Nous venons d'apprendre avec émotion la mort brutale de Pascal Boccou.
Plusieurs d'entre nous ont eu l'occasion de le rencontrer au cours de sa vie militante, dans de nombreux combats que nous
avons eu commun.
Le NPA du Finistère s'associe à l'hommage qui lui sera rendu. Nous saluons sa mémoire de militant pour le progrès social et
écologique, et assurons sa famille et ses proches de notre soutien.
« Emgleo Bro Douarnenez » vient de perdre son président, « Pascal
BOCCOU », militant infatigable de la culture et de la langue bretonnes.
Depuis la création d'Emgleo Bro Douarnenez, son énergie communicative a permis de mener à bien de nombreux projets collectifs.
Tant de souvenirs nous restent !
Nous avons tous en mémoire Pascal, clamant ses encouragements aux coureurs, toute une nuit durant, dans la camionnette de la Redadeg, course pour la promotion de la
langue bretonne.
Nous n'oublierons jamais Pascal, menant la balade chantée sur le chemin de la sardine. Que de plaisirs partagés dans la redécouverte et la transmission de ce
patrimoine douarneniste !
Nous nous souviendrons toujours de sa détermination à conjuguer esprit festif et militantisme culturel pour que le breton résonne aux oreilles de chacun.
Gouel Bro Douarnenez, rendez-vous annuel de la musique, du chant, du théâtre, de la littérature, du cinéma en breton… en reste le meilleur symbole.
La prochaine édition de cette fête, qui débutera le 16 octobre, lui sera dédiée.
Et comme tu l'aurais dit Pascal : « Plijadur et Startijenn il y aura »
Tu vas sacrément nous manquer. Kenavo Paotr !
Emgleo Bro Douarnenez et ses adhérents :
l'ULAMIR du Goyen, Diou Yezh, Korriged Is, Daoulagad Breizh, Festival de cinéma, Bagad de Douarnenez, UGB, la MJC, Mervent, vous invitent à venir lui rendre
hommage
« samedi 25 septembre à 14h30, place du Sémaphore à Douarnenez ».
Pascal Boccou, âgé de 55 ans et ancien conseiller municipal sous la mandature de Monique Prévost, a trouvé la mort hier après-midi
dans un accident de voiture près de Montmorillon, dans la Vienne, entre Poitiers et Limoges. Le chargement d'un camion s'est détaché et le fourgon du Finistérien n'a pu l'éviter. Son épouse a été
blessée.
Très impliqué dans la vie locale et associative, membre de la fanfare "A Bout de Souffle", Pascal Boccou présidait l'association "Emgleo Bro Douarnenez" et était un
fervent défenseur de la culture bretonne. Pascal Boccou était aussi très impliqué dans l'économie portuaire notamment au sein de l'Opob, de Pesca Cornouaille et du Conseil portuaire de
Douarnenez.
Un bon millier d'écologistes d'un côté et, à 600mètres de là, un bon millier d'agriculteurs, invités de la dernière heure... Hier à Sainte
Anne-La-Palud, à Plonévez-Porzay, les algues vertes ont généré deux rassemblements juxtaposés, sans les heurts redoutés ces derniers jours mais aussi sans dialogue.
En bas, près de la grande plage de Sainte-Anne-La-Palud, à Plonévez-Porzay, les associations environnementales affichaient stands,
banderoles et un bon millier de personnes pour dire «Non aux algues vertes». En haut, sur un autre terrain, un bon millier d'agriculteurs et de gens du pays du Porzay (commerçants, artisans,
familles), mobilisés plus tardivement, venus, en réponse, dire leur colère d'être toujours pris pour cible quand il est question de la prolifération des algues vertes.
Les deux rassemblements, pratiquement équivalents en nombre, avaient de quoi être explosifs et se trouvaient placés sous haute surveillance; même si les
organisateurs des deux bords avaient insisté sur le caractère familial des manifestations. Totalement imperméables, les deux groupes n'ont cherché ni contact, ni échange, ni dialogue; comme un
simple bras de fer. Vers midi, alors que la dernière marée laissait un aperçu saisissant du phénomène, Jean Hascoet, président de l'association «Baie de Douarnenez environnement», qui organisait
la journée du côté des écologistes, constatait : «C'est un clin d'oeil, preuve que le phénomène continue de progresser».
«Il faut arrêter de jeter des cochonneries...»
«Le moment est festif et familial, comme on l'avait annoncé», se réjouissait-il en début d'après midi, pendant que les uns faisaient une sieste digestive d'après
pique-nique et que les autres profitaient de la musique jouée par une fanfare. Néanmoins, à 15h, lors de l'intervention de Jean-Yves Piriou, scientifique à Ifremer, les drapeaux de certaines
formations politiques avaient fleuri. Europe Écologie Bretagne et l'UDB proposaient même, pétition à l'appui, de s'associer à la plainte qu'ils déposeront contre les manquements de l'État auprès
de la Commission européenne. À 16h, au moment d'aller se masser sur la plage pour une photo de groupe, on pouvait encore entendre un père résumer le problème à sa petite fille: «On se rassemble
pour que les gens comprennent qu'il faut arrêter de jeter des cochonneries dans les rivièressi on veut continuer de pouvoir se baigner dans la mer».
«Laisser le temps au temps»
Sur le terrain des agriculteurs, à midi, le pique-nique ne rassemblait pas la foule que l'on trouvait déjà sur le terrain des écologistes. Puis la vague de soutien
aux agriculteurs est arrivée dans l'après-midi, aussi importante que celle des militants environnementaux. «Tous ces gens sont attachés au pays et en ont assez de ceux qui dégradent l'image du
Porzay», disait Jean-Alain Divanac'h, initiateur de cette contre-manifestation. Les algues vertes? «Nous ne sommes pas les seuls responsables et nous faisons des efforts. Mais il faut laisser du
temps au temps pour que l'on en voit les effets. Ce que nous voulons, c'est vivre ensemble et vivre ici. Et si ceux d'en bas (NDLR: le rassemblement des écologistes) disent "Non aux algues
vertes", on ne peut pas dire que nous qui sommes en haut, disons "Oui aux algues vertes!". Et c'est justement «Vivre ici» que les gens du Porzay ont écrit en toutes lettres dans le champ qui
dominait la mer en faisant une impressionnante fresque humaine.
Hubert Orione et Tangi Kerhoas
Note: Article gentil et consensuel: on dirait du Xavier Bertrand: "Notre gentil président va tout arrager, laissez le travailler", mais il y a des lois et la
France est régulièrement condamnée. Le lobby FDSEA n'utilise que le rapport de force, la menace de tout casser (et c'est le contribuable qui paie) pour que rien ne bouge. A part çà çà
va!
Le 27 Septembre 2009, 3000 personnes ont manifesté à Hillion, dans les Côtes-d’Armor, contre les algues vertes qui
infestaient les plages de la commune.
Ce 19 Septembre, nous serons encore plus nombreux en Baie de Douarnenez contre les marées vertes, produits de l’agro-bizness , de l’élevage intensif et des engrais chimiques.
Une autre politique agricole est possible et nécessaire pour préserver la santé, l’emploi rural , la qualité des eaux et de l'environnement.
Le NPA 29 appelle à participer au rassemblement, pique-nique en Baie de Douarnenez initié par des associations locales et régionales de protection de la nature, plage de St Anne La Palud ,
Dimanche 19 Septembre.
Un ruisseau victime d'une pollution d'origine agricole à Plonévez-Porzay:la coïncidence est fâcheuse alors que se préparentdeuxrassemblements antagonistes dimanche à Sainte-Anne- la-Palud, sur le territoire de la commune.
Truitelles, anguilles et autres chabots ventre à l'air, sans compter de nombreux insectes inanimés : c'est un spectacle de désolation
qu'ont découvert, hier matin, les bénévoles de l'APPMA du pays de Châteaulin. «L'odeur est épouvantable. On a parcouru 150 mètres et ramassé une cinquantaine de poissons», se désolait, hier,
Serge Decroizette, l'un des administrateurs de l'association. La veille, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ainsi que les pompiers de Douarnenez étaient les premiers sur les
lieux, le long du Lapic, un ruisseau qui traverse la commune de Plonévez-Porzay avant de rejoindre la baie de Douarnenez.
Le temps que les trois agents de la police de l'environnement remontent l'inventaire précis des espèces touchées par cette souillure du milieu naturel, une plainte
devrait être déposée dans les tout prochains jours. Si l'enquête ne fait que démarrer, l'origine agricole de cette pollution chimique très localisée ne semble faire aucun doute. Selon nos
informations, l'infraction constatée désignerait un agriculteur de la commune, dont le ruisseau lézarde au milieu de ses terrains. Ce dernier aurait d'ailleurs admis avoir lessivé, il y a
quelques jours, une citerne contenant un herbicide. Pour une raison que l'enquête devra déterminer, la manipulation se serait mal passée.
La municipalité se portera partie civile
De son côté, le maire de la commune, Paul Divanac'h, qui préside aussi la commission Environnement au sein de la communauté de communes du pays de Châteaulin et du
Porzay, a immédiatement réagi, «estimant que c'est l'image de la commune qui est pénalisée». À l'image de l'association de pêche et de protection du milieu aquatique, bien décidée à se porter
partie civile dans ce dossier, il a demandé officiellement à l'ONFS que, dans le cadre de la procédure judiciaire qui s'engage, «la commune puisse faire valoir tous ses droits en tant que
collectivité ayant une responsabilité et un engagement dans la protection et la valorisation des milieux naturels ».
«Un cas particulier»
Ironie du sort, la découverte de cette pollution intervient à quelques jours du double rassemblement annoncé dimanche sur les dunes de Sainte-Anne-la-Palud, avec, d'un côté, une centaine d'associations environnementales, et de l'autre, des
agriculteurs de la commune qui se prévalent du renfort de quelques commerçants et artisans. A priori, les deux camps devraient se tenir à un petit kilomètre de distance, ce qui est loin de
dissiper les craintes du maire. «Malheureusement, ce fait nouveau risque de mettre de l'huile sur le feu», redoute-t-il, soucieux également que ce «cas particulier» ne vienne ternir l'image de
l'ensemble de la profession agricole, très présente dans la commune. Propos reçus cinq sur cinq par Jean Hascoët, le président de l'association Baie de Douarnenez Environnement.
À l'origine du rassemblement régional «Pour un vrai programme contre les algues vertes», prévu dimanche, il évitait soigneusement l'amalgame. «Vous évoquez un cas.
Notre combat n'est pas celui des polémiques ponctuelles. Ce que nous souhaitons, c'est parvenir à ouvrir un large débat sur la transformation des pratiques agricoles». Un discours très pondéré,
mais qu'en sera-t-il dimanche ?
Dans la région de Douarnenez (29), les agriculteurs tentent de mobiliser pour contrer la manifestation régionale organisée contre les
algues vertes samedi prochain à Sainte-Anne-la-Palud. Trois semaines après le grand pardon aux abords de la chapelle de Sainte-Anne-la-Palud, le pèlerinage des écologistes sur les dunes du Porzay
le week-end prochain, s'annonce tout aussi spectaculaire. Une cinquantaine d'associations régionales ont, en effet, annoncé leur venue, et continuent de relayer l'appel à mobilisation. Le mot
d'ordre: «Algues vertes, ça suffit!».
Et Jean Hascoët, le porte-parole de Baie de Douarnenez Environnement, à l'origine de l'initiative, d'espérer «une marée humaine disant non aux marées vertes». Dans
leur communication, les écologistes ont pris soin de ménager les agriculteurs, qu'ils se gardent bien de désigner comme les boucs émissaires. «Notre état d'esprit est de maintenir les
exploitations agricoles», a répété Jean Hascoët. La cible? C'est l'État. «Les études multipliées, les programmes successifs (prolittoral, Bretagne eau pure 1, 2 et 3, bassins-versants) ont prouvé
leur inefficacité. Des actions préventives sont possibles, mais l'État fait la sourde oreille».
Le militant écologiste a beau y mettre les formes, la tenue de ce rassemblement dans ce Porzay très agricole est ressentie comme une véritable provocation par une
majorité des agriculteurs.
La FDSEA bat le rappel
À tel point qu'à l'initiative de quelques-uns, un collectif s'est monté au pied levé, réunissant des exploitants de Plonévez-Porzay et des environs, mais aussi des
commerçants et des artisans locaux. Dans leur sillage, la FDSEA 29 a commencé à battre le rappel de ses troupes, via internet. «Ce collectif craint que l'action menée par les écologistes vienne
perturber l'économie locale pour plusieurs années (le tourisme, les petits commerces, les exploitations agricoles)», peut-on lire dans un e-mail signé du syndicat et que nous nous sommes procuré.
Si la mayonnaise prend, un contre-rassemblement serait donc organisé «à proximité» du pique-nique des écologistes. «Cette mobilisation s'adresse à tous ceux qui ne supportent plus les discours de
militants extrêmes qui dégradent l'image de notre région ainsi que son économie. Venez nombreux!», conclut le communiqué de la FDSEA.
L'association Baie de Douarnenez Environnement, récemment créée pour lutter contre les algues vertes dans la baie de Douarnenez,
organise une marche, le dimanche 19 septembre, à Sainte-Anne-La-Palud (29), à Plonévez-Porzay.
Ce sont déjà «une cinquantaine d'associations de toute la Bretagne qui ont répondu à l'appel et nous espérons être nombreux à marcher contre les algues vertes».
PratiqueLe rendez-vous est fixé à 13h, près de la plage de Plonévez-Porzay, à Sainte-Anne-La-Palud, pour un pique-nique avant le rassemblement
programmé à 15h. Tél. 06.77.62.58.03.
À l'appel de l'association Baie de Douarnenez Environnement, avec le renfort d'une trentaine d'autres associations régionales, un
rassemblement est organisé «pour un vrai programme contre les algues vertes», le dimanche 19 septembre, sur la plage de Sainte-Anne-la-Palud, à Plonévez-Porzay (29).
«Les marées vertes ne sont pas une fatalité. Les études multipliées, les programmes successifs ont prouvé leur inefficacité. Des actions préventives sont possibles.
Mais pour l'instant l'État fait la sourde oreille. Les pratiques agricoles doivent changer et pour cela, les agriculteurs ont besoin d'être aidés», expliquent les promoteurs de cet
événement.
Pique-nique, à 13 h, puis rassemblement à 15 h, en présence du comédien militant Jean Kergrist et de la troupe Bococo.
Un tu glas, un tu gwenn 15’ (réalisateur et monteur) Un côté bleu, un côté blanc...
Film savet e-kerzh kenstrivadeg Kuzul-Meur Penn ar Bed “Klaskerien Soñjoù”. Bugale o vont e darempred e brezhoneg gant maouezed o doa labouret e friturioù
Douarnenez e kreiz ar c’hantved paseet. Ur gentel istorel, sokiologel ha yezhoniel met dreist-holl ur gentel buhez etre tud yaouank ha tud kozh.
Un film réalisé dans le cadre du concours « Quêteurs de Mémoire » organisé par le conseil général du Finistère. Rencontre en breton entre des enfants et des
anciennes ouvrières ayant travaillé dans les conserveries de Douarnenez vers le milieu du siècle passé. Une leçon d’histoire, de sociologie, de langue, mais surtout une leçon de vie entre des
personnes âgées et des enfants.
En breton sous-titré français.
Réalisation, montage, son : Julien cadilhac ; Auteurs : Alain Le Doaré, Gwenole Larvol ; Image : Frédérique Huet ; Production : Contre Vents et Marées ; Format :
DVCAM. Durée : 15’.
En proie à une vague socialiste depuis l'année 1919, la Bretagne voit dès 1921, l'élection de Sébastien Velly, premier maire communiste de France après bons nombres
de rebondissements électoraux. Nous nous trouvons alors dans la cité ouvrière et sardinière de Douarnenez...
En 1924, les patrons refusent les demandes d'amélioration des conditions de
vie pénibles des sardinières. Las du refus patronal, les ouvriers et ouvrières de l'usine Carnaud déclenchent la grève 20 novembre 1924.
En l'espace de quelques jours, l'ensemble des usines de conserverie débrayent et se joignent au mouvement soutenu par le nouveau maire communiste fraîchement élu, Daniel Le
Flanchec.
Les communistes assurant une répercution nationale au conflit, les dirigeants syndicaux, Charles Tillon, Simonin, Beaulieu, le député Henriet ou encore le rédacteur du journal
L'Humanité, Daniel Renoult, accourrent de toutes parts en peu de temps renforçant ainsi le mouvement qui tend à s'enliser face à l'inflexibilité du patronnat.
Manifestations et réunions quotidiennes, incidents graves entre grévistes et usiniers émaillent le mois de décembre, les patrons n'hésitant pas à faire appel à Léon Raynier, un
briseur de grève professionnel pour tenter de mettre un terme au mouvement.
42 jours après le début des hostilités, le conflit prend un tournant décisif le 1er janvier 1925 à 18h00, avec un attentat par armes à feu sur la personne du maire et de son
neveu.
Nuit de saccage, nuit de colère face à cet acte odieux, le scandale qui en découlera mettra un terme définitif à la grève le 6 janvier 1925 suite à un accord conclu avec les
conserveurs et donnant satisfaction en grande partie aux grévistes douarnenistes.
Faisant suite à cette grève retentissante, un ultime fait fera néanmoins son apparition en cette année 1925 avec l'élection de Joséphine Pencalet (1886-1972) en qualité de
conseillère municipale sur la liste de Daniel Le Flanchec. Les femmes n'ayant pas encore le droit de vote, et encore moins celui d'être élue, le scrutin sera tout bonnement invalidé.
Le chant des sardinières
Les Noirs chantaient dans les champs de coton, les sardinières chantaient dans les usines. Quand elles ne se révoltaient
pas ! Deux femmes, une mère et sa fille, issues d’une famille de sardinières ont ressuscité les chants de ces femmes au travers d’un disque et de
spectacles.
Les marins-pêcheurs bretons en colère, on connaît. Les chants de marins aussi. Mais on connaît moins les chants des sardinières.
Marie-Aline Lagadic et sa fille Klervi Rivière les font désormais connaître du grand public. Vingt années de passion les ont menées à sortir un disque en 2006 qui a été remarqué par l’Académie
Charles Cros. Elles se produisent aussi sur scène.
Les chants sont évidemment en breton, langue parlée à l’époque en Basse-Bretagne. Les sardinières ont une histoire. Le point fort est cette grève violente de
1924. Coiffe obligatoire !
C’est en 1806 que Nicolas Appert invente la conservation
d’aliments dans une boîte en fer blanc hermétique. De 1850 jusqu’au milieu du XXe siècle, le métier de conservateur connaîtra son essor. Un dur métier qui s’exerce dans les usines de Lorient, du
Guilvinec, de Quimper et de Douarnenez ( les Douarnenistes en ont gardé le surnom de "Penn sardin").
Tenue correcte exigée pour être embauchée comme sardinière. Entendez par-là : coiffe obligatoire ! Le but n’était pas d’encourager les tenues folkloriques locales, mais de répondre à
des impératifs d’hygiène : la coiffe permettant de tenir les cheveux ramassés. A côté de sardinières travaillent d’autres femmes, souvent issues de la
campagne, et auxquelles on ne confiait que les tâches subalternes comme le séchage et le charroyage (les charroyeuses étaient des sortes de manœuvres qui apportaient le poisson frais).
La grève de 1924
Elle commencera à l’usine de Douarnenez le 20 novembre 1924. Les ouvrières sont lassées de n’obtenir aucune augmentation de salaire de la part de leur patron. En l’espace de quelques jours,
l’ensemble des usines de conserverie débrayent et se joignent au mouvement soutenu par le nouveau maire communiste fraîchement élu, Daniel Le Flanchec. Mais les patrons ne reculent devant rien,
allant jusqu’à recourir aux services d’un briseur de grève professionnel, nommé Léon Raynier. Malgré cela, le mouvement durera 42 jours. Le 1er janvier 1925 à 18 heures, un attentat par armes à
feu est perpétré sur la personne du maire (communiste) et de son neveu. Il s’ensuit une nuit de colère face à cet acte odieux. Le scandale mettra un terme définitif à la grève le 6 janvier 1925
et un accord conclu avec les conserveurs et donnant satisfaction en grande partie aux grévistes douarnenistes.
Illustration de l’article :
Tableau d’Alfred Guillou, Les Sardinières de Concarneau, musée des Beaux-Arts de Quimper :
"Une demi-douzaine de belles filles qui s’avancent bras-dessus, bras-dessous, riant à pleines lèvres, chantant à pleine voix, prodiguant autour d’elles les
œillades sournoises et se laissant lutiner par quelques gars audacieux. C’est la sortie de l’usine ; ce sont les ’sardinières de Concarneau’ prenant
ensemble le bon air de la mer avant de regagner leur logis..." (in Le Finistère, 7-9 avril 1896). Une image folklorique et profondément décalée de la vie maritime concarnoise, dont
l’angélisme et le caractère idyllique renforcé encore par une lumière méridionale quelque peu anachronique, est bien éloignée des dures réalités d’une pêche alors en crise.
Pemp real a vo ! (Ce sera 5 reaux; 1,25 franc ) Article de l'Humanité
Histoire de la longue grève des sardinières de Douarnenez en 1924 pour améliorer leur quotidien.
" Saluez, riches heureux
Ces pauvres en haillons
Saluez, ce sont eux
Qui gagnent vos millions. "
Au début du siècle, cette chanson anarchiste trottait sur les lèvres des laissés-pour-compte. C’était une chanson toute simple. Quelques couplets sur la misérable
vie des travailleurs face à la vie de château des patrons.
À Douarnenez, dans la première moitié du XXe siècle, la grande majorité des femmes travaille.
À l’exception des épouses de notables. " Même les petites filles de 12 ans, souvent même 10 ans pour les fillettes nées avant la guerre de 1914, prennent le chemin
de l’usine… ", raconte l’écrivain breton Anne-Dénès Martin dans son livre les Ouvrières de la mer. Des ouvrières dont le travail était lié aux horaires de la pêche.
Une vie harassante, à travailler de jour comme de nuit pour suivre la cadence d’arrivage du poisson. Des galérien(ne)s que des contremaîtresses poussaient à chanter
pendant le travail pour qu’elles oublient leur fatigue. Alors ces prolétaires, héritières du réalisme ouvrier à la Zola, ont fait de cette chanson révolutionnaire celle des sardinières de
Douarnenez. Proscrite par les patrons dans l’enceinte de leurs usines, certaines femmes sont licenciées pour en avoir chanté les couplets.
À l’époque, Douarnenez compte 21 usines employant les salariés les plus mal payés du pays. " A l’automne 1924, l’atmosphère est tendue ", écrira Jean-Michel Le
Boulanger, écrivain, journaliste et animateur de l’association de Douarnenez " Mémoire de la ville ", dans un livre sur Daniel Le Flanchec, maire communiste de 1924 a 1940. " Flanchec ", un homme
dont il dira que " le nom claquait comme un slogan ".
En 1924, selon Anne-Dénès Martin, les sardinières sont plus de 10 000 sur le littoral breton et 2 000 à Douarnenez. Elles triment comme des bêtes pour un misérable
pécule. Elles forment un groupe soudé autant par la dureté du travail que par la misère. C’est ce besoin de subvenir à l’essentiel qui, le 20 novembre 1924, va déclencher la grève.
Elle débute à la fabrique de boîtes de conserve Carnaud. Les ouvrières demandent au patron 1 franc de l’heure au lieu des 0,80 franc qu’elles perçoivent. Les
manoeuvres, pour leur part, réclament 1,50 franc au lieu de 1,30 franc. Mais cette demande n’aboutira pas. Le 23 novembre, un comité de grève est mis en place. Et le 24 l’ensemble des usines de
Douarnenez arrêtent le travail.
Dans la rue, le martèlement des sabots rythme les revendications de plus de 3 000 personnes, dont une grande majorité de femmes. Commence alors un bras de fer entre
les sardinières et les patrons.
Des années de mauvais traitements et de pratiques abusives vont ancrer les femmes dans leur bon droit. Avec les sardinières, le maire, Daniel Le Flanchec, ne sera
pas le dernier à participer aux défilés. Drapeau rouge en tête, il suit… les chants, et un slogan : " Pemp real a vo ". Dans la langue bretonne, " Ce sera 1,25 franc " (le tarif horaire
réclamé). Habitué à faire le coup de poing dans la rue, il est dans son élément. C’est la grève des sardinières, mais aussi la sienne. " C’est Le Flanchec, notre maire… ", disent les grévistes en
sillonnant la ville.
Arrivent alors en ville Charles Tillon, membre du comité directeur du Parti communiste, et Lucie Colliard, responsable du travail des femmes à la CGTU. Les deux
dirigeants viennent de Paris pour soutenir les grévistes. Le conflit a atteint une audience nationale.
L’Humanité, les Débats, le Temps, l’Éclair et d’autres journaux consacrent des colonnes entières à la " grève révolutionnaire " des ouvrières de Douarnenez. La
France découvre un milieu prolétaire industriel dans une Bretagne prétendue rurale et conformiste. Cela n’empêchera pas Chautemps, le ministre de l’Intérieur, d’ordonner la charge des grévistes.
" Le sang ouvrier a coulé à Douarnenez " titre la une de l’Humanité du 5 décembre 1924. Et parce que Daniel Le Flanchec s’est interposé devant la charge des gendarmes pour éviter de plus graves
incidents, il est suspendu de ses fonctions de maire pour entrave à la liberté du travail.
Le mouvement se durcit. Les patrons des conserveries refusent toutes négociations. Les leaders communistes et syndicaux affluent à Douarnenez. Des " jaunes ",
aussi, débarquent dans la ville pour casser la grève. Arrive le 1er janvier. Un jour de l’an où l’on chante, où l’on boit, où l’on discute. Sur toutes les lèvres revient une question : les
conserveurs vont-ils céder ? Dans le centre ville, à 18 heures, des coups de feu claquent. Le Flanchec et son neveu tombent, blessés par les balles des briseurs de grève. Dans la ville,
l’émotion est immense. La colère longtemps retenue explose. Toute la nuit, c’est le saccage.
La vérité sur cette tentative d’assassinat sera connue quelques jours plus tard. Les briseurs de grève, qui ont été payés par les conserveurs, avoueront plus tard "
avoir voulu seulement combattre le communisme ". Le 8 janvier, sous la pression des autorités, les patrons vont accepter les conditions du comité de grève. Les sardinières n’obtiendront pas 1,25
franc mais 1 franc, plus les heures supplémentaires et la reconnaissance du droit syndical.
En 1925, Joséphine Pencalet (penn kalet : tête dure), héroïne de la grève des sardinières, sera élue conseillère municipale sur la liste de Daniel Le Flanchec. Une
femme élue ! Alors qu’elles n’ont pas le droit de vote ! L’élection sera invalidée. Mais cette victoire des " parias " de Bretagne enfin éveillés à la lutte de classe, retentira
partout.