette réunion avec les représentants de la Sobrena, le candidat du NPA était
attendu à la Maison des syndicats pour une réunion publique. Philippe Poutou est en effet un candidat qui a au moins un point commun avec ses concurrents dans la course présidentielle, un emploi
du temps chargé. En effet, on peut dire qu'il est « overbooké grave », car le matin même il était à Carhaix, pour rencontrer le personnel de l'hôpital et Christian Troadec, le maire de la ville
du centre Bretagne avant un passage sur Tébéo.
Marc Gidrol
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