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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 06:52
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date: 15/09/2011 - 23:15

Ces derniers mois, la médiatisation des violences sexuelles faites aux femmes a atteint l’élite politique : affaire DSK, affaire Tron ont tenu une bonne place dans les médias. Déplacement significatif du problème, puisqu’auparavant, le traitement médiatique des violences sexuelles s’était focalisé sur les banlieues, présentées comme le lieu de tous les dangers pour les jeunes femmes.
Capucine Larzillière and Lisbeth Sal


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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 12:08

 

Il y a quelques jours, nous vous parlions d'« Aurélie », héroïne éponyme d'une chanson de Colonel Reyel. Le tube fait un malheur chez les ados, inquiète leurs mères et remporte l'adhésion de la blogosphère pro-vie. La chanteuse Jeanne Cherhal répond ce mercredi en musique au chanteur de R'n'B :

« Colonel, j'ai 16 ans et je suis devenue maman
J'ai suivi ton enseignement
[…] Je ne suis plus celle que j'étais quand j'étais pucelle. »


Tout comme elle l'avait fait avec « Si tu reviens j'annule tout », chanson dans laquelle Jeanne Cherhal ironisait sur un texto de Nicolas Sarkozy destinée à Cécilia, la chanteuse avoue avoir composé son morceau « de manière complètement spontanée » :

« C'est la chance qu'on a, quand on est chanteur. Avec cette chanson, l'idée était de dire qu'à 16 ans, quand on a fait l'amour une seule fois dans une voiture, on n'a pas forcément toutes les cartes en mains pour faire le bon choix pour sa vie future. »

Jeanne Cherhal a composé son morceau en un après-midi. Il ne figurera pas sur son prochain album, actuellement en préparation et prévu pour fin 2012 :

« Quand j'avais 15 ou 16 ans, c'étaient les chansons de Renaud qui m'ouvraient l'esprit, et c'était tout sauf réactionnaire. Si la chanson de Colonel Reyel [vidéo ci-dessous] et le succès qu'elle remporte sont le reflet d'une époque, alors c'est inquiétant. »


A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

« Aurélie » de Colonel Reyel, la maman et la putain des ados (Rue 89)

 

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 10:14

Le 23 août, le procureur du comté de New York, Cyrus Vance Jr., a abandonné les charges envers Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur du Fond Monétaire International (FMI) et un des hommes les plus puissants du monde, dans une affaire où, pour beaucoup, le système judiciaire a protégé l'élite possédante. Le 14 mai, une femme de chambre nommée Nafissatou Diallo est retrouvée en état de choc par cinq collègues de travail qui la décrivent comme traumatisée et sur le point de vomir. Nafissatou Diallo rapporte que Dominique Strauss-Kahn, à cette époque à la tête du FMI, et séjournant au Sofitel de Times Square, vient de l'agresser. Alors que l'incident lui-même n'a duré que neuf minutes, selon les dires de Diallo, il s'ensuit des mois d'attaques continuelles contre la victime, menées par les médias mais aussi par chacune des branches de la « justice » mises en branle dans cette affaire. Dès que les accusations sont portées contre Dominique Strauss-Kahn – ou DSK comme aiment à le nommer les médias admiratifs, celui-ci entreprend une campagne, abondamment financée, ayant pour objectif de discréditer Diallo. Cette campagne porte ses fruits. Selon Vance, l'accusation n'est alors « plus persuadée – au-delà d'un doute raisonnable[1] qu'un crime a été commis, basé sur les preuves à disposition ».

 

Les charges contre Strauss-Kahn n'ont pas été abandonnées en raison d'un doute sur le fait qu'un acte sexuel ait été commis. Elles ont été abandonnées parce que Vance et l'accusation ont jugé que Diallo était devenue un témoin peu crédible du fait des changements apportés dans les détails de sa version des faits, et parce qu’elle avait menti pour obtenir l'asile aux États-Unis, en arrivant de Guinée. Toutefois, lorsqu'on s'en tient aux déclarations de Diallo, son récit est resté depuis le début celui d'une agression sexuelle. Diallo a déclaré que Strauss-Kahn l'avait attrapée puis forcée à pratiquer une fellation. L’examen médical effectué à l'hôpital Roosevelt de St. Luke a mis en évidence des commotions et lacérations de la zone génitale, une élongation d'un ligament à l'épaule contracté, selon la victime, lorsqu'elle aurait été projetée au sol, ainsi que le sperme de Strauss-Kahn sur son uniforme. En dépit de ces faits, les médias sont parvenus à jeter un doute sur l'existence même de preuves matérielles. Bon nombre d’entre eux ont ainsi relayé les propos des avocats de Strauss-Kahn, Benjamin Brafman et William W. Taylor, qui ont déclaré lors d'une intervention que le rapport hospitalier n'était pas basé sur des examens médicaux mais uniquement sur « la parole de la plaignante ». Le traitement hargneux subi par Diallo et l'hostilité manifestée envers ses dires sont caractéristiques de ce que de nombreuses femmes doivent subir lorsqu'elles se déclarent victime d'une agression sexuelle. Dans le cas de Diallo, le dénigrement a pour origine les avocats grassement payés de Strauss-Kahn, ainsi que les médias dociles qui ont déformé les propos de Diallo, voire tout simplement menti sur ses déclarations concernant son passé et son agression.

 

Le jour de l’abandon des charges envers Strauss-Kahn, Slate Magazine a publié le point de vue de William Saletan, qui dénonçait ce qu'il décrivait comme une « charge contre Diallo » qui voudrait, entre autres choses, que Diallo ait inventé une ancienne agression et ait discuté de l'affaire Strauss-Kahn avec une personne incarcérée. Selon lui, les quatre éléments principaux utilisés par l’accusation[2] pour discréditer le témoignage de Diallo ne tiennent pas la route, et ce selon le rapport même du procureur. En premier lieu, alors que les médias ont répété sans vérification la déclaration de l'accusation – Diallo aurait « entièrement fabriqué » un viol ayant eu lieu dans sa Guinée natale et elle aurait même admis ce « mensonge » – le rapport de l'accusation inclut une « petite note de bas de page » qui indique : « [Diallo] a déclaré qu'elle avait bien été violée par le passé dans son pays natal, mais au cours d'un incident complètement différent de celui qu'elle avait décrit au cours d'entretiens précédents. Nos entretiens avec la plaignante n'ont conduit à aucun moyen indépendant de mener l'enquête ou de vérifier cet incident ». Comme l'écrit Saletan, « en d'autres termes, elle n'a jamais dit que le viol avait été "entièrement fabriqué". Elle en a changé les détails. » Saletan fait de plus remarquer que la note de bas de page est faussement neutre, il ajoute : « Dans une lettre du 30 juin, le bureau du procureur déclarait que Diallo ''serait prête à témoigner avoir été violée par le passé dans son pays d'origine, mais au cours d'un incident différent de celui qu'elle avait décrit au cours d'entretiens précédents''. Dans la motion abandonnant les charges, le bureau du procureur a toutefois décrit son second témoignage au sujet de son ancien viol comme ''complètement différent''. En insérant le mot ''complètement'', le bureau du procureur donne du poids à l’accusation de mensonge. Sur quelles bases le procureur justifie-t-il la surenchère par rapport à son allégation originelle ? L'abandon des charges ne mentionne aucun entretien ultérieur avec Diallo et admet que le procureur n'a ordonné aucune enquête sur le viol présumé en Guinée. La seule base permettant de dire qu'elle aurait menti est sa rétractation, mais nous n'avons aucun moyen de savoir dans quelle mesure la nouvelle déclaration diffère de l'originale. Nous devons avoir accès aux détails. »

 

L'autre allégation largement diffusée au sujet de Diallo concerne la conversation téléphonique qu'elle aurait eue avec un ami incarcéré dans une prison d'Arizona. La version de l'histoire que la plupart des gens ont lu est que Diallo aurait reçu l'appel d'un « petit ami » (elle maintient qu'il s'agit juste d'un ami) le jour suivant l'agression. Les rapports de presse ont suggéré que lors de cette conversation en fulani, Diallo aurait dit « Ne t'inquiète pas. Ce type a beaucoup d'argent. Je sais ce que je fais. » Comme le note Saletan, c'est cette histoire que rapporte le New York Times le 1er juillet, citant comme source « un représentant de l'ordre bien placé ». On retrouve cette traduction de la conversation, avec la même formulation, dans une déclaration sous serment remplie le 22 août par deux assistants du procureur déclarant avoir « capturé » cette conversation sur cassette. Mais Saletan note que lorsque Kenneth Thompson, l'avocat de Diallo, a écouté la conversation avec l'aide d'un interprète du fulani engagé par le bureau du procureur, Thompson en a tiré une interprétation bien différente. Selon Saletan, « [Thompson] a déclaré que 1) Diallo a reçu deux appels mais n'en a passé aucun, 2) elle n'a jamais parlé de la fortune de Strauss-Kahn comme d'un potentiel butin du procès, 3) son ami l'a fait mais elle lui a demandé d'arrêter, 4) elle n'a mentionné la fortune et la puissance de Strauss-Kahn que dans un contexte où elle expliquait le craindre, 5) lorsqu'elle a dit ''Je sais ce que je fais'', elle parlait uniquement de sa sécurité et non pas de stratégie judiciaire. » Ce qui correspond à l'explication donnée par Diallo lors d'un entretien antérieur pour BBC News.

 

Le compte-rendu de Saletan montre l'étendue des déformations auxquelles l'accusation semble avoir dû se livrer pour discréditer la parole de Diallo et semer le doute dans l'opinion publique quant à son intégrité – en dépit du fait qu'elle, et non Strauss-Kahn, était la victime présumée. Il n'est donc pas surprenant que de nombreuses personnes pensent que le bureau du procureur vient de laisser un violeur en liberté sans aucune forme de procès. L'abandon des charges envers Dominique Strauss-Kahn est un message qui annonce que les riches et les puissants n'auront jamais à répondre de leurs actes. C'est une nouvelle injustice envers les nombreuses femmes, humiliées et abandonnées par le système juridique, qu'on a culpabilisées pour leur propre agression ou viol.

 

De manière prévisible, presque toute l'attention publique s’est tournée vers Nafissatou Diallo, qui a, en pratique, fait l’objet d’un procès pour son propre viol présumé. Pourtant, le passé de Strauss-Kahn semble être plus pertinent que celui de Diallo pour éclairer les faits – et n'a que peu retenu l'attention des médias américains. Le « grand séducteur », comme on l'appelle en France, a un long passé d'agressions sexuelles présumées derrière lui. Tristane Banon, une journaliste française, fille d'Anne Mansouret (une responsable du Parti socialiste, aux côtés de Strauss-Kahn) et belle-fille de Brigitte Guillemette (la deuxième femme de Strauss-Kahn), a accusé ce dernier de tentative de viol. En février 2007, une chaîne de télévision française avait diffusé une émission au cours de laquelle Banon avait décrit les tentatives de Strauss-Kahn pour lui enlever son jean et son soutien-gorge lorsqu'elle l'avait rencontré pour un entretien au sujet d'un livre qu'elle était en train d'écrire. [...]

 

Il y a eu aussi le cas de Piroska Nagy, une économiste hongroise, subordonnée de Strauss-Kahn au FMI. En 2008, Strauss-Kahn dut s'excuser publiquement pour « une erreur de jugement » concernant sa relation sexuelle, bien documentée, avec Nagy. Il fut finalement lavé de toute accusation d'abus de pouvoir. Mais après que la troisième femme de Strauss-Kahn, Anne Sinclair a qualifié l'histoire avec Nagy d'affaire « d'une nuit », cette dernière écrivit aux enquêteurs dans une lettre au ton outré : « Je n'étais pas préparée à recevoir les avances du directeur général du FMI. Je ne savais pas quoi faire... me sentant grillée si je les acceptais et grillée si je les repoussais. » Alors que Strauss-Kahn a toujours insisté pour dire que sa relation avec Nagy était consentante, cette dernière a déclaré que son patron s’était « sans aucun doute » servi sa position de pouvoir pour l'engager dans une relation sexuelle. « Je pense que cet homme a un problème » a-t-elle ajouté. Elle démissionna par la suite de son poste au sein du FMI. En 2008, la députée socialiste Aurélie Filipetti a déclaré se souvenir d'une « tentative de drague très lourde, très appuyée » de Strauss-Kahn et qu'elle avait toujours pris soin depuis de « ne jamais se retrouver seule avec lui dans un endroit fermé ». Le soi-disant « problème » de Strauss-Kahn avec les femmes semble être un secret de Polichinelle en France – conduisant Danièle Évenou, une actrice française et femme d'un ancien ministre socialiste, à demander à l'antenne d'Europe 1 : « Qui n'a jamais été coincée par DSK ? ».

 

On pourrait penser, devant la longue liste des charges à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn couplée à l’évidence physique des faits, que les accusations de Diallo auraient au moins mérité un procès. En particulier, toute personne se disant de gauche devrait s'insurger à l'idée que l'un des hommes les plus puissants du monde, avec l'aide d'une équipe d'avocat et de spécialistes en relations publiques payés à grands coups de millions, soit laissé libre d'utiliser sa puissance pour déformer les propos de sa victime présumée. Étonnamment, certains à gauche ne semblent pas de cet avis. Le World Socialist Web Site[3], par exemple, a semblé gober totalement la diffamation de Diallo. Dans une série d'articles en ligne, le site web a carrément défendu l'ancien patron du FMI contre la femme de chambre afro-américaine, se réjouissant finalement de l'abandon des charges, vues comme une sorte de victoire pour le commun des mortels.

 

Mais arrêtons-nous un instant sur la logique de ceux qui défendent Strauss-Kahn. Selon leur raisonnement, s'il n'y a pas eu viol, les preuves irréfutables en présence doivent être interprétées comme une « relation sexuelle consentie ». Ainsi donc, une femme immigrée africaine de trente-deux ans aurait décidé, pendant son travail, d'avoir une relation sexuelle de neuf minutes avec un homme blanc de deux fois son âge, qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant. A-t-elle simplement agi de manière impulsive ? Pourquoi donc aurait-elle raconté, immédiatement après les faits, à ses collègues et à la police, ce qui venait de se passer ? Nous sommes donc censés croire qu'il s'agissait d'un scénario prémédité de Diallo dans le but d'extirper de l'argent à un homme très puissant. Il n'y a que dans une société imprégnée de sexisme et de racisme que de tels scénarios, aussi tirés par les cheveux, peuvent être concoctés. Alors que la conduite de Strauss-Kahn envers les femmes a été décrite aux États-Unis comme un « phénomène français », le traitement réservé à Nafissatou Diallo montre que la France est loin d'être la seule à ne pas prendre les accusations de viol au sérieux, ou à hausser les épaules devant le comportement de ceux qui pensent que le corps des femmes n'existe que pour satisfaire leurs désirs sexuels. Cette affaire est donc un exemple extraordinaire de la façon dont les femmes ayant été victime d'une agression sexuelle sont traitées aux États-Unis et à travers le monde – comme si elles étaient en réalité les coupables.

 

À suivre la couverture médiatique de l'affaire Strauss-Kahn, on en viendrait à penser que les femmes montent régulièrement des histoires de viols – et que les hommes sont régulièrement victimes de ces machinations. C'est l'opposé qui est vrai. Le Rape, Abuse and Incest National Network[4] estime que 60 % des agressions sexuelles aux États-Unis ne sont jamais rapportées, et qu’à peine 6 % des violeurs passent un jour en prison. Pire encore, on pouvait lire dans un récent article du New York Times : « Des experts ont déclaré que les centres spécialisés dans la collecte des déclarations de viols voient souvent une chute des cas rapportés dans les suites d'une affaire médiatique d'agression sexuelle, en particulier celles dans lesquelles l'accusation échoue, comme le cas des joueurs de lacrosse[5] de l'Université de Duke, ou l’acquittement récent, pour des charges plus que sérieuses, de deux officiers de police de New York qui rendaient visite à une femme en état d'ébriété de manière régulière dans son appartement. »

 

Ceci ne surprendra personne. On montre bien aux femmes ayant subi un viol que porter plainte contre leur assaillant implique que toute leur vie passée soit livrée au grand public. Avec un système judiciaire faisant apparemment bloc contre elles, pourquoi s’étonner que tant de femmes pensent qu’il y a de la sagesse à rester silencieuses ? Alors que les pressions de Strauss-Kahn et ses défenseurs ont abouti à ce que la cour de New York abandonne l'affaire, Diallo et quelques activistes demandent toujours justice. Les avocats de Diallo ont fait appel de la décision de ne pas nommer un procureur spécial pour l'affaire – il sera statué sur cet appel le 30 août. Il est important que les activistes de New York viennent devant le tribunal pour soutenir Diallo dans sa quête de justice.[6] Diallo a aussi engagé des poursuites au civil contre Strauss-Kahn pour préjudices émotionnels, physiques et psychologiques, qui s'ajoutent aux tentatives pour ruiner sa réputation. Nafissatou Diallo devrait être félicitée pour son courage et mérite solidarité et soutien. Heureusement, l'abandon des charges contre Strauss-Kahn n'est pas passé inaperçu. Des manifestants en colère se sont bien fait entendre à l'extérieur du tribunal, où l'accusation annonçait qu'elle jetait l'éponge, attirant l'attention sur le fait que l'ancien chef du FMI utilisait pouvoir et argent pour éviter un procès.

 

Les activistes qui organisaient la Slutwalk[7] de New York, une marche contre les violences sexuelles et la culpabilisation des victimes, ont tenu un rassemblement le matin de l'abandon des charges. Les slogans tels que « Police sexiste, procu sexiste, justice pour Diallo maintenant ! » et « Honte à vous ! » ont longtemps résonné dans les rues voisines. Une manifestante citait le cas de la « joggeuse de Central Park » qui vit cinq adolescents noirs, innocents, condamnés pour viol sans aucune preuve ADN. Bien que les adolescents furent par la suite relaxés, de tels cas mettent en évidence le double standard honteux qu'applique le système judiciaire envers les personnes non-blanches et pauvres. Construire un mouvement contre le sexisme et pour l'égalité des genres était aussi au centre des préoccupation du rassemblement, comme le déclarait Suzy Exposito, membre de la Slutwalk de New York : « À tous ceux qui se sont demandé où était passé le mouvement féministe nous répondons : nous sommes de retour et pour un bout de temps. Pour tous ceux qui se demandent pourquoi il n'y a toujours pas l'égalité ici aujourd'hui, nous répondons qu'il n'y a pas d'égalité sans justice. Et nous ne pouvons pas faire confiance aux politiciens, nous ne pouvons pas faire confiance aux flics, et nous ne pouvons certainement pas faire confiance aux défenseurs du viol comme le New York Post ou le Times pour nous aider à lutter pour la justice. C'est notre combat. »

 

Cette bataille est loin d'être terminée. Comme l'a déclaré Diallo à ABC News, « Je veux la justice. Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'on ne peut pas utiliser son pouvoir quand on fait quelque chose comme ça. » Il est maintenant temps de lutter pour un monde d'égalité véritable, où plus aucune femme ne vivra dans la peur d'une agression sexuelle. Justice pour Nafissatou Diallo !

 

Publié sur SocialistWorker.org le 29 août 2011 – Traduction Yann Lecrivain.

 

http://www.contretemps.eu/

 

 




[1] Dans les procès de ce type aux États-Unis, un jury populaire composé de 12 citoyens doit prononcer à l'unanimité la culpabilité de l'accusé pour que celui-ci soit condamné. Chaque juré devant faire son choix « beyond a reasonable doubt », « au-delà d'un doute raisonnable » [NdR].

[2] Celle de Strauss-Kahn [NdR].

[3] Le site web du « Comité international de la Quatrième internationale » auquel se rattache le courant lambertiste en France [NdR].

[4] Le RAINN (Réseau national de surveillance des viols, incestes et abus sexuels) est une organisation non-gouvernementale américaine [NdT].

[5] Sport initialement pratiqué par les Indiens d'Amérique du Nord et devenu très populaire aux USA comme sport universitaire [NdT].

[6] La Cour d’appel de New York a rejeté l’appel des avocats de Nafissatou Diallo [NdR].

[7] Littéralement : « Marche des salopes » [NdT].

date: 
07/09/2011 - 17:00

Lichi D'Amelio and Natalia Tylim

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 12:58

 

Une école maternelle de Stockholm propose un enseignement antisexiste. L’équipe prend toutes les précautions pour que garçons et filles soient traités de façon identique. Une méthode qui a ses limites, estiment des observateurs dans BBC News.


05.09.2011 | Cordelia Hebblethwaite | BBC News Online

 

 

Vue de l’extérieur, l’école maternelle Egalia, à Stockholm, ressemble à toutes les autres. Mais, en regardant de plus près, vous pouvez noter une différence de taille. Les livres y ont été sélectionnés avec soin afin d’éviter les représentations traditionnelles de l’homme et de la femme. Fini les contes tels que La Belle au bois dormant, place à l’histoire de deux girafes qui trouvent un bébé crocodile et décident de l’adopter.

 

Si l’on retrouve ici la plupart des jouets habituellement présents dans n’importe quelle école, ils sont toutefois délibérément disposés côte à côte pour encourager les enfants à prendre les jouets qui les attirent. Les petits garçons sont libres de se déguiser et de jouer avec des poupées. Selon la directrice, Lotta Rajalin, il s’agit d’offrir aux enfants une plus large palette de choix. “Nous voulons leur montrer tout ce que la vie peut avoir à offrir, pas uniquement la moitié”, explique-t-elle. Cette idée tient visiblement à cœur de tout le personnel éducatif. “Je veux faire évoluer la société”, explique Emelie Andersson, 27 ans, qui vient de finir sa formation d’éducatrice.

 

La jeune femme a choisi de travailler à Egalia précisément pour sa politique en faveur de l’égalité des sexes. “Dans notre société, dès leur naissance, les enfants font l’objet d’attentes différentes selon qu’ils sont fille ou garçon. Cela les limite. Pour moi, il n’existe pas de ‘monde pour les filles’, ni de ‘monde pour les garçons’.” N’est-il pas déroutant néanmoins pour un enfant de brouiller ainsi la frontière entre les sexes ? Cette critique, Lotta Rajalin, la directrice d’Egalia, l’a déjà entendue de nombreuses fois et elle la conteste fermement. “Toutes les filles savent qu’elles sont des filles et les garçons savent qu’ils sont des garçons. Nous ne touchons pas à l’identité sexuelle biologique des enfants mais à la question sociale.”

Les avis des pédopsychiatres et des spécialistes de l’identité sexuelle sont mitigés ; la plupart d’entre eux soutiennent le principe, mais pas les moyens employés. “Leurs intentions sont excellentes, mais je ne suis pas sûre qu’ils procèdent de la meilleure façon”, confie Linda Blair, psychologue de l’enfance au Royaume-Uni. “C’est un peu artificiel. Entre 3 et 7 ans environ, l’enfant est en quête d’identité, et cela passe indéniablement par l’identité sexuelle”, poursuit-elle.

Pourtant, le pays prend ces questions très au sérieux. A présent, les écoles suédoises accueillent de plus en plus de spécialistes de la problématique hommes-femmes, et la lutte contre les discriminations de tout type est inscrite au programme scolaire. La Suède est souvent citée en exemple quand il s’agit de parité, mais certains Suédois estiment que leur pays est allé trop loin.

 

“Les spécialistes des relations hommes-femmes ont convaincu les hommes politiques que la solution à tous leurs problèmes résidait dans la question de la parité. C’est assez dangereux, car ils gaspillent de l’argent et des moyens”, déplore la blogueuse suédoise Tanja Bergkvist. L’école d’Egalia est tout de même populaire et la liste d’attente est longue. Pia Korpi, artiste métallurgiste, et son mari, Yukka, danseur et chorégraphe, ont deux enfants dans cette maternelle. La plupart de leurs amis et leur famille les soutiennent, mais Pia Korpi admet que certaines personnes ne comprennent pas leur choix. “Des gens qui ne savent pas de quoi il s’agit, qui pensent que c’est du lavage de cerveau…”

 

L’objectif des éducateurs est de former les enfants à la parité dès le plus jeune âge ; toutefois, de nombreux doutes ont été émis quant à l’effet durable de cet enseignement. “Le monde réel les attend à la sortie de l’école. On ne peut pas détacher les gens de la réalité”, affirme la psychologue Linda Blair. La méthode suédoise fait également sourire Philip Hwang, professeur de psychologie à l’université de Göteborg [dans l’ouest de la Suède] et auteur de plusieurs études approfondies sur le développement de l’enfant. “Je ne pense pas que ça puisse être mauvais, mais c’est pour le moins naïf. En un sens, c’est typiquement suédois. Les Suédois ont tendance à penser que, s’ils institutionnalisent quelque chose, le changement se fera de façon automatique. Mais, lorsqu’il s’agit de questions profondément ancrées dans notre culture, il faut des générations pour que les effets perdurent.”

 

http://www.courrierinternational.com/article/2011/09/05/l-ecole-ou-les-garcons-jouent-a-la-poupee

 

Commentaire:

 

Cela rappelle les diverses expériences pour tenter de sortir de l'idéologie dominante: communautés, phalanstères, appartements coopératifs, diverses écoles parallèles. Nous nous garderons bien d'avoir une "position politique".


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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 10:18

dsk.jpg No, you can't!

6 septembre 2011

Les médias français et leurs décideurs sont-ils sourds, aveugles à l’exigence d’une dignité des femmes ? On pourrait le croire, dans le flot d’images et de commentaires complaisants ou neutres, mais jamais défavorables qui nous a été asséné depuis hier pour signaler l’« événement » du week-end : le retour de Dominique Strauss-Kahn à Paris.

 

A moins d’être totalement dépourvu d’aptitude ou de conscience professionnelles, les informateurs ne pouvaient oublier qu’il s’agissait d’un homme – et non des moindres – accusé d’agression sexuelle sur une femme. Donc un prédateur présumé de notre dignité profonde, celle de l’intégrité de notre sexe, de notre corps, mais aussi celle de notre identité de femme. 
Qui, quand elle dit non, signifie non. Or Nafissatou Diallo – la plaignante – fut à peine nommée, les faits presque jamais rappelés, la réputation un peu glauque de Dominique Strauss-Kahn escamotée.
Le « retour » du violeur présumé (la tentative de viol équivaut en droit au crime de viol lui-même) était traité comme un événement mondain, à peine politique, rien à voir avec un crime.
J’entends bien que Dominique Strauss-Kahn n’est mis en cause que dans une procédure civile – après l’abandon de poursuites pénales. Mais cela n’empêche en rien de caractériser la source du dommage pour la nécessité de la réparation.
INDIGENCE
Nous avons eu droit à l’éternelle et ridicule séquence de l’épouse – outragée – mais fidèle-soutien-de-l’accusé. Séquence dont on raffole outre-Atlantique, histoire de s’identifier un peu aux Hillary Clinton et autres célèbres cocues. Une épouse pour laquelle la femme victime présumée n’existe pas, n’existe plus.
Seul compte « le retour » de l’homme que l’on croit (à tort) blanchi, car les procédures sont en cours et l’épisode judiciaire loin d’être clos.
Mais laissons cela. Je m’intéresse quant à moi à l’indigence, l’indulgence et l’indécence qui ont marqué la relation médiatique de ce détestable feuilleton.
Et j’y vois le signe que, près d’un demi-siècle après le nouveau combat des femmes pour exister comme individus à part entière, après la réforme du code pénal quant au viol (à l’initiative de Choisir la cause des femmes), leur dignité peut être foulée aux pieds comme dans le passé.
Je n’ose formuler d’autres hypothèses : Dominique Strauss-Kahn intouchable parce que attendu dans le prochain cirque politique ? La victime passée par pertes et profits parce que lointaine, socialement humble (une « domestique ») et noire ? Que les médias s’expliquent, nous expliquent, ou alors, honte à eux !

Gisèle Halimi, avocate, présidente de Choisir la cause des femmes

* Article paru dans le Monde, édition du 07.09.11. | 06.09.11 | 10h24 • Mis à jour le 06.09.11 | 10h55

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 11:45
vamos19.jpg
Manif anti "masculiniste" (comme Zemmour)
 
 ROUSSET Pierre - 24 août 2011
  Osez le féminisme - 23 août 2011
 DAHAN Sylviane - 17 août 2011
  LESNES Corine - 23 août 2011
  CYPEL Sylvain - 17 août 2011
   BUFFET Marie-George - 23 août 2011
ATT 00016
Une atteinte au combat contre les violences sexuelles subies par les femmes.

La décision du juge d'entériner la proposition du procureur Cyrus Vance d'abandonner tous les chefs d'inculpation contre D. Strauss-Kahn est un coup très dur contre le droit des femmes victimes de violences sexuelles, de viols.

 

Il n'y aura donc pas de procès au pénal, pas de débat contradictoire et nul ne saura ce qui s'est passé dans la chambre du Sofitel.


Depuis plusieurs semaines, il y a un procès en suspiscion mené, de différents côtés, contre Nafissatou Diallo en s'appuyant sur son passé. C'est cette entreprise de décrédibilisation sur laquelle s'appuie la décision du juge. Le NPA dénonce cet état d'esprit qui consiste à insinuer qu'il y aurait des victimes respectables et d'autres non. Une agression sexuelle, un viol restent un crime, quelque soit le passé de celle ou celui qui subit ces agissements.


La satisfaction affichée par les amis de D. Strauss-Kahn est à la fois affligeante et écoeurante. Pas un mot pour la victime présumée, l'ordre est rétabli, place à la campagne !


Le NPA continuera à mener inlassablement le combat aux côtés de celles et ceux qui mènent bataille contre les violences sexuelles, pour la reconnaissance du viol comme un crime.


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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 11:16

Les associations craignent que l'abandon des poursuites pénales contre Strauss-Kahn ne décrédibilise la parole des femmes victimes de violences, déjà souvent sujette à caution.


Par CORDÉLIA BONAL


«Nafissatou, on te croit!» La pancarte brandie par une vingtaine de militantes féministes devant le tribunal de New York mardi n’aura de toute évidence pas pesé un gramme dans la décision du juge new-yorkais Michael Obus

d’abandonner les charges à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn. Mais elle traduit le sentiment d’amertume, sinon d’injustice, ressenti tout au long de l’affaire et plus encore à son issue hier mardi (au pénal du moins) par les féministes des deux côtés de l’Atlantique.

 

Sentiment né tout autant du discrédit tombé d'un seul bloc sur Nafissatou Diallo que des sonores ouf de soulagement poussés à gauche depuis l'épilogue d'hier. «Circulez il n’y a plus rien à voir», a-t-on surtout entendu au PS, du triomphant «la justice américaine a reconnu l’innocence de Dominique» de Jean-Christophe Cambadélis au libéré «je suis très heureuse» de Martine Aubry, en passant pas les pour le moins expéditifs «DSK blanchi».

 

Dans ce concert, la voix de Marie-George Buffet (PCF), qui a vu dans la décision de la justice américaine, «en revenant au temps où les victimes de viols étaient à priori coupables», une «mauvaise nouvelle pour la justice et pour les femmes», et celle du NPA, dénonçant «un coup très dur contre le droit des femmes victimes de violences sexuelles, de viols», ont été bien seules.

 

Le contentement affiché risque, s'alarment les féministes, de noyer la libération de la parole qui avait émergé au début de l’affaire. «Ce n’est pas parce que la justice américaine a cru bon de prendre la décision qu’elle a prise qu’il faut en conclure qu’il n’y a pas de problème», proteste la présidente du Planning familial Carine Favier. «Cette affaire a levé le voile sur un certain nombre de réalités dont sont victimes les femmes, il serait extrêmement dommageable de faire aujourd'hui comme si rien ne s’était passé.»


Ce qui s'est passé ? Faute de procès, on ne le saura pas, et c'est bien dans ce défaut de recherche de la vérité que se trouve le problème, réagissent en chœur les féministes. «Il n'y a pas matière à dire qu'on est soulagé du fait qu'il n'y aura pas de procès ni de justice rendue comme je l'entend dire depuis hier soir», dénonce l'antilibérale Clémentine Autain, très remontée. «Il est franchement déplacé que les socialistes applaudissent à une décision qui ne permette pas que justice soit faite!»


C'est aussi ce qu'écrivent dans une pétition lancée hier en réaction à la levée des charges la psychiatre Muriel Salmona et la journaliste Sandrine Goldschmidt, militantes féministes: «C'est vrai, Nafissatou Diallo n'avait guère de chance de gagner un procès pénal et de convaincre 12 jurés "au delà du doute raisonnable". Cela ne prouve pas que DSK n'était pas coupable. Cela veut dire qu'aujourd'hui, la justice des hommes est bien la justice des hommes.»

«Suspicion»

Dès avant l'officialisation de la levée des charges contre DSK, mardi, Osez le féminisme exprimait la même crainte, appelant à la vigilance contre «la tentation (…) dans les prochaines semaines de jeter le discrédit sur l’ensemble des victimes de viol». «Cette affaire a mis en lumière les stéréotypes et la suspicion persistante portée sur les plaignantes, il ne faudrait pas que son issue, aussi médiatique soit-elle, porte préjudice aux victimes», appelle Magali de Haas, porte-parole de l'association.

 

Le cas de Nafissatou Diallo est-il de nature à décourager les femmes victimes d'agressions sexuelles d'engager des poursuites ? «J’ose espérer que les femmes sauront faire la part des choses», tempère Magali de Haas, tout en rappelant que la démarche est déjà très difficile puisqu'en France 10% seulement des femmes victimes d'agression sexuelle porteraient plainte, selon l'enquête nationale Enveff (voir ici).

 

Car l’affaire aura au moins eu le mérite de montrer le fossé entre les systèmes judiciaires français et américain, ainsi que le souligne Carine Delaby-Faure, pénaliste au barreau de Lille, habituée des affaires de violences sexuelles. «Le système américain considère que s’il y a mensonge sur des éléments annexes la parole de la victime est tellement entachée que l’on ne peut plus l’entendre: le mensonge est jugé presque aussi grave que le viol. Ce n’est pas le cas en France, où une victime de viol sera toujours entendue par la justice, quel que soit son profil.»

 

 

http://www.liberation.fr/societe/01012355870-dsk-les-feministes-redoutent-l-effet-retour


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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 09:06
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23 août 2011

Une vingtaine de femmes sont venues devant le tribunal, au 100 Center Street, pour faire entendre leur désapprobation. Danette Chavis avait apporté sa pancarte fait maison :


« Et l’’ADN, ça ne sert à rien ? »

Les manifestantes étaient des responsables d’associations contre la violence sexuelle ou les injustices faites aux femmes. Il y avait aussi une élue de New York et une représentante de NOW (National Organization for Women), la grande organisation féministe qui a lancé une campagne sur le thème « Take Rape Seriously » (« Prendre le viol au sérieux »).

 

Les femmes pensent qu’en classant l’affaire, le procureur Cyrus Vance prend une décision qui a plus de conséquences qu’il n’y parait pour les New Yorkaises.

Décrédibiliser la plainte de Nafissatou Diallo, au motif qu’elle a sous-évalué ses revenus pour conserver son logement social ou qu’elle a donné des versions différentes de ce qu’elle a fait tout de suite après avoir été (selon elle) agressée, est « injuste », a dit Leticia James, membre du conseil municipal.

 

« Is there such a thing as a perfect rape victim » ? a-t-elle demandé (« ça existe, une victime parfaite de viol ? »)

Va-t-il falloir que les immigrées pauvres s’assurent que leurs déclarations d’impôts sont établies dans les règles de l’art pour obtenir justice quand elles seront agressées ? a demandé Leticia James.

Les femmes ont expliqué que tout ce qui est arrivé à Nafissatou Diallo est assez classique : « tir à vue » sur son passé, son statut, sa réputation, ses fréquentations..

 

Pour elles, il n’est pas surprenant qu’une victime fasse des déclarations contradictoires : elle est en état de choc. (à cet égard, la lecture de la motion du bureau du procureur montre ce qui s’apparente à un décalage culturel profond : les enquêteurs relèvent que Nafissatou Diallo pleure avec effusions un jour et le lendemain accueille la même question avec impassibilité).

 

Pour Sonia Ossorio, la directrice excéutive de NOW, moins la moitié des viols font l’objet de plaintes. Et 6 % seulement des violeurs finissent par faire de la prison. L’affaire DSK/Nafissatou risque encore de décourager les victimes, a-t-elle dit (en blâmant aussi l’avocat Kenneth Thompson pour des erreurs grossières dans la gestion du dossier).

Catherine Coswell, de l’Alliance nationale contre les agressions sexuelles, a dit que les fausses accusations de viol sont rares : de 2 à 8 % de toutes les accusations, selon l’Institut de recherche des procureurs américains.

 

Et Andrea Plaid de l’association Sister Song a lancé une pétition pour protester contre le traitement par le New York Post, non pas de DSK le « perv », mais de Nafissatou, que le quotidien avait accusée de faire le trottoir.

La militante a appelé à des excuses publiques du quotidien du groupe Murdoch.

Les journalistes américains ont écouté avec beaucoup de sérieux. Il n’y avait pas un journaliste français à l’horizon. On ne saurait mieux illustrer le décalage des préoccupations...

 

Corine Lesnes, correspondante du Monde à Washington

 

* Blog de Corine Lesnes, 23 août 2011.
http://clesnes.blog.lemonde.fr/
Pas de procès dans l’affaire DSK : une mauvaise nouvelle
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23 août 2011


Le refus de faire juger l’affaire dans laquelle l’ancien directeur du FMI est accusé de viol est une mauvaise nouvelle pour la justice et une mauvaise nouvelle aussi pour les femmes .

 

Car à ce jour la vérité n’est pas dite, ni pour le présumé innocent ni pour la présumée victime.

 

La décision du procureur fait courir de grands risques au droit des femmes en revenant au temps où les victimes de viols étaient à priori coupables, au temps où le viol n’était pas considéré comme un crime.

 

Rappelons nous qu’en France le jugement de ces faits par une cour d’Assises n’est pas si vieux que cela ! La vigilance s’impose pour que le refus de faire passer la justice aux USA ne donne pas des ailes en France aux pourfendeurs d’une justice implacable envers les violences- sexuelles ou non - à l’encontre des femmes.

 

Marie-George Buffet


* http://www.pcf.fr/11448

 

 

 

Piqure de rappel: Guillon a été viré mais qu'avait-il inventé? Qu'avait-il exagéré?

 

 

PS-DSK"Martine AUBRY..vous êtes indécente.."
de : A.C  (extraits de Bellaciao"
mardi 23 août 2011 - 19h51


Madame,

Je ne suis pas de ceux quise sont frottés les mains de joie ricanante parce qu’un des vôtres, richissime directeur général du FMI et prétendant au trône élyséen était devenu un sujet de grivoiserie , d’indignation ou de compassion..

Après tout, si cet homme n’a pas violenté une femme de chambre , c’est simplement un gros con comme j’en connais, qui ne savent pas retenir leurs mains baladeuses , qui se frottent aux femmes dans le métro.

C’est pour moi un immense soulagement. Je suis très heureuse pour Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair. Je le dis profondément. Je pense que nous devons réfléchir dans ce moment, à la vérité des faits, au respect des personnes, des victimes ou des coupables présumés et au respect de la justice", a-t-elle affirmé à la sortie du bureau national consacré à la crise.

"J’espère que ceci nous amènera aussi à respecter la parole de Dominique Strauss-Kahn, à le laisser faire ce qu’il souhaite le plus, c’est à dire, revivre normalement et s’exprimer au moment où il le décidera

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 12:37
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25 mai 2011

Que ce soit à la Puerta del Sol à Madrid, ou sur la Plaza Catalunya à Barcelone et ailleurs, il existe des espaces pour toutes les initiatives, revendications et sensibilités. Mais, surtout, il existe une atmosphère qui facilite l’émergence de réponses nouvelles pour faire face aux difficultés et aux défis.

 

Un exemple de cela a été donné le jeudi dernier quand, à la Puerta del Sol, une personne a arraché un calicot avec l’inscription « La révolution sera féministe ou ne sera pas ». La réaction des militantes féministes a été d’organiser un atelier de type « le féminisme pour débutants » auquel ont assisté de nombreuses personnes. On y a expliqué ce que l’on entendait par féminisme et clarifié en quoi il avait tout son sens dans les événements actuels.

 

Les féministes de la Puerta del Sol et de la Plaza Catalunya ont élaboré un Manifeste qui explique leur motivation à participer et à soutenir le Mouvement du 15 Mai.

 


 

Manifeste féministe


Nous sommes sur la place parce que :

 

* Nous voulons une société dans laquelle on place les gens au centre de tout et non les marchés. C’est pour cela que, face aux coupures dans les budgets sociaux, aux réformes de la loi du travail et des pensions, nous demandons au contraire la gratuité des services publics vitaux tels que l’enseignement, l’accueil de la petite enfance, pour les personnes dépendantes.

* Nous voulons que tous et toutes s’engagent pour construire une société où il n’y aura pas de place pour les violences machistes dans toutes ses expressions : économiques, esthétiques, dans les relations de travail, physiques, psychologiques, sexuelles, institutionnelles, religieuses, sous forme d’exploitation du travail et sexuelle, etc.

* Nous voulons décider librement de nos propres corps, en jouir et en disposer comme nous l’entendons.

* Nous voulons l’avortement libre et gratuit et une éducation affective et sexuelle.

* Nous voulons une société plurielle où l’on respecte les multiples façon de vivre son sexe et sa sexualité (lesbiennes, gays, intersexes, bisexuels, transexuels, transgenres…) et qu’on reconnaisse le droit à la sexualité dans toutes les étapes de la vie. Nous exigeons la dé-pathologisation des identités transgenres.

* Nous exigeons que l’État et l’Église cessent d’interférer dans nos vies.

* Pour qu’il y ait un changement réel dans la société, il faut prendre les décisions par consensus et que les femmes participent de manière décisive.

* Il est vital de partir d’une perspective féministe dans la transformation du modèle économique et social pour le rendre au service des gens et de la planète, dans les services publics, dans la création d’un autre modèle de ville et de gestion du territoire, dans les politiques environnementales et agro-alimentaires.

* Il est nécessaire que les femmes soient protagonistes dans ces processus de transformation sociale, politique et économique et dans les décisions qui se prennent pour y parvenir. Et aussi dans l’élaboration, l’exécution et l’évaluation de ces politiques.

* Les questions qui touchent les femmes affectent toute la société et nous voulons qu’elles soient au cœur de l’agenda politique, économique et social.

* Nous exigeons que les travailleuses domestiques soient intégrées dans le régime général de la sécurité sociale et aient droit à la négociation collective.

* Nous exigeons que l’on comptabilise le travail domestique comme faisant partie de la richesse des pays.

* Nous exigeons la reconnaissance des tâches d’attention aux personnes, dans les foyers, à la vie et à sa socialisation complète, ainsi que le droit de décider librement si nous voulons ou non élever et soigner, le droit à l’attention réglementée et le droit à l’auto-attention. En résumé, le droit à la citoyenneté.

* Nous exigeons la répartition du travail et des richesses. Travailler moins pour travailler tous et toutes. Des conditions de travail et professionnelles dignes. La répartition égalitaire du travail productif et reproductif, un salaire et une reconnaissance égaux pour le travail des femmes et des hommes. Et que la richesse soit mise au service des classes populaires.

* Nous exigeons la reconnaissance des droits des travailleuses sexuelles.

* Nous exigeons des papiers pour tous et toutes pour que les femmes migrantes jouissent de leurs droits. Nous exigeons que l’on reconnaisse la citoyenneté des personnes sans conditions légales ni normatives, l’abrogation de la Loi sur les étrangers et des Centres d’internement pour étrangers.

* Nous exigeons l’utilisation d’un langage qui nomme toutes les personnes et qui soit débarrassé de l’homophobie, du machisme, du classisme et du racisme.

* Nous revendiquons que l’on valorise et reconnaisse les savoirs et les connaissances des femmes et leur fonction primordiale dans la transmission de la culture.

* Nous voulons une école co-éducative.

* Nous voulons une société où tous les types de familles et de groupes de vie communautaire puissent exister.

* Nous rejetons l’hétéro-normativité et la féminité obligatoire.

* Nous sommes contre les guerres, nous rejetons l’utilisation du corps des femmes comme arme de guerre et nous croyons qu’aucune intervention militaire ne peut garantir la paix. Non à la militarisation des sociétés, à la production et au commerce des armes. Nous invitons pour cela à faire de l’objection fiscale.

* Nous revendiquons la solidarité transnationale féministe comme instrument pour changer le monde. Dans toutes les places il y a des féministes indignées, nous souscrivons à leurs revendications et leur apportons tout notre soutien.

 

Il n’y a pas de révolution sans les femmes !


La révolution sera féministe ou ne sera pas !



Voir aussi : « L’atelier de féminisme » de la Plaza del Sol


* Traduction française pour le site www.lcr-lagauche.be

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 12:26

PARIS, 16 mai 2011

 

Le NPA s'est dit "choqué" lundi par "les réactions de compassion" envers Dominique Strauss-Kahn après son inculpation aux Etats-Unis, soulignant qu'il fallait d'abord penser à "la victime" si les faits étaient avérés.


"On croit à la présomption d'innocence", a souligné lors d'une conférence de presse Myriam Martin, porte-parole du NPA, mais "notre solidarité va d'abord à la victime" qui accuse DSK d'agression sexuelle.


"La première chose si les faits sont avérés, c'est que ce serait une agression contre une femme" et donc "quelque chose d'extrêmement sérieux" qui "renvoie aux violences faites aux femmes", a déclaré Christine Poupin, l'autre porte-parole.

 

Elle s'est également dite "choquée par les réactions de compassion à DSK, sa famille et ses proches. Et la femme (de ménage) alors ?

 

Pour la responsable du NPA, "on a déjà beaucoup de choses à reprocher" au patron du FMI, "bras armé qui fait payer la crise du capitalisme partout" aux plus faibles, avec notamment le "plan d'austérité pour la Grèce".


Mais "on ne se servira pas (de cette affaire) pour des visées politiciennes", a assuré Mme Martin.

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