19 octobre 2012
Suivi par 91% de l'ensemble du personnel de Bibus (près de 500 salariés), le mouvement de grève, déclenché par la CFDT, a paralysé le réseau de transports
urbains, hier. Un retour à la normale est prévu aujourd'hui, avant l'amorce d'une reprise des négociations avec la direction, lundi.
En fin de matinée hier, dans un hangar du dépôt Bibus de Kergonan, ils étaient près de 150 grévistes
réunis en assemblée générale. «La situation s'envenime, estime Armelle, chauffeur depuis 21 ans. Les conditions de travail ne sont pas bonnes.Nous manquons de temps pour effectuer nos tournées.
Il y a une vraie dégradation au niveau du temps de conduite. Il n'y a plus de pause terminus. Notre temps de pause entre deux vacations se passe dans le transport quand, avant, il se faisait au
dépôt et au centre-ville. Il n'y a plus moyen de se détendre».
Armelle parle d'agressions verbales dont elle a été récemment victime. «Le bus que je conduisais avait beaucoup de retard. Mais je
n'y étais pour rien». Un de ses collègues, 34 ans de boîte au compteur, assure que c'est la première fois qu'il vit une telle situation. «Jusqu'ici, de telles conditions de travail des
conducteurs et un tel abandon de la clientèle ne s'étaient jamais présentés. Il n'y a plus de respect, plus d'écoute de la direction».
À la «tribune», Thierry Craveur, délégué syndical, annonce la reprise des négociations avec la direction, qu'il vient de rencontrer, à partir de lundi. «Notre
mouvement a marqué notre directeur, juge-t-il. La présence de la "maîtrise", aux côtés des conducteurs, est une première. À Kergonan, la "totalité" est en grève.
Quatre conducteurs sont actuellement en formation et six autres arriveront à la fin du mois. Ça permettra d'absorber le surplus de travail. Mais puisqu'il y a un surcroît de production, il faut
embaucher à l'atelier. Le directeur parle d'une simple réorganisation du réseau. C'est bien plus que ça».
Le préavis de grève court toujours
Hervé Cohadon, directeur de Keolis, a confirmé la réouverture des négociations, lundi. «Avec les représentants syndicaux, nous
allons, cet après-midi, établir un calendrier des réunions pour la semaine prochaine». De fait, le mouvement de grève est suspendu.
Le tramway et les bus rouleront normalement au moins jusqu'à lundi. «Le premier tram quittera le dépôt à 4h45, demain matin (ce matin, NDLR)». Toutefois, le préavis de grève qui court jusqu'au 31décembre est maintenu. La
journée du samedi 27octobre étant initialement la deuxième cible des grévistes. «Nous nous déterminerons en fonction de l'évolution des négociations dans la semaine».
Et c'est bien sur l'organisation du travail que porte cette grève.
«Avant l'arrivée du tramway qui les a dégradées, nous avions des conditions de travail plutôt bonnes. Nous voulons retrouver ce
niveau», insistent Luc Daniel et Benoît Cariou, deux des quatre membres du pool syndical de négociations. «Le réseau a grandi. On trouve gros que nous ayons à payer ça. On veut nous faire payer
un contrat, a minima, que Keolis a signé avec Brest Métropole Océane, dans un contexte de concurrence avec Veolia. Pour s'aligner
sur Veolia, Keolis aurait baissé de 25% le coût de ses prestations. Ça ne tient pas la route. Nous en sommes au sixième avenant du contrat signé avec Brest Métropole Océane en 2009 et qui court jusqu'en 2018. Nous sommes prêts à discuter mais il nous faut du concret».
http://brest.letelegramme.com/local/finistere-nord/brest/ville/bibus-reprise-des-negociations-lundi-19-10-2012-1877465.php
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Brest.-Ouverture-des-negociations-a-Bibus_40779-2124004------29019-aud_actu.Htm