L'Autonome de solidarité laïque, à quoi ça sert ?
L'Autonome de solidarité laïque du Finistère intervient à la demande des enseignants. Elle apporte une protection juridique et professionnelle aux 5 400 adhérents dans le département (500 000 au plan national). Plus de la moitié sont des personnels enseignants des établissements publics. L'aide peut être multiple : écoute, conseils, courrier et, exceptionnellement dépôt de plainte (3 cas en 2011 dans le Finistère). Quatre avocats conseil travaillent pour l'association.
Que constate cette association ?
Un dialogue de plus en plus difficile entre les familles et les enseignants. « On a recensé, sur les six premiers mois de 2011, 76 conflits contre 72 pour la seule année 2010, détaille Didier Branquet, président départemental. 43 % ont lieu avec des parents d'élèves. Ce chiffre est en augmentation. » Les professeurs sont de plus en plus mis en cause.
« On conteste leurs compétences et leur manière d'enseigner. Avec la crise, les familles deviennent très exigeantes sur les résultats scolaires de leurs enfants. » Peur du chômage, divorces, appréciation sur Facebook, la pression s'accentue. « Les parents, de plus en plus impliqués, cherchent leur place dans l'école. Notre rôle est de leur expliquer jusqu'où ils peuvent aller. »
Quelles sont les agressions les plus courantes ?
Selon l'association, les agressions physiques sont rares dans le département. À peine deux ou trois cas par an. « Et il s'agit parfois de grosses bousculades », ajoute Didier Branquet. Une nouveauté : l'augmentation du nombre de conflits entre collègues (16 %). « Cela montre une crispation à l'intérieur des établissements. » Les conflits avec les élèves augmentent aussi (18 % contre 8 % en 2010). Les accrochages avec la hiérarchie restent stables (13 % des conflits).
Quels dispositifs pour aider les enseignants ?
Récemment, l'Autonome de solidarité laïque a mis en place des séances avec un psychologue. « Nous observons un malaise grandissant chez des personnels qui parlent de plus en plus de harcèlement, précise le président de la Fédération nationale, Roger Crucq. Cela ne veut pas dire que chaque cas sera qualifié comme tel au niveau juridique. »
Autre levier : la prévention. L'association organise des modules d'information de trois heures auprès des étudiants stagiaires des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) de Quimper et Brest. Enfin, pour la première fois, un débat en direct est organisé sur le site Internet de la Fédération nationale et sa page Facebook : « Le harcèlement dans l'Éducation nationale ».
Il aura lieu le 7 février de 19 h à 21 h
(http://www.autonome-solidarite.fr)
Lucile VANWEYDEVELDT