Les chiffres sont terrifiants...
En 2011, 146 femmes sont mortes en France sous les coups de leur conjoint, soit une femme qui perd ainsi la vie tous les trois jours. On estime aussi que chaque année, 75 000 femmes sont violées, mais seulement 10 % d'entre elles osent porter plainte et seuls 2 % des violeurs sont condamnés.
Le verdict du procès de Créteil pour viols collectifs sur deux jeunes femmes, treize années après les faits, témoigne de la manière dont les violences faites aux femmes sont aujourd'hui prises en compte : une procédure interminable mais néanmoins bâclée, des victimes maltraitées et insultées, non protégées et habitant toujours dans le même quartier que leurs agresseurs et, pour finir, des acquittements éhontés.
La loi existe qui punit aujourd'hui les violences « sexuelles et autres » faites aux femmes, mais la tolérance et la complaisance restent de mise. Seules 10 % des femmes portent plainte, par peur de la justice. La grande majorité des violences spécifiquement dirigées contre les femmes ne sont pas dénoncées.
Une journée ne suffira pas pour inverser le cours des choses mais il faut cependant s'en saisir pour dénoncer les violences exercées contre les femmes, les humiliations à leur égard qui sont le prolongement des inégalités que toutes subissent au travail et dans la vie politique et sociale.
S.G.
Manifestation à Paris dimanche 25 novembre 14 h 30
de la place de la Bastille au ministère de la Justice
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2312&id=20
20 novembre 2012
À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la collectivité a décidé de réaffirmer son engagement en termes de prévention. Elle a, cette année, retenu pour thème la prostitution.
«Si la prostitution peut être un choix, elle développe le plus souvent tous les processus de la violence et constitue une atteinte grave à la dignité des personnes». Partant de ce postulat, la collectivité a choisi de faire de la lutte contre la prostitution l'un de ses chevaux de bataille. Et c'est le thème qu'elle a retenu cette année dans le cadre des animations mises en place localement à l'occasion de la journée
internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. «Le sujet, très complexe, est d'actualité nationale et nous tenions àapporter notre contribution
pour faire avancer le débat, souligne Françoise Bachelier-Plassart, vice-présidente de BMO.
La prostitution est sans doute la seule forme de violence des hommes contre les femmes que la loi ne condamne pas. Ses victimes sont encore pénalisées. Les agresseurs, impunis». Comment intervenir au mieux sur ce phénomène social? Pénaliser le client fera-t-il disparaître la prostitution? Quel est le rôle de l'État dans la réglementation? Quel est celui des
collectivités territoriales ?... Élus et partenaires tenteront de s'emparer de la question avec en ligne de mire, comme toujours, l'aide aux victimes et la mise en place de moyens
d'accompagnement.
Déconstruire les idées reçues
Temps fort donc du programme d'animations mis en place par BMO: une table ronde baptisée «Comment lutter contre la prostitution».
Elle se déroulera vendredi, à 18h, au Mac Orlan. Pour ouvrir le débat, plusieurs experts ont été conviés, comme Annaïck Morvan, chargée de mission aux droits des femmes, Bernard Lemettre, délégué du mouvement Le Nid, la sénatrice Maryvonne Blondin ou encore le sociologue Emmanuel Jovelin. Les échanges seront suivis par une lecture de
textes puis par la projection de courts-métrages, dont l'un vient d'être primé au festival européen du film court. Parallèlement, deux expositions seront présentées, au Mac Orlan toujours: la
première sur «la prostitution à Brest du XVIIIesiècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale»; la seconde intitulée
«déconstruire les idées reçues sur les violences faites aux femmes». En préambule, la médiathèque de Saint-Martin invite le public, ce mardi, à 18h30, à une
soirée «Pas plus pute qu'une autre... À Brest ou ailleurs».
Phénomène peu visible
Reste qu'il est impossible de faire un état des lieux aujourd'hui. «Les choses évoluent. Brest
n'est pas épargné mais, ici, il n'y a plus de véritable organisation. Les formes de prostitution sont moins visibles», constate Françoise Bachelier-Plassart. Et
si les travailleurs sociaux restent mobilisés et sensibilisés, il n'y a plus, à Brest, d'antenne spécialisée du mouvement du Nid. Faute de bénévoles, elle a fermé
ses portes il y a quelques mois. Et, pour la militante Nelly Priol, «la problématique est difficilement quantifiable. La prostitution n'est ni une activité légale
ni une maladie... Où voulez-vous trouver des chiffres ?».
Pratique Table ronde ouverte à tous vendredi, à 18hau Mac Orlan. Expositions gratuites les mercrediset vendredis, de 15h à 19h jusqu'au 22 décembreau Mac
Orlan. Lectures publiques ce soir à 18h30 à la médiathèque de Saint-Martin. Renseignements au 02.98.34.67.13.
20 novembre 2012 -
Conférences, ateliers d'échanges, ciné débat sont au programme de cette journée dédiée aux femmes victimes de violences aujourd'hui à Pontivy.
Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le CIDFF, centre d'information sur les
droits des femmes et des familles, organise une journée spéciale ce jour. En début de matinée, le docteur Latimier, médecin coordonnateur à Douar Nevez, donnera une conférence intitulée
«Violences faites aux femmes, addictions et famille: quelles interactions?».
Quatre ateliers de réflexion
Un moment suivi d'échanges avec la salle dans le cadre d'une table ronde avec l'intervenant et des professionnel(les) du Centre de Kerdudo, centre de postcure,
géré par l'Amafe (Association Militant pour l'Aide aux Femmes Éthyliques) de Guidel. Dans l'après-midi, différents ateliers seront organisés au palais des congrès sur des problématiques et
thèmes variés. Au choix: l'accompagnement des mères victimes de violences et addictives, ou comment maintenir le lien avec les enfants, quelle est la place des représentations de la société et
des professionnelles dans cet accompagnement? Atelier animé par Douar Nevez et le centre de Kerdudo.
Autre sujet de réflexion, «Être mère et prostituée»: Quelle construction pour l'enfant? Quelles sont nos représentations quant à leurs capacités et difficultés à être mère? Atelier animé par le Mouvement du Nid. Un troisième atelier animé par Semo Saint-Yves, la Maison des Adolescents de Vannes et la Sauvegarde 56, traitera de l'impact des violences et des addictions des mères sur leurs enfants, quelles sont les stratégies développées par les enfants pour se protéger? Mise en question du vécu de ces enfants, de l'accompagnement et de la prévention possibles.
Dernier thème de débat: L'isolement et construire une famille dans l'isolement social. Construction de l'enfant quand la mère est «isolée psychiquement», quels
outils possibles? Cet atelier sera animé par une assistante sociale du Conseil général et l'Association les Yeux Ouverts.
«Darling»
À 20h, le public est convié à participer à la soirée ciné débat autour du film Darling, avec Marina Foïs et Guillaume Canet, auThéâtre des Halles à Pontivy. À
l'issue du film, échanges en présence de professionnel(les) du champ de l'accompagnement et de la protection des enfants autour des questions suivantes: Quel est l'impact de la violence vécue
par les enfants sur leur vie d'adulte (qu'ils soient victimes et/ou témoins)? Comment les parents construisent-ils une relation affective et éducative avec leurs enfants dans ces situations?
Quelle résilience possible? Quel(s) accompagnement(s) possible(s)?...
Pratique Au palais des congrès. Entrée gratuite.
(Son sang sur vos mains)
dimanche 18 novembre 2012 à 09h33 Manifestation à Dublin à la mémoire de Savita Halappanavar, le 17 novembre 2012 © Reuters
Plus de 10.000 personnes ont défilé à Dublin, selon la police. Les manifestants ont observé une minute de silence avant des interventions de militants
qui ont réclamé un changement de la loi.
Plusieurs centaines de personnes portant des bougies se sont recueillies à Galway, sur la côte ouest de l'Irlande, où vivait la jeune femme, Savita Halappanavar,
décédée dans un hôpital de cette ville.
Les manifestants ont placé leurs bougies devant un poster représentant la jeune Indienne et portant l'inscription "plus jamais ça".
La jeune femme, enceinte de 17 semaines, s'était présentée le 21 octobre à l'hôpital en raison d'importantes douleurs dans le dos. Après avoir été informée
qu'elle était en train de faire une fausse couche, elle a demandé à plusieurs reprises que l'on mette un terme à sa grossesse, a rapporté son mari au Irish Times. Mais le médecin a
refusé et la jeune femme est morte de septisémie.
Les autorités irlandaises ont ouvert une enquête sur ce décès. Samedi, la police irlandaise a indiqué qu'elle prêtait assistance au coroner dans le cadre de
l'enquête.
Levif.be avec Belga
Depuis plusieurs jours, l’armée israélienne a intensifié bombardements et incursions sur le territoire palestinien de la bande de Gaza, causant la mort de plusieurs civils Palestiniens, dont des enfants.
La Marche mondiale des femmes condamne les assassinats dits ciblés et les attaques contre la population assiégée de Gaza.
La Marche mondiale des femmes appelle la communauté internationale à faire pression afin que ce déferlement de violence meurtrière cesse, qu’Israël lève immédiatement le blocus de la bande de Gaza
Une nouvelle étape a été franchie par le gouvernement israélien en assassinant Ahmad Jabbari, chef de la branche militaire du Hamas.
Aujourd’hui, l’Etat d’Israël a officiellement annoncé et repris ses opérations militaires contre Gaza, infligeant à nouveau bombardements morts et destructions à la population gazaouie, soumise à un blocus illégal et inhumain depuis 2007. Ceci entraîne des répliques qui touchent aussi des civils israéliens.
Nous déplorons toutes les victimes civiles, mais nous considérons que l’ Etat d’ Israël en rompant le cessez le feu et déclenchant l’agression en porte la responsabilité.
Nul n’a oublié les massacres perpétrés par la même armée israélienne lors de l’offensive « Plomb Durci » de 2008-2009, se soldant par la mort de près de 1500 Palestiniens et que les mêmes prétextes avaient été invoqués par le gouvernement israélien pour justifier cette attaque meurtrière.
C’était, comme aujourd’hui, la veille d’une échéance électorale en Israël.
Et comme en 2008, les attaques de l’armée israélienne se poursuivent aujourd’hui malgré un accord de cessez-le-feu obtenu grâce à la médiation égyptienne, et respecté par les Palestiniens jusqu’à l’assassinat du responsable du Hamas.
Benyamin Netanyahou, qui a annoncé l’alliance de son parti avec celui du leader d’extrême droite Avigdor Lieberman, utilise à l’évidence cette attaque contre la bande de Gaza pour des considérations électorales.
Ce gouvernement œuvre aussi méthodiquement à torpiller la démarche palestinienne à l’ONU.
Il clame haut et fort sa volonté de renverser l’autorité palestinienne, voire de liquider sa direction si la Palestine devient membre de l’ONU.
Préserver les chances de la paix, suppose de la part de la communauté internationale de mettre fin à l’impunité d’Israël. Ceci passe par des sanctions et non par des primes à l’occupation comme le fait régulièrement l’Union européenne et les USA et ses alliers.
Nous continuons à travailler notre solidarité pendant le Forum Social Palestine Libre qui aura lieu à Porto Alegre entre le 28 Novembre et le 1er Décembre et le 10 Décembre pendant nos 24 heures d’action féministe.
Comité International Marche Mondiale des Femmes
15 novembre 2012 à 16h23
Une femme de 31 ans, enceinte de 17 semaines, est morte à l'hopital, fin octobre. Selon son mari, le corps médical avait refusé d'interrompre sa grossesse alors qu'elle faisait une fausse couche. Ce drame suscite une grande émotion dans le pays : en Irlande, l'avortement est interdit et la loi permettant une IVG quand la vie de la mère est en danger n'a pas encore été votée. Deux enquêtes ont été ouvertes et le gouvernement a promis de légiférer.
Enceinte de 17 semaines, raconte Le Monde, Savita, une Indienne de 31 ans, souffrant d'importantes douleurs au dos, s'est présentée le samedi 21 octobre dans un hôpital de Galway. On lui annonce qu'elle est en train de faire une fausse couche, explique son mari au Irish Times, et elle demande à plusieurs reprises que l'on mette un terme à sa grossesse si l'enfant ne peut être sauvé. Sans succès.
Trois jours après, le coeur du bébé s'arrête et les médecins pratiquent un curetage. Mais la jeune femme, explique son mari, décède de septicémie dans la nuit de samedi à dimanche.
Le drame a suscité une vague d'indignation : plusieurs manifestations ont eu lieu mercredi soir en Irlande en hommage à la jeune femme, et l'opposition a appelé le gouvernement à agir vite.
En Irlande, l'avortement est interdit. Sauf quand la vie de la mère est en danger. Mais cette décision de la Cour suprême de 1992 n'a été suivie d'aucune loi pour la faire appliquer. Le gouvernement a annoncé son intention de légiférer, et deux enquêtes sur les circonstances du décès de Savita ont été ouvertes.
Selon les estimations, 4.200 Irlandaises se rendent ainsi chaque année au Royaume-Uni et sur le continent pour une interruption de grossesse.
En 2010, la Cour européenne des droits de l'homme avait condamné l'Irlande pour avoir contraint une femme atteinte d'un cancer et qui craignait qu'une grossesse n'aggrave son état à aller subir un avortement à l'étranger.
Commentaire: La famille dit: "Nous sommes indouistes, pas chrétiens!"
De combien l'assurance automobile pour les femmes va-t-elle augmenter, puisqu'il est certain qu'elle augmentera ?
En contrepartie, l'assurance pour les hommes diminuera-t-elle un peu, et là, rien n'est moins sûr ? Tel est le problème sur lequel se penchent actuellement les compagnies d'assurance puisque, le 21 décembre, en vertu d'une décision de la Cour de justice des communautés européennes, la différence de tarif entre les deux sexes devra être abolie.
Jusqu'à présent, en France, le montant de l'assurance automobile, comme celui des autres assurances d'ailleurs, est fixé en fonction du risque. Or, les hommes étant statistiquement responsables d'accidents de circulation plus fréquents et plus graves, donc plus coûteux pour les compagnies d'assurance, que les femmes, la logique voulait qu'ils paient plus cher. Leur prime est en moyenne supérieure de 8 % à celle des femmes, la différence pouvant atteindre 20 %, voire 100 % lorsqu'il s'agit de jeunes conducteurs.
Mais voilà, la Cour de justice européenne a estimé sans rire que cette mesure était discriminatoire envers les hommes ! Elle oblige par conséquent les compagnies d'assurance à appliquer le même tarif pour chacun, quel que soit le sexe ou l'âge, pour les contrats signés après le 21 décembre.
Et il y a fort à parier que, pour ne pas « discriminer » leurs intérêts financiers, les compagnies ne baisseront pas les primes payées par les hommes pour les aligner sur celles des femmes. Mais, même si elles diminuent un peu les premières, de toute façon, les femmes paieront plus... au nom de l'égalité hommes-femmes.
Marianne LAMIRAL
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2311&id=18
NB : des extraits tirés de la première partie de cette interview ont été publiés par l’hebdomadaire TEAN en date du 9 octobre 2012. http://www.europe-solidaire.org/spi...
Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2012, une femme a été violée en Tunisie par deux policiers avec la complicité d’un troisième policier, qui a éloigné son compagnon et l’a racketté. Le Ministère de l’intérieur a immédiatement déclaré que la victime avait été surprise dans une « situation indécente », justifiant ainsi le crime commis. Un juge d’instruction l’a ensuite convoquée pour atteinte à la pudeur !
Où en est l’affaire du viol au niveau judiciaire ?
Ahlem Belhadj : Cette affaire est extrêmement symbolique de la violence envers les femmes, surtout en matière sexuelle. Ce viol honteux et inadmissible a été effectué par des flics qui étaient sensés protéger cette jeune femme, qui de victime, s’est retrouvée accusée pour « atteinte à la pudeur » !
Le message est clair : on veut faire comprendre aux femmes victimes de viol que si elles portent plainte, elles risquent de se retrouver elles-mêmes accusées.
Grâce au courage de cette femme et de son ami, ainsi qu’à une très grande mobilisation de la société civile, des associations de femmes et de simples citoyen-nes, le Président de la république s’est excusé officiellement au nom de l’Etat tunisien. Il a promis la possibilité que ce second procès soit classé. Mais ce n’est pas encore fait, et nous restons mobilisé-es.
Tout est parti du mot « sournois ». C’était au cours d’une soirée sympathique en famille.
Le mot a été utilisé au cours de la conversation, certains prétendant qu’il n’était pas si négatif que cela, les autres défendant l’idée contraire. Il fallait donc les départager. Le Petit Robert Junior (édition nord-américaine) devait servir à cela. Une fois le mot « sournois » défini, lecture fut faite de l’exemple qui l’illustrait: « C’est une petite fille sournoise » (p. 990). C’est à ce moment précis que la soirée a basculé.
L’utilisation du féminin ne passa pas totalement inaperçue. « Et comme par hasard, qui est sournois ? Une sournoise! », nota fort à propos l’une des convives. On imagina alors un autre adjectif qualificatif susceptible d’autoriser le même type d’exemple. On chercha le mot « capricieux », puis d’autres mots encore.
Et voici ce qu’il advint:
- Capricieux: « C’est une enfant très capricieuse » (p.145)
- Vilain: « Eve a été vilaine avec sa soeur et elle a été punie » (p.1102)
- Peste: « Quelle petite peste, cette Sarah! » (p.779)
- Peureux: « Eve est assez peureuse » (p.782)
- Inconstant: « Sarah est inconstante dans ses amitiés » (p. 537)
- Impuni: « Elle ne restera pas longtemps impunie » (p.533)
- Moqueur: « Sarah regardait les autres avec un air moqueur (p.674)
- Gourmand: « Sarah est très gourmande » (p.477)
- Insolent: « Sarah a été insolente avec l’enseignante » (p.553)
- Bavard: « Sarah est très bavarde » (p.93)
- Paresseux: « Sarah est très paresseuse, elle n’a pas fait ses devoirs » (p.751)
- Parfait: « Elle est d’une beauté parfaite » (p.751)
- Naturellement: « Les cheveux d’Eve frisent naturellement » (p.692)
- Vexer: « Sarah se vexe facilement » (p.1098)
Ça fait mal au genre, tous ces exemples. Comment un dictionnaire de la trempe du Petit Robert a-t-il pu enfiler les stéréotypes de la sorte ? Difficile de ne pas voir derrière tous ces exemples doctement choisis une construction culturelle, un modèle inamovible qui associe la femme à autant de traits de caractères dépréciatifs. La paresse, l’insolence, la gourmandise, l’inconstance, la sournoiserie…
Un inventaire à la Prévert que rien ne vient tempérer. Pas même la version « française » du dictionnaire (testée en ligne au cours de la même soirée) où seuls changent les noms des filles citées en exemple. Elles ne s’appellent pas Sarah et Eve, mais Flora et Julie. D’où vient d’ailleurs cette curieuse idée de changer les prénoms ? Pourquoi l’édition nord-américaine a-t-elle opté pour des prénoms bibliques qui ne sont, en outre, pas communs au Québec ?
En allant faire un tour du côté des adjectifs présumés virils, la tendance se confirme. Les garçons sont, entre autres, courageux et habiles, font du bricolage quand les filles font le ménage. Et si Yves « a langue bien pendue », c’est Anne qui ne « sait pas la tenir ». Le garçon parle beaucoup. La fille, elle, ne sait pas garder un secret. Comme une évidence…
Bien sûr, on trouvera toujours quelques contre-exemples. Ainsi Sarah est-elle « une petite fille vive et intelligente » mais comme par ailleurs et en plus de tous les exemples déjà cités, ses semblables peuvent être également lunatiques, volages voire inconstantes… on se dit que c’est une bien maigre compensation. Sans compter que dire d’une petite fille qu’elle est vive et intelligente n’est pas non plus très éloigné du cliché.
Le féminisme au Québec a des racines profondes et solides. Lorsqu’on fait un tour sur le site internet du ministère québécois de l’Education, du loisir et du sport (MELS), il existe par exemple une page consacrée au thème: « Filles, femmes et éducation ». On y trouve deux définitions éclairantes du sexisme et des stéréotypes (sexuels):
« Le sexisme est le processus par lequel on associe, à l’un ou l’autre sexe, de façon arbitraire, rigide, restrictive et répétée, des caractéristiques personnelles et des rôles sociaux différenciés. »
Quant aux stéréotypes sexuels:
« Un stéréotype est une représentation simplifiée d’une réalité, au moyen d’une ou de plusieurs caractéristiques d’un individu ou d’un groupe. Des stéréotypes sont associés à l’un ou l’autre sexe. »
Chez Robert, on est loin d’avoir retenu la leçon… Le plus gênant dans cette histoire, c’est que les auteurs du dictionnaire – outil qui décrit et normalise la langue, est-il besoin de le rappeler -, ont pris soin de préciser dans la préface de l’ouvrage:
« La définition est généralement suivie d’exemples choisis avec soin et un grand souci pédagogique, de manière à montrer clairement la place, la forme et les emplois du mot dans la phrase. »
Les enfants qui liront ces exemples comprendront sûrement comment construire une phrase en plaçant les mots au bon endroit. Inconsciemment, le sens du mot, lui, fera son chemin. Et ce lent mais authentique travail de sape viendra perpétuer une vision des rapports hommes/femmes que la société ne parvient décidément pas à déconstruire. Et toutes vives et intelligentes qu’elles sont, les petites filles vont, elles, se construire en intégrant tous ces « marqueurs identitaires » ô combien… sournois.
Commentaire: Ce n'est pas étonnant que la réaction vienne du Québec! Ici, pas de problème.
Brest
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Le blog sur les
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Soirée prisonniers palestiniens
mardi 16 avril
20H30
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Quimper Gourmelen
vendredi 19 avril
8 h 45
Fermez Cofrents
(pays Valencian)
Concert à Lannion
Dimanche 28 avril
Brennilis
Mardi 7 mai
Yves-Marie Le Lay,
Président de
Sauvegarde du Trégor
Douarnenez
Librairie l'Ivraie à 20h00