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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 10:02
Gilbert Achcar . Publié par Alencontre le 5 - février - 2013


Il y a beaucoup de choses à discuter. Le Moyen-Orient fait la une que ce soit pour l’attaque contre Gaza ou la situation en Tunisie, la prise du pouvoir de Morsi en Egypte ou les menaces contre l’Iran, un grand nombre d’événements.

 

Je commencerai par une question portant sur une appréciation générale du Printemps arabe, de ce que l’on a appelé le Printemps arabe, qui a commencé il y a deux ans, presque jour pour jour, le 17 décembre 2010 en Tunisie. Peux-tu nous indiquer des éléments d’une compréhension générale de ce que cela a signifié pour la région?


Gilbert Achcar: Le commentaire le plus général que je puisse faire est que, pour la première fois dans l’histoire de la région, les choses sont vraiment en train de bouger et de changer, et cela à un rythme très rapide de surcroît, de sorte que la région est entrée dans ce que j’appelle un processus révolutionnaire à long terme. Il s’agit là d’un changement énorme dans l’histoire de la région. Des blocages de toutes sortes sont en train d’exploser. Je pense que cette situation se maintiendra pour de nombreuses années à venir.

 

Tu mentionnes des blocages, songes-tu en partie à l’existence des régimes dictatoriaux sclérosés et vieillissants? Le premier serait la Tunisie. Peux-tu nous dire quelque chose à ce sujet ainsi que sur la situation présente dans ce pays?


Gilbert Achcar: Oui, mais je dois dire qu’il s’agit de bien plus que des seuls régimes dictatoriaux. Bien entendu, ceux-ci constituent la partie la plus visible du blocage, celle qui a été le plus directement touchée par les soulèvements dans les pays où ils ont obtenu des victoires jusqu’ici. Mais il ne s’agit que d’une partie seulement d’un blocage plus général qui comprend un blocage économique. La région reste à la traîne par rapport au reste du monde en termes de croissance économique et, plus généralement, de développement, malgré le fait qu’elle est dotée de ressources naturelles très importantes.

 

Elle détient le record mondial des taux de chômage et cela depuis des décennies. Nous sommes ainsi en présence d’un blocage social, sans même parler du blocage très évident lié à la condition des femmes. Il y a donc tout un ensemble de blocages et je n’en ai mentionné jusqu’ici que quelques-uns, les plus frappants. Tout cela est en train d’éclater en une gigantesque explosion qui a débuté en Tunisie. Tout a commencé en Tunisie le 17 décembre 2010. C’est la date à laquelle Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu, mettant ainsi le feu à l’ensemble du pays, puis à toute la région.

 

Le fait que cela ait commencé en Tunisie est lié aux luttes qui se sont déroulées dans ce pays au cours des années 2000, luttes qui sont elles-mêmes liées à l’existence d’une importante tradition de gauche, principalement active dans la centrale syndicale du pays, l’UGTT [Union générale tunisienne du travail].

 

C’est cette situation spécifique qui explique pourquoi c’est dans ce pays avant les autres que l’explosion a eu lieu, mais cela ne signifie pas que les conditions étaient plus mûres en Tunisie que partout ailleurs, comme l’atteste le fait que l’explosion en Tunisie a déclenché une série d’autres dans différents pays. Il n’y a presque aucun pays de langue arabe qui n’a pas été touché par le soulèvement, de la Mauritanie et du Maroc à l’ouest de la région jusqu’à la Syrie et l’Irak à l’est.

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 10:42

Le leader du Front populaire, Chokri Belaïd, a été tué de plusieurs balles alors qu'il se trouvait devant son domicile, à Tunis.

Par FRANCE 24 (texte)
 

Il était l'une des figures de l'opposition tunisienne. Le leader du Front populaire, Chokri Belaïd, a été tué ce mercredi matin à Tunis. "Mon frère a été assassiné, je suis plus que désespéré et déprimé", a indiqué à l'AFP Abdelmajid Belaïd. Selon l'épouse de l'opposant qui s'est exprimée à la radio Mosaïque, Chokri Belaïd a été touché par deux balles alors qu'il sortait de chez lui.


Selon les médias tunisiens, il a été atteint de plusieurs balles devant son domicile. Transporté dans un état critique à la clinique de la cité Ennasr, il aurait succombé à ses blessures lors de son transfert .


FRANCE 24 avec dépêches

 

http://www.france24.com/fr/20130206-chokri-belaid-opposition-tunisie-assassinat

 

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Solidarité et mobilisation après l’assassinat de Chokri Belaïd

Chokri Belaïd, un des principaux responsables de la gauche radicale tunisienne, vient d'être abattu par balle ce matin devant chez lui.

 

Le NPA exprime son horreur face à ce crime odieux. Il apporte son entière solidarité à ses proches ainsi qu'aux militant-es Tunisiens qui partageaient son combat.

 

Chokri Belaïd était le secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifiés (Watad), et à ce titre un des porte-parole du "Front populaire pour la réalisation des objectifs de la révolution".

 

Il était l'objet d'une campagne haineuse des islamistes pour son implication dans les mobilisations sociales en cours. Le 2 février, il avait déjà fait l'objet d'un agression par des salafistes à l'occasion du congrès de son parti. La veille de son assassinat, il soulignait à la télévision la responsabilité du gouvernement dirigé par Ennahdha dans les agressions verbales et physiques dont il était l'objet.

 

Le NPA appelle à se joindre aux mobilisations organisées en France pour dénoncer ce crime et exiger que toute la lumière soit faite sur celui-ci.

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 13:17

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Dans le contexte de l’intervention impérialiste de l’Etat français au Mali, nous republions un texte du militant internationaliste Jean Nanga, initialement paru dans Contretemps (première série) en 2006.

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Le débat sur le passé colonial de la République française et ses « aspects positifs », gravés dans la loi depuis l’adoption de la loi du 23 février 2005, exprime la persistance de l’idéologie de « la mission civilisatrice ». Mais, il entre aussi en résonance avec le grand succès de librairie qu’a été l’ouvrage de Stephen Smith, Négrologie. Pourquoi l’Afrique meurt, dans lequel on peut lire : « Pour le dire brutalement : depuis l’indépendance, l’Afrique travaille à sa recolonisation. Du moins, si c’était le but, elle ne s’y prendrait pas autrement. Seulement même en cela le continent échoue. Plus personne n’est preneur [de ces pays africains qui survivent grâce à] la pension alimentaire qu’ils tirent de la coulpe de l’Occident »1.

 

La force de l’opinion de S. Smith a été démontrée pendant la crise militaire de novembre 2004 entre l’État français et l’État ivoirien : de l’extrême droite à la gauche, des plumes se sont mobilisées en solidarité avec l’armée républicaine française, agressée de façon meurtrière en Côte d’Ivoire. Un acte criminel exprimant l’ingratitude de l’État ivoirien à l’égard de la République française censée avoir volé au secours du peuple ivoirien menacé de génocide par une élite politique immature et rétive à la démocratie. Mais, ce quasi-consensus semble confirmer l’enracinement de l’idéologie coloniale dans une grande partie de l’élite française voire de la société. Dans les lignes qui suivent, nous allons rappeler la continuité qui existe entre les rapports de l’ère vétéro-coloniale et ceux de l’ère néocoloniale.

 

Du colonialisme émancipateur


La compréhension du présent des « ex-colonies » africaines-subsahariennes de la France nous semble impossible dans l’ignorance du passé. Une évidence que négligent subtilement S. Smith et bien d’autres qui, parfois en se reniant, conçoivent la décolonisation comme fin de la colonisation et de la domination métropolitaine. Certains ne s’empêchent pas de présenter la décolonisation comme l’aboutissement logique d’un plan de la République émancipatrice. Alors que dans les faits, l’État français était farouchement opposé à l’indépendance des colonies.

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 13:06

Par Eros Sana (4 février 2013)


Tout était en place pour que le Mali s’effondre et que le Sahel explose.

 

Affaibli par les politiques d’austérité du FMI, longtemps paralysé par la Françafrique, victime du réchauffement climatique et de multiples sécheresses, le Mali est devenu l’une des pièces centrales du nouveau grand jeu sahélien. Revendication touarègue, djihadistes enrichis par le narcotrafic, déstabilisation libyenne et ambiguïtés algériennes, financements occultes saoudiens, stratégie à court terme des États-Unis et de l’Union européenne...

 

Voici toutes les raisons de la guerre.

 

Nous sommes en 1960, le Mali accède à l’indépendance. Le premier président malien, Modibo Keïta, instituteur et panafricaniste, élu démocratiquement, a à peine le temps d’entamer une profonde réforme agraire avant d’être renversé en 1968 lors d’un coup d’état mené par Moussa Traoré, soutenu par la France. Durant les vingt-trois ans d’un règne sanglant, ce dernier bénéficiera constamment du soutien de tous les gouvernements français. La Françafrique dans toute sa laideur. Moussa Traoré recevra également le soutien du FMI et de la Banque Mondiale dont il appliquera les directives de « plans d’ajustement structurel ». Aggravant ainsi la situation économique et sociale de son pays.


Sécheresses, sous-développement et rébellion dans le nord


Moussa Traoré ne se contente pas d’appauvrir et d’affamer son peuple, il mène aussi une forte répression contre la minorité Touareg du Mali. Les Touaregs représentent environ 2% de la population malienne [1]. Ils sont également présents au Niger, au Burkina-Faso, en Mauritanie, en Libye et en Algérie. Ils connaissent parfaitement toute la bande sahélienne et gardent, pour un grand nombre d’entre eux, un mode de vie nomade. Ils refusent d’être incorporés dans des structures étatiques et restreints par des frontières nationales qu’ils contestent. Et revendiquent le Nord Mali – l’Azawad – comme territoire indépendant. Une spécificité niée par le découpage des frontières coloniales. Les principales organisations armées touarègues sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Ansar Dine et un tout récent groupe issu de la scission de ce dernier, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dont le leader se revendique « malien et contre toute forme de terrorisme » [2]


Le réchauffement climatique


La longue lutte du « peuple du désert » s’analyse aussi par les enjeux climatiques : un siècle de détérioration des terres arables, grignotées par le désert malgré les « ceintures vertes », et de longues sécheresses, qui ont bouleversé le modèle pastoral des Touaregs. Les sécheresses de 1968, 1974 et 1985 affamèrent des milliers de Touaregs et les poussèrent dans les villes du sud du Mali. L’année 2012 n’a pas manqué à la règle et a été marquée par une grande sécheresse, amplifiée par le dérèglement climatique.


Peu de temps après le déclenchement de la deuxième rébellion touarègue de 1990, le dictateur Moussa Traoré est renversé par un autre militaire, Amadou Toumani Touré, dit ATT. Il met fin à la dictature ainsi qu’à la guerre contre la rébellion touarègue en signant les accords de Tamanrasset de 1992, qui prévoient la démilitarisation du nord, une décentralisation de l’État et des investissements pour aider au développement de la région, délaissée depuis deux décennies.


La dette et le FMI


C’était oublier la dette. La jeune démocratie malienne, menée par Alpha Oumar Konaré, est empêtrée dans le remboursement d’une dette de près de 3 milliards d’euros, équivalente au PIB annuel du pays. Une dette largement héritée de la dictature militaire : de 1968 à 2001, elle a été multipliée par 30 ! Près de 60% des recettes fiscales du Mali servent à payer le service de la dette (l’emprunt et les taux d’intérêt) au FMI, empêchant le paiement des salaires, aggravant les inégalités territoriales et la pauvreté. Il faut attendre 2005, pour que le G8 décide d’annuler la moitié de la dette du Mali. Trop tard…

 

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 09:26

2 février par Nicolas Sersiron


« Nous n’avons aucun intérêt économique au Mali », proclamait François Hollande, alors que notre pays était précisément engagé dans une guerre extractiviste, dont les motivations ne sont pas très différentes des guerres bushiennes au Moyen-Orient.

 

Slogans et mensonges sont semblables : lutter contre le terrorisme et apporter la démocratie.

 

L’avenir nous dira très vite si une réelle démocratie - un gouvernement qui fait passer les intérêts de son peuple avant celui des transnationales - remplace une des pseudo-démocraties ultra corrompues qui règnent dans la majorité des pays de l’Afrique subsaharienne.

 

Les peuples maliens et français applaudissent la délivrance, le tour de passe-passe est parfait. Pourtant, cette guerre, néo-coloniale ou post-coloniale selon l’inspiration, n’en reste pas moins une guerre étrangère où le gouvernement français a pour projet de maintenir l’asservissement d’un peuple et de ses territoires pour conserver la mainmise sur ses matières premières.

 

Il y a celles qui sont connues comme l’or du Mali et l’uranium du Niger, mais il y a aussi l’énorme potentiel des autres, cachées dans le sous-sol du Sahel.

 

La concurrence est rude avec l’atelier du monde en Asie, avec la puissante Amérique du Nord et avec toutes les multinationales demandeuses de matières premières. Dans cette course, dont les populations ne profitent pas, bien au contraire quand on pense aux pollutions subies, la France veut garder un acquis de longue date.
 
Une fois le Mali envahi par les djihadistes, ceux-ci seraient devenus trop puissants et trop dangereux pour qu’Areva puisse continuer à profiter tranquillement de l’uranium d’Arlit et d’Imouraren au Niger voisin, qui représente près de 40% du combustible des centrales françaises.

 

Est-ce un hasard si le nouveau président du Niger est un ancien cadre d’Areva ?

 

L’Allemagne, qui arrête ses centrales nucléaires, n’a fait aucun acte de solidarité pour soutenir l’engagement militaire de la France. Cela fait plusieurs siècles que notre pays participe activement au pillage des richesses de l’Afrique. Après le vol des Africains transformés en esclaves, ce fut, à travers la colonisation armée, le vol des richesses naturelles agricoles et minières.

 

Ensuite, après les indépendances, la continuité de ces pillages a pu être assurée grâce au mécanisme de la dette, quitte à assassiner ceux qui ne voulaient pas rester soumis, comme Thomas Sankara au Burkina Faso. Dans le système néocolonial, comme celui de la Françafrique, la violence des armes n’est jamais loin.

 

http://cadtm.org/Delivrer-les-peuples-pour-mieux

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 11:33

 Le vendredi 25 janvier, trois lycéennes ont été exclues du lycée de Providence aux Abymes.

 

L’une d’elles, mineure, a même été embarquée brutalement par la police dans l’établissement, et retenue au commissariat. Sa mère n’a pu récupérer sa fille au poste qu’en fin de matinée.


Le motif ? Cette jeune fille portait un pin’s de soutien au journal Rebelle ! Ce petit mensuel dénonce régulièrement les problèmes auxquels la jeunesse de Guadeloupe doit faire face. Les lycéens y décrivent notamment leurs mauvaises conditions d’études, ainsi que les abus de pouvoir qu’ils subissent dans les établissements scolaires.


Le rectorat a toujours refusé de rencontrer les rédacteurs de ce journal, et il a choisi la répression pour essayer de les faire taire.

 

Depuis septembre 2008, les Rebelles ont du faire face à de nombreuses tentatives d’intimidation de la part des responsables de l’académie, qui ont reçu l’appui de la préfecture. C’est ce qui a conduit devant les tribunaux deux étudiants, qui sont également militants de Combat ouvrier : Raphaël Cécé et Sony Laguerre.


Mais il semblerait que les autorités sont en train de «perdre leur fil». Le 16 janvier, le tribunal a demandé piteusement un report pour l’affaire de Raphaël. Et le 18 janvier, lorsque Sony s’est présenté, le tribunal a enfin accepté que les deux procès se déroulent le même jour, le 13 mars 2013. C’est une avancée, car cela montre qu’il ne s’agit pas de deux procès différents, concernant deux jeunes délinquants, mais bien d’une seule et même affaire, où ces jeunes sont poursuivis pour leur activité militante.

 

La CGTG a décidé de montrer son soutien à Raphaël et à Sony en appelant les salariés à la mobilisation le 13 mars.


Ces avancées ont conduit le recteur à organiser, le mardi 22 janvier, une «cellule de crise anti-rebelle», au cours de laquelle, de son aveu même, il a encouragé les proviseurs à s'attaquer aux membres du journal Rebelle ! C'est la raison pour laquelle, trois jours plus tard, au lycée Providence, la proviseure s'est sentie autorisée à faire arrêter une enfant par la police et à faire subir des sanctions injustes à deux autres jeunes filles.

 

Cela a soulevé une certaine émotion. Les lycéennes ont reçu le soutien de nombreuses organisations politiques et syndicales. Le collectif d’avocats qui défend Raphaël et Sony s’est aussi mobilisé. Le recteur d’académie, M. Martens, a d’abord adopté une posture autoritaire et il a soutenu la proviseure, en allant jusqu’à calomnier l’élève interpellée ainsi que les Rebelles.

 

Mais il a dû se raviser, et ordonner au lycée la réintégration des trois élèves le jeudi 31 janvier. Les jeunes rédacteurs et diffuseurs de Rebelle ! en sortent renforcés dans leur détermination. Ils ont bien l’intention de rester mobilisés pour défendre Raphaël et Sony le 13 mars. Combat ouvrier sera à leur côté.

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http://www.combat-ouvrier.net/pageLibre00010ffd.asp#I0001260c

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 13:13

Le Niger est encore considéré par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) comme le pays le plus pauvre du monde.(1)

 

Cette pauvreté est avant tout le fruit d’une impossibilité pour le peuple nigérien d’exprimer sa souveraineté à travers son propre appareil étatique. Pour la France, la question du Niger est très ancienne et date de l’époque coloniale. Dés 1956, des études géologiques révèlent la présence d’importantes mines d’Uranium dans le Sahara, en particulier dans la région du Sahel : au Niger. Le Sahel est la zone de transition entre le désert du Sahara et la savane.


Selon les époques et les auteurs, on considère cette zone de manière indépendante ou comme la marche du Sahara.

 

Fait souvent oublié, en 1957 la France souhaitait parfaire son empire colonial par la création d’un seul Etat du Sahara : L’OCRS (Organisation Commune des Régions Sahariennes). Il s’agissait d’un projet de mise en valeur économique de la région (ou plutôt d’une nationalisation de facto de ses ressources), présenté au Parlement français par Houphouët Boigny. L’OCRS devait centraliser à Paris la gestion économique de 8 territoires distincts de l’Union française (qui se trouvaient donc dépossédés de cette prérogative, mais qui pouvaient espérer en retour des investissements plus nombreux et rationnels).

 

La création de l’OCRS correspondait avec celle d’un ministère du Sahara et d’un Commandement militaire du Sahara :

 

le ministre de la région y cumule ses fonctions avec celles de secrétaire général de l’OCRS. Il s’agit bien, à terme, de créer un Sahara français, Etat autonome au sein de l’Union française. L’OCRS qui comportait le sud de l’Algérie, est dissous à l’indépendance de l’Algérie en 1962.(2) Mais, Le 7 Avril 1961, la France noua avec ses anciennes colonies des “accords de défense” qui lui offrit un accès exclusif aux ressources de l’Afrique, dont l’uranium nigérien. Hamani Diori, alors dirigeant du Niger et de son parti unique, reste au pouvoir pendant près de 14 ans.


Nous sommes en pleine guerre froide et les États-Unis ont besoin d’un allié afin de sous-traiter leurs intérêts en Afrique.

 

La France du Général De Gaulle, prise au milieu des affrontements géopolitiques Est-Ouest, décide de lancer un fin stratagème qui va lui garantir une indépendance énergétique et économique. A cet effet, des réseaux franco-africains sont mis en place, et une incroyable politique officieuse va permettre à la France d’exploiter illégalement les ressources de ses anciennes colonies africaines. Parallèlement, les révolutions communistes en Afrique sont sempiternellement annihilées par les différents dirigeants africains soutenus par la diplomatie française, et cela visiblement au profit des intérêts croisés franco-américains.

 

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 13:19

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29 janvier par CADTM

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Comme le dénonce un appel lancé par des femmes maliennes, la situation dramatique du Mali doit ouvrir les yeux sur une réalité terrible qui se vérifie dans d’autres pays en conflit :

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les violences faites aux femmes sont instrumentalisées pour justifier l’ingérence et les guerres de convoitise des richesses de leurs pays.

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Nous condamnons sans réserve les violations des droits humains par les groupes armés qui contrôlent la partie Nord du Mali.

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Nous sommes aux côtés des femmes et de toutes les victimes d’abus. Nous dénonçons également l’intervention militaire que mène la France depuis le 10 janvier 2013. L’État Français mène une guerre au Nord du Mali, non pas pour défendre la démocratie et garantir le respect des droits humains comme on le prétend, mais bel et bien pour défendre ses propres intérêts coloniaux et ceux des multinationales françaises présentes en Afrique afin d’exploiter les ressources naturelles (uranium, or, diamants, pétrole, terre, eau…).

 

La France, comme les États-Unis dans d’autres parties du monde, veut montrer sa capacité militaire à prendre la défense des intérêts stratégiques des grandes puissances occidentales et de leurs grandes entreprises.


Les bombardements français sur les régions très appauvries du Mali reflètent avant tout la détermination de l’impérialisme français à maintenir une domination néocoloniale sur les richesses des peuples de l’Afrique dans un contexte de crise mondiale du capitalisme. Il utilise les armes de pointe pour dissuader les convoitises de la Chine et les autres puissances.

 

Par ailleurs, l’intervention occidentale a aussi comme but d’empêcher l’autoorganisation des Maliens afin d’éviter le réveil de leurs aspirations démocratiques, anti impérialistes et panafricanistes. La France et ses alliés veulent éviter la remise en cause des régimes relais de la Françafrique.

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 11:56
Stéphane Lhomme | Directeur de l'Observatoire du nucléaire
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Tribune Selon Le Point, le gouvernement français a décidé l’envoi très prochain des forces spéciales de l’armée « pour assurer la sécurité des principaux sites d’exploitation d’uranium de l’entreprise française Areva au Niger ».

Il s’agit là d’une décision injustifiable qui démontre, s’il en était encore besoin, que la « Françafrique » a encore de beaux jours devant elle et que les ressources naturelles du Niger appartiennent dans les faits à la France, aujourd’hui comme du temps de la colonisation.


L’envoi des forces spéciales pour sécuriser l’approvisionnement en uranium des centrales nucléaires françaises achève de démontrer que, contrairement à une idée fausse insidieusement entretenue, l’atome n’apporte aucune indépendance énergétique : 100% de l’uranium « français » est importé, et l’armée est envoyée pour protéger son extraction.


Les formes vont assurément être soignées : de même que l’armée française a été envoyée au Mali « à la demande du Président de ce pays ami », il est clair que le concours des forces spéciales françaises va être sollicité par le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, qui n’est autre… qu’un ancien cadre d’Areva !

Continuer de s’approprier à bas prix l’uranium du Niger

Mais ces manœuvres cousues de fil blanc ne masquent pas l’aspect parfaitement colonialiste des interventions militaires de la France en Afrique, et la volonté de Paris de continuer à s’approprier à bas prix l’uranium du Niger, spoliant ainsi depuis 40 ans le peuple de ce pays.


Rappelons que l’Observatoire du nucléaire est assigné en justice [PDF] le 1er février au TGI de Paris pour avoir accusé Areva de pratiquer la corruption auprès des dirigeants du Niger. Areva parle de « diffamation » mais les accusations portées apparaissent parfaitement justifiées.


Par ailleurs, l’armée n’a théoriquement pas pour mission de protéger des intérêts industriels privés. Areva est certes détenue par l’Etat français, mais c’est une société anonyme qui a adopté de longue date les méthodes des multinationales.


Il semble que les autorités françaises s’apprêtent à expliquer que le coût de la sécurisation des mines d’uranium par l’armée française sera facturé à Areva : il parait évident que ce ne sera le cas que très partiellement. D’ailleurs, l’intervention militaire française au Mali vise elle aussi à sécuriser l’approvisionnement de la France en uranium du Niger, or le coût de cette intervention n’est pas facturé à Areva…


L’envoi des forces spéciales françaises confirme que l’industrie nucléaire ne nuit pas seulement à l’environnement et aux êtres vivants, mais aussi à la démocratie.

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http://www.rue89.com/rue89-planete/2013/01/24/larmee-francaise-pour-proteger-luranium-dareva-entre-colonialisme-et

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 11:46
afric
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Le Point.fr - Publié le 23/01/2013 à 19:50- Modifié le 24/01/2013 à 07:50
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Le commandement français des opérations spéciales va envoyer des commandos et du matériel pour protéger les sites miniers d'Areva au Niger. Du jamais-vu.
 

De manière très inattendue, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a donné son accord en début de semaine à une innovation majeure : dans un délai très rapide, le COS (commandement des forces spéciales) viendra renforcer la sécurité des principaux sites d'exploitation d'uranium de l'entreprise française Areva au Niger, à Imouraren, ainsi qu'à 80 kilomètres de là à Arlit, où cinq des actuels otages français du Sahel avaient été capturés par la katiba du chef radical islamiste Abou Zeid en septembre 2010.


Jusqu'à présent, les forces spéciales françaises ne participaient pas directement à la sécurité d'intérêts privés. Des fusiliers marins n'appartenant pas aux unités de commandos marine intégrées au commandement des opérations spéciales participent néanmoins à la sécurité de navires - notamment des thoniers - naviguant dans les zones infestées de pirates, dans l'océan Indien et dans le golfe de Guinée.

Facteurs de risque accrus

La décision d'accorder la protection des forces spéciales à Areva a été prise à la suite de la tentative de sauvetage ratée de l'otage de la DGSE Denis Allex en Somalie, mais aussi après la prise d'otages d'In Amenas en Algérie. Les autorités françaises sont persuadées que ces deux événements s'ajoutant au lancement de l'opération Serval au Mali ont considérablement accru les facteurs de risque sur les installations françaises, y compris industrielles et minières, dans la région.


L'extraction d'uranium au Niger est absolument stratégique pour Areva, aussi bien pour l'alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette précieuse matière à ses clients étrangers. Facteur aggravant, selon le gouvernement français et l'entreprise : elle doit accroître son personnel de façon considérable pour exploiter une nouvelle mine, ce qui fera passer ses effectifs de 25 personnes à plus de 300.

La victoire d'EPEE

Voici plusieurs mois que les principales entreprises françaises de sécurité privées, qui emploient essentiellement d'anciens militaires, lorgnaient sur le juteux contrat qu'Areva se préparait à passer. Il s'agissait, selon nos informations, de remplacer la société actuellement chargée de ce contrat de protection, EPEE, que dirige Jacques Hogard. Un appel d'offres avait été lancé par la direction de la protection du groupe Areva, que dirige le général Jean-Michel Chéreau. Selon nos sources, ni le gouvernement français ni l'entreprise n'avaient fait valoir de grief à l'égard d'EPEE après l'enlèvement de ses employés à Arlit.

 

Toutes les entreprises de la place attendaient l'ouverture des enveloppes de l'appel d'offres, auquel les sociétés Amarante, Eris, Géos, Opos, Risk & Co, Scutum Security First, entre autres, avaient répondu. Le marché visait à fournir, pour 4 millions d'euros par an, seize personnels de sécurité français expatriés, destinés à encadrer des équipes locales... Un bon connaisseur de ce dossier nous a précisé qu'Areva entendait faire réduire les coûts de ces prestations, mais que plusieurs entreprises soumissionnaires intégraient la reprise des personnels d'EPEE dans leurs propositions.

Confirmation de la Défense

À la suite de l'enlèvement des employés d'Areva, la société EPEE avait fait savoir que la sécurité d'Areva sur place devrait être renforcée par des forces militaires nigériennes et des forces spéciales françaises. C'est la solution que le gouvernement de François Fillon avait refusée et que celui de Jean-Marc Ayrault vient d'accepter. Une analyse de la situation régionale a fait valoir que l'évolution globale de la situation sécuritaire dans le Sahel nécessite une vigilance accrue dans toutes les installations sensibles employant des expatriés.

 

Les forces spéciales françaises n'interviendront pas gratuitement, et Areva se verra présenter une facture, sans doute assez salée. Contactée le 23 janvier, EPEE n'a pas rappelé Le Point. Mais verra sans aucun doute son contrat renouvelé. Areva nous a dit "ne pas répondre aux questions relatives à sa sécurité". Une source au ministère de la Défense a confirmé l'envoi de forces spéciales au Niger pour sécuriser les sites d'Areva, mais s'est refusée à toute autre précision.

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http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/niger-les-forces-speciales-protegeront-les-mines-d-uranium-d-areva-23-01-2013-1619466_53.php

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Maison des syndicats

 

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Quimper Gourmelen

Rassemblement

vendredi 19 avril

8 h 45


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Fermez Cofrents

(pays Valencian)

 

 

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  Concert à Lannion

 

no nuk

 

Dimanche 28 avril

Brennilis

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Mardi 7 mai

 Yves-Marie Le Lay,

Président de

Sauvegarde du Trégor

  Douarnenez

Librairie l'Ivraie à 20h00

 

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